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Le tombeau d’Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, vue vers le choeurCela fait fort longtemps que je n’ai pas partagé avec vous mes photographies prises en septembre 2010 à Saint-Bertrand-de-Comminges, commune pour laquelle j’ai un faible, pour cause de deuxième chantier de fouilles auquel j’ai participé à peine 16 ans (il y a … oh, je ne compte plus!). J’y suis retournée plusieurs fois, notamment en participant à des fouilles dirigées par Pascal Foucher et Cristina San-Juan dans la grotte voisine de Gargas. Après vérification, je ne vous ai d’ailleurs montré que le pilier des Évangélistes dans le cloître de la cathédrale! Je vous emmène à l’intérieur…

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-CommingesDans la chapelle Notre-Dame, située du côté nord, se trouve le tombeau de Hugues de Castillon, qui acheva la construction de la nef de l’ancienne cathédrale. Ce tombeau est attribué au « Maître de Rieux », sculpteur anonyme du 14e siècle peut-être installé à Rieux-Volvestre, financé par les mécénats de Jean Tissendier, évêque de Rieux (voir le tombeau de cet évêque et d’autres œuvres au musée des Augustins à Toulouse) et Hugues de Castillon, évêque de Saint-Bertrand-de-Comminges de 1336 à 1352.

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, le gisantLe tombeau est entièrement en marbre de Saint-Béat, marbre noir pour le socle et la dalle sous le gisant, marbre blanc pour le gisant et les sculptures des côtés.

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, détail du daisLe gisant représente Hugues de Castillon revêtu de ses habits et attributs épiscopaux, crosse et mitre. A ses pieds est allongé un lion, comme il est fréquent.

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, cortège funèbreLes deux grands côtés de la cuve sont occupés chacun par trois compartiments architecturés où se presse un cortège de pleurants, moines, nonnes et laïcs.

Une seule face peut être facilement photographiée de plus près.

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, cartes postales anciennesC’est aussi cette seule face que j’ai pu trouver sur des cartes postales anciennes…

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, détail du cortège funèbreMoines tonsurés, nonnes voilées…

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, détail du cortège funèbreLa suite…

tombeau d'Hugues de Castillon à Saint-Bertrand-de-Comminges, détail du cortège funèbreCeux-là sont bien encapuchonnés!

Photographies de septembre 2010.

La tombe de Jean-Richard Bloch au cimetière du Père Lachaise

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèqueAlors que l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte se poursuit à la médiathèque de Poitiers (jusqu’au 31 octobre 2014) et qu’un beau programme d’animations (conférences, visites guidées) est annoncé à partir de la semaine prochaine, je suis allée voir sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, à l'arrière, monument aux déportés d'Auschwitz-BirkenauBien qu’elle se trouve juste à côté du monument aux déportés d’Auschwitz-Birkenau (que l’on aperçoit à l’arrière-plan), à proximité des autres monuments des camps de concentration, en face du mur des fédérés, et donc près d’autres personnalités communistes, la tombe de Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947) ne m’avait jamais attirée. Dans le cadre communiste de cette section du Père-Lachaise, je vous propose de lire le portrait de Jean-Richard Bloch sur le site de L’Humanité. Dans les prochaines semaines, je vous rendrai aussi compte de plusieurs de ses ouvrages, que j’ai lus à l’occasion de cette exposition.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, dalle funéraireMort à Paris le 15 mars 1947, son hommage funèbre fut rendu le 19 mars par Jacques Duclos pour le parti communiste et Louis Aragon devant les locaux du journal Ce soir, qu’ils avaient tous deux créé en 1937 et relancé en 1945. Sa tombe est toute simple, avec une dalle funéraire peu lisible, une autre plus petite en hommage à sa femme Maguite (Marguerite Herzog). Des plaques sont posées tout autour de la tombe, notamment pour des mouvements liés à la guerre d’Espagne, dont Jean-Richard Bloch a rendu compte.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, masque mortuaire Sur la stèle a été apposé le masque mortuaire tiré en bronze.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Karl-Jean Longuet (1904-1981) et Simone Boisecq (1922-2012)Près du tombeau de Jean-Richard Bloch, par hasard, j’ai aussi vu la tombe de Karl-Jean Longuet (1904-1981) et Simone Boisecq (1922-2012), qui avaient fait l’objet d’une exposition en 2011-2012 à Reims, Agen, Limoges, Poitiers et Colmar. Leur engagement politique explique leur sépulture dans ce secteur du cimetière.

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch et Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte (bientôt quelques lectures)

Jean-Richard Bloch. En Mérigotte, auberge antifasciste

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

Enlacés jusque dans la mort… une tombe du cimetière du Père-Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Joseph Crocé-Spinelli et Théodore SivelEn allant faire des photographies en vue de quelques articles au cimetière du Père-Lachaise à Paris, je suis passée à côté de la tombe de Joseph [Eustache] Crocé-Spinelli (Monbazillac, 1845 – Ciron, 1875) et  Théodore Sivel (Sauve, 1834 – Ciron, 1875), aéronautes qui ont réalisés de multiples exploits en ballons / montgolfières: record d’altitude le 22 mars 1874 (7.300 m d’altitude), record de durée (22h40 qui les ont mené de l’usine à gaz de La Villette à Paris à Lanton, près d’Arcachon) les 23 et 24 mars 1875… avant de périr le 15 avril 1875 au cours d’une ascension à Ciron dans l’Indre à bord du ballon Le Zénith. En voulant battre à nouveau le record d’altitude, ils sont morts privés d’oxygène à 8600m d’altitude, seul le troisième homme à bord, Gaston Tissandier (Paris, 1843 – Paris, 1899) a survécu (il en est resté sourd). Dans La Nature n° 100, du 1er Mai 1875, il a raconté leur aventure.

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, signature A. Dumilatre 1878Le gisant en bronze de la tombe est signé « A. Dumilatre, 1878 », pour Alphonse [Jean] Dumilatre (Bordeaux, 1844 – Saint-Maurice, Val-de-Marne, 1928).

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, signature Gruet Jeune fondeurLe fondeur a également laissé sa marque: « Gruet J(ne) fondeur », pour Charles Gruet Jeune (1825-1890).

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, vue de côtéLes deux hommes sont représentés allongés sur le dos.

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, vue des têtes et des piedsTous les deux sont barbus, nus apparemment sous le linceul, les pieds qui dépassent…

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, mains entrecroiséesLeurs mains sont entrecroisées jusque dans la mort et pour les passants qui se recueilleront sur leur tombe.

Photographies août 2014

Poitiers, sainte Radegonde…

La crypte et le tombeau de sainte Radegonde à Poitiers

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus prèsLe 13 août est la fête de Radegonde… autre « grande dame du Poitou » (même si elle est originaire du Nord…) avec Alienor d’Aquitaine! Un pèlerinage est organisé du monastère de la Cossonière à Saint-Benoît (repli des sœurs du monastère Sainte-Croix, fondé par Radegonde, quand elles ont quitté le centre-ville, à l’emplacement du musée) jusqu’au tombeau puis à la « cellule » de la reine. Il m’a donc semblé que ré-éditer cet article serait une bonne idée… suivre les liens à la fin pour en découvrir d’autres articles sur des sujets voisins.

Article du 4 mars 2012

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai choisi de vous présenter à nouveau la princesse allemande la plus célèbre à Poitiers… Je vous ai déjà montré le tombeau de sainte Radegonde, qui se trouve dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde.

Radegonde est née vers 518-520 à Erfurt en Allemagne. Elle est la fille du roi de Thuringe, Berthaire. La suite est surtout racontée dans la vie de sainte Radegonde par Venance Fortunat, texte que l’on connaît par une copie réalisée vers 1100 avec un manuscrit très richement illuminé conservé à la médiathèque de Poitiers, à feuilleter ici.

En 531, Clotaire, fils de Clovis, massacre sa famille et l’emmène comme otage dans la villa royale d’Athies. Veuf, Clotaire décide de l’épouser en 538 (avec une épopée, elle refuse, s’enfuit, est rattrapée, mariée de force à Soissons)…

… un peu long de vus raconter ici toute l’histoire, mais quelque part entre 552 et 557, elle obtient de se retirer à Poitiers, où elle fonde un monastère qui deviendra le monastère Sainte-Croix (celui qui est à la Cossonière à Saint-Benoît, dont je vous est montré le tronc il y a quelques semaines). Radegonde obtient de l’empereur de Constantinople une prestigieuse relique de la vraie croix (conservée dans un riche reliquaire gardé bien à l’abri) et est morte à Poitiers en 587.

Poitiers, le tombeau de sainte Radegonde dans sa crypteElle est inhumée, comme il est d’usage à l’époque, hors les murs, dans ou près de l’église Sainte-Marie-hors-les-Murs qu’elle avait fait construire. Voici une autre photographie du tombeau, un peu plus sombre certes… Les miracles s’y multiplient… Après plusieurs péripéties, reconstructions suite à des incendies, l’église est consacrée en 1099. Son tombeau fut ouvert en 1412 sur ordre du duc de Berry, puis profané lors des guerres de religion en 1562, les restes brûlés dans la nef, puis remis dans le tombeau… qui attire toujours des pèlerins.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, les ex-votos, quatre vues Chaque année apparaissent de nouveaux ex-votos… tout autour du tombeau à l’extérieur de la crypte et dans l’escalier, ce sont des ex-votos plus anciens, ceux de la nef sont plus récents. Désormais, la taille des plaques est plus ou moins normalisée, et il ne faut pas oublier de passer à la caisse pour en poser une, tarif genre concession d’un bout de mur, plusieurs surfaces et durées au choix…

Poitiers, relief sous le clocher de Sainte-Radegonde : Radegonde vue de près Et voici peut-être une représentation provenant de l’ancien clocher-porche roman de la sainte, que je vous ai déjà montrée aussi, dans cet article sur le Christ et sainte Radegonde (?).

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le portail, 2, sainte Radegonde Et une autre sculpture, cette fois du 19e siècle, sur la façade de l’église… A revoir avec ses voisines dans cet article sur les sculptures de la fin du 19e siècle (Vierge à l’Enfant, saintes Agnès, Radegonde, Disciole, saint Hilaire). Elle est représentée en lettrée, ce qui était le cas: elle avait appris à lire et à écrire au palais royal, bien avant de devenir religieuse…

PS: d’autres liens ajoutés depuis l’article d’origine…

Anne d'Autriche en Radegonde (Poitiers, église Sainte-Radegonde) avec des rubans sur son sceptreVoir aussi la statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde

La chapelle du Pas-de-Dieu, résidence Jean-Jaurès à Poitiers
Voir la chapelle du Pas-de-Dieu, dite « cellule de sainte Radegonde », où se terminera le pèlerinage

Pour aller plus loin : Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36.

La tombe de la famille Herbette par Jules Coutan dans le cimetière du Montparnasse à Paris

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue généraleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans le cimetière du Montparnasse à Paris. Cette fois, je vous propose de découvrir la tombe somptueuse de la famille Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, mention des artistes et sculpteursTrois artistes sont intervenus sur cette tombe: Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, Léon Eugène Longepied (Paris, 1849 – Paris, 1888) et [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). La tombe se compose d’un décor architecturé dessiné par Henry Poussin devant lequel est assise une femme encadrée de deux médaillons. La signature générale, sur le côté, porte « De tout cœur / à cette œuvre / se sont associés / Coutan et Longepied / Roty, Poussin architecte / 1885-1890 ». Je ne sais pas quelle est exactement la contribution de Longepied, décédé en 1888, pendant l’exécution du projet. La tombe a été commandée de son vivant par Louis Herbette, directeur des prisons au ministère de l’Intérieur, pour rendre hommage à sa femme, Jeanne Barreswil. Henry Poussin, l’architecte de la tombe, a aussi été l’architecte de nombreuses prisons, dont celle de Fresnes qu’il construisit entre 1895 et 1898, après cette tombe… Il a présenté au salon des artistes français de 1886 sous le n° 4879 : « Sépulture de la famille H… au cimetière du Mont-Parnasse; – deux cadres ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscriptions sur le socleElle porte aussi beaucoup de textes avec des déclarations d’amour, sur le socle (photo surexposée, zut, on doit pouvoir trouver la citation avec Vita et Amor), sur le rebord de la sculpture de la femme (j’aime…).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscription sur le décor et médaillon… et aussi sur le fond architecturé: « A ma bien-aimée femme / en unissant / dans la même pensée / pour toujours / nos deux enfants et sa mère / Louis Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon d'Oscar Roty représentant Louis HerbetteJuste à côté de cette inscription a été scellé un médaillon de [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911), dont je vous ai déjà parlé pour le médaillon d’Hippolyte Taine dans le square d’Ajaccio à Paris, et représentant « Louis Herbette, conseiller d’État, 1848-1922 », comme dit l’inscription. Je n’ai pas trouvé la signature du médailleur, qui a réalisé une autre médaille avec des inscriptions différentes, conservée au musée d’Orsay.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon représentant une jeune femmeDe l’autre côté de la sculpture féminine est inclus un médaillon en marbre représentant un profil de jeune femme, peut-être l’un des enfants du couple?

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femmeJeanne Barreswil, la femme de Louis Herbette, est le sujet principal de la tombe. Elle y est sculptée de manière monumentale, en marbre, assise sur un beau siège.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Jules CoutanJules Coutan, dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers, a apposé sa signature sur la femme qui trône au centre de la tombe. Elle a été présentée au salon des artistes français de 1890 sous le n° 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme vue de profilLa femme est représentée abandonnée, la tête recouverte d’un voile (de deuil?).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, les pieds de la femme reposant sur les racinesSes pieds nus reposent sur un réseau de racines qui se termine par un rameau de chêne…

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme avec son dos appuyé sur un arbre mort… et son dos est appuyé sur un tronc d’arbre mort.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de la femmeJe vous quitte avec ce beau visage idéalisé, avec peu d’expression…

Photographies de juin 2013, il y a juste un an, il faudra que je repasse faire des photographies complémentaires, un jour où j’arriverai trop tôt pour prendre un train à Montparnasse…

Pour aller plus loin :

Le fils d’Oscar Roty, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret.

La tombe d’Alexandre Falguière par Marqueste au cimetière du Père Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, vue générale du tombeauAprès l’Art devant l’hôtel de ville de Paris et le médaillon d’Ernest Lavigne, dans le cimetière de Passy, voici une autre œuvre de Laurent [Honoré] Marqueste, cette fois dans le cimetière du Père-Lachaise : la stèle de la tombe d’Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900), un sculpteur dont je vous ai parlé pour le groupe sculpté représentant Pierre Goudouli ou le Vainqueur du combat de coq, tous deux à Toulouse, le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui et le monument à Léon Gambetta à Cahors. Ce tombeau se trouve juste à côté de celui du sergent Hoff par Bartholdi.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, signature de MarquesteLa signature de Laurent [Honoré] Marqueste (Toulouse, 1848 – Paris, 1920), prix de Rome en 1871, qui fut l’un de ses élèves, est apposée sur le marbre.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, Tarcisus sculpté sur l'avant du tombeauSur la face avant du tombeau, au-dessus des inscriptions funéraires, le sculpteur a reproduit en relief une statue de Falguière, Tarcisius, dont l’original se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, stèle et dessus de la tombeSur le dessus de la tombe sont posés une grande palme, une palette, un burin et une masse sculptés (sous les feuilles mortes de la photographie). L’essentiel de la sculpture se concentre sur la stèle…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, allégorie féminine … dominée par une grande allégorie féminine en haut relief…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, détail des trois petits personnages … et entourée de petits personnages « échappés » d’œuvres de l’artiste : le Vainqueur du combat de coq en bas relief, présenté au Salon des artistes français en 1864 et dont un tirage en est présenté au musée d’Orsay à Paris (en haut) et Diane en haut-relief, dont le plâtre était au salon des artistes français de 1882 sous le n° 4353. Si l’allégorie a fière allure, les petits reliefs sont assez maladroitement exécutés par Marqueste, je trouve.

 

Photographies de novembre 2012.

 

Le tombeau d’Auguste Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe poursuis ma série sur l’œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904). Après la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise, le  tombeau de l’artiste par lui-même au cimetière du Montparnasse et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt), nous retournons au cimetière du Montparnasse, cette fois sur la tombe du peintre Gustave [Adolphe] Jundt (Strasbourg, 1830 – Paris, 1884), qui porte la dédicace suivante : « A / Gustave Jundt / 1830 / 1884 » (voir quelques-unes de ses œuvres dans la base Joconde).

Sur le piédestal qui tient lieu de stèle est posé un buste du peintre tandis que devant se tient une fillette, alsacienne (le peintre avait dû fuir l’Alsace après l’occupation allemande), qui tient une palette de peintre.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, les deux signaturesDeux signatures se trouvent sur les bronzes, l’une sur le buste (« A. Bartholdi 1885 »), l’autre sur la palette (« A. Bartholdi »).

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le busteLe buste a été présenté au salon des artistes français de 1885, sous le n° 3330. Un modèle en plâtre teinté est présenté au musée Bartholdi de Colmar. La maquette du monument complet figure dans la partie illustrée du catalogue du salon.

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, deux vues de l'AlsacienneLa jeune Alsacienne se tient debout sur la pointe de ses pieds nus, dans une position différente de l’Alsacienne de la tombe du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise…

Tombe de Gustave Jundt par Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de l'Alsacienne… mais avec la même longue tresse au milieu du dos, retenue par un fichu noué par un gros nœud au dessus du front. Auguste Bartholdi, Alsacien d’origine, a beaucoup développé ce thème de l’Alsacienne, vous pouvez en voir une autre version, en terre cuite, au musée de Colmar (1883).

Photographies de juin 2013.

Le tombeau d’Auguste Bartholdi au cimetière du Montparnasse à Paris

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, deux vues généralesJe vous ai beaucoup parlé d’Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904) ces dernières semaines (vous pouvez (re)voir sur mon blog la statue de Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier, la fontaine Bartholdi à Lyon, la statue du sergent Hoff au cimetière du Père Lachaise et la copie du lion de Belfort place Denfert-Rochereau à Paris, les copies de La Liberté éclairant le monde à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt)… Je continue avec son tombeau dont il a réalisé lui-même la sculpture du génie féminin ailé qui domine l’obélisque en porphyre rouge sur lequel est inscrit « Auteur / du lion de Belfort / et de la statue de la Liberté / éclairant le monde ». Il faudra que j’essaye de reprendre les photographies un jour à une autre heure, pour ne pas avoir cet horrible contre-jour…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le génie de face, vue générale et détailAuguste Bartholdi a exploité dans plusieurs autres œuvres le thème du génie funèbre, par exemple Le génie funèbre, réalisé en 1865 et présenté au salon des artistes français de 1866 sous le n° 2626, un génie recroquevillé qui se trouvait sur la tombe de Georges Nefftzer dans le même cimetière du Montparnasse (aujourd’hui au lycée Bartholdi à Colmar) ou le Génie sorti des griffes de la misère, présenté au salon des artistes français de 1859 sous le n° 3073 (plâtre préparatoire au musée de Colmar, un autre exemplaire déposé par ce même musée au musée de Belfort).

Ici, le génie semble s’élever vers le ciel, dans une composition très classique reprise aussi dans de nombreuses représentations des Victoires, main droite levée et main gauche vers le bas. Il s’agit d’ailleurs d’un génie féminin, si l’on en juge par les seins… et non d’un ange (sans sexe???) comme on le lit sur de nombreux sites en ligne…

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, le drapé au pied de l'obélisque et le génie de dosUn drapé est tombé au pied de l’obélisque. Comme de nombreuses figures allégoriques, le génie est représenté pieds nus.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, médaillon en bronzeSur l’obélisque est apposé un médaillon en bronze avec les profils droits d’Auguste Bartholdi au premier plan et de sa femme, Jeanne Émilie Baheux de Puysieux, enterrée avec lui, à l’arrière.

Tombeau de Bartholdi au Montparnasse à Paris, signature de Auguste Rubin sur le médaillon en bronzeCe médaillon porte la signature « A mes / amis Bartholdi / A. Rubin / 1905 ». Il a été réalisé par Auguste Rubin (Grenoble ? – Paris, 1909). L’original en plâtre teinté se trouve au musée Bartholdi de Colmar, qui conserve également un autre tirage en bronze apposé sur la lucarne-pignon, au fond de la cour du musée.

Photographies de juin 2013.

Poitiers, Anne d’Autriche en sainte Radegonde…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1, vue de face

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai choisi de vous présenter à nouveau la princesse allemande la plus célèbre à Poitiers… Je vous ai déjà montré le tombeau de sainte Radegonde, qui se trouve dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde et parlé de l’histoire de sainte Radegonde. J’avais alors promis de vous montrer une autre statue…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2, vue plus lointaine Il s’agit d’une statue en marbre blanc, réalisée par le sculpteur parisien Nicolas Legendre. Radegonde est représentée vêtue d’un manteau fleurdelisé, avec un sceptre et un livre ouvert (représentation fréquente pour Radegonde, qui avait fait des études au palais royal après son rapt par Clotaire).

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 3, détail de la tête En 1649, Anne d’Autriche était entrée dans la confrérie de Sainte-Radegonde, puis venue se recueillir sur place en 1651. A cette occasion, elle avait commandé un autel et cette statue [voir article de Grégory Vouhé, en fin d’article, qui précise la date de la statue, 1653, et non 1658 comme il apparaît dans de nombreux articles].

Poitiers, église Sainte-Radegonde, les ex-votos royaux

A gauche, vous voyez la plaque de l’ex-voto posée par Anne d’Autriche en remerciement de la guérison de son fils Louis XIV en 1658. A droite, un autre des prestigieux ex-votos, daté de 1870/1871 (sainte Radegonde aurait protégé Poitiers de l’avancée des Prussiens…).

Bon, si Radegonde, princesse Thuringienne, entre bien dans le défi, je pense qu’il serait tiré par les cheveux d’y faire entrer Anne d’Autriche (1601-1666) qui, si elle a porté le titre d’archiduchesse d’Autriche, n’a pas dû y mettre les pieds… Pour rappel, elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611). Elle est infante d’Espagne, infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et des Pays-Bas… Après son mariage avec Louis XIII, elle devient reine de France et de Navarre de 1615 à 1643. A la mort de son mari, elle devient régente de son fils Louis XIV de 1643 à 1651. Elle meurt à Paris en 1666.

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1 Radegonde, comme je vous l’ai déjà dit, a fait l’objet de nombreuses dévotions et pèlerinages… La statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde a beaucoup bougé dans la crypte, mais sur les cartes postales anciennes, elle est souvent devant le tombeau, entourée de feuillages dorés…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2 Elle encourage les dons…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 5 … est mise en avant…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 6 …même pour la restauration du tombeau et des vitraux, ici, on dirait qu’on lui a ajouté un calice entre les mains…

Anne d'Autriche en Radegonde (Poitiers, église Sainte-Radegonde) avec des rubans sur son sceptre

PS : Elle fait toujours l’objet de cultes obscurs, comme on le voit sur ces photographies prises le 10 octobre 2012. Qui a mis ces rubans de satin et quels vœux ont alors été prononcés?

Pour aller plus loin : Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36.