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Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martin

Couverture de Anaïs ou les gravières, de Lionel-Edouard Martinpioche-en-bib.jpgN’ayant pas trouvé de nouveau livre qui me tentait au rayon « basse vision » de la médiathèque, j’ai fait une tentative au rayon de la littérature régionale, avec pour objectif de trouver un livre pas trop gros, avec une encre bien noire, un papier bien blanc mais non brillant (pour les contrastes) et si possible des interlignes assez gros. Des critères de choix un peu particuliers, c’est vrai… Mon choix s’est porté sur ce livre, qui répondait à peu près aux critères que je m’étais fixés, même si la quatrième de couverture, en caractères blancs sur fond orange, était complètement illisible encore ma vue. J’ai réussi à le lire, mais vraiment à petites doses, ça fatigue et devient vite flou… [depuis, j’ai aussi lu Nativité cinquante et quelques].

Le livre : Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin, éditions du sonneur, 2012, 157 pages, ISBN 9782916136455.

L’histoire : de nos jours à M*** au sud de Poitiers, un journaliste de la presse locale, effondré par le deuil de sa compagne, Nathalie, décide d’enquêter sur le seul sujet un peu intéressant du moment, le meurtre au volant d’une lycéenne, Anaïs. Son enquête le mène à la ZUP de Poitiers, où vit sa mère, à L***, dans des carrières à proximité, à l’ombre de la centrale nucléaire de Civaux, il croise des personnages hauts en couleur, Petit Louis, le grand Mao, Toto Bauze, le Légionnaire…

Mon avis: ce roman se passe dans des lieux familiers pour moi, la ZUP de Poitiers (revoir le marché sous la neige, agora de la campagne municipale chaque dimanche ces dernières semaines), M*** pour , L*** pour Lussac-les-Châteaux, et sa centrale nucléaire, un lycée « à prénom et à nom de duchesse » (son nom, Aliénor d’Aquitaine, n’est jamais cité)… Le livre est classé en polar à cause de « l’alibi » d’un meurtre, mais il s’agit plutôt d’un roman sur une histoire de jeunesse, la démolition d’un immeuble, une relation sexuelle furtive dans une cave… et presque vingt ans plus tard, un meurtre et un suicide. L’obsession de la mort aussi, celle d’Anaïs qui fait écho chez le narrateur (à la première personne) à celle Nathalie. Un style élastique, passant de phrases très courtes à d’autres beaucoup plus longues, au gré de l’humeur du narrateur. Il s’agit d’ailleurs plus de reconstituer la vie (la conception plutôt que la courte vie) d’Anaïs que de trouver son meurtrier. Un style très original pour ce genre littéraire qu’est le polar.

Pour aller plus loin : voir le site personnel de Lionel-Edouard Martin.

Alienor d’Aquitaine sur le grand vitrail de l’hôtel de ville de Poitiers

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 1, vue générale Retour à l’hôtel de ville de Poitiers… Après les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée), nous retournons aujourd’hui dans la salle des fêtes, devenue salon d’honneur, où la grande fenêtre est ornée d’un vitrail commandé en avril 1874 à A. C. E. Steinhel.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 2, vue rapprochée Aliénor d’Aquitaine confirme devant les échevins (avec deux chiens comme témoins ) la charte de la commune de Poitiers en 1199. Cette charte a été signée par Aliénor juste après la mort de son fils Richard-Coeur-de-Lion (son second époux, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, était mort dix ans plus tôt). Elle semble bien jeune, sur cette représentation, alors qu’elle a alors 75 ans et a beaucoup voyagé à travers l’Europe et le proche-Orient, a eu de nombreux enfants, dont Jean-Sans-Terre, qui a hérité à la mort de son frère du royaume d’Angleterre.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 3, la signature

C’est un moine qui est chargé de recopier la charte. Cette dernière confirme des privilèges accordés par Guillaume IX duc d’Aquitaine (grand-père d’Aliénor) à la ville, en espérant ainsi obtenir leur loyauté au nouveau roi. Les Poitevins peuvent élire leurs magistrats (dont les échevins, un peu des équivalents de nos conseillers municipaux, avec à leur tête le maire), rédiger les règlements de police de la ville et fixer l’impôt. Si l’original de cette charte est perdu, il en reste un Vidimus (« nous avons vu », sorte de certificat authentifiant la copie d’un acte) conservé aux archives municipales de Poitiers (et dont vous pouvez voir une reproduction dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 4, les échevins Sur la droite, les échevins se tiennent devant la reine (le maître verrier a donné à l’un d’eux les traits de l’architecte de l’hôtel de ville, Antoine-Gaétan Guérinot.

Poitiers, hôtel de ville, Aliénor remet la charte de la ville aux échevins, 5, têtes des échevins

Voici de plus près ces échevins…

 

Photographies de septembre 2011.

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

– Anne Benéteau-Péan, Grégory Vouhé, Un Louvre pour Poitiers, catalogue d’exposition du Musée Sainte-Croix, 2011. Voir notamment (merci à Grégory Vouhé qui a vite retrouvé les citations), p. 98 : c’est en avril 1874 qu’une commission municipale étudie la question des vitraux, et arrête que  » les cartons des verrières de la grande fenêtre au centre seraient confiés à un artiste justement renommé, Mr Steinel « , ajoutant que « Les projets de cartons à exécuter par Mr Steinel devront être préalablement acceptés par le conseil » (arch. mun. liasse 914, citée note 32).

– le numéro 65 de juillet 2004 de la revue L’actualité Poitou-Charentes, dont plusieurs articles sont consacrés à Aliénor d’Aquitaine. Voir notamment p. 18-19 l’article sur la charte communale de Poitiers.

– Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe-XVIIIe siècles), sous la direction de R. Favreau, R. Rech, Y.-J. Riou, Société des Antiquaires de l’Ouest, 2003 (présentation dans cet article de l’Actualité Poitou-Charentes, n° 61, p. 41-46).

Mes articles sur l’hôtel de ville de Poitiers : l’hôtel de ville avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée),