Un cahier pour les recettes de cuisine

Un cahier de cuisine terminé, ferméAprès le homard, le poisson, les crêpes, le titre de la broderie et le chef (modèle tiré du livre Un été à la mer de Sophie Delaborde), j’ai attaqué la phase de couture, même si j’avais fait les ourlets avant de commencer la broderie. De la toile thermocollante au dos de la broderie, quelques points à la main pour former le rabat…

Un cahier de cuisine terminé, ouvert… et voilà une couverture de cahier au format A4, de quoi noter plein de recettes de cuisine! Le cahier est parti très en retard chez Zazimuth pour son anniversaire…

L’embellie de Auđur Ava Ólafsdóttir

Couverture de L'embellie de Auđur Ava ÓlafsdóttirJ’avais acheté ce livre lors de sa parution à la librairie La belle aventure à Poitiers, puis il était resté dans ma pile à lire… J’avais bien aimé le précédent livre de cette auteure, Rosa Candida.

Le livre : L’embellie, de Auđur Ava Ólafsdóttir, traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson, éditions Zulma, 395 pages, 2012, ISBN 978-2-84304-589-9.

L’histoire : de nos jours, en Islande, un mois de novembre pluvieux… La narratrice, la trentaine, polyglotte, est relectrice
et correctrice d’épreuves ou de mémoires. Son mari la quitte pour une autre femme, alors qu’elle-même a quelques amants. Une de ses amies, enceinte de jumelles, vient la consoler, tombe, est hospitalisée. Elle lui confie son fils de quatre ans, Tumi, sourd et malvoyant suite à sa naissance prématurée. A la tombola de l’école, elle gagne deux gros lots, une forte somme et un chalet d’été, qu’elle fait installer dans le village de sa grand-mère. Elle plaque tout et décide de faire le tour de l’Islande avec cet enfant, handicapé mais surdoué (il lit déjà, ayant appris seul), par la route principale qui fait le tour du pays mais n’est parfois guère plus qu’une piste, parfois coupée par les éboulements dus aux pluies, et de rejoindre ce chalet.

Mon avis : j’ai adoré ce livre au rythme lent, dans une Islande bouleversée par de grands travaux (construction d’un barrage) mais avec une route principale semée d’embûches. Le rythme est lent, comme la progression sur la route, de ses embûches (animaux qui se jettent sous la voiture, glissements de terrain) et des rencontres qu’elle permet. Il pleut beaucoup tout au long du périple… en accord parfait avec la météo dimanche matin quand j’ai lu le livre… Peu à peu, la narratrice, qui ne voulait pas d’enfant, apprivoise Tumi, apprend la langue des signes. J’ai bien aimé aussi les 50 dernières pages consacrées à 47 recettes de cuisine (et de boissons) et un modèle de tricot (une paire de chaussons pour les jumelles à naître), rédigées de manière littéraire, croisées au fil des pages.

Logo rentrée littéraire 2012Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

 

Kutzenhausen, Broder’idées 2013, juillet

Calendrier de Kutzenhausen 2013,  juillet

Après janvier, février et marsavril, mai, juin et la préparation des cases, j’ai brodé le mois de juillet (la fête du 14 juillet), sur une grille de Michèle Rain / d’un fil à l’autre créations. Pour les fils, j’ai choisi des fils DMC blanc, noir, 666, 3837, 838, 740, 833 et 3856.

J’ai un problème avec le mois de juin… je ne sais pas comment j’ai fait, je ne me suis rendue compte de rien, c’est la créatrice, Christine Prigent, qui me l’a signalé en commentaire: j’ai brodé la grille à l’envers (tête en bas)! Pour les notes de musique, ce n’est pas grave… pour le biniou, euh, j’hésite… Si je démonte, ça risque de se voir, n’est-ce pas mieux de le laisser comme ça? Qu’en pensez-vous?

Calendrier de Kutzenhausen 2013,  de janvier à  juilletLes grilles sont bien carrées, mais j’ai pris une toile de tissu d’ameublement non calibrée, en choisissant une déformation verticale. C’est une toile que j’aime bien broder quand les déformations n’ont pas grande importance… Le tour est en DMC 915. La zone brodée mesure environ 40 sur 30 cm.

L’année dernière, j’ai participé, grâce à Marlie, aux oriflammes brodées pour Kutzenhausen, dans le Bas-Rhin, présentées lors du Festival autour du Point de Croix 2012 de Kutzenhausen, « Au fil des couleurs », en brodant deux carrés, un U et un N. Cette année, la maison rurale d’outre-forêt propose un projet au fil des mois, une grille et une créatrice par mois, enfin, des petits mois, nous devrons envoyer le tout en octobre.

Le passé, d’Asghar Farhadi

Affiche de Le Passé, d'Asghar FarhadiFoule des grands jours à la séance de 16h30 lundi au TAP Castille à Poitiers (trois salles d’art et essai louées au cinéma commercial, depuis la fermeture de l’ancien théâtre, pour lequel la lutte continue depuis la parodie de concertation, réunion d’information ce soir 22 mai 2013 au Plan B, grande fête /manifestation programmée le 15 juin 2013).

Il faut dire qu’avec la pluie insistante, que faire d’autre qu’aller au cinéma? En plus, le lundi, c’est 5 € pour tout le monde. Le tableau d’affichage indiquait qu’à la séance de 16h pour Hannah Arendt, de Margarethe Von Trotta, il restait… 3 places! Il y avait un peu moins de monde pour Mud, de , sorti déjà depuis un moment. J’ai donc choisi de voir Le passé, d’, qui vient de sortir et est présenté en ce moment au festival de Cannes. Vous pouvez revoir mes avis sur ses autres films, Le client, Une séparation et Les enfants de Belle Ville.

Le film : de nos jours à Sevran en banlieue parisienne (une petite maison au ras de la ligne du RER) et à Paris. Ahmad (Ali Mosaffa) débarque de Téhéran après quatre ans d’absence: Marie (Bérénice Bejo), son épouse française qui travaille dans une pharmacie parisienne, veut régulariser leur divorce, elle est enceinte de Samir (), le patron du pressing voisin de son lieu de travail, avec qui elle a une relation depuis quelques mois, mais qui ne peut pas divorcer de sa femme, dans le coma depuis huit mois après une tentative de suicide. Les deux enfants de Marie, issus d’un premier mariage (le père a refait sa vie à Bruxelles), la petite Léa et Lucie (Pauline Burlet), l’adolescente rebelle, et Fouad (Elyes Aguis), le fils de Samir, semblent vivre difficilement cette situation. Pourquoi les relations entre Samir et Lucie sont-elles aussi tendues?

Mon avis : la presse présente ce film comme un film intimiste sur la séparation, le divorce, la famille recomposée, j’y ai surtout vu un film sur le suicide (6 ans après le suicide de ma mère, je peux enfin voir ce type de film sans fuir la salle, mais si j’avais connu ce thème avant, je n’y serai sans doute pas allée) et les remords des proches (pourquoi? qu’est-ce que j’ai fait ou pas?), les secrets de famille. Le jeu de tous les acteurs est excellent, les adultes bien sûr (Ali Mosaffa, Bérénice Bejo, ), mais aussi les enfants, surtout Elyes Aguis (Fouad), et Pauline Burlet (Lucie) qui à 17 ans montre des talents exceptionnels. La photographie est très soignée, les scènes d’intérieur dans la maison de Sevran dégagent une ambiance tout à fait adaptée au film, avait déjà montré son talent pour les scènes intimistes dans Une séparation et Les enfants de Belle Ville (les scènes chez le père de la victime notamment). A voir absolument, je lui souhaite de recevoir une récompense à Cannes… ou lors de prochains festivals, et surtout de trouver son public!

PS: Bérénice Bejo a reçu le prix de la meilleure actrice pour ce film au festival de Cannes 2013.

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky

Witch SAL / SAL des sorcières (6)

Quilt d'automne, début du matelassage, recto et verso

La météo a viré à la Toussaint, avec un jardin (article il y a juste un an, 25 mai 2012, il y avait aussi eu une crue tardive) toujours imbibé d’eau au bord de la rivière: Le Clain a repris 50 cm en trois jours… au bord d’une nouvelle crue, 1,99m  à 6h ce matin, débit à 49 m3/s contre 15 m3/s samedi, encore loin des 115 m3/s de mi avril 2013, débordement dans mon jardin à 2,4m, il est de toute façon trop spongieux pour être accessible en ce moment. Ouf, au bureau, le chauffage a été rallumé… c’était vraiment juste sans chauffage la semaine dernière, le soleil serait quand même le bienvenu. Le mois de mai n’est pas toujours beau (voir le gros orage de grêle du 2 mai 2011), mais les intempéries durent rarement tout le mois…

Avec ce temps, j’ai ressorti ce projet hors saison de ma pile d’ouvrages à terminer, il sera peut-être prêt à temps pour le 1er novembre 😉

Article du 7 novembre 2012… Comme annoncé, je poursuis à mon rythme le witch SAL (SAL des sorcières) organisé par Clob / Miss Fil broderie : il s’agit de broder des sorcières ou autre avant le 30 octobre (2012) et de les publier chaque dernier jour du mois… quand on a le temps.

J’ai commencé le matelassage du projet à long terme de patchwork (patch a long/PAL), organisé par Mamoune/Baboupatch l’année dernière (liens ci-dessous). J’ai utilisé une chute de tissu polaire à la place du molleton. Pour le dos, j’ai pris un tissu jaune à petits motifs que j’ai déjà beaucoup utilisé (voir en fin d’article). J’ai commencé à matelasser en passant dans certaines coutures d’assemblage des blocs. Il me reste encore quelques heures de travail puisque je n’ai matelassé que le bloc central et trois blocs périphériques. Pour le tour, j’ai choisi un biais large assorti. Dimensions : 50cm de côté…

 

Toutes les étapes du witch SAL

 En juin, sur un modèle de Défi de toile. En juillet, finie en août, sur un modèle de Birds of a feather. En septembre, j’ai fini ces deux grilles en trousse.

 

Toutes les étapes du PAL

Un lion jaune et rose, 1, début de l'assemblage

Un tissu jaune (souvent associé à un tissu rose)…

Louis XIV support publicitaire à Lyon…

Statue équestre de Louis XIV à Lyon avec publicitéLors de mon dernier passage à Lyon, en avril 2012, La grande statue équestre de Louis XIV, place Bellecour, avait été transformée en support publicitaire et la statue du Rhône portait des traces de peinture verte, restes d’un acte de vandalisme… Cette statue équestre a remplacé la statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins, détruite (abattue et fondue) pendant la Révolution (pour ce monument, voir pour aller plus loin en fin d’article). Elle est néanmoins connue par des réductions (tirages à plus petite échelle). Les deux allégories du Rhône et de la Saône, qui se trouvaient de part et d’autre du piédestal, ont été préservées et remises en place sur le nouveau monument.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône, signature de Coustou, La signature se trouve sur la terrasse (le rebord vertical) du Rhône: « Fait et fondu par Guill[au]me  Coustou  Lyonnois 1719 ». Commandées en 1714 aux frères Coustou (la Saône est de Nicolas Coustou), ces allégories du Rhône et de la Saône n’ont été fondues qu’en 1719 et mises en place en 1721, soit bien après la mort de Louis XIV (1er septembre 1715). Mises à l’abri à l’hôtel de ville de Lyon, elles ont été remises à la base du piédestal en 1953.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône par CoustouLe Rhône est représenté sous les traits d’un homme barbu quasi nu. Comme beaucoup d’allégories de fleuves ou de rivières, il s’appuie sur un gouvernail dans un décor de plantes aquatiques. Il est à moitié allongé

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône par Coustou, détails du lion et du poissonIl s’appuie sur un lion dont la patte avant droite est posée sur un poisson posé sur une profusion de blé et de raisin… Vive l’abondance des récoltes fournies par le fleuve!

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, la Saône par CoustouLa Saône est elle aussi presque nue et allongée en appui sur un autre lion.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, la statue équestre par LemotImpossible d’ignorer l’auteur de la statue équestre… c’est marqué en gros sur les faces avant et arrière du piédestal : « Chef d’oeuvre de Lemot sculpteur Lyonnois ». Il s’agit de la dernière œuvre monumentale réalisée par François Frédéric Lemot (Lyon, 1771 et non 1772 comme souvent indiqué – Paris, 1827, prix de l’Académie royale en 1790) inaugurée le 4 novembre 1826, il faudra que je vous montre un de ces jours le Henri IV qui se trouve devant le Pont-Neuf ou l’un des frontons du Louvre avec Minerve  entourée des muses et de la Victoire à Paris… Louis XIV est ici représenté dans la plus pure tradition des statues équestres… complètement gâchée par cette publicité criarde! Le roi, habillé à l’Antique, monte le cheval à cru et sans étriers…

Photographies d’avril 2012.

Pour aller plus loin : sur le monument détruit, voir Michel Martin, Les monuments équestres de Louis XIV, une grande entreprise de propagande monarchique  et notamment le chapitre 13, La statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins (1686-1713), p. 138-156.

Sur Lemot, voir le catalogue de  l’exposition à Gétigné-Clisson, La Garenne-Lemot, 2005, François-Frédéric Lemot (1771-1827) statuaire : des œuvres officielles et leur histoire secrète, Nantes, 2005.

Roméo et Juliette par David Bobee

Le parvis du théâtre auditorium de PoitiersJ’ai terminé ma saison 2012-2013 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP mardi dernier (14 mai 2013) avec Roméo et Juliette de Shakespeare mis en scène par David Bobee et son collectif Rictus, sur une nouvelle traduction de Pascal et Antoine Collin.

D’abord, un grand bravo à l’équipe du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP qui a réussi, en deux ans, à passer d’un retard minimal de 20 minutes à chaque spectacle (quand ça n’a pas été de presque une heure pour Stéphane Guillon), à des spectacles qui commencent à l’heure! L’année dernière, ils avaient déjà programmé une mise en scène de Shakespeare par David Bobee, mais je n’avais pas eu envie de voir Hamlet avec un thanatopracteur dans un coin de la scène pendant le premier acte… Cette année, le TAP a choisi de programmer son Roméo et Juliette, suivi cette semaine (22 et 23 mai) par un autre mis en scène par Yves Beaunesne avec la Comédie Poitou-Charentes et transposé entre wallons (les Montaigu) et flamands (les Capulet)… Je n’ai pas pris cette deuxième version.

Le spectacle : sur une scène très sobre, quelques gros blocs parallélépipédiques. Est-il nécessaire de rappeler l’histoire? A Vérone, au 16e siècle. Deux familles, les Capulet (avec Juliette / Sara Llorca) et les Montaigu (avec Roméo / Mehdi Dehbi), s’affrontent et se chamaillent en permanence, sous l’arbitrage du Prince.

Mon avis : presque trois heures de spectacle, sans entracte, menées à un train d’enfer par la troupe cosmopolite de David Bobee, entrecoupées de chants en arabe, d’acrobaties, de hip-hop, sur un texte modernisé (parfois osé…), vous pouvez les apercevoir sur la page officielle de la troupe. Cette tragédie a soulevé de nombreux rires dans la salle (la nourrice / Véronique Stas est irrésistible), avec des passages très légers, d’autres plus graves (et oui, Tybalt /Pierre Cartonnet meurt quand même, ainsi que Mercutio / Pierre Bolo, Roméo et Juliette). Un grand spectacle, il n’est pas si fréquent de voir une troupe de spectacles avec des acteurs venus de divers horizons, qui jouent avec leurs accents, leurs talents d’acrobates ou de danseurs, au service d’un texte qui, s’il est donné dans une nouvelle traduction, reste globalement fidèle à l’original. Si vous avez l’occasion de voir cette adaptation, n’hésitez pas, foncez!

