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Les chasseurs d’aigles de Jules Coutan, à Paris

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, vue d'ensembleAujourd’hui [7/10/2016], je vous emmène au Muséum d’histoire naturelle à Paris, ou plutôt sur la façade de l’un des bâtiments (galerie d’Anthropologie) rue Buffon. J’ai pris ces photographies en juin 2014… je passerai voir lors d’une prochaine visite à Paris si quelque chose a été fait pour restaurer cette sculpture ou si les sangles sont toujours là. Je ne suis pas sûre d’avoir le temps d’aller voir ce qu’il en est ce week-end.

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, vue d'ensemble, octobre 2016[PS du 11/10/2016 : les sangles sont toujours en place… juste un peu plus sales! Le provisoire peut durer longtemps au Muséum… Et pour mes fidèles lecteurs, je suis encore en vadrouille quelques jours, au Pays basque, reprise des articles à mon retour].

Signature J. Coutan 1900 sur Les chasseurs d'aigles de Jules CoutanElle porte la signature J. Coutan 1900, pour Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, artiste dont je vous ai déjà parlé au sujet du monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers et de la tombe de la famille Herbette dans le  à Paris. Le plâtre monumental (hauteur 5m35 ; largeur 3m05 ; profondeur 1m2) a été commandé en 1893 et terminé en 1900 d’après la notice du musée d’Orsay où il se trouve sous le titre Les chasseurs d’aigles. Commandé par l’État, le tirage en bronze, réalisé par Denonvilliers, a été présenté sous le titre Les races humaines, sans doute pour être en accord avec la galerie d’Anthropologie! Mais la tenue des chasseurs – l’un nu, les autres vêtus de peau de bête – et leurs armes – arc rudimentaire, pierre, massue – explique aussi ce changement de titre sans remous… Autre époque! Je ne l’ai pas trouvé dans les Catalogues des artistes français (j’ai contrôlé 1893 à 1901).

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, aigle blessé par une flècheSi l’un des aigles est bien blessé par une flèche…

… et un aiglon semble mort (désolée, le point s’est fait sur la sangle et pas la sculpture…)…

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, aigle qui attaque les chasseurs… le troisième aigle est bien vaillant et attaque les trois chasseurs !

Tout en bas, l’archer, nu, est accroupi à l’affût, armé d’un arc rudimentaire avec de grosses flèches.

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, chasseur armé d'une brancheLe chasseur du haut se protège le visage avec le coude gauche et une branche de bois – même pas un gourdin – qu’il brandit de la main droite. Il a les cheveux couverts d’une peau de bête qui lui retombe dans le dos.

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, chasseur armé d'une pierreCabré en arrière, le troisième chasseur, dont les yeux sont visés par l’aigle survivant, brandit une simple pierre de la main droite. Il est vêtu d’un pagne en fourrure…

Les chasseurs d'aigles de Jules Coutan, pieds chaussés de fourrure maintenue par des bandes molletières… mais comble du raffinement ;-), il porte des guêtres, enfin, des bandes de fourrure maintenue par des bandes molletières!

Photographies juin 2014 et octobre 2016

Égalité filles / garçons en primaire???

Centre Presse, 4 février 2016La semaine dernière, le 4 février 2016, le quotidien régional Centre Presse, édition de la Vienne, proposait un article sur une visite de 26 élèves de CM2 de l’école Jacques-Brel à l’IUT de Génie Thermique et Énergie de Poitiers. Sur le fond, il s’agit de promouvoir les études scientifiques dès le plus jeune âge, par l’intermédiaire de l’association des Petits débrouillards, qui organise des stages gratuits dans de nombreuses villes autour des sciences abordées par l’expérimentation. Ils sont très bons dans ce domaine, en revanche, pour la mixité et l’égalité filles / garçons dans les activités, ils repasseront! La photographie qui illustre l’article m’a interpellée (je l’ai partagée avec des ami(e)s féministes et sur les réseaux sociaux et envoyée au magazine Causette) : pour la réunion finale dans l’amphithéâtre, il y a deux rangs de garçons devant et un rang et demi de filles derrière. Je veux bien qu’en CM2, les garçons et les filles se mélangent peu dans la cour de récréation (en classe, le (la) « professeur(e) des écoles devraient veiller à la mixité), mais une telle séparation spatiale, avec les filles DERRIÈRE, ça n’aidera pas les filles à prendre confiance en elles en général, et pour les métiers scientifiques en général!!! Comment voulez-vous ensuite qu’il y ait une égalité hommes / femmes dans le monde du travail, le partage des tâches ménagères, etc.? N’est-ce pas le rôle des accompagnants, nombreux (un pour 5 enfants), de veiller au mélange des genres? Il y a sur la photographie quatre jeunes avec un sweat-shirt des Petits débrouillards de l’IUT et un adulte (instituteur? professeur de l’IUT?), que des hommes, la féminisation des métiers scientifiques est sur de bien mauvais rails! Tiens, il faudrait que je demande à l’association Femmes et sciences ce qu’elle en pense…

Pour les 100 ans de l’assassinat de Jaurès… monument de Dole

Dole, le monument à Jaurès devant le pavillon de l'arquebusierIl y a juste cent ans, à quelques heures près (21h40 le 31 juillet 1914), Jean Jaurès, dirigeant socialiste pacifiste, était assassiné par Raoul Villain au café du Croissant, rue de Montmartre à Paris, près du siège de L’Humanité. Plusieurs monuments en France lui rendent hommage, il faudra que je vous montre celui de Toulouse… Son assassinat marque un coup dur pour les pacifistes qui essayaient d’éviter la guerre qui se profilait depuis un bon mois (28 juin 1914, assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois, et de son épouse la duchesse de Hohenberg, par le nationaliste serbe de Bosnie Gavrilo Princip)…

Dole, le monument à Jaurès devant le pavillon de l'arquebusierA Dole, le monument à Jean Jaurès a été érigé devant le « Pavillon de l’Arquebuse » dit aussi « des Arquebusiers » (18e siècle), devenu plus tard la bourse du travail, comme on peut encore le lire sur cette carte postale ancienne. des rassemblements pacifistes y sont organisés chaque année.

Dole, le monument à Jaurès, vue d'ensemble, face avec le semeur Le monument est constitué d’une grande stèle et a été inauguré en janvier 1924. Sur cette face se trouve une sculpture de Félix [Alexandre] Desruelles (Valenciennes, 1865 – La Flèche, 1943), qui a également réalisé le monument commémoratif à Jean Jaurès de l’hôtel de ville de Lille, réalisé en 1932 (qui était en 2002 déposé dans un local technique) et qui comprend un tirage en bronze (réduit) du semeur et du médaillon de Dole. On y voit donc un semeur qui semble marcher et tient de sa main gauche sa sacoche de grains et fait de sa main droite le geste du semeur, poing serré sur la semence, dans un geste qui rappelle beaucoup celui de la Semeuse (Mariane) dessinée en 1887 par Oscar Roty. En-dessous est gravée une célèbre phrase de Jean Jaurès : « J’ose dire avec / des millions / d’hommes que / la grande paix / humaine est /  possible / Jean Jaurès ».

Dole, le monument à Jaurès, face avec le médaillon

Sur la face opposée est gravée la dédicace (« A / Jean Jaurès / mort pour le peuple / le 31 juillet 1914 » et « Hommage de la démocratie Jurassienne »), encadrée de deux flambeaux.

Dole, le monument à Jaurès, détail du médaillon, de face et de trois quarts

Un médaillon en bronze montre le profil droit de Jean Jaurès en relief assez marqué, comme on peut le voir sur la vue de trois-quarts.

Dole, le monument à Jaurès, les citations des petits côtés

Sur les deux petits côtés sont gravés des textes de Jaurès:

« La vraie classe intellec_ / tuelle c’est la classe / ouvrière car elle n’a / jamais besoin du men- / songe. /

La vie et la liberté, ces / grandes éducatrices / auront le dernier mot./ L’humanité est mau-/ dite si pour faire preu- / ve de courage, elle / est condamnée à tuer / éternellement. /

Le courage c’est / de chercher la vérité / et de la dire, c’est de / ne pas subir la loi du / mensonge triom- / phant qui passe / et de ne pas faire / écho de notre âme, / de notre bouche et / de nos mais aux / applaudissements / imbéciles et aux / huées fanatiques. /

Le capitalisme, c’est la haine, la convoitise / sans frein, le capita- / lisme, c’est la guerre. / Jean Jaurès »

Et sur le petit côté opposé:

« La guerre détestable / et grande tant qu’elle / était nécessaire est / atroce et scélérate / quand elle commen- / ce à paraître inutile. / Arracher les patries / aux maquignons / de la patrie aux cas- / tes de militarisme et / aux bandes de la / finance pour permettre à / toutes les nations / le développement / infini de la démocra- /tie et de la paix c’est / servir la patrie elle- /même / c’est dans l’interna- / tionale que l’indé- / pendance des nations / a sa plus haute garan-/ tie, c’est dans les / nations indépendan-/ tes que l’internationa- / le a ses organes les / plus puissants et les / plus nobles / Jean Jaurès « .

Mais pourquoi ont-ils tué Jaurès, chantait Jacques Brel? Surtout pourquoi ont-ils acquitté Raoul Villain, son assassin? Jugé en mars 1919, il a été acquitté, par 11 voix contre 1, et pas pour folie, ce qui aurait été compréhensible (les asiles à l’époque étaient peut-être pire que les prisons, voir Chez les fous d’Albert  Londres). Au civil, Mme Jaurès est condamnée à payer les dépens du procès (frais de l’Etat et de Raoul Villain). Après une vie rocambolesque (trafic d’argent, troubles psychiatriques, tentatives de suicide, construction d’une curieuse villa), il sera finalement assassiné par des anarchistes le 17 septembre 1936 à Ibiza, lors de la guerre civile espagnole.

Photographies prises en août 2012.

Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, place Bellecour à Lyon

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, par Georges SalendrePlace Bellecour à Lyon, il n’y a pas que la statue équestre de Louis XIV. A l’angle de la rue Gasparin, a été érigé en 1948 un monument dédié à cinq jeunes résistants (voir plus bas) fusillés par la Gestapo le 27 juillet 1944 à cet endroit où se trouvait le Moulin-à-vent, café-restaurant où un attentat avait été commis la veille sans faire de victime.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, parsignatures de Georges Salendre et Thomas architecteIl porte la signature du sculpteur lyonnais Georges Salendre (Hautecourt-Romanèche, 1890 – Lyon, 1985) et de l’architecte Louis Thomas (Lyon, 1882 – Lyon, 1989): « G. Salendre sculpt. / L. Thomas arch. ». Je vous reparlerai de ce sculpteur notamment pour les sculptures de la poste, à l’opposé de la place.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, par Georges Salendre, détail de la sculptureLe monument, surnommé « le Veilleur de pierre », se compose au premier plan d’un grand personnage masculin représenté debout, nu et s’appuyant sur un grand bouclier triangulaire frappé de la croix de Lorraine et du bonnet phrygien.

Lyon, place Bellecour, Monument de la Résistance dit le Veilleur de pierre, la niche mémorielleA l’arrière de la sculpture, dans le pan coupé du mur, sous une frise composée de croix de Lorraine et de bonnets phrygiens, une plaque donne le nom des jeunes abattus (« Albert Chambonnet / Pierre Chirat / Gilbert Dru / Léon Pfeiffer / René Bernard / 27 juillet 1944 »), une exhortation aux passants (« passant va dire au monde / qu’ils sont morts / pour la liberté ») et une longue liste de lieux d’arrestation dans le Rhône, de camps d’internement en France et de camps de concentration partout en Europe. Les cinq fusillés avaient été arrêtés et détenus avant l’attentat et n’en sont donc pas les auteurs.

Sur le site de l’INA, voir un extrait d’un reportage sur Georges Salendre (clic sur le lien pour la version complète, payante dans la boutique)

Comment on fait des bébés? A poil, au Moyen-Âge aussi!

Extrait de centre Presse avec une coquille autour de Copé et Tous à poilComme annoncé jeudi et samedi derniers, aujourd’hui, je vais vous présenter du « dur » pour rebondir sur  Tous à poils, de Claire Franek et Marc Daniau, aux éditions du Rouergue… Même si, si j’en crois la presse locale et comme je vous l’ai déjà montré (c’est même repris dans les perles de la presse du Canard Enchaîné du 19 février 2014), M. Copé est pour, finalement. Lu dans Centre presse du 13 février 2014 (la photographie ci-dessus): « L’UMP a pris mercredi la défense de son président Jean-François Copé, objet de vives critiques après sa dénonciation du livre Tous à poil, qu’il a recommandé [sic] pour les classes primaires ».

[Canard enchaîné, petites perles, édition du 19 février 2014 avec reprise de Centre pressePS: signalé au Canard Enchaîné, qui l’a repris, édition du 19 février 2014!]

Avant d’attaquer le sujet, je voudrais vous conseiller l’article recommandé hier par Philippe, la vision en bande dessinée du sexisme ordinaire par Lili aime le nougat. Je rappelle aussi aux imbéciles qui seraient tentés de s’attaquer aux sculptures qui suivent qu’elles sont protégées au titre des monuments historiques et que toute dégradation peut les envoyer en prison.

Scène d'accouplement, sculpture romane de la façade de l'église Saint-Savinien à Melle, Deux-Sèvres Direction tout d’abord pour Melle, dans les Deux-Sèvres, avec la façade de l’église Saint-Savinien, en centre-ville, à côté de l’ancien château (devenu hôpital) et de l’hôtel de Ménoc. Ce n’est pas l’église la plus célèbre des églises romanes de Melle où les églises Saint-Hilaire et Saint-Pierre sont sans doute plus visitées, mais elle vaut le détour. Quand elle est ouverte au public, n’hésitez pas à entrer, vous verrez entre autre un beau chapiteau sur l’histoire de saint Savinien.

La façade et la nef de l’église Saint-Savinien datent de la deuxième moitié du 11e siècle (le transept et chevet sont un peu plus récents, du 12e siècle). La sculpture qui nous intéresse se trouve en façade. Il s’agit d’une métope qui représente une scène explicite d’accouplement. L’homme et la femme, tête contre tête, sont en position assise, la femme à gauche, grassouillette, tient l’épaule du monsieur (plus svelte) dont le sexe est bien visible et engagé entre ses cuisses.

Homme nu avec sexe proéminent, sculpture romane de la façadeSi on se déplace un peu plus à gauche de la façade, une autre métope montre un homme nu, allongé sur le ventre, sexe bien visible aussi…

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue largeIl y a beaucoup d’autres scènes de ce type dans l’art roman, pas seulement de chastes Adam et Eve ou des femmes dénudées pour symboliser la luxure, je vous en montrerai d’autres un de ces jours… En attendant, avançons un peu dans le temps, vers la fin de l’époque gothique, au sud de la Vienne, à Payroux. Nous voici à l’intérieur de l’église Notre-Dame, de quoi se réconcilier avec la messe si on s’y ennuie…

Scène d'accouplement, sculpture gothique sur un chapiteau dans l'église de Payroux, Vienne, vue rapprochéeComment ça, vous ne voyez rien? On s’approche, désolée pour la qualité de la photographie, en intérieur, mon appareil photo ne fait pas toujours bien le point… Bon, pas facile pour un sculpteur de bien montrer ces scènes. L’homme et la femme sont allongés sur le dos, sexe contre sexe au centre du chapiteau et tête vers l’extérieur, la femme à gauche et l’homme à droite. La femme, seins nus et tête sur un oreiller, semble passive, les bras levés. L’homme, tête tendue vers l’arrière, semble plus actif et lui tient fermement les jambes écartées de chaque côté de son corps à lui. Aucun doute sur la nature de leur relation, là aussi, le sexe de l’homme est bien engagé dans celui de la femme, ses jambes à lui sont repliées vers le haut. Position inconfortable et peu réaliste, il s’agissait plus de montrer l’acte. Alors, Tous à poil, même à l’église???

Photographies de 2010.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, absidiole du transept sud, métope avec la lutte finale et un obscenaPS: et les animaux aussi peuvent avoir des érections dans l’art roman… Voir ou revoir la lutte finale et un obscena sur une absidiole du transept de l’église Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers.

Ludovic Trarieux par Jean Boucher à Paris

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vues générales de face et de dos

Ludovic Trarieux est né le 30 novembre 1840 à Aubeterre-sur-Dronne (un village à visiter!) au sud de la Charente (et mort à Paris le 13 mars 1904), il fut le fondateur et le premier président de la Ligue française des droits de l’Homme de 1898 à 1903., il s’est notamment battu pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, pour une biographie plus complète, voir le site du Sénat.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, mention de la souscription et de l'inaugurationUn monument lui rend hommage à Paris, tout près de la place Denfert-Rochereau, dans le square Nicolas Ledoux. Comme le dit la mention au dos, il a été « élevé par souscription publique / et inauguré le 12 mai 1907 ». Il semblerait que la famille de Dreyfus ait largement participé à cette souscription.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, signatures du sculpteur Jean Boucher et de l'architecte Victor LesageIl porte les signatures difficilement lisibles « Jean Boucher Stat. » et « V. Lesage Arch. », il s’agit du sculpteur Jean Boucher (Cesson, 1870 – Paris, 1939) et de l’architecte Victor Lesage (1873-1953), qui a notamment réalisé, avec Charles Mitgen, la maison de la Mutualité à Paris. Le plâtre du monument a été présenté au salon des artistes français de 1908 (la même année que le Cerf, faon et biche de Georges Gardet, à voir à Nantes, mais en catégorie architecture et pas en sculpture).

Paris, monument à Ludovic Trarieux, vue générale rapprochéeUne veuve et son enfant se présentent au pied du socle dominé par une grande stèle dédiée « Ludovic Trarieux / 1840-1904 » contre laquelle s’appuient de part et d’autre un homme et une femme, allégories du Travail et de la Justice. Au centre de la stèle est dessiné une grande table de la loi portant l’inscription « Les / droits de l’homme / I / II / III ».

Paris, monument à Ludovic Trarieux, carte postale ancienne avec le buste en placeAu sommet de la stèle se trouvait un buste en bronze représentant Ludivic Trarieux et qui a été fondu sous l’occupation, en 1942, on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Seuls les éléments en pierre sont donc conservés.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, l'hommeL’homme, allégorie du Travail, porte de grosses chaussures et des vêtements de travail, manches relevées et outils glissés dans la ceinture.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, la femme allégoriqueLa femme est une allégorie de la Justice, elle est vêtue à l’Antique et pieds nus.

Paris, monument à Ludovic Trarieux, femme et enfant

La femme avec l’enfant montent les marches du socle. La femme porte un manteau avec un un grand manteau, tête couverte en signe de deuil, tandis que l’enfant (garçon ou fille?), en sabots et cheveux courts et en robe (ce qui n’en fait pas obligatoirement une fillette à l’époque), porte des objets assez indéfinissables (un livre et ?).

 

Photographies de mai 2013.

