Archives par étiquette : vieillesse

Mr Holmes, de Bill Condon

Affiche de Mr Holmes, de Bill CondonAprès une pause cinéma, je suis allée voir deux films le week-end dernier, Vendeur de Sylvain Desclous (je vous en parle très vite) et Mr Holmes réalisé par Bill Condon, inspiré d’un roman de Mitch Cullin.

Le film : 1947, dans la campagne anglaise du Sussex, en bord de mer. Très âgé (93 ans), Sherlok Holmes [Ian McKellen] s’est retiré de Londres depuis trente ans et vit auprès des abeilles avec Mrs. Munro [Laura Linney], sa gouvernante et Roger [Milo Parker], son petit garçon. Il vient de rentrer d’un voyage au Japon avec une plante censée assurer la longévité et éviter les pertes de mémoire. Il est hanté par sa dernière affaire, qui remonte à avant la Première Guerre mondiale, le récit qu’en a fait feu le Dr Watson ne correspond pas à ce dont il se souvient: Thomas Kelmot [Patrick Kennedy] cherchait à savoir ce que faisait en son absence sa femme Ann [Hattie Morahan] fragilisée par la mort de ses enfants. Il va tenter de reconstituer l’histoire…

Mon avis : une histoire qui tourne autour de deux rôles majeurs, ceux de Ian McKellen et du garçonnet, Milo Parker, sans oublier les ruches et les abeilles. Il est avant tout question de transmission dans ce film : transmission de son savoir d’apiculteur amateur, de la médecine traditionnelle (la plante japonaise qui a survécu à la bombe atomique d’Hiroshima), de son histoire réinterprétée par le Dr Watson, de son histoire reconstruite dans sa mémoire… Il est aussi question de la vie, de la mort, de l’amour, de la vieillesse. L’histoire n’est pas très intéressante, la vision de la vie d’un vieux monsieur qui souhaite garder son autonomie et surtout sa dignité de personne pensante, non soumise au diktat de son entourage (médecin, gouvernante), vaut quand même l’effort d’aller voir ce film.

 

 

Pendant que le roi de Prusse… de Zidrou et Roger

pioche-en-bib.jpgCouverture de Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?, de Zidrou et Roger J’ai lu un avis intéressant sur ce livre à l’occasion d’un TOP BD des blogueurs chez Yaneck / Les chroniques de l’invisible, je l’ai emprunté à la médiathèque.

Le livre : Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes?, de Zidrou (scénario) et Roger (dessins et couleurs), éditions Dargaud, 54 pages, 2013, ISBN 9782505017073.

L’histoire : de nos jours, quelque part. Une vieille dame (Catherine Hubeau, 72 ans), veuve, s’occupe en permanence, seule, de son fils Michel, Michelou, 43 ans. Car celui-ci est handicapé mental suite à un accident quand il était jeune adulte. Il est grand, a pris du poids et vit à l’âge de …. 3 ou 4 ans! Chaque jour, elle l’emmène au parc, aux tables voisines, les gens jouent au échec, mais Michel est rivé à son Puissance 4 auquel il joue avec ses règles. Il attend avec impatience l’heure de son dessin animé à la télévision. La vie n’est pas facile tous les jours…

Mon avis : un titre à rallonge avec un scénariste dont je vous ai déjà parlé pour Les folies Bergères. Une couverture originale aussi… qui se complète au dos de l’album avec la mère qui tient la main de son grand enfant. La page de titre aussi, qui arrive après une dizaine de planches assez mystérieuses, où il est difficile de comprendre ce qui se passe. L’air de rien, l’album aborde de nombreux sujets sur le handicap mental / psychique: le sacrifice de la mère (pourquoi? flou sur le veuvage, l’accident de voiture), la sexualité (location de films pornographiques), les « crises » (épilepsie dans la baignoire? violence en détruisant régulièrement son jeu de Puissance 4). Et aussi le refus de « placer » ce grand enfant dans un centre spécialisé, l’incompréhension de la fratrie, qui logiquement refuse de prendre en charge ce frère encombrant, le refus de la mère de prendre des vacances même avec une amie qui lui propose… car elle doit « repriser les chaussettes du roi due Prusse » ou plutôt lessiver et repasser jour après jour les T-shirts favoris de son fils. Quelques petits instants de bonheur quotidien semblent suffire à cette mère, mais elle vieillit et devra bien se séparer un jour de son fils, le plus tard possible. Voilà pour le scénario, qui aborde un sujet rarement évoqué en bande dessinée ou dans la littérature, avec beaucoup de justesse!

Maintenant, sur le dessin et surtout la couleur, je n’ai pas aimé, trop sombre, trop d’ocres, de bruns. Ce n’est pas la première fois que je signale des couleurs sombres qui ne me plaisent pas, peut-être parce que ma vision des couleurs est un peu déformée. Or le dessin prime dans cet album, avec peu de dialogues et de textes, ce qui rend bien l’impression d’une vie pauvre en échanges verbalisés de cette mère. Certes, il rend bien la relation et la tendresse dans le couple mère/fils, mais je pense que l’album aurait été mieux servi par des couleurs plus gaies, surtout par des fonds plus clairs. Quand une série de cases est entièrement colorée en ocre, brun ou autre mais en nuances ternes, j’ai du mal à distinguer le dessin superposé (enfin, sous-imposé plutôt) à la couleur. Dommage…

Pour le scénario, je vous conseille néanmoins vivement cet album.

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Entre deux averses de Marion Laurent et Arnaud Le Roux

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Entre deux averses de Marion Laurent et Arnaud Le RouxUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Entre deux averses de Marion Laurent (scénario, dessins, couleur) et Arnaud Le Roux (scénario), éditions Futuropolis, 2006, 71 pages, ISBN 978-2754800549.

L’histoire : de nos jours dans une chambre… une jeune femme montre la photographie d’une jeune femme souriante à une vieille dame, sa grand-mère, Guiseppina. Au dos de la photographie, une date : 10 février 1938. Elle ne semble rien éveiller chez la vieille dame, du coup, divers témoins possibles sont appelés à la rescousse pour tenter de reconstituer l’histoire de la photographie et de la vieille dame des années 1930 (arrivée à Paris d’une orpheline venue du Piémont italien) à aujourd’hui. La photographie la représente-t-elle, d’ailleurs?

Mon avis : un album en sépia dans des tons assez sombres, bruns et orangés, avec des traits parfois épais. Un dessin découpé en cases, mais aussi des pleines pages ou des pages avec un même dessin partagé entre plusieurs cases. Un récit reconstitué avec en gros une page par témoin (famille, voisins, concierge, etc., au fil des années qui passent). Une façon originale d’aborder le thème de la vieillesse, de la reconstitution de la mémoire familiale, de la perte de la mémoire… même si je n’ai pas adhéré aux dessins trop sombres à mon goût.

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Le jardin d’hiver de Renaud Dillies et Grazia La Padula

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenCouverture de Le jardin d'hiver de Renaud Dillies et Grazia La Padula Attirée par la couverture, j’ai sorti cet album des bacs de la médiathèque.

Yaneck / Les chroniques de l’invisible en avait parlé il y a un moment déjà.

Le livre : Le jardin d’hiver de Renaud Dillies (scénario) et Grazia La Padula (dessin et couleurs), collection Blandice, éditions Paquet, 2009, 72 pages, ISBN 9782878271454.

L’histoire : de nos jours dans une grande ville indéterminée mais dominée par les grands immeubles gris et pleine de gens pressés. Sam est garçon de salle dans un bar de nuit, il semble avoir du mal à communiquer avec sa petite amie ou ses amis. Un jour, dans son appartement, une goutte tombe du plafond et atterri dans sa tasse de café… bientôt suivie d’autres, l’inondation menace, il monte chez le voisin du dessus, y est accueilli par un vieil homme qui croit au retour de son fils… Sam s’enfuit, met un seau sous la fuite, jusqu’au jour où il monte à nouveau chez le vieil homme.

Mon avis : un album à l’ambiance sombre (il pleut beaucoup, dehors ou avec le goutte à goutte qui coule du plafond), déprimante, que ce soit pour la ville, la vie de Sam, son appartement… sans compter le voisin du dessus complètement sénile, enfin, pas tant que ça, finalement, parce qu’il entretient un jardin d’hiver dans une des pièces de l’appartement. Cette rencontre va redonner du sens à la vie de Sam. Un album à aborder si vous n’êtes pas déprimé et qu’il fait beau dehors, même si la dernière partie de l’album est plus optimiste…

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A louer sans commission, de Didier Daenincks

pioche-en-bib.jpg Couverture de A louer sans commission, de Didier DaenincksJe lis de temps à autre un livre de cet auteur, mais je m’aperçois que je ne vous en ai jamais parlé (sauf pour une adaptation en bande dessinée, Levée d’écrou (scénario de Didier Daeninckx, dessin de Mako)… J’ai choisi ce titre parce qu’il se passe dans un immeuble qui fait référence au familistère de Guise, dont je vous ai parlé au sujet de De briques et de sang de Régis Hautière (scénario) et David François (dessin et couleurs). Un livre trouvé à la médiathèque.

Le livre : À louer sans commission, de Didier Daenincks, collection Frontières, éditions Gallimard Jeunesse, 1998, 155 pages, ISBN 9782070519880.

L’histoire : Paris, été 1990 (non spécifié, mais l’Irak attaque le Koweït)… José et Milna cherchent depuis des mois un nouvel appartement à la place de leur minuscule studio… José, ouvrier dans une imprimerie, a beau dépouiller les petites annonces dès leur sortie, il arrive toujours trop tard, jusqu’au jour où il finit par être accepté près du canal de l’Ourcq, square de Gréville, au sixième étage d’un immeuble tout en coursives. Une bonne partie sont en loyers 1948, un promoteur immobilier réussit à acheter peu à peu chaque appartement et à le relouer plus cher. En dessous de chez eux, un étrange monsieur, qu’ils croisent régulièrement sur le palier à 3h du matin… Un jour, les « hommes en vert » de la propreté de Paris font le ménage, ont évacué tous les papiers qu le vieux monsieur gardait chez lui depuis des dizaines d’années, les voisins se sont répartis ses quelques meubles… Où est passé le monsieur? Ils finissent par le retrouver, anonyme et refusant de donner son nom, dans une maison de retraite de l’aide sociale, à Pantin. Sur un coup de tête, ils décident de l’héberger chez eux…

Mon avis : un court roman attachant qui aborde néanmoins des questions importantes, la spéculation immobilière (qui a encore augmenté depuis à Paris, surtout dans ce quartier là devenu très à la mode), l’anonymat des « vieux », la mémoire recomposée qui lui fait raconter à sa manière divers vieux polars des années 1950. Des portraits courts et hauts en couleur aussi, le chauffeur de taxi fan de Claude François, le patron de bistrot auvergnat et raciste, la concierge, etc. Un petit instant de lecture réjouissante!

 

Adieu Berthe de Bruno Podalydès

Affiche du film Adieu Berthe de Bruno Podalydès Retour au festival Télérama 2013 avec Adieu Berthe de Bruno Podalydès [voir aussi Comme un avion].

Le film : à Chatou (dans les Yvelines) de nos jours. Armand (), le pharmacien, vient d’apprendre le décès de sa grand-mère qu’il n’est pas allé voir souvent depuis qu’elle est dans une maison de retraite… Il doit en parallèle gérer sa séparation avec Hélène (Isabelle Candelier), sa liaison avec l’envahissante dentiste, Alix (Valérie Lemercier), sa belle-mère (Judith Magre), propriétaire du fond de la pharmacie et qui compte bien confier l’enterrement à un ami, son père (Pierre Arditi) atteint de la maladie d’Alzheimer, le choix de pompes funèbres alternatives, le tout en ne sachant pas si la grand-mère voulait se faire incinérer ou enterrer…

Mon avis : il y a quelques passages assez drôles, notamment dans la recherche des pompes funèbres, mais globalement, cette comédie ne m’a pas séduite, elle tourne en rond par moment, et j’ai trouvé que Valérie Lemercier n’était pas au mieux de sa forme dans son rôle d’amante qui se soucie plus de l’anniversaire de sa fille (où son amant doit jouer le rôle de magicien) que de partager le deuil (tout relatif) de son ami.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Cérémonie de Bertrand Schefer

Couverture de Cérémonie de Bertrand Schefer

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Cérémonie de Bertrand Schefer, éditions POL, 2012, 122 pages, ISBN 978-2-8180-1491-2.

L’histoire : à l’hôpital de la Salpétrière (pas cité, mais de l’autre côté de la Seine en face du jardin des Plantes) à Paris, de nos jours. un jeune homme, le narrateur, aide une femme à écrire ses derniers mots, à les mimer plutôt, avec un stylo qu’il lui a offert il y a quelques jours… Accompagné par un ami, il achète un costume prince de Galles et marche avec lui jusqu’au jardin du Luxembourg, se rappelant les longs moments qu’ils ont passé ensemble à écouter des disques. Et voici la cérémonie, en banlieue. Dans la maison, la femme a étiqueté les objets, mentionnant à qui elle veut les transmettre.

Mon avis : pour comprendre qui est cette femme qui gît à l’hôpital puis dont on assiste, de loin, à la cérémonie (le mot enterrement n’est pas prononcé), il faut attendre la fin du livre, je ne vous le révèlerai donc pas. Tout au long de ce court livre ou presque, le narrateur marche, à Paris, à Rome. Le rythme de la marche ou du cheminement intérieur se retrouve dans des phrases parfois longues, qui nous portent au rythme du narrateur. Cinq chapitres comme cinq scènes de la vie du jeune homme (sans prénom) en train de basculer par la mort de cette femme. Une curieuse méthode pour dire adieu et progresser dans le deuil.

Amour, de Michael Haneke

Affiche de Amour de Michael Haneke Week-end pourri, week-end cinéma! Après Dans la maison de François Ozon, je suis allée voir Amour de Michael Haneke (palme d’or à Cannes en 2012, revoir mon avis sur Le ruban blanc) puis Une famille respectable de Massoud Bakhshi. Je vous parle aujourd’hui du plus poignant…

Le film : à Paris de nos jours. La police et les pompiers entrent dans un appartement d’où s’échappe une odeur infernale… Dans une chambre, ils découvrent une vieille dame morte, joliment habillée et entourée de fleurs… Retour quelques mois en arrière. Au théâtre des Champs-Elysées, un couple âgé, Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), assistent au concert de leur ancien élève de piano, Alexandre (Alexandre Tharaud). Le lendemain, au petit déjeuner, Anne a une absence… il s’agit en fait d’un accident vasculaire cérébral. Bien qu’opérée, elle revient chez elle paralysée d’un côté. Elle fait promettre à Georges de ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Leur fille, Eva (Isabelle Huppert), également musicienne et vivant à l’étranger, a du mal à comprendre leur décision. Au fil des mois, Georges s’occupe avec tendresse de sa femme dont l’état se dégrade peu à peu…

Mon avis : un grand silence a accompagné la fin du film, chacun prolongeant l’instant d’émotion avant de sortir de la salle… Deux acteurs sublimes, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, au service d’un lent développement autour de la fin de vie et de la déchéance physique puis psychique, un couple fusionnel, qui semble avoir toujours tout fait ensemble. Une performance encore plus pour Emmanuelle Riva, dont la transformation physique au fil du film est d’un tragique réalisme… Une grande prouesse pour deux acteurs âgés qui ont accepté de jouer un rôle qu’ils craignent sans doute pour eux-mêmes ou leurs proches. Un film terrible à verser à la réflexion sur la fin de vie et de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Et quelques remarques audacieuses, de celles que l’on n’ose pas dire tout haut, comme celle-ci: non, toutes les infirmières ne sont pas dévouées, certaines peuvent être brusques, incompétentes, sans compassion. Comment peut-on forcer une femme qui ne supporte pas l’évolution de son corps à se regarder dans le miroir pour voir comment elle l’a coiffée… sans ménagement en tirant sur les nœuds? Oui, il y a des soignants formidables, comme l’autre infirmière, le médecin, que l’on ne voit jamais mais réussi à faire organiser la vie du couple à domicile… trop longtemps peut-être, en ne sachant pas arrêter à temps l’aidant épuisé et en hospitalisant malgré tout sa femme. Un film terrible mais très beau, à voir si vous avez le moral…

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Un homme de tempérament de David Lodge

Couverture de Un homme de tempérament de David Lodge

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, un auteur dont j’ai déjà lu un certain nombre de livres avant l’ouverture de ce blog et dont j’ai parlé ici de La vie en sourdine.

Le livre : Un homme de tempérament de David Lodge, traduit de l’anglais par Martine Aubert, collection Littérature étrangère, éditions Payot et Rivages, 2011, 706 pages, ISBN 9782743622916.

L’histoire : à Londres en 1944, pendant le blitz. Herbert George Wells, auteur à succès vieillissant et malade, qui préfère se faire appeler HG, revient sur sa vie passée. Militant de l’amour libre, il a multiplié les aventures, à partir de la quarantaine avec des filles de la moitié de son âge, le tout sur fond de bonne société universitaire ou politique (la société fabienne) qui réprouve son comportement, d’éditeur qui hésite à publier certains de ses livres…

Mon avis : un gros pavé qui m’a copieusement ennuyée… Je n’ai pas retrouvé du tout l’humour de David Lodge et sa vision décalée du monde universitaire, ni le recul qu’il peut avoir sur sa surdité en la transposant à son héros (La vie en sourdine). Un vieil homme sur la fin de sa vie revient indéfiniment sur ses maîtresses successives, sur l’amour libre, sur le socialisme (société fabienne), ça tourne en rond page après page… Il n’est pas du tout question des livres d’anticipation de Herbert George Wells (La guerre des mondes, L’homme invisible, etc.), mais de romans qui racontent sa vie sexuelle tumultueuse. Une grande déception!

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson [Vite, ce défi se termine à la fin du mois de juillet, en attendant la nouvelle rentrée littéraire en août…].

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

So shocking! de Alan Bennett

COuverture de So shocking! de Alan Bennett

Logo God save the livrepioche-en-bib.jpgIl est grand temps d’attaquer la deuxième saison du défi God save the livre, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013. J’ai trouvé le livre du jour à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions, j’ai eu envie de le lire après La Reine des lectrices qui m’avait laissé un bon souvenir l’année dernière.

Le livre : So shocking! de Alan Bennett, traduit de l’anglais par Pierre Ménard, collection Denoël et d’ailleurs, éditions Denoël, 2012, 235 pages, ISBN 978-2207112540.

L’histoire : le volume rassemble deux nouvelles qui se passent de nos jours dans des lieux assez indéterminés en Angleterre. Dans Mrs Donaldson sort du placard, Mrs Donaldson, tout juste veuve après une longue et pénible maladie de son mari, doit, contre l’avis de sa fille, prendre un petit boulot pour boucler ses fins de mois. Avec d’autres, elle doit jouer le rôle de la malade pour un groupe d’étudiants en médecine. Elle accueille aussi chez elle deux étudiants en location dans la chambre d’amis, mais quand ceux-ci ne peuvent pas payer le loyer, il lui font une étrange proposition: assister à leurs ébats amoureux… Dans Mrs Forbes reste à l’abri, cette mère a du mal à laisser partir de chez elle son fils Graham. Celui-ci, homosexuel qui a de brèves aventures tarifées, a décidé de se marier et a trouvé une riche mais laide épouse, Betty. Chantage de l’un de ses amants, relations de Betty avec son beau-père, Graham réussira-t-il à cacher son homosexualité à sa mère?

Mon avis : si l’humour anglais et déjanté de La Reine des lectrices m’avait plutôt plu (malgré quelques longueurs), je n’ai pas trouvé ces deux nouvelles drôles, pas « shocking », pour rebondir sur le titre, juste pathétiques… Deux familles de la classe moyenne anglaise, deux dames d’un certain âge en mal d’amour, sans doute, surtout l’échec du modèle anglais, sans protection sociale, qui oblige une veuve à trouver un travail à temps partiel et à louer sa chambre d’amis… Un prostitué homosexuel qui pratique le chantage et se révèle être un flic très populaire après son coming-out, cela n’est pas drôle non plus…