 

En cuisine… le chef!

Chef sur un poisson, en broderie rougeAprès le homard, le poisson, les crêpes et le titre de la broderie, voici le chef lui-même, en pleine chasse au poisson, en points de tige et points avant. J’ai changé le fil et pris la soie d’Alger rouge acheté l’année dernière et déjà utilisé pour un coussin magique ou la petite broderie de cette pochette.

Cahier de cuisine, la broderie terminéeIl me reste à attaquer la finition… Toile de lin d’ameublement, dimension totale 21 sur 28 cm.

Secteur sauvegardé de Poitiers… ma lettre au commissaire enquêteur

Comme je vous l’ai dit en vous parlant du débat Poitiers, Patrimoine, stop ou encore?, le secteur sauvegardé de Poitiers et son plan de sauvegarde sont en cours de révision. L’enquête publique s’est déroulée en mars 2013 et s’est clôturée le 5 avril. Je n’ai pas pu rencontrer le commissaire-enquêteur (3 permanences en journée, aux heures où je travaille), mais avais pu aller consulter le document assez longuement en mairie et avais déposé un courrier le 28 mars 2013, en complément d’un mot avec les principaux thèmes dans le registre d’enquête. Le commissaire-enquêteur doit maintenant avoir rendu son avis, au moins son avis provisoire auquel la mairie peut répondre. Après mûre réflexion, j’ai décidé de rendre publique cette lettre, que j’agrémente ici de quelques liens et photographies pour que ceux qui ne sont pas familiers des lieux se rendent un peu compte, la lettre ne comportait bien sûr pas ces liens et illustrations qui vous conduiront sur divers articles… J’ai aussi ajouté quelques remarques entre crochets. C’est aussi l’occasion pour moi de voir qu’il y a beaucoup de monuments que je mentionne dans cette lettre et que je ne vous ai pas montré, même en plus de 300 articles sur Poitiers…

 

Poitiers, le 28 mars 2013,

 Monsieur le commissaire enquêteur,

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint quelques remarques concernant la révision du secteur sauvegardé de Poitiers. Étant retenue par des rendez-vous en début d’après-midi le 5 avril, je ne pourrai pas venir comme je l’avais initialement prévu à votre permanence et vous transmets donc par écrit quelques observations.

Des conditions de consultation « limites »

Les conditions de consultation du document sont inacceptables.

Un seul tirage à disposition

La mise à disposition d’un seul document limite la possibilité de consultation. Je suis venue le 8 mars 2013, un monsieur s’est présenté et n’a pas pu avoir accès au document, à l’accueil, on lui a dit de revenir plus tard, je ne sais pas s’il l’aura fait.

Une table de consultation inadaptée

La table de consultation est si petite qu’il est impossible d’ouvrir un plan en entier, encore moins les huit plans ensemble ou un plan, le rapport de présentation et le règlement, cela limite fortement les possibilités de compréhension et d’analyse et impossible la prise de notes directement sur l’ordinateur portable que j’avais apporté. Mon propos ne concernera donc qu’une lecture très partielle du document, sur 2h30 de consultation.

Des erreurs manifestes

Des noms de lieux erronés et de nombreuses approximations

Poitiers, square de la République, avril 2013, oeuvre en placeIl est particulièrement dommageable que le rapport de présentation ne donne pas les dénominations officielles de certaines adresses, ce qui est pour le moins léger dans un tel document… Il n’y a pas plus de « place de l’hôtel de ville » à Poitiers (cahier 2 p. 45) que de « square Magenta » (cahier 3, p. 26, il s’agit en fait du square du lycée jusque 1885 puis square de la République).

Poitiers, l'ensemble de l'ancien Ensma qui abrite le Dietrich et une salle de gymQuel est le « nouveau cinéma à Montierneuf » ? Le Ciné U existe depuis la fin des années 1950 dans la cité Dalesme, transformé en « Dietrich » en 1984. Si la salle a été réaménagée récemment, il ne s’agit en rien d’un « nouveau cinéma » ! Il y a de nombreux autres exemples, une relecture exhaustive et attentive devrait permettre de corriger toutes ces erreurs.

La cité Gabillet : bombardée ou à conserver ?

Poitiers, vue aérienne des années 1950, le quartier de Montierneuf, détail de la cité Gabillet

Une erreur de trame dans le rapport de présentation pourrait rendre incompréhensibles les prescriptions nombreuses concernant la cité Gabillet (plan réglementaire secteur A, îlot 4 et partie ouest du secteur 5). En effet, cette cité est tramée en « 8 / secteur bombardé » dans le rapport de présentation (cahier 1 page 105), alors que sur le règlement, il est demandé la destruction de nombreux garages et la restitution des clôtures et jardins d’origine. Est-il possible de mettre en cohérence le rapport de présentation ?

 

Un document déjà obsolète

Je sais que l’élaboration de ce document s’est étalée sur plusieurs années. Une actualisation finale aurait cependant été la bienvenue, d’autant plus qu’elle a été faite quand cela arrangeait le propos, par exemple pour justifier la destruction de l’aménagement du grand paysagiste Édouard André par une évolution des fonctions du square (c’est désormais une place, si l’on considère la définition d’un square dans le dictionnaire, à savoir « Jardin public généralement peu étendu, entouré d’une grille, au milieu d’une place »), mais pas pour de nombreux autres secteurs concernés par Cœur d’agglomération :

  • La façade de l'hôtel de ville de Poitiers nettoyéela façade de l’hôtel de ville est indiquée « à restaurer » (rapport de présentation, cahier 1) [pour cet article, une vue après rénovation mais avant Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…]
  • les maisons indiquées comme « à démolir » rue de Puygarreau (plan, section E, prescription concernant les n° 9, 11 et 11bis de la rue de Puygarreau) sont détruites depuis des mois
  • la chambre de commerce a quitté le boulevard Jean-Jaurès depuis plus de deux ans, la réhabilitation du bâtiment est presque achevée la remarque n° 141 page 73 du cahier 3 devrait donc être mise à jour.

Il y a beaucoup d’autres exemples que je n’ai pas eu le temps de relever par écrit.

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 2, métopes de Saint-HilaireAu passage, pourquoi avoir choisi d’illustrer l’église Saint-Hilaire avec un chapiteau refait au 19e siècle alors qu’il y a une si belle sculpture roman au chevet de l’église (illustration en bas à droite de la planche p. 121) ?

Une interrogation sur le périmètre retenu

Quitte à avoir considérablement agrandi le périmètre du secteur sauvegardé, je ne comprends pourquoi il n’a pas inclus la ville dans ses anciens remparts. Si j’ai bien compris lors de réunions publiques sur le projet de demande d’inscription de la ville sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (et dans un premier temps sur la liste représentative de la France), le périmètre Unesco devrait coïncider avec le secteur sauvegardé [réaffirmé au cours du débat Poitiers, Patrimoine, stop ou encore?]. Pourquoi alors avoir exclu du périmètre :

  • Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 2, le jardin anglais du parc de Blossacle parc de Blossac
  • Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 2, vu du milieule rempart sud en marge de la rue des Douves et en revenant rue des Remparts, en incluant le mur de clôture de l’IRTS, l’ancienne porte de pont Achard, la tour médiévale conservée en arrière du boulevard Pont-Achard, le long de la voie ferrée
  • l’ancien château de Poitiers, bien connu par les Riches-Heures du Duc de Berry, dont il reste la porte de Paris mais également des tours entre le boulevard de l’abbé Frémond et le Clain et donc l’espace entre le boulevard et le Clain
  • les tours au nord-ouest, donc la partie située entre le boulevard Chasseigne et le Clain.

 

La prise en compte du patrimoine du 20e siècle

Actuellement, seuls deux édifices du 20e siècle sont protégés au titre des monuments historiques à Poitiers : l’hôtel Gilbert, 5 rue de Blossac, et l’église Saint-Cyprien, hors secteur sauvegardé. La révision du secteur sauvegardé n’aurait-elle pas été l’occasion de revoir la protection de ce type de patrimoine ? La plupart des constructions du 20e siècle font l’objet de recommandations d’adaptation (cahier 3, page 54 et suivantes, les constats et recommandations par immeuble concernent pour la plupart des constructions du 20e siècle voire de ces dernières années), mais la qualité de certains bâtiments aurait pu faire l’objet à cette occasion d’une demande de protection au titre des monuments historiques, le délai de réalisation de la modification du secteur sauvegardé étant parfaitement compatible avec l’instruction de dossier de protection au titre des monuments historiques. Je pense en particulier à plusieurs immeubles :

  • La grande poste de Poitiers, le fronton sculptéla « grande poste », à l’angle de la rue Arthur-Ranc et de la rue des Écossais, en dépit de la dénaturation des guichets et des mosaïques par des travaux récents (îlot F8, protection 3a)
  • Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la placel’ancien théâtre, îlot E3, protection 3b très insuffisante pour garantir l’organisation interne du bâtiment d’Édouard Lardillier, spécialiste de la construction de lieux de spectacles dans l’immédiate après-guerre, et le grand verre églomisé des ateliers Pansart, d’autant plus que le règlement E03-47-M01 prévoit l’autorisation de modifications significatives du bâtiment [voir une parodie de concertation pour son avenir]. L’ancien théâtre mériterait une protection au titre des monuments historiques ou au moins un marquage en 3a plutôt que 3b
  • Poitiers, immeubles des frères Martineau, vue 3, rue d'Alsace-Lorraine, vue généraleun ou plusieurs immeubles des frères Martineau. Une étude approfondie permettrait de sélectionner celui ou ceux qui seraient les plus intéressants. À titre d’exemple, on peut citer dans cette catégorie l’ancienne chambre de commerce de 1935 devenue immeuble de commerce et d’habitation rue du marché, avec la sculpture de Raymond Couvègnes et les peintures de Henri-Pierre Lejeune, l’immeuble 13 rue des Écossais (ou le temple protestant voisin), l’immeuble Rat 21 et 23 rue d’Alsace-Lorraine ou encore l’ancienne banque nationale de crédit rue du marché, construite en relation avec les frères Perret, puisqu’il est trop tard pour la maison Vannier conçue par leur père (devenu îlot des Cordeliers).

La prise en compte du handicap

Avril 2012, dégradations des étudiants, rétroviseurs cassésLa prise en compte du handicap dans le secteur sauvegardé et les remarques sont plus qu’indigentes et absolument inadmissibles pour les personnes concernées, mais également pour la qualité de vie de tous (personnes âgées, personnes avec poussettes, personnes momentanément empêchées par une fracture par exemple). On ne peut se satisfaire des deux lignes p. 94 du cahier 3, en écrivant que la loi de 2005 « sera extrêmement difficile à mettre en œuvre » ni des quelques lignes p. 18 du volume « orientations d’aménagement et de programmation », constatant que l’accessibilité est un « sujet très difficile », mais sans proposer d’orientation positive. Avec la suppression de certains stationnements (par exemple grand-rue ou rue de la Cathédrale [la photo avait un autre but, mais vous voyez le trottoir minuscule]), il serait possible d’élargir les trottoirs et de supprimer les marches d’accès à un grand nombre de commerces et de logements.

PS: la délibération suite au rapport du commissaire enquêteur est en ligne… Il prend en compte certains points comme l’utilisation des noms officiels des noms de places et rues ou de corriger la mention « à rénover » de l’hôtel de ville (repris page 7 du document en lien). Décevant sur le théâtre (voir pages 10 et suivantes). Ma lettre est reprise pages 30 et suivantes avec les réponses… de la part du commissaire enquêteur « Les avis formulés me semblent pertinents », de la part de la commission et de la ville, je vous laisse en juger…