Poitiers, grrr! retour sur les poiriers de Chine

Poitiers, fontaines, 13 mai 2011, 7, place LeclercSur la place d’Armes (place Leclerc) à Poitiers, le projet de cœur d’agglomération prévoyait la réalisation d’une « placette » (??? elle n’est pas séparée du reste de la place, cette photographie date de mai 2011) dans l’angle formé par la verrue du printemps et l’ancien théâtre. La ridicule fontaine devait être encadrée d’arbres, dont des poiriers de Chine ou Pyrus calleryana (aussi appelés Bradford pear), qui sont devenus au moins en Amérique du Nord une espèce est classée sur la liste des espèces invasives, voir ici. Je vous en avais parlé dans cet article publié cinq jours après le grand bouleversement du 30 août 2010 dans le cadre de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…

Le projet initial pour les plantations sur la place pour compenser le massacre des arbres mentionnait la plantation de 11 Sophora japonica à l’emplacement des anciens tilleuls, 16 poiriers de Chine le long des façades ainsi que 3 Micocouliers au sein d’un bosquet près de la place d’Armes, plus quelques autres dans le futur jardin de Puygarreau. En plus d’être potentiellement une plante invasive, le bois du poirier de Chine est assez cassant, ses fleurs ne sentent pas très bon et son pollen provoque des allergies. La plantation des Sophoras a eu lieu en décembre 2010. Pour le reste…

– les arbres du square de la République, près du monument aux morts de 1870-1871 vers la rue Magenta ont été abattus hier 12 décembre 2011 (et il a perdu ses grilles un peu avant)

– des poiriers de Chine ont été plantés en fait au printemps dernier, en bordure nord et sud de la place d’Armes, devant les bistrots et rue Claveurier

– comme annoncé dans Poitiers magazine n° 192 daté de novembre 2011, dans une note d’actualité signée « Nadia Herbreteau / ilex », page 6, il y a eu ces derniers jours la plantation de « 8 sophora japonica […] place Aristide Briand, 16 gleditsia rue Victor Hugo et 3 celtis austalis [sic] au coin du Printemps« . Les Sophora japonica, je vous en ai parlé dans le même article, les Celtis austRalis (avec un R, c’est mieux), ce sont les micocouliers (un bois idéal pour fabriquer les aiguilles à tricoter et les cravaches ), les gleditsia sont des féviers (à voir ici si vous ne connaissez pas).

Alors certes, comme l’a dit le maire, en nombre, à la fin de cœur d’agglo, il y aura plus d’arbres qu’avant, mais en qualité, nous aurons perdu les essences locales au profit d’arbres d’ornementation qui n’ont rien à voir avec notre région ni même notre continent…

Et si vous voulez rire (en tout cas, cela a égayé ma soirée l’autre jour), je vous invite à aller lire ce Poitiers magazine en ligne, sur la même page 6, juste au-dessus de la note sur les plantations, il y a une saisie d’écran d’info travaux quasiment identique à celle que je vous ai montrée avec la rue des Hautes-Treilles à la place de la rue Théophraste-Renaudot (nom qu’elle a depuis 1895 voire 1894, un très gros siècle en tout cas) et la rue Lazare Carnot à la place de la rue (Sadi) Carnot! Mais pas de souci… le service communication m’a rassurée l’autre jour (un mél arrivé après la publication de mon article, soit plus de 15 jours après le message que j’avais adressé à info travaux pour signaler l’erreur), la ville n’a jamais demandé à Google Map de mettre rue des Hautes-Treilles à cet emplacement (je n’en ai jamais douté!!!) et a demandé une rectification… Wait and see… une petite récompense « maison » (DIY / do it yourself) au premier qui me signalera en commentaire que mister G a corrigé le plan de la ville de Poitiers!

11 réflexions sur « Poitiers, grrr! retour sur les poiriers de Chine »

  1. Chris

    J’avais moi même signalé à M. gogole une erreur surt le plan de Perpignan (emplacement de la cathédrale quand même!), au bout de longtemps, ils m’ont signalé la rectification mais l’erreur est toujours là…

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    1. Véronique D

      Après 50 ans de bons et loyaux services, la liquidation va commencer après noël, il sera fermé fin janvier (plus rentable, qu’ils disent, surtout plus aucun investissement depuis le rachat de la qarque par des Italiens), on ne sait pas ce qu’il y aura à la place, c’est un fond de pension qui est propriétaire des murs… Bonne journée!

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  2. Grégory
    Poiriers de Chine, sophoras du Japon : on a voulu faire exotique. 
    Si un ancien sophora se remarque au chevet de l’église Saint-Germain, on s’attendrait en effet plutôt à rencontrer le platane sur une place Poitevine redessinée sous le second Empire, que le micocoulier de Provence. 
    Le square n’était d’ailleurs pas seulement planté de marronniers, il y devait y avoir aussi un platane si je ne me trompe, mais difficile de vérifier après la coupe! 
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  3. dasola

    Bonsoir, quand je lis ton article, je m’interroge sur le pourquoi de ces arbres qui ne sont pas nés sous nos tropiques. Pourquoi pas des platanes ou d’autres arbres plus adaptés? Bonne soirée.

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    1. Véronique D

      Ca, c’est une question que beaucoup de monde se pose en ville… sauf le maire, apparemment! Quand je pense que dans les PLU (plans locaux d’urbanisme), il est souvent imposé aux gens de planter des essences locales en haie (ce qui n’est pas un mal, la haie diversifiée est plus jolie et plus accueillante pour les petites animaux que la haie de tuyas), mais que les édiles préfèrent mettre ces arbres qui n’ont rien à faire ici… Le vent de cette nuit aura peut-être résolu une partie de la question???

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  4. Zazimuth

    La question des arbres en ville est souvent douloureuse quand on aime les arbres je trouve… le déchirement quand ils ont refait la place du marché à Jarny en arrachant les vieux arbres qui lui donnaient son charme pour en faire un bête parking plat pavé…

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