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La tombe de la famille Herbette par Jules Coutan dans le cimetière du Montparnasse à Paris

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue généraleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans le cimetière du Montparnasse à Paris. Cette fois, je vous propose de découvrir la tombe somptueuse de la famille Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, mention des artistes et sculpteursTrois artistes sont intervenus sur cette tombe: Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, Léon Eugène Longepied (Paris, 1849 – Paris, 1888) et [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). La tombe se compose d’un décor architecturé dessiné par Henry Poussin devant lequel est assise une femme encadrée de deux médaillons. La signature générale, sur le côté, porte « De tout cœur / à cette œuvre / se sont associés / Coutan et Longepied / Roty, Poussin architecte / 1885-1890 ». Je ne sais pas quelle est exactement la contribution de Longepied, décédé en 1888, pendant l’exécution du projet. La tombe a été commandée de son vivant par Louis Herbette, directeur des prisons au ministère de l’Intérieur, pour rendre hommage à sa femme, Jeanne Barreswil. Henry Poussin, l’architecte de la tombe, a aussi été l’architecte de nombreuses prisons, dont celle de Fresnes qu’il construisit entre 1895 et 1898, après cette tombe… Il a présenté au salon des artistes français de 1886 sous le n° 4879 : « Sépulture de la famille H… au cimetière du Mont-Parnasse; – deux cadres ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscriptions sur le socleElle porte aussi beaucoup de textes avec des déclarations d’amour, sur le socle (photo surexposée, zut, on doit pouvoir trouver la citation avec Vita et Amor), sur le rebord de la sculpture de la femme (j’aime…).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscription sur le décor et médaillon… et aussi sur le fond architecturé: « A ma bien-aimée femme / en unissant / dans la même pensée / pour toujours / nos deux enfants et sa mère / Louis Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon d'Oscar Roty représentant Louis HerbetteJuste à côté de cette inscription a été scellé un médaillon de [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911), dont je vous ai déjà parlé pour le médaillon d’Hippolyte Taine dans le square d’Ajaccio à Paris, et représentant « Louis Herbette, conseiller d’État, 1848-1922 », comme dit l’inscription. Je n’ai pas trouvé la signature du médailleur, qui a réalisé une autre médaille avec des inscriptions différentes, conservée au musée d’Orsay.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon représentant une jeune femmeDe l’autre côté de la sculpture féminine est inclus un médaillon en marbre représentant un profil de jeune femme, peut-être l’un des enfants du couple?

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femmeJeanne Barreswil, la femme de Louis Herbette, est le sujet principal de la tombe. Elle y est sculptée de manière monumentale, en marbre, assise sur un beau siège.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Jules CoutanJules Coutan, dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers, a apposé sa signature sur la femme qui trône au centre de la tombe. Elle a été présentée au salon des artistes français de 1890 sous le n° 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme vue de profilLa femme est représentée abandonnée, la tête recouverte d’un voile (de deuil?).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, les pieds de la femme reposant sur les racinesSes pieds nus reposent sur un réseau de racines qui se termine par un rameau de chêne…

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme avec son dos appuyé sur un arbre mort… et son dos est appuyé sur un tronc d’arbre mort.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de la femmeJe vous quitte avec ce beau visage idéalisé, avec peu d’expression…

Photographies de juin 2013, il y a juste un an, il faudra que je repasse faire des photographies complémentaires, un jour où j’arriverai trop tôt pour prendre un train à Montparnasse…

Pour aller plus loin :

Le fils d’Oscar Roty, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, vue générale et stèleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené au à Paris. Cette fois, je vous montre la tombe dédiée « A / notre ami / J. Soitoux / statuaire / chevalier / de la légion d’honneur ». Il s’agit de Jean-François Soitoux (Besançon, 1816 – Paris, 1891), dont je vous ai montré il y a longtemps la République. Je vous renvoie à ce premier article pour en savoir plus.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Maximilien Bourgeois sur le médaillonCurieusement, le catalogue du musée Bartholdi de Colmar donne l’année 1891 pour ce tombeau réalisé par Auguste Bartholdi (dont je n’ai pas trouvé la signature, suivre le lien pour découvrir les nombreux monuments dont je vous ai parlé), qui fut l’un des élèves de Jean-François Soitoux, et Maximilien Bourgeois, dont je vous ai montré récemment le monument à Nicolas-Joseph Beaurepaire à Angers. La signature de Maximilien Bourgeois se truve sur le médaillon en bronze, dont un tirage daté de 1883 est conservé au musée des Beaux-Arts d’Angers. Il a présenté au salon des artistes français en 1883 sous le n° 3380 un ensemble de sept portraits / médaillons en bronze, il en faisait peut-être partie. Le monument, dessiné donc par Bartholdi qui a intégré dans la stèle un tirage du médaillon de Maximilien Bourgeois, a été inauguré le 21 mai 1892.

Le tombeau de Soitoux par Bourgeois et Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon en bronze

Maximilien Bourgeois a réprésenté le profil gauche de Jean-François Soitoux. Il a l’air fatigué, grassouillet, avec des poches sous les yeux, des rides sur le front, barbu et moustachu, les cheveux assez longs…

Photographies de juin 2013.

Le tombeau de César Frank par Auguste Rodin au cimetière du Montparnasse à Paris

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le tombeauLe musicien César Frank (Liège, 1822 – Paris, 1890) est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris. Le tombeau a été dessiné par l’architecte Gaston Redon (1853-1921): voir le dessin au musée d’Orsay.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, signature d'Auguste RodinLe tombeau porte un médaillon sculpté par (Paris, 1840 –  Meudon, 1917) dont on peut lire la signature. L’original du médaillon ayant été volé une première fois puis restitué (et mis à l’abri), c’est un tirage moderne, de 1995, qui orne la tombe…

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillonLe musicien est représenté par son profil droit cerné par une branche de laurier.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, le médaillon face au visage

Si on tourne un peu, on s’aperçoit que le portrait est réalisé en haut relief et le visage de César Franck apparaît en entier avec ses favoris qui descendent assez bas, laissant juste le menton glabre.

Médaillon par Auguste Rodin sur la tombe de césar Franck, cimetière du Montparnasse à Paris, détail de l'épaule et du colSur le col se lit l’inscription BEATITUDES et une portée avec quelques notes de musique est gravée sur l’épaule.

Photographies de juin 2013.

Le tombeau d’Auguste Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe poursuis ma série sur l’œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904). Après la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise, le  tombeau de l’artiste par lui-même au cimetière du Montparnasse et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt), nous retournons au cimetière du Montparnasse, cette fois sur la tombe du peintre Gustave [Adolphe] Jundt (Strasbourg, 1830 – Paris, 1884), qui porte la dédicace suivante : « A / Gustave Jundt / 1830 / 1884 » (voir quelques-unes de ses œuvres dans la base Joconde).

Sur le piédestal qui tient lieu de stèle est posé un buste du peintre tandis que devant se tient une fillette, alsacienne (le peintre avait dû fuir l’Alsace après l’occupation allemande), qui tient une palette de peintre.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, les deux signaturesDeux signatures se trouvent sur les bronzes, l’une sur le buste (« A. Bartholdi 1885 »), l’autre sur la palette (« A. Bartholdi »).

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le busteLe buste a été présenté au salon des artistes français de 1885, sous le n° 3330. Un modèle en plâtre teinté est présenté au musée Bartholdi de Colmar. La maquette du monument complet figure dans la partie illustrée du catalogue du salon.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues de l'AlsacienneLa jeune Alsacienne se tient debout sur la pointe de ses pieds nus, dans une position différente de l’Alsacienne de la tombe du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise…

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de l'Alsacienne… mais avec la même longue tresse au milieu du dos, retenue par un fichu noué par un gros nœud au dessus du front. Auguste Bartholdi, Alsacien d’origine, a beaucoup développé ce thème de l’Alsacienne, vous pouvez en voir une autre version, en terre cuite, au musée de Colmar (1883).

Photographies de juin 2013.

Le tombeau d’Auguste Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe vous ai beaucoup parlé d’Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904) ces dernières semaines (vous pouvez (re)voir sur mon blog la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt)… Je continue avec son tombeau dont il a réalisé lui-même la sculpture du génie féminin ailé qui domine l’obélisque en porphyre rouge sur lequel est inscrit « Auteur / du lion de Belfort / et de la statue de la Liberté / éclairant le monde ». Il faudra que j’essaye de reprendre les photographies un jour à une autre heure, pour ne pas avoir cet horrible contre-jour…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le génie de face, vue générale et détailAuguste Bartholdi a exploité dans plusieurs autres œuvres le thème du génie funèbre, par exemple Le génie funèbre, réalisé en 1865 et présenté au salon des artistes français de 1866 sous le n° 2626, un génie recroquevillé qui se trouvait sur la tombe de Georges Nefftzer dans le même cimetière du Montparnasse (aujourd’hui au lycée Bartholdi à Colmar) ou le Génie sorti des griffes de la misère, présenté au salon des artistes français de 1859 sous le n° 3073 (plâtre préparatoire au musée de Colmar, un autre exemplaire déposé par ce même musée au musée de Belfort).

Ici, le génie semble s’élever vers le ciel, dans une composition très classique reprise aussi dans de nombreuses représentations des Victoires, main droite levée et main gauche vers le bas. Il s’agit d’ailleurs d’un génie féminin, si l’on en juge par les seins… et non d’un ange (sans sexe???) comme on le lit sur de nombreux sites en ligne…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le drapé au pied de l'obélisque et le génie de dosUn drapé est tombé au pied de l’obélisque. Comme de nombreuses figures allégoriques, le génie est représenté pieds nus.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, médaillon en bronzeSur l’obélisque est apposé un médaillon en bronze avec les profils droits d’Auguste Bartholdi au premier plan et de sa femme, Jeanne Émilie Baheux de Puysieux, enterrée avec lui, à l’arrière.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, signature de Auguste Rubin sur le médaillon en bronzeCe médaillon porte la signature « A mes / amis Bartholdi / A. Rubin / 1905 ». Il a été réalisé par Auguste Rubin (Grenoble ? – Paris, 1909). L’original en plâtre teinté se trouve au musée Bartholdi de Colmar, qui conserve également un autre tirage en bronze apposé sur la lucarne-pignon, au fond de la cour du musée.

Photographies de juin 2013.