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Le Pont de l’Alma à Paris…

De passage à Paris ce week-end (27 janvier 2018), comme des centaines (milliers ?) de badauds, je suis allée voir le Zouave du pont de l’Alma, dans l’eau jusqu’à mi-cuisse. Du coup, je réédite cet article déjà ancien, qui parle un peu plus de la statue 😉

Article du 28 décembre 2010

Paris, le pont de l'Alma, 1, le pont

Puisque la première petite crue du Clain à Poitiers n’a pas fait la une des journaux (le niveau de l’eau a déjà rebaissé, d’ailleurs…), mais que l’on parle beaucoup ces jours-ci du Zouave du pont de l’Alma qui a les pieds dans l’eau, je vous emmène aujourd’hui visiter ce pont. D’abord avec quelques photographies qui datent de début novembre 2010, avec une vue du pont entièrement reconstruit en 1970. Le Zouave est resté côté amont, mais est passé de la rive gauche vers la rive droite.

Paris, le pont de l'Alma, 2, le Zouave Sur les quatre statues qui s’y trouvaient à l’origine (voir plus bas), seul a été gardé le Zouave, œuvre de Georges Diebolt inaugurée en 1858.

Paris, le pont de l'Alma, 3, le barda du zouave A ses pieds (bon, il faudra attendre que l’eau baisse pour le voir par vous-même) se trouve tout son attirail, ses armes, son paquetage de soldat…

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, 1, vue en amont Retournons un peu en arrière avec cette carte postale ancienne. Le pont de l’Alma a été construit par l’ingénieur Gariel certes pour franchir la Seine, mais aussi pour célébrer la victoire des troupes franco-anglaises sur l’armée russe le 20 septembre 1854 à Alma lors de la guerre de Crimée, d’où la commande par l’empereur Napoléon III pour orner les piles du pont de quatre statues de 6m de haut de soldats en pied représentant les quatre armes qui avaient participé à cette bataille. Deux sculpteurs sont sollicités, Auguste Arnaud (né à La Rochelle en 1825, décédé en 1883) pour sculpter côté aval (vers la Tour Eiffel) l’Artilleur et le Chasseur à pied (je n’ai pas trouvé d’image ancienne) et Georges Diebolt (né à Dijon en 1816 et mort à Paris en 1861) pour réaliser le Grenadier (rive droite) et le Zouave (rive gauche) côté amont.

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, 2, le pont côté amont dans les années 1950 Sur la première carte postale, on voit 3 statues et quatre arches, y a-t-il eu un pont entre celui de 1855 et celui de 1970? Je n’ai pas eu le temps de chercher plus, et sur la carte plus récente, d’après la Seconde Guerre Mondiale, il n’y a plus que deux statues côté amont, qui sont bien le Grenadier et le Zouave [PS : à la réflexion, je pense qu’en dépit de la légende Pont de l’Alma, la première carte postale pourrait être un autre pont… les Invalides colleraient en nombre d’arches, mais la Tour Eiffel semble trop loin; les statues ne sont pas bien visibles, même avec une loupe, sur la carte postale].

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, 3, le grenadier voltigeur Pour ajouter à la confusion, cette carte postale a pour légende « Le voltigeur »… qui est en fait un autre nom du grenadier (c’est la même arme, en fait). Il se trouve aujourd’hui à Dijon, ville natale du sculpteur Georges Diebolt (face au lac de Kir où il est curieusement éclairé en bleu blanc rouge la nuit, voir sur le site de la ville de Dijon), alors que l’artilleur d’Auguste Arnaud se trouve à La Fère dans l’Aisne (ville où Louis XV avait créé la première école d’artillerie du royaume de France en 1719, à découvrir sur le site officiel de la commune) et que le Chasseur à pied du même Auguste Arnaud domine à Vincennes l’autoroute A4, à la redoute de Gravelle…

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, crue de 1910, 1, vue générale Passons à la crue de 1910… Le Zouave à de l’eau jusqu’aux épaules, la foule se presse sur le pont (je pense que si la crue avait cette ampleur aujourd’hui, le pont serait fermé…)…

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, crue de 1910, 2, le Zouave Voici le Zouave de plus près…

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, crue de 1910, 3, le chasseur à pied Et le chasseur à pied…

Paris, le Pont de l'Alma, carte postale ancienne, crue de 1910, 4, les arches du pont submergées Pour la route, une dernière vue générale, un jour où le pont était moins chargé en spectateurs. Ah si, une dernière précision, la hauteur du pont a un peu changé lors de sa reconstruction, je ne sais pas si les pieds du Zouave sont à la même hauteur qu’en 1910.

Pour aller plus loin : Je vous conseille d’aller lire le dossier sur les statues des ponts de Paris (vous pouvez télécharger le pdf, regarder la vidéo et découvrir les autres dossiers sur le patrimoine parisien sur le site de la ville de Paris).

Le monument aux morts de 1870 à Limoges

Je remets cet article à la une, à la suite du commentaire d’un lecteur de ce blog, Eric Lancelet, qui me signalait que l’un des membres de sa famille a posé comme modèle pour la République. Il m’a aussi transmis cette carte postale ancienne (et d’autres documents que je vais lire attentivement), merci beaucoup!!!

Limoges, monument aux morts de 1870, 1, vue de loinArticle du 27 octobre 2012
Je ressors mes photographies anciennes… Après le monument aux morts de 1870 à Cahors la semaine dernière, je vous montre ces photographies prises il y a tout juste deux ans, début novembre 2010 à Limoges, à l’angle de l’avenue du Général-de-Gaulle et du cours Jourdan.

Limoges, monument aux morts de 1870, 3, les groupes sculptés Ce « monument à la mémoire des enfants de la Haute-Vienne morts pour la défense de la patrie en 1870-1871 » se compose d’un haut socle et d’un obélisque en pierre, devant lequel se trouve un groupe sculpté en bronze composé de trois éléments, une femme (la Haute-Vienne) au centre, encadrée de deux soldats de chaque côté.

Limoges, monument aux morts de 1870, 2, les trois marques du fondeur Durenne Chacun des blocs porte la marque du fondeur, « Etabts A. Durenne / Sommevoire / fondeur « , Antoine Durenne dont je vous ai déjà montré beaucoup d’œuvres (une fontaine aux amours à Corte, l’éléphant pris au piège et le cheval à la herse à Paris, et dans le parc de Blossac à Poitiers, la fontaine aux amours et aux nymphes ; un Amour sur un griffon ; un Amour sur un dauphin ; un Faune soufflant dans une corne ; un Faune au coquillage). J’ai dû regarder trop vite, je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur, Martial Adolphe Thabard (Limoges, 1831 – Clamart, 1905). C’est l’un des rares monuments aux morts de 1870 protégé au titre des monuments historiques (depuis 2001). Le sculpteur a réalisé la maquette définitive en 1894, et le monument a été inauguré en 1895.

Limoges, monument aux morts de 1870, 6, la femme

Au centre, l’allégorie féminine est vêtue d’une longue jupe, d’un corsage à manches courtes et d’une coiffe à larges bords. Elle soutient un drapeau de la main droite et semble exhorter les soldats de l’autre main avec un large geste d’ouverture.

Limoges, monument aux morts de 1870, 7, le rouet Oh, la femme reste rivée à ses activités domestiques… le sculpteur l’a dotée d’un rouet très réaliste…

Limoges, monument aux morts de 1870, 4, les deux soldats à gauche A gauche, un officier brandit une courte épée (ou bien elle a été raccourcie par le temps???), suivi par un franc-tireur agenouillé armé d’un long fusil et chargé d’un lourd équipement sur son dos.

Limoges, monument aux morts de 1870, 5, les deux soldats à droite Les deux soldats de droite portent aussi leur matériel. A gauche, un clairon des troupes mobiles est tombé agenouillé au sol, probablement blessé. Derrière lui, un peu en retrait, un fantassin porte un fusil plus court que le soldat de l’autre côté.

Limoges, monument aux morts de 1870, 8, armoiries Entre les deux groupes, les armoiries de la ville de Limoges surmontées d’un casque à pointe, et en avant, des branches de laurier et une couronne végétale.

Limoges, monument aux morts de 1870, 9, deux vues de côté

Allez, deux vues de profil qui montre le mouvement des cinq personnages, suggéré par la position des mains et des pieds…

L’amour sur un dauphin de Durenne

L'amour sur un dauphin de Durenne, dans le parc de Blossac à Poitiers

Il y a quelques heures, Grégory me signalait un reportage de France 3 Poitou-Charentes sur le vol la nuit dernière (du 6 au 7 juillet 2015) de l’Amour sur un dauphin d’Antoine Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers. Je ré-édite cet ancien article, en espérant qu’il sera retrouvé « sain et sauf »… Il est en fonte, pas en bronze, donc il n’y a que du fer, pas le moindre gramme de cuivre pour un revendeur de métaux… Même s’il s’agit d’une oeuvre de catalogue, éditée à plusieurs exemplaires, nous ne pouvons que condamner ce vol…

Article du 16 mai 2010

Il y a plusieurs mois que je vous avais montré les œuvres d’Antoine Durenne dans le parc de Blossac à Poitiers : la fontaine aux amours et aux nymphes et l’Amour sur un griffon ou une lionne, le Faune au coquillage et le Faune soufflant dans une corne. Il me manquait à l’époque l’amour sur un dauphin, mais en fait, je passe souvent devant sans faire attention… Il est caché dans la végétation devant les aquariums, juste avant les cages quand vous entrez dans le jardin anglais par la rue.

Le voici de plus près et en faisant le tour…

Quatre vues de L'amour sur un dauphin de Durenne, dans le parc de Blossac à Poitiers

Poitiers, carte postale ancienne, l'amour sur un dauphin au parc de Blossac Et puis, j’ai fini par trouver une carte postale ancienne (enfin, sans doute pas si ancienne, disons des années 1950/1960) avec cet amour…

Les autres articles sur le parc de Blosssac

Où il est question d’un rachat de péage par un financement participatif (1924)

La Roche-Posay, pont suspendu sur la Creuse, carte postale ancienneEn parcourant la presse locale pour un autre sujet, je suis tombée sur cette pépite où il est question de travail dominical (d’un conseil municipal!) qui décide de faire tomber un péage (pas d’autoroute) grâce à un financement participatif (le nom moderne des souscriptions publiques). Il s’agit du péage pour passer le pont suspendu sur la Creuse à La Roche-Posay, dans le département de la Vienne (lu dans l’Avenir de la Vienne du 13 mars 1924, vue numérisée 19/53) :

Arrondissement de Châtellerault
La Roche-Posay

Rachat du Pont à péage. – Dans sa séance de dimanche dernier, le conseil municipal a voté le rachat du Pont à péage.
La vieille servitude qui disparaît était onéreuse pour beaucoup, désagréable pour tous. On peut même dire, dans une certaine mesure, elle était préjudiciable à nos foires.
La question du rachat avait été maintes fois portée à l’ordre du jour du Conseil municipal, mais les avis avaient toujours été partagés sur son opportunité.
Sur l’initiative de M. le Maire, les principaux usagers du Pont furent réunis à la mairie le 2 dernier. Ils estimèrent avec lui que le rachat devait être poursuivi et qu’une souscription destinée à alléger les charges qui en résulteraient pour la commune devait être ouverte.
L’idée fut bonne : les fonds recueillis atteignaient dimanche près des trois-quarts de la part contributive de la commune.
L’éloquence des chiffres eut une influence heureuse : sur 10 conseillers présents, 9 votèrent le rachat.

Le monument aux morts d’Amboise

Amboise, le monument aux morts dans son environnement A Amboise, le monument aux morts de 1914-1918 s’est un peu promené… il est aujourd’hui situé sur le Mail (place du Général de Gaulle), côté Loire, à peu près en face de l’office de Tourisme et pas très bien mis en valeur!

Amboise, le monument aux mortsC’est un peu mieux si on traverse…

Amboise, le monument aux morts, carte postale ancienneIl ne se trouve là que depuis mai 1982. Il se trouvait avant sur une place arborée, devenue aujourd’hui square des Anciens d’Afrique du Nord, pas très loin, en fait presque de l’autre côté du boulevard, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. il a été financé par souscription publique, subvention (au prorata du nombre de morts de la commune, rappelons-le) et des bénéfices sur la vente de poissons de Loire. Il y a été inauguré le 13 juillet 1924.

Amboise, le monument aux morts, carte postale ancienneCette autre carte porte comme mention « Angibault sculpt[eur], Garaud stat[uaire]. En fait, Gustave Angibault était marbrier à Amboise et n’a réalisé que les ornements annexes.

Amboise, le monument aux morts, signatures Angibault et Camille GarandOn retrouve les signatures sur le socle: « G. Angibault et Garand ». Ce dernier est Camille Garand (Nouans-les-Fontaines, 1879 – 1979), sculpteur tourangeau qui est l’auteur de plusieurs monuments aux morts dans le secteur.

Amboise, le monument aux morts, vue de profilLe monument se compose d’un haut socle en granite qui porte des listes de morts sur trois faces (deux pour 1914-1918, une pour les autres conflits) et au sommet, un groupe sculpté en calcaire.

Amboise, le monument aux morts, vue rapprochée du groupe sculptéCe groupe comprend deux soldats qui se recueillent devant la tombe d’un soldat mort (« pro patria »), avec une croix de guerre et recouverte du casque du défunt d’où semble s’échapper une pluie de roses. Une allégorie féminine couronnée (la ville d’Amboise dont elle porte les armoiries), qui tient une couronne, les abrite sous son bras tendu.

Amboise, le monument aux morts, les têtesVoici de plus près, je trouve que la couronne, faite de laurier (victoire) et de chêne (force) est plus une couronne de la Victoire qu’une couronne mortuaire comme j’ai pu le lire ici ou là [même si Grégory défend cette interprétation dans les commentaires ci-dessous].

Amboise, le monument aux morts, les soldatsLe soldat le plus âgé, moustachu et barbu, les yeux fermés, semblent plus affecté et tient, lui, une couronne mortuaire. Le jeune soldat semble lever les yeux vers l’avenir et tient son fusil au repos à sa droite.

Amboise, le monument aux morts, de dosVoici de dos. L’allégorie est vêtue à l’Antique alors que les soldats portent leurs diverses sacoches.

Amboise, stèle aux déportésIl est complété par des stèles aux conflits ultérieurs (Afrique du Nord notamment, voir la première vue) et une stèle aux déportés de la ville.

Amboise, deuxième monument aux morts par Paul DeryckeUn second monument, datant de 1971, se trouve sur l’île de la Loire, après l’auberge de jeunesse.

Amboise, deuxième monument aux morts par Paul Derycke, quatre vuesDe forme triangulaire, installé sur une butte, il se compose de grandes dalles de béton ajouré, avec sur le côté intérieur des listes de morts. La dédicace, « Mère voici tes fils qui se sont tant battus », n’est pas très explicite. Il s’agit d’une œuvre de [Henri] Paul Derycke (Ronq, 1928 – 1998, grand prix de Rome en 1952) est un dépôt de l’État.

D’autres monuments commémoratifs des guerres se trouvent à Amboise: un monument du Souvenir Français (aux morts de 1870-1871, érigé en 1913), les carrés militaires au cimetière, des stèles dans les églises, un monument au maréchal Leclerc par , une stèle au général de Gaulle.

Photographies août 2014

Le monument au Poilu libérateur de la Moselle à Metz

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle versionJe vous ai déjà montré plusieurs monuments commémoratifs des guerres à (revoir : monument aux morts de 1914-1918, hommage aux Hommes de fer, Albert Ier roi des Belges). Aujourd’hui, je vous présente le Poilu libérateur, qui se dresse au bout de l’Esplanade. Et vous allez avoir trois monuments aux morts (voire quatre monuments avec Guillaume Ier) pour le prix d’un! Comme pour les autres monuments de Metz, il a eu une histoire mouvementée.

Metz, le Poilu de Bouchard, première version, 1919Le sculpteur Henri Bouchard (Dijon, 1875 – Paris, 1960), grand prix de Rome en 1901 [revoir le monument à Audouin-Dubreuil à Saint-Jean d’Angély], était lieutenant à Nancy, où il fabriquait des arbres de camouflage [renvoi l’exposition 1917 qui abordait le sujet] et rejoint Metz pour l’entrée des Poilus libérateurs le 19 novembre avec le maréchal Pétain à leur tête. En secret, il réalise entre le 2 et le 7 janvier 1919 ce monument à la façon d’un maquette grandeur nature, en bandes plâtrées (serpillières trempées dans le plâtre) posées sur une armature en fer et grillage, prêt pour la grande parade sur l’emplacement du monument à Guillaume Ier dont il a gardé une partie du socle en remplaçant l’inscription allemande « On les a ». Fragile, le monument n’est jamais fondu en bronze et ne résiste pas aux intempéries mais plusieurs cartes postales l’ont immortalisé.

Metz, monument à Guillaume Ier et Poilu de HannauxUne carte postale propose même un «avant» (monument à Guillaume Ier) et après (monument aux Poilus) qui ne correspond pas au monument de Henri Bouchard mais le suivant…

Metz, Poilu de HannauxSuite à des bisbilles, la municipalité avait en effet décidé de ne pas faire couler en bronze (avec le matériau récupéré des statues allemandes déboulonnées) le Poilu de Bouchard mais de passer commande à un sculpteur local, Emmanuel Hannaux (Metz, 1855 – 1934). Sa maquette est définitivement choisie en 1921 et c’est son Poilu libérateur, inauguré le 5 juin 1922, que l’on peut voir sur cette carte postale et qui sera détruit pendant la Deuxième Guerre mondiale, fondu dès 1940. Il est composé d’un haut socle sur lequel pose un soldat et à sa base, une allégorie de la France victorieuse les bras levés…

Henri Bouchard n’avait toujours pas renoncé à son Poilu et il avait été retenu en 1937 pour le monument aux morts place du Trocadéro (cimetière de Passy). La Deuxième guerre mondiale en décida autrement et ce fut après guerre le projet de Paul Landowski qui fut retenu à Passy…

En 1945, le Souvenir français aurait voulu voir ériger une nouvelle œuvre dédiée aux poilus mais la municipalité se contente d’une stèle. Henri Bouchard est recontacté. En 1956, suite à une souscription publique, le monument d’Henri Bouchard est réalisé par le fondeur Hohwiller et inauguré par le maréchal Juin.

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, trois vuesIl s’agit d’une version un peu différente : alors que le Poilu de 1919 écrasait du pied droit un casque à pointe allemand, il est désormais représenté les deux pieds au sol, une partie du barda et de l’armement (grenade notamment) posé par terre…

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, détail de dos et au sol… ainsi que deux casques, mais dans une position moins « écrasante » par rapport au vaincu…

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, signatureLa signature de Bouchard est bien visible et l’inscription sur le socle fixe le titre: « Au Poilu libérateur – Le Souvenir Français de la Moselle 1918 ».

Le modèle en ciment-pierre qui a servi à cette fonte se trouve à Maizières-lès-Metz.

Pour aller plus loin : Voir l’article en ligne de Jean-Claude Jacoby, Le Poilu libérateur, l’œuvre messine du sculpteur Henri Bouchard

Photographies août 2012.

Dimanche, péché de gourmandise?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseDimanche, vous allez/avez trop mangé? Attention, vous avez commis un grave péché! Après l’avarice et l’orgueil, je vous montre aujourd’hui la gourmandise située sur les stalles du 13e siècle de la cathédrale de Poitiers. Désolée, c’est encore du côté sud donc mes photographies ne sont pas terribles.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, carte postale ancienne de Jules RobuchonVoici donc, comme précédemment, un cliché de Jules Robuchon qu’il a édité en carte postale. La gourmandise est représentée sous les traits d’un homme barbu et joufflu, assis devant une table sur laquelle repose un panier plein de bons gros pains ronds marqués d’une croix (croix qui rappelle les hosties?).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'homme avec un grand couteau, les painsIl tient l’un de ces pains de la main gauche et le découpe avec un grand couteau.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'ange lui souflant à l'oreilleDans le coin supérieur gauche, un ange (vous voyez son aile je pense), main droite le montrant de son index, lui murmure à l’oreille… sans doute que la gourmandise est un vilain défaut (péché)! Je vous montre très vite d’autres représentations des péchés capitaux… prises sur plusieurs édifices

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Poitiers, (feue?) la verrue du Printemps

La façade de l'ex-printemps à Poitiers, mars 2014Puisque cette verrue ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir (attention, on sait ce qu’on perd, ce qu’on va gagner n’est pour l’instant qu’un dessin d’architecte apposé sur la palissade en mars 2014), je vais compléter l’article du 12 septembre 2010 avec quelques photographies de ces derniers jours.En fin d’article, vous trouverez les vues du début du 20e siècle, avec le beau bâtiment précédent…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, pelleteuse sur le toitAprès une longue phase de désamiantage, une pelleteuse était montée sur le toit début septembre (photographie du 3 septembre 2014). Une pensée pour Grégory, qui en riverain (à l’arrière) subit bruits et poussières depuis des semaines, et pour les autres voisins du chantier…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 12 octobre 2014, installation chantierDimanche dernier (12 octobre 2014), tout était prêt pour accueillir la grue et la grignoteuse, y compris une épaisse couche de sable pour protéger les pavés… Je ne donne pas cher des poiriers de Chine, mais vu la « grande qualité environnementale » 🙁 de cette espèce, ça ne sera pas une grande perte.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 14 octobre 2014, 18h, façade bien entaméeDès mardi soir, la façade a été bien entamée et rassemble de nombreux badauds.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, midi, badauds sous la pluieMercredi midi, la pluie ne décourage pas les curieux.

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 15 octobre 2014, soir, la démolition se poursuitLe soir, ils sont toujours là, mais presque plus la façade! Un gros tas de gravats en bas, ma grignoteuse casse, casse, un écran évite la projection des pierres…

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 16 octobre 2014, soir, la façade sur place est presque entièrement détruiteJeudi 16 octobre 2014, toute la journée, la grignoteuse s’est attaquée à la « marquise » en béton qui couvrait le trottoir (disparu avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille) devant le magasin.

Vendredi 17 octobre, la démolition a dû se poursuivre sur la rue Victor-Hugo, comme je suis à Mouchin, j’ajouterai la photographie lundi!

Façade de l'ancien printemps à Poitiers, 20 octobre 2014, midi, façades place d'Armes détruite et rue Victor Hugo éventréeLundi 20 octobre, la façade sur la place est entièrement détruite, le tas de gravats pas encore évacué. Sur la rue Victor-Hugo, la frappe a été plus « chirurgicale »… Affaire à suivre dans les prochains mois!

Article du 12 septembre 2010

La façade du magasin Le Printemps à PoitiersAlors que la ville de Poitiers souhaite réhabiliter le centre-ville dans le cadre de l’opération Cœur d’agglomération et notamment la place d’armes (ce n’est pas son vrai nom, en fait, c’est la place du maréchal Leclerc, mais tout le monde l’appelle place d’armes…). De l’autre côté par rapport à l’hôtel de ville, juste à côté de l’ancien théâtre se trouve le grand magasin à l’enseigne du Printemps (grand, enfin, à la taille de Poitiers, donc minuscule et de plus en plus vide, car il a changé de gamme vers les prix exorbitants ces dernières années). Déjà qu’il n’était pas beau avec son architecture de 1963-1965, mais il est de pire en pire, avec des fissures bouchées au ciment. Il paraît, d’après le maire en réunion publique il y a des mois, qu’il appartient à un fond de pension et qu’il va y avoir des travaux… mais ça traîne et c’est de pire en pire… Cette photo a déjà quelques mois. Depuis, la façade a été couverte d’un filet de protection car des morceaux tombaient sur les passants. Au moment de sa construction (voir les articles de presse chez Pourquoi pas Poitiers ici pour le lancement des travaux et là pour l’inauguration et les 25 ans du magasin), il fut considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecte P. Grimm…

Juillet 2011, art contemporain, 1 la façade du printemps à Poitiers [Edit de juin 2011 : la fermeture du magasin est maintenant programmée pour la fin de l’année 2011. Des plaisantins l’ont décoré de couleurs vives].

poitiers place arme nouveau theatre anciennes galeries text Ce magasin a succédé à des galeries qui ont été détruites par un violent incendie en 1961. Cette première vue date entre 1954 (construction du nouveau théâtre) et 1961 (incendie des galeries).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre

Ce Bazar des Augustins, que l’on voit ici sur une carte postale ancienne, à côté du premier théâtre de Poitiers, avait été construit en style art nouveau à la fin du 19e siècle, à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustins, vendu comme Bien national à la Révolution et dont je vous ai déjà montré le portail aujourd’hui remonté à l’entrée de la cour du musée de Chièvres (il est lui en cours de restauration).

Poitiers, coeur d'agglo, 30 août 2010, vue 7, rue Victor-Hugo Je vous remets aussi l’image du côté rue Victor-Hugo, prise le 30 août, le jour de fermeture de la rue…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeriesAllez, pas de doute, c’était mieux avant, avec le tramway… remplacé plus tard par un trolley-bus.

Attention, péchés capitaux!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avaricePetite révision… les péchés capitaux, ça vous dit quelque chose? Vous vous souvenez de la liste? Un truc que l’Église catholique met toujours dans son catéchisme et source de bien des frustrations, pour sauver votre tête (caput > capital), vous êtes prié de vous tenir à l’écart de l’orgueil (superbia), de l’avarice (avaritia), de l’envie (invidia), de la colère (ira), de la luxure (luxuria), de la gourmandise (gula) et de l’acédie ou paresse spirituelle (acedia)… En cherchant, je me suis aperçue que j’en ai plein en stock dans mes photos! Je pense en faire une petite série, parfois contrebalancée par les vertus associées! Je ne sais pas encore si je vous les présenterai par site (tous les vices de l’église Saint-Denis d’Amboise par exemple) ou par thème (vice après vice…). Qu’en pensez-vous? Aujourd’hui, direction la cathédrale de Poitiers et ses stalles du 13e siècle pour vous présenter l’avarice et l’orgueil.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, carte postale ancienne Jules RobuchonComme ma photographie n’est pas terrible (toujours le contre-jour gênant pour les stalles côté sud), voici un cliché de Jules Robuchon sur une carte postale ancienne. Une femme est assise sur un tabouret (ou un banc) devant un coffre qui déborde de pièces (vous distinguez bien je pense sur la carte postale les petits ronds des pièces) au point qu’il est impossible de fermer le couvercle. Un sac suspendu derrière elle doit contenir d’autres trésors, et pourtant, elle semble de pas avoir les moyens de s’acheter des chaussures, vous voyez son pied nu?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, détailElle ne dépense pas non plus ses richesses pour refaire ses vêtements: vous voyez sur ce détail, sa robe est trouée au niveau du coude. Ses cheveux longs tressés sont retenus par un foulard noué à l’arrière. Elle tient de sa main gauche une coupe et plonge la droite dans le coffre, comme pour se rassurer sur la présence de ses pièces. « Ma cassette, ma cassette », semble-t-elle prête à crier comme l’avare de Molière!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilL’orgueil n’est pas mieux sur ma photographie…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueil, carte postale ancienne Jules Robuchon… voici donc celle de Jules Robuchon. Comme dans d’autres représentations du 13e siècle, l’orgueil est représenté comme un homme qui tombe de cheval. Du cheval, on voit le dos et la très belle queue. La selle est bien en place. L’orgueilleux cavalier est lui dans une position grotesque, la tête en bas, les fesses au niveau de la selle, les jambes grands écartées, l’une en appui sur le bord de l’écoinçon, l’autre avec le pied replié vers l’encolure du cheval.  La chute de cheval de Gurbanguli Berdymukhamedov, président dictateur du Turkmenistan, a été censurée en 2013! Orgueil, avez-vous dit?

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

La Mise au tombeau de l’église Saint-Denis à Amboise

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècleJe vous emmène à nouveau à Amboise, dans l’église Saint-Denis, pour voir la très belle Mise au Tombeau, déménagée dans cette église en 1863, comme la statue voisine, ainsi que le précise la fiche Palissy, puis restaurée en 1975.

Eglise Saint-Denis à Amboise, sainte Madeleine, 16e siècle, détail du busteJuste à droite de la vue générale, vous apercevez la tête d’une femme lisant un livre…

Eglise Saint-Denis à Amboise, sainte Madeleine, 16e siècleSa fiche Palissy propre l’identifie à sainte Madeleine, statue en pierre du 16e siècle, classée monument historique comme les autres œuvres présentées dans cet article.

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècleLa mise au tombeau provient de la chapelle souterraine du château de Bondésir à Montlouis-sur-Loire fermée en 1770. Elle a été commandée dans la première moitié du 16e siècle par le surintendant Philibert Babou (né vers 1484 – 1557, surintendant des finances de François Ier de 1524 à 1544, il avait un grand hôtel particulier à Tours). Il aurait fait représenter les membres de la famille Babou de la Bourdaisière pour les personnages de cette Mise au tombeau, traditionnellement les saintes femmes, saint Jean, la Vierge, Joseph d’Arimathie à la tête et Nicodème aux pieds du Christ.

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècle, carte postale ancienneUne carte postale ancienne précise « œuvre présumée de Léonard de Vinci » (Vinci, 1452 – Amboise, 1519), ce qui est une hypothèse peu probable, l’œuvre étant sans doute réalisée quelques années après la mort de Léonard, à l’apogée de la carrière de Philibert Babou, donc plus vers le milieu du 16e siècle. C’est de toute façon un chef-d’œuvre de la Renaissance.

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 1, vue généraleVous pouvez la comparer avec la Mise au tombeau, datée de 1555, commandée par Renée d’Amboise pour être offerte à l’abbaye poitevine de la Trinité, aujourd’hui détruite, conservée dans l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers.

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècle, Josephe d'Arimathie à la tête du ChristRevenons à Amboise avec des détails de la Mise au tombeau… Côté tête du Christ donc devrait se tenir Joseph d’Arimathie.

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècle, les saintes femmes, saint Jean et la ViergeVoici un détail des saintes femmes, donc plus précisément une sainte femme, saint Jean, une autre sainte femme, la Vierge (couronnée) et une troisième sainte femme.

Eglise Saint-Denis à Amboise, mise au tombeau, 16e siècle, la Vierge, une sainte femme et NicodèmeEt voici Nicodème qui tient le suaire aux pieds du Christ.

Eglise Saint-Denis à Amboise, gisant d'une jeune noyée, 16e siècleDans la même église Saint-Denis à Amboise, le gisant de marbre dit de la femme noyée date également du 16e siècle et provient comme la mise au tombeau de la chapelle souterraine du château de Bondésir à Montlouis-sur-Loire fermée en 1770. Je ne sais pas où elle a été entreposée après pendant un siècle, car la fiche Palissy précise qu’elle est dans l’église Saint-Denis d’Amboise depuis 1896. Il s’agit probablement d’une femme de la famille Babou noyée dans la Loire.

Eglise Saint-Denis à Amboise, gisant d'une jeune noyée, 16e siècle, détail du haut du corpsElle mériterait une petite rénovation, mais vous voyez l’aspect « mouillé » de ses vêtements qui ne cachent donc presque plus « rien ».

Photographies d’août 2014.