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Mon parcours du matin pour la Course des héros virtuelle 2021

Pour ma participation à la course des héros 2021, j’ai fait le choix de la course virtuelle, le 27 juin, avec un engagement à marcher 10km minimum. J’ai commencé à repérer deux parcours, l’un pour le matin, l’autre l’après-midi, autour du patrimoine poitevin.

La page de dons (par le lien ou le QR-Code ci-dessus) au profit de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques est toujours ouverte, chaque participant doit collecter 250€ avant le 23 juin pour Lyon et la course virtuelle.

vdujardin.com/blog sur fond OpenStreetMap https://osm.org/copyright

Pour le parcours du matin, j’ai mesuré environ 5,6 km. Petite promenade d’article en article sur mon blog, en attendant de faire le parcours en vrai! Beaucoup d’articles ont plusieurs années et mériteront une petite voire une grosse mise à jour.

Poitiers, la gare vers 1900, vue 1

Départ du boulevard Pont-Achard, vers la gare, à découvrir avant et après le bombardement de 1944 (ainsi que le quartier), le quartier rénové

Montée en ville, sur le « plateau », par le boulevard Solférino, devant le viaduc et le théâtre auditorium de Poitiers (TAP, voir son inauguration, une visite avec son architecte, João Luis Carrilho da Graça), tournée à droite sur le boulevard de Verdun. (Toute la « saga » de la construction du viaduc ou presque – la signalétique a changé récemment- est à suivre par ces liens, depuis la passerelle des Rocs ou grande passerelle et sa démolition en plusieurs étapes, jusqu’à l’ouverture du viaduc Léon-Blum : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de  la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction, les premières nouvelles travées, la jonction côté ouest et côté plateau, la mise en place de la dernière travée, un nouveau report de l’ouvertureouverture en février 2014, les finitionsLiédo la marionnette géante a franchi le viaduc…, un problème de panneau au débouché du viaduc).

Poitiers, le monument aux morts de 1914-1918, 4, les têtes de la Victoire et du soldat

Passage devant le monument aux morts de 1914-1918 avant de rejoindre la préfecture, puis l’impasse des Écossais, et à droite la rue Théophraste Renaudot (lien vers Loudun d’où il est originaire!).

Chevet de l'église Saint-Hilaire-le-Grand

Par la rue Saint-Hilaire, je rejoindrai l’église Saint-Hilaire-le-Grand, dont je vous ai déjà beaucoup parlé. Je laisse sur le côté le Clos Saint-Hilaire et l’école des demoiselles d’Auzay, toujours victime d’une invasion de la végétation.

L'hôtel d'Estissac à Poitiers, juin 2021

Au passage rue du Doyenné, avec un coup d’œil sur l’hôtel Geoffroy d’Estissac (vers 1520), qui a été restauré depuis l’article qui remonte déjà à 2009.

Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 2, le jardin anglais du parc de Blossac

Je rentrerai dans le parc de Blossac par l’entrée centrale, un rapide coup d’œil au jardin anglais (pas en hiver) avec des oiseaux d’ici et d’ailleurs (qui ont changé depuis), la découverte de des scultures d’Antoine Durenne (la fontaine aux amours et aux nymphes -et la même un peu givrée-, elle a été repeinte récemment, il faudra que je mette les photographies, un Amour sur un griffon ou une panthère, un Amour sur un dauphin, qui a été volé il y a plusieurs années et jamais retrouvé, le Faune soufflant dans une corne (autres vues en hiver), le Faune au coquillage), de Étienne Hippolyte Maindron (le lion amoureux), de Raymond Sudre : le monument au comte de Blossac (une autre vue après nettoyage) et le groupe sculpté Léon Bazile Perrault, de Antoine Etex (La douleur maternelle et Le bonheur maternel), … ce dimanche ne ressemblera pas au dimanche au parc de Blossac d’après des cartes postales anciennes, mais il y aura quand même de l’animation avec le bombardement de fils pour la journée internationale de la surdicécité.

Le château d'eau de Blossac à Poitiers

En sortant par la la grille principale, nous nous retrouverons face à la maison avec des atlantes (1869). Prendre la rue Léopold Thésard (revoir l’aventure des plaques de rue, avec celle de la rue de Blossac voisine, corrigées en février 2013), longer le château d’eau de Blossac pour rejoindre la rue de la Tranchée.

Les salons de Blossac à Poitiers, juin 2021

Petite halte aux salons de Blossac pour voter (2e tour des élections départementales et régionales, mon bureau de vote a déménagé suite au Covid19), l’accessibilité de la salle a été revue il y a quelques années avec la mise en place d’un ascenseur.

Nous passerons devant la maison de l’architecture, puis l’enseigne au Mouton rue Carnot, l’ancien pilier de justice du chapitre Saint-Hilaire dans la cour du restaurant Le Vingélique, un petit regard sur la statue de saint Nicolas avant d’arriver sur la place d’Armes, du nom usuel, même si son nom officiel est place Leclerc! Il y a dix ans qu’elle est devenue piétonne (une bonne chose) mais ultra minérale… Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, avant et après le grand bouleversement du 30 août 2010, puis cinq jours après, le chantier en septembre et jusqu’au 10 octobre, le chantier givré (15 décembre 2010), la plantation des Sophoras place d’armes (18 décembre 2010), des arbres dans le chantier en février 2011, la progression mi mars 2011 (le pavage et premiers bancs vers la fin de l’article), fin avril 2011 (pavage, bancs et plaques de rue), la ré-ouverture de la place d’Armes (21 juin 2011), avancée fin juillet 2011, retour des poiriers de Chine (décembre 2011), nouveau mobilier urbain, actualité en mai 2012 (fontaine, façade de pharmacie, incivilités), des détails approximatifs (septembre 2012). La nouvelle municipalité a promis d’y planter un peu plus d’arbres, à suivre!

Impossible de manquer l’hôtel de ville, à découvrir avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Ernest Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée), l’hôtel de ville tout vert (algues)e. Il faudra regarder rapidement l’ancien cercle littéraire et l’ancien cercle du commerce, tous deux transformés en banques.

Ancien théâtre de Poitiers en travaux, juin 2021

Un petit coup d’œil sur les travaux en cours de l’ancien théâtre dont le grand miroir de Pansart a été déposé, travaux qui font suite à une parodie de concertation pour son avenir et de nombreux recours judiciaires perdus par les défenseurs du patrimoine. En se retournant, la verrue du printemps a disparu. Nous repartons par la rue Carnot, passage devant le portail des Augustins (le musée de Chièvre toujours fermé), l’ancien cercle industriel (article repris avec des explications de vocabulaire) et le lycée Victor Hugo, où il sera impossible de voir depuis la rue les plaques commémoratives des déportées, et la  Tête de jeune fille de Couvègnes.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 2, façade restaurée

Je tournerai à droite dans la rue Renaudot, passage devant la crèche du marronnier avant de traverser la rue de la Marne et de poursuivre en face rue Saint-Porchaire, pour arriver devant le clocher à confronter aux cartes postales anciennes, sans oublier de regarder Daniel dans la fosse aux lions et les chapiteaux du portail restauré. Je tournerai à gauche, rue Gambetta, au passage, il est possible de voir la maison du Dr Letang et son décor (1902), avant de tourner à droite rue des Cordeliers.

Le square Jeanne-d'Arc à Poitiers en travaux, juin 2021

La statue de Jeanne-d’Arc (1929) de Maxime Réal del Sarte émerge de la palissade qui protège le chantier de fouille de l’ancien palais de justice dans le square des Cordeliers (sa plaque avait été volée et avait perdu sa patine).

Rue du marché, il faut regarder l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, avec des sculptures de Raymond Émile Couvègnes (1935) et des peintures de Henri-Pierre Lejeune, l’ancienne banque nationale de crédit, l’hôtel Pélisson (1557). Je tournerai ensuite à droite dans la rue de la Cathédrale.

Une petite bière au biblio café

Ce dimanche, j’ai « répété » ce parcours, y compris la pause au biblio café!

Je repartirai en laissant la cathédrale Saint-Pierre (le lien regroupe tous mes articles sur cet édifice) tout en bas de la rue, il sera possible de voir le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme avant de tourner à gauche rue Scévole-de-Sainte-Marthe pour rejoindre l’église Notre-Dame-la-Grande (lien vers une série d’articles), puis la rue de la Regratterie. En fond de cour, au milieu de la rue, sur la gauche, repérer deux dates (1580 et 1626). Sur la droite, au fond de l’impasse de la petite roue, il est possible de voir la médiathèque (sans visite avec son architecte). Prendra alors la rue du Palais.

Emplacement de la serrure disparue sur un hôtel particulier place Lepetit à Poitiers

Place Lepetit, la fontaine-lave-voitures ne fonctionne plus. Le palais est rouvert au public pour l’été. Juste à côté, la serrure datée 1516 d’un hôtel particulier, bien que protégée au titre des monuments historiques, a disparu à l’occasion de travaux de rénovation. De là, je prendrai la rue Pétonnet pour rejoindre la grande poste (Hilaire Guinet architecte, Aimé Octobre sculpteur) et avec plus de photographies ici, les guichets et les mosaïques massacrés, mais le dimanche, vous ne pourrez pas constater les dégâts. Je poursuivrai rue des Écossais, où il est possible de découvrir un autre immeubles des frères Martineau et le temple protestant. Je redescendrai par le trottoir de gauche du boulevard Solférino.

Citation de Marie Baranger rue Thibaudeau à Poitiers

Depuis quelques jours, à l’angle de la rue Thibaudeau, est collé un papier avec une citation de Marie Baranger. Au niveau du monument aux morts de 1914-1918, j’emprunterai les escaliers de la gare pour rentrer chez moi…

Vous pouvez visiter ma page de collecte ou cliquez sur le bouton ci-dessous. Mon compteur affiche pour l’instant 100€, il me faut encore collecter 150€ avant le 23 juin pour participer à la course… Un grand merci aux premiers donateurs/donatrices. /

Aller à la page de collecte


Bientôt la fin des glissades sur pavés à Poitiers?

Depuis l’opération Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, (voir plus bas tous les liens vers les articles que j’y ai consacrés), il y a eu du bon, la suppression des voitures qui tournaient autour de la place d’Armes (de son vrai nom place Leclerc), et du moins bon, l’éblouissement et surtout des dizaines de chutes et de glissades. Une de nos amies octogénaire (à Maryse et moi) en a fait les frais il y a un an, fracture du poignet dont elle garde toujours des séquelles. Quand elle a écrit à la ville, elle a reçu une lettre qui, en gros, lui disait qu’elle n’avait qu’à faire attention! Plusieurs usagers ont néanmoins porté plainte, et la ville a fini par reconnaître qu’il y avait un problème. Et si la sécurité sociale se retournait contre la ville pour se faire rembourser tous les frais d’hospitalisation et de kiné des dizaines d’accidents survenus ces dernières années? Les urgences du CHU et de la polyclinique doivent pouvoir lui fournir des statistiques et des noms d’une bonne partie des victimes de ces pavés! Les ateliers Lion, responsables de ce grand ratage et de celui du square de la République, ne vont certainement pas aimer parce que les solutions testées défoncent les pavés par deux méthodes différentes, plus d’aspect lisse et brillant, mais il faut le reconnaître, une bien meilleure adhérence, surtout sur la zone surnommée par beaucoup « la descente de la mort », en pente au bout de la rue des Grandes-Écoles. Je trouve que cette solution est très convaincante.

La deuxième zone se trouve devant le parking Carnot (oups, il s’appelle Hôtel de ville maintenant). Là, au début, ça fonctionnait, mais au fil des semaines, avec les résidus de pétrole des voitures qui entrent dans le parking et des camions de livraison qui s’arrêtent devant les bornes, l’adhérence se perd… Nous verrons bien quelle solution sera retenue, et si elle sera réalisée sur toute la surface ou en bande de circulation sur la place et sur les trottoirs des rues adjacentes.

En revanche, cela n’empêche pas la dégradation en surface des pavés, un problème que je vous ai déjà présenté il y a longtemps, en septembre 2013 (relire De quoi souffrent les nouveaux pavés poitevins?). Au fil des mois, les services de la ville ou des sociétés mandatées changent et rechangent les pavés explosés, un vrai travail de shadoks!

Revenir sur les travaux du centre-ville de Poitiers : Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, avant et après le grand bouleversement du 30 août 2010, puis cinq jours après, le chantier en septembre et jusqu’au 10 octobre, le chantier givré (15 décembre 2010), la plantation des Sophoras place d’armes (18 décembre 2010), des arbres dans le chantier en février 2011, la progression mi mars 2011 (le pavage et premiers bancs vers la fin de l’article), fin avril 2011 (pavage, bancs et plaques de rue), la ré-ouverture de la place d’Armes (21 juin 2011), avancée fin juillet 2011, retour des poiriers de Chine (décembre 2011), nouveau mobilier urbain, actualité en mai 2012 (fontaine, façade de pharmacie, incivilités), des détails approximatifs (septembre 2012), installation de Benoît-Marie Moriceau, l’ouverture du jardin du Puygarreau et ses œuvres d’art, les messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot dans la montée du faubourg du Pont-Neuf,  De quoi souffrent les nouveaux pavés poitevins?

La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch

L'entrée du domaine de la Mérigote à PoitiersIl y a trois ans, le projet d’une maison d’écrivains à la Mérigot(t)e, ancienne maison de Jean-Richard Bloch, était présenté comme devant voir le jour très prochainement. Surprise!!! Même annonce il y a quelques jours, à l’occasion des Editeuriales, manifestation organisée par la médiathèque… Retour d’un serpent de mer ou vrai promesse avec un vrai projet???

Article du 20 avril 2014

Jeudi 10 avril 2014, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la ville de Poitiers, plusieurs manifestations étaient organisées, la mise en place à l’hôtel de ville d’une plaque en hommage à Raymond Charpentier (son inauguration a été reportée), le témoignage de Marthe Cohn, dont je vous ai parlé la semaine dernière, et la projection gratuite en avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Cristiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production. Marie Cristiani avait déjà réalisé en 2005 un documentaire sur la fille et le beau-fils de Jean-Richard Bloch, France Bloch, Frédo Sérazin un couple en résistance (voir un extrait) qui avait fait l’objet en 2013 d’un ensemble de manifestations à Poitiers à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de France Bloch-Sérazin. Ces manifestations sont à l’origine du nouveau film, très intéressant, visible pour quelque temps sur le site de l’émission Doc24 de France 3 Poitou-Charentes… (dès qu’il faut plus de quelques clics, j’ai encore du mal à suivre sur internet, merci à Grégory qui a trouvé le lien. Au passage, merci à ceux qui ont considérablement amélioré mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, avec de nouveaux liens!).

Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947), intellectuel, avait été nommé professeur au lycée de Lons-le-Saunier puis à Poitiers à la rentrée 1908, avant de se mettre en disponibilité dès l’année suivante. Il s’installe au lieu-dit la Mérigot(t)e (avec deux t à l’IGN, voir ci-dessus la vue aérienne de l’IGN/Géoportail, un seul pour sa demeure), où il a écrit la plus grande partie de son œuvre littéraire (voir sur le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch) et tenu salon, au sens ancien du terme… En 1941, il fuit vers Moscou et l’URSS. J’avoue que je n’ai jamais lu son œuvre (contes, essais, romans, récits de voyage – Sur un cargo en 1924, Cacaouettes et bananes en 1929-, mais aussi sa correspondance publiée en partie en 1989, 1994,  2007 et 2009), mais je vais m’y atteler dès que je pourrai [PS: en partie fait depuis, voir les liens en fin d’article].

Poitiers, emplacement de la Mérigote sur une vue de Poitiers en 1950, extrait d'une photographie de l'IGNLa Mérigot(t)e, qui domine la vallée du Clain, a été achetée en 2005 par la ville de Poitiers, avec le souhait d’en faire « un centre culturel et un lieu de mémoire ». On a aussi évoqué une résidence d’écrivains dans cette maison qui en a vu beaucoup passer (Aragon, Jules Romains, Georges Duhamel, André Maurois, Diego Rivera, etc.)… Dans le programme électoral d’Alain Clayes en 2008 était inscrit le projet de « réalisation à la Mérigote de la maison Jean-Richard Bloch »… Plus rien ne figure dans son programme de 2014, aucune nouvelle pour l’instant sur ce projet, même si la médiathèque annonce une grande exposition de juillet à septembre 2014 à partir de la bibliothèque par les descendants à la ville [PS: exposition inaugurée le 1er juillet 2014, jusqu’à fin octobre, voir Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte]… Les choses bougeront peut-être d’ici là? Il y a déjà eu en 1981 une exposition dans l’ancienne bibliothèque de Poitiers, et une exposition au musée Sainte-Croix en 1993. La bibliothèque nationale de France lui a aussi consacré une exposition et un colloque en 1997.

Pour aller plus loin : 

– voir l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèque…- l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, à l'arrière, monument aux déportés d'Auschwitz-Birkenau– sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris,

Couverture de Sur un cargo de Jean-Richard Bloch– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

La centrale nucléaire de Civaux, la Vienne et le karst…

La centrale nucléaire de Civaux vue depuis la ville haute de ChauvignyAprès les incertitudes sur les cuves des deux réacteurs forgées au Japon, le 11 mars 2017, Centre presse et la Nouvelle République parlaient du béton fissuré de la centrale nucléaire de Civaux, révélé dans La farce cachée du nucléaire(Sortir du nucléaire, Éditions Yasnost), un problème connu de longue date et toujours minimisé par EdF, la commission locale d’information / CLI qui a eu lieu depuis a été apparemment agitée. Bientôt ils découvriront qu’elle est aussi installée dans un contexte géologique qui pose aussi problème, le karst, en gros des grottes partout autour et sans doute en-dessous de la centrale, comme avoué à moitié lors de la fuite de tritium de janvier 2012! L’occasion pour moi de rééditer un article publié ici en mars 2011. Et au passage, la première photo est prise depuis la cité médiévale de Chauvigny, des projets d’éoliennes viennent de se faire recaler parce qu’elles allaient gâcher le paysage de la cité médiévale, mais cela n’avait pas posé de problème pour implanter les tours de la centrale nucléaire!!! N’oubliez pas non plus que l’énergie nucléaire n’est pas une énergie sans carbone, il en faut pour construire les centrales, les entretenir, véhiculer chaque jour les milliers de travailleurs des centrales, extraire et transporter l’uranium (produit souvent sans protection des ouvriers en Afrique, ce n’est pas par hasard qu’une usine d’Areva avait été la cible de terroristes), couler les déchets dont on ne sait que faire dans des blocs de béton, etc…


Et pour rappel, avant de vous laisser relire mon ancien article sur le karst de Lussac-les-Châteaux, il est aujourd’hui possible d’acheter de l’énergie sans nucléaire, en devenant comme moi coopérateur chez Enercoop est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Un fournisseur plus cher qu’EdF… quoi que, à force, il va finir par être moins cher, puisque nous payons de l’énergie sans apport du nucléaire (qui financera la prolongation de durée de vie des centrales nucléaires, le juste prix pour l’uranium et le stockage des déchets produits, le « grand carénage, bidouillage pour prolonger la vie des centrales?), une énergie payée au juste prix de la production, visitez leur site, si vous ne souhaitez pas sauter le pas de changement de fournisseur d’énergie, actuellement, vous pouvez aussi participer à « l’aventure » en finançant de nouvelles unités de production d’énergie non nucléaire (biomasse, solaire, éolien, etc.)… Dans le département de la Vienne, ceux qui sont abonnés chez Sorégies et non chez EdF ne peuvent toujours pas changer d’opérateur.

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centraleSur la centrale nucléaire de Civaux, vous pouvez aussi (re)lire mes autres articles sur ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)

Article du 17 mars 2011

La centrale nucléaire de Civaux dans le département de la VienneJe vous ai déjà montré cette photographie de la centrale nucléaire de Civaux dans la Vienne à l’occasion d’une sortie sur les orchidées l’année dernière… (vous pouvez relire ces articles : liens vers le musée, sortie sur les orchidées (à retrouver sur le récapitulatif, sortie orchidées à Civaux (2) : Ophrys mouche, quelques orchidées (petites) araignées, plusieurs orchidées pyramidales (Orchis pyramidal ou Anacamptis pyramidalis), sortie orchidées à Civaux (3) : première orchidée bouc, Ophrys abeille, et côté petites bêtes, un clairon, sortie orchidées à Civaux (4) : orchis homme pendu, orchidées boucs, céphalentères à longues feuilles).

Je vous avais d’ailleurs signalé la disparition sur le coteau visité d’une des espèces présentes avant la construction de la centrale, l’hypothèse avancée par les spécialistes de la faune et la flore étant que la présence quasi permanente du panache de vapeur d’eau a modifié l’ensoleillement de ce coteau et pu entraîner cette disparition. Le site d’EDF présente cette centrale comme sûre, mais il y a deux inconnues majeures, le karst et la Vienne.

Quand je suis arrivée dans la région, en 1991, les fouilles archéologiques préventives s’achevaient (leurs résultats sont publiés en plusieurs volumes aux éditions de la société archéologique de Chauvigny). Ensuite, pendant des mois, le chantier a été retardé car il y avait des cavités naturelles dans le terrain… Quelle surprise ! Un karst est connu depuis toujours dans ce secteur, on rapporte la disparition de bêtes dans des trous qui ont pu s’ouvrir naturellement, etc. La présence de ce karst a d’ailleurs permis le développement de nombreuses grottes qui ont pu être occupées ou fréquentées au Paléolithique, certaines dès le Moustérien (Les Rochers de Villeneuve à Lussac-les-Châteaux, où a été trouvé un fémur de Néandertalien daté de 40 à 45.000 ans), d’autres avec des œuvres d’art pariétal (le réseau Guy Martin et la Font-Serein à Lussac-les-Châteaux – cette dernière a un réseau profond, terrain de jeu des spéléogues et qui contient une résurgence) ou mobilier (grottes de La Marche et des Fadets à Lussac-les-Châteaux, grotte de Loubressac à Mazerolles, grotte du Bois-Ragot à Gouex), tous ces sites et quelques autres (comme les Plumettes (aller pages 468-470), la grotte de la Tannerie ou Larrault / Laraux toujours à Lussac-les-Châteaux) ayant aussi livré de nombreux renseignements sur les habitats en grotte entre 28.000 et 10.000 ans avant notre ère. Vous pouvez en savoir plus au musée de préhistoire de Lussac-les-Châteaux, dont je vous ai parlé il y a quelques mois… Les liens sur les sites archéologiques renvoient vers diverses publications, pas toujours la plus récente, mais elles vous donneront déjà une petite idée de ces sites.

Sous la centrale nucléaire de Civaux se trouve donc un réseau karstique directement en liaison avec les nappes phréatiques… Si vous voulez tout savoir sur les karsts de manière assez claire (enfin, à mon avis, mais il y a quand même quelques notions de géologie), je vous invite à lire le dossier de l’école normale supérieure de Lyon sur le sujet, avec de nombreux schémas. Mais aucun risque, nous dit EDF, le karst a été comblé (sauf que tout géologue sait bien qu’un karst actif, ça peut continuer à soutirer, même des dizaines ou des centaines de mètres-cubes de béton ne sauraient suffire), et puis, pas de panique, l’enceinte de confinement passe aussi sous le réacteur… Ces enceintes de confinement ont seulement été calculées par des ingénieurs… Nous avons vu ces derniers jours qu’en grandeur nature au Japon, leur solidité et leur résistance ne sont peut-être pas aussi sûres. Et à Civaux, il n’y aura pas l’océan pour refroidir les réacteurs s’ils s’emballent : le débit de la Vienne est déjà insuffisant pour refroidir deux réacteurs fonctionnant normalement en été, il y en a toujours au moins un à l’arrêt (officiellement pour maintenance) pendant les mois chauds… quand ce ne sont pas des amibes tropicales qui pourraient se développer à cause du réchauffement de l’eau (c’est arrivé en 1998, sur la Loire, devant la centrale de Dampierre)… En 2011, c’est dès le printemps qu’elle connaît des problèmes avec la sécheresse. On nous dit qu’au moins, il n’y aura pas de tsunami… Mais il peut y avoir de grandes crues, comme celles que je vous ai montrées… en 1896 à Confolens ou celle de 1913 à Châtellerault… Civaux est juste entre ces deux villes, il paraît que les aménagements en amont doivent limiter l’impact de ces crues centenaires, mais qu’en sera-t-il si un barrage lâche ??? Si l’enceinte de confinement ne tient pas, la radioactivité pourra partir bien sûr dans l’air, mais aussi directement dans les nappes phréatiques via le système karstique, merci EDF (et les décideurs politiques de l’époque…). Sans oublier celle qui s’échappera dans l’atmosphère, chouette, j’habite à un peu plus de 30 km… hors du périmètre où chacun a reçu -au cas « hautement improbable » où un accident se produirait – des pastilles d’iode. On voit très bien les tours de la centrale depuis le CHU de Poitiers, c’est rassurant, non? Ah, une dernière chose, les gens d’EDF n’arrêtent pas de dire que Civaux n’est pas sur une faille… mais il y a tout un réseau de failles à environ 8km au sud-est. Certes, ce sont des failles qui n’ont pas bougé depuis longtemps, mais pourquoi ne pas le dire? Ce n’est pas difficile à vérifier, il suffit d’aller acheter une carte géologique du BRGM dans n’importe quelle bonne librairie ou sur le site du BRGM (la zone concernée est dans l’angle de quatre cartes, les 590, Chauvigny, 591, La Trimouille, 613, Gençay et 614, Montmorillon). Enfin, côté séismes, il ne semble pas avoir été pris en compte ceux de force supérieure à 6 (Poitiers en grande partie ravagée le 18 octobre 1018 et le 15 novembre 1083, puis à nouveau au 14e siècle notamment le 15 février 1318), séisme estimé à une force 7,5 le 6 octobre 1711 à Loudun. La carte des tremblements de terre de ces 300 dernières années est disponible sur le site de l’observatoire régional de l’environnement en Poitou-Charentes. Celui de 1711 a été étudié dans un rapport très détaillé du BRGM. Certes, ce n’est pas la même faille, mais cela montre que le risque existe aussi dans notre région.

[PS: pour le tremblement de terre de 1083, il est notamment rapporté dans la chronique de Saint-Maixent, voir la transcription du texte latin à la date de 1083 sur le site histoire passion. : « Eodem anno terrae motus factus est magnus, XV° kalendas novembris, in die natalis Sancti Lucae. Pars civitatis Pictavis magna cum ecclesia Sanctae Radegundis combusta est« . Dans la même chronique, des tremblements de terre sont signalés dans la région en 1097 (13 octobre), 1098 (4 octobre)].

Alors, ces derniers jours, la presse, la radio et la télé locales ont bien évoqué la question de la Vienne (pas assez d’eau pour refroidir en été, trop en cas d’inondation en hiver), mais personne n’a parlé de la question du réseau karstique… Un oubli, monsieur le directeur de la centrale de Civaux qui a tenté de justifier sa sécurité lundi dernier au journal régional de France-3?

Je sais bien qu’il est difficile de sortir du nucléaire, vus les choix faits en France… La gestion des déchets à longue durée de vie (cf. les laboratoires d’enfouissement) posait déjà problème, la question de la sécurité des enceintes de confinement mérite d’être posée, ainsi que les choix qui ont été faits par le passé pour l’implantation des centrales, plus guidés par des considérations politiciennes (donner de l’emploi à tel ou tel endroit, par exemple, la centrale de Civaux, petite avec deux réacteurs, emploie plus de 800 personnes) que des contraintes environnementales (présence de failles, de karst, de la mer avec ses tempêtes, de fleuves en crue en hiver ou à sec en été, etc.). Peut-être devrions-nous quand même réfléchir non pas à des énergies alternatives, pas forcément plus propres (il faut tout compter dans l’impact, y compris la production et le démantèlement voire la gestion des déchets à long terme), mais à de sérieuses économies d’énergie, à une fin du gaspillage, à une aide à l’isolation notamment des logements anciens, l’énergie la plus propre est celle que l’on ne consomme pas! Et si on interdisait vraiment l’éclairage nocturne des vitrines, la climatisation ou le chauffage des magasins portes grandes ouvertes??? Vous trouverez d’autres gestes simples ou plus compliqués (isolation, etc.) sur le site de l’association négaWatt.

Le château d’eau de Blossac à Poitiers

Le château d'eau de Blossac à PoitiersCe week-end, c’est la journée mondiale de l’eau et de nombreux châteaux d’eau, stations de traitement des eaux ou stations d’épuration seront ouverts au public, parfois sur rendez-vous et inscription. Renseignez-vous dans vos communes!

Le château d’eau de Blossac à Poitiers a été ravalé ces dernières semaines, l’occasion pour moi de rééditer l’article publié en 2009, avec de nouvelles photographies, je laisse les anciennes comme comparaison en fin d’article.

Réédition de l’article du 1er février 2009… avec des photographies de 2017!

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, vu de côtéCe château d’eau est situé en face du jardin anglais du parc de Blossac à Poitiers. Vous allez bientôt bien connaître ce quartier ! Il date de la fin du XIXe siècle (sa construction a commencé en 1887). Il est alimenté par un aqueduc d’une vingtaine de kilomètres de long, aménagé parallèlement à l’un des aqueducs antiques (romains) qui alimentait Poitiers à partir de Fleury, sur la commune de Lavausseau. Mais à Poitiers, on monte et on descend… et pour alimenter le centre-ville situé au sommet du plateau, impossible de trouver un point encore plus haut.

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, le couloir central.Du coup, ce château d’eau ne fonctionne pas par simple gravitation (voir une animation plus rigolote de l’espace sciences de Bretagne si vous voulez en savoir plus), mais une turbine avait été mise en place à l’origine pour assurer un minimum de pression. L’eau est stockée à la fois dans des bassins en sous-sol à l’arrivée des aqueducs et dans des bassins en hauteur, pour la mise sous pression. Un grand couloir de service permet d’accéder aux escaliers étroits qui mènent aux différents bassins.

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, partie droite de la façadeL’appareil en bossage est soigné, mais si la ville pouvait un peu l’entretenir, avec un petit ravalement et un nettoyage des vitres… ça serait parfait [cela a été fait en 2017… certaines vitres ont été changées].

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, partie centrale de la façadeDepuis l’autre côté, décidément, la rue manque de recul pour prendre les photographies…

Côté du château d'eau de Blossac à PoitiersEt l’autre côté…

Château d'eau de Blossac à Poitiers, les armoiries de la villeSur le fronton tout en haut se trouvent les armoiries de la ville (avec le lion du duché d’Aquitaine).

Beaucoup de châteaux d’eau urbains ont cette forme massive, pour avoir un grand réservoir…

Châtellerault, monument à la révolution et aux morts de 1914-1918, 02, vue générale Celui de Châtellerault, à peu près de la même époque (juste un peu plus ancien), a été habillé pour recevoir un imposant monument pour le centenaire de la Révolution, devant lequel a été mis en place un très beau monument aux morts dû au sculpteur Aimé Octobre… qui tient dans sa main une réplique de la Victoire qu’il a faite pour son village natal, Angles-sur-l’Anglin. Vous ne vous souvenez pas de ce sculpteur ? Je vous ai montré déjà le décor qu’il a réalisé pour la grande poste de Poitiers ou le monument aux morts de 1914-1918 dans la Vienne.

Photographies de 2009

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, vue générale

Le château d'eau de Blossac à Poitiers, la façadePoitiers, le château d'eau de Blossac, le rez-de-chaussée

Poitiers, le château d'eau de Blossac, vu depuis la droite

Poitiers, le château d'eau de Blossac, les armoiries de Poitiers sur le fronton

Le quartier de la cathédrale de Poitiers illuminé

Pour une semaine et jusqu’au 21 décembre 2017 de 18h à 22h, en complément des polychromies sur la façade de Notre-Dame-la-Grande, la ville de Poitiers a commandé au Kolektif Alambik la projection d’images sur les façades de la cathédrale, du baptistère Saint-Jean et du musée. Vous pouvez voir les polychromies de Notre-Dame de 18h à 18h30, puis descendre la grand’rue accompagné d’un guide et regarder la quarantaine de tableaux sur la cathédrale et autant sur le baptistère et la façade du musée… Compter une grosse demi-heure pour chacune des deux séries si vous voulez tout voir. L’ambiance est très agréable, alterne des mises en lumière colorées…

… géométriques …

… ou en lien avec le décor de la cathédrale, ici une représentation simplifiée de la crucifixion de saint Pierre du grand vitrail central, vous en découvrirez d’autres, ainsi qu’une jolie proposition avec le labyrinthe. Le tout est accompagné de musique classique et de bruitages (sonneries de cloches – en plus des vraies cloches de la cathédrale -, sabots de chevaux sur des pavés, etc.).

Mêmes ambiances (images, pas de son) sur les façades du baptistère et du musée…

Une version « urbaine »…

… et une autre plus « graphique » / BD!

Dommage que les voitures ne soient pas averties, c’est d’ailleurs pour cela qu’à la fin des années 1990, les images projetées avec les peintures murales du baptistère avaient été arrêtées. Malgré la diminution du trafic avec cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, vendredi soir, une voiture a freiné pour laisser passer un piéton sur le passage protégé, alors que le taxi qui la suivait de trop près accélérait dans la montée et s’est arrêté dans un grand crissement de pneu à quelques centimètres de son pare-choc.

Un nouveau monument commémoratif à Poitiers

Le monument aux morts de 1914-1918 à Nantes, vue actuelle (2012)Dans les villes chefs-lieux de préfectures, la liste des morts du conflit de 1914-1918 (souvent complétées de celles des conflits ultérieurs) occupe souvent une série de stèles, soit sur le monument aux morts principal comme ici à  Nantes (voir aussi à Lons-le-Saunier, La Rochelle, Cahors, Niort, Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse, etc.), soit sur un monument érigé par l’association du souvenir français dans un cimetière (voir dans le cimetière de Salonique à Toulouse).

Le monument auxmorts pour 1914-1918 à PoitiersCe n’est pas le cas à Poitiers où la liste des morts a été incluse dans une cartouche insérée dans le socle du monument aux morts de 1914-1918 (œuvre du sculpteur Aimé Octobre) et n’est donc pas visible par celui qui veut se recueillir.

 

Nouveau monument commémoratif à Poitiers, près de l'ancien théâtreIl y a déjà de longs mois (je dirais que ça fait plus de deux ans qu’on en parle), la ville de Poitiers a décidé de confier à deux artistes, Antonin Fourneau et Jean-Loup Bouvier, de réaliser un monument commémoratif (qu’il ne faut pas appeler monument aux morts, qu’ils disent….). Construit en « béton connecté », il est installé juste à côté de l’ancien théâtre (dont le grand miroir/verre églomisé de Pansart a été démonté), dans un secteur où les camions de livraison ont l’habitude de manœuvrer, ce ne sont sans doute pas les quatre potelets qui vont le protéger, il risque un accident de circulation!

Nouveau monument commémoratif à Poitiers, problème technique avant l'inaugurationIl doit faire défiler, grâce à 25000 leds, les « noms de 2107 poitevins morts pour la France », dit le communiqué officiel. En fait tous n’ont pas le statut de « morts pour la France », très réglementé, car la base de données inclut les victimes des bombardements de Poitiers, mais c’est pas mal de mettre les victimes de toutes les guerres, y compris les victimes récentes des régiments localisés à Poitiers. Ce qui est dommage, c’est que cette liste n’est pas accessible sur le site internet couplé à l’œuvre, on peut juste y chercher un nom.  Hier, quelques minutes avant l’inauguration, il avait les « tripes » (électroniques) à l’air et ne semblait pas fonctionner…

Nouveau monument commémoratif à Poitiers, noms qui défilent, peu lisibles

Luminous memento… tel est le titre de ce monument créé par . Luminous laisse rêveur… Là où il est placé, il est en pleine lumière quasi toute la journée, ce vendredi 11 novembre après-midi, la luminosité des leds était très insuffisante pour réussir à lire les noms qui défilent si si, là, sur cette photo, vous devez lire un nom!). En principe, à la date anniversaire du décès,  les noms des victimes décédées le jour concerné se figent le soir…

Nouveau monument commémoratif à Poitiers, en panne dès le 12 novembreLa technique n’a pas l’air très au point. Ce samedi matin vers 9h30, aucun nom ne s’affichait, j’ai attendu un peu, il y a un petit délai entre chaque nom, mais non, le monument était bien éteint ou « en rade »! Beaucoup de publicité de la ville pour « une première nationale », le « seul monument connecté de France », mais il va falloir que ça fonctionne pour les 100.000€ ponctionnés sur nos impôts. Et ça serait pas mal que la liste complète des victimes soit accessible quelque part pour tout le monde, sans devoir rester des milliers d’heures planté devant un totem noir.

 

A poil… petites leçons médiévales d’anatomie…

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue rapprochéeIl y a deux ans, je vous montrais quelques exemples de « sculptures à poil » à Melle (église Saint-Savinien) et à Payroux (d’où provient la scène d’accouplement ci-contre), puis amorcé une courte série sur le mot-clef Tous à poil, du titre de ce petit livre de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue fustigé par Jean-François Copé. Je voulais depuis vous montrer les deux exemples que je vous propose aujourd’hui, mais je n’avais pas de bonnes photographies, il faut dire que ces modillons sont perchés un peu hauts, surtout celui de la cathédrale de Poitiers.

Les deux ont été réalisés par la même équipe de sculpteurs, autour de 1200, dans la cathédrale et dans l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, donc à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, dans la troisième  travée de la nef du côté nord pour le premier édifice et dans la deuxième travée du côté sud pour le second. Point de scènes d’amour acrobatiques cette fois-ci, juste des nus qui montrent bien leur anatomie… et même un peu plus 😉 Des historiens de l’art classent ces modillons dans les obsenae (objets à caractère obscène), ce sont juste des petites sculptures réalistes…

Homme nu sur un modillon intérieur de la cathédrale de PoitiersJe vous présente donc Monsieur, pas en érection mais quand même avec une belle paire de testicules, en train de jouer avec sa bouche (euh, Freud, au secours, ce Monsieur a régressé au stade oral???). En tout cas, Monsieur est tout nu dans la cathédrale…

Femme voilée en train de se masturber sur un modillon gothique de l'église Sainte-Radegonde à Poitiers… pas comme Madame dans l’église Sainte-Radegonde! Un voile couvre ses cheveux et ses épaules, retombant sur ses genoux, mais ses pieds, ses seins (qui pointent comme sous l’effet de l’excitation) et… sa vulve sont nus.  C’est l’une des rares scènes de masturbation féminine très explicite connue pour le tout début de l’art gothique. Impossible ici de se cacher derrière une explication genre « scène de maïeutique » (art de l’accouchement), chère à certains historiens de l’art, il n’y a aucun doute ici, Madame se pince (se titille ?) les grandes lèvres avec les doigts! Les sculpteurs étant en principe des hommes à cette époque, celui qui a réalisé ce modillon était bien au courant des jeux féminins intimes !

Comme quoi, on peut aller à la messe et se rincer l’œil, peut-être que ça évite aux curés et autres chanoines de toucher aux enfants de chœur? D’accord, la question ne se posait pas vraiment en 1200, le sacrement chrétien du mariage n’existait pas encore : l’Église tente d’imposer le mariage à partir de 1100, auparavant, le mariage était une affaire purement civile, pour la transmission des biens notamment, et le mariage ne devient le septième sacrement de l’église qu’à partir du quatrième concile de Latran, en 1215. Les chanoines n’ont jamais été soumis au célibat, et le célibat des prêtres, juste prescrit par le pape Grégoire VII (synode de Latran en 1074), n’était pas vraiment respecté en dépit des rappels lors concile de Latran II en 1132, puis dans les canons de 1139, et plus de la moitié des prêtres vivent alors encore en couple à la fin du Moyen-Âge. Bon, au moins, avec ces modillons, chacun peut vérifier « comment c’est fait », un homme et une femme…

Photographies septembre 2016.

Le grand miroir (verre églomisé) de l’ancien théâtre de Poitiers

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 01, vue généraleA l’occasion des journées du patrimoine, la ville de Poitiers a invité Monika Neuner, la future restauratrice de cet ensemble remarquable, pour une conférence le samedi 17 septembre 2016 à 15h30 à la médiathèque… L’occasion de ré-éditer cet article qui commence à dater… Ce verre églomisé n’a pu que se dégrader encore plus depuis!

Article du 1er avril 2012

Je vous ai déjà rapidement présenté les anciens théâtres qui ont été construits successivement dans un angle de la place d’Armes (place Leclerc) à Poitiers, avant la construction du TAP/théâtre auditorium de Poitiers. Dans sa version actuelle, le bâtiment a été construit par l’architecte Édouard Lardillier et inauguré en décembre 1954. Il ne reste ici que le cinéma d’art et essai, qui doit prochainement déménager et partager ses salles avec le cinéma commercial voisin. L’avenir du bâtiment fait donc l’objet de beaucoup de discussions, ni le bâtiment, ni son décor ne sont protégés au titre des monuments historiques. Parmi les hypothèses, il y a la vente du bâtiment par la ville à un promoteur immobilier [PS 2014/2015/2016: l’ensemble a été fermé, les fauteuils ont été enlevés de la salle de spectacle dont les volumes ne seront pas gardés pour créer une salle d’art visuelle surmontée et bordée à l’arrière d’espaces commerciaux et de logements « chics », seuls le verre églomisé et les lustres seront conservés, si les recours juridiques n’aboutissent pas, voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers].

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la place

La partie la plus remarquable est ce grand verre églomisé, un miroir à l’or et à l’argent, visible de l’extérieur les soirs de spectacle par les grandes fenêtres du hall illuminé. Même de jour, il était visible de l’extérieur, comme on le voit sur cette carte postale qui a été éditée peu après l’inauguration. Les effets d’ombres et de lumières sont renforcés par les ombres portées en noir sur le miroir lui-même. Ce type de verres églomisés étaient fréquents notamment dans les paquebots, et il semblerait que l’on ait ici l’un des plus grands aujourd’hui conservés en France.

Ce miroir n’est pas en très bon état, de nombreuses lacunes sont apparues (attention, les petits copeaux que l’on voit à l’arrière de la vitre ne doivent pas être enlevés n’importe comment, surtout pas jetés, ils peuvent servir pour la restauration, et pas manipulés n’importe comment, ils sont susceptibles de contenir de mercure). Avant qu’il n’arrive un nouveau désastre patrimonial à Poitiers (le plus récent étant le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine), je vous présente une série de photographies prises il y a à peu près un an, en avril 2011, en espérant que la ville prendra conscience de la grande valeur de cette œuvre et en demandera la protection au titre des monuments historiques et prévoira son étude puis sa mise en valeur dans la nouvelle destination, toujours inconnue, de ce bâtiment.

Dernière précision avant de le découvrir dans le détail, c’est un miroir… il y a donc des reflets sur certaines photographies…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 02, signature de l'atelier Pansart Il porte la signature en bas à droite de l’atelier de Robert Pansart, un grand maître miroitier (à découvrir par exemple dans cet article paru dans L’œil, n° 499, en septembre 1998).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 03, schéma L’artiste a représenté tous les genres de spectacles qui peuvent avoir lieu dans cette salle, plus faciles à identifier grâce à ce cadre qui renferme peut-être un dessin original de l’œuvre. [PS: ce dessin a disparu peu avant la fermeture du théâtre, apparemment, le cadre a été cassé, aucun nouvelle du dessin original].

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 04, les conférences Tout en bas de l’escalier, à gauche du miroir, difficile d’identifier la scène sans aide, il s’agit des conférences… éclairées par un candélabre.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 05, le théâtre shakespearien

En haut à gauche, le drame shakespearien est la scène qui occupe la plus grande place. Un roi, une reine, des conspirations…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 06, le théâtre shakespearien, détail Voici un détail de ce drame shakespearien.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 07, le théâtre shakespearien, détail Voici un autre détail du drame shakespearien, un homme armé d’un poignard, avec deux ombres portées (plus fortes à droite, plus faible à gauche), nous sommes bien dans un théâtre avec plusieurs sources de lumières…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 08, la poésie Au milieu de l’escalier (du théâtre qui est devant et de celui qui lui sert de décor), la poésie déclame son texte accompagnée de la lyre…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 09, la critique Au début de l’escalier, le critique se cache derrière un grand manteau…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 10, l'élégie L’élégie, à peu près au centre vers le bas, est l’une des parties où il y a un grand jeu sur les ombres portées soit très noires, soit plus légères…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 11, chant, musique et danse

En haut vers le centre sont regroupés le chant (la cantatrice en longue robe se tient debout à côté du piano), la musique avec un petit orchestre et la danse (classique)…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 12, drame Le drame se déroule au pied d’un escalier, une femme éplorée sur ces marches, un cadavre au sol, veillé par une lanterne.

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 13, échelle Un petit personnage se tient en haut sur une échelle, s’agit-il d’un hommage aux techniciens du théâtre (ou de l’atelier Pansart?).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 15, drame antique Pour le drame antique, une femme se tient sur un piédestal avec les deux masques du théâtre antique dans la main droite ; un soldat « à la romaine » se tient au pied du socle…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 16, la comédie En haut à droite, la comédie avec ses acteurs tout en mouvement sur la scène…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 17, la comédie italienne En bas à droite, la comédie italienne, avec Arlequin au centre, les décors du théâtre…

Pour en savoir plus :

Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et LardillierL’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècleBulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.

Sur les différents cinémas de Poitiers au fil du temps: voir l’article de Laurent Comar.

PS: Grégory me signale que le cadre du dessin original qui se trouvait en bas de l’escalier a été cassé juste avant la fermeture du lieu… Espérons que ce dessin précieux a été conservé! Voir son article, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et LardillierL’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Article de Grégory Vouhé sur Pansart, haut de pageArticle de Grégory Vouhé sur Pansart, bas de page

PPS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.

La vallée de la Gartempe : Pindray et Jouhet

Affiche conférence sur Pindray et Jouhet, dans la Vienne, le 8 septembre 2016 à 18h[Article du 1er septembre 2016 actualisé]

Une fois n’est pas coutume, je vous parle « boulot », enfin la partie visible de mon travail! Ce soir (8 septembre 2016), avec Maxime Guichet, stagiaire qui vient de  découvrir pendant 5 mois le métier de l’inventaire du patrimoine culturel en étudiant la commune de Pindray, nous donnerons une conférence sur cette commune et Jouhet, qui lui fait face sur l’autre rive de la Gartempe, au nord de Montmorillon (sud-est du département de la Vienne).

Conférence « La vallée de la Gartempe : Pindray et Jouhet »

Jeudi 8 septembre 2016 à 18 heures

Mairie de Pindray, salle polyvalente

Libre et gratuit

Et pour ceux qui ne peuvent pas venir, un diaporama et un album photo sur Pindray vous décideront peut-être à revoir votre choix! Sur le site de la Région Nouvelle-Aquitaine (service du patrimoine, site de Poitiers) nous avons mis en ligne un livret téléchargeable sur le patrimoine de Pindray (au choix en version complète avec les images, en texte seul et bientôt à feuilleter) et avons publié les éléments du patrimoine étudiés de Pindray , à suivre sans doute aussi le diaporama complet que nous présenterons ce soir. Ensuite, il faudra patienter un peu, en octobre, sur le site internet, je parlerai des peintures murales romanes d’Antigny (en attendant les peintures du seigneur de Moussy), et les dossiers de Jouhet ainsi que le livret sur cette commune seront publiés en novembre.

Pour suivre l’actualité des dossiers et illustrations sur la vallée de la Gartempe, suivre le lien (clic, clic sur l’image)…

Consulter les dossiers, nouvelle fenêtre

Pour suivre l’actualité des découvertes sur la vallée de la Gartempe, c’est par ici!