Archives par étiquette : vieillesse

La meilleure façon de s’aimer de Akli Tadjer

Couverture de La meilleure façon de s'aimer de Akli Tadjer

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : La meilleure façon de s’aimer de Akli Tadjer, éditions Jean-Claude Lattès, 2012, 284 pages, ISBN 978-2709635257.

L’histoire : de nos jours à Paris et en Algérie au moment de la guerre d’indépendance. Après les attentats du 11 septembre 2001, Saïd a perdu son travail, il vendait des assurances à des arabes… qui avaient un taux de sinistres plus importants et étaient non rentables, d’après son patron… Il change de nom et de prénom, le voici devenu Sergio, pas plus mal non plus pour draguer… A l’hôpital, il retrouve presque chaque jour sa mère, Fatima, qui a été victime d’un accident vasculaire cérébral il y a trois mois. Cette dernière est sortie du comas il y a un bon mois, mais elle est aphasique. Cependant, elle comprend parfaitement ce que disent les gens -dont son fils- qui viennent la voir, sa pensée revient à sa jeunesse en Algérie. Enfant, ses parents ont mis une bombe dans un café à Alger, ils sont morts, elle a été élevée dans un orphelinat catholique. Prise en affection par un couple de colons, ceux-ci fuient à l’indépendance, lui promettant de venir la chercher… Elle finira quand même par venir en France, un mari alcoolique, elle ne veut pas d’enfant, Saïd arrive quand même, mais leurs relations semblent avoir toujours été compliquées…

Mon avis : un beau texte qui alterne le point de vue du fils et de la mère. Un amour compliqué, des amours compliqués, chacun, au fil de leurs souvenirs, racontent leurs histoires d’amour respectives, mais l’amour mère-fils surgira-t-il enfin? Un texte aussi sur la prise en charge de personnes âgées (ou non) victimes d’AVC. Certes, Fatima ne peut pas parler, mais elle n’en est pas pour autant un « légume », quoiqu’en pense une ex de son fils… Elle subit les soins, les réflexions, les remarques qui la rabaissent sans pouvoir s’exprimer… Un texte qui est une belle découverte… Merci aux bibliothécaires de l’avoir acquis et mis en avant dans le rayonnage!

Bienvenue en arabeUn livre qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

L’œil lumineux et autres histoires de Sandrine Martin

Couverture de L’œil lumineux et autres histoires de Sandrine Martin

pioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenUn album trouvé en fouillant dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : L’œil lumineux et autres histoires de Sandrine Martin (dessin et scénario), éditions de l’An 2, 2008, 66 pages, ISBN 978-2-7427-7136-3.

L’histoire : cet album rassemble quatre histoires dans un monde entre rêve et réalité. Dans la première, C’est décidé, la narratrice tente d’entrer dans la tête de son amoureux pour y lire ses pensées. Dans la seconde, Les plantations, elle s’entretient dans un hôpital avec son grand-père décédé, au milieu d’un champ de pommes de terres planté. Dans la troisième, L’œil lumineux, elle tente de surmonter ses blocages pour écrire. Dans la dernière, Le pull, elle se sert d’un pull magique pour tenter de reconquérir son ex qui l’a remplacée par une autre.

Mon avis : je ne suis pas vraiment rentrée dans cet univers onirique, dessiné tout en fins traits noirs…

Pour aller plus loin : Vous pouvez voir quelques planches sur le site de l’auteure (pas une as de l’orthographe… Quatre avec un s et recueil pour recueil sur les quelques mots de présentation).

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

La vie en sourdine de David Lodge

Couverture de La vie en sourdine de David Lodge pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, un auteur dont j’ai déjà lu un certain nombre de livres avant l’ouverture de ce blog. [Depuis cet article, j’ai aussi lu Un homme de tempérament].

Le livre : La vie en sourdine de David Lodge, traduit de l’anglais par Maurice et Yvonne Couturier, collection Série noire, éditions Payot et Rivages, 2008, 413 pages, ISBN 978-2-7436-1844-5.

L’histoire : dans une ville volontairement non identifiée du nord de l’Angleterre, à partir de novembre 2006 (l’année n’est pas citée, mais il est fait référence aux attentats de Londres du 7 juillet 2005). A la suite de la réorganisation du département d’anglais de l’université, Desmond Bates, professeur de linguistique, a pris sa retraite il y a cinq ans, il a aujourd’hui 65 ans et souffre depuis des années d’une surdité qui le handicapait dans son enseignement et sa vie sociale. Il tient au quotidien ou presque son journal, qui nous est livré ici. Il continue à fréquenter l’université, sa salle des professeurs, sa bibliothèque. Sa femme est morte d’un cancer des années avant, il est remarié à Winnifred, 59 ans, de religion catholique, divorcée, qui tient avec une amie une boutique chic de décoration d’intérieur dans un centre commercial. Régulièrement, il va voir son père qui habite une petite maison jumelée dans une banlieue de Londres. A 89 ans, ancien musicien professionnel de jazz, il est aussi assez sourd et a de plus en plus de mal à tenir sa maison où il vit seul depuis son veuvage. La vie routinière de Desmond est bouleversée par l’apparition d’Alex Loom, 27 ans, américaine inscrite en thèse avec un des ses anciens collègues, Colin Butterworth. La première rencontre s’est mal passée, au cours d’un vernissage, il n’a strictement rien entendu de sa longue discussion, mais a apparemment involontairement accepté de l’aider de manière informelle. Son sujet? L’analyse stylistique des lettres d’adieu de suicidés, que ceux-ci est réussi ou survécu à leur acte…

Mon avis : la partie sur la surdité et son handicap, les problèmes de prothèses, de piles, de compréhension, de lieux bruyants, au théâtre, etc., sont inspirés de la vie de l’auteur, tout le reste est de la fiction, dit-il. Une petite vie tranquille en apparence, mais plein de situations comiques (le repas de noël, les quiproquos dus à la surdité) ou poignantes (la mort de sa première femme, l’AVC de son père, la visite à Auschwitz et Birkenau à l’occasion d’une conférence à Łódź). La forme du journal, régulier et quasi quotidien au début, plus espacé dans le dernier tiers du livre, le rend très vivant. Un gros livre que j’ai dévoré en deux ou trois fois… J’attends avec impatience que la médiathèque achète son dernier paru, Un homme de tempérament.

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2012 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

L’estivant de Kazimierz Orłoś

Couverture de L'estivant de Kazimierz Orłoś pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : L’estivant de Kazimierz Orłoś, traduit du polonais par Erik Veaux, collection Littérature polonaise, éditions Noir sur Blanc, 2011, 128 pages, ISBN 978-2882502537.

L’histoire : en Pologne de nos jours. Un vieil homme retrouve deux lettres écrites par Mirka, qu’il a connue alors qu’il était en vacances d’été au bord de la mer Baltique, en 1951 et 1952. Ne pouvant manifestement pas s’adresser à sa femme, il raconte à son fils dans ce livre en forme de longue lettre son été 1952. Une brève relation avec Mirka, et quelques mois plus tard, elle lui annonçait, par deux lettres auxquelles il n’a jamais répondu, qu’elle était enceinte. A plus de 70 ans, il décide de partir sur les traces de son passé, mais arrivé sur place, au fil de ses longues promenades sur la plage et dans les dunes et des rencontres difficiles avec les habitants, arrivera-t-il à découvrir la vérité ?

Mon avis : un court roman qui permet aussi de plonger dans la Pologne communiste des années 1950, les remords (trop?) tardifs d’un vieil homme pour les conséquences d’un amour d’adolescence. En toile de fond, la Pologne sous influence soviétique… À découvrir…

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Pologne.

Les petits ruisseaux de Rabaté

Couverure de Les petits ruisseaux de Rabaté pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Zazimuth avait recommandé cette bande dessinée, que je suis aussitôt allée empruntée à la médiathèque. Je n’ai pas vu le film adapté l’année dernière par Rabaté de sa bande dessinée. Depuis, de cet auteur, j’ai aussi lu Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune et La Marie en plastique [et au cinéma, voir Du goudron et des plumes].

Le livre : Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté (scénario, dessin et couleur), éditions Futuropolis, 2006, 94 pages, ISBN 9782754800167.

L’histoire : plus ou moins de nos jours au nord d’une rivière. Chaque jour, deux petits vieux, Edmond, divorcé, et Pierre, veuf, viennent pêcher, s’arrêtent au village pour aller au bistrot ou au marché. Un jour, Edmond ne va pas à la pêche, il prétexte avoir des papiers à remplir, mais le boucher l’a vu avec une femme en ville. Le lendemain, il avoue à Pierre qu’il rencontre des femmes par une agence, qu’il a peut-être trouvé la perle rare; Il lui montre aussi sa passion qu’il avait tue jusqu’à présent : il peint des femmes nues d’après des photographies de magazine. Mais juste après, Edmond meurt chez lui d’une crise cardiaque. Pierre décide à son tour de reprendre son destin en main, direction la petite amie de son ami, puis la Corrèze où il a été caché, enfant, pendant la guerre…

Mon avis : un récit plein de fraîcheur sur un sujet pas facile, la vieillesse. Non, à 70 ans, on n’est pas condamné à la maison de retraite, on peut encore faire des rencontres, découvrir le cannabis, etc. En accord avec le sous-titre bien caché en petites lettres sur la couverture : « Sex, on fera ce que l’on pourra, drug, surtout contre le cholestérol and rock’n roll, je suis meilleur en musette ». Comme Zazimuth, je ne peux que vous en recommander la lecture!

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Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi

Couverture de Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Télérama recommandait le dernier titre autobiographique de Yoshihiro Tatsumi. Il n’était pas encore arrivé à la médiathèque, mais j’ai découvert le rayon manga et lu mon premier livre de ce genre… Je n’ai pas eu trop de mal à lire de droite à gauche… et j’ai récidivé avec Good bye du même auteur.

Le livre : Les larmes de la bête de Yoshihiro Tatsumi (scénario et dessin), traduit du japonais par Maho Nakamura, éditions Vertige Graphic, 2004, 110 pages, ISBN 2908981874.

L’histoire : le volume comprend plusieurs histoires courtes assez intemporelles qui se passent toutes au Japon. Dans La colline où abandonner les siens, un fils vit avec sa mère grabataire dans un petit appartement avec des parties communes. Pour pouvoir recevoir sa petite amie, où loger sa mère? Les larmes de la bête met en scène un ouvrier, son fils qui joue au tac-tac (les boules que l’on entrechoque), un gorille et un « ami » qui revient, avec des pratiques sexuelles anormales (zoophilie entre autre). Dans Le Pied, un homme, une prostituée et des bottes… Retrouvailles est l’histoire d’un croque-mort qui retrouve son ancien amour (non partagé) du temps de ses études dans un cercueil…

Mon avis : des histoires dans un monde qui ne m’est pas du tout familier… Les transports en commun japonais semblent être un vrai cauchemar, et le sexe tient une place non négligeable dans ce volume. Bon, pas complètement convaincue, j’avais sorti deux volumes de cet auteur, je vais essayer l’autre, Good bye, quand même avant de le rendre à la médiathèque.

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Les souvenirs de David Foenkinos

Couverture de Les souvenirs de David Foenkinos les matchs de la rentrée littéraire

J’ai reçu ce livre grâce au site PriceMinister, dans le cadre d’un match de livres sélectionnés pour le prix Goncourt (dans la sélection qui incluait encore Limonov d’Emmanuel Carrère), grâce à Hérisson qui m’a fait connaître cette opération. J’ai choisi celui-ci car je n’ai jamais lu de livre de David Foenkinos, édité chez Gallimard, avec une douzaine de titres à son actif, j’avais envie de le découvrir…

Le livre : Les souvenirs de David Foenkinos, collection blanche, éditions Gallimard, 2011, 266 pages, ISBN 9782070134595.

L’histoire : de 2003 (il est question de la « grande canicule ») à nos jours, essentiellement à Paris et un peu à Étretat. Le narrateur assiste impuissant à la mort de son grand-père, des suites d’un accident domestique. Un peu plus tard, sa grand-mère fait à son tour une chute, sans gravité, mais ses enfants décident contre sa volonté de la mettre dans une maison de retraite, et ne respectent pas leur promesse de ne pas vendre l’appartement. Parallèlement, la mère du narrateur, professeure tout juste en retraite, fuit dans des voyages incessants, son père commence à s’inquiéter. Jusqu’au jour où le narrateur, gardien de nuit dans un hôtel parisien qui rêve d’écrire un livre, apprend la disparition de sa grand-mère de la maison de retraite. Il part à sa recherche, finit par la retrouver dans sa Normandie natale, lui programme une journée inoubliable, la rencontre avec une classe de CE2, à peu près le niveau où elle a dû quitter l’école, précisément dans cette école où elle va ce jour là. Au retour, elle a un malaise, le narrateur un coup de foudre pour l’institutrice… Je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : comment dire… ce n’est pas que je n’ai pas du tout aimé ce livre, mais je ne suis pas fan et me demande comment il a pu entrer dans la sélection des Goncourt… La structure d’abord. Entre chaque chapitre impair est intercalé un court chapitre en italique, chapitre qui aborde un souvenir d’un personnage croisé dans le chapitre précédent. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ces petits chapitres intermédiaires, sans liens entre eux. Pour le récit général, la partie sur la maison de retraite est beaucoup plus quelconque que Série grise de Claire Huynen, que je viens aussi de lire (suivre le lien). Pour la dépression post-retraite de la mère puis, quand elle va mieux, la séparation de ce couple des parents, c’est pareil, le sujet est à peine effleuré, manque d’approfondissement. Puis l’histoire d’amour entre le narrateur et l’institutrice, d’une banalité à faire peur…

Pour aller plus loin : lire des extraits sur le site des éditions Gallimard.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

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Série grise de Claire Huynen

Couverture de Série grise de Claire Huynen pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu un avis de Dalinele, j’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Série grise de Claire Huynen, éditions du Cherche Midi, 2011, 108 pages, ISBN 978-2-7491-1758-4.

L’histoire : lorsqu’il avait 65 ans, le narrateur, sans enfant et ne voulant pas montrer sa déchéance à ses amis a décidé qu’à 70 ans, il entrerait à la maison de retraite « pour adultes valides » Mathusalem. Après un festin avec ses amis, il entre donc dans cette maison de retraite dont il décrit le fonctionnement au fil des mois et dans le détail, la salle à manger, les maigres, les grosses, le vieux facétieux, la directrice, les infirmières qui entrent dans les chambres sans frapper… ,

Mon avis : un récit court et plein d’humour! Ou comment aborder un lieu pas drôle (le narrateur finit même par faire la grève de la vie collective en s’enfermant dans sa chambre) dans ses moindres recoins jusqu’à en découvrir tous les secrets, même le sexe tabou entre pensionnaires… mais chut, je ne vous en dis pas plus.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

J’avais emprunté le livre après avoir lu l’avis de Dalinele, sans penser à le faire entrer dans ce défi. Mais j’ai tiqué sur un « septante »… Vérification faite, si Claire Huynen vit à Paris, elle est née à Liège (en 1970). J’intègre donc ce livre dans le mois fritissime!

La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa

Couverture de La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Zazimuth avait recommandé ce livre, que j’ai emprunté à la médiathèque. depuis, de la même auteure, j’ai lu La marche de Mina.

Le livre : La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, éditions Actes sud, 2005, 247 pages, ISBN 978-2742756513.

L’histoire : quelque part au Japon en 1992 (le récit est fait 12 ans plus tard). Une association d’aide-ménagère vient d’envoyer l’une d’elle chez un ancien professeur de mathématiques d’une soixantaine d’années qui a eu un grave accident de voiture il y a une quinzaine d’années : sa mémoire ancienne est préservée, mais depuis l’accident, elle est limitée à quatre-vingts minutes. Et c’est la valse des aides-ménagères, déjà 9 ont été renvoyées ou sont parties. La nouvelle est accueillie par la belle-sœur, les règles sont claires: se limiter au pavillon où vit le vieil homme, ne jamais venir dans la maison principale, s’occuper de lui au mieux. Elle semble vite s’adapter à cette curieuse situation, un homme qui l’accueille en rapportant tout aux chiffres et qui a plein de petits mots accrochés à sa veste, pour compenser son amnésie. Un jour, il apprend qu’elle a un fils de dix ans, qui attend seul son retour chez elle. Il lui demande de le faire venir avec elle après l’école, l’association d’aide-ménagère accepte cette dérogation aux règles…S’établit alors une étrange relation entre le vieil homme, l’aide-ménagère, le garçonnet, les mathématiques et le base-ball…

Mon avis : une narration à la première personne dans la bouche de l’aide-ménagère. Même si vous avez été rebuté par les mathématiques, vous tomberez sous le charme des énigmes du professeur et entrerez avec bonheur dans le monde des nombres premiers, des nombres parfaits, des nombres amis (un nombre dont la somme des diviseurs est égale au second nombre, et vice-versa), etc. J’avoue en revanche ne pas avoir tout saisi des règles du base-ball! En attendant, un roman à lire aussi sur la rencontre, l’apprivoisement de ces trois personnes appartenant à trois générations différentes.

logo tour du monde en lecture Je l’inscris dans le cadre de mon tour du monde en lecture proposé par Livresque, pour le Japon, en complément du polar Out de Natsuo Kirino.

Une séparation de Asghar Farhadi

Affiche de Une séparation de Asghar Farhadi On parle beaucoup de ce film, Une séparation de , qui a reçu au dernier festival de Berlin l’ours d’or du meilleur film et les ours d’argent pour les meilleurs rôles masculins et féminins [depuis cet article, il a reçu d’autres prix, dont l’Oscar 2012 du meilleur film en langue étrangère et le César 2012 du meilleur film étranger ; j’ai aussi vu du même réalisateur les enfants de Belle Ville, Le passé et Le client]. L’interview du réalisateur il y a quinze jours à Cosmopolitaine de Paula Jacques sur France Inter m’avait convaincue d’aller voir ce film pour lequel le réalisateur a été contraint d’arrêter le tournage non pas à cause de la censure, mais pour avoir soutenu d’autres cinéastes iraniens emprisonnés. Depuis, le 12 juin 2011, le journaliste iranien Reza Hoda Saber, emprisonné depuis le mouvement de 2009, serait mort d’une crise cardiaque alors qu’il avait entamé une grève de la faim depuis une dizaine de jours en prison.

Le film : en Iran de nos jours. Simin (Leila Hatami) et Nader (Peyman Moadi) sont dans le bureau d’un juge. Simin, qui a bataillé pendant 18 mois pour obtenir un visa de sortie, obtenu il y a six mois et encore valable 40 jours, veut à tout pris aller à l’étranger, Nader ne veut pas partir, il veut rester près de son vieux père atteint de la maladie d’Alzheimer, et refuse que leur fille Termeh, âgée de onze ans, suive sa mère. En attendant que le divorce soit prononcé, Simin part vivre chez sa mère, tandis que Nader embauche Razieh, une femme pauvre et profondément croyante, portant le nikab, pour s’occuper de son père. Razieh a pris ce travail sans en parler à son mari, y vient avec sa petite fille, et se retrouve dès le premier jour confrontée à un grave dilemme pour lequel elle va appeler les autorités religieuses: peut-elle laver le vieil homme qui s’est fait pipi dessus et est incapable de se changer… Ayant besoin d’argent, elle reste malgré tout, jusqu’au jour où Nader rentre plus tôt du travail, trouve son père enfermé, tombé en bas de son lit, Razieh n’est pas chez lui… Il s’énerve, elle tombe dans l’escalier et perd le bébé qu’elle attendait… Cela s’est-il vraiment passé comme ça? Nader sera-t-il condamné pour meurtre, le fœtus ayant 4 mois et demi et étant considéré comme une personne en Iran?

Mon avis : un très beau film qui aborde des questions universelles, le divorce, l’adolescent objet de chantage de la part de ses deux parents, la prise en charge de parents âgés et malades, la lutte des classes (ou au moins, les riches et les pauvres), etc. En apparence, les juges, que ce soit aux affaires familiales (pour le divorce) ou au pénal et au civil (pour la fausse-couche), semblent assez libres de mener l’enquête. Tous les acteurs sont excellents, mais l’adolescente encore plus… A voir absolument, et pour une fois, un film d’art et essai, en persan sous-titré, semble rassembler un large public!

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films: