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Ballaké Sissoko et Vincent Segal de retour au TAP

La façade du théâtre auditorium de Poitiers après l'incendie du 21 novembre 2016Le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP a eu un gros coup de chaud lundi dernier (21 novembre 2016) lorsqu’un ouvrier a accidentellement mis le feu à un gros stock de polystyrène. Que faisait une si grande quantité de matériau inflammable dans un lieu accueillant du public??? Grosses flammes et gros nuages de fumée sur la ville, explosion d’une bouteille d’acétylène, mais au final, plus de peur que de mal, le TAP a rouvert dès mardi et il ne reste plus qu’à changer quelques dalles de verre bien noircies…

Ceci étant, j’étais allée voir un spectacle quelques jours plus tôt, Ballaké Sissoko et Vincent Segal de retour après avoir joué ici même en 2010  Chamber Music.  Cette fois, leur spectacle s’appelle Musique de nuit, du titre de leur album enregistré sur le toit de la maison malienne de Ballaké Sissoko en 2015. Les deux artistes, le malien avec sa kora à vingt et une cordes le français au violoncelle, sont seuls sur la scène de l’auditorium, ils ont choisi de s’installer très au bord, du coup, les expressions de leurs visages étaient d’autant plus visibles que j’étais placée au centre du troisième rang du public.

A deux, ils ré-interprêtent avec leurs instruments des musiques écrites ou transmises avec d’autres instruments, que ce soit des musiques du nord du Mali, du Brésil ou de Bretagne… Une sorte de tour du monde en musique, avec les commentaires de Vincent Segal le temps que Ballaké accorde son instrument pour le morceau suivant. Un grand moment de musique avec deux artistes qui se fréquentent beaucoup (ils se sont connus par l’école de leurs enfants) et ont vraiment une grande complicité. A voir s’ils passent près de chez vous!

Pour aller plus loin : voir / écouter un extrait de l’album paru sur le label Nø Førmat!, qui propose une sorte d’abonnement, recevoir les créations de ses artistes pour 50€ par an.

La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh

Affiche de La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh Mes fidèles lecteurs attendaient aujourd’hui, puisque nous sommes jeudi, un article sur Poitou-Charentes… J’ai reporté l’article programmé pour vous parler d’un film que j’ai vu hier soir et que je vous conseille d’aller voir tant qu’il est encore à l’affiche, La Vierge, les coptes et moi, de Namir Abdel Messeeh.

Pour ceux qui voudraient vraiment du Poitou-Charentes, je vous invite à relire mon article sur le miracle de l’apparition de la croix à Migné-Auxances avant de lire la suite…

Le film : à Paris, au Caire puis à Assiout en Haute-Égypte et dans le village de sa mère, non loin de là, de nos jours. Namir est né en France, de parents émigrés coptes, croyants mais non pratiquants. Il est sceptique quant aux apparitions de la Vierge en Égypte ces cinquante dernières années, et décide d’aller faire un reportage sur place, pour trouver des témoins de l’apparition de la Vierge en 1968 à Zeitoun, un quartier du Caire. Mais rien ne se passe comme prévu, impossible de trouver des témoins, refus des religieux coptes de l’aider, son producteur menace de le lâcher. Il décide d’aller assister au pèlerinage de la Vierge à Assiout, puis dans le village natal de sa mère, malgré l’interdiction que lui en a fait sa mère… Finalement, après le retrait du producteur, sa mère décide de l’aider et revient avec lui au village… où Namir décide de mettre en scène une fiction avec les habitants du village, une reconstitution de l’apparition de la Vierge.

Mon avis : j’avais entendu il y a déjà un petit moment l’interview de Namir Abdel Messeeh dans l’émission Cosmopolitaine de Paula Jacques sur France Inter (à réécouter par le lien précédent), enfin, du réalisateur… et de sa mère, qui s’était invitée à l’émission… J’étais restée un peu sceptique sur ce film, puis j’ai lu de bonnes critiques, alors, quand j’ai vu que le réalisateur serait présent à la projection d’hier, précédée du court-métrage Urgent cause départ, présenté en 2001 aux rencontres Henri-Langlois et suivie d’un débat animé par Jean-Claude Rullier (service d’éducation au cinéma à Poitou-Charentes Cinéma), j’ai réservé ma soirée pour l’occasion…

Ce film est très différent par son propos, il mêle documentaire et fiction, à moins que ce ne soit un documentaire sur le montage d’une fiction? Le réalisateur réussi ce tour de force de faire de sa mère l’un des personnages du film… à son insu (même s’il n’a pas caché sa caméra), à ce sujet, je vous invite à écouter l’interview dans l’émission Cosmopolitaine, après avoir vu le film, je comprends mieux… Il y a un peu de tout dans ce film (relations des Coptes et des Musulmans, sans aucune polémique, relation des Cairotes et de la Haute-Egypte, relations à la mère, aux racines, etc.), mais surtout beaucoup d’humour! La salle était franchement détendue, Namir Abdel Messeeh a répondu à toutes les questions avec gentillesse… Vraiment, si le film passe encore dans une salle d’art et essai près de chez vous, allez-y, et vite, avant qu’il ne soit plus programmé…

Encore un mot, j’ai adoré la musique du film écrite et jouée par Vincent Segal, un artiste que j’avais découvert en 2010 avec Chamber Music, de Ballaké Sissoko (le malien avec sa kora à vingt et une cordes) et Vincent Segal (le français au violoncelle), dans ma 2010-2011 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, et dont j’essaye de suivre depuis la production très variée…

PS: comme le souligne en commentaire Philippe de Tout Poitiers, Vincent Segal sera à Poitiers ce samedi 22 septembre 2012, aux restaurant des Archives rue Édouard Grimault (je n’y serai pas, préparation de la journée des associations de Poitiers oblige)

Chamber Music de Ballaké Sissoko et Vincent Segal

Le parvis du théâtre auditorium de PoitiersJe poursuis ma saison au TAP. Il va y avoir un grand trou jusque début février, puis ça va se bousculer côté spectacles… je vais profiter de la trêve pour retourner au cinéma, que j’ai un peu trop délaissé ces derniers mois. Je suis donc allée voir Chamber Music de Ballaké Sissoko et Vincent Segal. Je les avais entendu l’année dernière (en octobre 2009) au Pont les artistes sur France Inter, je n’ai pas hésité une seconde pour leur sélection dans mon abonnement… et je ne suis pas la seule, la salle était comble! Et je suis ravie de ma soirée avec deux artistes qui avaient une pêche d’enfer, une grande complicité que l’on sentait passer du joueur de kora à celui de violoncelle, sur des musiques majoritairement d’influence africaine, écrits par le Malien Ballaké Sissoko, avec des sonorités que l’on n’imaginerait pas du violoncelle de Vincent Segal (qui a lui aussi écrit quelques morceaux d’influence française). Je regrette vraiment de ne pas avoir pu assister à 18h30, avant le spectacle, à leur leçon de musique… Alors, s’ils passent près de chez vous, foncez. Sinon, dans les bacs de votre disquaire (ou autre vendeur de produits culturels, ou en téléchargement légal), vous pouvez retrouver l’album du même titre, Chamber Music, qu’ils ont enregistré à Bamako au Mali, dans les studios fondés par Salif Keita. Vous pouvez aussi découvrir un extrait sur Dailymotion ou lors d’un enregistrement d’Arte à l’occasion festival des suds à Arles. FIP leur a aussi consacré récemment un article où vous trouverez d’autres liens…

PS: Vincent Segal a depuis réalisé la musique du film La Vierge, les coptes et moi, de Namir Abdel Messeeh.