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Tours (6), la basilique Saint-Martin

la basilique Saint-Martin à ToursLe dôme de la basilique saint Martin de Tours a été restauré en 2016, dans le cadre de l’année des 1700 ans (supposés) de la naissance de saint Matin.

Tours, la basilique Saint-Lartin en mai 2016En mai 2016, quand je suis allée voir les expositions Robert Capa et la couleur et Bertrand Bellon au château de Tours et 200 ans de tourisme en Touraine à l’hôtel Gouïn, le dôme était sous des échafaudages et la statue de saint Martin déposée (depuis février 2014) dans un atelier de restauration en Dordogne, où il voisinait avec l’archange saint Michel du Mont-Saint-Michel.

Basilique Saint-Martin de Tours, dôme et statue restauréePour la saint Martin (11 novembre), le dôme était débarrassé de ses échafaudages et la statue reposée en grande pompe.

Statue de saint Martin redorée au sommet de la basilique Saint-Martin à ToursLa ville de Tours aurait voulu la dorer entièrement, mais l’État s’y est opposé, aucune source n’indiquait qu’elle avait été ainsi dorée… la ville avait trouvé un projet de qui le montrait ainsi, mais il n’a sans doute jamais été réalisé (c’est très fréquent dans les projets).

Quatre vues de la statue de saint Martin, sur la basilique à ToursUne solution intermédiaire a été trouvée, dorer les attributs liturgiques, le pallium, la couronne, la crosse, le pectoral et l’anneau, ainsi que le bas des manches, de l’étole et de la chasuble et le bout des chaussures, ce qui donne déjà un effet assez « bling-bling ». Cette statue de 4,25 m de haut est une œuvre du sculpteur Jean [Baptiste] Hugues, fondue par Thiébaut frères.

basilique Saint-martin de Tours, statue de saint Martin au-dessus de la coupole, vue rapprochéeLa statue de saint Martin qui domine la coupole menace de tomber depuis un moment (premier élément de plomb tombé en 2011)… revoir mon article de 2014, la statue de saint Martin menace Tours.

Réédition de l’article du 23 janvier 2010

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la rue des Halles

La première basilique (encore un terme à vous expliquer un jour, disons pour simplifier une grande église construite sur un plan hérité de l’Antiquité romaine et qui abrite le tombeau d’un saint ou des reliques importantes dites reliques insignes) fut construite vers 437 par saint Brice, évêque de Tours, à l’emplacement du tombeau du troisième évêque de la ville (de 371 à 397), saint Martin, mais si vous le connaissez, c’est celui qui a partagé son manteau avec un pauvre. Le tombeau était situé en dehors de la ville, comme il était de tradition jusqu’à la fin de l’époque romaine. C’est la même chose à Poitiers pour le tombeau d’Hilaire et la création de l’abbaye de Saint-Hilaire, hors les murs, et aussi pour le tombeau de sainte Radegonde. Vous trouverez ainsi des exemples dans toutes les anciennes cités romaines. Très vite, l’édifice doit être agrandit et l’évêque Perpet consacre en 482 une nouvelle basilique, vite trop petite elle aussi, le tombeau prestigieux (pare que riche de miracles) de saint Martin attirant les foules. En 818, elle devient collégiale avec un très important chapitre de 200 chanoines. L’histoire est ensuite mouvementée, avec des incendies qui endommagent plus ou moins gravement l’édifice en 853 et 903. Une nouvelle basilique est consacrée en 917, et les chanoines fortifient le faubourg qui devient Châteauneuf. Je vous passe ensuite les détails, que vous pourrez retrouver par les liens en bas de ce papier. Convertie en écurie pendant la révolution, mal entretenue, la nef s’écroule en 1797. En 1802, l’église est éventrée par la nouvelle rue des Halles, seuls les deux tours sont conservées :

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la tour Charlemagne … la tour Charlemagne …

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la tour de l'horloge … et la tour de l’horloge.

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la façade de la basilique contemporaine Dans le renouveau catholique du 19e siècle, il était hors de question d’abandonner le si célèbre tombeau de saint Martin. Dès 1822, des projets de reconstruction, ou plutôt d’une construction neuve et plus modeste, sont établis. Il faudra près de 50 ans pour que le projet aboutisse. C’est finalement l’architecte Victor Laloux qui le mène à bien, la crypte avec le tombeau est inaugurée en 1889, et la nouvelle basilique, de style néo-classique, l’année suivante. L’achèvement des travaux donne lieu à une bénédiction en 1902, mais la basilique n’est finalement consacrée qu’en 1925. En raison des contraintes liées aux terrains qui ont pu être achetés et à l’emplacement du tombeau, le chœur de cette nouvelle basilique n’est pas orienté (tourné vers l’est), mais au nord de l’édifice. Comme je suis allée à Tours la semaine suivant la saint Martin (11 novembre), il y avait de nombreux pèlerins en prière dans la basilique et dans la crypte, je n’ai donc pas pris de photographie pour ne pas les déranger.

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : le côté est de la basilique contemporaine et au fond, la tour Charlemagne Ici et là, des vestiges de l’ancienne basilique restent visibles ou perceptibles [voir en débit d’article une photographie similaire de novembre 2016, avec les dorures].

En sortant de la basilique, empruntez la rue Rapin et admirez les maisons canoniales (maisons des chanoines), du 15e siècle pour certaines. Allez jusqu’au musée Saint-Martin.

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la façade du musée Saint-Martin En saison (j’y suis passée le dernier jour d’ouverture pour 2009), juste à côté, dans l’ancienne chapelle Saint-Jean, construite au 13e siècle à l’emplacement supposé d’un baptistère fondé par Grégoire de Tours, vous pouvez visiter le musée municipal Saint-Martin, inauguré en 1990. Dans un espace dense, très serré, vous pourrez découvrir la vie de saint Martin, le culte qui lui est rendu, mais surtout admirer quelques vestiges des fresques de l’ancienne église détruite, et une copie du chapiteau avec Daniel dans la fosse aux lions si difficile à voir en vrai.

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la tour Charlemagne, chapiteau historié Daniel dans la fosse aux lions est un grand thème traité par les artistes de l’époque romane, je vous en ai montré plusieurs représentations à Poitiers, vous trouverez sur ce précédent article des liens utiles sur ce thème. Ici, il est plus ou moins visible sur le vestige de la tour dite tour Charlemagne. Il se trouve sur la colonne supportant la tribune du pavillon nord.

2Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la tour Charlemagne, chapiteau historié, Daniel dans la fosse aux lions caché par la végétation Mais il est largement caché par la végétation pour la face où on devrait le voir le mieux…

Tours, novembre 2009, basilique Saint-Martin : la tour Charlemagne, chapiteau historié avec Daniel dans la fosse aux lions Si vous voulez mieux le voir, il vaut mieux aller sur le trottoir opposé de la rue des halles et vous munir de vos jumelles… car bien sûr, vous avez toujours une paire de jumelles quand vous allez visiter des édifices romans (ou autres). Je blague, mais c’est bien pratique de les avoir toujours à portée de main, le décor est parfois caché bien haut… ou bien loin.

Tours, la tour Charlemagne et ses abors en novembre 2016En novembre 2016, la végétation a été enlevée, mais la tour n’est toujours pas restaurée.

Pour aller plus loin : mes collègues du service de l’inventaire de la région Centre ont numérisé et mis à la disposition de chacun les dossiers sur l’ancienne basilique (ne pas rater l’abondante iconographie ancienne).

Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, au musée des Beaux-Arts de Tours

tours_musee_ockeghemComme je vous le disais dimanche dernier, je suis allée voir l’exposition Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, au musée des Beaux-Arts de Tours, réalisée à l’occasion du 1700e anniversaire (supposé) de la naissance de Martin de Tours (316-397), et présentée jusqu’au 8 janvier 2017. Sous le grand cèdre a été installée une sorte de boîte avec la musique de Jean de Ockeghem, compositeur flamand et trésorier de la basilique Saint-Martin de Tours de 1459 à 1497. Il s’agit d’une déclinaison du projet Cubiculum Musicae, développé par le Centre d’études supérieures de la Renaissance, qui permet de s’immerger dans la musique d’une époque. Je trouve que l’effet est très réussi. En plus, l’accès est gratuit (pas plus de 6 personnes à la fois dans la boîte).

Affiche de l'exposition Martin de Tours, 2016, à ToursEntrons dans l’exposition… Après une salle d’introduction, une grande carte retrace le périple de Martin à travers toute l’Europe, en passant par Ligugé 😉 Les salles suivantes sont consacrées aux deux édifices tourangeaux en grande partie détruits, la basilique Saint-Martin et l’abbaye de Marmoutier. Une vidéo montre la réalisation de la restitution en trois dimensions de la basilique dans son état du 15e siècle, couplée au projet du laboratoire de musicologie dont je vous ai parlé plus haut, baptisé RéVisMartin, Renaissance en musique de la collégiale Martin de Tours. La maquette virtuelle 3D est très réussie, il resterait maintenant à faire l’évolution de la collégiale / basilique, depuis sa construction, les phases romanes, et jusqu’à sa destruction après la Révolution et la construction de la nouvelle basilique par Victor Laloux.

Cette partie de l’exposition comprend aussi les cartons du verrier Lobin à Tours avec les scènes de la vie de saint Martin réalisés dans la basilique actuelle.

La seconde partie de l’exposition est consacrée à la naissance du culte de saint Martin, aux scènes les plus fréquemment représentées, comme la charité de Saint-Martin (le partage de son manteau à Amiens) ou la messe miraculeuse, sont expliquées aussi bien que les représentations moins fréquentes, comme la résurrection du catéchumène, puis à la construction d’un « mythe » (c’est moi qui souligne) au 19e siècle, à l’aide d’exemples venus de toute la France, à travers des tableaux, reliquaires, manuscrits, broderies, etc. Quelques écrans permettent de feuilleter la version numérique de manuscrits, il est un peu dommage que la cote des autres n’est pas inscrite sur les cartels, ce qui permettrait de noter au fil de l’exposition les références pour aller chercher les versions numériques en ligne. Il y a des QR-code sur certains cartels (mais mon téléphone ne permet pas leur lecture), peut-être que les pages vers lesquels ils mènent donnent plus d’informations. Ces cotes figurent dans le catalogue, on peut donc aller naviguer de chez soi en prenant pas mal de temps pour chercher les sites de chaque bibliothèque qui a prêté un manuscrit (bibliothèque de Tours, Bibliothèque Nationale, bibliothèque Sainte-Geneviève et bibliothèque mazarine à Paris, etc.).

Couverture du catalogue Martin de ToursLe catalogue est riche, bien illustré et à un prix raisonnable (35€)… peut-être parce que c’est un éditeur italien! Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, Éditions Silvana Editoriale, 352 pages, 200 illustrations, ISBN : 9788836634118. Il est organisé en six parties : Saint Martin, de Sabaria à Candes ; La geste martinienne, la Charité et les miracles ; Les hauts-lieux martiniens, en Poitou et en Touraine ; Saint Martin source d’inspiration intellectuelle et artistique ; Le renouveau du culte martinien au XIXe siècle ; Sur les chemins de saint Martin.

Je ne vous recommande pas le site sur l’année Saint-Martin, complètement inaccessible en navigation large vision, mais si vous passez par Tours ou à proximité, n’hésitez pas à aller voir cette exposition!

Pour aller plus loin :

Sur le musée des beaux-arts de Tours, vous pouvez en attendant mon nouvel article (re)voir mes articles précédents sur le cèdre et l’éléphant, le monument à François Rude par Becquet, les expositions Max Ernst et Richelieu.

Voir aussi la chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye de Ligugé.

 

 

Petit tour à… Tours!

tours_musee_ockeghemIl y a une dizaine de jours, je suis allée à Tours pour voir au musée des Beaux-Arts l’exposition sur saint Martin, à l’occasion des 1700 ans (supposés) de sa naissance, je vous en parle très vite! En attendant, voici la « boîte » où le visiteur peut s’immerger dans la musique de Jean de Ockeghem, compositeur flamand et trésorier de la basilique Saint-Martin de Tours de 1459 à 1497. Sur le musée, vous pouvez en attendant mon nouvel article (re)voir mes articles précédents sur le cèdre et l’éléphant, le monument à François Rude par Becquet, les expositions Max Ernst et Richelieu.

Gare de Tours, panneaux en céramique déposés en 2016Dès l’arrivée à la gare, une petite surprise, les céramiques peintes ont été déposées et remplacées par des photographies faisant appel à un financement participatif pour leur restauration. Vous pouvez revoir en suivant les liens celles  du côté nord (Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise), du côté sud (Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle-en-Mer, Josselin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie) et leurs signatures (Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Mothes), ainsi que l’ancien embarcadère, la façade par le sculpteur Henri Varenne et le projet de l’architecte Victor Laloux, les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Jean-Antoine Injalbert.

Basilique Saint-Martin de Tours, dôme et statue restauréeJe suis aussi bien sûr allée à la basilique Saint-Martin, avec son dôme restauré…

Statue de saint Martin redorée au sommet de la basilique Saint-Martin à Tours… où trône la statue restaurée et redorée de saint Martin, qui était déposée lors de ma précédente visite à Tours pour voir les expositions Robert Capa et la couleur et Bertrand Bellon au château et 200 ans de tourisme en Touraine à l’hôtel Gouïn. Elle a été reposée en grande pompe pour la saint Martin, le 11 novembre 2016 (revoir aussi la statue de saint Martin menace Tours).

Tours, la tour Charlemagne et ses abors en novembre 2016La tour Charlemagne n’a pas été restaurée, juste nettoyée des végétaux envahissant pour la construction d’un modèle numérique virtuel… Quelques panneaux explicatifs ont été apposés sur le mur voisin.

La charité de saint Martin par Henri Varenne devant la basilique Saint-Martin à ToursEn revanche, la charité de Martin par Henri Varenne semble flambant neuve : je vais mettre les nouvelles photographies sur l’article que je lui ai consacré.

Tours, dans la basilique, la messe de St Martin par Alaphilippe, 01, vue générale A l’intérieur de la basilique, vous pouvez aussi revoir la messe miraculeuse de saint Martin par Camille Alaphilippe.

 

 

Bertrand Bellon au château de Tours

Je suis allée au château de Tours pour voir l’exposition Robert Capa et la couleur, mais j’en ai profité pour voir aussi les expositions dans les étages supérieurs. Direction le deuxième étage pour commencer, je vous parlerai de la troisième exposition très vite.

Bertrand Bellon, les choses ordinaires de la vie

Affiche de l'exposition Bertrand Bellon, les choses ordinaires de la vieL’exposition était programmée jusqu’au 8 mai 2016 mais a été prolongée d’un mois, jusqu’au 5 juin 2016. Elle est donc dans ses derniers jours. Elle est accompagnée d’une vidéo de 5 minutes, prise dans l’atelier parisien de l’artiste, et je pense qu’il est intéressant de la voir avant plutôt qu’à la fin de la visite. Selon la présentation officielle, « Bertrand Bellon est né au Maroc en 1945. Il a une formation universitaire en art et en sciences sociales. Il détient deux doctorats et a été Professeur dans la plus reconnue des universités françaises : l’Université Paris-Sud. Chercheur, il a écrit 12 livres et un grand nombre d’articles en sciences sociales« .

Je n’ai pas trop accroché à ses peintures, mais j’aime beaucoup ses grands formats sous forme de grands dépliants en papier qui illustrent des poèmes, à l’encre et/ou au fusain et/ou à l’acrylique, notamment Les quatre saisons (insectes dans l’herbe au fil des saisons, 28 x 480 cm), La vie de l’arbre (qui illustre un poème de Paul Verlaine, Sagesse, 1880, 32 x 640 cm). J’aime bien aussi ses arbres à l’encre de chine.

Une petite remarque, le dépliant est écrit en majuscules, en jaune sur gris-vert foncé, c’est quasiment illisible (au moins pour moi, même si ma vue est quasi normale maintenant). Vous pouvez le constater vous-même, il est téléchargeable ici (.pdf).

Pour aller plus loin, voir le site officiel de Bertrand Bellon ou son compte facebook.

D’autres expositions du château de Tours: revoir Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, Nadar, Richelieu, Kertesz et Zola, Robert Capa et la couleur.

200 ans de tourisme en Touraine

L'hôtel Gouïn à ToursJe suis allée à Tours avant tout pour voir l’exposition Robert Capa et la couleur, mais j’en ai aussi profité pour aller voir 200 ans de tourisme en Touraine, dans l’hôtel Gouïn enfin rouvert à la visite après des années de travaux. Il abritait auparavant la société archéologique de Touraine, désormais, le conseil départemental d’Indre-et-Loire, propriétaire du bâtiment, souhaite l’utiliser pour des expositions.

Affiche de l'exposition 200 ans de tourisme en TouraineCe sont donc les archives départementales qui présentent jusqu’au 12 juin 2016 200 ans de tourisme en Touraine.

L’exposition s’organise autour de photographies et de cartes postales anciennes reproduites en grands formats, mais aussi de cartes postales plus récentes dans des présentoirs de boutique, des affiches, des cartes, la reconstitution d’une table de restaurant (de 1800), des produits touristiques (boules à neige, assiettes et autres dés en porcelaine, jeux à peindre, …), des films de propagande touristique. J’ai découvert les paniers à pruneaux en osier (un « vrai », modèle déposé, et un saisi comme contrefaçon), ainsi que le mode de réalisation des premiers sons et lumières de Chenonceau et d’Azay-le-Rideau en 1953 et 1954. Vous y trouverez aussi une vue de l’ancien embarcadère des chemins de fer à Tours, les premières propositions de visite en hélicoptère en 1956 (au départ de Bruxelles -si, si, via Paris), les tenues des guides-conférencières, alors « hôtesses-guides-interprètes » (pas d’hommes en ces débuts…). Je n’ai pas encore lu le catalogue richement illustré (176 pages, 300 illustrations) et qui semble reprendre les textes des panneaux explicatifs, probablement enrichis. N’hésitez pas à aller voir cette belle exposition qui est aussi l’occasion de (re)découvrir le bel hôtel Gouïn.

L’exposition est gratuite, lors de ma visite, il y avait un groupe très indiscipliné, bruyant, qui pensait avant tout à faire des selfies et des photos de groupe, y compris avec de longues perches manipulées dangereusement (et interdites dans la quasi totalité des musées)…

 

Robert Capa et la couleur, à Tours

Affiche de l'exposition Robert Capa et la couleurCela fait longtemps que je ne suis pas allée voir les expositions de photographies organisées par le château de Tours, parfois en coproduction avec le musée du jeu de paume comme ici, avec l’International Center of Photography à New-York qui l’a d’abord présentée et a édité le catalogue uniquement en anglais. L’exposition Robert Capa et la couleur a commencée en novembre et se poursuit jusqu’au 28 mai 2016.

L’exposition occupe le rez-de-chaussée et le premier étage du château. Elle propose des magazines (ou leur reproduction) dans des vitrines à plat et des tirages grand format aux murs. Ces tirages ont été réalisés à partir de scanners des originaux, avec peu de correction des couleurs pour les kodachromes (35 mm, 2 »1/4 x 3 »1/4, 4″ x 5″), plus pour les ektachromes (formats carrés) dont la plupart des couleurs ont viré.

Dans la tour au fond est projeté un film d’une heure et demie que je n’ai pas regardé car il est annoncé qu’il est aussi disponible sur le site du musée du jeu de paume. Si Robert Capa a un peu travaillé la couleur avant guerre, l’exposition commence surtout avec des reportages de guerre, à partir de 1941, avec une belle série sur un cargo de transport de troupes. Il emportait alors beaucoup de pellicules en noir et blanc et quelques-unes en couleur, chères et peu pratiques pour l’édition en magazine puisqu’il fallait compter le délai de développement dans un laboratoire spécial. Au milieu de ces reportages de guerre, on trouve aussi une petite série très touchante datée d’octobre 1941, un pique-nique dans l’Idaho de Martha Gellhorn avec Ernest Hemingway et ses fils, Gregory et Patrick. Après la Deuxième Guerre mondiale, il réalise un reportage sur Picasso, des portraits de personnes célèbres ou pas, comme ces anonymes dans les Alpes ou à la mer (Deauville, Biarritz), ceux du projet Génération X, des reportages tout autour du monde jusqu’à l’ultime, au Vietnam, où il trouva la mort en sautant sur une mine en 1954. Je trouve que les organisateurs sont sévères en parlant pour l’un des reportages d’un travail (je cite de mémoire) « à peine meilleur que les photographies d’un touriste ».

Si vous passez par Tours, n’hésitez pas à aller voir cette exposition (attention, ouverte seulement l’après-midi). Je vous parle très vite des deux expositions de peinture dans les étages supérieurs du château et 200 ans de tourisme en Touraine organisée par les archives départementales d’Indre-et-Loire à l’hôtel Gouïn.

D’autres expositions du château de Tours: revoir Max Ernst, Yves Elléouët et sur la fondation des Treilles, Nadar, Richelieu, Kertesz et Zola, Bertrand Bellon

La charité de saint Martin devant la basilique à Tours

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 1, vue de loinVoici une réédition de mon article du 14 juin 2011, avec des photographies de fin novembre 2016. Je laisse la première ici pour vous rendre compte de la différence, j’ai laissé les anciennes photos de 2011 en fin d’article.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, vue d'ensembleDevant la basilique Saint-Martin de Tours se trouve une charité de saint Martin, scène très souvent représentée où Martin, soldat romain dans la région d’Amiens, partage son manteau avec un pauvre. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Je vous ai déjà parlé du fameux Martin à propos de l’abbaye qu’il a fondée à Ligugé dans la Vienne.

La signature Henri Varenne sur le socleCe monument est signé de Henri [Frédéric] Varenne
et a été inauguré en 1928. Je vous ai déjà parlé de ce sculpteur pour les façades de l’hôtel de ville et de la gare de Tours. Je vous parlerai aussi bientôt de son buste du général Meunier dans le jardin des prébendes d’Oe, toujours à Tours, et des sculptures de la gare (voir l’extérieur et l’intérieur) et de la préfecture de Limoges. Un premier projet de monument, daté de 1922, avait été présenté par le sculpteur François Sicard (l’auteur à Tours des atlantes de l’hôtel de ville et, à venir bientôt, du monument à Racan dans le jardin des prébendes d’Oe et d’Anatole France dans le jardin de la préfecture), dont un plâtre est conservé au Musée des Beaux-Arts de Tours. La signature « H. VARENNE », très érodée, apparaît sur la base du groupe sculpté et les initiales H.V. sur la base de chacune des statues latérales.
Charité de saint Martin par Varenne à Tours, vue de dosLe monument, en ciment moulé et pierre sculptée, se compose d’un pilier formé de quatre colonnes corinthiennes (ici de dos)

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, la Charité encadrée de deux évêques … au sommet duquel se trouve la charité dans une représentation très classique, surmontée d’une croix…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, le dos de la croix… plus ouvragée au dos.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de la charitéMartin, vêtu en cavalier romain, assis sur son cheval…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de saint Martin…  coupe en deux avec son épée son manteau…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de l'infirme… pour l’offrir à un pauvre infirme agenouillé, appuyé sur sa béquille.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de l'infirme vu de trois quartsOn le voit peut-être mieux ainsi de trois quarts.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de saint PerpetSur des consoles posées à hauteur de la base des chapiteaux corinthiens ont pris place deux statues d’évêques en pied. Si les auteurs s’accordent pour Perpetuus, francisé en Perpet ou Perpétue (6ème évêque de Tours (évêque de Tours de 460 environ à sa mort vers 490, canonisé), qui fit construire la première basilique Saint-Martin consacrée le 4 juillet 471), l’identification du second évêque est plus variable.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail du deuxième évêqueCertains y voient un second saint Martin, d’autres, et c’est plus probable, saint Grégoire, 19ème évêque de Tours (né vers 539 et mort à Tours en 594), historien de l’Église et des Francs. Tous deux en tout cas portent tous les vêtements liturgiques, chasuble, aube, étole, pallium dont je vous ai détaillé la description sur cet autre exemple.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, paons à la coupeDeux paons s’affrontent de chaque côté d’un vase (rappelant les oiseaux à la coupe de l’époque romane) sur un décor de vignes sur le piédestal du pilier.

Pour mémoire, mes photographies de 2011…

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 3 bis, le monument, vue générale rapprochée

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 2, la signature H. Varenne Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 3, les colonnes et la croix vues de dos

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 4, le groupe sculpté de la Charité en haut

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 5, détail de la charité

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 6, la Charité, le soldat et l'infirme avec béquille

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 7, l'évêque à gauche

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 8, l'évêque à droite

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 9, les deux paons affrontés

Poitou-Charentes mourra ce soir, vive A poil!!!

Pour faire barrage à l’extrême-droite (chut, pas de nom de parti, c’est interdit), n’oubliez pas d’aller voter aujourd’hui, même si vous c’est à reculons que certains devront mettre un bulletin de droite dans l’urne, une pensée pour les habitants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Champagne-Ardennes-Alsace-Lorraine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur… Si vous voulez sourire avant de glisser (ou après avoir glissé) votre bulletin dans l’urne, n’hésitez pas à relire cette bisbille électorale en juin 1912 (à Poitiers). Pour plus d’impartialité, j’ai emprunté la carte au site du gouvernement, comme ça, pas de choix partial de couleurs.

Poitou-Charentes vit ses dernières heures et rejoindra Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, soit au choix Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)…  ou A poil (Aquitaine Poitou charentes Limousin), la proposition de DD du Pwatoo (Dédé du Poitou) qui a connu un certain succès.

J’espère que nos futurs élus, majoritairement girondins (non, pas les opposants révolutionnaires à la Montagne, juste les habitants de la Gironde, vu la démographie, ils auront une place prépondérante en plus de la capitale régionale et de la quasi totalité des services déconcentré de l’État), seront plus forts en géographie que la SNCF! Voulant aller vendredi dernier voir l’exposition Robert Combas à l’école d’art de Châtellerault , j’ai consulté les horaires de Poitiers à Châtellerault sur le site Voyages Sncf plutôt que sur le site des TER ou mieux Comment J’y Vais Poitou-Charentes, qui regroupe bus et TER… Et là, je n’ai pas été déçue du voyage proposé! Il me conseille de faire le trajet Poitiers Saint-Pierre-des-Corps en TGV (vitesse normale, la nouvelle voie ouvrira dans un moment, et pas sur ce trajet), changement pour prendre la navette pour Tours, et retour vers le sud et Châtellerault… en TER! le tout en 1h55 et pour 33 € alors qu’il faut 20 minutes et 7€ plein tarif (25% de moins avec la carte TER Poitou-Charentes en semaine, 50% en moins le week-end)! Bon, je prendrai le TER dans le bon sens, Poitiers-Châtellerault à 13h34 (après ma séance de rééducation).

Mi amusée, mi agacée, je titille alors la SNCF en privé sur twitter (@sncf), belle réactivité, quelques minutes plus tard, je reçois cette réponse:

Bonsoir. Effectivement, 2 correspondances sur cet horaire. Mais aussi 5 autres trajets directs entre 8h et 17h 😉 #SNCFaujourdhui

Bravo pour la réponse rapide et le smiley, mais vu du centre d’appel qui gère le compte twitter de la SCNF, ils ne semblent pas avoir perçu l’absurdité du trajet… et je décide de poursuivre l’échange :

Je prends souvent le TER, là 2h et 33€ en faisant coucou au passage à Châtellerault en TGV, c’est #cop21? 18 min et 7€ normalement

Décidément, ils ont l’esprit joueur en répondant:

@VeroDuj C’est pour cela qu’il y a d’autres trajets, directs, à 7,20€. 😊#SNCFaujourdhui

Allez, sans rancune 😉 J’ai pris le TER de 13h34 (la proposition suivante de Voyages SNCF) pour 5,10€. Voici la carte (fonds de l’IGN / géoportail) qui vous explique mieux la situation! Saint-Pierre-des-Corps est dans la périphérie de Tours… et suivant une des versions du projet de réforme des régions, nous aurions pu former une région Centre-Poitou-Charentes. N’oubliez pas, votez!!!

Le printemps par Véro bis

carte du printemps des poètes à ToursJ’ai reçu une grosse enveloppe de la part de Véro bis. J’ai choisi de mettre en exergue une carte éditée par la ville de Tours pour le printemps des poètes, avec une peinture de Elisabelle et un texte inédit de Alain Boudet:

« Un poème est couché
tout au fond d’un cartable
Un poème tombé d’un cahier
Il a faim
Il a soif
Il est là
Il attend
oublié cabossé racorni
chiffonné plié ratatiné
mais pas désespéré
Il attend l’enfant
et sa voix de pain d’épice
l’enfant qui saura redonner
la douceur d’un chant à ses mots
la couleur d’un ciel à son ombre
dans une rumeur de nuage
Il attend
celui qui saura entrer dans sa lumière
celle qui pourra défroisser son chagrin
Et c’est peut-être toi
qu’il attend ».

Tours, la gare, l'intérieur, 07, ChinonC’est aussi un clin d’œil aussi à « JM », l’un de mes lecteurs qui se rend aujourd’hui justement à , pour assister à la remise des prix du concours de poème sur les céramiques de la gare… dont je vous ai déjà parlé et qui nous avaient mis en relation: revoir les céramiques peintes du côté nord avec Carcassonne, Langeais, Chinon, Arcachon, Cahors, Luchon et, pas photographiés, Vicq-sur-Cère et Amboise, du côté sud avec Azay-le-Rideau, les gorges du Tarn, Loches, Biarritz, Belle-Isle-en-Mer, Josselin, Erdeven, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie, et leurs signatures, Utzschneider et Compagnie, Alexandre de Geiger, Digoin, Paris, Sarreguemines, Simas, Mothes). Si la poésie vous intéresse, je vous invite aussi à rendre visite à Vinvella, qui vous propose une sélection de poèmes dans sa rubrique poésie

Kaléidoscope de photos des escapades de Véro bisRevenons au bel envoi de Véro bis (n’hésitez pas à aller lui rendre visite)! Elle l’a accompagné d’une grande carte avec un montage en forme de kaléidoscope à partir des photographies prises lors de ses escapades…

Cartes à publicité envoyées par Véro bis, mars 2013Elle y avait joint de nombreuses cartes à publicité et des marque-pages… La dernière carte est pour les manifestations autour des 500 ans de la mort d’Anne de Bretagne… dont le cœur a été déplacé du château des Ducs de Bretagne (que vous avez pu apercevoir lors de mon VAN / voyage à Nantes en 2012) au château de Blois.

Cartes à publicité envoyées par Véro bis, mars 2013Parmi les cartes, vous remarquerez deux cartes au format carré, l’une pour une exposition d’Évelyne Plumecocq à Saint-Pierre-des-Corps et l’autre pour une exposition à Rome (Lee Jeffries Homeless au Museo di Roma in Trastevere).

La statue de saint Martin menace Tours…

basilique Saint-martin de Tours, statue de saint Martin au-dessus de la coupole, vue éloignéeJe pensais vous avoir déjà montré la statue de saint Martin qui menace de tomber du toit de la basilique qui porte son nom à , mais non… Je vous ai montré plusieurs éléments de cette basilique, mais pas cette statue, même si on l’aperçoit sur le premier article (revoir les épisodes précédents: aperçu de la basilique; la charité de Martin par Varenne; la messe miraculeuse de saint Martin par Alaphilippe). Mes photographies datent d’octobre 2011, un beau ciel bleu, ça fait du bien aussi, non?

basilique Saint-martin de Tours, statue de saint Martin au-dessus de la coupole, vue rapprochéeLa statue de saint Martin qui domine la coupole menace de tomber depuis un moment (premier élément de plomb tombé en 2011), voir l’article paru dans la Nouvelle République du 1er février 2014. Elle devait être déposée pour restauration le 11 février (opération finalement reportée au 17 février)… si elle ne tombe pas avant. Les dernières tempêtes l’ont un peu plus déstabilisée, un nouveau coup de vent est annoncé la nuit prochaine, espérons qu’elle tiendra jusqu’à son démontage, car dans sa chute, elle pourrait endommager sérieusement la coupole! Elle mesure 4,25m de haut pour 1,7 tonne de bronze et d’armature interne (elle est creuse, heureusement). Vous pourrez toujours voir la maquette en plâtre de la tête à l’intérieur de la basilique, si elle n’a pas bougé depuis 2011, elle se trouve juste à côté de messe miraculeuse de saint Martin par Camille Alaphilippe. La basilique Saint-martin de Tours est l’œuvre de l’architecte , la crypte avec le tombeau est inaugurée en 1889, et la nouvelle basilique, de style néo-classique, l’année suivante. L’achèvement des travaux donne lieu à une bénédiction en 1902, mais la basilique n’est finalement consacrée qu’en 1925. La statue est l’œuvre de , grand prix de Rome de sculpture en 1875, qui a travaillé sur d’autres projets avec (notamment les gares de Tours et d’Orsay, l’hôtel de ville de Tours, pour lesquels il a sculpté des allégories, voir ou revoir les allégories de Limoges et Nantes, la force et le courage). Saint Martin (suivez le lien pour retrouver d’autres articles sur ce saint, sinon la chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye de Ligugé pour un bref aperçu de son histoire), portant ses vêtement sacerdotaux, est présenté debout, appuyé sur sa crosse, bénissant la ville de la main droite… signe de protection s’il ne s’effondre pas dans les prochains jours 😉

Il a été fondu en 1889 par les frères Thiébaut, des fondeurs dont je vous ai déjà montré pas mal de réalisations.

Tours, la basilique Saint-Lartin en mai 2016PS : En mai 2016, le dôme est sous cloche…

Statue de saint Martin redorée au sommet de la basilique Saint-Martin à Tours11 novembre 2016, saint Martin, restauré, est remis en place en grande pompe. La ville de Tours aurait voulu la dorer entièrement, mais l’État s’y est opposé, aucune source n’indiquait qu’elle avait été ainsi dorée… la ville avait trouvé un projet de qui le montrait ainsi, mais il n’a sans doute jamais été réalisé (c’est très fréquent dans les projets).

Quatre vues de la statue de saint Martin, sur la basilique à ToursUne solution intermédiaire a été trouvée, dorer les attributs liturgiques, le pallium, la couronne, la crosse, le pectoral et l’anneau, ainsi que le bas des manches, de l’étole et de la chasuble et le bout des chaussures, ce qui donne déjà un effet assez « bling-bling ». Cette statue de 4,25 m de haut est une œuvre du sculpteur Jean [Baptiste] Hugues, fondue par Thiébaut frères.

 

Pour les curieux, voici quelques articles de mon blog qui peuvent vous intéresser sur Tours: