Archives par étiquette : Nord

Mon père ouvre son atelier les 30 septembre, 1er et 2 octobre 2016

Installation de l’atelier de Lucien Dujardin pour les portes ouvertes des 30 septembre, 2 et 3 octobre 2016

Installation de l’atelier de Lucien Dujardin pour les portes ouvertes des 30 septembre, 2 et 3 octobre 2016

Dans dix jours, mon père ouvrira son atelier d’artiste à dans le cadre des Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes organisées par le conseil général du Nord, celui du Pas-de-Calais (pas de site) et la région de Flandre occidentale (14, 15 et 16 octobre 2016). Cette année, les trois départements organisent ces journées sur trois week-ends différents. Pour mon père, ça sera à Mouchin, vendredi 30 septembre de 14 h à 18 h, samedi 1er et dimanche 2 octobre de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Un groupe de randonneurs est annoncé le samedi matin…

Il a préparé un projet très mystérieux… et publié plusieurs articles sur la mise en place de l’exposition (clic sur ses vignettes pour voir les images en grand). Il y aura plein d’installations mystérieuses… dès la pelouse si la météo est coopérative. En tout cas, le thème tourne autour du Petit chaperon rouge, toutes les versions, et il a mis en avant celle du Nivernais! Je vous en avais aussi parlé de ces différentes versions quand j’ai réalisé le conte du en tissu dont il faudrait que je vous montre les dernières photographies.

Plus d’informations sur les Pooa2016 sur le blog de mon père, il a dévoilé plein de petits éléments depuis un mois, l’ensemble fera sens en venant le voir à Mouchin!

Retrouvez ici quelques gravures de  et ses photographies pour illustrer .

Ma Loute de Bruno Dumont

Affiche de Ma Loute de Bruno DumontJe suis allée voir Ma Loute de Bruno Dumont, film qui vient d’être présenté au festival de Cannes.

L’histoire : été 1910, sur la côte du Pas-de-Calais, dans la baie de la Slack. D’un côté, les locaux, et la famille Brufort, pêcheurs de moules et passeurs du bras de mer pour les touristes venus de Lille, Roubaix et Tourcoing : le père [Thierry Lavieville], la mère [Caroline Carbonnier], les quatre garçons dont Ma Loute [Brandon Lavieville], l’adolescent. De l’autre, la famille d’industriels qui vit dans une somptueuse villa qui domine la baie: André, le père [Fabrice Luchini], Isabelle, la mère [Valeria Bruni Tedeschi], leurs deux filles, Billie la cousine [Raph], bientôt rejoints par le frère de la mère, Christian [Jean-Luc Vincent] et Aude [Juliette Binoche] la sœur du père et mère de Billie, tous les adultes étant cousins. Au milieu, des touristes ont disparu et l’inspecteur Alfred Machin [Didier Despres], en « léger surpoids », mène l’enquête avec son adjoint, Malfoy [Cyril Rigaux].

Mon avis : si vous avez vu la série P’tit Quinquin, du même réalisateur, sur Arte, ce film est dans la même veine, mêlant absurde et sérieux. Si vous avez vu la série et ne l’avez pas appréciée, il vaut mieux éviter d’aller voir ce film, qui peut déranger s’il est pris au premier degré (un couple de spectateurs est sorti de la salle au milieu du film) Le maire de Wissant, qui avait protesté pour la série, ne va pas aimer 😉 . Les acteurs sont méconnaissables, normal, me direz-vous, pour une prosopagnosique, mais il m’a fallu un long moment pour reconnaître Fabrice Luchini (en fait, c’est sa voix que j’ai reconnue) et je n’ai pas du tout reconnu Juliette Binoche, qui fait pourtant partie des visages que je « travaille » en rééducation, ni Jean-Luc Vincent, qui jouait Paul Claudel dans le précédent film de Bruno Dumont, Camille Claudel 1915. Les paysages de la baie et du cap Blanc-Nez, avec sa lumière si particulière, sont splendides (et vous donneront peut-être envie de passer vos vacances sur les grandes plages de sable de la Côte d’Opale). Les chutes en tous genres – on tombe beaucoup dans ce film, en dévalant la dune, en tombant de grand bi, de char à voile, du transat, etc. – provoquent de vrais rires, contrairement aux quelques scènes de cannibalisme. Beaucoup de sujet sont abordés franchement ou suggérés: l’inceste (et sa justification), la consanguinité, le dur labeur des pêcheurs de moules qui contraste avec l’ennui et l’oisiveté des « touristes », l’ambiguïté sexuelle (Billie est-elle une fille qui se déguise en garçon, comme elle le clame, ou un garçon qui se sent fille?), la moquerie sur l’accent (ch’ti ici, mais ça pourrait être n’importe lequel), etc. Un film que j’ai beaucoup aimé, mais je comprendrais qu’il dérange et ne plaise pas à beaucoup de spectateurs…

Il faut tenter de vivre, d’Éric Faye

pioche-en-bib.jpgCouverture de Il faut tenter de vivre, d'Éric FayeUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Il faut tenter de vivre, d’Éric Faye, éditions Stock, 176 pages, 2015, ISBN 9782234078017.

L’histoire : de nos jours, le narrateur se souvient de Sandrine Broussard, la trentaine. Il y a 23 ans, il a recueilli le récit de sa vie en vue d’écrire un livre qu’il n’a jamais rédigé. Jeune adulte mariée à 17 ans, déjà divorcée quelques mois plus tard, avec son compagnon, Sandrine a monté dans le Nord une entreprise d’escroqueries : elle passe des petites annonces roses pour appâter des hommes du Midi, puis se fait envoyer l’argent pour un voyage qu’elle ne réalisera jamais. Recherchés, lui se rend, elle continue sa vie chaotique, fuit en Belgique le temps d’attendre la prescription de ses délits (5 ans), s’engage comme serveuse dans un bar à hôtesses près de la frontière…

Mon avis : l’auteur a choisi de décaler le temps de la narration et le temps du recueil de la « confession » de Sandrine d’une vingtaine d’années. Léger décalage temporel – quelques années – aussi entre la confession (« J’avais quelque chose comme vingt-six ou vingt-sept ans et Sandrine à peine plus« ) et l’histoire elle-même, mais l’auteur ne « joue pas » de ces décalages.

la route de Douai à Tournai, passage de l'ancien poste frontière de Mouchin, cliché Lucien DujardinL’essentiel du livre se passe dans les années 1980, alors qu’il y a encore des douaniers (plutôt rares, peu à peu remplacés par « la volante »…) à la frontière entre la France et la Belgique : voir dans la circulation, extrait de Halte à la douane à (avec des bois gravés des enfants de l’école en 1935 et des photographies actuelles de mon père), un petit poste qui ressemble à celui décrit dans le livre…

Le passage de la frontière au Bas-Préau à Mouchin, cliché Lucien Dujardin… à moins que ce ne soit carrément un passage réservé aux seuls riverains, comme celui-ci, pour les extraits où elle cherche un passage discret. Ce second poste de Mouchin ne semble aujourd’hui plus connu de la police ni des douaniers français, le premier n’a pas non plus été bloqué lors des attentats de 2015 (alors que des herses avaient été déployées lors des attentats de 1985-1986), il est surtout contrôlé le samedi soir et le dimanche matin pour les retours alcoolisés de boîte de nuit en Belgique.

Revenons au livre… Sandrine peut donc passer tranquillement la frontière entre la France et la Belgique dans les années 1980, avec juste ce qu’il faut de frissons lors de rares contrôles, mais à l’heure de la libre circulation dans l’espace Schengen (espérons que ça dure!), ils ne peuvent aujourd’hui être vraiment compris que par des frontaliers.

Le portrait de Sandrine aurait aussi mérité plus de profondeur: petite délinquante qui boit et vit sous amphétamine, elle a eu une enfance compliquée, a fait six mois de prison et ne veut pas y retourner, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi elle fuit tant la vie et veut ainsi se détruire, avec des hommes fantasmés (les photographies des hommes du Midi qu’elle ne verra jamais) ou réels (son ami de délinquance, les clients du bar « à putes » à qui elle refuse son corps, le riche commerçant marié qui finit par l’entretenir). Finalement, j’ai lu ce livre d’une traite (sur un aller-retour Poitiers-Paris en train, entrecoupé de sieste, je l’avais choisi pour sa « lisibilité » sans mon visioagrandisseur maison), mais il ne me laissera probablement aucun souvenir à moyen ou long terme.

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Mon père ouvre son atelier les 2, 3 et 4 octobre 2015

Installation de l'atelier de Lucien Dujardin pour les portes ouvertes des 2, 3 et 4 octobre 2015

Installation de l’atelier de Lucien Dujardin pour les portes ouvertes des 2, 3 et 4 octobre 2015

Ce week-end, mon père ouvrira son atelier d’artiste à dans le cadre des Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes organisées par le conseil général du Nord, celui du Pas-de-Calais et la région de Flandre occidentale. Cette année, les trois départements organisent ces journées sur trois week-ends différents. Le Nord ouvre le ban en premier,  les 2, 3 et 4 octobre 2015. Pour mon père, ça sera à Mouchin, vendredi 2 de 14 h à 18 h, samedi 3 et dimanche 4 de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h.

Il a préparé un projet très mystérieux… et publié quelques articles sur la mise en place de l’exposition (clic sur ses vignettes pour voir les images en grand). Il y aura des gravures, un livre si j’ai bien suivi… En tout cas, le thème sera « Faire signe(s) « . Plus d’informations sur son blog.

Retrouvez ici quelques gravures de  et ses photographies pour illustrer .

Mon père ouvre son atelier les 17, 18 et 19 octobre 2014

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Crâne (de paille) reliquaire », à voir les 17, 18 ou 19 octobre à Mouchin dans le cadre des POAA 2014

Ce week-end prochain (17, 18 et 19 octobre 2014), mon père ouvrira son atelier d’artiste à dans le cadre des Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes organisées par le conseil général du Nord, celui du Pas-de-Calais et la région de Flandre occidentale. Cette année, il a préparé un projet à partir de ce vers de René Char : « un papillon de paille habitait un crâne de chien »… Plus d’informations sur son blog.

Fenêtres de l’atelier de mon père préparées pour les ouvertures des 17, 18 et 19 octobre 2014

Il a « revu la déco » avec du papier collé sur la fenêtre de son atelier et publié quelques articles sur la mise en place de l’exposition! (clic sur ses vignettes pour voir les images en grand)

Retrouvez ici quelques gravures de  et ses photographies pour illustrer .

Affiche du salon de l'Economie sociale et solidaire à Niort, 17 et 18 octobre 2014Et pour les amis de Niort, Poitiers et des environs voire de beaucoup plus loin, n’oubliez pas le grand salon national de l’économie sociale et solidaire à Niort ce week-end (17 et 18 octobre 2014), plus d’info dans l’article par le lien.

Logo de j'adopte un projetA l’occasion de ce salon sera lancée une plateforme locale (Poitou-Charentes) de financement solidaire, J’adopte un projet… je me suis inscrite, même si pour l’instant, le choix de projets est limité, j’en reparlerai sans doute prochainement.

Des livres et vous à Marcq-en-Baroeul le week-end prochain (28 septembre 2014)

Affiche de Des livres et vous 2014 à Marcq-en-BaroeulAmis ch’tis et belges, rendez-vous dimanche prochain (28 septembre 2014) à Marcq-en-Baroeul (Parc du petit Prince) pour l’opération « des livres et vous ». Mon père y présentera, avec 11 autres artistes, des livres-objets. Si vous ne pouvez pas y aller, n’hésitez pas à aller lui rendre visite sur son blog, et notez déjà les 17, 18 et 19 octobre 2014 sur vos agendas: il ouvrira à nouveau son atelier à Mouchin dans le cadre des Poaa/portes ouvertes d’ateliers d’artistes organisées par le conseil général du Nord, celui du Pas-de-Calais et la région de Flandre occidentale.

Retrouvez ici quelques gravures de Lucien Dujardin et ses photographies pour illustrer .

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 9. D’autres ruses

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur Mouchin, dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse, le passage à niveau et un pauvre chien, voici les dernières pages consacrées à d’autres ruses… et qui ressemblent à des légendes urbaines (euh, rurales plutôt) avant l’heure. A moins que certains fils de douaniers (école de garçons) aient rapporté des témoignages de leur père (pas de douanière en 1935…).

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 14 et 15

D’autres ruses
Dernièrement, les douaniers ont découvert dans une péniche qui franchissait la frontière sur l’Escaut, une grande quantité de tabac. La péniche était à double fond et doubles parois.
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Un motocycliste transportait sur le siège arrière une personne. Le motocycliste est arrêté sur la route par les douaniers. a personne assise sur le siège arrière n’était autre qu’un mannequin bourré de tabac.
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Une auto arrive à la frontière. Vous n’avez rien à déclarer? – Non. – Voyons, ces pneus, essayons de les dégonfler. Rien à faire. Les roues étaient rembourrées de tabac.

