Archives par étiquette : David d’Angers

La tombe de Geoffoy Saint-Hilaire par David d’Angers dans le cimetière du Père Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, vue généraleJe poursuis la présentation des œuvres de David d’Angers (suivre le lien pour retrouver les articles précédents) avec le médaillon qui est apposé au sommet de la stèle de la tombe d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (Étampes, 1772 – Paris, 1840), naturaliste qui a notamment participé à l’expédition scientifique de la campagne d’Égypte de Napoléon, titulaire d’une chaire au muséum d’histoire naturelle de Paris où il s’est opposé à Georges Cuvier (voir la biographie de Geoffroy Saint-Hilaire par son fils Isidore sur Gallica).

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, signatureLe médaillon porte la signature et la date d’exécution, « David / 1831 ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, médaillon de Geoffoy Saint-Hilaire par David d'Angers, le médaillonSur le médaillon, d’un diamètre d’environ 40 cm, Geoffroy Saint-Hilaire est représenté par son profil droit, chauve, imberbe et l’air sévère…

Photographies de novembre 2012.

La tombe de Béranger et Manuel au cimetière du Père-Lachaise à Paris

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, vue généraleChose promise, chose due, après la statue de Béranger dans le square du Temple à Paris, voici la tombe que j’avais montrée il y a longtemps, en 2008, à l’ouverture de ce blog dans un autre contexte, avec les lieux de mémoire autour de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). D’un ton très libertaire pour certaines, nombre de ses chansons sont disponibles sur le portail Gallica de la Bibliothèque nationale de France, par exemple dans l’album illustré par Grandville.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque de ManuelIl partage sa tombe avec Jacques Antoine Manuel… dont voici le texte de la dédicace sur la plaque de fonte: « Manuel / né à Barcelonnette le 10 décembre 1775 / soldat volontaire en 1795 / avocat / membre de la chambre des représentants / député / expulsé par la majorité de 1825 / mort le 20 août 1827 / hier j’ai annoncé que je ne cèderais qu’à la force / aujourd’hui je viens tenir la parole / séance du 4 mars 1823 ». Une citation similaire (à l’exception du passage sur la force) est reprise sur le médaillon.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, plaque dédicace de BérangerLa plaque de Béranger, déjà descellée en 2008, n’était toujours pas refixée en novembre 2012, date de ces photographies. Elle porte l’inscription suivante : « Béranger / poëte national / né à Paris le 18 août 1780 mort le 16 juillet 1857 / Je désire être inhumé dans le tombeau / de mon ami Manuel ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, les deux médaillonsSur la stèle sont apposés deux médaillons en bronze représentant les deux hommes de profil, face à face. Les deux médaillons, adjacents, ont été coulés d’une seule pièce et sont surmontés d’une couronne végétale indépendante.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de ManuelLe médaillon représentant « Manuel, député de la Vendée » (texte inscrit à droite du visage), à gauche, reprend à gauche à peu près la citation de la dédicace : « Hier j’ai annoncé / que je ne cèderais / pas à la violence / aujourd’hui / je viens / tenir ma parole / séance du mardi / 4 mars 1823 ».

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature de David d'Angers sur le médaillon de ManuelCe médaillon porte la signature de David d’Angers et la date de 1831.

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, médaillon de BérangerLe médaillon représentant Béranger chauve porte le texte « Béranger / né à Paris / en / 1780 ». Ce médaillon a été réalisé alors que Béranger était encore vivant… (David d’Angers est d’ailleurs décédé en 1856, un an avant Béranger).

Paris, cimetière du Père Lachaise, tombe de Manuel et Béranger, signature Magnades sur le médaillon de BérangerIl porte la signature « F.-G. Magnades », peut-être le fondeur, l’auteur du médaillon étant David d’Angers.

Photographies de novembre 2012.

Honoré de Balzac par David d’Angers au Père-Lachaise à Paris

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'AngersJusqu’au 20 mai 2013, le musée du Louvre organise une exposition autour des dessins de Pierre Jean David  David d’Angers (1788-1856), clic, clic pour voir mes autres articles sur cet artiste. Ces dessins proviennent du musée David d’Angers… à Angers (tiens, il faut aussi que je vous en parle). Il a réalisé plusieurs tombes dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris, dont celle de Pierre-Jean de Béranger (Paris, 1780 – Paris, 1857) que j’avais mise dans l’un de mes premiers articles en 2008, dans un autre contexte, j’ai fait de nouvelles photographies, je vous les montrerai bientôt. Aujourd’hui, j’ai choisi la tombe d’Honoré de Balzac (Tours, 1799 – Paris, 1850). Lors de mes photographies en novembre 2012, la tombe était entourée d’avertisseur de chantier avec le mot suivant : « 48ème division, cadastre 25, De Balzac, concession en reprise administrative aux fins de sauvegarde, se renseigner à la conservation ». Ces dernières années, un certain nombre de tombes de personnages célèbres ou réalisées par des artistes célèbres ont ainsi été reprises et les tombes restaurées, je vous en montrerai dans les prochaines semaines.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, la signatureLa tombe est assez simple, avec un buste sur le piédestal, qui porte la signature suivante: « A son ami de Balzac / P. J. David d’Angers / 1844 ». Il s’agit du tirage d’un buste réalisé à titre de portrait du vivant de Balzac, qui a posé pour cette réalisation.

Tombe d'Honoré de Balzac au Père-Lachaise à Paris, par David d'Angers, de face et de trois quarts

David d’Angers a réalisé de nombreux portraits, sur des médaillons ou en buste. Pour Balzac, il a réalisé deux médailles, en 1842 et 1843, et ce buste en 1844, dont le modèle en terre cuite est conservé au musée David d’Angers à Angers. Il est représenté de manière très classique, en buste, sans les épaules, avec une volumineuse coiffure.

Gutenberg à Strasbourg

Strasbourg, monument Gutenberg, 1, vue de loin

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

En plein centre-ville de Strasbourg, à deux pas de la cathédrale se trouve la place Gutenberg (ancienne place du Marché aux herbes), dominée par le monument qui commémore ce grand homme qui est installée devant un beau bâtiment dont je vous reparlerai, la Chambre de commerce construite en 1585.

La statue en pied, de très grande taille (3,31 m) est posée sur un haut socle de grès rouge sur lequel ont été ajoutés des bas-reliefs également en bronze. Bien que protégée pendant la seconde guerre mondiale, la statue est endommagée par des bombardements en 1943 et elle est restaurée en 1957.

Strasbourg, monument Gutenberg, 2, signature de David d'Angers et date de 1839 La statue porte la signature « P.J. DAVID D’ANGERS » et la date 1839. Je vous reparlerai de ce sculpteur, j’ai visité il y a peu sa galerie… à Angers (où vous pouvez voir le plâtre préparatoire)! Mais si vous souhaitez déjà découvrir Pierre Jean David dit David d’Angers (1788-1856), vous pouvez consulter le dossier de l’exposition que lui consacre la bibliothèque nationale de France à Paris (site Richelieu) jusqu’au 25 mars 2012. La fonte est de SOYER et INGER. L’idée de ce monument revient à une société savante de Strasbourg en 1835, la statue en pied est fondue en 1839, le moment inauguré en juin 1840 pour le 400ème anniversaire de l’invention de l’imprimerie. Pour les Parisiens encore, vous pouvez en voir une copie dans le 15e arrondissement, rue de la Convention, devant l’ancien siège de l’Imprimerie Nationale. Ce deuxième tirage, réalisé par le fondeur J.H. Destailleur, a été inauguré en octobre 1851. Une petite différence entre les deux: sur le tirage en papier (euh, en bronze) que Gutenberg tient entre les mains, à Paris est inscrit « et la lumière fut », extrait de la Genèse. Sur l’exemplaire de Strasbourg, elle a été traduite en allemand lors de l’occupation allemande.

Strasbourg, monument Gutenberg, 3, vue rapprochée Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, est né entre 1394 et 1399 à Mayence. Il a séjourné à Strasbourg de 1434 à 1445, où plusieurs personnes, dont Jean Mentelin (1410-1478), cherchaient le moyen de reproduire les textes en série… C’est à Strasbourg qu’il réalisa la première impression à partir de caractères mobiles en 1440… l’imprimerie était née, avec juste une page. Il imprimera plus tard à Mayence, où il était rentré, une grammaire en 1451 puis le premier gros livre, la Bible, en 1452-1454. A sa mort (à Mayence) en 1468, il lègue son invention à l’humanité… Pas de brevet donc, une découverte mise à disposition de tous! Ah l’heureux monde où le bien collectif primait sur l’intérêt individuel…

Strasbourg, monument Gutenberg, 4, vu de face et de dos

Gutenberg tient donc une feuille imprimée à la main, et une presse (qui est plutôt due aux travaux de Jean Mentelin, est posée au sol à sa gauche (à droite quand on regarde la statue de face).

Strasbourg, monument Gutenberg, 5, le relief Europe

Les quatre bas-reliefs en bronze du socle ont été ajoutés en 1844, ils n’étaient pas terminés lors de l’inauguration, ce sont des modèles en plâtre peint qui avaient été mis en 1840. Ils représentent les bienfaits de l’imprimerie en Amérique, en Afrique, en Asie et en Europe. Sur chaque relief, on reconnaît une presse d’imprimerie et des personnages qui sont identifiés par des inscriptions. Pour l’Europe, que l’on voit ici, le projet était de figurer Luther et Bossuet à côté de Gutenberg. Ils étaient sur le plâtre peint en 1840. Devant la polémique qui éclata dans les milieux catholiques et protestants, ils ont finalement été remplacés sur le bronze par Erasme et Montesquieu (il existe une version intermédiaire de 1842, toujours avec Luther et Bossuet, conservée au musée de Strasbourg).

Strasbourg, monument Gutenberg, 6, le relief Europe, deux détails Voici deux détails de la plaque consacrée à l’Europe. En haut, vous apercevez les personnages célèbres avec leurs noms gravés sur le fond au-dessus d’eux (il y a aussi des inscriptions tout en bas), et au centre en bas, un groupe d’enfants qui apprennent à lire et à écrire.

Strasbourg, monument Gutenberg, 7, le relief Amérique

Voici maintenant l’Amérique. Sur la droite (zut, ma photo de détail de cette partie était floue, je ne l’ai pas mise), une partie militante, des esclaves qui supplient pour leur libération tout en se rapprochant de Bolivar… Au-dessus de la presse, Benjamin Franklin brandit l’acte d’indépendance des États-Unis, avec à ses côtés Georges Washington, Thomas Lefferson, Gilbert de La Fayette et d’autres signataires de cet acte.

Strasbourg, monument Gutenberg, 8, le relief Amérique, détail Un détail de l’Amérique…

Strasbourg, monument Gutenberg, 9, le relief Afrique

L’Afrique… A gauche de la presse, William Wilberforce, abolitionniste anglais, étreint et semble protéger un Africain représenté nu et tenant un livre contre sa poitrine… Ce panneau est très militant sur l’abolition de l’esclavage.

Strasbourg, monument Gutenberg, 10, le relief Afrique, deux détails Deux détails de l’Afrique, en haut, on voit mieux le détail de la scène. Sur la droite de la plaque (détail en bas), Thomas Clarkson libère un groupe d’esclaves de leurs liens et de leurs fers. A l’arrière-plan, un groupe de femmes récupère leurs enfants enfin libérés. D’autres figures abolitionnistes, comme l’abbé Grégoire, sont représentés dans ce bas-relief foisonnant.

Strasbourg, monument Gutenberg, 11, le relief Asie

L’Asie semble plus apaisée… Au centre, à gauche de la presse, William Jones et Anquetil Duperron (merci les inscriptions, sinon, impossible de reconnaître ces messieurs) offrent des livres imprimés à des Brahmanes qui sont debout de l’autre côté de la presse. A gauche de cette scène, le sultan Mahmoud II lit le journal, a abandonné son turban et revêtu des vêtements européens. Tout à gauche de la plaque, un Chinois lit un livre de Confusius. A droite, un Européen enseigne à un groupe d’enfants et des femmes semblent écouter un homme identifié comme le philosophe indien Rammonhun-Roy…

Strasbourg, monument Gutenberg, 12, le relief Asie, détail

Un détail de la partie centrale de l’Asie… Nous avons donc un discours plutôt en faveur de l’abolition de l’esclavage, de l’instruction des enfants et des peuples… mais qui semble relativement favorable à la colonisation (ce sont des Européens qui apportent le livre et l’instruction sur tous les continents…).

Cet article entre dans le cadre du défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya.