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La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch

L'entrée du domaine de la Mérigote à PoitiersIl y a trois ans, le projet d’une maison d’écrivains à la Mérigot(t)e, ancienne maison de Jean-Richard Bloch, était présenté comme devant voir le jour très prochainement. Surprise!!! Même annonce il y a quelques jours, à l’occasion des Editeuriales, manifestation organisée par la médiathèque… Retour d’un serpent de mer ou vrai promesse avec un vrai projet???

Article du 20 avril 2014

Jeudi 10 avril 2014, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la ville de Poitiers, plusieurs manifestations étaient organisées, la mise en place à l’hôtel de ville d’une plaque en hommage à Raymond Charpentier (son inauguration a été reportée), le témoignage de Marthe Cohn, dont je vous ai parlé la semaine dernière, et la projection gratuite en avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Cristiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production. Marie Cristiani avait déjà réalisé en 2005 un documentaire sur la fille et le beau-fils de Jean-Richard Bloch, France Bloch, Frédo Sérazin un couple en résistance (voir un extrait) qui avait fait l’objet en 2013 d’un ensemble de manifestations à Poitiers à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de France Bloch-Sérazin. Ces manifestations sont à l’origine du nouveau film, très intéressant, visible pour quelque temps sur le site de l’émission Doc24 de France 3 Poitou-Charentes… (dès qu’il faut plus de quelques clics, j’ai encore du mal à suivre sur internet, merci à Grégory qui a trouvé le lien. Au passage, merci à ceux qui ont considérablement amélioré mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, avec de nouveaux liens!).

Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947), intellectuel, avait été nommé professeur au lycée de Lons-le-Saunier puis à Poitiers à la rentrée 1908, avant de se mettre en disponibilité dès l’année suivante. Il s’installe au lieu-dit la Mérigot(t)e (avec deux t à l’IGN, voir ci-dessus la vue aérienne de l’IGN/Géoportail, un seul pour sa demeure), où il a écrit la plus grande partie de son œuvre littéraire (voir sur le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch) et tenu salon, au sens ancien du terme… En 1941, il fuit vers Moscou et l’URSS. J’avoue que je n’ai jamais lu son œuvre (contes, essais, romans, récits de voyage – Sur un cargo en 1924, Cacaouettes et bananes en 1929-, mais aussi sa correspondance publiée en partie en 1989, 1994,  2007 et 2009), mais je vais m’y atteler dès que je pourrai [PS: en partie fait depuis, voir les liens en fin d’article].

Poitiers, emplacement de la Mérigote sur une vue de Poitiers en 1950, extrait d'une photographie de l'IGNLa Mérigot(t)e, qui domine la vallée du Clain, a été achetée en 2005 par la ville de Poitiers, avec le souhait d’en faire « un centre culturel et un lieu de mémoire ». On a aussi évoqué une résidence d’écrivains dans cette maison qui en a vu beaucoup passer (Aragon, Jules Romains, Georges Duhamel, André Maurois, Diego Rivera, etc.)… Dans le programme électoral d’Alain Clayes en 2008 était inscrit le projet de « réalisation à la Mérigote de la maison Jean-Richard Bloch »… Plus rien ne figure dans son programme de 2014, aucune nouvelle pour l’instant sur ce projet, même si la médiathèque annonce une grande exposition de juillet à septembre 2014 à partir de la bibliothèque par les descendants à la ville [PS: exposition inaugurée le 1er juillet 2014, jusqu’à fin octobre, voir Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte]… Les choses bougeront peut-être d’ici là? Il y a déjà eu en 1981 une exposition dans l’ancienne bibliothèque de Poitiers, et une exposition au musée Sainte-Croix en 1993. La bibliothèque nationale de France lui a aussi consacré une exposition et un colloque en 1997.

Pour aller plus loin : 

– voir l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèque…- l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, à l'arrière, monument aux déportés d'Auschwitz-Birkenau– sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris,

Couverture de Sur un cargo de Jean-Richard Bloch– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

La mémoire et les jours de Charlotte Delbo

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Couverture de La mémoire et les jours de Charlotte DelboAvant de programmer de nouveaux articles, il faut que je fasse quelques mises à jour de WordPress… Comme je souhaite ajouter pas mal de photographies à l’article sur Poitiers initialement programmé pour aujourd’hui (suite à une invasion massive d’ovins en ville hier), je le reporte à demain, histoire de répartir mon temps possible sur ordinateur (ça va mieux mais je ne peux pas abuser de la vue fine) à faire les mises à jour de wordpress et de traiter mes photographies… tout en profitant un peu du soleil s’il n’y a pas trop de vent!

Après l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers et la lecture de Aucun de nous ne reviendra et Le convoi du 24 janvier, j’ai choisi de poursuivre la découverte de Charlotte Delbo avec La mémoire et les jours, trouvé à la médiathèque [la suite en fin d’article].

Le livre: La mémoire et les jours de Charlotte Delbo, éditions Berg international, 1985, 138 pages, ISBN 2900269415 (le texte a été réédité en 1991 puis en 2013 / ISBN 978-2900269411).

La quatrième de couverture:

Ces images d’Auschwitz enfouies dans la mémoire, les visages, les paroles d’autres « revenants », des récits entendus une seule fois et jamais oubliés, est-ce là une connaissance inutile à cette femme qui voyage, interroge et nous investit de son regard?

Ce regard porté sur notre histoire depuis la Deuxième Guerre mondiale, tisse une sorte de continuité logique entre le passé et le présent. Les événements relatés par une écriture chargée d’émotion, prennent un sens irrévocable. Cette connaissance devient alors indispensable.

Mon avis: ce livre rassemble plusieurs textes de Charlotte Delbo, en prose ou en rimes. La plupart évoquent la déportation (Rajsko / Raisco, Auschwitz, Birkenau, Ravensbrück, le retour, l’exil, Paris, la Suède, les Etats-Unis reviennent au fil des pages), mais pas tous, comme Les folles de mai (p. 95 et suivantes) qui parle  de la dictature en Argentine et des veuves de la place de Mai. Un autre texte, Kalavrita des mille Antigone aborde le massacre de Kalavrita le 13 décembre 1943 en Grèce (1300 hommes tués). Au fil des pages, elle évoque également la torture en Algérie, l’utilisation du napalm en Indochine, du massacre du 17 octobre 1961 à Paris, pour rappeler que le « plus jamais ça » n’est qu’un vœu pieux. Dans l’une des histoires du Tombeau du dictateur, en 1942 à Vienne, une infirmière (ou médecin?) attend dans un hôpital délabré l’arrivée d’une quarantaine de malades… en fait des amputés, qui seront expédiés probablement à la solution finale, alors que l’infirmière qui avait osé écrire à une famille pour donner des nouvelles est déportée à Ravensbrück. Varsovie présente en vers une rafle dans le ghetto. La succession de tableaux dresse un panorama terrible de la guerre et de ses méfaits, hier et aujourd’hui…

Pour aller plus loin:

Voir le site de l’Association « Les Amis de Charlotte Delbo »

Revoir mon article sur l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers, les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les camps de concentration, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale… Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Quelques pistes de lecture:

Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours, Aucun de nous ne reviendra, Une connaissance inutile, Mesure de nos jours, de Charlotte Delbo

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

Le convoi du 24 janvier de Charlotte Delbo

Logo de pioché en bibliothèqueCouverture de Le convoi du 24 janvier de Charlotte DelboAprès l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers et la lecture de Aucun de nous ne reviendra, j’ai choisi de poursuivre la découverte de Charlotte Delbo avec Le convoi du 24 janvier, trouvé à la médiathèque [depuis, j’ai aussi lu La mémoire et les jours, la suite en fin d’article].

Le livre: Le convoi du 24 janvier de Charlotte Delbo, éditions de Minuit, 1965, 303 pages, ISBN 2707316385.

La quatrième de couverture:

 » Venues de toutes les régions de France et de tous les horizons politiques, issues de toutes les couches sociales, représentant toutes les professions, d’âges mêlés mais où dominait la jeunesse, deux cent trente femmes quittaient Compiègne pour Auschwitz, à trois jours et trois nuits de train dans les wagons à bestiaux verrouillés, le 24 janvier 1943.
Sur deux cent trente, quarante-neuf reviendraient, et plus mortes que vives.
La majorité d’entre elles étaient des combattantes de la Résistance, auxquelles était mêlée la proportion habituelle de “ droit commun ” et d’erreurs judiciaires.
Nous disons “ proportion habituelle ” parce qu’il est apparu que deux cent trente individus constituaient un échantillon sociologique, de sorte que ce livre donne une image de tous les convois de déportés, montre tous les aspects de la lutte clandestine et de l’occupation, toutes les souffrances de la déportation. »

Mon avis: le livre s’organise en trois parties, une introduction d’une vingtaine de pages sur les conditions de l’arrestation, l’histoire reconstituée des 229 femmes du convoi (et un bref paragraphe sur la dernière, restée anonyme), et enfin des documents et des statistiques. Plusieurs amies rescapées ont aidé C. Delbo à reconstituer toutes ces histoires, qui s’accompagnait aussi d’un récolement avec les photographies anthropométriques faites à l’arrivée à Auschwitz-Birkenau (elles étaient présentées dans l’exposition Autour de Charlotte Delbo). Chacune des déportées, majoritairement des résistantes communistes, suivies des gaulistes, quelques femmes qui n’avaient rien fait et même deux délatrices. A Charlotte Dudach, Charlotte Delbo raconte son parcours à la première personne, elle qui est revenue en France en septembre 1941 alors qu’elle était en tournée en Argentine avec Louis Jouvet. Les parcours de ces 230 femmes, dont 49 sont revenues, sont variés, toutes se sont retrouvées au fort de Romainville, parties de Compiègne, destination Birkenau (et Auschwitz à 2 km pour l’anthropométrie), la quarantaine, les kommandos (sections de travail), le revier (Krankenrevier / quartier des malades, pour celles qui sont incapables de tenir debout avec le typhus, les œdèmes, etc.) dont l’on ressort assez rarement vivante, le block 25 de celles qui sont « sélectionnées » (pour la chambre à gaz), les appels interminables, une terrible course en février 1943, les coups, et pour celles qui survivront (Marie-Claude Vaillant-Couturier, Maria-Elisa Normann, une ingénieure chimiste amie de France Bloch-Sérazin, Geneviève Pakula, la mère de Claude Pauquet, etc.), nouvelle quarantaine, assouplissement des conditions d’internement à Rajsko (chauffage, pas d’appel interminable, quelques lettres et colis), puis évacuation avec des parcours qui vont les mener, selon les cas, à Ravensbrück, Mauthausen, les mines de sel de Beendorf, et pour certaines la mort dans des bombardements en déblayant des voies ferrées ou dans les bateaux de Lübeck. Elle parle aussi du difficile retour, les maladies et la fatigue récurrente, la difficulté à se faire reconnaître comme déportée résistante et pas comme victime civile, le manque de reconnaissance de la Nation, les pensions dérisoires. Reconstituer tous ces parcours a été un énorme travail pour Charlotte Delbo et ses amies, Hélène Bolleau, Cécile (Christiane Charua) et Lulu Thévenin (Geneviève Pakula a parlé de ces dernières dans Convoi vers l’est et souligné leur rôle dès le fort de Romainville), Madeleine Doiret, Hélène Fournier, Gilberte Tamisé, Marie-Elisa Nordmann, Hélène Avenin, Olga Wormser, pour établir un livre qui est un grand mémorial de ce convoi.

Pour aller plus loin:

Voir le site de l’Association « Les Amis de Charlotte Delbo »

Revoir mon article sur l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers, les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les camps de concentration, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale… Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Quelques pistes de lecture:

Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours, Aucun de nous ne reviendra, Une connaissance inutile, Mesure de nos jours, de Charlotte Delbo

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

Dimitri Bogrov de Marion Festraëts et Benjamin Bachelier

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Dimitri Bogrov de Marion Festraëts et Benjamin BachelierUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livreDimitri Bogrov de Marion Festraëts (scénario) et Benjamin Bachelier (dessins), collection Bayou, éditions Gallimard, 2009, 128 pages (y compris un rappel historique en fin d’ouvrage), ISBN 9782070613595.

L’histoire : 1911. Dimitri Bogrov vient de décrocher son diplôme d’avocat à Saint-Pétersbourg et rentre en train à Kiev. Il y fait la connaissance de Loulia, mais celle-ci quitte le train alors qu’il s’était endormi, il va ensuite chercher à retrouver… et se retrouve dans le milieu révolutionnaire de lutte contre le tsar, le frère de la belle est un terroriste, sur fond de projet de réforme agraire voulue par Piotr Stolypine, premier ministre du Tsar Nicolas II.

Mon avis : j’ai eu un peu de mal avec la mise en couleur de cet album, qui donne une ambiance assez sombre (des rouges foncés comme sur la couverture, des bleus très froids). Le récit se base sur l’histoire de Dimitri Bogrov, jeune avocat et riche héritier qui assassina à Kiev en 1911 Piotr Stolypine, premier ministre du Tsar Nicolas II, en plein opéra. Mais la scénariste a choisi de présenter plutôt une romance, comment la conquête de l’amour d’une fille a pu conduire un brillant jeune homme à devenir révolutionnaire et terroriste pour ses beaux yeux…

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le rêve le plus doux de Doris Lessing

Couverture de Le rêve le plus doux de Doris LessingUn livre acheté lors de sa réédition pour le prix Nobel de littérature reçu par Doris Lessing (2007) et jamais lu… [PS: depuis, Guillaume Galienne a consacré le 12 octobre 2013 une de ses émissions à Doris Lessing,  et surtout à ce livre, à écouter en balado-diffusion sur France Inter].

Le livre : Le rêve le plus doux de Doris Lessing, traduit de l’anglais par Isabelle D. Philippe, Pocket Thriller n° 10477, éditions J’ai Lu (n° 8607), 2008, 636 pages, ISBN 978-2290008805.

L’histoire : à Londres principalement dans les années 1960 et 1970 puis aussi en Afrique. A la veille de la seconde guerre mondiale, une Allemande, Julia, avait épousé un bel Anglais… C’est la mère de Johny, militant communiste international, mais surtout l’histoire de Frances, sa femme, de leurs deux fils, puis de Sylvia, fille d’une autre femme de Johny, et de tout un tas de gens paumés, surtout des enfants et des adolescents en rupture familiale, accueillis dans la grande maison de Londres.

Mon avis : un très gros pavé que j’ai beaucoup aimé. L’histoire d’une famille originale, c’est la troisième partie que j’ai préférée, l’action de la frêle Sylvia, anorexique devenue médecin, dans un hôpital de campagne qu’elle porte à bout de bras en Zimlie (un pays immaginaire qui ressemble fortement au Zimbabwe), une réflexion sur le Sida qui commence à faire des ravages, la corruptions qui bloque la construction d’un nuvel hôpital malgré l’afflux de fonds étrangers, un ancien compagnon de la grande maison de Londres qui, devenu ministre, a bien changé… J’ai bien aimé aussi le fil rouge en arrière plan, Johny et son idéal communiste, son refus de voir les exactions commises au nom du communisme dans les années 1950 et 1960. Une belle découverte que ce livre que je n’aurai pas dû laisser dormir aussi logtemps dans ma haute pile à lire!

Logo God save the livreCe livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO

La Marie en plastique, de Rabaté et Prudhomme

Couverture de La Marie en plastique, tome 1, de Rabaté et Prudhomme Couverture de La Marie en plastique, tome 2, de Rabaté et Prudhomme

pioche-en-bib.jpgJe poursuis ma découverte épisodique de Pascal Rabaté (voir Les petits ruisseaux, Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune) avec ce titre en deux tomes, trouvé à la médiathèque [et au cinéma, voir Du goudron et des plumes].

Le livre : La Marie en plastique de Pascal Rabaté (scénario), David Prudhomme (dessin), Isabelle Merlet, Jean-Jacques Rouger et David Prudhomme (couleurs) , éditions Futuropolis, t. 1, 2006, 56 pages, ISBN 9782754800334, t. 2, 2007, 64 pages, ISBN 978-2754800600.

L’histoire : de nos jours à Bazouges, près de L’Île-Bouchard en Indre-et-Loire, chez la famille Garnier. Émilie, la grand-mère, rentre de Lourdes avec une Vierge en plastique qu’elle pose sur la télé de sa fille (chez qui elle vit…). En rétorsion, le grand-père, Édouard, responsable de la section communiste et qui avait refusé d’aller la chercher à la descente du car, cloue au mur un portrait de Lénine… Les enfants et petits-enfants (dont la fille qui doit faire sa communion sous peu) assistent dépités à leur guerre quotidienne, quand la Vierge se met à pleurer du sang, arrivée du curé puis de l’enquête vaticane…

Mon avis : Pascal Rabaté nous emmène à nouveau dans sa campagne un coin où cohabitent ouvriers communistes et fervents catholiques (nous ne sommes pas loin du Maine-et-Loire berceau des mouvements catholiques ouvriers dont parle aussi Étienne Davodeau, notamment dans Les braves gens). Mais ici, la fusion des deux n’a pas eu lieu, grand-père anticlérical et grand-mère bigote (et surtout soucieuse du qu’en dira-t-on) se mènent une guerre de fond… Des scènes de la vie d’une famille élargie aussi, pas facile de faire cohabiter trois générations sous le même toit. Une lecture savoureuse…

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Marzi, petite carpe de Sylvain Savoia et Marzena Sowa

Couverture de Marzi, petite carpe de Sylvain Savoia et Marzena Sowa pioche-en-bib.jpg Logo BD for Women

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Je cherchais une auteure pour le mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, et oui, je continue la parité en BD, un article auteur masculin, un auteure féminine, c’est Yaneck / Les chroniques de l’invisible qui m’a suggéré cette série, j’ai trouvé ce volume dans une annexe de la médiathèque, dans les bacs des bandes dessinées pour enfants.

Le livre : Marzi, tome 1, Petite carpe de Sylvain Savoia (dessin) et Marzena Sowa (scénario), collection Expresso, éditions Dupuis, 2005, 48 pages, ISBN 978-2800137207.

L’histoire : dans les années 1980 en Pologne, dans une cité d’une ville industrielle. Marzi a 7 ans, partage sa vie avec ses parents mais aussi ses voisins et ses copains de l’immeuble, passe des week-ends ou des vacances à la campagne avec ses grands-parents (des fêtes de Pâques interminables). La vie quotidienne est rythmée par les arrivées au magasin, un seul produit à la fois, une grande queue pour elle, sa mère, son père… Il y a aussi les bêtises de gamins, comme jouer avec les ascenseurs arrêtés à tous les étages… Ou l’arrivée de frigos à l’usine où travaille son père, vendus à tous les ouvriers qui veulent, et que l’on retrouve dans la plupart des appartements après…

Mon avis : une bande dessinée pleine d’humour pour aborder la vie d’une petite fille en Pologne… Une vie d’enfants, avec les bêtises des gamins, mais aussi une vie dans la Pologne soviétique, avec ses contraintes, les queues, la pénurie ou pour quelques heures l’abondance de quelques biens, tous les mêmes pour tout le monde… BD pour enfants? Alors, il faut les aider à décoder, au-delà des petites bêtises quotidiennes, il y a bien plus dans cet album!

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