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 15, la barrière de la douane et les douaniers

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Dernièrement encore, c’est un cycliste qui avait mis des cigarettes dans le cadre de son vélo.
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La frontière franco-belge au bas-préau à Mouchin, photographie de Lucien Dujardin

La flèche indique la ligne d’arbres qui borde l’Elnon, le ruisseau qui marque la frontière tout au long du village de Mouchin depuis le traité d’Utrecht de 1713. Cliché Lucien Dujardin

Une autre fois, c’est la rivière qui sert à transporter des ballots de tabac. On les enveloppe de toile imperméable et on les jette dans le courant; un barrage établi en aval les arrête et le tour est joué, à moins qu’on ne se fasse prendre, bien entendu.
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A Halluin, il n’y a pas très longtemps, les douaniers ont découvert une installation extraordinaire: par les égouts, les fraudeurs descendaient sous terre; ils avaient creusé des souterrains franchissant la frontière et y avaient installé des wagonnets!
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revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 16 et dernière de couverture

 Ce brave paysan rentre de ses champs. Il pousse une brouette remplie de pommes de terre.
– Videz-moi cette brouette.
Sous les pommes de terre, il y avait quelques paquets de tabac. Pas de chance! l’homme au sac, l’arrête et découvre dans le sac… de l’herbe pour les lapins!
Et, profitant de l’absence du douanier, d’autres fraudeurs, avec chacun leur charge de tabac, franchissent la frontière à toute allure.
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revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 16, une mobylette, deux fraudeurs et un douanier

 Celui-ci est bien connu. C’est un gros, bedonnant, qui aime à rire et à plaisanter. Les douaniers le connaissent bien et le considèrent comme un honnête homme.
Un jour, à Lille, un douanier le rencontre dans un café et le trouve très amaigri.
Son attention est éveillée. Le lendemain, de faction, notre bonhomme arrive ayant retrouvé son embonpoint. Il passe la frontière, se dirige en Belgique, et revient une heure après.
– Rien à déclarer?
– Non.
– Vous êtes bien gros, pourtant. Voyons ce ventre.
Le douanier découvre sous le gilet un beau matelas de tabac. Pour franchir la frontière, notre fraudeur se rembourrait de paille et de chiffons. Arrivé en Belgique, il se débarrassait de ce rembourrage et le remplaçait par du tabac.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 8. Pauvre chien

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes, une belle ruse et le passage à niveau, il est à nouveau question d’un chien… Une histoire qui a visiblement choqué les garçons de l’école primaire.

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 12 et 13

Pauvre chien
L’année dernière, un dimanche après-midi, les douaniers ont réussi à surprendre un petit chien de fraudeur. Il avait sur son dos une charge de tabac.
Depuis un moment déjà, les douaniers le poursuivaient. Le petit chien ne tenait plus sur ses pattes, il n’en pouvait plus. Il vint se réfugier dans un jardinet où il fut cerné. Il se cacha derrière un vélo. Un douanier arriva et jeta brusquement le vélo en arrière.
Aussitôt il sortit le revolver de son étui et, pointant dans la direction de la tête du chien, il tira: pan! pan!
Alors le chien se coucha. Le sang coulait de sa gueule. Il leva ses bons yeux qui semblaient implorer la pitié!
Un second douanier saisit le revolver des mains de son camarade. Il tira, logea la balle dans le mur. Pendant ce temps, le chien râlait toujours.
Claude, qui était avec nous, était parti à sa maison en pleurant. Les gens arrivaient de toutes parts. On disait:
– Ce n’est pas bien de faire souffrir cette pauvre bête! Faut-il qu’ils soient méchants pour tuer ce pauvre chien qui n’en peut mais! Tuez-le tout de suite qu’on ne l’entende plus crier!… etc., etc…

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 13, deux douaniers tapent un chien

 Un douanier tira un troisième coup. Alors, le brave chien, rassemblant ses dernières forces, bondit sur le revolver et en mordit le canon.
Un douanier retira vivement son arme; le chien sauta une seconde fois et planta ses crocs dans la main de son ennemi.
Puis, hurlant de douleur, couvert de sang, le pauvre chien s’affaissa. Nous, on pleurait, tous les gens criaient. Les douaniers disaient: « C’est la faute des fraudeurs, nous faisons notre service ».
Puis, le petit chien ferma ses yeux. Il eut encore quelques soubresauts, puis ce fut tout. Un douanier, avec son grand couteau, lui coupa une patte. On est parti pour ne pas voir ça.
Puis on a été enterrer cette pauvre bête au fond du jardin.
C’était un beau petit chien blanc et noir qui ne voulait pas mourir.

Voir les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 7. Le passage à niveau

Réceptacle, fenêtre qui parle 2014Un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies! Si vous êtes dans le Nord, allez voir les Les fenêtres qui parlent à Villeneuve d’Ascq, auxquelles il participe à nouveau (jusqu’au 13 avril 2014), sinon, découvrez-les sur son blog, ici et (où vous pourrez agrandir les images)!!

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin

Je continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, les gendarmes et une belle ruse, voici le passage à niveau…

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 10 et 11

Le passage à niveau

La gare de Bachy Mouchin est sur la ligne Douai Tournai (Belgique). C’est la dernière gare française. Au delà, c’est la Belgique.
L'ancienne gare de Bachy, cliché Lucien DujardinTout de suite après la gare, il y a un passage à niveau, sur la route Lille-Valenciennes.
Un jour, le garde-barrière vit, couché près de la barrière, un homme vêtu assez misérablement.
– C’est un « soulot » (1) pensa-t-il, et il laissa le bonhomme cuver son vin.
Mais voilà que là-bas, sur la voie ferrée, débouche une auto! Elle file à bonne allure, roulant sur les traverses et le ballast!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, illustration page 11, une voiture défonce un barrage

Elle grimpe sur les quais, roule encore plus vite, traverse la gare… et va arriver au passage à niveau.
Notre « ivrogne », subitement désaoulé [sic], saute sur la manivelle de la barrière, soulève celle-ci juste à temps pour laisser l’auto braquer à droite, reprendre la route et filer vers l’intérieur du pays.
Voilà un exploit bien audacieux.
——
(1) Un ivrogne.

Voir la suite: un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.

Halte à la douane! Revue « enfantines » sur Mouchin (1935). 6. Une belle ruse

Couverture de la revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à MouchinJe continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur , dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, et les gendarmes, voici une belle ruse… vue par les enfants de primaire (enfin, les garçons!) qui semblent plus admirer les fraudeurs que le pauvre douanier berné.

Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!

Voici donc la suite du manuel du parfait petit fraudeur trans-frontalier… mais il vous faudra attendre une nuit d’orage pour l’imiter!

revue Enfantines, n° 67, halte à la Douane à Mouchin, pages 9 et 10

Une belle ruse
Ceci se passait il y a quelques années. La route du Bas-Préau est interdite aux voitures de toutes sortes.

Le passage de la frontière au Bas-Préau à Mouchin, cliché Lucien Dujardin

Le pont sur l’Elnon marque aujourd’hui la frontière entre la France et la Belgique au Bas-Préau à Mouchin. Cliché Lucien Dujardin.

Pour éviter qu’elles puissent passer, malgré l’interdiction, cette route est barrée.
On a enlevé des pavés et enfoncé obliquement, tout en travers de la route des rails d’acier. Impossible de passer avec une auto à travers ce barrage.
Cette nuit-là, il faisait un temps épouvantable: éclairs, tonnerre, pluie, vent, nuit noire.
Le douanier de faction, à quelque vingt mètres du barrage, s’était mis tranquillement à l’abri dans sa baraque.
Des fraudeurs, profitant de l’obscurité et du bruit que faisait la tempête, entreprirent de démolir le barrage.
Les rails sont enlevés et nos fraudeurs enfoncent dans le sol, à la place des rails, des bouts de tuyaux de poêle d’égale longueur. Ils les enfoncent légèrement, les calent avec quelques cailloux, se retirent en emportant les rails.
Puis la tempête cesse, la pluie aussi. Le jour point, et, dans l’aube naissante, le douanier de service voit que sa route est toujours bien barrée; il est tranquille.
Quelques instants plus tard, il voit arriver devant lui, venant de Belgique, une forte auto.
Le douanier ne s’en soucie pas, se disant: elle se trompe de route et il faudra bien qu’elle s’arrête au barrage.
Mais l’auto, loin de ralentir… accélère, prend de la vitesse, arrive à toute allure sur le barrage, fait sauter les « tuyaux de poêle » au grand ébahissement du pauvre douanier qui, le temps de revenir de son effroi, voit passer, impuissant, une auto bien chargée de tabac!
Vite au téléphone de la cabine pour alerter toute la douane, mais le téléphone ne répond pas, et pour cause: tous les fils sont coupés!
Et l’auto est bien loin.
Depuis cette aventure… on a rapproché le barrage de la cabine du douanier.

Voir la suite: le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.