Archives par étiquette : cimetière du Père-Lachaise

Strasbourg, le monument à Kellermann

Strasbourg, le monument à Kellermann, texte sur ValmyIl est beaucoup question ces jours-ci de la première bataille de la Marne, du 5 septembre 1914 au 12 septembre 1914. Une autre bataille a eu lieu dans le même secteur, qui a aussi mis aux prises Français en défense et Allemands en marche vers Paris, le 20 septembre 1792 à Valmy (dans la Marne) les troupes prussiennes sont stoppées par les armées révolutionnaires menées par les généraux et Charles-François Dumouriez.

C’est à Strasbourg (place de Broglie) que l’on trouve ces citations, sur le socle du monument à François-Christophe Kellermann :

Valmy 20 IX 1792
Vive la nation nous / allons vaincre pour elle / Kellermann
Von hier von Huete geht / eine neue Epoche der / Welt Geschichte aus / Goethe
Valmy marque un tournant dans l’histoire

Strasbourg, le monument à Kellermann, texte sur la guerreSur l’autre face:

Après mes devoirs envers / Dieu toutes mes actions / ont eu pour mobile / l’amour de mon pays
Combattant pour le / maintien de nos libertés / et la défense du / territoire de France / j’ai adouci autant que / je l’ai pu ce que / la guerre a d’horrible / Kellermann

Strasbourg, le monument à Kellermann, texte sur les AlsaciensEt encore:

Les Alsaciens m’ont / prouvé qu’ils n’ont point / dégénéré et je suis fier / d’être né parmi eux

Strasbourg, le monument à Kellermann, vue d'ensembleEntre les armoiries et l’inscription (« Kellermann / maréchal de France / duc de Valmy / né à Strasbourg 18 V 1735 / mort à Paris 13 IX 1820 »), il n’y a aucune difficulté pour identifier le personnage représenté en tribun. La statue en bronze a été édifiée pour le bicentenaire de sa naissance, en 1935, et est due au sculpteur Léon [Jean-Baptiste Alexandre] Blanchot (dit Ivan Loewitz) (Bordeaux, 1868 – Paris, 1947), dont je n’ai pas trouvé la signature, qui doit pourtant être sur la plinthe si j’en crois la fiche de la base monumen (consultée après mon retour…).

Strasbourg, le monument à Kellermann, la statue de faceKellermann porte tenue bien ajustée au niveau de l’entrejambe (mais non, pas à poil), un grand manteau…

Strasbourg, le monument à Kellermann, vue de profil… grande épée et éperons, prêt à retourner au combat.

Un autre monument à Kellermann a été érigé en 1892, pour le centenaire de la bataille, sur le site même de Valmy.

Tombeau des Kellermann au Père Lachaise à ParisTant que j’y suis, j’ai « exhumé » de mes centaines de photographies parisiennes celle de sa tombe au cimetière du Père-Lachaise. Le monument a été dessiné par l’architecte Lucien-Tirté Van Vleemputte (Paris, 1795 – 1871, grand prix de Rome d’architecture en 1816) et comprend trois grandes plaques avec le nom des défunts regroupés dans le monument.

Tombeau des Kellermann au Père Lachaise à Paris, plaque gaucheA gauche les épouses…

Tombeau des Kellermann au Père Lachaise à Paris, plaque centraleAu centre François-Christophe Kellermann et son fils François-Etienne Kellermann (1770-1835), qui s’est lui distingué lors des batailles de Marengo et Austerlitz…

Tombeau des Kellermann au Père Lachaise à Paris, plaque droiteA droite leurs descendants.

Photographies octobre 2010 pour Strasbourg et novembre 2012 pour le cimetière du Père Lachaise.

La tombe de Jean-Richard Bloch au cimetière du Père Lachaise

Affiche de l'exposition Jean-Richard Bloch à Poitiers, jusqu'au 31 octobre 2014 à la médiathèqueAlors que l’exposition Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte se poursuit à la médiathèque de Poitiers (jusqu’au 31 octobre 2014) et qu’un beau programme d’animations (conférences, visites guidées) est annoncé à partir de la semaine prochaine, je suis allée voir sa tombe au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, à l'arrière, monument aux déportés d'Auschwitz-BirkenauBien qu’elle se trouve juste à côté du monument aux déportés d’Auschwitz-Birkenau (que l’on aperçoit à l’arrière-plan), à proximité des autres monuments des camps de concentration, en face du mur des fédérés, et donc près d’autres personnalités communistes, la tombe de Jean-Richard Bloch (Paris, 1884 – Paris, 1947) ne m’avait jamais attirée. Dans le cadre communiste de cette section du Père-Lachaise, je vous propose de lire le portrait de Jean-Richard Bloch sur le site de L’Humanité. Dans les prochaines semaines, je vous rendrai aussi compte de plusieurs de ses ouvrages, que j’ai lus à l’occasion de cette exposition.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, dalle funéraireMort à Paris le 15 mars 1947, son hommage funèbre fut rendu le 19 mars par Jacques Duclos pour le parti communiste et Louis Aragon devant les locaux du journal Ce soir, qu’ils avaient tous deux créé en 1937 et relancé en 1945. Sa tombe est toute simple, avec une dalle funéraire peu lisible, une autre plus petite en hommage à sa femme Maguite (Marguerite Herzog). Des plaques sont posées tout autour de la tombe, notamment pour des mouvements liés à la guerre d’Espagne, dont Jean-Richard Bloch a rendu compte.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Jean-Richard Bloch, masque mortuaire Sur la stèle a été apposé le masque mortuaire tiré en bronze.

Paris, cimetière du Père-Lachaise, tombeau de Karl-Jean Longuet (1904-1981) et Simone Boisecq (1922-2012)Près du tombeau de Jean-Richard Bloch, par hasard, j’ai aussi vu la tombe de Karl-Jean Longuet (1904-1981) et Simone Boisecq (1922-2012), qui avaient fait l’objet d’une exposition en 2011-2012 à Reims, Agen, Limoges, Poitiers et Colmar. Leur engagement politique explique leur sépulture dans ce secteur du cimetière.

Pour aller plus loin : 

– sur le blog: La Mérigot(t)e à Poitiers, résidence de l’écrivain Jean-Richard Bloch et Une fenêtre sur le monde, Jean-Richard Bloch à la Mérigotte (bientôt quelques lectures)

Jean-Richard Bloch. En Mérigotte, auberge antifasciste

– voir aussi l’article d’Alain Quella-Villéger (avec des photographies de Marc Deneyer), Jean-Richard Bloch à la Mérigote, L’Actualité Poitou-Charentes n° 46, 1999, p. 18-23.

– voir le site de l’Association Études Jean-Richard Bloch.

– mes lectures de Jean-Richard-Bloch : Sur un cargo, Cacaouettes et bananes, Espagne, Espagne!, traduction de Karl et Anna, de Leonhard Frank

Enlacés jusque dans la mort… une tombe du cimetière du Père-Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Joseph Crocé-Spinelli et Théodore SivelEn allant faire des photographies en vue de quelques articles au cimetière du Père-Lachaise à Paris, je suis passée à côté de la tombe de Joseph [Eustache] Crocé-Spinelli (Monbazillac, 1845 – Ciron, 1875) et  Théodore Sivel (Sauve, 1834 – Ciron, 1875), aéronautes qui ont réalisés de multiples exploits en ballons / montgolfières: record d’altitude le 22 mars 1874 (7.300 m d’altitude), record de durée (22h40 qui les ont mené de l’usine à gaz de La Villette à Paris à Lanton, près d’Arcachon) les 23 et 24 mars 1875… avant de périr le 15 avril 1875 au cours d’une ascension à Ciron dans l’Indre à bord du ballon Le Zénith. En voulant battre à nouveau le record d’altitude, ils sont morts privés d’oxygène à 8600m d’altitude, seul le troisième homme à bord, Gaston Tissandier (Paris, 1843 – Paris, 1899) a survécu (il en est resté sourd). Dans La Nature n° 100, du 1er Mai 1875, il a raconté leur aventure.

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, signature A. Dumilatre 1878Le gisant en bronze de la tombe est signé « A. Dumilatre, 1878 », pour Alphonse [Jean] Dumilatre (Bordeaux, 1844 – Saint-Maurice, Val-de-Marne, 1928).

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, signature Gruet Jeune fondeurLe fondeur a également laissé sa marque: « Gruet J(ne) fondeur », pour Charles Gruet Jeune (1825-1890).

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, vue de côtéLes deux hommes sont représentés allongés sur le dos.

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, vue des têtes et des piedsTous les deux sont barbus, nus apparemment sous le linceul, les pieds qui dépassent…

Paris, cimetière du Père-Lachaise tombe de Crocé-Spinelli et Sivel, mains entrecroiséesLeurs mains sont entrecroisées jusque dans la mort et pour les passants qui se recueilleront sur leur tombe.

Photographies août 2014

Le carditaphe de Jacques-Louis David au Père-Lachaise à Paris

Le carditaphe de Jacques Louis David au Père Lachaise à Paris, vue généraleVous connaissez probablement le peintre [Jacques] Louis David, au moins pour La mort de Marat ou Marat assassiné (voir l’original à Bruxelles ou la copie du Louvre) ou Le Serment du jeu de paume, peut-être aussi pour le Serment des Horaces ou Les Sabines. Il a reçu le prix de Rome de peinture en 1779. Né le 30 août 1748 à Paris, il est mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, où il est enterré (d’abord au cimetière du quartier Léopold, puis, depuis 1877 au cimetière d’Evere), le gouvernement français ayant refusé le transfert de son corps à Paris. Son cœur a été rapporté dans le tombeau familial au cimetière du Père Lachaise, que l’on peut donc qualifier de « carditaphe », auprès de son épouse.

 

Le carditaphe de Jacques Louis David au Père Lachaise à Paris, le médaillon

Le médaillon en bronze est l’œuvre de Normand. Il a sculpté son profil droit, imberbe et échevelé.

Photographies de novembre 2012.

La tombe d’Alexandre Falguière par Marqueste au cimetière du Père Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, vue générale du tombeauAprès l’Art devant l’hôtel de ville de Paris et le médaillon d’Ernest Lavigne, dans le cimetière de Passy, voici une autre œuvre de Laurent [Honoré] Marqueste, cette fois dans le cimetière du Père-Lachaise : la stèle de la tombe d’Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900), un sculpteur dont je vous ai parlé pour le groupe sculpté représentant Pierre Goudouli ou le Vainqueur du combat de coq, tous deux à Toulouse, le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui et le monument à Léon Gambetta à Cahors. Ce tombeau se trouve juste à côté de celui du sergent Hoff par Bartholdi.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, signature de MarquesteLa signature de Laurent [Honoré] Marqueste (Toulouse, 1848 – Paris, 1920), prix de Rome en 1871, qui fut l’un de ses élèves, est apposée sur le marbre.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, Tarcisus sculpté sur l'avant du tombeauSur la face avant du tombeau, au-dessus des inscriptions funéraires, le sculpteur a reproduit en relief une statue de Falguière, Tarcisius, dont l’original se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, stèle et dessus de la tombeSur le dessus de la tombe sont posés une grande palme, une palette, un burin et une masse sculptés (sous les feuilles mortes de la photographie). L’essentiel de la sculpture se concentre sur la stèle…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, allégorie féminine … dominée par une grande allégorie féminine en haut relief…

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe deAlexandre Falguière par Marqueste, détail des trois petits personnages … et entourée de petits personnages « échappés » d’œuvres de l’artiste : le Vainqueur du combat de coq en bas relief, présenté au Salon des artistes français en 1864 et dont un tirage en est présenté au musée d’Orsay à Paris (en haut) et Diane en haut-relief, dont le plâtre était au salon des artistes français de 1882 sous le n° 4353. Si l’allégorie a fière allure, les petits reliefs sont assez maladroitement exécutés par Marqueste, je trouve.

 

Photographies de novembre 2012.

 

La tombe de Béranger et Manuel au cimetière du Père-Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, vue généraleChose promise, chose due, après la statue de Béranger dans le square du Temple à Paris, voici la tombe que j’avais montrée il y a longtemps, en 2008, à l’ouverture de ce blog dans un autre contexte, avec les lieux de mémoire autour de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). D’un ton très libertaire pour certaines, nombre de ses chansons sont disponibles sur le portail Gallica de la Bibliothèque nationale de France, par exemple dans l’album illustré par Grandville.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque de ManuelIl partage sa tombe avec Jacques Antoine Manuel… dont voici le texte de la dédicace sur la plaque de fonte: « Manuel / né à Barcelonnette le 10 décembre 1775 / soldat volontaire en 1795 / avocat / membre de la chambre des représentants / député / expulsé par la majorité de 1825 / mort le 20 août 1827 / hier j’ai annoncé que je ne cèderais qu’à la force / aujourd’hui je viens tenir la parole / séance du 4 mars 1823 ». Une citation similaire (à l’exception du passage sur la force) est reprise sur le médaillon.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque dédicace de BérangerLa plaque de Béranger, déjà descellée en 2008, n’était toujours pas refixée en novembre 2012, date de ces photographies. Elle porte l’inscription suivante : « Béranger / poëte national / né à Paris le 18 août 1780 mort le 16 juillet 1857 / Je désire être inhumé dans le tombeau / de mon ami Manuel ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, les deux médaillonsSur la stèle sont apposés deux médaillons en bronze représentant les deux hommes de profil, face à face. Les deux médaillons, adjacents, ont été coulés d’une seule pièce et sont surmontés d’une couronne végétale indépendante.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de ManuelLe médaillon représentant « Manuel, député de la Vendée » (texte inscrit à droite du visage), à gauche, reprend à gauche à peu près la citation de la dédicace : « Hier j’ai annoncé / que je ne cèderais / pas à la violence / aujourd’hui / je viens / tenir ma parole / séance du mardi / 4 mars 1823 ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature de David d'Angers sur le médaillon de ManuelCe médaillon porte la signature de David d’Angers et la date de 1831.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de BérangerLe médaillon représentant Béranger chauve porte le texte « Béranger / né à Paris / en / 1780 ». Ce médaillon a été réalisé alors que Béranger était encore vivant… (David d’Angers est d’ailleurs décédé en 1856, un an avant Béranger).

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature Magnades sur le médaillon de BérangerIl porte la signature « F.-G. Magnades », peut-être le fondeur, l’auteur du médaillon étant David d’Angers.

Photographies de novembre 2012.

Louis Desnoyers par Auguste Préault à Paris

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à ParisDans le cimetière du Père-Lachaise à Paris se trouve la tombe toute simple de l’écrivain Louis Desnoyers (1805-1868), fondateur avec Balzac de la Société des gens de lettres en 1838, pour protéger les intérêts des membres contre le plagiat (et oui!).

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à Paris, signature de PréaultLe médaillon, commandé par la Société des gens de lettres, a été réalisé par Antoine Augustin dit Auguste Préault (Paris, 1809 – Paris, 1879), élève de et Antonin Moine. Voici la signature, « A. Préault ».

tombe de Louis Desnoyers par Auguste Préault au Père Lachaise à Paris, le médaillonLouis Desnoyers est représenté de profil, ce qui est très classique pour ce genre de médaillon

Photographies de novembre 2012.

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, vue générale du tombeauRetour au cimetière du Père Lachaise pour un tombeau d’un personnage aujourd’hui oublié mais qui fut très célèbre en son temps, le baron Isidore Taylor… Sa tombe, composé d’un hémicycle et d’un haut piédestal avec une statue en marbre,  est si bavarde qu’elle raconte sa vie… à condition de réviser les chiffres romains 😉 . Allez, je suis dans un bon jour, je vous les ai traduit en chiffres arabes entre crochets… Sous la statue d’abord, on peut lire « Au baron Taylor / membre de l’institut / M.DCCC.LXXXIV [1884] ». Au dos :

XV [15] août M.DCC.LXXXIX [1789] / VI [6] septembre M.DCCC.LXXIX [1879] /
M.DCCC.XXV [1825] / Commissaire royal / près la comédie française /
M.DCCC.LXIX [1869] / sénateur /
M.DCCC.LXXVII [1877] / Grand officier de la légion d’honneur

Outre son œuvre littéraire et artistique (il faut inspecteur général des Beaux-Arts), Isidore Taylor a notamment créé des sociétés de secours mutuel, ancêtres de la sécurité sociale, de la caisse de retraite et des mutuelles, dans différents domaines inscrits dans les médaillons tout autour du monument :

Premier médaillon à gauche : « M.DCCC.XL [1840] / association / des / artistes dramatiques »
Deuxième médaillon : « M.DCCC.XLIII [1843] / association / des / artistes musiciens »
Médaillon central, sous la statue : « M.DCCC.XLIV [1844] / association / des artistes / peintres sculpteurs / architectes graveurs / et dessinateurs »
Quatrième médaillon : « M.DCCC.XLIX [1849] / association / des inventeurs / et des / artistes industriels »
Cinquième médaillon : « M.DCCC.LVIII [1858] / association / des / membres / de / l’enseignement »

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, la signature G.J. ThomasLa sculpture porte la signature « G. J. Thomas », pour Gabriel Jules THOMAS (Paris , 1824 – Paris, 1905), premier prix de Rome de sculpture en 1848 (après avoir reçu le deuxième prix en 1844), dont je vous ai déjà parlé pour le buste de Paul Abadie à Angoulême.

Le baron Taylor par Gabriel Jules Thomas au Père Lachaise à Paris, de côté et la pile de livresLe baron Taylor est représenté debout, en appui sur une pile de livres posée au-dessus d’une colonne à chapiteau. Ces piles de livres que vous avez déjà vu pour un certain nombre de monuments dédiés à des intellectuels (voir par exemple René Descartes et François Rabelais à Tours ou  Théophraste Renaudot à Loudun)…

Photographies de novembre 2012

Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le tombeauAdolphe Thiers (1797-1877), premier président de la troisième République, a une tombe imposante, façon mausolée, dans le cimetière du Père Lachaise à Paris. En haut, l’épitaphe « Patriam dilexit, Veritatem coluit » (Aima sa patrie, cultiva la vérité) choisie de son vivant par Thiers. Voir sa biographie sur le site de l’Académie française, où il fut élu en 1833 sur le fauteuil 38.

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le frontonLe fronton en marbre comprend deux figures allégoriques, le patriotisme sous les traits d’un homme ailé et la République (la France), assise et tenant un drapeau (à l’intérieur du tombeau, une autre République est assise, vaincue, sur un canon, garde son gisant).

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, la signature de Henri ChapuLa sculpture du fronton est signée « H. Chapu » pour Henri [Michel Antoine] Chapu (Mée-sur-Seine, 1833 – Paris, 1891), grand prix de Rome en 1855, conjointement avec Amédée Doublemard. Le musée qui lui est dédié dans sa ville natale conserve aussi les plâtres des écoinçons du fronton, qui représentent des enfants tenant des couronnes.

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, le Patriotisme et la RépubliqueVoici un détail des visages bien sales et très classiques des allégories.

 

Tombeau d'Adolphe Thiers par Henri Chapu au Père Lachaise à Paris, l'enfant allongéAu pied du patriotisme, un enfant git… mort ou endormi?
Photographies de novembre 2012

Félix Faure par Saint-Marceaux au Père Lachaise à Paris

Tombeau de Félix Faure par Saint-Marceaux au Père Lachaise à Paris, vue généraleNous retournons aujourd’hui au cimetière du Père Lachaise à Paris, sur la tombe de Félix Faure (Paris, 30 janvier 1841 – Paris, 16 février 1899). Un président de la République (élu en janvier 1895) probablement plus connu pour le contexte de sa mort (au lit avec sa maîtresse, Marguerite Steinheil, à l’Élysée) que pour son action politique. C’est à lui qu’Émile Zola adresse son célèbre J’accuse dans l’affaire Dreyfus, dont il avait refusé la révision du procès (voir L’aurore, 11-13 janvier 1898). Le jour de son enterrement, le 23 février 1899, la ligue des patriotes (de Paul Déroulède) échoua dans une tentative de coup d’État. Sa tombe se trouve le long de la grande allée qui mène au monument aux morts d’Albert Bartholomé.

Tombeau de Félix Faure par Saint-Marceaux au Père Lachaise à Paris, vue latéraleFélix Faure est représenté allongé sur deux drapeaux (l’un français, l’autre russe, il a œuvré pour l’alliance franco-russe) dont les hampes sont posées sur son côté droit et le drapé replié sur ses jambes. Deux couronnes mortuaires (en bronze également) sont posées aux pieds de la tombe.

Tombeau de Félix Faure par Saint-Marceaux au Père Lachaise à Paris, signature de Saint-MarceauxLa sculpture en bronze porte la signature « St Marceaux 1900 ». Il  s’agit de René de Saint-Marceaux (Reims, 1845- Paris, 1915).

Tombeau de Félix Faure par Saint-Marceaux au Père Lachaise à Paris, la partie haute du gisantLe gisant porte la croix de grand maître de la légion d’honneur. Sur l’oreiller est inscrit un extrait de la Bible (Évangile de Jean, 11-25), généralement repris dans la messe de requiem (messe des morts): « Ego sum resurrectio et vita ; qui credit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet » (Je suis la résurrection et la vie ; qui croit en moi, fût-il mort, vivra), formule que l’on trouve assez souvent sur des tombeaux… beaucoup plus anciens, remis à la mode dans la deuxième moitié du 19e siècle. Dieu pardonne la polygamie? Même sa femme repose dans le même tombeau que lui!

Photographies de novembre 2012