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Le martyre de saint Jean Baptiste, basilique Saint-Martin-d’Ainay à Lyon

Lyon, basilique Saint-Martin d'AinayA Lyon, l’église Saint-Martin-d’Ainay présente une architecture et une histoire complexes, avec d’importants remaniements au 19e siècle. Elle garde néanmoins un bel ensemble de chapiteaux (pré-)romans dans la chapelle Sainte-Blandine, quand elle est ouverte, et un très intéressant tympan roman, qui n’est plus à sa place d’origine mais mérite que l’on s’y attarde un peu.

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan sculpté de la décollation de Jean BaptisteIl développe l’histoire de la décollation (décapitation) de saint Jean Baptiste, mais si, souvenez-vous, c’est Salomé qui a obtenu sa tête du roi Hérode.

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, le banquet d'Hérode et la danse de SaloméEn haut les convives festoient, le roi Hérode, couronné, et sa femme Hérodiade se distinguent sous un dais, ils regardent tous Salomé qui exécute sa danse devant la table couverte de vaisselle et de mets.

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, décapitation de Jean BaptisteElle finit par obtenir gain de cause. Jean Baptiste, retenu prisonnier dans un petit édifice, est décapité par un serviteur.

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, deux serviteurs emportent la tête de Jean BaptisteDeux serviteurs emportent la tête de Jean Baptiste dans une grande corbeille…

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, les serviteurs arrivent au banquet avec la tête de Jean Baptiste… et on les retrouve (enfin, l’un a aussi perdu sa tête… par érosion et fracture) en haut, prêts à entrer dans la salle où se tient le banquet.

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, mise au tombeau de Jean BaptisteSon corps, et surtout sa tête, représentée de manière démesurée, sont déposés par deux personnages dans le tombeau. Au passage, vous repérez partout les chapiteaux et autres motifs romans sur les éléments du décor (dais, colonnes torses, etc.).

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, un ange accueille l'âme de Jean BaptisteSon âme (représentée par un petit personnage nu, comme c’est habituel au Moyen-Âge, voir la mort d’Hilaire ou les âmes qui s’échappent des cercueils du  à Poitiers) est accueillie par un ange et Dieu, figuré sous la forme de la main (voir Daniel dans la fosse aux lions à Saint-Porchaire de Poitiers).

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, diableA l’opposé, le diable a perdu la partie!

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, tympan, arbreUn arbre occupe le dernier espace. L’arbre de la Vie qui triomphe du Mal? Bien et Mal sont omniprésents dans l’art roman…

Lyon, basilique Saint-Martin d'Ainay, ordre de lectureEt voilà comment il faut lire ce tympan…

Photographies d’avril 2012.

Le monument à Sadi Carnot à Lyon

Lyon, monument à Sadi Carnot, plaque commémorativeComme je vous l’ai déjà précisé (revoir la République de Peynot), le président Sadi Carnot a été assassiné à Lyon le 24 juin 1894 par l’anarchiste italien Sante Caserio, alors qu’il allait y inaugurer l’exposition universelle (internationale).

Lyon, monument à Sadi Carnot, à son emplacement initial sur une carte postale ancienneUn monument lui est érigé selon un projet définitivement approuvé en 1897 (inauguré en novembre 1900) place de la République (devenue place Carnot… du prénom de Lazare, son grand-père), où je vous ai déjà montré  La République d’Émile Peynot et un détail de la Ville de Lyon. Ce monument en pierre comportait aussi un obélisque et des allégories et formait une fontaine, dû à l’architecte Charles Naudin (Luzarches, 1853, – 1939) et au sculpteur Henri Gauquié (Flers-lez-Lille, 1858 – Paris, 1927) (voir un détail sur cette vue dans Gallica de l’agence de presse Meurisse).

Lyon, monument à Sadi CarnotLe monument a été démantelé en 1975, comme le monument à la République, lors de la construction du métro. Je ne sais pas ce que sont devenus les autres éléments, la statue de Sadi carnot a été déplacée dans le 3e arrondissement de Lyon, dans le Jardin du Général Delestrain (près de la préfecture).

Lyon, monument à Sadi Carnot, vue de face de la statueIl est aujourd’hui dans un sale état: pas entretenu, il a perdu tous les doigts de sa main droite et la plupart de ceux de la gauche.

Lyon, monument à Sadi Carnot, vue de dosLe socle menace même ruine.

Lyon, monument à Sadi Carnot, détail de la têteIl avait pourtant fière allure avec sa barbe et sa moustache, un petit nœud papillon pour égayer le costume…

Angoulême, monument à Sadi Carnot, 2, vue rapprochéeJe vous invite aussi à revoir le monument à Sadi Carnot à Angoulême

Photographies d’avril 2012.

Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, place Bellecour à Lyon

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, par Georges SalendrePlace Bellecour à Lyon, il n’y a pas que la statue équestre de Louis XIV. A l’angle de la rue Gasparin, a été érigé en 1948 un monument dédié à cinq jeunes résistants (voir plus bas) fusillés par la Gestapo le 27 juillet 1944 à cet endroit où se trouvait le Moulin-à-vent, café-restaurant où un attentat avait été commis la veille sans faire de victime.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, parsignatures de Georges Salendre et Thomas architecteIl porte la signature du sculpteur lyonnais Georges Salendre (Hautecourt-Romanèche, 1890 – Lyon, 1985) et de l’architecte Louis Thomas (Lyon, 1882 – Lyon, 1989): « G. Salendre sculpt. / L. Thomas arch. ». Je vous reparlerai de ce sculpteur notamment pour les sculptures de la poste, à l’opposé de la place.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, par Georges Salendre, détail de la sculptureLe monument, surnommé « le Veilleur de pierre », se compose au premier plan d’un grand personnage masculin représenté debout, nu et s’appuyant sur un grand bouclier triangulaire frappé de la croix de Lorraine et du bonnet phrygien.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, la niche mémorielleA l’arrière de la sculpture, dans le pan coupé du mur, sous une frise composée de croix de Lorraine et de bonnets phrygiens, une plaque donne le nom des jeunes abattus (« Albert Chambonnet / Pierre Chirat / Gilbert Dru / Léon Pfeiffer / René Bernard / 27 juillet 1944 »), une exhortation aux passants (« passant va dire au monde / qu’ils sont morts / pour la liberté ») et une longue liste de lieux d’arrestation dans le Rhône, de camps d’internement en France et de camps de concentration partout en Europe. Les cinq fusillés avaient été arrêtés et détenus avant l’attentat et n’en sont donc pas les auteurs.

Sur le site de l’INA, voir un extrait d’un reportage sur Georges Salendre (clic sur le lien pour la version complète, payante dans la boutique)

Le Rhône et la Saône par André Vermare à Lyon (et à Poitiers!)

L’escalier d’accès à la bourse / palais du commerce de Lyon est gardé par un grand relief…

… représentant Le Rhône et la Saône.

Le groupe sculpté est l’œuvre de André (César) Vermare (Lyon, 1869 – Bréhat, 1949), grand prix de Rome de sculpture en 1899, ainsi qu’en atteste la signature « A. Vermare 1905 ». Des maquettes avaient été présentées aux Salons des artistes français de 1902 sous le n° 2917 (sur la même page que le monument à Villebois-Mareuil de Raoul Verlet à Nantes!) et de 1905 sous le n° 3699.

La réalisation finale a été mise en place en juillet 1907 (ci-contre sur une carte postale ancienne). Deux modèles se trouvent au musée de Poitiers: la tête du Rhône (moulage grandeur nature) et le groupe sculpté réduit (maquette originale au tiers pour le projet d’édition de luxe du Rhône). [PS: je ne pense pas avoir déjà vu le premier, le plâtre du second était en salles quand je suis arrivée à Poitiers il y a vingt ans, il a été depuis relégué aux « oubliettes », pardon, en réserves, dommage qu’il n’ait pas été ressorti en écho à Flux et exposition de Rainer Gross, du 25 mai au 5 octobre 2014 à Poitiers].

Le Rhône, représenté sous les traits d’un homme musclé et nu, nage dans des flots tourmentés. La Saône, « faible femme » (enfin, plus petite et gracile que lui), semble se noyer et lui touche la poitrine de sa main droite.

Le Rhône présente une grande force, traits du visage sévère, cheveux en pétard, bars gauche tendu vers l’avant et écartant les algues (remarquez au passage le grand soin accordé aux détails de la musculature, des ongles, etc.). Son bras droit est allongé vers l’arrière, comme un nageur qui nagerait un crawl puissant!

A ses côtés, la Saône, également nue, semble à moitié noyée, abandonnée les yeux fermés, les doigts de la main gauche qui s’enfoncent dans l’eau et ses cheveux qui flottent, le dos cambré vers l’arrière.

Le contraste entre les deux personnages est peut-être plus saisissant au niveau des jambes, musclées et en mouvement pour le Rhône, abandonnées aux ondes pour la Saône.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône par CoustouDans un style très différent, voir ou revoir Le Rhône et la Saône par Guillaume (le Rhône) et  Nicolas (la Saône) Coustou, à la base de la statue équestre de Louis XIV place Bellecour, toujours à Lyon…

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienne… ou encore, je n’ai pas retrouvé l’original démantelé en 1975 du monument d’origine, le Rhône et la Saône aux pieds de La ville de Lyon, elle même sous La République d’Émile Peynot.

Photographies d’avril 2012.

André Marie Ampère par Charles Textor à Lyon

Lyon, le monument à Ampère, vue généraleEn ce samedi, nous restons à Lyon, comme ces dernières semaines, avec le monument dédié  » à / André Marie / Ampère » (Lyon, 1775 – Marseille, 1836), sur la place Ampère dans le deuxième arrondissement. Vous le connaissez au moins pour l’Ampère, mesure de l’intensité électrique.

Lyon, le monument à Ampère, carte postale ancienne

Le monument a été dessiné par l’architecte Joseph Dubuisson (1840 – ?) et a échappé aux fontes des monuments en bronze en 1941 (le bronze a été déposé en 1944 et remis en place après la guerre).

Lyon, le monument à Ampère, détail d'un sphynge

Il se présente sous la forme d’une fontaine avec deux sphynges (animal fantastique à buste de femme et corps de lion ailé), oeuvres de  C. Breton (1880), qui crachent de l’eau…

Lyon, le monument à Ampère, signature de Charles Textor…et, sur un haut socle quadrangulaire, une statue en bronze qui porte la signature de Charles [Marie] Textor (« Ch. Textor / Lyon 1888 »), un artiste lyonnais (Lyon, 1835 – Lyon, 1905). Le monument a été inauguré le 8 octobre 1888 par le président Sadi Carnot.

Lyon, le monument à Ampère, marque des fondeurs Thiébaut frèresCe bronze a été fondu par les frères Thiébaut, des fondeurs dont je vous ai déjà abondamment parlé.

Lyon, le monument à Ampère, inscriptions avec biographie d'Ampère

L’arrière du socle donne des éléments de la biographie d’Ampère : « Né à Lyon / le XX janvier MDCCLXXV /
Professeur / de physique et de chimie, d’analyse et de mécanique / A l’Ecole centrale de l’Ain / Au Lycée de Lyon / A l’Ecole Polytechnique / Au Collège de France /
Inspecteur général de l’Université / Membre de l’Académie des Sciences / Mort à Marseille  /en tournée d’inspecteur général / de l’instruction publique / le X juin MDCCCXXXVI ». Le cartouche porte à nouveau la date « MDCCCLXXXVI ».

Lyon, le monument à Ampère, inscription avec bibliographie d'AmpèreL’une des faces latérales porte des éléments de sa biographie et de ses travaux scientifiques : « Considérations sur la théorie mathématique du jeu – Lyon,1802 ; Découverte de l’électromagnétisme, 1820 ; Recueil d’observations électro-dynamiques, Paris, 1822 ; Exposé méthodique des phénomènes et des lois de ces phénomènes, Paris, 1823 ; Théorie des phénomènes électro-dynamiques uniquement déduite de l’expérience, Paris, 1826 ; Essai sur la philosophie des sciences ou exposition analytique d’une exposition naturelle de toutes les connaissances humaines, Paris ». Au centre est inscrite une citation d’Ampère: « Par le fluide messager la pensée transportée unit les cités et les mondes », allusion au télégraphe électrique dont il est l’inventeur.

Lyon, le monument à Ampère, vue de la statue de face et de profil droit, Ampère assis et écrivant, livre sous le fauteuilAndré Marie Ampère est représenté assis dans un fauteuil, écrivant un traité à la plume. Sous le fauteuil, un autre livre est posé sur la tranche.

Lyon, le monument à Ampère, vue de dos et de profil avec rameaux sous le siègeDerrière son fauteuil, au sol, sont posées des rameaux. Son vêtement passe par-dessus le dossier.

Lyon, le monument à Ampère, détail du buste et du livre avec l'inscription électrodynamiqueVoici un détail d’André Marie Ampère. Le traité qu’il est en train d’écrire porte l’inscription « électrodynamique ».

Photographies d’avril 2012.

La ville de Lyon par Peynot

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienneComme je vous le disais la semaine dernière, le groupe sculpté de La République de Peynot à Lyon se composait jusqu’en 1975 (construction du métro qui a entraîné un réaménagement de la place) d’un haut socle avec une République en bronze au sommet et  ses pieds, l’allégorie de la Ville de Lyon et tout autour, des groupes sculptés avec les allégories de la Liberté, de l’Égalité de de la Fraternité, déplacées dans le parc Bazin (je n’avais pas eu le temps d’y aller lors de ce séjour à Lyon). La sculpture a été réalisée par « E. Peynot sculp. 1889″, pour Émile (Edmond) Peynot (Villeneuve-sur-Yonne, 1850 – 1932), grand prix de Rome en 1880. L’ensemble du monument a été dessiné par l’architecte Victor Auguste Blavette (Brains-sur-Gée, 1850 – Paris, 1933) deuxième second (sic!) grand prix de Rome de sculpture en 1878 puis premier grand prix de Rome de sculpture en 1879. Aux pieds de la ville de Lyon, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne, se trouvaient deux autres sculptures, allégories du Rhône et de la Saône. D’après la fiche de la base Monumen, ce sont les allégories que l’on trouve au pied de la statue de Louis XIV place Bellecourt… mais cela ne colle pas en comparant les sculptures (retournez voir mes photographies) et la carte postale.

Allégorie de la ville de Lyon par Peynot, vue générale sur la place Carnot à LyonAprès La République, voici donc la ville de Lyon, désormais située un peu plus loin sur la place Carnot.

Allégorie de la ville de Lyon par Peynot, vues de face et de dosLa Ville de Lyon est représentée assise sur un bloc non sculpté à l’arrière, puisqu’elle était au contact du socle de la République. Elle est habillée à l’Antique, porte des sandales et une couronne.

Allégorie de la ville de Lyon par Peynot, deux détailsElle tient de sa main gauche un glaive posé à plat sur ses cuisses tandis qu’elle appuie sa main gauche sur les armoiries de la ville de Lyon encadrées d’un décor de feuilles de vigne et de grappes de raisin.

Allégorie de la ville de Lyon par Peynot, enfant à sa droiteA sa droite se trouve un enfant tissant de la soie.

Photographies du 9 avril 2012.

La République de Peynot à Lyon

La République de Peynot à Lyon, deux vues de faceDes milliers de gens sont morts au nom de l’idéal de la République, en France et ailleurs dans le monde… Autant sont morts pour le droit de vote pour tous (enfin… pour ces messieurs, mais ces dames ont pardonné, même s’il ne leur a été accordé que depuis 1945). Alors, si vous n’avez pas voté dimanche dernier et qu’il y a un deuxième tour cette semaine dans votre commune, allez voter et faites voter autour de vous! Même si c’est pour voter blanc et que le vote blanc n’est pas encore pris en compte, exprimez-vous! 48% d’abstention dimanche dernier à Poitiers, c’est trop, même si vous ne voulez plus de « super cumulard » (chut, pas de nom, trêve électorale oblige), vous avez le choix entre 4 listes, plus le vote blanc et le vote nul si vous souhaitez protester!

Donc pour illustrer la République, j’ai choisi aujourd’hui une allégorie de la République (« A la gloire de la République 1889 ») à Lyon place Carnot (qui a pris ce nom en 1889, elle s’est appelée successivement place des Victoires sous Napoléon Ier,  place Louis XVI, puis Louis XVIII, brièvement de la Liberté lors de la Révolution de 1848, puis de la République lors de la brève deuxième République, de Napoléon sous Napoléon III, puis place Perrache). Il s’agit de Lazare Carnot, décédé en 1888. Le monument à la République a été érigé pour le centenaire de la Révolution, en 1889 (un an avant la République/monument au centenaire de la fête de la Fédération de Châtellerault), avec un monument inachevé (maquette en plâtre patiné). Il n’a été inauguré qu’en 1894 avec la mise en place de la statue en bronze à l’occasion de l’exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon. Sadi Carnot, venu pour cet événement, est assassiné le 24 juin par l’anarchiste italien Sante Caserio (mais c’est une autre histoire dont j’aurai l’occasion de vous reparler).

La République de Peynot à Lyon, signature de PeynotLe monument se compose aujourd’hui d’un haut socle en pierre au sommet duquel est dressée une République en bronze qui porte la signature « E. Peynot sculp. 1889 », pour Émile (Edmond) Peynot (Villeneuve-sur-Yonne, 1850 – 1932), grand prix de Rome en 1880. Il a présenté le modèle en plâtre lors du salon des artistes français de 1888 sous le numéro 4525. L’ensemble du monument a été dessiné par l’architecte Victor Auguste Blavette (Brains-sur-Gée, 1850 – Paris, 1933) deuxième second (sic!) grand prix de Rome de sculpture en 1878 puis premier grand prix de Rome de sculpture en 1879 (il faudra que je vous en reparle pour le monument aux morts de Cognac…).

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienne, au milieu des tramwaysA l’origine et jusqu’en 1975 (construction du métro qui a entraîné un réaménagement de la place), elle était accompagnée à sa base d’une allégorie de La ville de Lyon, en pierre, désormais installée plus loin sur la place, et de groupes sculptés avec les allégories de la Liberté, de l’Égalité de de la Fraternité, déplacées dans le parc Bazin (je n’avais pas eu le temps d’y aller lors de ce séjour à Lyon). Sur cette carte postale ancienne, elle semble un peu perdue au milieu des tramways malgré ses dimensions imposantes (7,5m de haut pour la statue, le double pour le socle)…

La République de Peynot à Lyon, carte postale ancienne colorisée, la statie de dos avec la gare de Perrache au fondSon aménagement a changé au fil du temps, sur cette vue colorisée avec au fond la gare de Perrache (la statue du sommet est de dos), les éléments de la base ont été enlevés et un basin a été aménagé à son pied.

La République de Peynot à Lyon, deux vues, de face et de profil Revenons à la République… Elle se dresse debout bien droite, avec un lion assis à sa droite, avec la queue qui s’enroule derrière elle et réapparaît à côté de son côté gauche. Elle lui flatte la tête (même pas peur!) de la main droite et brandit un rameau de la main gauche.

La République de Peynot à Lyon, détail du buste de la RépubliqueElle concentre les symboles, coiffée du bonnet phrygien, une étoile à cinq branches sur la ceinture.

La République de Peynot à Lyon, détail du lionOuh! Le lion ne semble pas si commode que ça…

La République de Peynot à Lyon, , détail des reliefs sur le socleD’autres symboles républicains sont sculptés au sommet du socle, bonnet phrygien à la cocarde sur des cornes d’abondance, coq dressé sur des serpents et (pas trop visible sur ma photographie), symboles de la ville de Lyon.

Photographies du 9 avril 2012.

Louis XIV support publicitaire à Lyon…

Statue équestre de Louis XIV à Lyon avec publicitéLors de mon dernier passage à Lyon, en avril 2012, La grande statue équestre de Louis XIV, place Bellecour, avait été transformée en support publicitaire et la statue du Rhône portait des traces de peinture verte, restes d’un acte de vandalisme… Cette statue équestre a remplacé la statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins, détruite (abattue et fondue) pendant la Révolution (pour ce monument, voir pour aller plus loin en fin d’article). Elle est néanmoins connue par des réductions (tirages à plus petite échelle). Les deux allégories du Rhône et de la Saône, qui se trouvaient de part et d’autre du piédestal, ont été préservées et remises en place sur le nouveau monument.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône, signature de Coustou, La signature se trouve sur la terrasse (le rebord vertical) du Rhône: « Fait et fondu par Guill[au]me  Coustou  Lyonnois 1719 ». Commandées en 1714 aux frères Coustou (la Saône est de Nicolas Coustou), ces allégories du Rhône et de la Saône n’ont été fondues qu’en 1719 et mises en place en 1721, soit bien après la mort de Louis XIV (1er septembre 1715). Mises à l’abri à l’hôtel de ville de Lyon, elles ont été remises à la base du piédestal en 1953.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône par CoustouLe Rhône est représenté sous les traits d’un homme barbu quasi nu. Comme beaucoup d’allégories de fleuves ou de rivières, il s’appuie sur un gouvernail dans un décor de plantes aquatiques. Il est à moitié allongé

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, le Rhône par Coustou, détails du lion et du poissonIl s’appuie sur un lion dont la patte avant droite est posée sur un poisson posé sur une profusion de blé et de raisin… Vive l’abondance des récoltes fournies par le fleuve!

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, la Saône par CoustouLa Saône est elle aussi presque nue et allongée en appui sur un autre lion.

Statue équestre de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, la statue équestre par LemotImpossible d’ignorer l’auteur de la statue équestre… c’est marqué en gros sur les faces avant et arrière du piédestal : « Chef d’oeuvre de Lemot sculpteur Lyonnois ». Il s’agit de la dernière œuvre monumentale réalisée par François Frédéric Lemot (Lyon, 1771 et non 1772 comme souvent indiqué – Paris, 1827, prix de l’Académie royale en 1790) inaugurée le 4 novembre 1826, il faudra que je vous montre un de ces jours le Henri IV qui se trouve devant le Pont-Neuf ou l’un des frontons du Louvre avec Minerve  entourée des muses et de la Victoire à Paris… Louis XIV est ici représenté dans la plus pure tradition des statues équestres… complètement gâchée par cette publicité criarde! Le roi, habillé à l’Antique, monte le cheval à cru et sans étriers…

Photographies d’avril 2012.

Pour aller plus loin : sur le monument détruit, voir Michel Martin, Les monuments équestres de Louis XIV, une grande entreprise de propagande monarchique  et notamment le chapitre 13, La statue équestre de Louis XIV à Lyon par Martin Desjardins (1686-1713), p. 138-156.

Sur Lemot, voir le catalogue de  l’exposition à Gétigné-Clisson, La Garenne-Lemot, 2005, François-Frédéric Lemot (1771-1827) statuaire : des œuvres officielles et leur histoire secrète, Nantes, 2005.

Mon voisin le Père Noël, de Béatrice Tillier et Philippe Bonifay

Couverture de Mon voisin le Père Noël, de Béatrice Tillier et Philippe Bonifaypioche-en-bib.jpgLogo BD for WomenUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque.

Le livre : Mon voisin le Père Noël de Philippe Bonifay (scénario) et Béatrice Tillier (dessin), éditions Casterman, 2005, 46 planches, ISBN 9782203391291.

L’histoire : à Lyon (pas nommée, mais la vue aérienne de la planche 1, avec la confluence de la Saône et du Rhône et la position des ponts sur une vignette de la planche 1 ne laissent aucun doute), de nos jours. Les commerçants enlèvent les décorations de Noël. Un vieux monsieur, monsieur Claus, gît ivre mort en bas de la cage d’escalier de son immeuble. Georges, son voisin de palier, le raccompagne chez lui. Monsieur Claus commence à raconter son histoire: il a été fait Père Noël pour faire le bien et expier une faute de jeunesse quand, jeune résistant pendant la deuxième guerre mondiale, arrêté et torturé, il a donné ses camarades qui seront fusillés alors qu’il a eu la vie sauve… Aujourd’hui, il cherche un successeur… pourquoi par Georges, qui a aussi une faute ancienne à expier… je vous laisse découvrir laquelle.

Mon avis : un conte de noël… pour adultes et pas vraiment gai sur fond de torture, de trahison, de viol, de suicide, d’exécution sommaire. Le bien (distribuer les cadeaux de Noël) peut-il racheter le mal (les fautes commises dans le passé)? Les dessins sont très détaillés, mais je n’ai pas vraiment adhéré à ce discours de « rédemption », oui, je pense qu’on peut parler de rédemption, certaines vignettes ou pleines pages jouent sur les référents des tableaux religieux classiques…

Logo du top BD des blogueurs 2013   Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Paris sur sang de Chantal Montellier

Couverture de Paris sur sang, mystère au Père Lachaise, de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès avoir lu deux enquêtes basées sur des faits réels (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure avec cet autre album, de pure fiction cette fois, trouvé dans les bacs BD de la médiathèque.

Le livre : Paris sur sang, mystère au Père Lachaise de Chantal Montellier (scénario et dessin), éditions Dargaud, 1998, 87 pages, ISBN 9782205043549.

L’histoire : à Paris à la fin des années 1990. Arthur, un jeune homme de 16 ans est réveillé sur la tombe de Jim Morrison au Père Lachaise. Il ne sait pas ce qu’il fait là, ne connaît pas Morrison… Quelques mois plus tard, sa mère débarque chez Phil Devil, détective privé, et lui demande de découvrir ce qui est arrivé à son fils, revenu à une quarantaine de kilomètres de Lyon, séropositif alors qu’il ne s’est jamais drogué, n’a jamais été transfusé et n’a jamais eu de rapport sexuel… Difficile à croire pour Phil Devil. Tancé par son beau-père, Arthur avait fui la maison familiale pour Paris, là, il a peu de souvenirs, abordé sur un banc par un homme qui ressemblerait au Dr Crimetta, impliqué dans le scandale du sang contaminé, une grande maison… Maigre pour commencer une enquête…

Mon avis : un album en noir et blanc où se mêlent réel et fantastique, sur les traces d’une secte satanique qui joue avec le virus du sida. Autant dans les deux précédents albums que j’ai lus (Tchernobyl mon amour et Les damnés de Nanterre), j’ai pu faire abstraction du style de dessin, que je n’apprécie pas spécialement, emportée par le scénario, autant ici, j’ai eu du mal à entrer dans le récit, le fantastique et la science fiction ne sont décidément pas mes genres préférés. Un polar graphique plus ou moins inspiré sur fond de scandale du sang contaminé, mais je n’ai pas mordu à cet album.

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier.