Archives par étiquette : Chiara Mastroianni

Les salauds de Claire Denis

Affiche de Les salauds de Claire DenisCela faisait un moment que je n’étais pas allée au cinéma… Une interview entendue à la radio de  m’a décidée à aller voir le dernier film de Claire Denis (je vous ai déjà parlé de White Material), Les salauds, présenté au dernier festival de Cannes (2013) dans la sélection Un certain regard.

Le film : à Paris, de nos jours. Un homme est étendu sur la chaussée au pied de son immeuble, une jeune fille erre nue dans les rues… Marco Silvestri () reçoit un appel à bord du supertanker qu’il dirige (et abandonne…): sa sœur Sandra (Julie Bataille) l’appelle à l’aide, son mari vient de se suicider, sa fille Justine (Lola Créton) : a disparu (retrouvée avec des lacérations aux poignets et au vagin), l’entreprise en faillite, elle accuse Édouard Laporte (Michel Subor) d’être à l’origine de ce naufrage. Marco décide de louer un appartement au-dessus de chez l’amante de ce dernier, Raphaëlle (), pour assouvir sa vengeance.

Mon avis : Un film terrible, très noir et qui ne fait rien pour être sympathique. Justine, mineure, a été droguée, violée, livrée par son père à son créancier pour éponger ses dettes, sans doute avec la complicité de la mère qui est en plein déni. Une manière de filmer (abus de gros plans sombres et flous, je trouve) et une musique (des Tindersticks, avec qui Claire Denis travaille pour la plupart de ses films) qui rendent certains passages insoutenables, une fin encore plus noire que le reste du film… A voir seulement si vous avez le moral bien accroché et autre chose à faire après pour vous changer les idées à la sortie de la salle de cinéma (évitez la dernière séance!).

Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré

Affiche du film Non ma fille tu n'iras pas danser Dans le cadre du festival Télérama 2010, j’ai aussi vu Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré. (depuis, j’ai aussi vu Les biens-aimés).

Le film : Léna (Chiara Mastroianni) est séparée de Nigel (Jean-Marc Barr). Elle part passer des vacances à la campagne chez ses parents (quelle mère, Marie-Christine Barrault), menace d’en repartir car ceux-ci ont aussi invité Nigel, pour qu’il puisse voir leurs deux enfants… Léna est en pleine déprime, a lâché son boulot dans un hôpital parisien, sa sœur tente de lui trouver un autre boulot.

Mon avis : Une mère qui semble avoir trop couvé Léna, elle qui sur-protège ses propres enfants et semble en pleine déprime. Mais bon, au final, c’est probablement l’un des films que j’ai le moins aimé de ce festival Télérama 2010… Marie (les Carabistouilles de Marie) n’avait pas non plus trop apprécié ce film…

Les films que j’ai déjà vus du festival Télérama 2010 :

Bienvenue chez des ch’tis… un conte de noël

Après Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, voici un huis-clos chez d’autres ch’tis, sans l’accent, dans une maison bourgeoise de Roubaix : Un conte de Noël d’, l’un des trois films français du dernier festival de Cannes [depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Jimmy P. et Trois souvenirs de ma jeunesse]. Un film long (2h30), mais je n’ai pas vu le temps passer, avec un joli choix d’acteurs excellents, , Jean-Paul Roussillon, , Anne Consigny, Melvil Poupaud, Emmanuelle Devos et . Pour l’histoire, vous en avez certainement entendu parler. Il y a fort longtemps, le petit Joseph est mort à l’âge de 6 ans d’une maladie génétique rare, une sorte de leucémie. Aujourd’hui, à la veille de noël, sa mère est atteinte de la même maladie et attend un donneur compatible, l’occasion de réunir toute la famille séparée depuis des années suite à de sombres histoires de famille. J’ai beaucoup aimé, mais vous laisse découvrir par vous-mêmes. Ici, il passe en salle d’art et essai, et samedi soir, il y avait beaucoup de monde en dépit du match de foot, je suppose que les fans de foot sont plus rarement fans de cinéma d’art et essai.

Je voudrais cependant vous livrer mes réflexions sur quelques points.

Comme vous le savez peut-être, je suis secrétaire de l’association Valentin APAC, Association des Porteurs d’Anomalies Chromosomiques, membre de la fédération des maladies orphelines, qui organise dans quelques jours sa journée de collecte de dons dite des nez rouges. Alors, si vous en voyez près de chez vous, participez ! Il y a quelques semaines, avec certains membres, j’ai participé à une session de l’école de l’ADN de Poitiers, qui nous a expliqué les différents processus des remaniements chromosomiques. Alors, j’ai été littéralement séduite par une scène du film : de superbes mitoses qui se réalisent sous nos yeux. Si vous voulez voir sur des schémas à quoi ça ressemble, voici les ressources proposées lors de l’école de l’ADN, une mitose sur le site de Jussieu et une autre le mitose en animation flash.

Au-delà, ce site pose un problème d’éthique important. Alors que Joseph était malade, le couple a mis en route un autre bébé, en espérant que celui-ci serait du bon groupe HLA compatible avec l’enfant malade. Dès l’amniocentèse, il s’est révélé que ce n’était pas le cas… et ce sera très lourd pour l’enfant pas encore né, appelé parfois à tort (pas dans le film) comme un bébé médicament, et surtout cause de son rejet, de son absence d’investissement affectif par la mère (Junon / Catherine Deneuve éblouissante). Cet Henri (magistralement interprété par Mathieu Amalric) que l’on découvre dans le film comme un raté, un alcoolique, rejeté et mal-aimé dès son enfance.

Il y aurait plein d’autres petites touches à commenter, la médaille Fields (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, toujours attribuée à un jeune mathématicien, de moins de 35 ans) du mari d’Élisabeth, la schizophrénie de leur fils Yvan, etc.

Il a reçu le prix des auditeurs 2009 du Masque et la plume sur France-Inter, Jean-Paul Roussillon a reçu le César 2009 du meilleur acteur dans un second rôle.

Post-scriptum : merci à tous mes visiteurs, la barre des 10 000 visiteurs uniques (depuis le 3 janvier) pour 23 500 pages vues et presque 200 articles, a été franchie ce matin. Le cinq centième commentaire devrait tomber ce mois-ci, j’enverrai un petit cadeau à celle (et oui, peu de probabilité que ce soit celui, les gars semblent fuir mon blog, mais je ne serai pas sexiste) qui postera ce commentaire. Et je pars ce midi pour Tournus, à un colloque organisé par l’université de Dijon sur les petites villes, retour vers minuit vendredi, et je repars samedi à l’aube pour Niort, à une réunion de l’association des archéologues de Poitou-Charentes. Je vous ai préparé de petits articles pour patienter…

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson