Archives par étiquette : patrimoine

La femme de Couvègnes à Paris

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 1, vue de loin Cela faisait un moment que j’envisageais d’aller photographier cette sculpture dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge à Paris, une réunion associative pour Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques (au centre de référence des maladies métaboliques à l’hôpital Necker, je vous ai parlé plusieurs fois de cette association, notamment à l’occasion d’une session de l’école de l’ADN) a été l’occasion en novembre de faire un petit tour dans le nord-est de Paris, de revoir les Buttes de Chaumont et de pousser jusqu’à ce parc, la statue se trouve à l’entrée principale par le boulevard d’Algérie.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 2, la signature de R. Couvègnes Revenons au sujet du jour… Il s’agit d’une femme sculptée par Raymond [Emile] Couvègnes, qui a porté sa signature, grand prix de Rome (en 1927), un artiste dont je vous ai déjà parlé pour deux œuvres à Poitiers, la sculpture pour l’ancienne chambre de commerce et une Tête de jeune fille, qui était dans la cour du lycée Henri-IV en tant que fontaine, et a été réinstallée sur un socle. Pour la femme du jour, elle a été réalisée en 1937 pour l’exposition universelle (exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, de son vrai nom) au Trocadéro, vous trouverez la photographie en place sur ce site.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 3, deux vues de lace Passée du dessus d’une porte à une fontaine, elle a pris le nom de Femme au bain. Plutôt rondelette, elle est représentée nue… Le socle à droite a été ajouté, sur la présentation originale, elle était plaquée sur un mur dans une nuée…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 4, deux vues de dos

La voici de dos, remarquez au passage les cheveux coiffés assez courts…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 5, vue lointaine de dos, dans la brume

Et voici pourquoi mes photos semblent avoir un petit voile… Comme vous pouvez le voir depuis le haut du parc (où je suis montée prendre une photographie du monument « aux victimes de la guerre d’Algérie et aux civils morts en Algérie, au Maroc et en Tunisie jusque 1962 »), il y avait une brume insistante par cette froide matinée d’automne.

Photographies de novembre 2012.

Le monument à Joseph Lair par Peyronnet à Saint-Jean-d’Angély

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 01, vue de loin et de dos Aujourd’hui, je vous propose d’aller à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime, avec des photographies prises en octobre 2010, par une grise journée d’automne… Le monument dont je vous parle est situé près de la poste, derrière l’hôtel de ville, au bout du boulevard Joseph Lair… à photographier de près avec prudence puisqu’il sert de rond-point à la place François-Mitterand.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, carte postale ancienne Il se trouvait dès l’origine à cet emplacement, mais sur les cartes postales anciennes, il est entouré d’une grille en fer forgé qui a été enlevée en 1961.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 02, vues de face et de trois quarts Il se compose d’un haut socle en pierre calcaire sur lequel se trouve au sommet le buste en bronze de Joseph Lair, sur la face avant un médaillon en marbre représentant sa femme et au pied, une femme et un enfant en pierre.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 03, la dédicace Au dos du monument se trouve la dédicace (« A / Joseph Lair / la commune / de St Jean d’Angély / ses concitoyens de la ville / et de l’arrondissement / ses amis » ) et les armoiries de la ville de Saint-Jean-d’Angély. Joseph Lair (Saint-Jean-d’Angély, 1834 – Le Mont-d’Or, 1889, les dates sont inscrites sur la face du monument) fut un proche collaborateur de Léon Gambetta, un grand défenseur de la laïcité et maire de Saint-Jean-d’Angély de 1879 à sa mort.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 04, la signature E. Peyronnet La femme et l’enfant sont l’œuvre de Émile Peyronnet, un artiste dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1914-1918 et le buste de Raoul Verlet à Angoulême et à Saint-Jean-d’Angély la fillette du monument à André Lemoyne. Il a été inauguré le 14 avril 1912 (la décision de son érection avait été prise en conseil municipal dès 1907). J’ai un doute pour le buste en bronze, qui ne porte pas de signature (ou en tout cas, je ne l’ai pas vue et je ne me suis pas attardée sur la chaussée): sur la même commune de Saint-Jean-d’Angély, le monument au poète saintongeais né dans cette ville, André Lemoyne, inauguré le 31 octobre 1909, présente une fillette en pierre de Peyronnet et un buste en bronze de Pierre-Marie Poisson (dont je vous ai montré à Niort le buste de Liniers (1910), le monument aux morts (1923), le monument Main, détruit). Alors, même si l’attribution de subvention en 1911 ne signale qu’Émile Peyronnet comme auteur, il faudrait faire une vérification sérieuse, car Peyronnet a réalisé très peu de bustes, et même alors, il les a réalisés en pierre ou en marbre (comme le buste de Louis Audiat sur sa tombe dans le cimetière de Saintes ou celui de Raoul Verlet dans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême) et non en bronze. Il faudrait commencer par vérifier à la date de l’inauguration dans L’Union Nationale, Journal de Saint-Jean-d’Angély, politique et commercial, il y a une collection complète à partir de 1898 aux archives départementales de la Charente-Maritime, mais contrairement à leur homologue de la Vienne, il n’y a pas d’accès en ligne aux journaux anciens numérisés, et je n’ai pas l’occasion d’aller à La Rochelle vérifier dans les prochaines semaines.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 05, le buste en bronze de face et de dos

Tout en haut du socle est posé le buste en bronze représentant Joseph Lair.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 06, le médaillon

Sur le haut socle est inséré un médaillon en marbre portant le portrait de Mme Lair.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 07, la femme et l'enfant, de face et de trois quarts

La femme est assise sur le rebord du socle et a tendrement posé sa main droite sur l’épaule du garçon. Elle lui montre de sa main gauche le buste situé en haut du monument.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 08, le plan de l'hôtel de ville

L’enfant tient dans sa main gauche un parchemin qui porte une vue de l’hôtel de ville et la signature du sculpteur.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 09, le haut de le femme et de l'enfant, de face et de dos

Voici un détail de l’enfant et de la femme. Le garçonnet aux cheveux courts, qui tient à la main son couvre-chef, est vêtu d’une blouse. La femme, en revanche, est drapée à l’Antique dans un vêtement qui lui dénude les seins et le haut du dos. Elle est coiffée d’un chignon. Ces attributs en font plus une allégorie (de la Ville?) que la mère de l’enfant.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 10, détail des pieds de la femme et de l'enfant Voici un détail des pieds. Comme vous le voyez, le garçonnet est chaussé, mais la femme est pieds nus, autre caractéristique habituelle des allégories.

Le premier miroir par Alaphilippe au jardin des plantes de Nantes

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 1, aujourd'hui A Nantes, dans le jardin des Plantes, se trouve une œuvre du sculpteur Camille Alaphilippe, dont je vous ai déjà parlé pour les mystères douloureux dans le parc Mirabeau et la messe miraculeuse de saint Martin dans la basilique Saint-Martin à Tours et le monument aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse. Ici, impossible d’accéder à la signature -s’il y en a une- sans marcher sur les plates-bandes… il faudrait négocier avec les gardes, mais il faisait mauvais ce jour là et je ne les ai pas vus. Peut-être lors d’une prochaine visite? J’ai complètement oublié en y allant fin octobre, mais de toute façon, c’était un beau dimanche et il y avait beaucoup de monde, ils ne m’auraient probablement pas autorisée à marcher dans l’herbe et écarter les végétaux pour voir le socle, cela ne peut se faire que si le jardin est peu fréquenté.

L’œuvre s’intitule le Premier miroir et a été commandée en 1908 par le sous-secrétariat aux beaux-arts. Une mère tient son bébé au-dessus de l’eau où il peut faire l’expérience du miroir…

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 2, deux vues anciennes Au fil du temps, cette œuvre semble s’être promenée dans le jardin des plantes… Sur ces deux cartes postales anciennes, elle semble plutôt être au bord du lac où, en juillet, une voiture avait fait le grand plongeon (Midnightswim, de Maxime Lamarche, à revoir avec d’autres œuvres d’art contemporain)…

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 3, devant une grotte Sur une autre carte, elle se trouve sous la grotte artificielle…

Je vous ai déjà montré dans ce jardin de œuvres avec des plantes et des œuvres contemporaines ainsi que le monument à Jules Verne.

Photographies de juillet 2012.

Le pain de Albert-Lefeuvre à Parthenay

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 1, vue lointaine

La ville de Parthenay a reçu en dépôt de l’État un certain nombre d’œuvres d’art dont certaines sont dans le jardin public autour du monument aux morts de 1914-1918, et celle-ci, Le Pain, sur la place du Drapeau, la grande place devant le palais des congrès. Il s’agit d’un groupe sculpté en marbre il a été présenté au salon des artistes français de 1882 sous le n° 4054 et inauguré le 28 octobre 1887, qui représente une mère et ses deux enfants installés sur un socle aussi haut que les sculptures. Il aurait besoin d’un nettoyage (par un professionnel de la sculpture, en évitant « l’erreur d’appréciation » du kärcher poitevin).

Le musée d’art et d’histoire de Parthenay (Musée municipal Georges Turpin ) a acquis en 1986 un modèle en plâtre de 40cm de haut de ce groupe sculpté.

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 2, signature du sculpteur et date 1886 Ce groupe porte la signature du sculpteur et la date de sa réalisation :  » Albert-Lefeuvre / 1886″. Il s’agit du sculpteur Louis Albert-Lefeuvre (Paris, 1845 – Neuilly-sur-Seine, 1924).

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 3, vue de face et de dos La femme est représentée en tenue de tous les jours, avec un fichu sur la tête et un tablier noué par des rubans. Elle découpe une grosse miche de pain. Les deux enfants portent également des vêtements de tous les jours.

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 4, détail de la mère et des deux enfants

Les enfants s’agrippent aux jambes de leur mère, le garçonnet est coiffé court, la fillette a les cheveux longs tressés.

Photographies de février 2012.

Du Guesclin délivre Poitiers des Anglais en 1372 (plafond de Brunet)

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 1, vue générale

Après vous avoir montré le plafond de la salle du blason par Émile Bin et avant de vous montrer celui de la salle des mariages par Léon Perrault , voici le plafond de la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Poitiers (un édifice dont je vous ai déjà abondamment parlé : avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Ernest Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain)… Si la construction l’hôtel de ville est achevée en 1875, la réalisation du décor intérieur va encore prendre plusieurs années. Ce plafond représente la libération de Poitiers par Du Guesclin en 1372… enfin, libération, ça reste à voir, les clefs de la ville lui ont été offertes par les Poitevins!

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 2, signature de Jean Brunet 1885 Ce plafond est signé du peintre poitevin Jean [Baptiste] Brunet (1849 – 1917) et daté de 1885… Pour mes amies tricoteuses qui trouveraient celui-ci trop guerrier, je vous invite à découvrir sur le site du musée Sainte-Croix de Poitiers une Tricoteuse (1873). D’autres œuvres conservées au Louvre sont davantage dans la veine de ce plafond…

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 3, Du Guesclin à la tête de ses troupes En pleine guerre de Cent Ans, Bertrand Du Guesclin, à la tête de ses troupes à pied sonnant des cors et protégé par une Victoire, fait une entrée triomphante à cheval dans la ville le 7 août 1372 (Poitiers avait été prise par Jean/John Chandos en septembre 1361 et était depuis sous gouvernance anglaise, voir sur Histoire Passion la reconquête de la Saintonge et de l’Angoumois par Du Guesclin de 1372/1373). Tiens, au passage, il faudra que je vous montre un de ces jours aussi le cénotaphe de Jean Chandos à Mazerolles (juste à l’entrée de Lussac-les-Châteaux).

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 4, Poitevins sur les remparts, à gauche Il y est accueilli (au moins sur le tableau) par la foule en liesse en haut des remparts (vous pouvez revoir ici le rempart sud et la tour Aymar de Beaupuy et le pont Achard).

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 5, Poitevins sur les remparts, à droite

Les troupes de Du Guesclin semblent flotter sur les nuées, les familles, hommes, femmes, enfants (et même bébé) fêtent cette arrivée…

Poitiers, plafond de la salle des fêtes de l'hôtel de ville, 6, Poitevins sur les remparts, au centr

Beaucoup de femmes et d’enfants, dans cette foule, au moins dans la partie centrale…Dans l’affaire, ce sont les échevins de Poitiers qui gagnent des privilèges… A partir de fin 1372, tout échevin de la ville est automatiquement anobli par le roi…

Photographies de septembre 2011.

Le Palace à Angers

Le Palace à Angers, 1, vue générale Retour à Angers aujourd’hui avec le Palace, qui se situe à l’angle des rues Louis-de-Romain et Franklin-Roosevelt, juste derrière la grande poste (revoir sa façade principale rue Franklin-Roosevelt et sa façade rue Saint-Julien), dont on aperçoit un angle à gauche de cette image. Vous trouverez plus d’informations dans ce dossier documentaire. Ce bâtiment a d’abord été un cinéma (Le Familia, ouvert en 1922) avant de rester un cinéma du groupe Pathé sous le nom de « Le Palace ». Il s’agit aujourd’hui une galerie commerciale.

Le Palace à Angers, 2, signature de l'architecte R. Brot et du restaurateur Le bâtiment avait été commandé par la société des chocolats Poulain à l’architecte René Brot, ainsi qu’en atteste cette signature « R. Brot / architecte / dipl. p. l. gouv. », qui surmonte celle de l’architecte qui a procédé au réaménagement (« A. Bellanger / 1983 »).

Le Palace à Angers, 3, signatures de l'entrepreneur Bomin, du sculpteur Legendre et du restaurateur Mais si je vous montre ce bâtiment, c’est parce que Maurice Legendre, dont je vous ai montré ces dernières semaines le monument aux morts de 1914-1918 des Sables-d’Olonne et l’Alcazar à Angers, en a dessiné la sculpture. L’inscription à droite de la porte le confirme, en mentionnant l’entrepreneur, le sculpteur et le restaurateur des parties sculptées : « L. Le Bomin / Entr / M. Legendre / sculpr/ A.J. Blandin / 1983 ». Il y a encore la signature des mosaïstes, Gentil et Bourdet, mais ma photographie était floue, et à l’intérieur, celles du peintre, Henri Tranchant, et du serrurier qui a également exécuté la rampe de l’escalier et les autres ferronneries (D. L. Bonneau).

Le Palace à Angers, 5, exemple de colonnes La sculpture extérieure se limite au décor des colonnes doriques et des guirlandes de fleurs entre celles-ci, ainsi que quelques mascarons (clefs d’arcs sculptées de têtes humaines).

Le Palace à Angers, 4, l'enseigne et le couvrement de la porte Le fronton monumental mêle sculpture et mosaïque…

Le Palace à Angers, 6, exemple de mosaïques Au-dessus des colonnes monumentales (photographie du haut), le décor joue avec la mosaïque (cuir notamment) et la sculpture (médaillons entourés de guirlandes) tandis que l’entablement joue davantage sur les panneaux de mosaïque.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment des plans de 1920 et des vues intérieures.

Le monument aux morts de 1870 à Châtellerault

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 1, carte postale ancienne Je vous ai déjà montré le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le monument aux morts de 1914-1918 à Châtellerault, nous allons lui tourner le dos, remonter le boulevard de Blossac et faire face, au début de la contre allée de l’avenue Jean-Jaurès, quelques centaines de mètres plus loin, au monument aux morts de 1870.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 2, deux vues de loin

Aujourd’hui, la végétation a poussé, pas facile de trouver la signature s’il y en a une… Il se compose d’un rocher au-dessus duquel un soldat est aux trois quarts allongé, portant un drapeau.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, dédicace

Il porte sur la plaque à l’avant « Les vétérans / des armées de terre et de mer / et les soldats de la grande guerre / aux morts de la Patrie ». Il s’agit probablement d’une plaque apposée tardivement, après la première guerre mondiale, en attendant la construction du monument aux morts de 1914-1918.

La plaque au dos explicite un peu son histoire : « Monument élevé par souscription / publique / remis à la ville de Châtellerault / le 14 juillet 1903 / par la 392eme section de vétérans / sous-préfet M. WINANDY ». Chouette, une date, cela facilite la recherche dans la presse locale en ligne, n’est-ce pas, Philippe, avoir une date précise, ça aide pour chercher dans L’Avenir de la Vienne, quatre pages très denses chaque jour (on peut sauter la page 4, en général, il n’y a que le feuilleton et la publicité). Avec la date donc, bingo, je trouve un grand article sur la vue 21 de l’Avenir de la Vienne numérisé (15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument de Châtellerault, sur la vue suivante (l’inauguration du monument de Châtellerault se trouve aussi dans le Mémorial du Poitou, daté des, 15-18 juillet 1903, il s’agit d’un bi-hebdomadaire qui paraît le mercredi et le samedi sur l’arrondissement de Châtellerault). On y apprend que le monument a été réalisé par Aimé Octobre (et oui, comme plus de vingt ans plus tard le monument aux morts de 1914-1918, et pour la grande poste (1913) et le monument aux morts (1925) de Poitiers ainsi que pour le monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin (1926). L’architecte est Bernard Chaussemiche, qui dix ans plus tard (1914) a aussi mis en scène le monument aux morts de 1870-1871 de Tours. L’article précise aussi que le socle est en pierre de Sainte-Maure et la statue en pierre de Chauvigny. La plaque, qui n’est pas sur la carte postale ancienne, doit recouvrir l’inscription d’origine signalée dans le journal, « Aux enfants de l’arrondissement morts pour la patrie ». Je vous laisse aller lire dans la presse les discours prononcés ce jour-là. Dans Le Mémorial du Poitou, il est précisé un tire, « Pour le Drapeau ».

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 3, deux vues rapprochées Voici deux détails du soldat, jambes nues et croisées, effondré en appui sur son bars droit et serrant de la main gauche le drapeau sur sa poitrine.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 4, détail de la tête Aïe, il n’a pas l’air en forme mais bien mourant, les yeux déjà dans le vague…

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, de dos Voici ce qu’il donne de dos…

Photographies d’août 2012.

Des fenêtres… à Poitiers!

Des fenêtres à Poitiers, 1, sordide rue de la Cueille Mirebellaise De retour sur internet, Monique / Bidouillette / Tibilisfil a relancé ses défis photographiques avec cette fois le thème des fenêtres… une promenade dans le quartier de Montmidi, à l’ouest de Poitiers, a été l’occasion d’en photographier quelques-unes le dimanche 11 novembre 2012 avec Grégory… La première est particulièrement sordide, je trouve, rue de la Cueille Mirebelaise, avec une poupée derrière le rideau soulevé… Pour ne rien arranger, cette rue en forte pente (dans le sens montée pour les voitures) est saturée de gaz d’échappement, même le dimanche, avec des façades noircies…

Des fenêtres à Poitiers, 2, deux oculus

J’ai aussi sélectionné quelques « œil-de-bœuf », le premier à gauche, tréflé, plus un jour d’aération du comble qu’une fenêtre… le second, rond, classique… mais fermé à l’intérieur par une fenêtre carrée (comme celui sélectionné par Dalinele).

Des fenêtres à Poitiers, 3, sur une villa Une villa du quartier a des fenêtres octogonales, avec cette fois des boiseries adaptées, seul le vantail central s’ouvre…

Des fenêtres à Poitiers, 4, bourrée de laine de verre Dans mes archives, j’ai aussi sélectionné cette fenêtre en plein centre-ville, sur une maison ancienne, le Pilori place de la Liberté – nous sommes ici sur le côté, rue des Flageolles (photographie de l’hiver dernier).

Je vous propose dans les archives du blog une série de fenêtres à Poitiers… de toutes périodes, et parfois pas tout à fait des fenêtres (vitrines, consoles au-dessus des fenêtres, etc.), mais cela donne une idée de la diversité… en trichant par rapport au défi, puisqu’il s’agit en principe d’un prétexte pour aller se promener, sortir, prendre l’air, pas fouiller dans les archives…

Poitiers, maison aux atlantes près de Blossac, 5, la porte-fenêtre du premier étage et son balcon Poitiers, consoles de la banque populaire, 2, détail de l'erreur du sculpteur Poitiers, 36 rue Grimaux, 7, façade rue Gambetta
Poitiers, l'ancien sanatorium, 4, l'avancée centrale en demi-cercle Poitiers, le cercle du commerce, la façade Poitiers, l'hôtel Pelisson, 10, une partie du deuxième étage
Poitiers, balcon rue Charles-Gide, problème de restauration Poitiers, hôtel particulier rue de l'Ancienne comédie, 2, la lucarne sur rur Poitiers, la banque de France, 5, angle des rues Oudin et de l'Eperon, partie haute
Poitiers, immeuble de la reconstruction après 1945, à l'angle des rues Boncenne et des Carmélites Poitiers, le clos Saint-Hilaire, le bâtiment en cours de construction Poitiers, banque populaire, 3, l'angle avant et après restauration
Poitiers, fin mai 2012, 5, deux détails de la pharmacie Carnot avec façade défoncée Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 3, partie supérieure de la travée centrale Poitiers, la médiathèque, 3, la façade est

Et voici une sélection ailleurs en France, je vous laisse découvrir en cliquant sur les vignettes également…

Chaumont-sur-Loire, festival des jardins 2012, jardin 3, à travers la grille L'Alcazar à Angers, 4, verrière à gauche Niort, magasin à la Ménagère, 4, le décor de la façade antérieure, montage de photographies
Façade du musée Champollion à Figeac Nantes 2012, début du circuit en ville, 11, maison suspendue place Bouffay Chaumont-sur-Loire, festival 2011, le jardin 19, 4, par la fenêtre
La Rochelle, maison Henri II, 02, l'hôtel particulier Renaissance Le donjon de Loudun, 2, deux faces du donjon Angoulême, le mur peint au 45 rue Hergé, par Sineux
Confolens, maisons à pan de bois, 6, rue du Vieux Château La gare de La Rochelle, 05, un lanterneau Cahors, dates du 17e siècle
Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 2, la partie haute sculptée La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 6, l'aile droite Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 3, le palais et la fontaine

Je vous ai proposé plusieurs circuits de visite à Poitiers…. pour regarder la ville autrement, le plus souvent dans le cadre des défis organisés par Monique / Bidouillette / Tibilisfil et Petite fée Nougat

L’Alcazar à Angers

L'Alcazar à Angers, 1, les deux façades Chose promise, chose due, après le monument aux morts de 1914-1918 aux Sables-d’Olonne, voici l’Alcazar à Angers (en attendant le Palace, également à Angers), dont la sculpture est également l’œuvre de Maurice Legendre, situé à l’angle de la rue Saint-Laud et de la rue Claveau. Il s’agit d’un ancien café-concert ouvert en 1902, construit avec une façade sur chaque rue et une entrée dans l’angle en pan coupé.

L'Alcazar à Angers, 2, signatures de l'architecte, du statuaire, de l'entrepreneur, du sculpteur

Il porte les signatures suivantes : « O. David ent. / L. André sculp. / 1901 / G. Réchin arch. / M. Legendre stat. / 1902 ». Nous avons donc un bâtiment conçu par l’architecte Gaston Réchin et construit par l’entrepreneur Olivier David, un décor dessiné par le statuaire Maurice Legendre et exécuté par le sculpteur Louis André.

L'Alcazar à Angers, 3, bacon et sculpture au-dessus de la porte

L’entrée principale est surmontée d’un balconnet en pierre. Deux têtes monumentales souriantes encadrent la porte, au milieu d’un décor végétal foisonnant de feuilles et de fleurs.

Carte postale ancienne montrant l'alcazar à Angers avec encore son bow-window rue Claveau Sur les façades latérales lui répondaient des bow-windows détruits dans les années 1930, que l’on peut voir sur cette carte postale ancienne.

L'Alcazar à Angers, 4, verrière à gauche

Les baies « art nouveau » du rez-de-chaussée ont été préservées sur les deux façades.

L'Alcazar à Angers, 5, sculptures de la façade gauche

Sous la corniche du dernier niveau, dans les angles, des femmes en buste, aux seins nus, attendent le client, alors que de grandes marguerites ont pris place entre les fenêtres du troisième étage. Voici trois détails sur la rue Claveau…

L'Alcazar à Angers, 6, sculptures de la façade droite … et les deux dames de la rue Saint-Laud. Les quatre femmes ramènent l’une de leur main sous le menton ou contre l’une de leur joue.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment les plans de l’architecte qui a modifié les façades en 1932/1933 et d’autres vues anciennes.

Niort, les ponts et le monument Main

Niort, les ponts Main vus de plus près Thomas Hippolyte Main (1797-1860), industriel enrichi dans le commerce des peaux avec le Canada et la chamoiserie, légua sa fortune à l’hôpital-hospice et à la ville de Niort à la condition qu’elle construise un pont sur la Sèvre, à la place d’un passage par passeur, pour éviter de faire le tour par les Vieux Ponts. Ce pont ou plutôt ces ponts, qui franchissent la Sèvre niortaise et sa dérivation, devaient avoir un trottoir. Le quartier du port était ainsi relié directement au centre-ville. Le projet définitif de construction des ponts est arrêté en juillet 1865, après un premier projet abandonné dans le prolongement de la rue de l’abreuvoir.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 1, vue ancienne avec les ponts On les voit bien depuis le donjon, par exemple sur cette carte postale ancienne avec le monument aux morts de 1914-1918 à son ancien emplacement.

Niort, les ponts Main depuis le donjon A peu près du même endroit, cela donne maintenant ceci…

Niort, le socle du monument Main Sur le terre-plein entre les deux ponts se trouvaient un buste en bronze de Thomas Hippolyte Main. Il a été fondu (ou au moins a disparu) en 1942 et il en reste aujourd’hui le socle. Les photographies datent du 13 juillet 2011, suite à la sécheresse du printemps, la ville avait décidé de ne pas fleurir les parterres.

Niort, le socle du monument Main, détail de l'inscription Le socle porte les inscriptions « Main / 1777 – / 1860 », ce qui peut être ambigu avec l’oncle du donateur, Thomas Jean Main, qui alla espionner les anglais pour en rapporter le secret des peaux chamoisées.

Niort, le monument Main sur une carte postale ancienne Il reste des cartes postales anciennes qui le montrent en place. Il s’agissait d’un buste réalisé par Pierre-Marie Poisson (dont je vous ai parlé à Niort pour le monument à Liniers, le monument aux morts de 1914-1918 et la collection au musée Bernard-d’Agesci, dans l’ancien lycée de jeunes filles). Il avait été inauguré en 1903.