Un vent de liberté… je commence

Un vent de liberté de Lili HR, le début de la broderiePour des amis qui ont annoncé leur déménagement prochain, j’ai commencé la grille « un vent de liberté » offerte récemment par Lili HR. J’ai choisi la toile de lin jaune qui ressemble à du canevas, fil à variations grises DMC 53, zone brodée (quand j’aurai tout fini) 15 sur 12 cm.

Aux martyrs de la Résistance de Châtellerault

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 1, vue générale

En ce 8 mai 2013 s’achève ma semaine sur des monuments dédiés à la deuxième guerre mondiale, à la résistance, aux déportés ou à des personnages marquants de ce conflit. Tous ces monuments sont regroupés dans l’index des monuments aux morts. Pour ceux qui ont raté des épisodes (le sujet ne semble pas intéresser grand monde si j’en juge par les statistiques de lecture de ces articles), voici les sujets abordés cette semaine:

– le monument aux morts de la déportation des Sables-d’Olonne et le buste de Mignonneau

– le monument de la résistance de La Rochelle

– le monument aux Cinquante Otages à Nantes (et De Gaulle)

– le monument à la gloire de la résistance jurassienne, à Lons-le-Saunier

– Frontstalag et camp d’internement de Poitiers

Hommage aux Hommes de fer de Metz

– Les premiers déportés étaient Espagnols… hommage à Angoulême

 

Aujourd’hui, je vous emmène à Châtellerault. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 de l’arrondissement de Châtellerault et l’ensemble avec le château d’eau, le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le monument aux morts de 1914-1918. Il existe encore un autre monument, tout simple, « Aux martyrs de la / Résistance », comme il est écrit en haut… « La ville de Châtellerault reconnaissante » écrit en bas. Ce monument se trouve près de la Vienne, à proximité immédiate de l’ancien site de la manufacture d’armes, quai des Martyrs de la Résistance. Quelques hommes de la Manufacture avaient monté très tôt une cellule de résistants et une grève durement réprimée en 1942 (voir la page du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation sur Châtellerault).

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 2, signature de l'architecte et de l'entrepreneur

Il porte les signatures suivantes : « Louis Befroy, architecte de la ville / Paul Vachon, entrepreneur ».

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, 3, vue des deux côtés

Le monument très simple se compose d’une grande stèle encadrée par des chaînes. Sur la stèle, outre le texte déjà mentionné, on peu lire la liste des victimes châtelleraudaises, suivi de ce texte : « Unis par la même volonté de / résistance / Ils sont morts en martyrs / pour briser les chaînes / de l’esclavage ennemi », et des armoiries de la ville encadrées de 1940 – 1945.

Châtellerault, monument aux martyrs de la résistance, plaque commémorative

Au pied de la stèle, une plaque a été apposée… Son texte est difficile à lire, d’autant que je n’ai pas retrouvé mes notes! Si je les retrouve ou à l’occasion d’un prochain passage à Châtellerault, je complèterai… A moins qu’un lecteur de Châtellerault ne donne la transcription avant?

Ici est déposée
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? allemand
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?ons de martyrs
? 1940
plus de 200.000
françaises et français

Pour aller plus loin, voir l’article de Marie-Claude Albert, Les Châtelleraudais et la guerre,

Voir aussi la page du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation sur Châtellerault

La Vienne pendant la seconde guerre mondiale sur le site de l’ONAC / office national des anciens combattants

Photographies d’août 2012.

Le mercredi, c’est poisson!

Un poisson brodé en rougeAprès le homard, voici le joli poisson… tout aussi rouge et pas plus comestible 😉

Poisson et homard rougesModèle tiré du livre Un été à la mer de Sophie Delaborde (paru chez Mango pratique en 2007), broderie actuellement de 4 sur 12 cm, en DMC 915, sur une toile d’ameublement… à suivre!

Dans ce livre, j’ai aussi brodé un crabe terminé en pochette, un marque-page marin et un Ouille! terminé en trousse…

 

 

Les premiers déportés étaient Espagnols… hommage à Angoulême

Angoulême, stèle aux déportés républicains espagnolsLa ville d’Angoulême a érigé plusieurs monuments, stèles et plaques commémoratives en lien avec la seconde guerre mondiale, dont une stèle commémorative aux Tsiganes, un monument commémoratif des bombardements des 15 Juin et 14 Août 1944 et le monument aux déportés situé près de la gare. A côté de celui-ci se trouve une stèle inaugurée en janvier 2008 qui rappelle, en français et en espagnol (castillan?) cet épisode :

Le 20 août 1940 / le premier train de la déportation / de la seconde guerre mondiale / est parti de cette gare d’Angoulême / vers le camp d’extermination / de Mauthausen / avec 927 républicains espagnols. / La plupart seront exterminés, / véritable crime contre l’humanité / N’oublions pas

El 20 de agosto de 1940, / salío de esta estació de Angulema hacia / el campo de exterminio de mauthausen, / el primer tren de deportados / de la segundo guerra mundial. / en é iban 927 republicanos españoles. / La mayoría során exterminados / en un verdadero crimen contra la humanidad / No les olvidemos.

Ces Républicains, qui avaient afflué avec la « retirada » en janvier/février 1939, étaient auparavant enfermés dans différents lieux et dans des camps dans la région d’Angoulême, dont La Combe aux Loups à Ruelle-sur-Touvre. Les Allemands, qui occupaient Angoulême depuis le 24 juin 1940, décident le 13 juillet de regrouper ces « rouges espagnols » dans un camp à proximité de la voie ferrée, au sud-ouest de la ville, ainsi naît le camp des Alliers ou de Saliers à Sillac, où seront ensuite internés les Tsiganes. Les autorités françaises auraient voulu expédier les Espagnols en zone libre, mais le 20 août 1940, les Allemands prennent le contrôle du camp et embarquent tout le monde dans des wagons de marchandise. Sur les 927 déportés de ce convoi, 490 hommes et enfants de plus de 13 ans ont été internés et contraints aux travaux forcés, seuls 73 en sont revenus. Les 437 femmes et jeunes enfants ont été renvoyés en Espagne et livrés au régime franquiste.

Le camp de Mauthausen a été construit dès 1938 comme camp de travaux forcés autour d’une grande carrière de granite. Il reçoit d’abord des prisonniers de droit commun allemands puis des militants antifascistes autrichiens et tchèques. A partir du 6 août 1940, ce sont des civils militants républicains espagnols qui viennent grossir les rangs de ce camp. Le convoi d’Angoulême est le premier à partir de France.

Photographies de novembre 2010

Pour en savoir plus sur ce convoi : voir le dossier paru dans le n° 62 (septembre 2009) de Mémoire Vivante, bulletin de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, Le train d’Angoulême, premier convoi de déportés parti de France.

Pour en savoir plus sur le camp de Mauthausen, voir le mémorial (version complète en allemand, assez complète en anglais, résumés dans les autres langues) et le site officiel de l’amicale de Mauthausen (en français).

Sur la ré-utilisation du camp pour l’internement des tsiganes, voir l’histoire romancée par Paola Pigani, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures.

Les modèles que j’ai réalisés dans des revues

Après l’index des modèles réalisés dans les livres de loisirs créatifs, voici celui des modèles que j’ai réalisés depuis 2008 dans des revues (classement par ordre alphabétique des revues, séparées par une photographie, puis par numéro)… Je vais compléter petit à petit cette page, il faut que je reprenne les articles publiés ces derniers mois, depuis le transfert du blog. J’ai maintenant presque fini de reconstituer sur mon « nouveau » blog tous mes index… il manque encore les projets collectifs avec d’autres techniques et le vocabulaire d’architecture.

Une pendouille avec un mouton pour FloAnna Burda

– n° 14, décembre 2008

– n° 15, janvier 2009

– n° 17, mars 2009

– n° 18, avril 2009

– n° 19, mai 2009

– n° 21, juillet 2009

– n° 22, août 2009

– n° 23, septembre 2009

– n° 26, décembre 2009

– n° 34, août 2010

– n° 36, octobre 2010

– n° 40, février 2011

– n° 41, mars 2011

Poupée en tricot blanche etbleue terminée et bleue et blanche en coursAvantages

–  avril 2002

n° 237, juin 2008

Casquette en tricotBergère de France, modèles CD et en lignes

Un âne orange pour un anniversaire Best of idées, spécial doudous et nounours, n° 50, juillet/août 2005

Le sac pour Bidouillette, d'après un modèle de Florence PacaudBurda Patchwork, n° 22, mai 2009

Fleur en frivolitéBurda, travaux manuels

– n° 20, mai 2009

Un éléphant jaune et rose en couture...– n° 28, août 2011, spécial Doudou et Cie

Un porte-carte pour PatriceCoudre c’est facile

– n° 8, novembre-décembre 2011

Etui à CD pour l'anniversaire de TibilisfilCréation point de croix

– n° 8, mars-avril 2011

– n° 24, octobre-novembre 2012 (spécial broderie rouge)

Poules brodées pour le plaid de ManumaddyCréer au point de croix, spécial enfants et bébés, n° 11, avril-mai 2009

Pochette avec le SAL étude de plantes, face géraniumDe fil en aiguille

– n° 61, mars-avril 2008

n° 63, mai-juin 2008

n° 64, juillet-août 2008

n° 65, septembre-octobre 2008

n° 66, novembre-décembre 2008

De fil en aiguille, hors-série n° 60, spécial décoration atelier de brodeuse, février-mars 2008.

De fil en aiguille, Carnet de broderie n° 1, motifs anciens à broder au point de croix, octobre-novembre 2008

De fil en aiguille, hors-série n° 28, spécial études botaniques, 2009

Jupe droite pour le mariageFait main

– n° 287, décembre 2005

– hors série n° 28, spécial tricot du printemps 2012

Idées Bébé

– n° 7, mai-juin-juillet 2006

n° 14, mars, avril, mai 2008

Insecte en tissu et fil de ferIdées magazine

– n° 18, juillet-août 2006

n° 24, mai-juin 2007

n° 37, avril-mai 2009

L'organiseur pour le matériel d'entretien des chaussuresLes idées de Marianne

n° 61, juillet-août 2000

– n° 81, de juillet/août 2002

– n° 91, de juillet/août 2003

– n° 121, juin 2006

n° 122, juillet-août 2006

n° 123, septembre 2006

n° 124, octobre 2006

n° 125, novembre 2006 (spécial noël 2006)

n° 127, janvier 2007

n° 128, février 2007

n° 130, avril 2007

n° 131, mai 2007

n° 135, octobre 2007

n° 141, avril 2008

n° 146, octobre 2008

n° 156, septembre 2009

– n° 161, février 2010

– n° 163, avril 2010

– n° 174, avril 2011

– n° 180, novembre 2011

– n° 183, février 2012

La trousse à bobos, la finition, deuxième faceIl était un fil

– n° 4, 1er trimestre 2011

– n° 5, 2e trimestre 2011

– n° 6, 3e trimestre 2011

Un cahier avec des grenouilles brodéesJoyful spring party, n° 98, Rico Design, modèles créés par Michael Lindner, Annette Jungmann et Asrina Buchta.

Sac avec le SAL à la poursuite des sourisMains & Merveilles

– point de croix de novembre-décembre 2007, création de Florence Grall

– hors série broderie créative, n° 25, février-mars 2009

– n° 45, spécial noël 2004

– n° 86, septembre-octobre 2011

– n° 89, mars-avril 2012

– n° 91, juillet-août 2012

Boîte à thé ouverte et remplie de petites boîtesMarianne maison

– n° 72, juin 2005

  • Une boîte avec les coquillages en collage (pas d’article ni de photographie).

n° 94, juin 2007

  • Une boîte à lettre en carton et papier mâché, pas peinte depuis des mois (pas d’article ni de photographie).
  • Perles en papier encollé enroulé (pas d’article ni de photographie).
  • Des motifs de poisson utilisés pour des collages (pas d’article ni de photographie).

n° 103, mars 2008

  • contient une recette de papier recyclé maison différente (moins liquide) de la mienne
  • la boîte carrée en origami est un classique, je l’avais réalisée plusieurs fois avant la parution de ce numéro, par exemple pour ces petites boîtes à thé.
  • Des motifs de fleurs utilisés pour des collages (pas d’article ni de photographie).

n° 111, spécial noël 2008

Des chaussons rouges terminés, version finale...Marie-Claire idées

– n° 48, mars 2003

n° 50, automne 2003

n° 53, juin 2004

n° 54, septembre 2004

n° 68, mars 2008

n° 72, mars 2009

n° 76, janvier 2010

n° 90, juin-juillet 2012

Scrabble en tissu, 1, terminéMarie-Claire idées, n° spécial hors-série 15 ans, avril 2006

Un biscornu pour noël 2011 pour Brodstitch, le montageModes et travaux

n° 1357 de décembre 2013

octobre ou novembre 2010

  • un motif pour tricot adapté sur une ATC

dans des numéros indéterminés:

Hors série noël 2011

Hors série noël 2012

Borderies au point arrière sur thème marinMotifs et abécédaires au point de croix, bimestriel, n° 1

SAL pochette de Tournicoton, quatrième étape, ferméePassion fil

– n° 5, avril 2010

– n° 7, août 2010

– n° 8, octobre 2010

– n° 10, février 2011

– n° 11, mai 2011

– n° 12, juillet 2011

– n° 14, janvier 2012

Un gilet pour mon père, 5, le gilet terminéPhildar créations

– n° 269, automne/hiver 1995 spécial hommes

Un tissu, deux finitions, 2, une trousse cobayePlaisir de broder point de croix

– n° 14, mars/avril 2011

– n° 17, septembre/octobre 2011

– n° 19, janvier/février 2012

Concours oiseau, étape 4, deux chouettes, un hibou et un oiseauPoint de croix magazine, n° 57, septembre/octobre 2008

La France du Sud-Est au point de croix, premier détailPrima

– n° 184, janvier 1998

n° 236, mai 2002

– Hors série 28H, été 2012

bavoir_leti.jpgRéalisations au point de croix, n° 5, février-mars 2010

Le bonnet-écharpe dépliéTricot et crochet n° 1, septembre / octobre 2007

Hommage aux Hommes de fer de Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue générale et vue rapprochéeSur les hauteurs de Metz, entre les fortifications (qui font largement office de décharge sauvage) se trouve le monument aux « Hommes de fer de Metz ». De face, on voit un cube qui porte une plaque commémorative et un aigle posé sur un socle qui adopte la forme de la pente. Sur ce socle, on peut lire l’inscription suivante :

A la /95e D.I. des États-Unis / les hommes de fer de Metz /  novembre 1944 / The Iron Men of Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue de dos et inscriptions

Vu de derrière, le monument ressemble à une tombe… Une inscription élucide les circonstances de l’érection du monument :

Ce monument a été / érigé par les amis de la colline de Bellecroix / qui en ont fait dont à la ville de Metz / 19 novembre 1989 / Conception H. Zayer / réalisation S.N.C.P. Marly

[PS: l’auteur est Henri Zayer, qui a laissé un commentaire ci-dessous]. Sur le cube à l’avant, la plaque commémorative, écrite en français et en anglais, rend hommage à la 95e division d’infanterie des  États-Unis qui a libéré la ville de Metz:

A la mémoire des soldats de la 95e D.I. des États-Unis / qui ont vaillamment combattu pour/ la libération de l’agglomération messine en novembre 1944. / Leur action courageuse et déterminée leur a valu / de la part de l’adversaire / le qualificatif d’ « hommes de fer de Metz »

In memory of the soldiers of the 95th U.S. Infantry Division / who vallantly fought for the liberation / of the city of Mtz in november 1944. / Their courageous an resolute action led / their adversaries to colla them « the Iron Men of Metz ».

Pour en savoir plus sur la libération de Metz, voici une petite sélection de sites:

La libération de Metz sur le site du ministère de la Défense / ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense)

– un article du général J. Collins  : Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz, les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Mémoires de l’Académie nationale de Metz (ANM), n° 105, 1962, p. 105-124.

Voir les autres monuments commémoratifs de Metz:

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, en 2012, de face et de trois quarts le monument aux morts de 1914-1918,

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latéraux Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latérauxle monument a Albert Ier roi des Belges,

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, trois vuesle monument au Poilu libérateur de la Moselle

Clichés d’août 2012.

Merci à Marlie, Capucine et Véro bis!

Cartes à publicité, mai 2013, série sur le JuraCes dernières semaines, j’ai reçu de nouvelles enveloppes pleines de cartes à publicité!Suivez les liens pour aller voir l’univers de mes amies!

La série du département du Jura, envoyée par Marlie, nous invite à un voyage international… Vive la nature préservée de ce beau département!

Cartes à publicité, mai 2013, Dijon et sa régionElle avait aussi mis toute une série sur les musées de Dijon et des manifestations culturelles dans sa région et jusqu’en Suisse…

Cartes à publicité, mai 2013, de la part de Véro bis

Véro bis, qui n’a pas de blog, m’a envoyé de belles cartes à publicité et des marque-pages…

Cartes à publicité, mai 2013, envoi de Capucine O

Et voici encore le dernier envoi de Capucine O, ça donne vraiment envie d’être à Paris pour profiter de cette offre culturelle…

Frontstalag et camp d’internement de Poitiers

Poitiers, emplacement du camp d'internement de la route de Limoges et plaque de la rue du Père Jean FleuryLes camps d’internement de Poitiers posent le problème de la question de la mémoire, même pour des événements relativement récents et pour lesquels il reste encore des témoins vivants. Ici en effet, on entend régulièrement parler du « camp de la route de Limoges », dont l’emplacement est signalé par une stèle située à l’emplacement du camp, au bord de l’avenue Jacques-Coeur (qui mène au campus universitaire) et un nom donné à la petite rue perpendiculaire, « Rue du Père Jean Fleury, aumônier du camp, 1905-1982 ».

Poitiers, stèle du camp d'internement de la route de Limoges
La stèle, inaugurée le 4 septembre 1985, porte deux plaques. Sur la première se trouve le texte suivant:

En ce lieu se trouvait le / « camp d’internement de la route de Limoges ». / Du mois de décembre 1940 à la libération, / le 5 septembre 1944, plusieurs milliers d’hommes, / de femmes, d’enfants, juifs ou tsiganes / et des résistants y furent entassés dans des / conditions inhumaines, avant d’être déportés / vers des camps de concentration / et d’extermination nazis.

La deuxième plaque a été ajoutée le le 16 juillet 1994 avec ce texte :

La République française / en hommage aux victimes / des persécutions raciste et antisémites / et des crimes contre l’humanité / commis sous l’autorité de fait / dite gouvernement de l’État français / (1940-1944) / N’oublions jamais.

Ce camp a été beaucoup moins étudié que le camp de Montreuil-Bellay (voir les références à la fin de mon article sur la bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay de Kkrist Mirror), mais des cérémonies du souvenir y sont régulièrement organisées et des témoignages de tsiganes qui y ont été internés ont été récemment recueillis (voir les actions de la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage. N’oubliez pas que les Tsiganes n’ont pas été libérés en 1944, mais éloignés encore plus loin, jusqu’au camp d’Angoulême, d’où les derniers ne seront délivrés qu’en juin 1946 [PS: voir leur histoire romancée dans N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, de Paola Pigani, prix des lecteurs Poitou-Charentes 2014]…

L’AJPN consacre cette page au camp de la Route de Limoges, le VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation en parle aussi… Voir aussi la référence bibliographique en fin d’article.

Poitiers, terrain entre les Montgorges et la Chauvinerie, emplacement du Fronstalag 230Le cas du deuxième camp (ou plutôt le deuxième lieu, où se sont succédé deux camps) est beaucoup plus délicat… Il n’apparaît pas du tout sur le site du VRID / Vienne, Résistance, Internement, Déportation [dernière consultation 5 mai 2013], ni dans la liste des camps d’internement de la Vienne édité par l’office national des anciens combattants, mais figure bien sur la page de la Vienne de l’AJPN, sur deux pages, le Frontstalag 230 et La Chauvinerie, mais avec des données très incomplètes. Son histoire a été remise en évidence récemment (en 2008), à l’occasion de sondages archéologiques préalables à l’aménagement de la Chauvinerie et des Montgorges, sur un terrain situé à l’ouest de Poitiers, entre les casernes de Ladmirault et l’aéroport de Biard. Des « anomalies » sur des photographies aériennes ont conduit le service régional de l’archéologie à prescrire des sondages archéologiques, menés par l’Inrap… et qui ont « redécouvert » le Frontstalag 230 et le camp de la Chauvinerie… pourtant parfaitement visibles sur les photographies aériennes de 1947 de l’IGN (institut géographique national) disponibles en ligne (se positionner sur Poitiers puis cliquer « remonter le temps). La découverte (fouilles archéologiques préalables à la zone des Montgorges), est cependant restée confidentielle, à part une conférence organisée par la Société des Antiquaires de l’Ouest au musée Sainte-Croix lors des journées du patrimoine en septembre 2012. Aucune publication depuis, même si le fond du camp déposé aux archives départementales de la Vienne (avec un inventaire en ligne) a été dépouillé par Jean Hiernard [PS: publication fin 2014 d’un gros article de Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, p. 7-87]. J’avais évoqué le sujet dans une première réflexion il y a quelques mois, après avoir lu Sauve-toi, la vie t’appelle de Boris Cyrulnik. Alors qu’un camp de prisonniers allemands a fait l’objet d’une vraie fouille donnant de nombreuses informations en Normandie en 2006 (camp de la Glacerie à La Motterie), le camp de la Chauvinerie à Poitiers a été livré aux constructeurs sans prescription de fouilles après les sondages de diagnostic… un nouveau quartier est en train de voir le jour (la partie centrale n’est pas encore commencée), et pour l’instant, pas même un panneau n’est prévu pour rappeler le passé à jamais détruit de ce site… Les historiens (poussés ici par les archéologues) s’exprimeront-ils enfin sur le sujet dans une revue spécialisée et/ou une revue grand public?

Sur ce lieu donc se sont succédé deux établissements.

Le Fronstalag 230 était un camp d’internement des prisonniers de guerre issus des troupes coloniales, administré par l’armée allemande. Parmi les prisonniers se trouvait Léopold Sédar Senghor, qui, avec l’interprète de l’administration du camp, Walter Pichl (un Autrichien qui avait travaillé sur des langues orientales), et ses camarades d’infortune, a lors de son internement proposé une transcription écrite du Wolof (parlé au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie) et recueilli de nombreux contes et légendes. Il a raconté son internement dans un document exhumé en 2011, je vous invite aussi à (re)lire Hosties noires, écrit pendant la guerre et paru en 1948 (quatre des poèmes de ce recueil portent la mention « Frontstalag 230 »), réédité dans Œuvres poétiques (Point Seuil, n° 210, 1966, réédité de multiples fois). Léopold Sédar Senghor a été envoyé fin 1941 dans un camp disciplinaire dans les Landes avant d’être libéré pour cause de maladie en 1942. Le Frontstalag 230 a fonctionné du mois d’août 1940 au mois de février 1942. Le fichier des matricules (voir le répertoire) indique que plus de 12698 personnes sont passées par ce camp. Après cette date, les prisonniers sont regroupés dans le  Frontstalag 221 de Saint-Médard-d’Eyrans en Gironde, qui regroupe les anciens Frontstalag 221 sud (Bordeaux), 221 ouest (Renne), 135 (Quimper) et 230 (Poitiers) et renfermait les prisonniers des troupes coloniales détenues auparavant dans les  départements de la Vienne (partie occupée), des Deux-Sèvres, de la Charente-Inférieure, de la Charente (partie occupée), de la Gironde et de la Dordogne (partie occupée).

Le camp de la Chauvinerie, sous administration française, a été installé dans une série de baraquements adjacents et a accueilli des droits communs et des personnes destinées à la déportation. Cependant, les différents sites que j’ai consultés le confondent souvent avec le camp de la route de Limoges, il faudra donc attendre des publications sérieuses pour séparer ce qui relève de chacun des camps. Après la libération, il devient un camp d’internement de prisonniers allemands (avec aussi des malgré-nous alsaciens), dont l’actrice Dita Parlo (Gerda Kornstädt) qui, contrairement à ce que dit la légende et le non-lieu dont elle a bénéficié à la Libération, a été très proche des Nazis et de la Gestapo (voir le livre Un pedigree de Patrick Modiano). Des centaines d’entre eux (et tous les enfants) sont morts, une partie lors du transfert, beaucoup suite à l’accaparement des vivres par les responsables du camp : voir en 2002 l’article de Loïc Rondeau, Prisonniers et civils allemands dans la Vienne (1945-1948) (Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 109, n° 4, 2002, p. 217-227), un article publié en 2005 de Denis Peschanski intitulé Morbidité et mortalité dans la France des camps (paru dans « « Morts d’inanition ». Famine et exclusions en France sous l’Occupation, Isabelle von Bueltzingsloewen (dir.), Rennes, PUR, 2005, p. 201-212), et les études encore inédites du rapport de sondage de 2008 (compte rendu au cours d’une conférence lors des journées du patrimoine 2012, mais toujours pas de publication)… Comment toute une ville, y compris les associations d’anciens combattants peut-elle avoir oublié voire nié l’existence de ce camp???

PS: sur ce camp de la Chauvinerie à Poitiers, voir aussi le témoignage de Paulette.

Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, 2014, p. 7-87.

Photographies de novembre 2012 (en compagnie de Grégory pour la Chauvinerie).

Pour aller plus loin :

Jacques Sigot, Un camp pour les Tsiganes à Poitiers, un camp de concentration oublié, une allée pour la mémoire, paru dans Le Picton, n° 204, novembre-décembre 2010, p. 9-10.

La Vienne pendant la seconde guerre mondiale sur le site de l’ONAC / office national des anciens combattants (avec une vue du camp de la route de Limoges)

La liste officielle des prisonniers de guerre est disponible sur Gallica, si vous avez la date où la personne que vous recherchez a été arrêtée et son nom, ça sera plus facile, même s’il y a un outil de recherche à partir de ce fichier numérisé sur Généanet. Le fichier des matricules par Frontstalag est consultable aux archives nationales (voir le répertoire).

Recham Belkacem, Les indigènes nord-africains prisonniers de guerre (1940-1945), Guerres mondiales et conflits contemporains, 3/2006 (n° 223), p. 109-125.

Sur le site officiel du ministère de la Défense, Chemins de mémoire, lire aussi les articles sur les Fronstalag et celui sur les prisonniers de guerre indigènes.

Et je ne l’ai pas encore lu, mais ça manque à ma culture générale:

Armelle Mabon, Les prisonniers de guerre indigènes, Visages oubliés de la France occupée, éditions La Découverte, 2010.

Et paru après la publication de cet article:

Véronique Rochais-Cheminée, Sonia Leconte et Jean Hiernard, Des camps oubliés de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, Revue historique du Centre-Ouest, t. XII, 2014, p. 7-87.

Vous prendrez bien un homard?

Un homard brodé en rougeJe ne sais pas si c’est le retour du soleil, mais j’ai eu envie de replonger dans le livre Un été à la mer de Sophie Delaborde (paru chez Mango pratique en 2007), dans lequel j’ai déjà réalisé un crabe terminé en pochette, un marque-page marin et un Ouille! terminé en trousse…

Aujourd’hui, j’ai craqué pour le homard… qui ne restera pas tout seul! Broderie 4 sur 6 cm, en DMC 915, sur une toile d’ameublement.

Monument à la gloire de la résistance jurassienne, à Lons-le-Saunier

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 1, deux vues de face Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1914-1918 à Lons-le-Saunier. Si l’on en fait le tour, à l’arrière se trouve le monument « A la gloire de la résistance jurassienne / 1939 / 1945 », ainsi qu’il est écrit sur le socle. Il se compose d’un fond d’où se dégagent trois hommes et a probablement été réalisé avec la technique préférée de l’artiste qui l’a élaborée et utilisée à partir de 1926, la taille directe sur le béton en train de prendre. Le monument se trouve face aux thermes, au carrefour des avenues Jean Moulin et Paul Seguin. Il rend hommage aux 450 déportés morts, aux 392 fusillés et aux 355 maquisards tués dans la résistance du Jura en 1939-1945.

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 2, signature de Charles Sarrabezolles Ce monument est une œuvre de Charles [Marie Louis Joseph] Sarrabezolles (Toulouse, 1888 – Paris, 1971), qui se fit aussi appeler Carlo, de 1950, dont il porte la signature : « C. Sarrabezolles / sc », premier second grand prix de Rome de sculpture en 1914 (le premier grand prix a été attribué cette année là à Paul-Marie-Marc Leriche et le deuxième second grand prix à Antoine Ambrosio-Donnet, le jury a exceptionnellement récompensé trois sculpteurs).

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 3, deux détails des têtes

Le fond du monument, avec son décor dessinant une suite de collines, symbolise le département du Jura . Au centre se trouve un homme âgé, plus grand que les autres, barbu aux cheveux mi-long. Torse nu, musclé et les poings serrés de part et d’autre de ses deux compagnons, il symbolise le Jurassien. Devant lui se tiennent deux personnages, à gauche, vêtu d’une veste, un maquisard aux poings serrés lui aussi. A droite, torse nu et émacié (on voit ses côtes), un déporté.

Lons-le-Saunier, monument aux résistants du Jura, 4, plaque commémorative A côté se trouve une plaque commémorative :  » Première armée française / commandée par / le général de Lattre de Tassigny / forgée en Afrique et en Italie / débarquée en Provence / grossie des forces françaises / de l’intérieur. A pris part/ à la libération du Jura / dans sa marche victorieuse / au Rhin et au Danube « . Derrière, vous apercevez le monument aux morts de 1914-1918. De l’autre côté se trouve un monument aux morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962… ça sera pour un autre article.

Photographies de juillet 2012.

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