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Moka de Frédéric Mermoud

Affiche de Moka de Frédéric MermoudAprès quinze jours de fermeture, mon cinéma Arts et essais préféré à rouvert… Sortie cinéma dès hier avec une amie pour aller voir Moka réalisé par Frédéric Mermoud sur une adaptation d’un livre de Tatiana de Rosnay.

L’histoire : de nos jours à Lausanne, à l’automne. Diane Kramer [Emmanuelle Devos] ne se remet pas de la mort de son fils le 25 mars précédent, renversé en sortant du conservatoire par une voiture qui a pris la fuite alors qu’il montait dans le bus. Un détective qu’elle a recruté [Jean-Philippe Écoffey] lui donne les coordonnées de quatre véhicules couleur Moka qui pourraient correspondre à la description donnée par le chauffeur de bus. Contre l’avis de son mari [Samuel Labarthe], elle part, fait la connaissance d’un jeune délinquant qui va l’aider à trouver un revolver [Olivier Chantreau]. Elle retrouve la voiture, en vente, à Evian, s’immisce dans la vie de ses propriétaires, Marlène l’esthéticienne [Nathalie Baye], sa fille adolescente [Diane Rouxel] et son compagnon Michel [David Clavel], moniteur aux thermes.

Mon avis : la confrontation entre Nathalie Baye et Emmanuelle Devos est d’une grande force, avec une femme percluse de douleur et l’autre qui ne comprend pas qui est cette nouvelle cliente atypique, qu’elle croise et recroise en ville, mais Evian est si petit… Les paysages d’automne sur le lac Léman sont magnifiques, renforçant le jeu des deux actrices principales, offrant des pauses dans la narration, associant le spectateur à ces moments de réflexion.

Bienvenue chez des ch’tis… un conte de noël

Après Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, voici un huis-clos chez d’autres ch’tis, sans l’accent, dans une maison bourgeoise de Roubaix : Un conte de Noël d’, l’un des trois films français du dernier festival de Cannes [depuis, du même réalisateur, j’ai aussi vu Jimmy P. et Trois souvenirs de ma jeunesse]. Un film long (2h30), mais je n’ai pas vu le temps passer, avec un joli choix d’acteurs excellents, , Jean-Paul Roussillon, , Anne Consigny, Melvil Poupaud, Emmanuelle Devos et . Pour l’histoire, vous en avez certainement entendu parler. Il y a fort longtemps, le petit Joseph est mort à l’âge de 6 ans d’une maladie génétique rare, une sorte de leucémie. Aujourd’hui, à la veille de noël, sa mère est atteinte de la même maladie et attend un donneur compatible, l’occasion de réunir toute la famille séparée depuis des années suite à de sombres histoires de famille. J’ai beaucoup aimé, mais vous laisse découvrir par vous-mêmes. Ici, il passe en salle d’art et essai, et samedi soir, il y avait beaucoup de monde en dépit du match de foot, je suppose que les fans de foot sont plus rarement fans de cinéma d’art et essai.

Je voudrais cependant vous livrer mes réflexions sur quelques points.

Comme vous le savez peut-être, je suis secrétaire de l’association Valentin APAC, Association des Porteurs d’Anomalies Chromosomiques, membre de la fédération des maladies orphelines, qui organise dans quelques jours sa journée de collecte de dons dite des nez rouges. Alors, si vous en voyez près de chez vous, participez ! Il y a quelques semaines, avec certains membres, j’ai participé à une session de l’école de l’ADN de Poitiers, qui nous a expliqué les différents processus des remaniements chromosomiques. Alors, j’ai été littéralement séduite par une scène du film : de superbes mitoses qui se réalisent sous nos yeux. Si vous voulez voir sur des schémas à quoi ça ressemble, voici les ressources proposées lors de l’école de l’ADN, une mitose sur le site de Jussieu et une autre le mitose en animation flash.

Au-delà, ce site pose un problème d’éthique important. Alors que Joseph était malade, le couple a mis en route un autre bébé, en espérant que celui-ci serait du bon groupe HLA compatible avec l’enfant malade. Dès l’amniocentèse, il s’est révélé que ce n’était pas le cas… et ce sera très lourd pour l’enfant pas encore né, appelé parfois à tort (pas dans le film) comme un bébé médicament, et surtout cause de son rejet, de son absence d’investissement affectif par la mère (Junon / Catherine Deneuve éblouissante). Cet Henri (magistralement interprété par Mathieu Amalric) que l’on découvre dans le film comme un raté, un alcoolique, rejeté et mal-aimé dès son enfance.

Il y aurait plein d’autres petites touches à commenter, la médaille Fields (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, toujours attribuée à un jeune mathématicien, de moins de 35 ans) du mari d’Élisabeth, la schizophrénie de leur fils Yvan, etc.

Il a reçu le prix des auditeurs 2009 du Masque et la plume sur France-Inter, Jean-Paul Roussillon a reçu le César 2009 du meilleur acteur dans un second rôle.

Post-scriptum : merci à tous mes visiteurs, la barre des 10 000 visiteurs uniques (depuis le 3 janvier) pour 23 500 pages vues et presque 200 articles, a été franchie ce matin. Le cinq centième commentaire devrait tomber ce mois-ci, j’enverrai un petit cadeau à celle (et oui, peu de probabilité que ce soit celui, les gars semblent fuir mon blog, mais je ne serai pas sexiste) qui postera ce commentaire. Et je pars ce midi pour Tournus, à un colloque organisé par l’université de Dijon sur les petites villes, retour vers minuit vendredi, et je repars samedi à l’aube pour Niort, à une réunion de l’association des archéologues de Poitou-Charentes. Je vous ai préparé de petits articles pour patienter…

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson