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Hommage à Nijinski, par Dominique Brun

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014

Je ne vous ai pas parlé de tous les spectacles que j’ai vus au cours de saison 2015-2016 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, ni donné mes choix pour la saison 2016-2017, mais je suis allée au premier spectacle cette semaine, L’hommage à Vaslav Nijinski, par Dominique Brun.

Le spectacle : trois pièces sont proposées, L’Après-midi d’un faune (1894, illustrant un poème de Stéphane Mallarmé sur une musique de Claude Debussy) avec la restitution de la mise en scène par Nijinski, qui l’avait transcrite dans un système de notation des mouvements (1915), Jeux (musique de Claude Debussy) et Le Sacre du printemps (musique de Igor Stravinsky), tous deux créés en 1913 à quelques jours d’écart, pour lesquels la chorégraphie n’est pas conservée et a donc été créée par Dominique Brun. Le tout sur une musique enregistrée (oui, un peu dommage…).

Mon avis : si j’avais été déçue par le dernier spectacle de danse vu la saison dernière, cette fois, j’ai été enchantée par cette soirée! Les trois pièces sont d’une grande modernité, et l’on peut comprendre le scandale provoqué lors de leur création, surtout Jeux, qui joue sur l’ambiguïté sexuelle et l’amour à trois… Un grand bravo aux six danseurs / danseuses qui échangent leurs costumes (assimilé à « masculins » ou « féminins ») quasiment à chaque passage en coulisse.Le Sacre du printemps est dansé sur un « tapis vert » devant un grand décor de lac, à défaut de proposer un décor de scène par un grand artiste comme les fonds de scènes proposés par les artistes d’avant-garde autour de la Première Guerre mondiale (comme Parade, réalisé par Pablo Picasso en 1917, vu dans l’exposition éponyme à Metz), souvent accompagnés de costumes très colorés (par exemple ceux de Marc Chagall).

Point d’extravagance ici dans les costumes de Sylvie Skinazi pour les deux premières pièces, mais ils sont parfaitement au service de la chorégraphie, avec les perruques à l’Antique pour L’Après-midi d’un faune où la chorégraphie joue sur le profil des danseurs et danseuses ou les costumes et robes blanches pour Jeux, même s’ils se sont salis lors des mouvements au sol.

S’il passe près de chez vous, n’hésitez pas!

Pour aller plus loin : voir un extrait proposé par la philharmonie de Paris.

La tempête à la halle aux grains à Toulouse

Pendant mon dernier séjour à Toulouse, mes amis m’ont invitée à un spectacle à La Halle aux Grains. Après avoir été un marché aux céréales à partir de 1864 puis un palais des sports en 1952, cette salle a été aménagée en salle de concert en 1974.

Le spectacle:

La Tempête de Shakespeare a été adaptée par le chorégraphe argentin Mauricio Wainrot, sur une musique du compositeur américain Philip Glass. Ce ballet a été créé au mois d’octobre 2006 par le Ballet contemporain du Théâtre Saint-Martin de Buenos Aires et est repris par le ballet du Capitole dirigé par Nanette Glushak.

Prospéro, duc de Milan, se consacre plus à la lecture, aux sciences et à aux arts, à sa famille qu’à la gestion de son duché, qu’il délègue à son frère… qui finit par le chasser du pouvoir et l’exiler sur une île déserte avec sa fille Miranda. Mais Prospéro avait acquis des pouvoirs magiques, il réussit à déclencher une violente tempête et à faire échouer sur l’île ceux qui l’avaient banni, son frère Antonio, le roi de Naples et son fils Ferdinand. Il leur fait subir toute une série d’épreuves… Avec l’aide d’Ariel, l’esprit des airs, il combat la sorcière Sycorax puis son fils, Caliban.

La distribution

Musique (enregistrée) : Philip Glass
Chorégraphie : Mauricio Wainrot
Décors, costumes et installation vidéo : Carlos Gallardo
Lumières : Patrick Méeüs

Prospéro – Valerio Mangianti
Miranda – Maria Gutierrez
Susanna – Ina Lesnakowski
Caliban – Kazbek Akhmedyarov
Alonso – Vladimir Bannikov
Ferdinand – Demian Vargas
Antonio – Dmitri Leshchinskiy
L’épouse d’Antonio – Paola Pagano
Ariel – Juliette Thélin, Davit Galstyan, Hugo Mbeng, Takafumi Watanabe
Sycocax – Pascale Saurel
Trinculo – Jérémy Leydier
Stéphano – Guillaume Ferran
Le ballet du Capitole de Toulouse

Mon avis : Mauricio Wainrot a adapté La Tempête de Shakespeare de cinq actes en deux actes, dans un décor sobre, des sortes de grandes souffleries au fond (j’aurais dit des cheminées de paquebot, d’autres on parlé de souffleries d’usine), quelques projections vidéo complètent le décor.

Une heure et demie sans entracte, c’est un peu rude dans une salle où l’on n’est pas très bien installé, même si le spectacle est superbe. Valerio Mangianti joue un Propéro fascinant, c’est une bonne idée d’avoir démultiplié Ariel avec quatre danseurs (pas facile à comprendre cependant de prime abord… le costume et le programme avec les quatre noms aident à faire le lien…), certains passages frôlent la danse classique plus que le ballet contemporain, j’ai beaucoup aimé, même s’il vaut mieux connaître l’histoire écrite par Shakespeare pour bien comprendre ce qui se passe sur scène.