Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Ce week-end à Poitiers…

Mouton devant l'hôtel de ville de Poitiers, revenant sur le thème du festival des expressifs 2015Dès demain jeudi 30 septembre 2015, le festival des Expressifs est de retour pour sa 20e édition, sur le thème de la censure… comme l’avait annoncé M. Mouton il y a quelques semaines!

Le festival des expressifs 2015 a décoré l'hôtel de ville de PoitiersCe festival fait en général déferler les arts de la rue et la gaieté. Dès aujourd’hui, l’association Poitiers jeunes (quasi exclusivement financée par la ville) a  relooké l’hôtel de ville avec des rubalises de chantier… Retrouvez tout le programme sur le site du festival des Expressifs, je n’ai pas encore trouvé de version papier…

Cette année, je ne profiterai pas de cette agitation, je serai dans le Nord, à suivre demain matin…

Sur mon blog, revoir les éditions 2009 (gâchés par les casseurs) et le résultat, 2011, 2012 et 2013.

 

Sélection naturelle des malades par Vitalis???

 

Plan du site du CHU de Poitiers

[Article du 10 septembre 2015, complété au fur et à mesure des événements… voir en fin d’article le communiqué de l’association Touche pas à mon bus…  la manifestation le vendredi 25 septembre 2015 est reportée]

Je n’avais pas prévu de parler de ces problèmes de nouveaux réseaux de bus de Poitiers avant d’avoir reçu une réponse de la régie des transports, Vitalis. Mais comme ils disent et répètent dans la presse qu’à part quelques détails et quelques râleurs (150 réclamations reçues), tout va bien, voici quelques petites remarques, si j’obtiens une réponse, je complèterai. Je reviendrai dans un autre article sur les lignes qui ne desservent plus la périphérie ou les pseudo-parcobus où on ne peut même pas acheter un ticket de bus. Je vais vous parler des arrêts du CHU, j’ai fait un petit croquis rapide sur la photographie aérienne de l’IGN (géoportail), en gros, ça vous explique la configuration des lieux. Il paraît que les changements sont dus au CHU qui ne voulait plus que les bus traversent le site, mais il y a surtout Vitalis qui cherche à accélérer les dessertes pour récupérer des bus. La plupart des bus ne filent pas vers le sud-est mais s’arrêtent au rond-point. Si vous devez aller au pôle de cancérologie, il vaut mieux

  • soit ne pas être trop fatigué : arrêt encore plus  loin qu’avant sur la ligne la plus fréquentée, qui passe par le campus et donc sans possibilité de s’asseoir du centre-ville jusqu’à mi-chemin
  • soit pas trop pressé, un bus qui ne passe même pas toutes les heures par la ligne et qui dessert la faculté de médecine (au passage, les étudiants ne risquent pas d’aller en cours en bus avec cette desserte, et envahissent encore plus les parkings des malades, les trottoirs riverains, etc.).

Arrêt de bus Tour Jean Bernard à Poitiers, ancien et nouveauSi donc vous allez dans la majorité des autres services, vous pensez que pour la « Tour Jean Bernard », d’un côté ou de l’autre de la haie, cela ne fait pas une grande différence. Alors que le changement est programmé depuis des mois, les travaux ont été réalisé dans l’urgence fin août. Il y a une rampe d’accès, un quai (mais le bus que j’ai pris ne s’est pas positionné comme il convient donc descente sur la chaussée et remontée sur le quai), pas d’abribus dans le sens vers Mignaloux-Beauvoir (il n’y en avait pas non plus avant, mais il était possible de s’abriter en face sans risquer sa vie). Sur cette première vue, vous voyez déjà le trafic sur la Nationale 147, limitée en principe ici à 50km/h, mais en réalité les voitures y passent à 80 / 90 km/h (c’est d’ailleurs un point qui pourrait faire l’objet de plus de contrôles radar).

Arrêt Tour Jean Bernard à Poitiers, sens Mignaloux-Beauvoir

Bon, aller, on ne va pas râler, il y a un petit repose-fesses!

Poitiers, traversée de la Nationale au niveau de l'arrêt Jean BernardMaintenant, vous voulez rentrer en ville, il va falloir traverser! Il y a une bande podotactile pour les aveugles et malvoyants, mais il va falloir courir, que vous ayez une canne blanche, un fauteuil roulant (ben quoi, miracle, vous sortez du CHU donc vous êtes guéri) ou juste pas le temps de traverser entre les voitures. Parce que celles-ci ne vont sûrement pas s’arrêter, le passage protégé n’est pas (encore) tracé [voir plus bas pourquoi je mets « encore »], et le refuge central est de la largeur de deux bordures en ciment, et ne peut donc pas faire office de refuge! Ce dispositif est obligatoire dans le cadre de l’accessibilité des personnes en situation de handicap, et ici indispensable pour tous car avec la circulation dense dans les deux sens, il est impossible de traverser les deux voies sans s’arrêter au milieu.

Absence d'abribus à l'arrêt Jean-Bernanrd à PoitiersLa précipitation du changement de l’arrêt (annoncée déjà lors de la foire-exposition en mai dernier) n’a pas permis d’installer l’abribus mais rassurez-vous, la structure a été prévue dans le sens CHU vers le centre-ville [voir plus bas, PS 3]. Je propose d’inviter la chargée des transports à l’agglomération de Poitiers à traverser à l’arrêt de bus Tour Jean Bernard toutes les 5 minutes pendant 1 heure en semaine (dès ce vendredi, en plus, la pluie est annoncée, l’expérience sera plus intéressante), si elle survit, alors peut-être que la traversée n’est pas si dangereuse, si elle est juste blessée, le CHU n’est pas loin  😉 Il est urgent de tracer le passage protégé, de le signaler sur la nationale (les travaux relèvent de l’agglomération de Poitiers et non de l’État) avec au minimum une zone 30 et des contrôles de vitesse, et si possible un feu tricolore pour permettre la traversée des piétons! Comment voulez-vous limiter les voitures sur les parkings du CHU, avec un trajet en bus aussi périlleux, le bus est plus que dissuasif.

Par ailleurs (je n’ai pas eu le temps de faire un plan ni d’aller voir sur place), il n’y a plus d’arrêt de bus au niveau du centre Scanner IRM Poitou-Charentes. Pourtant, les radiologues privés de Poitiers viennent d’y regrouper tout leur service de radiologie, en fermant les autres sites en ville et en périphérie (sauf celui de la polyclinique). Officiellement, pour les radiologues, pas de problème, il y a un parking. Ils oublient un peu vite que tous les malades (j’en suis) ne peuvent pas conduire. Là, il y a eu une réponse de Vitalis dans la presse ce matin… Il devrait y avoir à la Toussaint (ou à la Saint-glinglin?) un arrêt « pas très loin », en l’occurrence, sur la rocade, il n’y aura « qu’à traverser » (je pense que c’est pire que la traversée de la RN 147).

Poitiers, arrêt de bus Marie Curie, 17 juillet 2015Voici pourquoi j’ai aussi des réserves sur le traçage du passage protégé… Nous sommes ici à l’arrêt Marie-Curie, devant l’une des cités universitaires. Un quai a été aménagé depuis des mois, je ne sais plus, en mars ou avril. J’ai pris cette photographie le 17 juillet mais j’y suis repassée il y a peu, et il n’était toujours pas tracé! Il faut le déplacer de quelques mètres, mais cela fait la différence, les automobilistes, qui ne respectent pas les limitations de vitesses, ne s’arrêtent pas si vous attendez à côté du passage tracé… A certaines heures, cette rue est déserte, mais ce n’est pas le cas aux heures d’entrée du collège voisin.

Poitiers, arrêt Marie Curie, 11 septembre 2015PS 1: je suis allée vérifier le 11 septembre, toujours pas de passage protégé tracé au nouvel emplacement de l’arrêt Marie Curie, je déposerai une autre réclamation lundi 14… Désolée pour la qualité de la photographie, prise en passant devant depuis le bus (je m’arrêtais un peu plus loin).

PS 2 : j’ai reçu le  cette réponse du CHU le 16 septembre

« Madame,
Nous avons pris connaissance de votre message. Nous vous informons que la direction du CHU de Poitiers n’a jamais entrepris aucune démarche visant à déplacer sur la route de Limoges l’arrêt de bus de la société Vitalis initialement situé à proximité de la tour Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie. Nous prenons note de votre remarque et regrettons les désagréments occasionnés par ce changement. Nous ne manquerons pas de communiquer à la société Vitalis les réclamations des patients et des usagers sur ce point.
La direction du CHU de Poitiers »

Poitiers, arrêt Jean Bernard, 18 septembre 2015PS 3: je suis repassée au CHU le 18 septembre. Vers 13h, une entreprise était en train de déposer l’abribus, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Cependant, le chantier était aménagé n’importe comment. Le camion-grue était stationné devant le quai des voyageurs (à droite, on l’aperçoit à peine sur la photo), des feux géraient une circulation alternée sur la nationale, sur la voie allant vers Limoges. Mais ils n’avaient prévu aucun passage sécurisé pour les piétons (quelques cônes auraient été les bienvenus) et l’arrêt provisoire était mis en amont, ce qui obligeait à longer le chantier en étant frôlé par les voitures puis à circuler dans l’herbe détrempée. Je n’ai pas réussi à traverser. Comme il y avait un stand devant le CHU pour la journée de la mobilité, je suis allée chercher de l’aide… La dame de Vitalis ne voulait rien savoir (et maintenait que le changement d’arrêt était à la demande de Vitalis, quelqu’un d’autre disant que c’était un changement concerté…). Finalement, le responsable de l’accessibilité du CHU m’a accompagnée, a interrompu le flux de voiture pour traverser et les ouvriers pour rejoindre l’arrêt provisoire via le quai. Il a pu constater la façon dont le chantier était mis en place. J’ai fait une nouvelle réclamation écrite à Vitalis (même si je n’ai pas de réponse aux demandes précédentes)… A suivre! J’ai rendez-vous le 1er octobre au centre anti-douleur, le passage protégé sera peut-être tracé?

PS 4 (20 septembre 2015) :  Sylvie Bourdens, du service promotion des ventes de Vitalis, me renvoie au service travaux de Grand Poitiers pour l’aménagement de l’arrêt de bus et me précise :

« Attention à ce qui peut être écrit notamment sur votre blog. Je suis désolée mais c’est bien moi qui vous ai dis que la demande initiale de ne plus faire circuler les bus au sein du site émanait du CHU et que c’était après concertation entre Grand Poitiers et le CHU que cette décision a été prise, je n’ai jamais dis que c’était à initiative de Vitalis et il me semble que la « dame de Vitalis ne voulait rien savoir » n’est pas correct. Je vous ai même proposé de vous accompagner, à condition que les personnes du CHU organisatrice de l’événement sur le parvis surveillent mon matériel en place. L’animatrice « mobilité » du CHU est donc allée chercher Mr Boivin qui vous a accompagné. Maintenant j’ai bien conscience des difficultés et regrette le manque d’aménagement (qui n’incombe pas à Vitalis). J’espère que notre réponse vous sera apportée rapidement.« 

Bannière de Touche pas à mon busPS 5 : Communiqué de l’association Touche pas à mon bus (20 septembre 2015)

Trop d’usagers sont mécontents aujourd’hui, c’est pourquoi l’association touchepasamonbus@outlook.fr a été créée afin que les doléances soient entendues et que des ajustements significatifs soient mis en place.

La manifestation prévue le vendredi 25 Septembre 2015 devant le conseil communautaire de Grand Poitiers est reportée, faute d’autorisation préfectorale.

Arrêt de bus Tour Jean Bernard à Poitiers, le 25 septembre 2015PS 6: 25 septembre 2015. L’abribus dans le sens Limoges-Poitiers est en place, à quelques détails près (il manque les horaires, toujours sur un panneau provisoire). Il n’y en aura pas dans l’autre sens. Le passage protégé est enfin tracé, même s’il n’est toujours pas signalé correctement sur la Nationale, bien sûr il n’y a ni zone 30, ni réel refuge central ni feu tricolore pour permettre une traversée en toute sécurité des piétons. Le bus 11 avec lequel je suis arrivée au CHU s’est arrêté à 30 ou 40 cm du quai, ce qui ne permet pas de descendre facilement du bus! Rappelons que ces quais sont prévus pour un espace maximal de 5 cm entre le bus et le quai, il y a des bandes d’alerte podotactiles pour prévenir de l’approche dans le sens quai/bus, mais pas de contraste en bord de trottoir puisqu’il ne doit pas y avoir de repère à prendre. A 30 cm, avec mon champ de vision restreint, je ne vois ni la marche de la descente du bus ni le rebord du trottoir! Un petit effort, messieurs les chauffeurs, pour vous mettre correctement à quai pour tous, pas seulement quand vous avez repéré un handicap! Et encore plus à l’arrêt du CHU!

PS 7 : mercredi 30 septembre 2015, je n’ai toujours aucune réponse à toutes mes réclamations à Vitalis et auprès du service voirie de Grand Poitiers. J’ai fait un récapitulatif de mes demandes à Vitalis à l’occasion de la journée d’écomobilité à la Maison de la Région. Pourtant, lors du conseil communautaire du 25 septembre, Alain Tanguy, en charge du dossier avec Anne Girard, a promis que toutes les questions feraient l’objet d’une réponse personnalisée, ma patience va finir par avoir des limites! Il paraît qu’il n’y a toujours eu que 250 réclamations auprès de Vitalis et 300 auprès de l’agglomération, mais il n’y a plus de fiches de réclamation disponibles au local Vitalis en ville ni au dépôt.

Une femme blessée de Marina Carrère d’Encausse

pioche-en-bib.jpgCouverture de Une femme blessée de Marina Carrère d'EncausseUn livre recommandé dans la sélection d’été du magazine Causette et trouvé à la médiathèque.

Le livre : Une femme blessée de Marina Carrère d’Encausse, éditions Anne Carrière, 2014, 195 pages (plus deux sur la fondation Surgir), ISBN 9782843377020.

L’histoire : de nos jours dans le Kurdistan irakien. Une jeune femme vient d’être admise à l’hôpital de Souleymanieh, conduite par un cousin, grièvement brûlée par l’explosion d’un réchaud qui a enflammé son voile. Au village, dans la montagne, sa fille aînée ne sait rien, sa grand-mère lui interdit de parler de sa mère, elle s’occupe de ses deux petites sœurs, en essayant de saisir ici ou là des informations. Son mari vient voir les médecins, sans demander à voir sa femme. Celle-ci survit, au prix de grandes douleurs, de greffes et d’une longue rééducation, elle tente de cacher sa grossesse, dont bizarrement son mari ne parle pas non plus. Un jour, elle rencontre dans la cour une jeune femme dont le petit garçon, brûlé, agonise, il lui rappelle son propre garçon, mort attaqué par un chien à l’âge de trois ans… le début d’une relation amicale qui lui permettra de révéler son lourd secret.

Mon avis : Marina Carrère d’Encausse, rendue célèbre pour son émission du Journal de la santé qu’elle anime avec Michel Cymès (voir Hippocrate aux enfers), aborde la question des crimes d’honneur, viols, (tentatives de) meurtres, dont sont victimes les femmes de cette région du monde (mais ce n’est pas la seule). Le médecin du service des grands brûlés n’est pas dupe, beaucoup d’accidents domestiques sont en fait des crimes d’honneur, il soigne ces femmes du mieux qu’il peut, formé en France et continuant à se former aux diverses techniques de greffes de la peau, même si le taux de mortalité reste élevé dans son service. Le roman, alternant scènes à l’hôpital et incompréhension de la fille aînée, dévoile peu à peu une histoire qui est celle de beaucoup de ces accidents, tout le poids de la belle-famille qui pèse sur les épaules de ces femmes qui quittent leur famille pour un mari dont elles ignorent souvent tout (sur le mariage arrangé, voir aussi , côté turc, avec le suicide). Le poids du silence, le poids de l’amour secret (qui n’est pas allé au-delà de quelques discussions et s’est terminé par deux crimes), sont personnalisés dans les femmes de cette histoire, les trois générations soufrent, et l’auteure raconte avec beaucoup de réalisme une histoire singulière qui est celle de 5000 femmes dans le monde chaque année. Un roman très émouvant… et très bien construit jusqu’au dénouement final.

Pour aller plus loin : le livre se termine par deux pages sur la fondation Surgir, spécialisée dans la lutte contre les violences coutumières dont sont victimes les femmes à travers le monde et en particulier les crimes d’honneur.

 

Première personne du singulier de Patrice Franceschi

pioche-en-bib.jpgCouverture de Première personne du singulier de Patrice FranceschiJ’ai trouvé ce recueil, qui a reçu le prix Goncourt des nouvelles en 2015, parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Première personne du singulier de Patrice Franceschi, éditions du Seuil, collection Points, 2015, 197 pages, ISBN 9782757849736.

Les histoires : Noël 1884. Le capitaine Flaherty a disparu dans une tempête… retour sur sa carrière dans Un fanal arrière qui s’éteint. En mai 1940, en pleine débâcle et alors que les soldats fuient les uns après les autres, le sous-lieutenant Pierre Vernaud reçoit l’ordre de tenir pendant 24h le Carrefour 54 pour ralentir l’avancée allemande. Au début 2013, un journal de Syndney reçoit une information qui pourrait relancer l’enquête sur le Naufrage du lieutenant Wells dix ans plus tôt au large de l’Italie. Le 22 novembre 1943, deux résistants, Madeleine et Pierre-Joseph, chacun avec un enfant, se rencontrent sur le quai de la gare devant ce qui sera Le Train de six heures quinze.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ces quatre nouvelles, où l’auteur a glissé de petits renvois de l’une à l’autre : à la fin du Naufrage du lieutenant Wells le rédacteur en chef a entendu parlé de la mort tragique d’un capitaine il y a longtemps (Un fanal arrière qui s’éteint) ; au début du Train de six heures quinze, Madeleine est la cousine d’un héroïque sous-lieutenant du 101e régiment d’infanterie (Carrefour 54). Les descriptions des deux naufrages sont particulièrement réussies, impossible de fermer le livre au milieu de la tempête qui s’achèvera par la mort du capitaine Flaherty. Dans chaque nouvelle, le personnage principal doit prendre une décision importante qui décidera de son destin, au sacrifice de sa vie, jusqu’à se suicider ou s’exiler sur un îlot isolé. Le Naufrage du lieutenant Wells est le plus ancré dans l’actualité, avec un lieutenant qui ne supporte pas que le capitaine du cargo sur lequel il est refuse de ralentir et de se porter au secours d’une embarcation pleine de migrants, pour éviter les complications (et le temps perdu), l’équipage cosmopolite approuve le capitaine. Une situation qui hélas s’est déjà produite en Méditerranée ou dans l’océan Indien. A découvrir… et de mon côté, je lirai probablement d’autres ouvrages de Patrice Franceschi.

Tourner la page, de Audur Jónsdóttir

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comCouverture de Tourner la page, de Audur JónsdóttirJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio, merci à eux et aux Presses de la cité.

Logo rentrée littéraire 2015C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Le livre : Tourner la page, de Audur Jónsdóttir, traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün, Presses de la cité, 2015, 458 pages, ISBN 9782258113350.

L’histoire : à Reykjavik, aujourd’hui, hier, il y a vingt ans, plus, moins? Originaire d’un petit village de l’ouest de l’Islande, petite-fille d’un poète, Eyja, jeune femme fauchée, s’est retrouvée mariée à Coup de Vent, un ivrogne de vingt ans son aîné. Après quelque temps de vie commune, elle n’arrive pas à s’en séparer. La grand-mère prend les choses en main: elle lui offre ses économies à condition qu’elle quitte son appartement et parte se mettre au vert avec sa cousine, Rúna, championne de ski qui gère en Suède un village de vacances.

Mon avis : je ne sais pas si c’est mon cerveau qui continue à jouer des siennes, mais j’ai été gênée par l’emploi pour un même personnage de son nom et d’un surnom (le « Coup de Vent », la « Reine du Ski » alias Rúna etc.) sans que le lien entre les deux soit clairement explicité, ce qui a engendré beaucoup de confusion pour moi, peut-être à cause de ma prosopagnosie (incapacité à reconnaître les visages) partielle (je vous en parlerai un de ces jours). Ainsi, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre qui était le « Météorologue » et s’il faisait ou non un seul personnage avec le « Futur Mari ».  D’un point de vue plus littéraire -même si l’emploi de surnoms est aussi un procédé littéraire-, je n’ai pas bien compris l’intérêt d’intercaler quelques pages au futur ou au passé au milieu de longs passages au présent, alors qu’il n’est pas facile, au fil de ce récit, de comprendre ce qui se passe de nos jours, il y a longtemps, avant ou après le séjour en Suède, avant ou après une grande avalanche qui a fait plusieurs victimes dans son village natal (ou le village ou elle a habité?). Je suppose que le traducteur a respecté les choix de l’auteur ; cependant, en français, le passé simple peut être juste mais très laid : « Ses dents jaunies […] luisirent » (page 26)… Après une cinquantaine de pages, complètement perdue, je me suis décidée à recommencer en faisant un tableau de correspondance des surnoms et des prénoms et en notant quelques repères temporels. J’ai fini par entrer dans ce gros pavé (450 pages) et en apprécier la deuxième partie, beaucoup plus linéaire car située, lors du séjour en Suède, et recentrée au début de certains chapitres par le titre qui évoque la progression vers une nouvelle vie loin du premier mari (page 332 : « Sixième étape de la rééducation : coucher avec un autre »), si l’on excepte les digressions annoncée par d’autres en-tête (page 322 : « Régime de l’au-delà »). Si vous souhaitez découvrir une écriture un peu déroutante qui sort de la production littéraire « formatée » (facile, tout au présent, avec un récit chronologique), alors ce livre est pour vous!

Comme son héroïne est petite-fille de poète, dans la « vraie vie » (ce qui laisse un doute, roman, auto-fiction?), Audur Jónsdóttir est la petite-fille de Halldór Kiljan Laxness, prix Nobel de littérature en 1955, il est toujours dans ma liste de prix Nobel… à lire et découvrir.

Encore un petit air d’été…

Nécessaire à couture marin, fermé, recto et versoMmm… l’été semble déjà loin, les premières giboulées automnales sont arrivées, la queue d’une tempête tropicale est annoncée pour les prochaines 48h sur la côté atlantique. Pour prolonger un peu l’été, voici le nécessaire à couture sur le thème de la mer -estivale- que j’ai fini d’assembler depuis un moment, puisque je l’ai offert au début de l’été à Bluesy.

Nécessaire à couture marin, ouvert, recto et versoEt voici le même, ouvert… Vous reconnaissez la pieuvre pour caler les ciseaux. Le bateau en bas est une pochette.

Nécessaire à couture marin, biscronu et ciseauxLes deux petits poissons ont été assemblés façon « biscornus », le ruban est peut-être un peu large mais assorti à l’orange utilisé pour la broderie.

Nécessaire à couture marin, le mètre de couturièreLe mètre de couturière m’a donné plus de fil à retordre. J’ai décalé l’un des motifs (brodé avec une marge trop petite pour être centré), et j’ai oublié de vous montrer la tranche avec les petits poissons…

Modèle de Mains et merveilles (n° 109, juillet-août 2015) pour la réalisation d’un nécessaire de couture sur le thème de la mer, créé par Sara Guermani. Revoir le premier bateau et la pêche avec un deuxième bateau, encore un bateau et de la friture, à l’abri d’un parasol, retour de la plage, les dernières broderies.

Avec des épluchures et autres… dans ma cuisine et au jardin

Goulash, 2, à petit bouillonJ’ai commencé à mettre à jour mes index… Ceux concernant la Iecture et le cinéma sont presque à jour (complétés en juillet), avant de m’attaquer aux pages de visites, de gros morceaux, je me suis attelée à la mise à jour de cette page de cuisine ! Certaines recettes s’y retrouvent deux fois, pas facile de faire des catégories… La recette n’est pas toujours au début de l’article mis en lien… Comme je mange très peu de sel (2 g par jour maxi, soit environ 100g de pain et 30g de fromage), j’adapte les recettes mais vous le signale. Les recettes proposées dans ces pages par Maryse sont « normosodées ».

Boutons de pâquerettes et pissenlits au vingaireAu rayon aromates, fines herbes et pelouse…

Trognons et épluchures de pommes, 1, dans la cocotteAu rayon épluchures

En apéritif (dînatoire)

Avec le panier de la semaine 46, 2, salade En entrée

Carbonade à la flamandeEn plat (éventuellement unique)

Figues rôties au bleu d'AuvergneEn dessert

Ma liqueur de pissenlit après un mois de fermentation, deuxième filtrationConfitures, vins (macérations), etc.

Bonbons, liqueur et angélique confiteAu rayon épicerie (fine)

Idées de menu

Banquet des ouvriers bouchers à Poitiers en 1908

Chasse à l’ange d’Ingelin Røssland

Couverture de Chasse à l'ange d'Ingelin RøsslandUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Chasse à l’ange d’Ingelin Røssland, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Éditions du Rouergue, collection DoAdo Noir, 2014, 218 pages, ISBN 9782812607196.

L’histoire : de nos jours en Norvège, sur l’île de Tysnes. Engel Winge, 17 ans, a été embauchée par le journal local du même nom. Elle est chargée d’interviewée une célèbre medium et l’embarque pour l’île voisine de Marøya, réputée hantée et récemment abandonnée par un groupe évangéliste qui y tenait un centre de cure de désintoxication. Devant Engel sceptique, elle dit voir une femme, un bébé, un vieil homme, un chien… tous morts! Engel décide d’approfondir le sujet, se voir recevoir de la voyante une pierre (une météorite?) pour la protéger, elle décide d’enquêter sur ce qui a pu se passer sur cette île, une enquête qui la mènera jusqu’à Berlin, où son père diplomate, veuf depuis longtemps, vient d’être muté.

Mon avis : cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de roman jeunesse… et j’ai emprunté celui-ci un peu par hasard, disons, sans avoir vu l’étiquette RPj (roman policier jeunesse) ni la collection, mais en ayant fait le choix sur la « lisibilité » pour moi sans caméra, c’est-à-dire avec des caractères noirs et pas gris (le gris foncé m’apparaît en gris assez clair), un interligne suffisant. Ici, la transparence des pages est limite (le texte du verso  en fond au recto et perturbe ma lecture) mais les autres critères étant réunis, j’ai pris le livre. Ce n’est qu’en le commençant que j’ai vu son classement jeunesse, qui explique la narration à la première personne par une journaliste particulièrement jeune, 17 ans, peu crédibles mais c’est censé permettre une meilleure identification des jeunes lecteurs (lectrices), je suppose… Que dire de plus? Je l’ai lu de manière fragmentée, dans les salles d’attente, et je l’ai quand même terminé… ça m’a reposé les méninges juste après Ce que j’ai voulu faire de Sándor Márai ! Sauf si vous êtes « dans la cible » (fille, ado, de 12 à 15 ans), vous pouvez passer votre tour!

 

Comme un poisson dans l’eau…

Poissons et pieuvre brodésGloups, gloups! Comme un poisson ou comme une pieuvre??? En tous cas, les dernières petites bêtes se sont posées sur ma toile, et j’ai même repassé l’ensemble et thermocollé le dos des motifs à la taille de ce qui sera utile pour l’assemblage…

La broderie terminée pour le nécessaire à couture sur le thème marinEt voici l’ensemble. Modèle de Mains et merveilles (n° 109, juillet-août 2015) pour la réalisation d’un nécessaire de couture sur le thème de la mer, créé par Sara Guermani. Revoir le premier bateau et la pêche avec un deuxième bateau, encore un bateau et de la friture, à l’abri d’un parasol, retour de la plage

Ce que j’ai voulu taire de Sándor Márai

pioche-en-bib.jpgCouverture de Ce que j'ai voulu taire de Sándor MáraiBien que l’auteur se soit suicidé en 1989, ce titre faisait partie de la rentrée littéraire 2014.  Je l’ai trouvé à la médiathèque et l’ai lu pendant mes vacances. Du même auteur, voir aussi mon avis sur L’héritage d’Esther.

Le livre : Ce que j’ai voulu taire de Sándor Márai, traduit du Hongrois par Catherine Fay, éditions Albin Michel, 2014, 208 pages, ISBN 9782226312389.

L’histoire : 12 mars 1938. L’Allemagne nazie annexe l’Autriche. 31 août 1948, alors que le pays est devenu un satellite de l’URSS, Sándor Márai et sa famille quittent la Hongrie. Ces mémoires se concentrent surtout sur la montée de l’extrême droite, notamment dans la classe « moyenne supérieure », dans les années 1930 et sur le souvenir de l’écrivain sur cette journée qui allait marquer l’histoire, l’Anschluss », mais qu’il a vécue comme une journée banale, avec son article de 35 lignes à rendre au quotidien où il écrivait alors. Des considérations sur la place des juifs dans la société hongroise – 10% de la population -, la corruption qui leur permit de se maintenir pendant quatre ans grâce à des prête-noms, le découpage des Balkans après la première Guerre mondiale. La période communiste est en revanche à peine abordée.

Mon avis : ce livre est un recueil des mémoires de Sándor Márai, dernier volet inédit des Confessions d’un bourgeois, présumé perdu, retrouvé au début des années 2000 (bien après le suicide de son auteur) et publié en 2013 en Hongrie. L’édition garde d’ailleurs les passages raturés par l’auteur, il ne s’agit pas d’une version définitive et selon la traductrice, il manque probablement des pages, ce qui ne serait pas étonnant car il y a très peu de choses sur la période 1945-1948. Dans le contexte de l’actualité brûlante avec les migrants en Hongrie, ou de ces dernières années avec la déferlante d’extrême-droite sur ce pays, il est très utile d’avoir des clefs de compréhension supplémentaires de cet intellectuel né en 1900 et à la mode à la fin des années 1930. Il replace dans leur contexte les conséquences du traité de Versailles et des différents accords internationaux qui ont abouti au découpage des pays des Balkans, qui font que la minorité germanophone de Transylvanie se retrouve en Roumanie (minorité à laquelle appartient Herta Müller, prix Nobel de littérature, qui en a parlé dans ses livres et notamment dans La bascule du souffle), des locuteurs hongrois en Tchécoslovaquie (sa ville natale était de l’autre côté de la frontière), etc., à l’origine de tensions dans cette région jusqu’à la guerre de Bosnie (voir Šoba et Goražde de ) ou qui pourrait à nouveau exploser avec la Macédoine et la Grèce. Sándor Márai montre aussi comment la Hongrie, qui comptait 10% de population juive, a basculé vers l’extrême droite avant même l’Anschluss, notamment la classe moyenne, comment celle-ci bascule dans l’anti-sémitisme mais aussi comment, paradoxalement, les juifs d’Europe y ont trouvé un relatif refuge jusqu’en 1944. Même s’il apparaît assez clairement que ce texte n’est pas toujours abouti et aurait probablement été remanié par son auteur avant publication, il devrait être lu par chacun et surtout par nos soit-disant grosses têtes politiques pour éclairer la situation actuelle des migrants notamment en Hongrie avec l’affrètement de trains pour se « débarrasser du problème » ou l’érection de la clôture de la honte (« de protection » comme ils disent???) en Bulgarie…