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L’économie du couple, de Joachim Lafosse

Affiche de L'économie du couple, de Joachim LafosseNouvelle sortie cinéma, idéal pour être au frais, avec L’économie du couple, réalisé par Joachim Lafosse et présenté à la quinzaine des réalisateurs lors du dernier festival de Cannes.

L’histoire : de nos jours dans un ancien atelier transformé en appartement. Marie [Bérénice Bejo], universitaire et fille de bonne famille, veut se séparer de Boris [Cédric Kahn], architecte sans travail fixe. Elle a acheté la maison, mais lui a fait tous les travaux qui valorisent l’ensemble… Pour partir, il veut la moitié de la valeur de la maison, elle n’est prête qu’à lui céder que le tiers. En attendant, ils cohabitent avec, au milieu, leurs jumelles de 7/8 ans, la belle-mère [Marthe Keller], prête à confier à Boris le chantier de la restauration de sa propre maison, les amis…

Mon avis : a priori, pas facile de faire un film qui se passe dans sa quasi totalité -sauf le dernier quart d’heure- dans un lieu aussi petit, en gros quatre pièces, un grand salon avec un coin cuisine, trois chambres et une salle de bain, et la cour! Le huis-clos est d’ailleurs parfois pesant, le spectateur mis face aux règlements de compte autour de la vie bassement matérielle, face aux exigences de Marie, qui fixe ses règles, ses « jours » où Boris ne devrait rentrer qu’après le coucher des filles, la molle résistance de celui-ci. En face de ces exigences matérielles, Boris parle du « prix de l’amour », celui qui fait que l’appartement a pris tout son charme, sa valeur. La cohabitation d’un couple en voie de séparation le temps de régler les comptes, au sens propre, est un thème rarement abordé. Bon, j’ai trouvé qu’il y a parfois des longueurs, des moments trop pesants sans être vraiment crédibles, mais une idée de sortie pour ceux qui veulent fuir pendant presque deux heures les 39° annoncés sur une bonne partie du pays aujourd’hui et demain.

Une semaine sur deux, de Pacco

pioche-en-bib.jpgCouverture de Une semaine sur deux, de PaccoUn album trouvé dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Une semaine sur deux, de Pacco, éditions Fluide-Glacial-Audie, 2002, 161 pages, ISBN 9782352071709.

L’histoire: de nos jours aux environs de Saint-Jean-de-Luz. Pacco vient de se séparer de sa compagne, emménage dans un appartement avec sa fille Maé, 6 ans, dont il a la garde alternée une semaine sur deux. Le voici à essayer de préparer des repas (les pizzas surgelées, c’est bien prratique), lire les histoires, gérer une petite fille très active, mais aussi essayer de continuer son travail de dessinateur, sans oublier les loisirs (surf et guitare).

Mon avis :  je n’ai pas lu les précédentes aventures de la série Maé, ni la suite d’ailleurs… L’emménagement, les journées avec Maé, les semaines avec les copains, un récit de la vie quotidienne d’un papa à mi-temps avec de petites histoires ou situations sur une ou deux pages. Une fillette vive, qui ne semble pas soufrir de la séparation de ses parents (ou bien c’est ce que son père veut nous faire croire?), des situations plutôt drôles, même si rien ne semble vraiment très original et est trop centré sur le père et la petite fille, un peu comme s’ils vivaient dans une bulle, quasiment sans monde extérieur. Même si on aperçoit des mamans au parc, des copains, la plage ou une visite à Paris pour remettre des planches, tout tourne autour de Pacco. Une chronique de la vie quotidienne très égo-centrée. Un moment agréable, mais pour des aventures de célibataire, puis de mari et enfin de père avec plus de profondeur, je vous conseille plutôt les albums de , et notamment ses Chroniques de Jérusalem pour le volet « jeune papa » (il faut que je trouve son Guide du mauvais père, pour compléter…).

Pour aller plus loin : voir le blog de Pacco.

Logo top BD des bloggueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le passé, d’Asghar Farhadi

Affiche de Le Passé, d'Asghar FarhadiFoule des grands jours à la séance de 16h30 lundi au TAP Castille à Poitiers (trois salles d’art et essai louées au cinéma commercial, depuis la fermeture de l’ancien théâtre, pour lequel la lutte continue depuis la parodie de concertation, réunion d’information ce soir 22 mai 2013 au Plan B, grande fête /manifestation programmée le 15 juin 2013).

Il faut dire qu’avec la pluie insistante, que faire d’autre qu’aller au cinéma? En plus, le lundi, c’est 5 € pour tout le monde. Le tableau d’affichage indiquait qu’à la séance de 16h pour Hannah Arendt, de Margarethe Von Trotta, il restait… 3 places! Il y avait un peu moins de monde pour Mud, de , sorti déjà depuis un moment. J’ai donc choisi de voir Le passé, d’, qui vient de sortir et est présenté en ce moment au festival de Cannes. Vous pouvez revoir mes avis sur ses autres films, Le client, Une séparation et Les enfants de Belle Ville.

Le film : de nos jours à Sevran en banlieue parisienne (une petite maison au ras de la ligne du RER) et à Paris. Ahmad (Ali Mosaffa) débarque de Téhéran après quatre ans d’absence: Marie (Bérénice Bejo), son épouse française qui travaille dans une pharmacie parisienne, veut régulariser leur divorce, elle est enceinte de Samir (), le patron du pressing voisin de son lieu de travail, avec qui elle a une relation depuis quelques mois, mais qui ne peut pas divorcer de sa femme, dans le coma depuis huit mois après une tentative de suicide. Les deux enfants de Marie, issus d’un premier mariage (le père a refait sa vie à Bruxelles), la petite Léa et Lucie (Pauline Burlet), l’adolescente rebelle, et Fouad (Elyes Aguis), le fils de Samir, semblent vivre difficilement cette situation. Pourquoi les relations entre Samir et Lucie sont-elles aussi tendues?

Mon avis : la presse présente ce film comme un film intimiste sur la séparation, le divorce, la famille recomposée, j’y ai surtout vu un film sur le suicide (6 ans après le suicide de ma mère, je peux enfin voir ce type de film sans fuir la salle, mais si j’avais connu ce thème avant, je n’y serai sans doute pas allée) et les remords des proches (pourquoi? qu’est-ce que j’ai fait ou pas?), les secrets de famille. Le jeu de tous les acteurs est excellent, les adultes bien sûr (Ali Mosaffa, Bérénice Bejo, ), mais aussi les enfants, surtout Elyes Aguis (Fouad), et Pauline Burlet (Lucie) qui à 17 ans montre des talents exceptionnels. La photographie est très soignée, les scènes d’intérieur dans la maison de Sevran dégagent une ambiance tout à fait adaptée au film, avait déjà montré son talent pour les scènes intimistes dans Une séparation et Les enfants de Belle Ville (les scènes chez le père de la victime notamment). A voir absolument, je lui souhaite de recevoir une récompense à Cannes… ou lors de prochains festivals, et surtout de trouver son public!

PS: Bérénice Bejo a reçu le prix de la meilleure actrice pour ce film au festival de Cannes 2013.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Les seins de Blanche-Neige, de Jean-Marc Roberts

Couverture de Les seins de Blanche-Neige, de Jean-Marc RobertsJean-Marc Roberts vient de décéder, j’ai eu envie de relire un de ses livres que j’avais beaucoup aimé lors de sa sortie.

Le livre : Les seins de Blanche-Neige de Jean-Marc Roberts, éditions Grasset, 1994, 164 pages, ISBN 978-2246486114 [existe aussi en livre de poche, mais c’est le grand format qui est dans ma bibliothèque].

L’histoire : François a disparu, il a abandonné Achille, en classe de quatrième, et sa mère. François, ses quatre enfants, de quatre mères différentes, Achille, Ferdinand, Tracy et Victor, racontent tour à tour sa vie, le père qui dès que l’enfant devient trop grand, fuit et refait sa vie ailleurs, le père qui les contraint à tous se connaître, à connaître la vie de leurs demi-frères et demi-sœur, par l’intermédiaire de quiz par exemple, qui, une fois parti, ne fait plus que de brèves apparitions dans leur vie, ignore leur souffrance.

Mon avis : quatre enfants, de 13 à 34 ans quatre tableaux d’un père qui part, qui revient, qui aimerait sans doute avoir une famille unie, mais ne peut contourner le fait qu’il a eu quatre femmes, que les enfants grandissent (ils finissent par dessiner des seins à Blanche-Neige, d’où le titre du livre), ne pas pleurer au cinéma, prendre leur autonomie et penser par eux-mêmes. Alors, il les abandonne, les enfants ne voient plus que rarement le père, attendent ses retours, guettent l’apaisement de leur mère. Une vision de la famille et de la quête du père assez pessimiste. Bizarre, je me souviens très bien avoir été très touchée par ce livre quand il est sorti, 20 ans plus tard, j’ai trouvé des personnages qui manquent d’épaisseur, des portraits dressés trop vite…

La petite présence de Dominique Sampiero

Couverture de La petite présence de Dominique Sampiero pioche-en-bib.jpg Logo de Octobre, le mois Fritissime J’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où je cherchais un livre de cet auteur pour Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces!

Le livre : La petite présence de Dominique Sampiero, éditions Grasset, 2006, 258 pages, ISBN 978-2246691117.

L’histoire : dans un village près de Lille. 1998. Un beau mariage. Sept ans plus tard, c’est la séparation. Le narrateur reste dans le nord, Tiff, son ex femme, part avec sa fille âgée de 4 ans vers Paris. Pendant un an, il raconte à sa fille absente le vide de sa nouvelle vie, la dépression, le voyage à Paris tous les 15 jours, en voiture puis en TGV, l’accueil pendant de courtes vacances, les escapades au cap Gris-Nez.

Mon avis : un texte très court : 255 pages, mais beaucoup de pages blanches et de minuscules pages, avec de grandes marges, de gros caractères… pour combler l’absence de texte, justement? Un texte déprimant sur le vécu d’une dépression… thérapie sans doute pour l’auteur, mais quel intérêt pour le lecteur, sauf peut-être s’il vit lui-même un divorce?

Une séparation de Asghar Farhadi

Affiche de Une séparation de Asghar Farhadi On parle beaucoup de ce film, Une séparation de , qui a reçu au dernier festival de Berlin l’ours d’or du meilleur film et les ours d’argent pour les meilleurs rôles masculins et féminins [depuis cet article, il a reçu d’autres prix, dont l’Oscar 2012 du meilleur film en langue étrangère et le César 2012 du meilleur film étranger ; j’ai aussi vu du même réalisateur les enfants de Belle Ville, Le passé et Le client]. L’interview du réalisateur il y a quinze jours à Cosmopolitaine de Paula Jacques sur France Inter m’avait convaincue d’aller voir ce film pour lequel le réalisateur a été contraint d’arrêter le tournage non pas à cause de la censure, mais pour avoir soutenu d’autres cinéastes iraniens emprisonnés. Depuis, le 12 juin 2011, le journaliste iranien Reza Hoda Saber, emprisonné depuis le mouvement de 2009, serait mort d’une crise cardiaque alors qu’il avait entamé une grève de la faim depuis une dizaine de jours en prison.

Le film : en Iran de nos jours. Simin (Leila Hatami) et Nader (Peyman Moadi) sont dans le bureau d’un juge. Simin, qui a bataillé pendant 18 mois pour obtenir un visa de sortie, obtenu il y a six mois et encore valable 40 jours, veut à tout pris aller à l’étranger, Nader ne veut pas partir, il veut rester près de son vieux père atteint de la maladie d’Alzheimer, et refuse que leur fille Termeh, âgée de onze ans, suive sa mère. En attendant que le divorce soit prononcé, Simin part vivre chez sa mère, tandis que Nader embauche Razieh, une femme pauvre et profondément croyante, portant le nikab, pour s’occuper de son père. Razieh a pris ce travail sans en parler à son mari, y vient avec sa petite fille, et se retrouve dès le premier jour confrontée à un grave dilemme pour lequel elle va appeler les autorités religieuses: peut-elle laver le vieil homme qui s’est fait pipi dessus et est incapable de se changer… Ayant besoin d’argent, elle reste malgré tout, jusqu’au jour où Nader rentre plus tôt du travail, trouve son père enfermé, tombé en bas de son lit, Razieh n’est pas chez lui… Il s’énerve, elle tombe dans l’escalier et perd le bébé qu’elle attendait… Cela s’est-il vraiment passé comme ça? Nader sera-t-il condamné pour meurtre, le fœtus ayant 4 mois et demi et étant considéré comme une personne en Iran?

Mon avis : un très beau film qui aborde des questions universelles, le divorce, l’adolescent objet de chantage de la part de ses deux parents, la prise en charge de parents âgés et malades, la lutte des classes (ou au moins, les riches et les pauvres), etc. En apparence, les juges, que ce soit aux affaires familiales (pour le divorce) ou au pénal et au civil (pour la fausse-couche), semblent assez libres de mener l’enquête. Tous les acteurs sont excellents, mais l’adolescente encore plus… A voir absolument, et pour une fois, un film d’art et essai, en persan sous-titré, semble rassembler un large public!

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films:

Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré

Affiche du film Non ma fille tu n'iras pas danser Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré. (depuis, j’ai aussi vu Les biens-aimés).

Le film : Léna (Chiara Mastroianni) est séparée de Nigel (Jean-Marc Barr). Elle part passer des vacances à la campagne chez ses parents (quelle mère, Marie-Christine Barrault), menace d’en repartir car ceux-ci ont aussi invité Nigel, pour qu’il puisse voir leurs deux enfants… Léna est en pleine déprime, a lâché son boulot dans un hôpital parisien, sa sœur tente de lui trouver un autre boulot.

Mon avis : Une mère qui semble avoir trop couvé Léna, elle qui sur-protège ses propres enfants et semble en pleine déprime. Mais bon, au final, c’est probablement l’un des films que j’ai le moins aimé de ce festival Télérama 2010… Marie (les Carabistouilles de Marie) n’avait pas non plus trop apprécié ce film…

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :