Archives par étiquette : cimetière du Père-Lachaise

Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, vue généraleJe poursuis la visite du  sous le point de vue des artistes… Aujourd’hui, je vous emmène voir la tombe de Théodore Géricault (Rouen, 26 septembre 1791 – Paris, 26 janvier 1824)… que vous connaissez sans aucun doute pour son Radeau de la méduse. Ce tombeau a une longue histoire narrée ici par Jean-Charles Hachet. D’abord réalisé en marbre, présenté au salon de 1841, le tombeau se dégrade rapidement… Le gisant est mis à l’abri au musée de Rouen et remplacé par une simple palette, puis, à la mort du fils naturel de Géricault qui lègue une partie de sa fortune pour cela, les sculptures du premier tombeau sont fondues en bronze. Le tombeau, entouré d’une grille, se compose aujourd’hui d’un piédestal sur lequel repose le peintre gisant, en bronze, avec trois reproductions de ses tableaux sur des plaques de bronze, le radeau de la méduse sur la face principale et des chevaux guidés par un soldat sur les petites faces. Cette histoire mouvementée explique les dates des différents éléments : 1840 / 1883 sur le gisant, 1839 sur le radeau de la méduse, 1884 sur les plaques latérales.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Etex sur le gisantC’est donc Antoine Etex (Paris, 1808 – Chaville, 1888) qui a réalisé les sculptures du tombeau. Voici la signature sur le gisant… le nom de l’architecte n’a pas été complété : « sculpteur Etex 1840, architecte 1883 ».

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le gisant de Géricault

Par sa position allongée en appui sur un bras, ce gisant rappelle les tombeaux étrusques… mais il s’agit de la position qu’avait le peintre à la fin de sa vie, paralysé suite à une chute de cheval. Avec une fine moustache et un béret sur la tête, Géricault est représenté tenant un pinceau et une palette.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du gisantVoici deux détails du gisant.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, le radeau de la méduseLe radeau de la méduse, réinterprété par Antoine Etex, occupe la face principale du piédestal.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Etex sur le radeauIl porte la signature « Etex 1839 » sur un élément du radeau.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du radeauVoici deux détails du radeau, des rescapés et des mourants.

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, les deux plaques latéralesDeux soldats en arme sont représentés avec leurs chevaux sur les petites faces. Bon, un cimetière n’est pas un musée, les tombes voisines gênent pour faire une photographie de face…

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, signature Géricault et Etex sur les chevauxLes plaques latérales (en haut celle de gauche, en bas celle à droite) portent la signature « T. Géricault 1814 / Etex 1884 »

Tombeau de Théodore Géricault par Antoine Etex au Père Lachaise à Paris, deux détails du panneau gaucheVoici deux détails de la plaque gauche où l’on reconnaît un hussard sabre au clair sur son cheval (Hussard chargeant). A droite (impossible de faire des photographies de détail, l’espace est trop étroit) est représenté un Cuirassier blessé, debout à côté de son cheval.

 

Photographies de novembre 2012.

Honoré de Balzac par David d’Angers au Père-Lachaise à Paris

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'AngersJusqu’au 20 mai 2013, le musée du Louvre organise une exposition autour des dessins de Pierre Jean David  David d’Angers (1788-1856), clic, clic pour voir mes autres articles sur cet artiste. Ces dessins proviennent du musée David d’Angers… à Angers (tiens, il faut aussi que je vous en parle). Il a réalisé plusieurs tombes dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris, dont celle de Pierre-Jean de Béranger (Paris, 1780 – Paris, 1857) que j’avais mise dans l’un de mes premiers articles en 2008, dans un autre contexte, j’ai fait de nouvelles photographies, je vous les montrerai bientôt. Aujourd’hui, j’ai choisi la tombe d’Honoré de Balzac (Tours, 1799 – Paris, 1850). Lors de mes photographies en novembre 2012, la tombe était entourée d’avertisseur de chantier avec le mot suivant : « 48ème division, cadastre 25, De Balzac, concession en reprise administrative aux fins de sauvegarde, se renseigner à la conservation ». Ces dernières années, un certain nombre de tombes de personnages célèbres ou réalisées par des artistes célèbres ont ainsi été reprises et les tombes restaurées, je vous en montrerai dans les prochaines semaines.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, la signatureLa tombe est assez simple, avec un buste sur le piédestal, qui porte la signature suivante: « A son ami de Balzac / P. J. David d’Angers / 1844 ». Il s’agit du tirage d’un buste réalisé à titre de portrait du vivant de Balzac, qui a posé pour cette réalisation.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, de face et de trois quarts

David d’Angers a réalisé de nombreux portraits, sur des médaillons ou en buste. Pour Balzac, il a réalisé deux médailles, en 1842 et 1843, et ce buste en 1844, dont le modèle en terre cuite est conservé au musée David d’Angers à Angers. Il est représenté de manière très classique, en buste, sans les épaules, avec une volumineuse coiffure.

Le sergent Hoff par Bartholdi au Père Lachaise à Paris

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, vue générale de la tombeLe cimetière du Père Lachaise à Paris n’est pas seulement un cimetière, c’est aussi un vrai musée en plein air où l’on croise les plus célèbres artistes… qui n’ont pas toujours réalisé des chefs-d’œuvre. Il fallait bien vivre et répondre à des commandes. En témoigne la statue en bronze sur la tombe du Sergent Hoff, Ignace Hoff (20 juillet 1836-25 mai 1902), qui s’est illustré lors de la guerre de 1870, voir sa biographie ici. Elle se trouve juste à côté de la tombe du sculpteur Alexandre Falguière (la dalle de marbre que l’on aperçoit à droite de la photographie, promis, je vous la monterai un de ces jours).

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, signature A. Bartholdi 1904La statue porte la signature « A. Bartholdi 1904 », oui, le célèbre [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), dont je vous ai déjà montré Auguste Bartholdi , un sculpteur dont je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt. Cette œuvre a été réalisée l’année de sa mort, le plâtre a été présenté au salon des artistes français de 1904 sous le n° 2645 (vue numérisée 50), il est aujourd’hui conservé au musée Bartholdi à Colmar. La statue a été fondue à titre posthume.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, marque du fondeur Capitaine GényLe bronze a été « fondu par / E. Capitain-Geny / Bussy Hte Marne », comme en témoigne la marque.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la statue du soldat HoffAu sommet du monument, le sergent Hoff est représenté debout, en uniforme, guettant l’horizon, en appui sur son fusil. Une sculpture de bonne facture mais sans grande originalité.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, détail du soldatLe numéro 107 inscrit sur son col fait référence au 107e régiment d’infanterie dont il dépendait.

La tombe de Hoff par Bartholdi, Paris, cimetière du Père Lachaise, la filletteAu pied de la tombe, une fillette inscrit sur le piédestal qui porte la statue cette devise patriotique: « France, souviens-toi ». Cette fillette semble être en plomb (je n’ai pas pu vérifier), une matière utilisée par Auguste Bartholdi par exemple pour la fontaine monumentale à Lyon (1888). Je n’ai trouvé aucune marque ni signature sur la fillette. Sur le plâtre présenté au salon des artistes français de 1904 et conservé au musée Bartholdi à Colmar, c’était un garçonnet qui était prévu, avec une devise différente : « Quand faudra l’enfant d’Alsace renaîtra ». Je ne suis donc pas certaine que cette fillette ait été réalisée d’après un plâtre d’Auguste Bartholdi (ou bien il y a eu une seconde version?).

Photographies de novembre 2012.

La tombe de Guérinot par Barrias à Paris…

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, vue générale et l'allégorie de l'architectureIl y a longtemps que je vous avais promis de vous montrer la tombe de Antoine Gaëtan Guérinot (1830-1891) dans le cimetière parisien du Père-Lachaise à Paris, j’avais de mauvaises photographies, j’en ai refait de meilleures (quoique…) en novembre 2012, par un jour d’automne plein de brouillard (on le voit bien avec la Femme au bain de Couvègnes dans le square de la Butte du Chapeau Rouge). Antoine-Gaëtan Guérinot est l’architecte de l’hôtel de ville de Poitiers, dont le gros œuvre est achevé en 1875. Louis Ernest Barrias (1841-1905), qui a réalisé les sculptures de la science et l’agriculture sur l’hôtel de ville de Poitiers, a sculpté pour la tombe d’Antoine Gaëtan Guérinot, en 1893, une allégorie de l’architecture, assise sur un élément architecturé et appuyée contre une colonne à l’Antique. Cette allégorie a été présentée au Salon des artistes français de 1893 sous le no 2544, p. 229 du catalogue (le numéro 2543 était aussi de Barrias, la nature dévoilée devant la science pour la faculté de médecine de Bordeaux). La tombe porte l’épitaphe suivante:

Antoine Gaëtan / Guérinot / architecte du gouvernement / chevalier de la légion d’honneur / 1830-1891/
Jeanne Amanda / Roberts / née Guérinot / 1824-1892 /
William / Roberts / 1815-1906

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, l'allégore de l'architecture par BarriasL’allégorie, portant dans sa main droite une couronne mortuaire, vêtue d’une longue robe avec un voile sur la tête, a un air bien triste… Le marbre est bien sale…

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, le plan et les attributs de l'architecteA son côté se trouvent les accessoires de l’architecte (palette, compas, équerre) sur un plan représentant l’hôtel de ville de Poitiers.

Tombe de Guérinot au père Lachaise à Paris, inscription Hôtel de ville de Poitiers et signature de Barrias

L’inscription est peu lisible sous la crasse, on lit assez bien « hôtel de ville de Poitiers », moins bien la signature du sculpteur (« E. Barrias »).

Revoir les articles sur l’hôtel de ville de Poitiers : avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée)

Pour aller plus loin :

– voir le livre de Charlotte Pon-Willemsen, Hôtels de ville de Poitou-Charentes, éditions CPPPC, ISBN 2905764198, 1999 (p. 58-64 pour Poitiers, mais vous trouverez aussi La Rochelle, Saintes, Niort, Cognac, Confolens, Châtellerault, Angoulême, etc.).

– l’article de Grégory Vouhé sur Poitiers Haussmannien paru dans l’Actualité Poitou-Charentes en 2009.

– le catalogue de l’exposition un Louvre pour Poitiers (sur la construction de l’hôtel de ville et musée (2010, paru après cet article, mais bien utile)…