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La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch

L'entrée du domaine de la Mérigote à PoitiersIl y a trois ans, le projet d’une maison d’écrivains à la Mérigot(t)e, ancienne maison de Jean-Richard Bloch, était présenté comme devant voir le jour très prochainement. Surprise!!! Même annonce il y a quelques jours, à l’occasion des Editeuriales, manifestation organisée par la médiathèque… Retour d’un serpent de mer ou vrai promesse avec un vrai projet???

Article du 20 avril 2014

Jeudi 10 avril 2014, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la ville de Poitiers, plusieurs manifestations étaient organisées, la mise en place à l’hôtel de ville d’une plaque en hommage à Raymond Charpentier (son inauguration a été reportée), le témoignage de Marthe Cohn, dont je vous ai parlé la semaine dernière, et la projection gratuite en avant-première du documentaire « Jean-Richard Bloch, la vie à vif« , un intellectuel engagé et témoin de son époque sur France 3, réalisé par Marie Cristiani et co-produit par France 3 Poitou-Charentes et Anekdota production. Marie Cristiani avait déjà réalisé en 2005 un documentaire sur la fille et le beau-fils de Jean-Richard Bloch, France Bloch, Frédo Sérazin un couple en résistance (voir un extrait) qui avait fait l’objet en 2013 d’un ensemble de manifestations à Poitiers à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de France Bloch-Sérazin. Ces manifestations sont à l’origine du nouveau film, très intéressant, visible pour quelque temps sur le site de l’émission Doc24 de France 3 Poitou-Charentes… (dès qu’il faut plus de quelques clics, j’ai encore du mal à suivre sur internet, merci à Grégory qui a trouvé le lien. Au passage, merci à ceux qui ont considérablement amélioré mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, avec de nouveaux liens!).

Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947), intellectuel, avait été nommé professeur au lycée de Lons-le-Saunier puis à Poitiers à la rentrée 1908, avant de se mettre en disponibilité dès l’année suivante. Il s’installe au lieu-dit la Mérigot(t)e (avec deux t à l’IGN, voir ci-dessus la vue aérienne de l’IGN/Géoportail, un seul pour sa demeure), où il a écrit la plus grande partie de son œuvre littéraire (voir sur le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch) et tenu salon, au sens ancien du terme… En 1941, il fuit vers Moscou et l’URSS. J’avoue que je n’ai jamais lu son œuvre (contes, essais, romans, récits de voyage – Sur un cargo en 1924, Cacaouettes et bananes en 1929-, mais aussi sa correspondance publiée en partie en 1989, 1994,  2007 et 2009), mais je vais m’y atteler dès que je pourrai [PS: en partie fait depuis, voir les liens en fin d’article].

Poitiers, emplacement de la Mérigote sur une vue de Poitiers en 1950, extrait d'une photographie de l'IGNLa Mérigot(t)e, qui domine la vallée du Clain, a été achetée en 2005 par la ville de Poitiers, avec le souhait d’en faire « un centre culturel et un lieu de mémoire ». On a aussi évoqué une résidence d’écrivains dans cette maison qui en a vu beaucoup passer (Aragon, Jules Romains, Georges Duhamel, André Maurois, Diego Rivera, etc.)… Dans le programme électoral d’Alain Clayes en 2008 était inscrit le projet de « réalisation à la Mérigote de la maison Jean-Richard Bloch »… Plus rien ne figure dans son programme de 2014, aucune nouvelle pour l’instant sur ce projet, même si la médiathèque annonce une grande exposition de juillet à septembre 2014 à partir de la bibliothèque par les descendants à la ville [PS: exposition inaugurée le 1er juillet 2014, jusqu’à fin octobre, voir Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte]… Les choses bougeront peut-être d’ici là? Il y a déjà eu en 1981 une exposition dans l’ancienne bibliothèque de Poitiers, et une exposition au musée Sainte-Croix en 1993. La bibliothèque nationale de France lui a aussi consacré une exposition et un colloque en 1997.

Pour aller plus loin : 

– voir l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèque…- l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, à l'arrière, monument aux déportés d'Auschwitz-Birkenau– sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris,

Couverture de Sur un cargo de Jean-Richard Bloch– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

Poitou-Charentes mourra ce soir, vive A poil!!!

Pour faire barrage à l’extrême-droite (chut, pas de nom de parti, c’est interdit), n’oubliez pas d’aller voter aujourd’hui, même si vous c’est à reculons que certains devront mettre un bulletin de droite dans l’urne, une pensée pour les habitants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Champagne-Ardennes-Alsace-Lorraine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur… Si vous voulez sourire avant de glisser (ou après avoir glissé) votre bulletin dans l’urne, n’hésitez pas à relire cette bisbille électorale en juin 1912 (à Poitiers). Pour plus d’impartialité, j’ai emprunté la carte au site du gouvernement, comme ça, pas de choix partial de couleurs.

Poitou-Charentes vit ses dernières heures et rejoindra Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, soit au choix Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)…  ou A poil (Aquitaine Poitou charentes Limousin), la proposition de DD du Pwatoo (Dédé du Poitou) qui a connu un certain succès.

J’espère que nos futurs élus, majoritairement girondins (non, pas les opposants révolutionnaires à la Montagne, juste les habitants de la Gironde, vu la démographie, ils auront une place prépondérante en plus de la capitale régionale et de la quasi totalité des services déconcentré de l’État), seront plus forts en géographie que la SNCF! Voulant aller vendredi dernier voir l’exposition Robert Combas à l’école d’art de Châtellerault , j’ai consulté les horaires de Poitiers à Châtellerault sur le site Voyages Sncf plutôt que sur le site des TER ou mieux Comment J’y Vais Poitou-Charentes, qui regroupe bus et TER… Et là, je n’ai pas été déçue du voyage proposé! Il me conseille de faire le trajet Poitiers Saint-Pierre-des-Corps en TGV (vitesse normale, la nouvelle voie ouvrira dans un moment, et pas sur ce trajet), changement pour prendre la navette pour Tours, et retour vers le sud et Châtellerault… en TER! le tout en 1h55 et pour 33 € alors qu’il faut 20 minutes et 7€ plein tarif (25% de moins avec la carte TER Poitou-Charentes en semaine, 50% en moins le week-end)! Bon, je prendrai le TER dans le bon sens, Poitiers-Châtellerault à 13h34 (après ma séance de rééducation).

Mi amusée, mi agacée, je titille alors la SNCF en privé sur twitter (@sncf), belle réactivité, quelques minutes plus tard, je reçois cette réponse:

Bonsoir. Effectivement, 2 correspondances sur cet horaire. Mais aussi 5 autres trajets directs entre 8h et 17h 😉 #SNCFaujourdhui

Bravo pour la réponse rapide et le smiley, mais vu du centre d’appel qui gère le compte twitter de la SCNF, ils ne semblent pas avoir perçu l’absurdité du trajet… et je décide de poursuivre l’échange :

Je prends souvent le TER, là 2h et 33€ en faisant coucou au passage à Châtellerault en TGV, c’est #cop21? 18 min et 7€ normalement

Décidément, ils ont l’esprit joueur en répondant:

@VeroDuj C’est pour cela qu’il y a d’autres trajets, directs, à 7,20€. 😊#SNCFaujourdhui

Allez, sans rancune 😉 J’ai pris le TER de 13h34 (la proposition suivante de Voyages SNCF) pour 5,10€. Voici la carte (fonds de l’IGN / géoportail) qui vous explique mieux la situation! Saint-Pierre-des-Corps est dans la périphérie de Tours… et suivant une des versions du projet de réforme des régions, nous aurions pu former une région Centre-Poitou-Charentes. N’oubliez pas, votez!!!

A part les CRS et les costards, il y a quelqu’un à Poitiers? Congrès du PS, jour 1…

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, déploiement de CRSCela n’a pas dû vous échapper, le PS tient son congrès à Poitiers… enfin, au parc des expositions, à l’extérieur. « Alors, tu sors de ta léthargie bloguesque, tu nous racontes??? »… Oui, allez, fidèles lecteurs et autres, voici ce que j’ai vu en ville aujourd’hui… D’abord, un déploiement des forces de l’ordre comme je n’en ai pas vu en 20 ans que j’habite ici, sauf lors de très rares événements … petits rappels pour les étourdis : voir les expressifs 2009 (gâchés par les casseurs) et le résultat ; une évasion du palais de justice (sur cet article, vous aurez plein de liens pour découvrir la ville et une carte cliquable du centre-ville) ou encore lors du procès en appel des faucheurs volontaires d’OGM (dont José Bové). Ces derniers jours, nous avons aussi eu droit au vacarme des hélicoptères et aux sirènes des forces de l’ordre (bien inutiles, les rues sont désertes, comme vous le verrez sur les photographies suivantes, prises en pleine journée).

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, grève des busJe ne peux pas vous rendre compte de ce qui se passe du côté du parc des expositions, car le réseau de bus est en grève, sauf les quelques lignes non gérées par Vitalis (notre régie de transport)

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, bus pour les congressistes… et quelques bus extraits sans doute la veille du dépôt et conduits par des cadres pour ce que j’en ai vu. Et oui, les congressistes ont droit à des bus doubles quand les usagers marchent ou patientent dans des abribus ou au soleil… D’autres manifestations sont annoncées, mais plutôt vers le parc des expositions, ça va se bousculer en ville!

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, congrès du PS vu par M. MoutonNotre facétieux Monsieur Mouton (pour les non initiés, suivre le lien vers revoir l’index des précédents moutons… quelques exemplaires ont échappé à la vigilance policière) voit un mouton en costard-cravate derrière la petite lucarne télévisée… ah non, c’est un selfie! Il est à la mode 😉

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, militants en centre-ville, vestes par 30° à l'ombreIl ne croyait pas si bien dire, car à quoi reconnaissait-on un congressiste du PS dans les rues en fin de matinée? C’est le seul à rester en costard par presque 30° à l’ombre, traînant sa valise voire portant un sac à dos sur un veston (si, si, look assuré!), j’ai rarement vu autant de chemises blanches, cravates noires (ou rouges… bizarre) et vestes dans toutes les nuances de gris par cette chaleur! Certains ont quand même fini par la tomber, la veste… Même les poulets avaient opté pour la chemisette et la casquette, enfin, pour la police municipale, la nationale habituelle ou les gendarmes au palais de justice, les renforts étaient bien plus couverts… On croisait aussi des journalistes nationaux, caméra au pied, ou étrangers, cherchant la rue « car note » (oui, bon, c’est pas sympa de se moquer des accents… la rue Carnot, j’ai eu un instant d’hésitation quand même, et ce n’est pas dû à mon cerveau un peu en vrac). Ouille, vite, vive la COP21 contre le réchauffement climatique sponsorisée par les plus grands pollueurs de France et de Navarre!

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, détournement de une de la presseBon, alors, il se passe quoi en ville? Pas grand chose, un peu d’humour avec des affichettes qui détournent les annoncent quotidiennes de la presse locale, la Nouvelle République étant devenue « La Nouvelle Raie Publique » avec des titres accrocheurs pour inciter à acheter la dernière édition:

Coup de théâtre : le congrès du PS déplacé à Notre-Dame-des-Landes ;L’incroyable coming out de hollande : « j’ai toujours été de droite » ; Congrès du PS: « le libéralisme est un humanisme » ; Révélation Hollande : « j’ai un frère jumeau socialiste »…

So, what else??? Et bien, pas grand chose. La presse (la vraie) a annoncé que Poitiers le Centre (fédération des acteurs économiques) avait lancé une grande campagne d’affichage plutôt rigolote… « Les 5 et 6 juin lâchez la politique : visitez les agents économiques ». En fait de grand succès, je l’ai vue sur la boutique de la trésorière et deux de ses voisins…

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, boutique du président de Poitiers le Centre… mais nulle part ailleurs, même pas sur la boutique du président (ni le midi, ni à 17h)! [je vous avais montré à la fin de voir ce précédent article  un détail pour les marques de montage des pans de bois]. Ceci dit, les retombées économiques de ce congrès nous sont annoncées de 1 à 2,5 millions d’euros. Ce midi, les restaurants n’ont cependant pas tous fait le plein, beaucoup d’habitués ont pensé qu’ils seraient pris d’assaut et en fait, il y avait peu de monde. En revanche, les bons restaurants et les salles municipales ont été réservés ce soir.

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, bacs de plantes vertesNous avons aussi droit à des bacs de fleurs et plantes vertes, ça change du tout minéral du centre-ville désert…

Congrès du PS à Poitiers, 5 juin 2015, vers le monument aux morts à 17hcomme vous le voyez aussi ici, devant le monument aux morts de 1914-1918. Ah oui, la campagne de publicité créée il y a deux ou trois ans pour le métro parisien est aussi revenue…

Allez, à suivre… Je sortirai peut-être en début de soirée quand il fera moins chaud…

Le printemps de Monsieur Mouton…

Et vous faites vous tac tac? Affichette de Monsieur MoutonCela fait un moment que je ne vous ai pas parlé de Monsieur Mouton dans les rues de Poitiers (revoir l’index des précédents moutons, pas complètement à jour, je n’ai pas ajouté la dernière série de l’article M. Mouton est Charlie… PS : c’est fait depuis…). Pourtant, toutes les deux ou trois semaines, il y a de nouveaux affichages de ces petits formats sur les gouttières, les panneaux etc. Il y a quelques semaines, Monsieur Echo de Centre presse s’interrogeait sur ces affiches à cocher:

« FAITES-VOUS TAC TAC ?

  • Frénétiquement plusieurs fois par jour
  • Très régulièrement tous les jours
  • Régulièrement, une fois par semaine
  • Rarement, une fois par mois
  • Jamais, jamais… »

Faites-vous tac-tac, achète, consomme de Monsieur MoutonLa réponse est arrivée samedi dernier, ce n’était pas le printemps, un groupe d’étudiants en mal de « crac-crac », mais bien Monsieur Mouton qui a posé ces affichettes, et pour être sûr qu’il n’y ait plus de doute, il les a associées dans de nombreux collages… Il s’agissait plutôt à une réponse à un sondage sur le commerce en centre-ville et la fréquence de venue et d’achats en centre-ville mené par une agence immobilière.

Le TAC (travaille achète consomme ) de Monsieur MoutonVoici de plus près: en bas un troupeau de moutons, en haut la question « Faites-vous tac tac? Frénétiquement? »… et sur le côté, le symbole du recyclage avec « Travaille, Achète, Consomme » (TAC… Tac!), et retour aux précédents messages 😉

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2015Pour rester dans sa ligne politique altermondialiste voire anarchiste, en tout cas bien à gauche, il délivre aussi deux messages avec beaucoup de texte et juste un petit mouton en bas: « 2015. 80 personnes possèdent 50 % des richesses mondiales. Vrai? »…

Mouton avec discours sur les richesses mondiales en 2016… et « 2016, dans le monde le patrimoine de 1% sera plus important que celui des 99% restants. Vrai? ».

Mouton avec dessin enfantinEn début de semaine, j’ai repéré deux exemplaires de cette version plus « cool », à classer plutôt dans la série des rebonds artistiques: un dessin enfantin coloré avec un personnage qui dit « t’es bizarre toi ! » et en bas la réponse du mouton: « avant j’étais comme toi, et puis j’sais pas ce qui s’est passé »…

Timbre avec Monsieur Mouton en Louis XIVEt puis il y a eu une série « postale ». La dernière livraison repérée est celle-ci, un mouton loup (merci Emmanuelle!) perruqué très chic sur un timbre « 1638 Louis XIV 1715 » surmonté du message « éthique et respect du vivant sont-ils à notre époque ce qu’étaient l’eau et l’hygiène au siècle de Louis XIV »?

Moutons en ballon, souvenir de Paris mai 1871Dans la série cartes postales historiques, il y a déjà un moment, j’avais vu plusieurs variantes. Un survol en ballon de Montmartre, « souvenir de Paris, mai 1871 » (il faut que je vous montre quand même un jour le mur des fédérés)…

Mouton survolant un bataillon d'artillerie en 1914…toujours dans sa nacelle, il survole des pièces d’artillerie tirées par des chevaux, « campagne de 1914″…

Moutons en ballon au-dessus d'un dollar en AfriqueSans timbre mais toujours en ballon, Monsieur Mouton se promène près d’une pyramide, au-dessus , d’un dollar et d’une caravane de chameaux… Il vient poser la nacelle du ballon comme sommet de la pyramide décapitée.

Moutons dans des quadrillagesEnfin pour finir un troupeau de moutons que je n’ai pas réussi à classer, dans une sorte de quadrillage complexe…

Portrait rouge de Monsieur Mouton… et un grand portrait rouge qui se trouvait près de la médiathèque.

M. Mouton est Charlie…

M. Mouton s'interroge sur l'attentat contre Charlie hebdo, Why?Après les attentats d’il y a quinze jours, M. Mouton a réagi à son tour à Poitiers (revoir l’index des précédents moutons). Lundi matin, c’est une collègue qui m’a signalé et transmis la photographie de la « vitrine » de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) avec ce grand Mouton (vitrine déjà montrée avec d’autres affiches-moutons, par exemple ici). Il n’affiche pas le désormais hélas célèbre Je suis Charlie, mais pose devant un mur criblé de balles (qui rappellent la forme de l’œil du mouton) avec un grand Why en rouge. La grande barre du Y est réalisée avec un crayon qui pointe sur la tête du mouton.

M. Mouton s'interroge sur l'attentat contre Charlie hebdo, Why? ... et maintenant?En faisant un peu plus attention en ville, j’ai trouvé d’autres grandes affiches aux emplacements les plus fréquemment utilisés pour les Moutons, et plein de petites affichettes, en noir et blanc ou en couleur. Il y a aussi une version moins utilisée, qui demande « … et maintenant? » avec un crayon à papier rouge posé à l’horizontale entre le texte et le mouton à côté des mêmes trois trous de balle. En tout cas, cette fois, ils sont restés plus longtemps que les autres en plein centre-ville.

Toujours en soutien à Charlie Hebdo, il faut que j’aille faire de meilleures photographies des grandes peintures au pochoir réalisées par des grapheurs, je les ai prises avec mon téléphone, mais ce n’est pas terrible…

Mouton poitevin avec chapeau de fou du roiJe profite de cet article pour vous montrer les moutons apparus en décembre.Il y en a un dont le message était tristement prémonitoire, avec un mouton coiffé d’un chapeau de fou du roi : « lorsqu’il ne tolère plus ses bouffons, le pouvoir est fragile… ».

Moutons poitevins, NoëlCelui pour Noël est en couleur mais pixellisé, sans doute imprimé à partir d’un fichier d’un autre groupe: rappelons qu’on m’en a signalé à Châtellerault et Melle, et qu’Emmanuelle / le Marquoir d’Élise en voit de plus en plus souvent à Angoulême. Amis qui irez au festival de la Bande dessinée le week-end prochain, ouvrez l’œil (et pas la caméra), il y aura peut-être d’autres versions? Peut-être une version en rebond sur les bancs mis en cage par le maire UMP? (sauvé par Charlie, celui-ci, les dessinateurs de bande dessinée avaient auparavant l’intention de réagir à sa stupide action anti-SDF). Car à côté des messages généraux, nous avons eu à Poitiers des modèles très spécifiques, comme le rebond sur les Incroyables comestibles ou le château de Poitiers dans les Riches heures du duc de Berry.

Moutons devant une centrale nucléaireAlors que les survols des drones se multipliaient sur les centrales nucléaires et que plusieurs incidents étaient signalés dans ma centrale nucléaire préférée (Civaux), les tours de refroidissement déjà montrées sont revenus barrées du message « tout va bien », message qui rappelle le « Jusqu’ici tout va bien » vu jusqu’à présent sur des détournements de panneaux routiers.

Moutons poitevins, le goût de l'obéissanceFin novembre, il y avait aussi eu ce message au premier abord mystérieux sur la même vitrine de la DRAC: « 27 11 1914 le goût de l’obéissance ». Pas de mouton avec le message, mais ce dernier, sa graphie et son emplacement ne laisse guère de doute sur l’auteur. Le 27 novembre 1914 correspond à l’affaire de Vingré, arrestation des six premiers Poilus du 295e régiment d’infanterie (le caporal Paul Henry Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault) qui seront fusillés pour l’exemple le 4 décembre 1914 pour avoir abandonné leur tranchée face à l’ennemi, avant d’être réhabilités le 29 janvier 1921.

Moutons poitevins dansants à la façon de Keith HaringLes moutons rouges dansant à la façon des personnages de Keith Haring de cette vitrine de la rue de la Cathédrale ont disparu depuis longtemps… mais ont été remplacés par le même modèle en noir et blanc, dédoublé, en tirage plus petit!

Parmi les propositions de décembre, on retrouve une bergerie industrielle, cette fois avec le message « La majorité c’est nous, nous voulons, nous choisissons ».

Moutons poitevins façon gorillesAprès les moutons-loups, les moutons-papillons, voici les moutons-gorilles, ici répétés sur une gouttière (avec une centrale nucléaire).

Moutons poitevins avec antenne de télé gardés par un mouton-loup devant une ville ancienneEt quand on parle du loup… voici une nouvelle dénonciation des médias, avec un troupeau de moutons portant une antenne de télévision sur la tête et un grand mouton-loup avec un poste de télévision au bout de sa houlette, devant un paysage de ville ancienne. Au premier abord, je ne sais pas pourquoi, j’ai d’abord pensé à Albi, mais ça ne colle pas et  je n’ai pas poussé la recherche pour l’identifier, pourtant, ça me dit quelque chose, caché dans un obscur coin de ma mémoire faiblarde

Mouton peint au pochoir trouvé par Maryse au Mexique_mexique… mais l’antenne rappelle à nouveau celle du mouton trouvé par Maryse cet été au Mexique.

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonVendredi dernier (16 janvier 2015), les lecteurs de Poitou-Charentes ont élu Paola Pigani, 4e Voix des lecteurs en Poitou-Charentes pour ce livre… Il était aussi sorti premier de notre groupe.

Article du 14 juillet 2014

Je poursuis à mon rythme mes lectures pour la voix des lecteurs Poitou-Charentes, merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle (revoir Petites scènes capitales, de Sylvie Germain). Je lis toujours trois fois moins « qu’avant« , environ 250 pages par semaine contre plus de 1000 avant… J’ai aussi eu une expérience curieuse avec ce livre, voir en fin d’article! Ce livre, par sa date de parution, peut aussi entrer dans la rentrée littéraire 2013 organisé par Hérisson jusque fin juillet 2014 (après, nous passerons à la rentrée littéraire 2014!).

Le livre : N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, éditions Liana Lévi, 2013, 217 pages, ISBN 978-2-86746-688-5.

L’histoire: 1940. Une famille Manouche qui a l’habitude de se déplacer et travailler autour de Saint-Jean-d’Angély est assignée à résidence à Saint-Germain-de-Marencennes. Un jour, ils sont rassemblés avec d’autres familles à Aigrefeuille, d’autres à Jarnac et Villefagnan, pour être envoyés, à pied, avec roulottes et chevaux, dans des camps d’internement. Pour eux, ça sera le camp des Alliers à Sillac, quartier d’Angoulême situé près de la voie ferrée. Alba, jeune adolescente, s’y retrouve avec sa mère, aveugle et enceinte, et le reste de sa famille. Les hommes sont parfois autorisés à sortir pour travailler, mais les roulottes, les chevaux sont confisqués, on les oblige à se « sédentariser » et à vivre dans des barquements aux toits qui fuient et sans hygiène ni propreté. Une visiteuse, Mine, étudiante en médecine (et par ailleurs résistante) va réussir à faire sortir les enfants en promenade avec le curé, un gardien jouera aussi un rôle que je vous laisse découvrir…

Mon avis: sur le plan historique, je trouve très intéressant d’aborder ce sujet, qui commence à être bien connu pour Montreuil-Bellay (voir les références dans Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror) mais pas beaucoup ailleurs, à part dans un petit cercle de personnes concernées (historiens de la période, associations de tsiganes et leurs amis). Même si une stèle rend hommage près de la gare d’Angoulême aux déportés républicains Espagnols (premiers déportés depuis la France, certains avaient été internés au camp des Alliers, évoqué en trois lignes page 23) et si une plaque sur place à Sillac rappelle ces tristes mois (années, devrai-je dire), je pense que peu de Charentais connaissent cet épisode de la guerre (comme à Poitiers le Frontstalag et les camps d’internement, dont celui de la route de Limoges, entre autres pour les Manouches et Tsiganes), et je trouve que c’est une bonne opportunité de choisir le 14 juillet (oups, quelques lecteurs ont aperçu l’article la semaine dernière, erreur de manipulation) pour vous parler de ce livre. N’oublions pas que ces « voyageurs indésirables » ont été internés bien après la libération et même après l’armistice de 1945, qu’ils ont été « libérés » (lâchés dans la nature plutôt) sans indemnités, sans leur moyen de vivre (chevaux et roulottes), que ceux qui y sont morts (ici les trois femmes abattues par les Allemands dont il est question dans le livre, les morts de maladie et de manque de soin, des centaines ailleurs) n’ont pour la plupart pas été reconnus comme victimes civiles de la guerre, une infime partie de ceux qui ont été déportés dans les camps de concentration et d’extermination n’ont pas non plus été reconnus, faute de famille ou d’association pour faire les démarches dans les années qui ont suivi. Charlotte Delbo a raconté les difficultés des femmes du Convoi du 24 janvier a faire reconnaître leurs droits (statut de déporté, pensions, etc.), on imagine ce que ces démarches, même si elles étaient engagées, ont pu représenter pour des Manouches dont une partie étaient illettrés. Un très bon point donc pour l’histoire, romancée mais documentée, Paola Pigani a, d’après la présentation de l’éditeur, recueilli ses informations auprès de l’une des femmes internées dans le camp des Alliers.

Maintenant, la voix des lecteurs Poitou-Charentes est un prix littéraire. Si le livre est facile à lire (enfin, presque pour moi, voir plus bas), je n’y ai pas trouvé les émotions de lecture qui en ferait un coup de cœur dans la sélection. Il faut que je lise les trois derniers livres pour savoir si je le défendrai ou pas dans notre groupe de lecteurs coordonné par Grégory. Et aussi que j’essaye de découvrir d’autres textes de Paola Pigani, « poète et nouvelliste », dixit la quatrième de couverture. Son site La renouée aux oiseaux précise qu’elle a été présente au dernier festival Musiques métisses à Angoulême, dans la partie littératures métisses, en juin 2014. Vous pouvez aussi écouter un entretien chez Mollat, le célèbre libraire bordelais.

Beaucoup des lecteurs habituels de mon blog le savent (voir récemment l’article sur mes directives anticipées et mes interrogations sur la broderie), j’ai des problèmes suite à un méningiome qui a notamment comprimé mon nerf optique gauche. Je récupère bien depuis mon opération, mais j’ai toujours des problèmes de lecture, dus en partie au fait que toutes les fibres ne conduisent pas encore correctement l’information, à l’exophtalmie qui persiste même si elle a diminué (ossification en fond de l’orbite) et à la motricité de l’œil (en cours de récupération, il n’y a plus d’œdème et les commandes motrices ont récupéré). Même si j’ai récupéré l’acuité visuelle de l’œil gauche (passée de 1/10e à un « faux » 10/10e, avec des trous et des modifications des couleurs), tout cela conjugué ralentit considérablement ma vitesse de lecture, y compris quand je ne vois pas double. Les neurologues m’ont expliqué que c’est surtout parce que je suis « grosse lectrice », et que donc je ne lis plus, plus exactement je ne déchiffre plus. Chaque seconde, les yeux se déplacent plusieurs fois plusieurs lignes plus bas, repèrent des mots dans la « banque d’images » (les mots accumulés au fil des années) et le cerveau reconstitue les phrases sans déchiffrer les mots. Comme je ne vois pas toujours très bien, il arrive que je m’interroge, phrase incompréhensible, juste parce que mon cerveau a décidé que tel mot était un autre que celui vraiment écrit, souvent proche à une ou deux lettres près, et dans ce cas, il me faut « déchiffrer » la phrase pour trouver l’erreur d’interprétation et comprendre le sens. Cette fois, c’est une faute d’orthographe qui m’a fait relire trois fois une phrase avant que je ne comprenne la phrase et qu’il s’agissait d’une erreur d’homophonie (raisonne / résonne), que mon cerveau n’avait pas identifiée (page 25: « Le bruit des galoches et des souliers raisonne sur la route humide »). J’avais bien lu, mais la phrase était incompréhensible parce que le cerveau me forçait à lire et comprendre « raisonne », alors qu’en principe, ce genre de fautes, le cerveau (le vôtre, le mien jusqu’il y a quelques mois, celui de l’auteure et des relecteurs de l’éditeur) les corrige automatiquement et c’est pour cela qu’il reste des coquilles dans les livres. C’est bien la peine d’avoir relu des milliers de pages du Bulletin de la Société préhistorique française (avant publication) avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise! Je ne suis plus capable (pour l’instant) de repérer facilement ces fautes.

D’autres avis: ils ont aimé… ou pas, voir les blogs du festival AlphaLire, La soupe de l’espace, etc.

Pour aller plus loin: sur mon blog, voir:

– la stèle aux déportés républicains Espagnols à Angoulême (premiers déportés depuis la France, certains avaient été internés au camp des Alliers avant que celui-ci ne soit « spécialisé » dans les manouches et tsiganes) Poitiers, stèle du camp d'internement de la route de Limoges– le Frontstalag et les camps d’internement de Poitiers

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirrorles articles réunis sous le mot-clef tsigane, et notamment l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Sur l’internement des Tsiganes et surtout la phase d’assignation à résidence, revoir aussi Liberté de Tony Gatlif et Eric Kannay.

La gare de Limoges, allégorie de la porcelaine par Varenne– l’un des enfants a été très impressionné (page 100) par les allégories de la gare de Limoges: revoir l’extérieur et l’intérieur.

Dans les grottes de la vallée des Eaux-Claires à Puymoyen, où la famille se regroupe à la fin, a livré plusieurs restes d’homme (de femme?) de Neandertal.

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures), groupe organisé par Grégory :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, Paola Pigani, éditions Liana Levi

Où il est question d’un rachat de péage par un financement participatif (1924)

La Roche-Posay, pont suspendu sur la Creuse, carte postale ancienneEn parcourant la presse locale pour un autre sujet, je suis tombée sur cette pépite où il est question de travail dominical (d’un conseil municipal!) qui décide de faire tomber un péage (pas d’autoroute) grâce à un financement participatif (le nom moderne des souscriptions publiques). Il s’agit du péage pour passer le pont suspendu sur la Creuse à La Roche-Posay, dans le département de la Vienne (lu dans l’Avenir de la Vienne du 13 mars 1924, vue numérisée 19/53) :

Arrondissement de Châtellerault
La Roche-Posay

Rachat du Pont à péage. – Dans sa séance de dimanche dernier, le conseil municipal a voté le rachat du Pont à péage.
La vieille servitude qui disparaît était onéreuse pour beaucoup, désagréable pour tous. On peut même dire, dans une certaine mesure, elle était préjudiciable à nos foires.
La question du rachat avait été maintes fois portée à l’ordre du jour du Conseil municipal, mais les avis avaient toujours été partagés sur son opportunité.
Sur l’initiative de M. le Maire, les principaux usagers du Pont furent réunis à la mairie le 2 dernier. Ils estimèrent avec lui que le rachat devait être poursuivi et qu’une souscription destinée à alléger les charges qui en résulteraient pour la commune devait être ouverte.
L’idée fut bonne : les fonds recueillis atteignaient dimanche près des trois-quarts de la part contributive de la commune.
L’éloquence des chiffres eut une influence heureuse : sur 10 conseillers présents, 9 votèrent le rachat.

Exhibit B de Bett Bailey à Poitiers

Flux de Rainer Gross à Poitiers, mai 2014, dans la cour du muséeDans le cadre de Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, organisé par le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers du 12 au 16 novembre 2014, j’ai juste vu:

– « l’exposition » proposée par la  fondation pour l’éducation contre le racisme de  Lilian Thuram (des panneaux aux textes beaucoup trop denses, qui doivent à peu près reprendre ceux de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012, sans les objets) dans le foyer du théâtre

– et, dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, Exhibit B de Bett Bailey présenté au musée Sainte-Croix.

Le spectacle: 12 « tableaux humains » organisés par Bett Bailey, metteur en scène sud-africain qui a connu l’apartheid, avec des « performeurs », artistes professionnels ou non : Machita Doucoure, Alexandre Fandard, Guillaume Mivekannin, Éric Abrogoua, Jelle Samminadin, Jean-Philippe Mpeng-Backot aka « Soon », quatre chanteurs de Namibie – Marcellinus Swartbooi, Chris Nekongo, Lelsey Melvin Du Pont, Avril Nuuyoma – etc. Les douze tableaux vivants reproduisent les zoos humains ou les spectacles des expositions coloniales, mais aussi d’autres scènes comme les têtes coupées (envoyées par les colons allemands pour étudier les « races ») ou le sort des immigrés dans les centres de rétention.

Mon avis: interdit à Londres, faisant l’objet de pétitions contre sa présentation à Paris, ici, il n’y avait aucune polémique, pas un flic à l’horizon alors que j’avais un billet pour la toute première présentation du vendredi. J’ai bien apprécié la « mise dans l’ambiance ». Les groupes de 30 personnes (répartis au moment de la réservation des billets) sont rassemblés dans le hall du musée et emmenés en groupe avec des consignes de silence vers un autre espace du musée pour se mettre à l’aise, laisser sacs et manteaux. Tous les téléphones, pour une fois, semblaient bien éteints (enfin, un a sonné assez tôt pour un rappel à l’ordre). Montée du groupe au premier étage, dans ce qui ressemble à une « salle de classe », sans pupitres. Des chaises par rangs de trois, des numéros sur les chaises, un pupitre devant, une dame (« maîtresse d’école? »). Nous sommes appelés un à un par ces numéros, départs toutes les minutes environ. Ensuite, il faut suivre le parcours dans l’ordre, mais chacun à son rythme, en silence, enfin, avec en bruit de fond de très beaux chants qui se précisent au fur et à mesure qu’on s’approche [la chorale namibienne, composée de Marcellinus Swartbooi, Chris Nekongo, Lelsey Melvin Du Pont et Avril Nuuyoma, a donné la semaine suivante un concert-sandwich au TAP]. L’installation s’accompagne aussi de la mise en valeur ou le rebond sur des œuvres du musée, mises en valeur par l’éclairage (par exemple la Baigneuse de Pierre-Marie Poisson) ou laissées volontairement dans la pénombre (Les Nymphes de la prairie ou Les Trois grâces, d’Aristide Maillol, œuvre en dépôt faisant partie des spoliations de la Seconde guerre mondiale et donc des Musées nationaux récupération). L’ensemble, le tableau proposé, le cartel qui donne des informations qui interpellent (genre « technique mixte, personne noire, spectateur », etc.) ou qui expliquent des épisodes sombres de la colonisation, comme les têtes coupées, à la fois par la chorale dont les têtes émergent de caisses blanches, surmontées de photographies des têtes réellement coupées (le cartel explique ce qu’était « le cabinet de curiosités du Dr Fischer »), ou par la femme qui nettoient l’un des crânes, prisonnière derrière des barbelés. A chaque tableau, les performeurs tentent de capter droit dans les yeux le regard du spectateur. Avant de revenir, sonné, au monde réel, le spectateur passe par une salle ou les performeurs sont présentés, avec une photographie et leur motivation pour participer à cette expérience, puis une grande table avec des feuilles blanches et des crayons permet de laisser son impression, et surtout de ne pas repartir sans cette « transition ». Un spectacle dont personne ne ressort sans interrogations sur la nature humaine…

M. Mouton, ce n’est pas prudent de s’enfoncer un sapin de noël dans les fesses!

Mouton avec un plug anal vert face à Paul McCarthyDe nouveaux moutons (revoir l’index) sont apparus en fin de semaine dernière à Poitiers. Le premier n’a pas eu l’air d’interpeler les passants, qui ne le voyaient même pas sur sa gouttière. Un mouton avec un plug anal vert dans les fesses, déguisé en taureau  face à un homme barbu / toréador, allusion au « sapin de noël » érigé par Paul McCarthy (dont c’est à peu près un portrait) lors de la dernière biennale d’art contemporain place Vendôme à Paris. L’artiste avait été agressé et blessé le 16 octobre 2014 puis avait utilisé comme un exorcisme des phrases entendues lors de cette agression dans son exposition Chocolate Factory à l’hôtel de la monnaie. Il est accompagné de cette légende: « To plug or not to plug. Merci pour cette démo qui met en lumière l’intransigeance et la dangerosité de nos intégristes religieux ».

Mouton Art terroristToujours dans le domaine de l’art, cette tête de mouton « Art / ter / ror /ist ».

Des moutons de l'ORTFPour changer de média (M. Mouton a beaucoup attaqué la publicité et la télévision), cette affichette en couleur (j’ai failli ne pas l’identifier de loin comme une affichette à moutons) avec des moutons noirs et blancs devant un micro « ORTF L’ORTF bouge… 7h-7h30 LE MATIN » (avec le pouce de Maryse!).

Moutons noirs et blancs Je ne suis pas raciste mmmêêêêêD’autres moutons blancs font face à des moutons noirs: « Je ne suis pas raciste mmmêêêêê… ». Comme ils étaient collés sur un panneau qui indiquait la direction du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, j’y ai vu, peut-être à tort, une allusion à la manifestation Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, qui y avait lieu au même moment.

Un mouton obèse qui stresse et consommeA nouveau, il dénonce la société de consommation, soit avec des modèles antérieurs, soit avec ce nouveau modèle de mouton obèse « Plus je stresse plus je consomme, plus je consomme plus je stresse ».

Des moutons face à des maisons pavillonaires et leur ossatureLa consommation de masse toujours avec ces pavillons préfabriqués et leur ossature…

Deux vitrines avec un mouton face à un panneau publicitaireDes modèles anciens sont aussi réapparus sur des vitrines de magasins abandonnés…

Deux grands moutons sur le même magasin fermé… parfois même sur les deux vitrines, même si la première avait été partiellement nettoyée.

Enlèvement des dernières cabines téléphoniques de PoitiersAvec l’enlèvement des dernières cabines téléphoniques du centre-ville ont disparu un support d’affichage sauvage…

Centre-ville de Poitiers, attractif ou infréquentable?

Campagne de publicité à Poitiers, novembre 2014Après la campagne d’affichage dans le métro parisien l’année dernière et Bienvenue aux touristes cet été, la ville de Poitiers et son agence de communication tourangelle ont choisi de lancer de nouveaux bandeaux web et affiches absolument illisibles et signés « Double Mixte, direction de la communication de Poitiers 2014 (c) Yuriy Shevtsov – Fotolia.com » (la dernière référence, c’est une plateforme de photographies libres de droit, ils n’ont même pas payé les personnes, homme et femme (ouf, parité!), avec un visage  brouillé par le message publicitaire. Comme je l’ai expliqué pour une carte à publicité, lire un texte superposé à une image qui a du sens, comme ici un visage qui met en branle « l’aire de reconnaissance des visages » (même si c’est un visage inconnu) est encore quasiment impossible pour mon cerveau. Je suis loin d’être la seule dans ce cas! Bon, la ville est optimiste. En réponse à une pétition de commerçants et faisant la promotion de cette campagne de publicité dans un article paru dans Centre presse, on peut lire:

« On travaille sur les parkings, la signalétique, les animations. On n’a pas attendu leur courrier pour le faire » répond Patricia Persico. Cette campagne, qui a coûté 45.000€, sera aussi diffusée sur des radios et apparaîtra sur plusieurs bandeaux de sites internet nationaux. Reste à savoir si cela sera suffisant pour séduire les Poitevins.

A lire les réactions sur Facebook suite à cet article, je ne suis pas sûre du tout que les gens adhèrent!

Poitiers, rue Carnot, camionnette d'artisan empêchant le passage des personnes à mobilité réduite et des poussettesCeci étant, les commerçants et artisans réclament, outre la réouverture de certaines rues, moins de PV. Mais ils ne se rendent pas compte que leur comportement est dangereux pour eux et autrui? Voici un exemple relevé il y a quelques semaines par Maryse: un artisan garé pendant plusieurs heures rue Carnot sur le trottoir. Comment passent les personnes en fauteuil roulant ou les poussettes? Sur une rue passante, en plus. Et ne suggérez pas de passer en face, il y a une autre camionnette.

Poitiers, rue Carnot, voitures garées anarchiquement en avant de la zone piétonneEn avançant plus loin, c’est aussi un véritable slalom pour les piétons, alors que nous sommes en zone piétonne.

Poitiers, 2 novembre 2014, voitures sur les trottoirsUne rue adjacente continue à servir jour après jour, en journée, le soir et le dimanche, de parking sauvage, je vous ai déjà montré plusieurs fois cet endroit (revoir stationnement anarchique, ou encore là, des voitures à la place des piétons, mégots, chewing-gums et autres incivilités, ras-le-bol, exemples à Poitiers et Niort). En rentrant de Exhibit B vendredi soir, pour une fois, elles avaient toute reçu un PV, ce qui sera sans doute considéré comme exagéré par les commerçants signataires de la pétition.

Poitiers, boulevard Pont Achard, neutralisation du trottoir sans passage sécuriséLa ville autorise aussi de curieux panneaux aux artisans. Ainsi, devant chez moi, pendant une semaine, ils ont « neutralisé » le trottoir, avec un panneau « changez de trottoir ». Or il est absolument impossible de traverser à cet endroit, avec une circulation dense sur le boulevard Pont Achard, du coup, les piétons contournaient sur la chaussée, sans protection ne serait-ce que par des cônes…

Camionette de livraison devant les pompiers le 15 novembre 2014Au même endroit, samedi matin, vers 8h15. Le samedi, le boulevard est calme. Le conducteur de cette camionnette de livraison de Toupargel a ralenti, regardé les numéros sur son carnet, avec un écart, je me suis reculée dans l’abribus. Puis il a fait carrément demi-tour pour se garer en face, une voiture sortant du tunnel a dû ralentir. Il s’est garé devant les portes des pompiers. Quand je lui ai fait remarqué, il a juste répondu que la première porte est bloquée par des bennes à ordure (c’est vrai) et qu’ils peuvent passer à la deuxième porte. Le temps de sa livraison, deux piétons ont dû passer sur la chaussée (passante) et le livreur a lui-même traversé deux fois car il livrait en face! En s’imposant au retour face au flux de voitures. Trois traversées inutiles (une en voiture, deux à pieds), la mise en danger des piétons, le blocage des pompiers, avec un sans-gêne assumé, voilà qui donne envie de boycotter cette marque! Il pouvait tranquillement livrer en restant du bon côté (espace suffisant entre l’abribus et le vendeur de piles tout en laissant un passage aux piétons), puis aller tourner quelques dizaines de mètres plus loin par le tourne à gauche prévu à cet effet, juste au-dessus du tunnel. Un petit rappel du code de la route, des règles de bonne conduite et de civilité s’impose pour ce chauffeur-livreur.

Il y a encore du travail pour un partage en sécurité de l’espace public! Je sais que c’est pareil ailleurs, mais ce n’est pas une raison pour perpétuer ces comportements.