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Les premiers déportés étaient Espagnols… hommage à Angoulême

Angoulême, stèle aux déportés républicains espagnolsLa ville d’Angoulême a érigé plusieurs monuments, stèles et plaques commémoratives en lien avec la seconde guerre mondiale, dont une stèle commémorative aux Tsiganes, un monument commémoratif des bombardements des 15 Juin et 14 Août 1944 et le monument aux déportés situé près de la gare. A côté de celui-ci se trouve une stèle inaugurée en janvier 2008 qui rappelle, en français et en espagnol (castillan?) cet épisode :

Le 20 août 1940 / le premier train de la déportation / de la seconde guerre mondiale / est parti de cette gare d’Angoulême / vers le camp d’extermination / de Mauthausen / avec 927 républicains espagnols. / La plupart seront exterminés, / véritable crime contre l’humanité / N’oublions pas

El 20 de agosto de 1940, / salío de esta estació de Angulema hacia / el campo de exterminio de mauthausen, / el primer tren de deportados / de la segundo guerra mundial. / en é iban 927 republicanos españoles. / La mayoría során exterminados / en un verdadero crimen contra la humanidad / No les olvidemos.

Ces Républicains, qui avaient afflué avec la « retirada » en janvier/février 1939, étaient auparavant enfermés dans différents lieux et dans des camps dans la région d’Angoulême, dont La Combe aux Loups à Ruelle-sur-Touvre. Les Allemands, qui occupaient Angoulême depuis le 24 juin 1940, décident le 13 juillet de regrouper ces « rouges espagnols » dans un camp à proximité de la voie ferrée, au sud-ouest de la ville, ainsi naît le camp des Alliers ou de Saliers à Sillac, où seront ensuite internés les Tsiganes. Les autorités françaises auraient voulu expédier les Espagnols en zone libre, mais le 20 août 1940, les Allemands prennent le contrôle du camp et embarquent tout le monde dans des wagons de marchandise. Sur les 927 déportés de ce convoi, 490 hommes et enfants de plus de 13 ans ont été internés et contraints aux travaux forcés, seuls 73 en sont revenus. Les 437 femmes et jeunes enfants ont été renvoyés en Espagne et livrés au régime franquiste.

Le camp de Mauthausen a été construit dès 1938 comme camp de travaux forcés autour d’une grande carrière de granite. Il reçoit d’abord des prisonniers de droit commun allemands puis des militants antifascistes autrichiens et tchèques. A partir du 6 août 1940, ce sont des civils militants républicains espagnols qui viennent grossir les rangs de ce camp. Le convoi d’Angoulême est le premier à partir de France.

Photographies de novembre 2010

Pour en savoir plus sur ce convoi : voir le dossier paru dans le n° 62 (septembre 2009) de Mémoire Vivante, bulletin de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, Le train d’Angoulême, premier convoi de déportés parti de France.

Pour en savoir plus sur le camp de Mauthausen, voir le mémorial (version complète en allemand, assez complète en anglais, résumés dans les autres langues) et le site officiel de l’amicale de Mauthausen (en français).

Sur la ré-utilisation du camp pour l’internement des tsiganes, voir l’histoire romancée par Paola Pigani, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République Place Beaulieu à Angoulême, au bout du plateau dominant la Charente, non loin du lycée Guez-de-Balzac, se dresse l’imposant monument aux morts de 1914-1918. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente, situé près de l’hôtel de ville.

En 1923, la ville d’Angoulême avait lancé un concours et retenu la maquette du sculpteur René Pajot, sculpteur dont je vous ai montré le buste d’Émile Roux à Confolens. Le deuxième prix avait été attribué au sculpteur Charles André Valère Juin et le troisième à Émile Peyronnet.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 2, signatures Baleix et Peyronnet C’est finalement le projet arrivé en quatrième et dernière position, proposé par l’architecte Breil, qui est mis en œuvre non pas par lui, mais par l’architecte Roger Baleix et le sculpteur Émile Peyronnet, avec une nouvelle maquette présentée en 1924 au salon de la société des artistes français sous le numéro 3813. Le monument a été inauguré le 11 novembre 1926, en dépit de la polémique sur le coût du monument et le dépassement des devis initiaux. Leurs signatures (« R. Baleix architecte / E. Peyronnet sculpteur ») se trouvent au dos du monument. D’Émile Peyronnet, je vous ai aussi montré à Angoulême le buste de Raoul Verlet, et à Saint-Jean-d’Angély le monument à Joseph Lair et la fillette du monument à André Lemoyne.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 3, les femmes de chaque côté de la porte

Ce dernier se compose d’une sorte de chambre funéraire installée sur un podium de quelques marches, surmontée d’une sorte de pyramide tronquée très massive sur laquelle est sculptée en bas-relief une république aux bras levés brandissant deux couronnes végétales (voir la vue rapprochée à droite de la première photographie). De part et d’autre de la chambre funéraire se tiennent la mère du soldat défunt (à gauche), sa femme et sa fille (à droite). Le modèle des femmes voilées est à rapprocher du modèle qu’il avait présenté au salon de 1911 pour le monument aux soldats morts pour la patrie de Castelnaudary.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 4, la mère âgée, de loin et de près

La mère du soldat est représentée sous les traits d’une femme âgée, debout, vêtue d’une longue cape avec une capuche qui lui couvre la tête. De sa main gauche toute ridée, aux veines apparentes, elle maintient sa cape fermée alors que sa main droite apparaît juste un peu, tenant vers le bas un bouquet de fleurs.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 5, la femme et la fillette, de loin et de près

De l’autre côté se tient la femme du soldat, triste, la tête couverte d’un long voile de deuil, soutenant leur fillette en lui posant une main sur la tête et en lui tenant la main droite. La fillette est vêtue, comme celle du monument de Parthenay, d’une robe à manches courtes et elle tient de la main gauche un bouquet de fleurs qu’elle laisse pendre vers le bas, comme sa grand’mère.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 6, vues de côté et de dos

De dos et de côté, on voit bien l’aspect massif du monument…

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995)., voir notamment pages 11-12, 66, 80, 84.

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Voir aussi le livre de Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, page 48.

Le monument à Sadi Carnot par Raoul Verlet à Angoulême

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 1, vu de loin Cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés à Angoulême… Aujourd’hui, il faut se déplacer, à vos risques et périls (un périmètre de sécurité est en place depuis quelques mois, le monument s’affaisse vers le rempart) au bout des allées de New-York, après l’hôtel de ville et le théâtre…

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 2, vue rapprochée Le voici d’un peu plus près, au sommet de la colonne, un buste du président Sadi-Carnot (« A Carnot La Charente », dit l’inscription sous le buste), avec une allégorie féminine à ses côtés et une autre au pied du monument…

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 3, signatures de Verlet sculpteur et Deglane architecte … qui porte la signature du sculpteur Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923) (« R. Verlet sc. ») et de l’architecte « H. Deglane Arch. ». Raoul Verlet, je vous en ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente, juste à côté de l’hôtel de ville d’Angoulême, je vous en reparlerai pour d’autres monuments dans les prochains mois, voir le monument à Adrien Dubouché à Limoges et les monuments à Villebois-Mareuil à Nantes et Grez-en-Bouère. Vous pouvez déjà aller voir la fontaine place Amédée-Larrieu à Bordeaux chez Virjaja. Raoul Verlet prolongera quelques années plus tard sa collaboration avec Henri [Adolphe Auguste] Deglane au Grand Palais à Paris…

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 4, signature de Mien entrepreneur Sur l’autre extrémité du socle se trouve la signature de l’entrepreneur (« A. Mien entr »).

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 5, dédicace Au dos, une plaque explique les circonstances de la construction (en majuscules, mais je vous mets le texte en minuscules, plus facile à lire):

 » Erigé par souscription départementale / à la mémoire de / Marie François Marie Sadi Carnot / président de la république française mort à Lyon le 24 juin 1894 / ce monument a été inauguré le 2 mai 1897 / sous l’administration de Mr Léopold Viguié, préfet de la Charente / de M. Jean Dezole maire d’Angoulême / le même jour au nom du comité d’initiative et des souscripteurs / M. Rambaud de Larocour président du conseil général en a fait remise / à la ville d’Angoulême ».

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 6, buste de Carnot Au sommet donc, le buste du président dont l’assassinat avait frappé toute la France (en créant des rues Carnot, comme à Poitiers, je vous montrerai aussi un de ces jours le monument érigé à Lyon…).

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 7, deux vues de l'allégorie du haut A sa gauche (à droite quand on regarde le monument), une femme ailée, allégorie de la Renommée, qui flotte en l’air, pieds nus, et dépose devant lui une palme et une branche d’olivier. Une autre renommée de Raoul Verlet (réalisée en 1900) est visible à Angoulême, sur le monument aux morts de 1870 commandé par le Souvenir Français au cimetière de Bardines, il faudra que j’aille le photographier la prochaine fois que j’irai à Angoulême, en attendant, vous pouvez le découvrir dans le livre Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, par Charlotte Pon-Willemsen, dont je vous ai parlé ici, et dans ce dossier en ligne.

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 8, vues de l'allégorie du bas Au pied du monument, une autre allégorie, cette fois la France en deuil, également pieds nus et vêtue à l’Antique (deux caractéristiques assez fréquentes des allégories), qui se tient la tête voilée, soutenant un drapeau. Elle vous rappelle peut-être un peu la France en deuil également sur le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente (toujours Raoul Verlet… mais réalisé une dizaine d’années plus tôt).

Ces photographies datent de l’automne 2010.

Pour aller plus loin, lire le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Un mur peint en trompe-l’oeil à Angoulême

Angoulême, le mur peint au 45 rue Hergé, par Sineux Il y a quelques jours, Chris / C en Roussillon proposait de montrer des murs peints en trompe-l’œil… Je pensais avoir quelque part une photographie du mur de la maison de la presse de Civray ou celui de Chaunay (Dalinele vous en a montré un petit morceau ici et en entier là), réalisés tous les deux par Armand et Janie Langlois (ils ont aussi réalisé un autre mur à Clussais-la-Pommeraie, voir cet article du journal de Civray), mais impossible de les retrouver. Je suis donc repartie sur mon stock de photographies des murs peints par des (ou d’après des) auteurs de bande dessinée à Angoulême, parmi lesquels je vous ai déjà montré ceux de Margerin et Morris.

D’autres murs ont été peints dans la ville, sans rapport direct à la bande dessinée, mais plus en lien avec le thème des trompe-l’œil proposé par Chris / C en Roussillon. Nous sommes ici au premier étage d’une mutuelle, au 45 rue Hergé à Angoulême. Je n’ai pas trouvé les photographies de détail, mais les ateliers Sineux ont complété le pignon et la façade de cette maison avec de nouvelles fenêtres, une plante qui grimpe sur la gouttière et qui s’étale jusque sous le toit, un chat qui marche sur la corniche… Ces ateliers ont réalisé d’autres murs à Angoulême, aux alentours (boucherie du gond-Pontouvre) et un peu partout en France…

Le musée privé d’Art Spiegelman à Angoulême

Angoulême, la cité de la BD, le batiment des chais Cette année, je ne suis pas allée au festival international de la bande dessinée d’Angoulême (revoir ici l’édition le festival 2011), et j’ai donc raté l’exposition autour de Maus d’Art Spiegelman dans le bâtiment Castro (revoir Maus, un survivant raconte : tome 1 : mon père saigne l’histoire ; tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé). Mais le musée privé d’Art Spiegelman reste dans le bâtiment de la cité de la BD jusqu’au 6 mai 2012 et je l’ai visitée avec Emmanuelle / le Marquoir d’Élise (qui pour l’occasion m’a offert ces beaux cadeaux)… Ah, la photo est une ancienne photo, cette fois-ci, il y avait un grand soleil!

L’exposition : c’est tout le parcours de la cité qui a été revu par Art Spiegelman. Il y retrace ce qu’est pour lui l’histoire de la bande dessinée, avec les précurseurs (au premier rang desquels il place Töpffer) et jusqu’à nos jours, le tout ponctué de nombreuses courtes vidéos de commentaires (interviews réalisées par un jour de pluie à New-York, et avec toujours une cigarette allumée à la main). Exit Bécassine, qui a d’habitude droit à une grande place dans les vitrines, bonjour la diversité renouvelée… Un parcours riche de plus d’une centaine d’auteurs (voir la liste ici). Ne pas rater non plus la salle annexe avec la revue Raw, qu’il a créée avec sa femme, Françoise Mouly.

Hergé à Angoulême

Angoulême, la tête d'Hergé, 1, vue générale La tête d’Hergé a été inaugurée rue Marengo à Angoulême en janvier 2003, à l’occasion du festival international de la bande dessinée, en présence du roi des Belges… sur un coin de place rebaptisé place Hergé. En fait, cette statue se trouvait à Angoulême depuis 1989, elle était jusqu’alors près du Centre international de la Bande Dessinée et de l’Image… dans ce qui s’appelle maintenant le bâtiment Castro, par opposition au nouveau centre devenu musée ouvert depuis sur l’autre rive de la Charente.

Angoulême, la tête d'Hergé, 2, la signature T.J. Tchang, 1987 Elle est signée de Tchang Tchong-jen (« T.J. Tchang 1987 »), l’ami chinois d’Hergé qui lui avait inspiré le personnage du Lotus bleu.

Angoulême, la tête d'Hergé, 3, la marque du dépôt Il s’agit d’un dépôt de l’État… c’est même inscrit sur le socle, pas question que cette propriété soit oubliée avec le temps…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces!

Marguerite de Valois par Badiou de la Tronchère à Angoulême

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 1, vue de loin Près de l’hôtel de ville d’Angoulême, qui sert de fond à cette photographie (qui date de l’hiver dernier) se tient la statue de Marguerite de Valois… Juste après l’angle au fond à gauche se trouve le monument aux mobiles de la Charente dont je vous ai déjà parlé.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 2, vue de près, de face La voici de plus près… Inutile de vous dire qu’ici, on l’appelle plutôt Marguerite d’Angoulême, elle est née ici le 11 avril 1492 (et morte le 21 décembre 1549 à Odos-en-Bigorre), on l’appelle aussi Marguerite d’Alençon (elle avait épousé en premières noces le duc d’Alençon Charles IV) ou encore Marguerite de Navarre (veuve, elle épouse en secondes noces en 1527 Henri II d’Albret, roi de Navarre)… C’est la sœur aînée du roi François Ier, elle est la mère de Jeanne d’Albret qui sera reine de Navarre et mère du futur Henri IV. Marguerite d’Angoulême est surtout très importante dans son rôle de protectrice des arts et des artistes et surtout des écrivains, femme de lettres elle-même (connue surtout pour L’Heptaméron, mais elle a écrit de nombreux poèmes), et dans la propagation des idées de la Réforme protestante. En 1525, elle participe aux négociations avec Charles Quint pour la libération de son frère François Ier après la défaite de Pavie.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 3, la signature et1871 La statue en marbre est l’œuvre de « Badiou de la Tronchère 1871 », c’est ce que dit la signature sur le socle.Il s’agit de [Jacques Joseph ] Emile Badiou de la Tronchère, né en 1826, au Monastier en Haute-Loire, mort en 1888 au Puy-en-Velay. Je vous en reparlerai pour la statue de Valentin Hauy, fondateur de l’institution des jeunes aveugles.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 4, deux vues de trois quarts Marguerite de Valois est représentée debout. Vêtue d’une très longue robe à longues et larges manches en partie repliées sur elle-mêmes, elle porte sous sa main gauche un livre, porte sa couronne de reine de Navarre et un joli collier.

Le monument aux mobiles par Raoul Verlet à Angoulême

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 1, vue générale

Le monument aux morts de 1870, dit monuments aux mobiles de la Charente, se trouve à Angoulême juste à côté de l’hôtel de ville, square Marguerite-de-Valois. Il a été inauguré le 27 novembre 1887 à peu près à cet emplacement, mais a été déplacé de 1930 à 1958 près de l’église Saint-Martial. Il est dédié « Aux enfants de la Charente morts pour la Patrie, 1870-1871 », inscrit en haut de l’obélisque, au-dessus des noms des 661 victimes charentaises du conflit de 1870-1871. Vandalisé plusieurs fois, le monument a fait l’objet d’une restauration dans les années 2000, l’épée cassée a été reconstituée.

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 2, la signature de Raoul Verlet Il est l’œuvre de Raoul Verlet (la signature « R. Verlet » est à peine lisible sur le socle), à qui l’on doit aussi à Angoulême le monument à Sadi Carnot et une partie de la sculpture du monument du souvenir français au cimetière de Bardines, ou encore le monument à Adrien Dubouché à Limoges et les monuments à Villebois-Mareuil à Nantes et Grez-en-Bouère. La maquette du projet refusé de Raymond Guimberteau est conservée au musée des Beaux-Arts d’Angoulême.

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 3, la plaque du régiment Sur la base du socle, un plaque de bronze avec cette inscription :  » Le régiment des mobiles de la Charente représentés par les / survivants de son ancien état-major a perpétué le souvenir des journées / de Chambon, Ste Marie, St Julien, Mont Chevis, Béthancourt / par des pierres tombales confiées aux braves habitants de ces localités / 1870 1890″.

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 5, l'épée Au pied de l’obélisque est assise une femme portant un voile de veuve. Les seins dénudés (on voit mieux sur la dernière photographie) mais portant une cuirasse, elle peut être identifiée à une allégorie de la République vaincue (voir Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes, par Charlotte Pon-Willemsen, dont je vous ai parlé ici).

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 6, l'épée et les végétaux au sol Elle enfonce à deux mains une grande épée dans le sol, près du bouclier encadré de branches de chêne (signe de force et de vigueur, la revanche est en vue…).

Le monument aux mobiles de la Charente à Angoulême, 4, la République vaincue Sous le pommeau de l’épée est sculptée une croix de Lorraine, en souvenir de l’Alsace-Moselle perdues en 1871.

Ces photographies datent de l’automne 2010.

Pour aller plus loin, lire La garde mobile de la Charente pendant la campagne de 1870-71 de P. Babaud de Montvallier (éditions Debreuil, 1887). Bon, ça ne date pas d’hier, mais il est dans beaucoup de bibliothèques de la région…

Sinon, le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Les murs peints d’Angoulême (1) : Margerin et Morris

Angoulême, le mur peint de Morris, 1, vue générale

La ville d’Angoulême promeut la bande dessinées par son musée de la bande dessinée, par son festival de la bande dessinée, mais aussi par une vingtaine de murs peints mis en place progressivement depuis 1997. Des circuits de visite sont régulièrement organisés sur ce thème dans le cadre du pays d’art et d’histoire, ou par audiovisite à télécharger ici. Je vous en ai sélectionnés deux aujourd’hui, dans la montée de la gare vers les halles et le centre-ville… que j’ai hésité à mettre dans le défi des animaux qui ne bougent pas. Je commence donc par ce pignon peint en 2001 avenue Gambetta (sur la droite quand on monte) avec Lucky Luke, Jolly Jumper et les Dalton de Morris…

Angoulême, le mur peint de Morris, 2, Lucky Luke et Jolly Jumper Au rez-de-chaussée, nous sommes accueillis par Lucky Luke et son fidèle Jolly Jumper qui passent la tête aux fenêtres…

Angoulême, le mur peint de Morris, 3, Joe et William Dalton Au premier étage, à droite, Joe Dalton, le plus petit, et à gauche, William…

Angoulême, le mur peint de Morris, 4, Jack et Averell Dalton Au deuxième étage, Jack à gauche et le dégingandé Averell à droite… Mais où est passé Rantanplan?

Angoulême, le mur peint de Margerin, un samedi à Malakoff, 1, vue générale Presque en face, nous avons Un samedi à Malakoff de Franck Margerin, peint en 2000. Le mur est comme le mur d’un pavillon de banlieue des années 1960 et la rue devant…

Angoulême, le mur peint de Margerin, un samedi à Malakoff, 2, Lucien et le voisin à la Deuch' Lucien sur sa moto salue ses voisins, dont celui-ci qui s’apprête à sortir sa deux chevaux du garage.

Angoulême, le mur peint de Margerin, un samedi à Malakoff, 3, la voisine à sa fenêtre et le chat Madame fait signe de la fenêtre du comble, pendant que le chat se promène sur le rebord du toit du garage et qu’un enfant a perdu sa maquette d’avion sur le bord du toit…

Angoulême, le mur peint de Margerin, un samedi à Malakoff, 4, un pote et des chiens De l’autre côté, monsieur épie derrière sa vitre, le chien méchant aboie sur un chien qui passe et se lâche sur le trottoir où un pote à Lucien répare sa mob…

Angoulême, le mur peint de Margerin, un samedi à Malakoff, 5, un chat fouille les poubelles Il faut avancer un peu pour mieux voir le rat qui fouille dans la poubelle, à moitié caché par le toit voisin.

Achats raisonnables à Angoulême

Affiche du festival international de la BD d'Angoulême 2011 Il y a déjà presque 15 jours, je suis allée au festival international de la bande dessinée à Angoulême, avec Emmanuelle. J’ai été très très raisonnable dans mes achats… Comme le veut la coutume, l’affiche a été réalisée par le Grand Prix de l’année dernière, Baru, qui est aussi le président de l’édition suivante, avec une grande exposition personnelle (et peint aussi un mur, en général, mais là, je ne sais pas si ça a été fait…). [depuis, j’ai lu de cet auteur Fais péter les basses, Bruno ! et L’enragé : tome 1 et le tome 2].

Achats au festival de la BD d'Angoulême en 2011 Dans la bulle des indépendants, le tome 1 de En chemin elle rencontre… les artistes se mobilisent contre la violence faite aux femmes (collectif), édité par Des ronds dans l’O et Amnesty International (ISBN : 978-2-917237-06-9, chouette, une BD de femmes, en partie, pour des femmes, idéal pour le défi BD for women), un flipbook (vous savez, ces petits livres qui s’animent quand on tourne les pages, vous retrouverez des liens sur cet ancien article) finlandais, Miracle Baby, de Kati Rapia (à commander chez l’éditeur Napa Books si vous êtes intéressé).

Dans la même bulle, Emmanuelle a craqué pour un album… j’ai résisté… mais craqué après avoir vu l’exposition dans la bulle des jeunes talents! Un éditeur tout neuf de Strasbourg, une exposition pleine d’humour, des auteurs et éditeurs très sympas, une belle dédicace (chut… vous devrez attendre mon avis pour la voir, na !)… Mais de quoi s’agit-il ? De l’album Les derniers dinosaures, par Didier de Calan et Donatien Mary, aux éditions 2024. Un pastiche de livre scientifique du 19e siècle, à découvrir bientôt !

Angoulême, la cité de la BD, le batiment des chaisNous avons fui la bulle des grands éditeurs, la cohue dès l’ouverture, même le vendredi (journée en principe plus calme), mais avons profité de beaucoup d’expositions, à la maison des auteurs et à la cité internationale de la BD (que vous pouvez redécouvrir dans cet article, les deux dernières photographies en viennent), mais pas vu en revanche les nouveaux auteurs de la bande dessinée belge francophone à l’espace Franquin. Nous avons donc apprécié Parodies, la bande dessinée au second degré (elle y reste jusqu’au 24 avril 2011), dans le nouveau bâtiment de la cité de la BD.

Angoulême, la cité de la BD, la passerelle et le bâtiment de l'ancien CNBDINous avons aussi vu Baru, dans l’ancien bâtiment Castro, enfin, ancien, il n’a qu’une vingtaine d’années mais a très mal vieilli, une exposition organisée par le festival, jusqu’au 30 mars 2011, objet de nouvelles tensions entre le Festival et la Cité, à Angoulême, le gâteau de la Bande dessinée est l’objet de tiraillements permanents, cette fois, le festival avait interdit au musée de communiquer sur cette exposition! Et au même endroit, Petite histoire des colonies françaises (jusqu’au 30 avril 2011). Celle-ci est réalisée à partir de la série de 4 tomes (tome 1, l’Amérique française, tome 2, l’Empire, tome 3, la décolonisation, le tome 4, la Françafrique, est sorti à l’occasion du festival, voir aussi Village toxique) sur le même titre, par Grégory Jarry (scénario) et Otto T. (dessin), aux éditions Flbl (qui avaient aussi la librairie du Feu rouge, dans la Grand’Rue, qui fermera définitivement le 15 février 2011, si vous voulez y passer avant…).