Archives par étiquette : Angoulême

Quand la République porte le voile…

Le visage de la République du monument aux morts de Chabanais, (c) Région Nouvelle Aquitaine, Gilles Beauvarlet, 2008

Le visage de la République du monument aux morts de Chabanais, (c) Région Nouvelle Aquitaine, Gilles Beauvarlet, 2008

Le thème retenu pour les 33e journées du patrimoine (ce week-end, 17 et 18 septembre 2016) est « Patrimoine et citoyenneté ». L’occasion de revenir sur la petite phrase prononcée le 29 août 2016 à Colomiers par Manuel Valls:

« Sur la place des femmes nous ne pouvons transiger. Marianne, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre ! C’est ça la République ! C’est ça Marianne ! »

Couverture du livre les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes Je vous ai déjà montré ici de nombreux exemples d’allégories de la République, je vais partir de ce livre publié dans mon service par une de mes collègues : Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen, édité dans la collection des Parcours du patrimoine chez Geste édition, 2008. Nous avions pour la couverture la République du monument aux morts de Chabanais, en Charente, par Georges Delpérier. Elle porte, superposés, un bonnet phrygien, une couronne végétale et… un voile de deuil!

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 4, la République vaincue Le voile de deuil est un attribut fréquent des allégories de la République, et ce dès le lendemain de la guerre de 1870, comme par exemple sur le monument aux mobiles de la Charente, par Raoul Verlet à Angoulême. La France porte le deuil de l’Alsace-Lorraine, au lendemain de la Première Guerre mondiale elle porte le deuil des millions de morts…

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 4, la mère âgée, de loin et de près

Le port du voile était un signe extérieur pour signifier le deuil pour les femmes (et je ne parle pas des fichus et autres couvre-chefs quasi obligatoires pour entrer dans les églises), il n’y a donc aucune raison que la République, allégorie (image symbolique) ne porte pas elle aussi le voile! Pour illustrer ceci, je vous ai choisi la mère du soldat du monument aux morts de 1914-1918, à Angoulême, par Émile Peyronnet.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 5, la femme et la fillette, de loin et de près

Sur ce monument, la femme du soldat (mais pas la fillette, non pubère) porte aussi le voile…

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République … ainsi que la République monumentale!

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 6, détail de la République Parmi les exemples que je vous ai déjà présenté sur mon blog, je peux aussi ajouter la République du monument aux morts de 1914-1918 à Niort, par Pierre Marie Poisson, elle porte un bonnet phrygien, mais ici, on voit bien qu’il est composé d’un pliage de tissu… rien d’autre qu’un voile de forme particulière qui ici couvre largement les cheveux et le dos!

Le visage de la République du monument aux morts de Cherves-Richemont, (c) Région Nouvelle Aquitaine, Raphaël Jean, 2008

Le visage de la République du monument aux morts de Cherves-Richemont, (c) Région Nouvelle Aquitaine, Raphaël Jean, 2008

Parmi les allégories de la République plus expressives dans la douleur du deuil, j’ai choisi de vous montrer celle du monument aux morts de Cherves-Richemont, en Charente, lui aussi par Raoul Verlet

Allez, pour les nostalgiques de mes chroniques « patrimoine », je vous prépare pour demain un article sur les symboles de la République, et je vais essayer de mettre plus régulièrement des statues et autres monuments!

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonVendredi dernier (16 janvier 2015), les lecteurs de Poitou-Charentes ont élu Paola Pigani, 4e Voix des lecteurs en Poitou-Charentes pour ce livre… Il était aussi sorti premier de notre groupe.

Article du 14 juillet 2014

Je poursuis à mon rythme mes lectures pour la voix des lecteurs Poitou-Charentes, merci à Grégory qui a organisé ce groupe de lecteurs avec Florence, Jenny, Michèle (revoir Petites scènes capitales, de Sylvie Germain). Je lis toujours trois fois moins « qu’avant« , environ 250 pages par semaine contre plus de 1000 avant… J’ai aussi eu une expérience curieuse avec ce livre, voir en fin d’article! Ce livre, par sa date de parution, peut aussi entrer dans la rentrée littéraire 2013 organisé par Hérisson jusque fin juillet 2014 (après, nous passerons à la rentrée littéraire 2014!).

Le livre : N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, éditions Liana Lévi, 2013, 217 pages, ISBN 978-2-86746-688-5.

L’histoire: 1940. Une famille Manouche qui a l’habitude de se déplacer et travailler autour de Saint-Jean-d’Angély est assignée à résidence à Saint-Germain-de-Marencennes. Un jour, ils sont rassemblés avec d’autres familles à Aigrefeuille, d’autres à Jarnac et Villefagnan, pour être envoyés, à pied, avec roulottes et chevaux, dans des camps d’internement. Pour eux, ça sera le camp des Alliers à Sillac, quartier d’Angoulême situé près de la voie ferrée. Alba, jeune adolescente, s’y retrouve avec sa mère, aveugle et enceinte, et le reste de sa famille. Les hommes sont parfois autorisés à sortir pour travailler, mais les roulottes, les chevaux sont confisqués, on les oblige à se « sédentariser » et à vivre dans des barquements aux toits qui fuient et sans hygiène ni propreté. Une visiteuse, Mine, étudiante en médecine (et par ailleurs résistante) va réussir à faire sortir les enfants en promenade avec le curé, un gardien jouera aussi un rôle que je vous laisse découvrir…

Mon avis: sur le plan historique, je trouve très intéressant d’aborder ce sujet, qui commence à être bien connu pour Montreuil-Bellay (voir les références dans Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror) mais pas beaucoup ailleurs, à part dans un petit cercle de personnes concernées (historiens de la période, associations de tsiganes et leurs amis). Même si une stèle rend hommage près de la gare d’Angoulême aux déportés républicains Espagnols (premiers déportés depuis la France, certains avaient été internés au camp des Alliers, évoqué en trois lignes page 23) et si une plaque sur place à Sillac rappelle ces tristes mois (années, devrai-je dire), je pense que peu de Charentais connaissent cet épisode de la guerre (comme à Poitiers le Frontstalag et les camps d’internement, dont celui de la route de Limoges, entre autres pour les Manouches et Tsiganes), et je trouve que c’est une bonne opportunité de choisir le 14 juillet (oups, quelques lecteurs ont aperçu l’article la semaine dernière, erreur de manipulation) pour vous parler de ce livre. N’oublions pas que ces « voyageurs indésirables » ont été internés bien après la libération et même après l’armistice de 1945, qu’ils ont été « libérés » (lâchés dans la nature plutôt) sans indemnités, sans leur moyen de vivre (chevaux et roulottes), que ceux qui y sont morts (ici les trois femmes abattues par les Allemands dont il est question dans le livre, les morts de maladie et de manque de soin, des centaines ailleurs) n’ont pour la plupart pas été reconnus comme victimes civiles de la guerre, une infime partie de ceux qui ont été déportés dans les camps de concentration et d’extermination n’ont pas non plus été reconnus, faute de famille ou d’association pour faire les démarches dans les années qui ont suivi. Charlotte Delbo a raconté les difficultés des femmes du Convoi du 24 janvier a faire reconnaître leurs droits (statut de déporté, pensions, etc.), on imagine ce que ces démarches, même si elles étaient engagées, ont pu représenter pour des Manouches dont une partie étaient illettrés. Un très bon point donc pour l’histoire, romancée mais documentée, Paola Pigani a, d’après la présentation de l’éditeur, recueilli ses informations auprès de l’une des femmes internées dans le camp des Alliers.

Maintenant, la voix des lecteurs Poitou-Charentes est un prix littéraire. Si le livre est facile à lire (enfin, presque pour moi, voir plus bas), je n’y ai pas trouvé les émotions de lecture qui en ferait un coup de cœur dans la sélection. Il faut que je lise les trois derniers livres pour savoir si je le défendrai ou pas dans notre groupe de lecteurs coordonné par Grégory. Et aussi que j’essaye de découvrir d’autres textes de Paola Pigani, « poète et nouvelliste », dixit la quatrième de couverture. Son site La renouée aux oiseaux précise qu’elle a été présente au dernier festival Musiques métisses à Angoulême, dans la partie littératures métisses, en juin 2014. Vous pouvez aussi écouter un entretien chez Mollat, le célèbre libraire bordelais.

Beaucoup des lecteurs habituels de mon blog le savent (voir récemment l’article sur mes directives anticipées et mes interrogations sur la broderie), j’ai des problèmes suite à un méningiome qui a notamment comprimé mon nerf optique gauche. Je récupère bien depuis mon opération, mais j’ai toujours des problèmes de lecture, dus en partie au fait que toutes les fibres ne conduisent pas encore correctement l’information, à l’exophtalmie qui persiste même si elle a diminué (ossification en fond de l’orbite) et à la motricité de l’œil (en cours de récupération, il n’y a plus d’œdème et les commandes motrices ont récupéré). Même si j’ai récupéré l’acuité visuelle de l’œil gauche (passée de 1/10e à un « faux » 10/10e, avec des trous et des modifications des couleurs), tout cela conjugué ralentit considérablement ma vitesse de lecture, y compris quand je ne vois pas double. Les neurologues m’ont expliqué que c’est surtout parce que je suis « grosse lectrice », et que donc je ne lis plus, plus exactement je ne déchiffre plus. Chaque seconde, les yeux se déplacent plusieurs fois plusieurs lignes plus bas, repèrent des mots dans la « banque d’images » (les mots accumulés au fil des années) et le cerveau reconstitue les phrases sans déchiffrer les mots. Comme je ne vois pas toujours très bien, il arrive que je m’interroge, phrase incompréhensible, juste parce que mon cerveau a décidé que tel mot était un autre que celui vraiment écrit, souvent proche à une ou deux lettres près, et dans ce cas, il me faut « déchiffrer » la phrase pour trouver l’erreur d’interprétation et comprendre le sens. Cette fois, c’est une faute d’orthographe qui m’a fait relire trois fois une phrase avant que je ne comprenne la phrase et qu’il s’agissait d’une erreur d’homophonie (raisonne / résonne), que mon cerveau n’avait pas identifiée (page 25: « Le bruit des galoches et des souliers raisonne sur la route humide »). J’avais bien lu, mais la phrase était incompréhensible parce que le cerveau me forçait à lire et comprendre « raisonne », alors qu’en principe, ce genre de fautes, le cerveau (le vôtre, le mien jusqu’il y a quelques mois, celui de l’auteure et des relecteurs de l’éditeur) les corrige automatiquement et c’est pour cela qu’il reste des coquilles dans les livres. C’est bien la peine d’avoir relu des milliers de pages du Bulletin de la Société préhistorique française (avant publication) avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise! Je ne suis plus capable (pour l’instant) de repérer facilement ces fautes.

D’autres avis: ils ont aimé… ou pas, voir les blogs du festival AlphaLire, La soupe de l’espace, etc.

Pour aller plus loin: sur mon blog, voir:

– la stèle aux déportés républicains Espagnols à Angoulême (premiers déportés depuis la France, certains avaient été internés au camp des Alliers avant que celui-ci ne soit « spécialisé » dans les manouches et tsiganes) Poitiers, stèle du camp d'internement de la route de Limoges– le Frontstalag et les camps d’internement de Poitiers

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirrorles articles réunis sous le mot-clef tsigane, et notamment l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Sur l’internement des Tsiganes et surtout la phase d’assignation à résidence, revoir aussi Liberté de Tony Gatlif et Eric Kannay.

La gare de Limoges, allégorie de la porcelaine par Varenne– l’un des enfants a été très impressionné (page 100) par les allégories de la gare de Limoges: revoir l’extérieur et l’intérieur.

Dans les grottes de la vallée des Eaux-Claires à Puymoyen, où la famille se regroupe à la fin, a livré plusieurs restes d’homme (de femme?) de Neandertal.

Suivre mes (nos) lectures de la sélection de la Voix des lecteurs 2014 (liens au fur et  mesure des lectures), groupe organisé par Grégory :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, Paola Pigani, éditions Liana Levi

Mesure de nos jours de Charlotte Delbo

Couverture de Mesure de nos jours de Charlotte Delbo

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Après Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours, Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile, je continue ma lecture de Charlotte Delbo avec la suite de ce dernier titre également trouvé à la médiathèque de Poitiers qui avait organisé une exposition Autour de Charlotte Delbo.

Le livre : Auschwitz et après, III, Mesure de nos jours, de Charlotte Delbo, Editions de minuit, 1971 (réédition 2013), 186 pages, ISBN 9782707304034.

La quatrième de couverture:

Et toi, comment as-tu fait ? pourrait être le titre de ce troisième volume de Auschwitz et après. Comment as-tu fait en revenant ? Comment ont-ils fait, les rescapés des camps, pour se remettre à vivre, pour reprendre la vie dans ses plis ? C’est la question qu’on se pose, qu’on n’ose pas leur poser. Avec beaucoup d’autres questions. Car si l’on peut comprendre comment tant de déportés sont morts là-bas, on ne comprend pas, ni comment quelques-uns ont survécu, ni surtout comment ces survivants ont pu redevenir des vivants. Dans Mesure de nos jours, Charlotte Delbo essaie de répondre, pour elle-même et pour d’autres, hommes et femmes, à qui elle prête sa voix.

Mon avis: comme dans les précédents volumes, Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile, le texte de Charlotte Delbo est très agréable à  lire, avec une majorité en prose mais aussi quelques textes en vers. L’ensemble est écrit à la première personne, mais chaque chapitre rapporte le témoignage du retour des déportées, pour la plupart des co-détenues du Convoi du 24 janvier, comment elles se sont réinsérées ou pas dans la vie, la maladie, la faiblesse des indemnités, surtout pour celles qui n’ont pas été reconnues comme résistantes, celles et ceux qui ont été entourés au retour, mais aussi ceux dont le retour n’était pas attendu, avec des proches qui avaient parfois refait leur vie. Certaines reviennent sur leur arrestation, les interrogatoires, le séjour à Drancy ou à Romainville, beaucoup sur la difficulté à revenir dans la vie « ordinaire », la difficulté de « parler de là-bas ». Le retour à Auschwitz (Birkenau et Rajsko) ou à Ravensbrück, des années plus tard, permettra a certaines de trouver un sens à leur vie, si c’est possible, en s’engageant dans la transmission de la mémoire. Les bombardements qui les ont accompagnés lors des transferts de camps en camps, le trajet du retour, par la Suède en bus puis en avion ou en train, l’arrivée à Paris n’ont pas marqué la fin des souffrances. Il y a aussi quelques témoignages de déportés ne faisant pas partie de ce convoi, comme Jacques, soupçonné au retour d’avoir dénoncé son groupe et qui a vécu un vrai calvaire à Angoulême malgré sa réhabilitation tardive. La déportation fut terrible, mais le retour tant espéré (voire « fantasmé » pour réussir à tenir) rarement un long fleuve tranquille… Un témoignage à découvrir, lire, partager!

Pour aller plus loin:

Voir le site de l’Association « Les Amis de Charlotte Delbo »

Revoir mon article sur l’exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers, les mots-clefs ci-dessous et notamment ceux sur les camps de concentration, et plus largement sur la deuxième guerre mondiale… Revoir aussi L’empereur d’Atlantis, un opéra écrit dans un camp de concentration de Terezin, écrit par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, et de nombreux liens dans mon article sur Parce que j’étais peintre de Christophe Cognet, sur la peinture dans les camps de concentration.

Quelques pistes de lecture:

Aucun de nous ne reviendra, Le convoi du 24 janvier, La mémoire et les jours de Charlotte Delbo

– Maus, de Art Spiegelman, tome 1 : mon père saigne l’histoire, et tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé, témoignage en bande dessinée sur la déportation de ses parents

Le wagon d’Arnaud Rykner, histoire d’un convoi parti de Compiègne pour Dachau

La vie en sourdine de David Lodge, roman où il aborde un voyage à Auschwitz-Birkenau

Top BD des blogueurs, juin 2014

Couverture du tome 1 de Quartier Lointain de Jiro TaniguchiCouverture du tome 2 de Quartier Lointain de Jiro Taniguchi Le grand prix de la BD d’Angoulême 2014 a été attribué à Bill Watterson, le créateur de «Calvin et Hobbes». Problème, il ne participe à aucune manifestation publique depuis des années, et en principe, c’est le grand prix qui organise la grande exposition au musée de la Bande dessinée (revoir le musée de la BD d’Angoulême transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman). Du coup, les organisateurs viennent d’annoncer que le grand invité de l’exposition en janvier 2015 sera Jirô Taniguchi (revoir Quartier Lointain)… A suivre dans quelques mois, les deux auteurs figurent dans le classement.

Logo top BD des bloggueursLe classement du TOP BD des blogueurs proposé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible du mois de juin est arrivé… merci à lui pour ces savants calculs et cette organisation. Un mois calme après plusieurs classements bouleversés les mois précédents, voir ses commentaires dans son article! En gras, ceux (qui deviennent rares) que j’ai lus…

1- (=) Le journal de mon père, 18.67, Jiro Taniguchi, Casterman
2- (=) Persépolis, 18.64, Marjanne Satrapi, L’Association
3- (=) Le loup des mers, 18.55, Riff Reb, Soleil
4- (=) Asterios Polyp, 18.5, David Mazzuchelli, Casterman
5- (=) Idées Noires , 18.5, Franquin, Fluide Glacial
6- (=) NonNonBâ, 18.5, Shigeru Mizuki, Cornélius
7- (=) Maus, 18.49, Art Spiegelmann, Flammarion, j’ai parlé ici du tome 1 : mon père saigne l’histoire, et du tome 2, Et c’est là que mes ennuis ont commencé
8- (-) Un printemps à Tchernobyl, 18.45, Emmanuel Lepage, Futuropolis, voir mon avis
9- (=) Les derniers jours de Stefan Zweig, 18.44, L. Seksik, G. Sorel, Casterman, voir mon avis Les derniers jours de Stefan Zweig,
10- (=) Le pouvoir des Innocents Cycle 2- Car l’enfer est ici, 18.41, Tome 1, Tome 2,
11- (=) Tout seul, 18.38, Christophe Chabouté, Vents d’Ouest
12- (=) Le sommet des dieux 18.33, Yumemuka Bura, Jirô Taniguchi, Casterman, Tome 1,Tome 2,Tome 3, Tome 4, Tome 5.
13- (=) Universal War One, 18.33, Denis Bajram, Soleil, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6.
14- (=) Les vieux fourneaux tome 1, 18.3, Wilfrid Lupano, Paul Cauuet, Dargaud
15- (=) Daytripper, 18.27, Fabio Moon, Gabriel Ba, Urban Comics
16- (=) V pour Vendetta, 18.22, Alan Moore, David Lloyd, Delcourt
17- (=) Le Grand pouvoir du Chninkel, 18.19, Van Hamme, Rosinski, Casterman
18- (=) Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? , 18.13, Benoît Zidrou, Roger, Dargaud
19- (=) Abélard, 18.04, Régis Hautière, Renaud Dillies, Dargaud, Tome 1, Tome 2.
20- (=) Universal War Two tome 1, 18, Denis Bajram, Casterman
21- (=) Il était une fois en France, 17.98, Fabien Nury, Sylvain Vallée, Glénat, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5,Tome 6.
22- (=) Herakles, 17.88, Tome 1, Tome 2, Edouard Cour, Akiléos
23- (=) Habibi, 17.95, Craig Thompson, Casterman
24- (+) Les derniers jours d’un immortel, 17.92, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Futuropolis
25- (=) Gaza 1956, 17.92, Joe Sacco, Futuropolis, voir mon avis : Gaza 1956
26- (=) Trois Ombres, 17.9, Cyril Pedrosa, Delcourt
27- (=) Les ombres, 17.88, Zabus, Hippolyte, Phébus
28- (=) Rouge Tagada, 17.86, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini, Gulf Stream Editeur
29- (=) Scalped 17.86, Jason Aaron, R.M. Guerra, Urban Comics, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5, Tome 6, Tome 7, Manabé Shima, 17.83, Florent Chavouet, Editions Philippe Picquier
31- (=) Anjin-san, 17.75, Georges Akiyama, Le Lézard Noir
32- (=) Joker , 17.75, Brian Azzarello, Lee Bermejo, Urban Comics
33- (=) Mon arbre, 17.75, Séverine Gauthier, Thomas labourot, Delcourt
34- (=) L’histoire des trois Adolf, 17.75, Osamu Tezuka, Tonkam
35- (=) Blankets, 17.73, Craig Thompson, Casterman
36- (=) Le pouvoir des innocents Cycle 3- Les enfants de Jessica tome 1, 17.73, L. Brunschwig, L. Hirn, Futuropolis
37- (=) Calvin et Hobbes, 17.7, Bill Watterson, Hors Collection, Tome 1, Tome 2, Tome 15, tome 17,
38- (=) Les seigneurs de Bagdad, 17.7, Brian K. Vaughan, Niko Henrichon, Urban Comics
39- (=) Urban, 17.69, Luc Brunschwig, Roberto Ricci, Futuropolis, Tome 1, Tome 2,
40- (=) Washita 17.69, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4, Tome 5.
41- (=) Les ignorants, 17.67, Etienne Davodeau, Futuropolis, je l’ai aussi beaucoup aimé
42- (=) Holmes, 17.67, Luc Brunschwig, Cecil, Futuropolis, Tome 1, Tome 2, Tome 3.
43- (=) La petite famille , 17.67, Loïc Dauvillier, Marc Lizano, Editions de la Gouttière
44- (=) Lorenzaccio, 17.67, Régis Peynet, 12 Bis
45- (=) Tokyo Home, 17.67, Thierry Gloris, Cyrielle, Kana
46- (=) Les Carnets de Cerise, Joris Chamblain, Aurélie Neyret, Soleil, Tome 1, Tome 2,
47- (=) L’Orchestre des doigts, 17.65, Osamu Yamamoto, Editions Milan, Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4.
48- (+) Une métamorphose iranienne, 17.6, Maya Neyestani, Ca et Là
49- (=) Voyage aux îles de la Désolation , 17.58, Emmanuel Lepage, Futuropolis
50- (=) Elmer, 17.58, Gerry Alanguilan, Ca et là

Des financiers à la pistache

Pâte de pistache

Samedi, en passant au marché (désert à cause de la pluie et de la désertion du centre ville pour cause du championnat de France de cyclisme), je prends le temps de m’attarder chez Amandine, et là, je craque, je rachète de la pâte de pistache! Je me dis que ça serait une bonne idée de refaire des financiers. Vent, pluie, que faire d’autre qu’un bon thé avec de petites douceurs maison?

Article du 25 septembre 2012

En allant l’autre jour acheter des céréales chez Amandine sous les halles à Poitiers (mélange maison, non salé contrairement aux céréales industrielles, regardez sur les boîtes, vous verrez, elles ont quasiment toutes du sel), j’ai aperçu le gros pot de pâte de pistache en vrac (vendue au détail en petits pots, la quantité que vous souhaitez)… Je me suis rappelée de deux recettes vues récemment, des petits-beurre à la pistache chez Emmanuelle / le Marquoir d’Élise (sur son blog de cuisine, voir le lien direct sur Effondrille et abat-faim) et des financiers à la pistache chez Moqueplet. J’ai commencé par ces derniers, en respectant la recette (si, ça m’arrive), enfin, sauf le temps de cuisson, au bout de 8 minutes, ils n’étaient pas assez cuits, j’ai finalement mis 12 minutes… Excellents!!!

Financiers à la pistache J’ai deux sortes de moules à financiers, des plus plats (utilisés, je vous montrerai bientôt, pour les barres de céréales) et des plus profonds, utilisés ici… avec en plus des moules ronds, il me restait de la pâte à financier… Ah, il me reste encore de la pâte à la pistache, de quoi faire les petits beurre!

Une vie chinoise, 3, le temps de l’argent, de Ôtié et Li Kunwu

pioche-en-bib.jpgUne vie chinoise, tome 3, le temps de l'argent, de Ôtié et Li KunwuJ’ai emprunté à la médiathèque les trois tomes de Une vie chinoise. Après le temps du père, et le temps du parti voici le temps de l’argent pour clore cette plongée dans la grande mutation de la Chine ces cinquante dernières années, par le prisme d’une histoire personnelle et autobiographique de Li Kunwu dans le Yunnan.

Le livre : Une vie chinoise, tome 3, le temps de l’argent, de Philippe Ôtié (scénario) et Li Kunwu (dessin), collection Made in, éditions Kana, 2011, 271 pages, ISBN 9782505008828.

L’histoire : dans le Yunnan, à partir de 1982 et surtout dans les années 1990 et 2000. La Chine est en pleine évolution vers la société de consommation, de nombreux commerces privés voient le jour, des familles éclatent, la corruption semble généralisée. A Kunming, la capitale du Yunnan, des gratte-ciel vient le jour au détriment des vieux quartiers dont les maisons à cour carrée sont peu à peu détruites. Xiao Li, qui vient d’épouser FengFeng, une jeune doctoresse, fille d’un ami de son père, est journaliste-dessinateur au journal officiel de la province, le Yunnan Ribao (et bientôt aussi pour des campagnes publicitaires). En parallèle, quelques flashs vers sa vie actuelle, des entretiens avec son éditeur, l’interrogation sur comment parler du 6-4 (nom donné aux événements de la place Tien an Men en juin 1989) alors qu’il n’y a pas assisté.

Mon avis : comme les précédents, cet album est en noir et blanc, à la plume et au pinceau. Le mode narratif est un peu différent, avec des planches sur la réalisation de l’album en cours et des interrogations de l’auteur. Une trilogie à découvrir absolument pour sa découverte assez différente de la Chine par rapport à ce que rapportent les médias occidentaux ou les dissidents chinois… et particulièrement ce troisième tome, où les messages publicitaires remplacent sur les murs les messages de la propagande officielle… A la fin de l’album, il découvre Paris… et Angoulême, au festival international de la bande dessinée (revoir mes articles autour de la bande dessinée à Angoulême : le musée, transformé en 2012 en musée privé par Art Spiegelman, le festival 2011, le buste d’Hergé, les murs peints : Margerin et Morris, façade d’une mutuelle par Sineux).

Logo top BD des bloggueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le fronton de la caisse d’épargne d’Angoulême par Emile Peyronnet

La caisse d'épargne d'AngoulêmeCela fait longtemps que je ne vous ai pas montré de sculpture d’Émile Peyronnet. Cette fois-ci, je vous montre la sculpture qui trône au bout de la rue Marengo à Angoulême, sur le fronton de la caisse d’épargne. A droite, vous apercevez le buste d’Hergé par Tchang Tchong-jen.

Le voici de plus près sur une carte postale ancienne. Bon, ou bien j’ai perdu la main, ou bien il n’y a pas d’informations sur cet élément. J’en ai trouvé des photographies, mais guère plus. La base de données sur l’architecture d’Angoulême donne comme datation… 19e siècle! Plus que vague et probablement faux, Émile Peyronnet est né en 1872 à Rougnac (et décédé à Angoulême en 1956), il a réalisé la plus grande partie de son œuvre, si ce n’est l’ensemble, au 20e siècle. Pour les monuments dont je vous ai déjà parlé: 1909 pour la fillette du monument à André Lemoyne et 1912 pour le monument à Joseph Lair, à Saint-Jean-d’Angély, salon des artistes français de 1924 pour le monument aux morts de 1914-1918 d’Angoulême et 1928 pour le buste de Raoul Verlet à Angoulême toujours. Pour ceux que je ne vous ai pas montrés mais pour lesquels j’ai de la documentation ou des photographies (oui, il y a encore des articles possibles!), salon de  1907 pour le monument à Louis Audiat à Saintes, 1910 pour le monument aux mobiles de Jarnac (modèle en plâtre à Angoulême), salon de 1911 pour celui de Castelnaudary (très proche de celui de Jarnac), dans les années 1920 pour les monuments aux morts de 1914-1918 (1921 pour Ségonzac, 1922 pour Ruelle-sur-Touvre, à vérifier pour Villebois-Lavalette, Jarnac les deux monuments de 1914-1918, dans le bourg et dans le cimetière, le monument aux instituteurs de la Charente morts pour la France à Angoulême, etc.), 1930 pour le monument à Édouard Martell à Jarnac, il faut que je vérifie la date du monument à Jean Fougerat et à la viticulture charentaise (sculptures par R. Lamour de Dieu et Émile Peyronnet) à Graves-Saint-Amant (après 1932, date de la mort de Jean Fougerat) en Charente, etc. Avant 1900, je n’ai trouvé que des œuvres présentées aux salons des artistes français : portrait de Mlle X (n° 3275) en 1893, portrait de M. D (n° 3415) en 1894, portrait de Mme JM (n° 3753) et Repentir (n° 3754) en 1896, portrait de Mme Del-Badianelli (n° 3290) et deux masques (n° 3291) en 1897, étude de paysan en 1898 sous le n° 3754 (modèle au musée d’Angoulême), trois médaillons (n° 3823) et étude de fillette (n° 3824) en 1899. Il n’est pas présent au salon de 1900. Si quelqu’un connaît la date ou d’autres précisions sur ce bâtiment ou sur la sculpture (pas forcément présentée au Salon), j’ajouterai volontiers des précisions.

La sculpture représente une allégorie féminine, vêtue à l’Antique et pieds nus et tenant un registre ou un paquet de feuilles en appui sur sa cuisse droite et un rameau dans sa main gauche. A ses pieds sont figurés des symboles d’abondance, gerbe de blé et corbeille de fruits.

Photographies de novembre 2010.

La sculpture du théâtre d’Angoulême

Façade du théâtre d'Angoulême, vue généraleDirection Angoulême en ce jeudi, avec des photographies de novembre 2010, mais je ne pense pas que la sculpture du théâtre ait été nettoyée depuis, n’est-ce pas, Emmanuelle / le Marquoir d’Élise ? Le théâtre d’Angoulême a été construit de 1866 et 1870 sur les plans de l’architecte parisien Antoine Soudée (Dreux, 1839 – Joinville, 1909). A l’intérieur, le décor peint est l’œuvre de [Charles] Antoine Cambon (Paris, 1802 – Paris, 1875). Mais aujourd’hui, c’est de la sculpture dont je vais vous parler…

Façade du théâtre d'Angoulême, fronton avec le Drame et la ComédieQuatre allégories ont pris place sur la façade, œuvres de Jules Blanchard (Puiseaux, 1832 – Paris, 1916), un artiste dont je vous reparlerai pour l’allégorie de la science sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. Sur les rampants du fronton, en appui sur les armoiries de la ville d’Angoulême, ont pris place à gauche le Drame et à droite, la Comédie. Sur l’entablement du fronton est inscrite la devise de la comédie classique « castigat ridendo mores » (La comédie châtie les mœurs en riant), généralement attribuée au poète du 17e siècle Jean de Santeul.

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie du drameVoici de plus près le Drame…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie de la comédie… et la Comédie. Si un jour ils sont nettoyés, je referai des photographies de détail…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégories de la musique et de la danseEn-dessous, dominant la colonnade, deux autres allégories sous forme d’angelots, la musique à gauche et la danse à droite.

Juste à côté du théâtre, vous pouvez voir : l’hôtel de ville d’Angoulême, avec dans la cour les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie et devant, le monument à Marguerite de Valois, à l’autre bout de l’allée, le monument à Sadi Carnot.

Photographies de novembre 2010.

Pierre Albert-Birot au musée d’Angoulême

affiche de l'exposition Pierre Albert-Birot au musée d'AngoulêmeAu mois d’août, je suis allée voir avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise l’exposition Pierre Albert-Birot (1872-1967), l’artiste au pied de la lettre au musée des Beaux-Arts d’Angoulême (jusqu’au 6 janvier 2014, entrée gratuite, les supports sur papier vont changer à mi-course, pour des raisons de conservation, ceux qui ont déjà vu l’exposition peuvent donc y retourner!). Né à Angoulême, Pierre Albert-Birot (que j’ai découvert à l’occasion) a eu une œuvre foisonnante, sculpture (il fait la connaissance à 16 ans de Georges Achard qui le fait venir à Paris, où il découvre Alexandre Falguière), peinture, littérature -prose, théâtre et poésie (je vais essayer de le lire prochainement, notamment Grabinoulor), illustrations, etc. L’exposition s’appuie sur un don de la famille, l’achat du fond d’atelier par le musée d’Angoulême et de nombreux prêts, notamment du centre Georges-Pompidou. Bien que contemporain des surréalistes, il ne se mêle pas au groupe sauf avec Guillaume Apollinaire, dont il a illustré Les Mamelles de Tirésias. Il dirige pendant la première guerre mondiale, de 1916-1919, la revue avant-gardiste Sic (Sons Idées Couleurs, Formes), qui rassemble 54 numéros. Une belle découverte!

Dommage qu’il n’y ait pas (encore?) de catalogue pour accompagner l’exposition / la collection du musée d’Angoulême et celle du centre Georges-Pompidou. J’aurais bien aimé découvrir aussi sa sculpture… technique qu’il semble avoir abandonnée après la première guerre mondiale pour se consacrer à la peinture et à l’écriture.

Les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie à Angoulême

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, bustes de Raoul Verlet et Paul AbadieDans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême se trouvent deux bustes en pierre, copies réalisées par surmoulages des plâtres originaux, les bronzes ayant été fondus pendant la deuxième guerre mondiale. A gauche se trouve le sculpteur et à droite l’architecte Paul Abadie, tous deux membres de l’Institut. Les deux bustes sont très classiques, s’arrêtant aux épaules.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul VerletJe vous ai déjà montré plusieurs œuvres de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923): vous pouvez revoir à Limoges, le monument à Adrien Dubouché, et à Angoulême, le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente et le monument à Sadi Carnot. L’original en plâtre est conservé au musée d’Angoulême. Il est représenté en costume/cravate, moustachu et à moitié chauve…

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul Verlet,, signature de Peyronnet Le buste porte la signature « E. Peyronnet », pour Émile Peyronnet (Rougnac, 1872 – Angoulême, 1956), dont je vous ai montré le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême et le monument à Joseph Lair à Saint-Jean-d’Angély. La ville d’Angoulême lui consacre une page ici. Le buste a été payé en octobre 1928.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,Paul Abadie fils (Paris, 1812 – Chatou, 1884) a été un architecte qui s’est assez violemment affronté à Prosper Mérimée pour la restauration notamment des cathédrales de Périgueux, d’Angoulême et de Bordeaux avant d’être l’architecte du Sacré-cœur à Paris, dont les travaux, commencés en 1875, se sont achevés en 1914, trente ans après sa mort. Il est aussi l’auteur du nouvel hôtel de ville (aujourd’hui bien sale!) d’Angoulême, en savoir plus ici. Il est représenté en costume/nœud papillon, avec des favoris fournis et de grosses poches sous les yeux… Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas. Un autre moulage du buste en plâtre de Paul Abadie se trouve aussi au musée d’Angoulême. L’original, aujourd’hui dans une collection particulière, porte la mention « à mon ami Abadie ».

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie, signature THOMASLe buste de Paul Abadie est signé « J. Thomas » alors que l’original porte « G.J. Thomas 1879 », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous reparlerai bientôt pour une œuvre autrement plus monumentale, la tombe du baron Isidore Taylor au cimetière du Père Lachaise. Il a réalisé le buste en 1880, du vivant d’Abadie, et présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6700.

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Photographies de novembre 2010.