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Amour, de Michael Haneke

Affiche de Amour de Michael Haneke Week-end pourri, week-end cinéma! Après Dans la maison de François Ozon, je suis allée voir Amour de Michael Haneke (palme d’or à Cannes en 2012, revoir mon avis sur Le ruban blanc) puis Une famille respectable de Massoud Bakhshi. Je vous parle aujourd’hui du plus poignant…

Le film : à Paris de nos jours. La police et les pompiers entrent dans un appartement d’où s’échappe une odeur infernale… Dans une chambre, ils découvrent une vieille dame morte, joliment habillée et entourée de fleurs… Retour quelques mois en arrière. Au théâtre des Champs-Elysées, un couple âgé, Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), assistent au concert de leur ancien élève de piano, Alexandre (Alexandre Tharaud). Le lendemain, au petit déjeuner, Anne a une absence… il s’agit en fait d’un accident vasculaire cérébral. Bien qu’opérée, elle revient chez elle paralysée d’un côté. Elle fait promettre à Georges de ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Leur fille, Eva (Isabelle Huppert), également musicienne et vivant à l’étranger, a du mal à comprendre leur décision. Au fil des mois, Georges s’occupe avec tendresse de sa femme dont l’état se dégrade peu à peu…

Mon avis : un grand silence a accompagné la fin du film, chacun prolongeant l’instant d’émotion avant de sortir de la salle… Deux acteurs sublimes, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, au service d’un lent développement autour de la fin de vie et de la déchéance physique puis psychique, un couple fusionnel, qui semble avoir toujours tout fait ensemble. Une performance encore plus pour Emmanuelle Riva, dont la transformation physique au fil du film est d’un tragique réalisme… Une grande prouesse pour deux acteurs âgés qui ont accepté de jouer un rôle qu’ils craignent sans doute pour eux-mêmes ou leurs proches. Un film terrible à verser à la réflexion sur la fin de vie et de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Et quelques remarques audacieuses, de celles que l’on n’ose pas dire tout haut, comme celle-ci: non, toutes les infirmières ne sont pas dévouées, certaines peuvent être brusques, incompétentes, sans compassion. Comment peut-on forcer une femme qui ne supporte pas l’évolution de son corps à se regarder dans le miroir pour voir comment elle l’a coiffée… sans ménagement en tirant sur les nœuds? Oui, il y a des soignants formidables, comme l’autre infirmière, le médecin, que l’on ne voit jamais mais réussi à faire organiser la vie du couple à domicile… trop longtemps peut-être, en ne sachant pas arrêter à temps l’aidant épuisé et en hospitalisant malgré tout sa femme. Un film terrible mais très beau, à voir si vous avez le moral…

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Récital Alexandre Tharaud au TAP

Le parvis du théâtre auditorium de Poitiers

Ma saison 2010-2011 au Théâtre et auditorium de Poitiers (TAP) s’est achevée il y a un peu plus d’un mois déjà, avec un concert d’Alexandre Tharaud. Elle se poursuivra quand même jeudi prochain avec une rencontre de fin de saison et un concert complémentaire qui fera l’objet d’un enregistrement (post-scriptum: l’enregistrement a été reporté, le pianiste s’étant entaillé le pouce la veille…).

Le récital d’Alexandre Tharaud se composait de sonates de Domenico Scarlatti (1685-1757) et de la trentième sonate de Ludwig van Beethoven (1770-1827). Le programme devait durer presque une heure et demie avec un entracte… et il a finalement duré plus de deux heures… Visiblement, il a été séduit par la sonorité de la salle et nous a proposé toute une série de bis, ter, etc… dont le Tic toc choc de François Couperin (1668-1733)… Cela ne vous dit rien? Les auditeurs de France inter l’entendent tous les samedis à midi, c’est le morceau du générique de début de l’émission La prochaine fois je vous le chanterai de Philippe Meyer… En bonus, voici pour vous le lien vers le Tic toc choc de François Couperin enregistré en 2007 par Alexandre Tharaud…

J’ai adoré ce concert, même si les puristes vous auraient dit qu’il convient d’avoir des pianos différents pour ces pièces, pour mieux coller à la sonorité des instruments qui ont évolué au fil des décennies.