Archives par étiquette : Poitou-Charentes

Peaux de tigre et de pouilleux… à Poitiers!

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Après un colloque consacré à Michel Foucault (né à Poitiers) en 2012 et un sur le genre, Miroir d’Éros, en 2013 (dans lequel le dernier film de François Ozon que j’ai vu hier aurait eu toute sa place), le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers récidivent en organisant du 12 au 16 novembre 2014 avec Peaux de tigre et de pouilleux. Du colonisé à l’étranger. Un titre qui peut paraître mystérieux mais qui renvoie à la une du journal pour l’inauguration de l’exposition coloniale de 1931. Colloque, films, spectacle, conférences se répartiront sur ces 4 jours, en partie gratuits (attention, il faut réserver sa place pour les conférences de Lilian Thuram – au nom de sa fondation pour l’éducation contre le racisme – et de Christiane Taubira – comme ministre de la Justice PS: elle sera finalement absente).

Ils reviendront en partie sur le thème des zoos humains, un sujet que j’avais abordé à l’occasion de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012 et qui m’avait un peu laissée perplexe dans son traitement.

Pour ma part, j’irai sans doute voir l’exposition dans le hall du TAP (tirée en partie de Exhibitions si j’ai bien compris) et j’ai une place, dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pour Exhibit B de Bett Bailey (en 12 tableaux humains), un spectacle qui fait polémique surtout lorsqu’il n’a pas été mis dans son contexte (faire réfléchir sur l’exposition d’êtres humains), interdit à Londres et qui fait l’objet de pétitions pour sa suspension à Paris. Je vous en reparle très vite. Le reste du programme est alléchant, mais en journée, je travaille (et oui, j’ai repris plus ou moins à plein temps) et le soir… je dors très tôt (mon cerveau réclame encore beaucoup de sommeil même si cela fait presque un an jour pour jour que j’ai été opérée d’un méningiome). Voir le programme complet sur le site de l’université de Poitiers.

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931Pour rebondir, je vous parlerai samedi prochain de la cité de l’immigration et du palais des colonies créé pour l’exposition coloniale de 1931 (devenu musée des arts africains et océaniens puis cité de l’immigration, avec aquarium au sous-sol) aux portes de Vincennes.

Couverture de Cacaouettes et bananes, de Jean-Richard BlochParu dans les mêmes années (1929), le livre Cacaouettes [sic] et bananes, de l’intellectuel communiste Jean-Richard Bloch, m’a surprise il y a quelques semaines par ses positions sur les « bienfaits du colonialisme ».

Illustration en tête de cet article : les armoiries de l’hôtel de ville de Niort.

Sur le site de l’INA, voir ce petit film sur l’exposition coloniale de 1931 à Vincennes

Poitiers et ses morts pour la France…

Poitiers, le monument aux morts de 1914-1918, 2, la VictoireDepuis de longs mois, je suis relancée par un de mes lecteurs pour souligner l’absence de liste exhaustive des morts pour la France à Poitiers. Comme je le disais dans mon article sur le monument aux morts de 1914-1918 de Poitiers (centre-ville)  par Aimé Octobre et comme Grégory l’a rappelé dans le dernier numéro de L’actualité Poitou-Charentes n° 106, automne 2014 (Aimé Octobre, de la femme éplorée à la Victoire, page 24), « les listes des morts de la Vienne ont été déposées dans le socle du monument inauguré le 15 mars 1925 ». Des listes partielles se trouvent dans les différents lieux et plaques commémoratives (revoir le carré militaire de la Pierre Levée et monument aux morts allemands, la plaque commémorative de 1939-1945 au cimetière de la Pierre-Levée, les plaques commémoratives des déportées du lycée Victor-Hugo, le monument au réseau Louis Renard dans le cimetière de Chilvert, également à la gare, à l’université, dans les églises, aux Coloniaux, sur le monument du parc de la Roseraie, sur le monument commémoratif du stade poitevin), mais il n’existe  pas de liste complète des morts pour la France de Poitiers et cela est assurément en contradiction avec les différentes lois commémoratives et la dernière en date, la loi n° 2012-273 du 28 février 2012 fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France qui précise dans son article 2: « Lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur son acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, l’inscription du nom du défunt sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de dernière domiciliation ou sur une stèle placée dans l’environnement immédiat de ce monument est obligatoire ».

Je ne suis pas sûre que le futur monument qui inscrira virtuellement le nom des morts pour la France dans le « béton connecté », d’abord annoncé dans le parc de Blossac puis près de l’ancien printemps, réponde à cette obligation. Ne me demandez pas comment ça marche, ni si ça vieillira bien, je n’ai pas bien compris ce qui était annoncé dans la presse.

Accès au monument aux morts du parc de la Tête d'Or à Lyon, accès fermé en avril 2012A ce propos, le parc de Blossac a été « judicieusement » contourné par le secteur sauvegardé de Poitiers, sans doute pour permettre ce genre d’aménagement, mais il reste un site classé au sens de la loi de 1930, et donc soumis à des permis d’aménager. Cependant un grand monument dans un parc ne me choque pas, voir à Lyon dans le parc de la Tête d’Or, où il était malheureusement en cours de réhabilitation lors de mon dernier passage à Lyon en avril 2012.

Dans les chefs-lieux de département, les listes des morts peuvent être longues et nécessitent de dresser des stèles ou des plaques sur une grande longueur. Les monuments sont alors souvent aussi dédiés aux morts du département et non aux seuls morts de la ville.

Angers, monument aux morts, 3, le groupe sculpté de plus prèsComme Poitiers, certaines villes n’ont pas de listes de morts sur leurs monument aux morts principal, comme ici à Angers

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République… ou à Angoulême (liste à l’intérieur, non visible du public)…

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, carte postale des années 1930… ou encore à Metz, mais les communes d’Alsace et Moselle sont soumises à d’autres réglementations.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, face principaleCertaines villes ont choisi de mettre ces stèles à l’écart. Ainsi, il n’y a pas de liste de morts sur le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse.

Toulouse, monument aux morts de 1914-1918 au cimetière de SaloniqueMais les morts de la ville de Toulouse  figurent sur le monument aux morts du cimetière de Salonique.

Lons-le-Saunier, monument aux morts de 1914-1918, quatre vues de faceUne configuration en grand arc de cercle a aussi été retenu à Lons-le-Saunier.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Nantes, vue actuelle (2012)Nantes a choisi de réaliser un grand mur de noms…

Cahors, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de faceDans des villes plus petites, la liste tient à l’avant, comme à Cahors

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement… ou à Niort, …

Monument aux morts de La Rochelle, 02, vu de face… ou derrière le monument comme ici à La Rochelle.

Affaire à suivre…

PS: un généalogiste poitevin, Frédéric Coussay, publie chaque jour jusqu’à la fin de conflit et au-delà (les soldats ou soignants morts après 1918 de leurs blessures de guerre ont pu être reconnus morts pour la France plus tard) au minimum la fiche de Mémoire des hommes, à la date de leur décès, des soldats nés dans la Vienne. Il ajoute dans la mesure du possible aux « morts pour la France » les autres morts (de maladie sans lien avec le conflit, suicidés, fusillés, etc.). A voir sur son blog.

Un groupe pour le prix des lecteurs Poitou-Charentes 2014… verdict!

Mise à jour du 19 janvier 2015 : Vendredi dernier (16 janvier 2015), les lecteurs de Poitou-Charentes ont élu Paola Pigani, 4e Voix des lecteurs en Poitou-Charentes pour N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, paru aux éditions Liana Levi… Il était aussi sorti premier de notre groupe.

Article du 3 novembre 2014

Une semaine de prix littéraires s’annonce… notre petit groupe mené par Grégory pour le prix du livre en Poitou-Charentes a rendu son verdict, LOL! Je réédite cet article, avec le résultat de notre groupe à la fin!

30 juin 2014

Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises du prix du livre en Poitou-Charentes (suivre le lien pour les lauréats des années précédentes et retrouver ceux que j’ai lus), dédoublé en Prix du livre et prix des lecteurs en 2011 puis transformé en seul prix, la voix des lecteurs, en 2013. La sélection est faite par un jury professionnel, puis des groupes de 5 lecteurs (ou plus) lisent les livres prêtés. Chaque groupe débat pour aboutir au vote pour un livre.

Grégory, qui a vu l’annonce à paraître dans le prochain numéro de L’Actualité Poitou-Charentes (image illustrant l’article), a constitué avec une grande efficacité un groupe composé de Florence, Jenny, Michèle, lui et moi, est allé retirer les livres au Centre du Livre et de la lecture en Poitou-Charentes et les a répartis entre nous!

Voici donc la sélection :

Profanes, de Jeanne Benameur, éditions Actes sud
Composite, de Denis Bourgeois, éditions Ego comme X
Petites scènes capitales, de Sylvie Germain, éditions Albin Michel
Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, éditions Le Vampire actif
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, Paola Pigani, éditions Liana Levi

Premières impressions: je vous ai déjà parlé de trois des auteurs sélectionnés, voir ou revoir Laver les ombres de Jeanne Benameur (prix du livre en Poitou-Charentes en 2009), Rendez-vous nomades et Hors champ de Sylvie Germain (prêtés par Grégory) et Anaïs ou les gravières de Lionel-Edouard Martin.

Nous avons quelques mois pour lire ces livres, heureusement, car j’ai encore une autonomie de lecture limitée pour des livres « normaux », mais Grégory m’a choisi les plus faciles -d’un point de vue typographique- pour commencer. Je sens que nous aurons d’intéressantes discussions entre nous pour aboutir à un consensus, je vous tiendrai au courant de l’avancée de mes lectures et du résultat final du groupe… puis de l’ensemble des lecteurs!

31 octobre 2014: And the winner is…

Pour notre groupe, Grégory a décidé d’attribuer pour chaque lecteur 5 points au premier choisi, 4 points au 2e etc…

Nous ne savons pas encore qui recevra le prix de la voix des lecteurs Poitou-Charentes 2014 (synthèse de tous les votes de tous les groupes, une voix par groupe), mais nous cinq avons choisi à l’unanimité N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, davantage pour l’histoire que pour le style.

Voici le détail des points attribués:

1er. 25 points pour N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani

2e. 17 points pour Petites scènes capitales, de Sylvie Germain

3e. 13 points pour Profanes, de Jeanne Benameur

4e et 5e ex-aequo: 10 points pour Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin et Composite, de Denis Bourgeois

Choc de simplification de la sécurité à Poitiers…

Le chantier de démolition de feue la verrue du Printemps à Poitiers se poursuit… mais avec des conceptions un peu curieuses de la sécurité. Je trouve très étrange la présence d’un ouvrier non casqué en contrebas d’une pelle mécanique qui charge tout en haut au-dessus de lui un godet de gravats (photographie prise le 28 octobre un peu après 12h30)… Même s’il ne venait donner qu’une consigne aux autres ouvriers, naviguer dans cette zone sans protection est peut-être un « choc de simplification administrative » (assouplir les normes…) mais peut aussi s’avérer un « choc mortel »! Ça serait dommage, même à la veille de la fête des morts…

Sinon, le chantier se poursuit à grand bruit, démolition du toit en cours (état hier en fin d’après-midi)… Il ne va pas rester grand chose de la structure d’origine. Une pensée pour tous les riverains et particulièrement pour Grégory!

Dimanche, péché de gourmandise?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseDimanche, vous allez/avez trop mangé? Attention, vous avez commis un grave péché! Après l’avarice et l’orgueil, je vous montre aujourd’hui la gourmandise située sur les stalles du 13e siècle de la cathédrale de Poitiers. Désolée, c’est encore du côté sud donc mes photographies ne sont pas terribles.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, carte postale ancienne de Jules RobuchonVoici donc, comme précédemment, un cliché de Jules Robuchon qu’il a édité en carte postale. La gourmandise est représentée sous les traits d’un homme barbu et joufflu, assis devant une table sur laquelle repose un panier plein de bons gros pains ronds marqués d’une croix (croix qui rappelle les hosties?).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'homme avec un grand couteau, les painsIl tient l’un de ces pains de la main gauche et le découpe avec un grand couteau.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandise, l'ange lui souflant à l'oreilleDans le coin supérieur gauche, un ange (vous voyez son aile je pense), main droite le montrant de son index, lui murmure à l’oreille… sans doute que la gourmandise est un vilain défaut (péché)! Je vous montre très vite d’autres représentations des péchés capitaux… prises sur plusieurs édifices

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

Attention, péchés capitaux!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avaricePetite révision… les péchés capitaux, ça vous dit quelque chose? Vous vous souvenez de la liste? Un truc que l’Église catholique met toujours dans son catéchisme et source de bien des frustrations, pour sauver votre tête (caput > capital), vous êtes prié de vous tenir à l’écart de l’orgueil (superbia), de l’avarice (avaritia), de l’envie (invidia), de la colère (ira), de la luxure (luxuria), de la gourmandise (gula) et de l’acédie ou paresse spirituelle (acedia)… En cherchant, je me suis aperçue que j’en ai plein en stock dans mes photos! Je pense en faire une petite série, parfois contrebalancée par les vertus associées! Je ne sais pas encore si je vous les présenterai par site (tous les vices de l’église Saint-Denis d’Amboise par exemple) ou par thème (vice après vice…). Qu’en pensez-vous? Aujourd’hui, direction la cathédrale de Poitiers et ses stalles du 13e siècle pour vous présenter l’avarice et l’orgueil.

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, carte postale ancienne Jules RobuchonComme ma photographie n’est pas terrible (toujours le contre-jour gênant pour les stalles côté sud), voici un cliché de Jules Robuchon sur une carte postale ancienne. Une femme est assise sur un tabouret (ou un banc) devant un coffre qui déborde de pièces (vous distinguez bien je pense sur la carte postale les petits ronds des pièces) au point qu’il est impossible de fermer le couvercle. Un sac suspendu derrière elle doit contenir d’autres trésors, et pourtant, elle semble de pas avoir les moyens de s’acheter des chaussures, vous voyez son pied nu?

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avarice, détailElle ne dépense pas non plus ses richesses pour refaire ses vêtements: vous voyez sur ce détail, sa robe est trouée au niveau du coude. Ses cheveux longs tressés sont retenus par un foulard noué à l’arrière. Elle tient de sa main gauche une coupe et plonge la droite dans le coffre, comme pour se rassurer sur la présence de ses pièces. « Ma cassette, ma cassette », semble-t-elle prête à crier comme l’avare de Molière!

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilL’orgueil n’est pas mieux sur ma photographie…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueil, carte postale ancienne Jules Robuchon… voici donc celle de Jules Robuchon. Comme dans d’autres représentations du 13e siècle, l’orgueil est représenté comme un homme qui tombe de cheval. Du cheval, on voit le dos et la très belle queue. La selle est bien en place. L’orgueilleux cavalier est lui dans une position grotesque, la tête en bas, les fesses au niveau de la selle, les jambes grands écartées, l’une en appui sur le bord de l’écoinçon, l’autre avec le pied replié vers l’encolure du cheval.  La chute de cheval de Gurbanguli Berdymukhamedov, président dictateur du Turkmenistan, a été censurée en 2013! Orgueil, avez-vous dit?

Photographies de septembre 2014.

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

L’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers

Angoulême, cour de l'hôtel de ville, buste de Paul Abadie,La semaine dernière, je recevais un commentaire à propos d’un vieil article sur le buste de Paul Abadie par Gabriel Jules THOMAS à Angoulême:

« Sous son buste sont sculptés les outils de l’architecte, équerre et compas », nous dites-vous. Sans doute. Mais n’Est-ce pas aussi les symboles de sont appartenance à la franc-maçonnerie ? [sic pour l’orthographe]

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteEn lui répondant que vu le métier de Paul Abadie, il s’agit d’abord des attributs d’un architecte et qu’il faudrait arrêter de voir des symboles maçonniques partout. Je voulais le renvoyer à l’architecte des stalles de la cathédrale de Poitiers, auxquelles j’ai consacré il y a déjà longtemps une série d’articles: point de franc-maçonnerie au 13e siècle, mais bien l’équerre, le compas et le niveau comme attribut de l’architecte (et aussi du maçon… non franc!).

Zut, je ne l’avais point montré, les stalles du côté sud étant souvent à contre-jour, les photographies sont floues ou trop sombres. J’ai cherché dans d’autres photos prises depuis, très moyen, j’y suis donc retournée cette semaine… un peu mieux, j’en ai profité pour changer les photographies des précédents articles (liens à la fin).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du niveauDerrière le personnage donc se trouve un niveau, avec le petit plomb suspendu à une cordelette tressée (là où nous avons maintenant un tube avec une bulle… enfin, dépassé par les niveaux au laser)…

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasL’architecte, bien jeune, dessine sur sa table avec un compas (qui a perdu l’une de ses branches).

Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecte, détail du compasDevant, dans l’angle de l’écoinçon se trouve l’équerre.

Bon, du coup, il me reste à vous montrer les merveilles de ces stalles pas encore publiées ici!

Les écoinçons des dorsaux des stalles nord, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’ouest (à gauche quand on les regarde)

Les écoinçons des dorsaux des stalles sud, rangée supérieure de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, numérotés à partir de l’est (à gauche quand on les regarde)

  • écoinçon 1 et tous les écoinçons impairs, des anges, le premier à gauche porte une seule couronne, le dernier à droite a été coupé lors du rétrécissement des stalles, les autres portent deux couronnes, comme sur la rangée nord
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, un lion terrasse un dragonécoinçon 2 : un lion mange un dragon
  • écoinçon 4 : deux avants-corps de chien
  • écoinçon 6 : deux lutteurs
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, dosseret, tuerie du cochonécoinçon 8 : un charcutier avec ses outils et une tête de cochon
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, architecteécoinçon 10 : un architecte
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'avariceécoinçon 12 : l’avarice
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, l'orgueilécoinçon 14 : l’orgueil
  • Stalles de la cathédrale de Poitiers, la gourmandiseécoinçon 16 : la gourmandise
  • écoinçon 18 : un basilic ou un cocatrix
  • écoinçon 20 : un homme assis et un animal fantastique

La permission… juillet 1916

Ensemble de 7 cartes adressées à une habitante de Vouillé de 1912 à 1919A la brocante, je suis tombée sur une série de cartes colorisées adressées à une habitante de Vouillé, dans la Vienne. Elles s’étendent de 1912 à 1919, pour celles qui sont datées. La plupart accueillent un message très personnel, et je ne vous en montrerai que la face quand l’occasion se présentera.

Carte de permission, juillet 1916, faceL’une a particulièrement attiré mon attention. Elle montre un soldat avec une tenue colorisée en vert (en 1916, fini les pantalons rouge garance et les vestes bleu horizon… le pastel et la garance seront moins cultivées vers Toulouse), casque nouveau modèle à la main, embrassant tendrement une jeune femme assise dans un fauteuil. La légende?

La Permission
Les baisers de la permission
Font mieux sentir l’affection

Carte de permission, juillet 1916, dosLe texte au dos, avec les approximations orthographiques (j’aime beaucoup le x au Bon-Dieux!), est le suivant:

Aux armées le 26 juilliet 1916 à 9 heures

Ma cher petite femme

J’aie donc reçue ton Aimable petite lettre du 23 sur la quel tu me dit que tu as reçue ma carte qui t’à fais beaucoups de plaisirs. Cher amie je pense que celle-là ne t’en feras pas moins que l’autre en te rapportant cette courte permission doux petit moment trop court.

Cher amie tu me dit donc que tu attendais la visite de cette pauvre belle soeur allors je vois que vous aurez pas encore trouvée la journée trop longue comme ça. Allon ces bien de partager vos douleurs toutes les deux. En attendant le Bon-Dieux va peut être nous ramener à vous dans quelques jours.

Reçoit de ton fidèle époux ses plus doux baisers. J.J.B.

Voir le site Les Français à Verdun sur les uniformes et les casques.

Deux athlètes gardent le stade de Poitiers

Le stade de PoitiersJe suis rentrée pour la première fois en plus de 20 ans que je suis ici au stade Rébeilleau à Poitiers au printemps dernier, à l’occasion de la Rencontre malgache sportive 2014 qui avait lieu ici, échanges culturels et sportifs pendant trois jours de la communauté malgache européenne. Je vous ai déjà montré le monument commémoratif du stade poitevin (Joffre Laurentin et deux conflits mondiaux).

Stade poitevin, l'escalier gardé par deux statuesDeux statues, un peu plus grandes que nature (2,08 et 2,35 m), gardent l’escalier. Comme le monument au comte de Blossac de Raymond Sudre ou le lion amoureux d’Étienne Hippolyte Maindron, dans le parc de Blossac, elles sont un dépôt du Fonds national d’art contemporain.

Stade poitevin, Athlète de Léopold KretzA gauche donc, nous avons Athlète, en pierre taillée, un « beau jeune homme » aux lignes étirées et épurées. Enfin, beau, tout est une question de point de vue, LOL!

Stade poitevin, Athlète de Léopold Kretz, signatureCommandé en 1939, daté 1941, et mis en dépôt en 1947, Athlète est une œuvre de Léopold Kretz (Lwov, en Ukraine,1907 –  Paris, 1990), avec la signature « Kretz 1941 ». Le fond d’atelier de cet artiste a été légué par sa veuve en 2012 au musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan (après une tentative avortée en 2003 à Marq-en-Baroeul), avec des centaines de dessins préparatoires.

Stade poitevin, AthlèteJ’ai un problème pour l’œuvre de droite… Spontanément, je ne pensais pas que c’était le même auteur, style différent, mais je n’ai pas vu de signature. En « feuilletant » le catalogue (base de données plutôt) du Fonds national d’art contemporain, pour Poitou-Charentes et Léopold Kretz, je trouve une Femme assise à Bressuire et…  Vénus debout à Poitiers (présente dans Joconde et dans les Dépôts de l’État). Euh, vu les attributs de la statue, ce n’est certainement pas une Vénus. De plus, la fiche précise « terre cuite ». Me voici donc cherchant parmi les 380 dépôts de l’État à Poitiers (musée, mairie, préfecture, rectorat), si on réduit à la sculpture 93 œuvres (92 plutôt, les Trois Nymphes de Maillol y sont deux fois, avec Attribution par l’Office des Biens et Intérêts privés / MNR : œuvre récupérée en Allemagne après la chute du IIIème Reich, une fois par le musée d’Orsay et une fois par le musée national d’art moderne) … sans succès dans un premier temps. Mais qui est cet homme nu, plus musclé que l’autre? Au passage, j’ai retrouvé, outre les œuvres déjà citées plus haut, la science et l’agriculture de Barrias,  La douleur maternelle et Le bonheur maternel (1866) d’Antoine Etex. Têtue, j’ai recommencé quelques semaines plus tard et j’ai fini par trouver! C’est encore un Athlète (quelle originalité du titre), d’Ulysse Gemignani (Paris, 1906 – Paris, 1973), commandée en 1947 et déposée en 1948. Oups, je ne connaissais pas cet artiste même s’il est grand prix de Rome de sculpture 1933 et l’auteur de l’une des sculptures du mémorial du mont Valérien. Visiblement, j’ai raté la signature sur la base (U. Gemignani), je vais devoir retourner au stade un de ces jours pour me glisser derrière le buisson pour voir si elle s’y cache! Le musée de Poitiers conserve trois autres œuvres de cet artiste, deux maquettes d’un monument commémoratif aux victimes de la guerre et de la libération et une porteuse de gerbes.

Les deux Athlètes sont indiqués avec comme localisation… la mairie, comme les œuvres du parc de Blossac.

Photographies avril 2014

Chuuut de Janine Boissard

Logo de pioché en bibliothèque

Couverture de Chuuut de Janine BoissardJ’avais emporté mon visioagrandisseur maison, en vacances, mais en bus ou dans les salles d’attente, je lis encore un peu des livres en large vision empruntés à la médiathèque. L’offre n’est pas terrible, et une bonne partie est composée de romans du terroir…

Le livre: Chuuut!, de Janine Boissard, éditions Robert Laffont, 330 pages, 2013, ISBN 978-2-221-13146-0 (lu en édition large vision, Libra Diffusio, 367 pages).

L’histoire:aux environs de Cognac, un château au milieu des vignes, occupé par la famille d’Edmond de Saint Junien, lui et sa femme au centre, les enfants et petits-enfants dans les ailes, enfin, pas tous… Roselyne, l’aînée, est partie il y a des années en Belgique, mais chuuut, il ne faut pas en parler, et pour cause, elle s’est enfuie avec un proxénète. Et voilà qu’un coup de fil révèle sa mort (du SIDA) et l’existence d’un fils, Nils, 18 ans. Le patriarche part immédiatement le chercher, il occupera la partie réservée à sa mère. Il fait vite connaissance de la famille, Philippine et Fine, les cousines inséparables, le cousin autiste, les autres cousins un peu glandeurs, préférant le golf aux études. Pendant les vacances d’été, les cousines l’aident à monter une cabane, mais voici que Maria, la fille du gardien, 4 ans, y est retrouvée assassinée, Nils auprès d’elle, voilà le coupable tout trouvé, même s’il clame son innocence, le grand-père lui trouvera la meilleure avocate.

Mon avis: les secrets de famille sont au centre de ce roman, secret de la vie de la fille aînée, mais aussi de la lourdeur de gérer un autiste qui devient adolescent. Il y a quelques semaines, j’ai eu une discussion avec Grégory, qui trouvait que Nativité cinquante et quelques de Lionel-Edouard Martin, dans la sélection pour le prix des lecteurs Poitou-Charentes, était « formaté » pour les lecteurs de romans du terroir, répondant à leurs attentes. Alors non, l’écriture de Nativité cinquante et quelques est infiniment meilleure que celle de Chuuut! L’alternance des points de vue, avec une narration qui passe de Fine à Nils ou à l’avocate, donne un peu plus de vigueur à ce texte, je vous rassure, contrairement à d’autres livres, pas de risque de vous perdre, à chaque changement de narrateur. Pas question que le lecteur fasse un effort, lecture facile (pas mal écrit, juste lisse, très lisse, guimauve fade), sur un sujet pourtant crédible, avec un château que l’on imagine sans peine dans le Cognaçais, avec ses grandes propriétés du 19e siècle closes de murs. Il ne manque que, à la dernière page, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant ». Qui, « ils »? Nils assurément, et Fine ou l’avocate? Suspense insoutenble 😉 je vous laisse lire ce roman si vous avez le courage…