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Émile Combes par Paul Landowski à Pons

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, 1, vue généraleA Pons, près du donjon, place de la République, se tient le monument à « Émile Combes / 1835 – 1921 / sénateur de Charente-Inférieure / ancien président du conseil ». Désolée pour le contre-jour, c’était un matin tôt et je ne suis pas restée assez longtemps pour prendre une photographie quand le soleil aurait tourné. Après ses études, Émile [Justin, Louis] Combes (Roquecourbe, Tarn, le 6 septembre 1835 – Pons, Charente-Maritime, 25 mai 1921), s’installe comme médecin à Pons en 1868, dont il devient maire en 1876 (jusqu’en 1919) puis sénateur en 1885 (jusqu’à sa mort en 1921, vive le renouvellement politique!). A la tête du parti radical, anticlérical, il devient président du conseil en 1902, menant la la loi de séparation des Églises et de l’État, mais démissionne le  1er janvier 1905, soit presque un an avant sa promulgation le 9 décembre 1905.

Le monument est constitué d’une large stèle en pierre. Au centre, sur un piédestal où a été apposée une plaque commémorative (« 1905-2005 / centenaire de la loi de séparation / des Églises et de l’État / 15-16 octobre 2005 »), se tient le buste en bronze représentant Émile Combes. Un couple, l’homme à gauche, la femme avec un enfant à droite, est assis de part et d’autre du piédestal, chacun est surmonté d’une citation.

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, la signatureLe buste en bronze porte la signature « Paul Landowski 1927-28 ». Vous pouvez découvrir Paul Landowski (Paris, 1875 – Boulogne-Billancourt, 1961) sur le site qui lui est consacré (la sculpture de Pons n’y est pas, dernière consultation 8 mai 2013) ou au musée des années 1930, en attendant que je vous présente d’autres œuvres. Dans son journal, il annonce le 9 avril 1926 qu’il a visité la place où sera installé le monument (et au passage, qu’il a vu les cariatides de Sicard à l’Hôtel de Ville de Tours).

Le monument a été inauguré le 28 octobre 1928 en présence de nombreuses personnalités politiques (Édouard Herriot, Édouard Daladier et Maurice Palmade, voir l’annonce de cette inauguration dans le journal de Paul Landowski, 24 octobre 1928, où il est déjà fait mention des tensions). En raison des positions anticléricales d’Émile Combes, les ligues royalistes d’extrême-droite, dont les Camelots du Roi (je vous en ai parlé au sujet du sculpteur Maxime Réal del Sarte), le monument est vandalisé, un ligueur membre de l’action française est tué par balle par les gendarmes (qui ont 3 blessés dans leurs rangs) et un autre, gravement blessé: voir le récit de ces incidents dans Le Petit Parisien et celui de Landowski dans son journal le 29 octobre.

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, le busteLe buste en bronze (euh, j’ai comme un doute en l’écrivant… en pierre patinée couleur bronze?, la base e-monumen le présente comme un bronze) présente Émile Combes en homme âgé, chauve et moustachu, avec des poches sous les yeux…

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, carte postale ancienneEn tout cas, sur les vues anciennes (ici une carte postale / cliché de Charter), le buste était blanc, en calcaire ou en plâtre en attendant la fonte du bronze?

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, la RépubliqueA gauche, un homme est assis, le bas du corps ceint dans un vêtement à l’antique. Il tient sur ses genoux un volume où est inscrit « pour la République ». La représentation allégorique de la République sous les traits d’un homme est extrêmement rare, l’artiste voulait ici souligner l’importance de la famille. Au-dessus de la sculpture se trouve cette citation: « Nous n’avons qu’une pensée / toujours présente à l’es- / prit de la pensée de la tâche / que nous avons assumée / nous n’avons qu’un passion / toujours absente toujours / vibrante au cœur le  dé- / vouement à la République ».

Pons, monument à Emile Combe par Paul Landowski, l'EducationA droite, une femme est assise devant un enfant, il s’agit d’une allégorie de l’Éducation. Elle est surmontée d’une autre citation d’Emile Combes : « Je n’ai jamais cessé d’avoir foi / dans cette instruction pour /former l’intelligence de nos / enfants et pour inculquer à / leur âme le principe d’une morale. / D’autant plus solide qu’elle / dérive uniquement des idées / éternelles et nécessaires de justice, de droit et de devoir ».

Photographies d’octobre 2010.

PS : Extraits du journal de Paul Landowski, suivre les liens pour voir le journal en entier ou les extraits sur ce pdf : Extraits du journal de Paul Landowski concernant le monument d’Emile Combes à Pons.

La tête en friche de Jean Becker

Affiche du film la tête en firche de Jean Becker Cela faisait des mois (depuis mars…) que je n’étais pas allée au cinéma… Moi qui y vais d’habitude une ou deux fois par mois, voire plus, je ne sais pas comment cela s’est fait… Il faut dire que plus on y va, plus on voit de présentations et on a envie d’y retourner… Les vacances ont été l’occasion de voir avec mon père un film sorti depuis des semaines (juste deux mois en fait)… que j’avais envie de voir, mais qui ne passait déjà plus à Poitiers quand je suis partie en vacances.

Le film : La tête en friche de Jean Becker, avec notamment Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus.

L’histoire : dans une petite ville (le film a été en grande partie tourné à Pons, en Charente-Maritime, que je vous ferai visiter à l’occasion…), Germain (Gérard Depardieu), la cinquantaine, vit de petits boulots (homme à tout faire ce qui nécessite une bonne dose de débrouillardise) et sinon, passe son temps au bistrot ou dans un square où il observe les pigeons. Petit, à l’école, ses camarades et son instituteur se moquaient de lui, c’est la même chose aujourd’hui pour ses copains de bistrot. Sa mère ne l’a pas voulu, il est le fruit d’une brève aventure un soir de 14 juillet. Il sait à peine lire, faute d’avoir pratiqué depuis l’école qu’il a quitté tôt. Un jour, dans le square, il rencontre une vielle dame, Margueritte avec deux t (Gisèle Casadesus), qui va lui faire peu à peu découvrir le plaisir de la lecture en lui lisant des livres…

Mon avis : sublime! Gisèle Casadesus, 96 ans, est magnifique, et Gérard Depardieu, que je n’ai pas beaucoup apprécié ces dernières années, absolument génial dans ce rôle qui lui va très bien. La découverte par Germain de La peste de Camus est un grand moment ! Comme l’incompréhension de Germain au « Guide Maupassant »… ainsi qu’il l’entend, faute de connaître l’auteur classique… Je sais bien qu’il ne passe presque plus, mais si vous avez l’occasion de le voir, foncez! Il sera de toute façon déjà bientôt disponible en DVD!