Archives par étiquette : buste

Paul Verlaine par James Vibert à Metz

Metz, le monument à Paul Verlaine, dans son massif fleuriEn ce samedi, je vous emmène à nouveau à Metz, cette fois boulevard Poincaré (au bout de l’Esplanade, presque à l’opposé du cheval de Fratin), toujours avec des photographies prises début août 2012.

Metz, le monument à Paul Verlaine, carte postale ancienneLe socle a été modifié par rapport à son socle d’origine, qui portait la dédicace « A Paul Verlaine / 1844-1896 », comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Désormais, c’est « Paul Verlaine / né à Metz 1844-1896 ».

Metz, la maison natale de Paul VerlaineLors de ma visite en 2012, la rue était en travaux devant la maison natale de Paul Verlaine (gérée par l’association des amis de Paul Verlaine), à l’angle de la rue Poncelet et de la rue de la Haute-Pierre.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail de l'inscription Pauvre LélianSur la base du bronze se trouve aussi la mention « Pauvre Lélian », anagramme de Paul Verlaine.

D’après la fiche de la base e-monumen, la statue (plus probablement le prix du tirage par un fondeur de Decauville), inaugurée en juin 1925, a été financée par Les Amis de Verlaine, « le buste est offert par le sculpteur », Alexandre Vibert, et la ville a financé les frais du socle. Il doit y avoir un os quelque part, car Alexandre Vibert, né en 1847, est mort en 1909… Un don depuis l’au-delà? Ou de ses héritiers? Non, et le style ne correspond pas du tout, c’est juste une coquille et une confusion de la base de données, en fait, l’auteur est James Vibert (Carouge, Suisse, 1872 – 1942, frère du graveur Pierre-Eugène Vibert)! Cet élève de Rodin avait connu Verlaine (voir dans cet article).

Metz, le monument à Paul Verlaine, trois vues de face et de trois quarts

Le buste est représenté de manière très simplifiée, tout en rondeur, avec les deux mains reportées sur le côté gauche de la statue.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail du visageLes coulures de la patine donnent un air bien sévère à Paul Verlaine, avec sa moustache bien taillée…

Pour aller plus loin : voir cet article de Philippe Hoch sur Gustave Kahn et Paul Verlaine. Il faut que je vous montre aussi le monument à Gustave Kahn à Metz également!

Albert Ier par Paul Niclausse à Metz

Metz, le monument à Albert Ier par Paul NiclausseAprès le monument aux morts de 1914-1918 de Metz et l’Orpheline à Cahors, je continue à vous présenter des œuvres de Paul Niclausse. Retour à Metz, au centre de l’avenue Foch, avec des photographies prises en août 2012 du monument à Albert Ier, roi des Belges (Bruxelles, 1875 – Marche-les-Dames, 1934). Devenu roi en décembre 1909, c’est lui qui a inauguré en 1910 le musée royal d’Afrique à Bruxelles (alors musée du Congo belge, à Tervuren près de Bruxelles). Aujourd’hui, l’inscription clame « Au / roi / soldat / Albert Ier« , pendant la première guerre mondiale, le roi a été très actif à la tête de ses troupes après que l’Allemagne a piétiné la neutralité de la Belgique.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latérauxComme le monument aux morts de 1914-1918 de Metz, celui-ci a été amputé. Il ne conserve plus aujourd’hui que le buste du roi habillé en soldat, mais il était à l’origine (il fut inauguré en juin 1936) encadré par deux reliefs sculptés, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Ces deux allégories vêtues à l’Antique regardent vers l’extérieur du monument, à gauche, une femme symbolisant L’indépendance et à droite, un homme représentant Le courage.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, le busteAlbert Ier est habillé en simple soldat, casque vissé (enfin, retenu par une jugulaire) sur la tête.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, de dosCe buste est un peu abandonné au milieu de l’allée centrale fleurie de ce boulevard… Une petite explication en accompagnement serait la bienvenue… Pourquoi ce monument à Metz (« juste » parce qu’il a tenu tête aux Allemands et ainsi permis indirectement le retour de Metz à la France en 1918?), dans quel contexte (plus que certainement pendant la deuxième guerre mondiale) a-t-il perdu ses reliefs allégoriques?

Et pour rire un peu, je vous propose cette page de chansons paillardes de garnison, qui rapproche (sans doute involontairement) L’artilleur de Metz et La chanson du roi Albert!

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 4, vue rapprochée Sur un sujet voisin, (re) voir le monument « à la France, la Belgique reconnaissante, 1914-1918″ de Isidore de Rudder à Paris.

Hippolyte Taine et le général Gouraud square d’Ajaccio à Paris

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, vue généralePuisque nous étions la semaine dernière dans le square d’Ajaccio à Paris (près des Invalides) avec La défense du foyer… par Emile André Boisseau, retournons y cette semaine avec les deux autres monuments qui s’y trouvent, toujours avec des photographies de février 2012.

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe premier monument, réalisé par l’architecte Dessauer, se compose d’un gros bloc en pierre sur lequel sont apposés un médaillon en bronze et la dédicace « A la / mémoire / de / Hippolyte Taine / 1828-1893 / Causas rerum altissimas / candido et constanti animo / in philosophia historia literis / perscrutatus / veritatem unice dilexit ».

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, signature de Oscar Roty sur le médaillonLe médaillon en bronze porte la signature de O. Roty, pour [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). Son fils, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret [du même artiste, voir le médaillon de Louis Herbette].

Le monument à Hippolyte Taine dans le square d'Ajaccio à Paris, le médaillon en bronzeIl porte l’inscription « Hippolythe Adolphe Taine » au-dessus de son portrait de profil gauche… à moitié chauve, moustache et barbiche portées fièrement. L’érection du monument a été décidée en 1928 pour le centenaire de sa naissance, il est finalement inauguré en 1931 (voir la fiche de la base de données e-monument). Hippolyte (Adolphe) Taine (Vouziers, 1828 – Paris, 1893), agrégé de philosophie, fut professeur de philosophie… à Poitiers (si, si!), à Nevers et à Besançon, mais comme de nombreux érudits de son époque, il est difficile à classer avec son Histoire de la littérature anglaise (5 volumes, 1863-1866) et son Histoire des origines de la France contemporaine (1875-1893). Il a à son tour fait l’objet de nombreuses études, dont la plus récente est parue en 2013 (Nathalie Richard, Hippolyte Taine : Histoire, psychologie, littérature, Classiques Garnier, je ne l’ai pas lue!).

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, dédicaceLe troisième monument du square est dédié à « Général / Henri / Gouraud / 1867 – 1946 / gouverneur militaire / de Paris 1923-1937 ». Le général Henri [Joseph Eugène] Gouraud s’est illustré « aux colonies », notamment en Afrique (adjoint de Lyautey au Maroc de 1911 à 1914), puis en Champagne pendant la Première Guerre mondiale, et à nouveau dans les colonies, au Liban et en Syrie, avant de terminer sa carrière comme gouverneur militaire de Paris (voir sa biographie sur le site des lycées français Gouraud et Descartes). Il est inhumé dans le monument-ossuaire de la ferme de Navarin (Monument aux morts des Armées de Champagne), à Souain-Perthes-lès-Hurlus, qu’il avait inauguré en 1924 (par l’architecte Bauer et le sculpteur Maxime Real del Sarte)… pour être « auprès de ses hommes morts pour la France ».

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, vue généraleRevenons à Paris… Le monument se compose d’un haut socle portant le buste du général en pierre. Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur.

Le monument au général Henri Gourauddans le square d'Ajaccio à Paris, le buste de face et de profilet ai vu sur plusieurs sites que le monument date de 1899, ce qui est impossible, le général est représenté vieux, en 1899, il aurait eu 33 ans et ne porterait pas toutes ces décorations obtenues plus tard! Si le buste est contemporain de la dédicace, il doit dater des années 1950…

Le monument à Saint- Exupéry à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, vue généraleMes plus fidèles lecteurs se souviennent peut-être du monument à Saint-Exupéry et le petit Prince par Madeleine Tezenas du Montcel à Toulouse… La même artiste a réalisé dédié au même Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris en 1989.

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, signatureVoici un détail de la signature de Madeleine Tezenas du Montcel (voir son site internet).

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, le buste de faceIci, Saint-Exupéry est représenté en buste, donc de manière beaucoup plus classique qu’à Toulouse.

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, vue de l'arrièreEt une vue depuis l’arrière…

 

Monument à Antoine de Saint-Exupéry près des Invalides à Paris, par Madeleine Tezenas du Montcel, plaque commémorativeAu sol, une plaque rappelle qui était Antoine de Saint-Exupéry… « Antoine de Saint-Exupéry / écrivain et pilote de guerre / mort pour la France en mission / le 31 juillet 1944 ».

Photographies de février 2012.

La tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias au cimetière de Passy à Paris

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, vue générale de la tombeRetour au cimetière de Passy à Paris cette semaine avec la tombe de la famille Barrias, pour laquelle je vous ai déjà parlé de Louis Ernest (Paris, 1841 – Paris, 1905), grand prix de Rome de sculpture en 1865, dont je vous ai déjà parlé pour la tombe d’Antoine Guérinot au cimetière du Père-Lachaise et la science et l’agriculture sur l’hôtel de ville de Poitiers.

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, inscriptions sur la pierre tombaleCette tombe renferme plusieurs sépultures, dont celles des deux frères, « Louis Ernest / Barrias / statuaire / 1841-1905 » et « Joseph Félix / Barrias / peintre / 1822-1907 ».

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, buste et médaillonLes deux sont représentés, l’un en buste, l’autre sur un médaillon… impossible pour moi de savoir lequel est qui… deux hommes barbus et moustachus, l’un au front plus « dégarni » que l’autre, en costume, sans attribut permettant de distinguer le peintre du sculpteur. Si l’artiste a respecté leur apparence à leur mort, alors le médaillon pourrait être le sculpteur, plus jeune d’une vingtaine d’années, et le buste le peintre. Ce serait aussi assez logique avec la structure de la tombe, Louis Ernest décédé le premier en 1905, représenté sur le médaillon de la stèle construite avec la tombe, et Joseph Félix, décédé en 1907 sur un buste qui semble rapporté dans un second temps.

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, le médaillon_barrias_04Voici de plus près le médaillon sur la stèle (Louis Ernest Barrias ?, statuaire, 1841-1905)…

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, le buste… et le buste (Joseph Félix Barrias ?, peintre, 1822-1907).

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, signature sur le médaillonLes deux portent la signature du sculpteur André [Joseph] Allar (Toulon, 1845 – Toulon, 1926), grand prix de Rome de sculpture en 1869, la voici en capitales sur le médaillon…

Tombe de Louis Ernest et Joseph Félix Barrias par André Allar, cimetière de Passy à Paris, signature sur le buste… et en cursives sur le buste.

Photographies de février 2012.

Wilhelm et Eugène Delaporte dans le square du Temple à Paris

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem et médaillon de Eugène DelaporteDans le square du Temple à Paris, outre la statue de Pierre-Jean de Béranger, se trouve un autre monument commémoratif qui comporte un buste et un médaillon.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, vue générale et rapprochéeLe buste représente, comme en atteste la dédicace: « A / B. Wilhem / fondateur / 1781-1842 / l’orphéon français ». Il s’agit de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem (Paris, 1781 – Paris, 1842), musicien fondateur de l’orphéon, société de chant choral pour adultes, en 1833, et rédacteur d’une méthode de solfège qui porte son nom. Il a mis en musique plusieurs chansons de Pierre-Jean de Béranger. Pour en savoir plus, voir sa biographie.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, signatureIl porte la signature de Henri Louis Richou (1850-1932) et la date de 1924. Pour une histoire du monument, voir la base Monumen. le monument avait été érigé en 1924 rue de Bretagne et a été déplacé en 1990 dans le square du Temple.

Square du Temple à Paris, buste de B. Wilhem, détail du visageLe voici de plus près… bien maculé par les pigeons.

Square du Temple à Paris, médaillon de Eugène DelaporteLe médaillon est dédié « A / Eugène Delaporte / propagateur / 1818-1886 ». Eugène Delaporte est le successeur de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem ou Bocquillon-Wilhem.

Square du temple à Paris, carte postale ancienneD’autres statues existaient dans le square du Temple, dessiné en 1857 (modifié en 1865, après la construction de la mairie du 3e arrondissement, voisine, en 1862) par l’architecte Jean Charles Alphand. Ces statues ont été fondues en 1942. On en signale 5 avant la mise en place du monument précédent (voir la base Monumen), j’en ai trouvé trois sur les cartes postales anciennes. Sur cette vue, au centre, vous apercevez de dos la statue de Pierre-Jean de Béranger (dans sa première version), et une autre statue sur la gauche…

Statue aujourd'hui détruite, square du temple à Paris, carte postale ancienne… que l’on voit mieux ici, de face. Une statue à caractère mythologique, mais impossible de l’identifier comme ça…

Statue aujourd'hui détruite de Diogène par Eugène Marioton, square du temple à Paris, carte postale ancienneou encore « la lanterne de Diogène » d’après la légende d’une carte postale ancienne…

Statue aujourd'hui détruite de Diogène par Eugène Marioton, square du temple à Paris, carte postale ancienne… mais « Diogène cherchant un homme par Marioton » d’après une autre carte. Il s’agit de la statue de Diogène de Sinope par Eugène Marioton (Paris, 1854-1933). Il en reste d’autres tirages à petite échelle dans des collections privées, je n’ai pas feuilleté tous les catalogues de la société des artistes français pour vérifier s’il a été présenté au Salon.

Photographies d’octobre 2011.

Le tombeau d’Auguste Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe poursuis ma série sur l’œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904). Après la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise, le  tombeau de l’artiste par lui-même au cimetière du Montparnasse et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt), nous retournons au cimetière du Montparnasse, cette fois sur la tombe du peintre Gustave [Adolphe] Jundt (Strasbourg, 1830 – Paris, 1884), qui porte la dédicace suivante : « A / Gustave Jundt / 1830 / 1884 » (voir quelques-unes de ses œuvres dans la base Joconde).

Sur le piédestal qui tient lieu de stèle est posé un buste du peintre tandis que devant se tient une fillette, alsacienne (le peintre avait dû fuir l’Alsace après l’occupation allemande), qui tient une palette de peintre.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, les deux signaturesDeux signatures se trouvent sur les bronzes, l’une sur le buste (« A. Bartholdi 1885 »), l’autre sur la palette (« A. Bartholdi »).

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le busteLe buste a été présenté au salon des artistes français de 1885, sous le n° 3330. Un modèle en plâtre teinté est présenté au musée Bartholdi de Colmar. La maquette du monument complet figure dans la partie illustrée du catalogue du salon.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues de l'AlsacienneLa jeune Alsacienne se tient debout sur la pointe de ses pieds nus, dans une position différente de l’Alsacienne de la tombe du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise…

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de l'Alsacienne… mais avec la même longue tresse au milieu du dos, retenue par un fichu noué par un gros nœud au dessus du front. Auguste Bartholdi, Alsacien d’origine, a beaucoup développé ce thème de l’Alsacienne, vous pouvez en voir une autre version, en terre cuite, au musée de Colmar (1883).

Photographies de juin 2013.

Les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie à Angoulême

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, bustes de Raoul Verlet et Paul AbadieDans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême se trouvent deux bustes en pierre, copies réalisées par surmoulages des plâtres originaux, les bronzes ayant été fondus pendant la deuxième guerre mondiale. A gauche se trouve le sculpteur et à droite l’architecte Paul Abadie, tous deux membres de l’Institut. Les deux bustes sont très classiques, s’arrêtant aux épaules.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul VerletJe vous ai déjà montré plusieurs œuvres de Raoul Verlet (Angoulême, 1857 – Cannes, 1923): vous pouvez revoir à Limoges, le monument à Adrien Dubouché, et à Angoulême, le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente et le monument à Sadi Carnot. L’original en plâtre est conservé au musée d’Angoulême. Il est représenté en costume/cravate, moustachu et à moitié chauve…

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Raoul Verlet,, signature de Peyronnet Le buste porte la signature « E. Peyronnet », pour Émile Peyronnet (Rougnac, 1872 – Angoulême, 1956), dont je vous ai montré le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême et le monument à Joseph Lair à Saint-Jean-d’Angély. La ville d’Angoulême lui consacre une page ici. Le buste a été payé en octobre 1928.

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,Paul Abadie fils (Paris, 1812 – Chatou, 1884) a été un architecte qui s’est assez violemment affronté à Prosper Mérimée pour la restauration notamment des cathédrales de Périgueux, d’Angoulême et de Bordeaux avant d’être l’architecte du Sacré-cœur à Paris, dont les travaux, commencés en 1875, se sont achevés en 1914, trente ans après sa mort. Il est aussi l’auteur du nouvel hôtel de ville (aujourd’hui bien sale!) d’Angoulême, en savoir plus ici. Il est représenté en costume/nœud papillon, avec des favoris fournis et de grosses poches sous les yeux… Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas. Un autre moulage du buste en plâtre de Paul Abadie se trouve aussi au musée d’Angoulême. L’original, aujourd’hui dans une collection particulière, porte la mention « à mon ami Abadie ».

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie, signature THOMASLe buste de Paul Abadie est signé « J. Thomas » alors que l’original porte « G.J. Thomas 1879 », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous reparlerai bientôt pour une œuvre autrement plus monumentale, la tombe du baron Isidore Taylor au cimetière du Père Lachaise. Il a réalisé le buste en 1880, du vivant d’Abadie, et présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6700.

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995).

Photographies de novembre 2010.

Émile Combes par Paul Landowski à Pons

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, 1, vue généraleA Pons, près du donjon, place de la République, se tient le monument à « Émile Combes / 1835 – 1921 / sénateur de Charente-Inférieure / ancien président du conseil ». Désolée pour le contre-jour, c’était un matin tôt et je ne suis pas restée assez longtemps pour prendre une photographie quand le soleil aurait tourné. Après ses études, Émile [Justin, Louis] Combes (Roquecourbe, Tarn, le 6 septembre 1835 – Pons, Charente-Maritime, 25 mai 1921), s’installe comme médecin à Pons en 1868, dont il devient maire en 1876 (jusqu’en 1919) puis sénateur en 1885 (jusqu’à sa mort en 1921, vive le renouvellement politique!). A la tête du parti radical, anticlérical, il devient président du conseil en 1902, menant la la loi de séparation des Églises et de l’État, mais démissionne le  1er janvier 1905, soit presque un an avant sa promulgation le 9 décembre 1905.

Le monument est constitué d’une large stèle en pierre. Au centre, sur un piédestal où a été apposée une plaque commémorative (« 1905-2005 / centenaire de la loi de séparation / des Églises et de l’État / 15-16 octobre 2005 »), se tient le buste en bronze représentant Émile Combes. Un couple, l’homme à gauche, la femme avec un enfant à droite, est assis de part et d’autre du piédestal, chacun est surmonté d’une citation.

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, la signatureLe buste en bronze porte la signature « Paul Landowski 1927-28 ». Vous pouvez découvrir Paul Landowski (Paris, 1875 – Boulogne-Billancourt, 1961) sur le site qui lui est consacré (la sculpture de Pons n’y est pas, dernière consultation 8 mai 2013) ou au musée des années 1930, en attendant que je vous présente d’autres œuvres. Dans son journal, il annonce le 9 avril 1926 qu’il a visité la place où sera installé le monument (et au passage, qu’il a vu les cariatides de Sicard à l’Hôtel de Ville de Tours).

Le monument a été inauguré le 28 octobre 1928 en présence de nombreuses personnalités politiques (Édouard Herriot, Édouard Daladier et Maurice Palmade, voir l’annonce de cette inauguration dans le journal de Paul Landowski, 24 octobre 1928, où il est déjà fait mention des tensions). En raison des positions anticléricales d’Émile Combes, les ligues royalistes d’extrême-droite, dont les Camelots du Roi (je vous en ai parlé au sujet du sculpteur Maxime Réal del Sarte), le monument est vandalisé, un ligueur membre de l’action française est tué par balle par les gendarmes (qui ont 3 blessés dans leurs rangs) et un autre, gravement blessé: voir le récit de ces incidents dans Le Petit Parisien et celui de Landowski dans son journal le 29 octobre.

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, le busteLe buste en bronze (euh, j’ai comme un doute en l’écrivant… en pierre patinée couleur bronze?, la base e-monumen le présente comme un bronze) présente Émile Combes en homme âgé, chauve et moustachu, avec des poches sous les yeux…

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, carte postale ancienneEn tout cas, sur les vues anciennes (ici une carte postale / cliché de Charter), le buste était blanc, en calcaire ou en plâtre en attendant la fonte du bronze?

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, la RépubliqueA gauche, un homme est assis, le bas du corps ceint dans un vêtement à l’antique. Il tient sur ses genoux un volume où est inscrit « pour la République ». La représentation allégorique de la République sous les traits d’un homme est extrêmement rare, l’artiste voulait ici souligner l’importance de la famille. Au-dessus de la sculpture se trouve cette citation: « Nous n’avons qu’une pensée / toujours présente à l’es- / prit de la pensée de la tâche / que nous avons assumée / nous n’avons qu’un passion / toujours absente toujours / vibrante au cœur le  dé- / vouement à la République ».

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, l'EducationA droite, une femme est assise devant un enfant, il s’agit d’une allégorie de l’Éducation. Elle est surmontée d’une autre citation d’Emile Combes : « Je n’ai jamais cessé d’avoir foi / dans cette instruction pour /former l’intelligence de nos / enfants et pour inculquer à / leur âme le principe d’une morale. / D’autant plus solide qu’elle / dérive uniquement des idées / éternelles et nécessaires de justice, de droit et de devoir ».

Photographies d’octobre 2010.

PS : Extraits du journal de Paul Landowski, suivre les liens pour voir le journal en entier ou les extraits sur ce pdf : Extraits du journal de Paul Landowski concernant le monument d’Emile Combes à Pons.

Honoré de Balzac par David d’Angers au Père-Lachaise à Paris

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'AngersJusqu’au 20 mai 2013, le musée du Louvre organise une exposition autour des dessins de Pierre Jean David  David d’Angers (1788-1856), clic, clic pour voir mes autres articles sur cet artiste. Ces dessins proviennent du musée David d’Angers… à Angers (tiens, il faut aussi que je vous en parle). Il a réalisé plusieurs tombes dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris, dont celle de Pierre-Jean de Béranger (Paris, 1780 – Paris, 1857) que j’avais mise dans l’un de mes premiers articles en 2008, dans un autre contexte, j’ai fait de nouvelles photographies, je vous les montrerai bientôt. Aujourd’hui, j’ai choisi la tombe d’Honoré de Balzac (Tours, 1799 – Paris, 1850). Lors de mes photographies en novembre 2012, la tombe était entourée d’avertisseur de chantier avec le mot suivant : « 48ème division, cadastre 25, De Balzac, concession en reprise administrative aux fins de sauvegarde, se renseigner à la conservation ». Ces dernières années, un certain nombre de tombes de personnages célèbres ou réalisées par des artistes célèbres ont ainsi été reprises et les tombes restaurées, je vous en montrerai dans les prochaines semaines.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, la signatureLa tombe est assez simple, avec un buste sur le piédestal, qui porte la signature suivante: « A son ami de Balzac / P. J. David d’Angers / 1844 ». Il s’agit du tirage d’un buste réalisé à titre de portrait du vivant de Balzac, qui a posé pour cette réalisation.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, de face et de trois quarts

David d’Angers a réalisé de nombreux portraits, sur des médaillons ou en buste. Pour Balzac, il a réalisé deux médailles, en 1842 et 1843, et ce buste en 1844, dont le modèle en terre cuite est conservé au musée David d’Angers à Angers. Il est représenté de manière très classique, en buste, sans les épaules, avec une volumineuse coiffure.