Archives de catégorie : Musique / Chansons / Spectacles

Les spectacles que j’ai vus, concert (surtout musique classique, musique du monde), théâtre, danse, cirque, magie

Ma saison 2019-2020 au théâtre-auditorium de Poitiers (TAP)

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Je ne vous ai pas parlé de mes deux dernières saisons au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, mais je ferai peut-être un retour sur certains spectacles dans les prochaines semaines. Comme pour les dernières saisons, à cause de mes méningiomes (dus à l’Androcur de Bayer) je serai en « accompagnement handicapé ». L’escalier d’accès à la salle de théâtre est mal éclairé, ce qui combine mes difficultés motrices (syndrome pyramidal à gauche) et  visiuelles, je ne peux le descendre que lentement (c’est plus facile dans le sens montée), avec les autres spectateurs qui ont tendance à pousser. L’ascenseur des « éclopés de la vie » est plus sûr pour éviter les chutes. J’ai privilégié les séances à 19h30 (fatigue chronique oblige, même comme ça, il m’arrive de m’endormir avant la fin) et le jeudi (pas de travail le vendredi)… Du coup, je n’ai sélectionné « que » 9 spectacles pour cette saison.

Voici donc les spectacles que j’ai choisis, par catégorie:

  • arts de la piste : Eins Zwei Drei, spectacle de noël (annoncé danse et cirque) par Martin Zimmermann ;
  • danse : I’m a bruja par Annabel Guérédrat, dans le cadre du Festival À Corps
  • théâtre : Le fils, de Marine Bachelot-Nguyen et David Gauchard, dans le cadre des Rencontres Michel Foucault ; Le sale discours (autour de la gestion des déchets) par David Wahl et Pierre Guillois et Histoire de fouilles par le même David Wahl (le titre a attiré ma curiosité d’archéologue) ; Causer d’amour par Yannick Jaulin (revoir Comme vider la mer avec une cuiller et Terrien) ;
  • humour : La lesbienne invisible, reprise par Marine Baousson du spectacle d’Océan  (revoir Chatons violents d’Océanerosemarie, devenue depuis Océan)
  • musique ancienne et classique : Schubert par Adam Laloum
  • musique du monde : LEMMA, par Souad Asla et des musiciennes du sud du Sahara (la présentation au lancement de saison était émouvante)

Revoir mes avis sur les saisons 2016-2017, 2015-20162014-20152013-20142012-20132011-20122010-2011 et 2009-2010.

Vous pouvez retrouver toute la programmation de l’année et des extraits des spectacles sur le site du TAP.

Shakespeare Songs, par Isabelle Druet et Anne Le Bozec, au TAP

Et voici déjà l’avant-dernier spectacle de ma saison 2016-2017 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, cette fois pour un récital d’Isabelle Druet (mezzo-soprano) et Anne Le Bozec (piano), Shakespeare Songs. Le programme avait été enregistré dans la salle en 2016 et est sorti en CD en décembre chez NoMadMusic.

Le spectacle : sur la scène de l’auditorium (loin d’être complet), le piano seul au milieu de la scène, entrent Isabelle Druet, vêtue d’une longue robe rouge, et Anne le Bozec, mèche en houppette, tailleur noir large avec revers de manches rouges. La salle n’est pas entièrement plongée dans le noir (pour lire les traductions remises avec le programme?), les artistes entrent directement dans le « vif du sujet », le programme s’organise autour de textes de ou inspirés de Shakespeare, sur une longue période chronologique, couvrant tout le 19e siècle, jusqu’au milieu du 20e siècle : Hector Berlioz, Johannes Brahms, Mario Castelnuivi-Tedesco,  Ernest Chausson, Ivor Gurney, Erich Wolfgang Korngold, Gioacchino Rossini, Camille Saint-Saëns, Franz Schubert, Robert Schumann, Jean Sibelius, Hugo Wolf.

Mon avis : , une petite présentation aurait peut-être fait la transition au début du spectacle et / ou à l’entracte, éventuellement par quelqu’un du TAP, plutôt que le petit mot  la fin juste avant le bis? La chanteuse est très expressive, avec un choix de pièces souvent courtes, parfois avec des jeux très intéressants d’allitérations comme dans le Lied des transferierten Zettel, d’après le songe d’une nuit d’été, de Hugo Wolf, où il est question de grives,  de pinsons, de roitelets, de coucous, d’alouettes et autres moineaux… très chantants! Un récital parfait…

Pour aller plus loin : écouter un extrait proposé par France-Musique… avec le morceau proposé en « bis », une pièce en anglais de Francis Poulenc.

Bigre, de Pierre Guillois

Après ma déception pour The Ventriloquists Convention, au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, j’ai poursuivi ma saison 2016-2017 avec Bigre, de Pierre Guillois, avec Éléonore Auzou-Connes, Pierre Guillois et Jonathan Pinto-Rocha.

Le spectacle : sur scène, trois appartements sous les toits, à gauche un appartement aseptisé tout blanc et plein de gadgets technologiques, au centre un capharnaüm (soigneusement organisé), à droite un intérieur cosy avec guéridon et déco soignée. Trois appartements, trois locataires, à gauche un jeune homme en costume impeccable, au centre le baba cool, à droite lune jeune femme qui emménage juste.

Mon avis : le spectacle était annoncé comme muet… mais avec une soirée spéciale traduite en langue des signes, cela m’intriguait… En fait, si les acteurs ne parlent pas, il y a beaucoup de bruitages, la radio, etc., décrypter cet environnement sonore est donc très utile pour le public concerné!

J’ai passé une très bonne soirée, comme la plus grande partie du public qui comportait pas mal de familles, les séances de 19h30 sont plus propices à ce public, et pour moi elles me permettent de voir le spectacle en entier, quand ça commence à 20h30, il m’est toujours difficile encore de garder mon cerveau éveillé jusqu’à la fin! Ce soir là, point de somnolence, les relances permanentes avec les saynètes qui se suivent permettent de maintenir un rythme sans endormissement*, les relations entre les voisins ne sont pas toujours de tout repos! Je vous recommande ce spectacle s’il passe près de chez vous!

* quoique j’avais réussi à m’endormir dans le final en pyrotechnie de Henry VI il y a deux ans, mais j’ai fait des progrès depuis 😉

Pour aller plus loin : voir le site de Bigre, de Pierre Guillois.

Voir un extrait, lors de la création en 2014, sur le site du théâtre de la Croix-Rousse à Lyon.

The Ventriloquists Convention de Gisèle Vienne, au TAP

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Dans le cadre de ma saison 2016-2017 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, j’ai vu il y a une quinzaine de jours The Ventriloquists Convention de Gisèle Vienne avec Dennis Cooper.

Le spectacle : sur scène, des chaises réparties sur trois rangs, de part et d’autre d’un espace central. Des marionnettes de la taille d’un enfant de 5/6 ans sont assis à côté de leur marionnettiste / ventriloque. Le spectacle se joue en anglais surtitré, une seule artiste joue en français. L’histoire est celle d’une convention de neuf ventriloques venus du monde entier qui se réunissent dans le Kentucky pour s’affronter, comparer leurs personnages, exposer leur vision du monde et celle de leur marionnette.

Mon avis : je pense que c’est la première fois que je vois un spectacle constitué exclusivement avec des marionnettistes / ventriloques. Je ne suis absolument pas entrée dans l’histoire. Je ne pense pas que ce soit dû au fait que le spectacle soit en anglais, mais le maître de cérémonie m’a vite agacée, le rythme m’a semblé lent, le scénario ne m’a pas emballée, un discours beaucoup trop dépressif (la marionnette et sa marionnettiste qui intervient en  service d’oncologie en particulier) alors que je m’attendais à une soirée de détente.

A la fin du spectacle, les applaudissements ont d’ailleurs été peu fournis et une amie qui assistait au spectacle avec moi n’a pas non plus aimé, le monsieur qui était sur le siège de l’autre côté de moi non plus, il s’est d’ailleurs vite laissé allé à la somnolence.

Il n’est pas encore minuit… par la Compagnie XY

La façade du théâtre auditorium de Poitiers après l'incendie du 21 novembre 2016Après Le grand C lors de la saison 2009-2010 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, la compagnie XY est revenue pour ce noël 2016 avec son spectacle Il n’est pas encore minuit

Le spectacle : 22 voltigeurs sur scène, pieds nus (à quelques exceptions près), avec pour seuls accessoires des planches carrées et une bascule pour certaines figures. Bagarre, danses etc. sont le prétexte à une histoire muette (en musique)… à des pyramides humaines jusqu’à quatre niveaux et des voltiges sans filet.

Mon avis : un grand moment de spectacle vivant, tant sur scène avec la pêche des voltigeurs que dans la salle, pleine d’enfants ravis. Le petit texte lu à la fin du spectacle, sur l’individualisme de la société et la casse de la solidarité et de la protection sociale, dans un art vivant où la solidarité est indispensable, prenait tout son sens alors que l’une des propulsions à la bascule avait mal été dosée, mais le voltigeur heureusement bien rattrapé par ses pairs qui assuraient la sécurité…

Voir un extrait du spectacle

Chatons violents, d’Océanerosemarie

Ma saison 2016-2017 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP se poursuit avec Chatons violents, d’Océanerosemarie, mis en scène par Mikaël Chirinian. Le spectacle passe à la Gaîté Montparnasse les dimanches et lundis à 20h30 jusqu’au 30 janvier 2017 et se déplace en tournée pour toute la saison en Europe (dates en suivant le lien Océanerosemarie). J’aimais bien sa chronique du vendredi sur France Inter en 2013-2014, ses vœux 2016 (voir en fin d’article) m’avaient réconciliée avec ce genre d’exercice.

Le spectacle : une chaise au milieu de la grande scène du théâtre… Inquiétude, seule en scène assise sur la chaise??? Non! L’actrice se déplace sur toute la scène! Exil de deux parisiens (pas en couple) à Marseille suite à deux déboires amoureux, retour à Paris, avec la vie des BBB, les « Bons Bobos Blancs », 1h20 d’humour autour de la politique (état d’urgence avec assignation à résidence de militants écolos, ventes records d’armes par la France, etc.) , du racisme, du vivre-ensemble ou du vivre côté à côte, en communauté, de la laïcité, mais elle n’a pas souligné que nous étions le 9 décembre, date anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation DES ÉgliseS et de l’État et non de l’Église, comme elle l’a dit, à la suite de beaucoup de monde, c’est plus qu’une nuance.

Mon avis : le public comme d’habitude très « blanc blanc » du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pourtant en très grande majorité BBB, avec des militantes féministes, des écolos – je ne sais pas de quelle tendance maintenant, Verts ou plus rouges via Osons Poitiers  mais le personnage du spectacle vote EELV 😉 -, le public donc a bien ri tout le long du spectacle. Les questions posées sont sans doute en grande partie bonnes et ont en tout cas provoqué de grandes discussions entre groupes de spectateurs qui continuaient à discuter dans le hall à la sortie, ou plusieurs jours plus tard… J’ai entendu des commentaires jusque sous les halles samedi!

S’il passe près de chez vous ou, ami(e)s parisien(ne)s, si vous avez besoin d’une parenthèse dans votre vie trépidante, n’hésitez pas à aller le voir! Ah, et pour les ami(e)s des chats, en dépit du titre, aucun chaton n’est maltraité, même si les pompiers ne sont pas coopératifs!

Si vous ne connaissez pas son humour, je vous propose de voir ses vœux 2016, juste élue « présidente de la République » après la démission surprise de l’actuel président… C’était il y a presque un an chez Médiapart, mais tout reste d’actualité!

Ma saison 2016-2017 au TAP

La façade du théâtre auditorium de Poitiers après l'incendie du 21 novembre 2016Ma saison 2016-2017 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP a déjà bien commencé… et même failli s’interrompre avec le gros coup de chaud du 21 novembre 2016, lorsqu’un ouvrier a accidentellement mis le feu à un important stock de polystyrène. Que faisait une si grande quantité de matériau inflammable dans un lieu accueillant du public??? Grosses flammes et gros nuages de fumée sur la ville, explosion d’une bouteille d’acétylène, mais au final, plus de peur que de mal, il ne reste plus qu’à changer quelques dalles de verre bien noircies…

Voici donc les spectacles que j’ai choisis, par catégorie:

Revoir mes avis sur les saisons 2015-2016, 2014-2015, 2013-2014, 2012-2013, 2011-2012, 2010-2011 et 2009-2010.

Ballaké Sissoko et Vincent Segal de retour au TAP

La façade du théâtre auditorium de Poitiers après l'incendie du 21 novembre 2016Le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP a eu un gros coup de chaud lundi dernier (21 novembre 2016) lorsqu’un ouvrier a accidentellement mis le feu à un gros stock de polystyrène. Que faisait une si grande quantité de matériau inflammable dans un lieu accueillant du public??? Grosses flammes et gros nuages de fumée sur la ville, explosion d’une bouteille d’acétylène, mais au final, plus de peur que de mal, le TAP a rouvert dès mardi et il ne reste plus qu’à changer quelques dalles de verre bien noircies…

Ceci étant, j’étais allée voir un spectacle quelques jours plus tôt, Ballaké Sissoko et Vincent Segal de retour après avoir joué ici même en 2010  Chamber Music.  Cette fois, leur spectacle s’appelle Musique de nuit, du titre de leur album enregistré sur le toit de la maison malienne de Ballaké Sissoko en 2015. Les deux artistes, le malien avec sa kora à vingt et une cordes le français au violoncelle, sont seuls sur la scène de l’auditorium, ils ont choisi de s’installer très au bord, du coup, les expressions de leurs visages étaient d’autant plus visibles que j’étais placée au centre du troisième rang du public.

A deux, ils ré-interprêtent avec leurs instruments des musiques écrites ou transmises avec d’autres instruments, que ce soit des musiques du nord du Mali, du Brésil ou de Bretagne… Une sorte de tour du monde en musique, avec les commentaires de Vincent Segal le temps que Ballaké accorde son instrument pour le morceau suivant. Un grand moment de musique avec deux artistes qui se fréquentent beaucoup (ils se sont connus par l’école de leurs enfants) et ont vraiment une grande complicité. A voir s’ils passent près de chez vous!

Pour aller plus loin : voir / écouter un extrait de l’album paru sur le label Nø Førmat!, qui propose une sorte d’abonnement, recevoir les créations de ses artistes pour 50€ par an.

L’ensemble A nocte temporis de Reinoud van Mechelen

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Je vais vite faire un article sur ma saison 2016-2017 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, et finir de vous parler de ma saison 2015-2016 (certains spectacles tournent encore…), mais je vous parle d’abord du concert que j’ai vu la semaine dernière l’ensemble A nocte temporis dirigé Reinoud van Mechelen, un ténor à la limite du haute-contre.

Sur scène, trois hommes à la barbe de trois jours (on n’aurait jamais vu des musiciens ainsi barbus il y a quelques années, mais ça leur va bien!), le chanteur donc, Benjamin Allard au clavecin et  Ronan Kernoa au violoncelle. La quatrième de la bande est Anna Besson, qui jouait une flûte traversière en ébène au son très doux. Le programme tournait autour de cantates de Jean-Sébastien Bach, le programme Bach / Erbarme Dich que Reinoud van Mechelen a enregistré récemment chez Alpha Classics sur l’orgue de l’église Sainte-Aurélie à .

J’ai passé une excellente soirée, la salle n’était malheureusement pas pleine, mais c’était le 11 novembre, curieux d’avoir choisi un jour férié pour un concert…

Voir un extrait / reportage autour du CD.

Hommage à Nijinski, par Dominique Brun

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014

Je ne vous ai pas parlé de tous les spectacles que j’ai vus au cours de saison 2015-2016 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, ni donné mes choix pour la saison 2016-2017, mais je suis allée au premier spectacle cette semaine, L’hommage à Vaslav Nijinski, par Dominique Brun.

Le spectacle : trois pièces sont proposées, L’Après-midi d’un faune (1894, illustrant un poème de Stéphane Mallarmé sur une musique de Claude Debussy) avec la restitution de la mise en scène par Nijinski, qui l’avait transcrite dans un système de notation des mouvements (1915), Jeux (musique de Claude Debussy) et Le Sacre du printemps (musique de Igor Stravinsky), tous deux créés en 1913 à quelques jours d’écart, pour lesquels la chorégraphie n’est pas conservée et a donc été créée par Dominique Brun. Le tout sur une musique enregistrée (oui, un peu dommage…).

Mon avis : si j’avais été déçue par le dernier spectacle de danse vu la saison dernière, cette fois, j’ai été enchantée par cette soirée! Les trois pièces sont d’une grande modernité, et l’on peut comprendre le scandale provoqué lors de leur création, surtout Jeux, qui joue sur l’ambiguïté sexuelle et l’amour à trois… Un grand bravo aux six danseurs / danseuses qui échangent leurs costumes (assimilé à « masculins » ou « féminins ») quasiment à chaque passage en coulisse.Le Sacre du printemps est dansé sur un « tapis vert » devant un grand décor de lac, à défaut de proposer un décor de scène par un grand artiste comme les fonds de scènes proposés par les artistes d’avant-garde autour de la Première Guerre mondiale (comme Parade, réalisé par Pablo Picasso en 1917, vu dans l’exposition éponyme à Metz), souvent accompagnés de costumes très colorés (par exemple ceux de Marc Chagall).

Point d’extravagance ici dans les costumes de Sylvie Skinazi pour les deux premières pièces, mais ils sont parfaitement au service de la chorégraphie, avec les perruques à l’Antique pour L’Après-midi d’un faune où la chorégraphie joue sur le profil des danseurs et danseuses ou les costumes et robes blanches pour Jeux, même s’ils se sont salis lors des mouvements au sol.

S’il passe près de chez vous, n’hésitez pas!

Pour aller plus loin : voir un extrait proposé par la philharmonie de Paris.