C’est la lutte finale! Petit tour à Saint-Hilaire de Poitiers

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, absidiole du transept sud, la flèche montre la métope avec la lutte finale et un obscenaCela fait un bon moment que je ne vous ai pas parlé de l’église Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers, à quelques dizaines de mètres de chez moi… En plusieurs articles, je vais vous faire découvrir la richesse de la sculpture extérieure de son chevet, à suivre bientôt les lions et les végétaux (feuilles, arbres)… Je vous ai déjà montré les inscriptions d’Hugo le trésorier (et Aleacis). Au passage, j’en profite pour signaler à la ville que la plupart des spots qui éclairent le chevet le soir sont grillés! La mise en lumière avait été vantée à grands renforts de publicité il y a quelques années… il n’en reste quasiment rien. Et pourtant, Poitiers continue à faire sa publicité sur cette église « classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco« , ce qui est faux, c’est juste l’un des 77 « jalons » du bien culturel collectif (1998), les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Titre dont elle est indigne depuis la construction du clos Saint-Hilaire, qui pèsera sans doute lourd dans l’instruction de la demande de Poitiers pour être inscrite sur la liste représentative française (préalable indispensable avant tout classement à l’Unesco), ce n’est pas le récent lâcher de ballons (7 juin 2013) qui effacera ceci et les autres « erreurs d’appréciation » de ces dernières années (revoir le ratage du nouveau square de la République et le nettoyage très brutal du monument aux morts de 1870-1871). Au fait, toujours aucune nouvelle de l’enquête publique sur la secteur sauvegardé de Poitiers, alors que le commissaire enquêteur aurait dû rendre son avis début mai et que celui-ci devrait être mis à disposition de tous en mairie, « on » me répond toujours qu’il n’est pas rendu… Faudra-t-il saisir la commission d’accès aux documents administratifs / CADA pour y avoir accès?

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 7, dépotoir entre le garage et la clôtureCe plan de sauvegarde prévoit (entre autres) de raser le parking de la résidence installé en plein milieu du cloître dans des matériaux de médiocre qualité… mais envahis par la végétation. Les matériaux abandonnés à l’arrière du chantier depuis plusieurs années, adossés à un immeuble classé monument historique (l’église et le mur sur rue) ne sont toujours pas enlevés… Par rapport à cette photographie, ils sont juste masqués par la végétation.

Ça serait peut-être au moins une bonne idée de remettre en service l’éclairage  de l’église Saint-Hilaire-le-Grand avant l’arrivée des touristes en ville, avec le retour du soleil depuis hier (il faut en profiter, orages annoncés dès ce soir), ils vont peut-être finir par revenir.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, absidiole du transept sud, métope avec la lutte finale et un obscena

En attendant que la ville reprenne les choses en main, sur une métope (la pierre entre les modillons qui portent la corniche, voir le schéma ci-dessous) de l’absidiole du transept sud, cet homme veille en vue de la « lutte finale », point droit levé et gourdin (bien phallique, surtout si l’on considère la scène voisine) dans la main gauche…

A gauche de la même métope, un « obscena », un animal avec une belle érection.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, serpents entrelacés qui se mordent la queueLes serpents entrelacés, à l’autre bout du chevet, se mordent la queue… Un motif assez récurrent dans l’art roman notamment en Poitou.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, oiseaux

Les oiseaux sont beaucoup moins habituels: ils sont ici beaucoup plus « vivants » qu’ailleurs, faisant leur toilette ou cherchant à s’envoler…

Photographies de mars 2013…

Un peu de vocabulaire, corniche, modillon, métope, chapiteau

Saint-Hilaire-le-Grand

L’art dans les jardins à Metz, 1, Cyrille André

Metz, Cyrille André, 1, aux Récollets Cet été et jusqu’au 14 octobre 2012, Metz organise une manifestation appelée l’art dans les jardins, avec deux artistes invités, Alain Bresson (dont je vous parlerai / à voir ici) et Cyrille André. Je commence par ce dernier, dont le parcours est intitulé Marelles… Je me rends d’abord (début août 2012) au cloître des récollets, sur la colline, non loin du musée des beaux-arts… Deux personnages en bois avec des accessoires en aluminium (sabots de l’homme, pieds de la femme), ont pris place au milieu du cloître. ils sont intitulés « Évolution 1 » et « Évolution 2 ».

Metz, Cyrille André, 2, les deux personnages des Récollets

Les voici de plus près… Du bois sculptés et polis, beaucoup moins brut que les grands personnages en bois de Georg Baselitz.

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir debout Le lendemain matin, je prends la direction du jardin des plantes à Montigny-les-Metz (voir aussi dans ce jardin les aigles de Fratin), à pied, en faisant quelques escales repérées à l’avance… (dont l’église Sainte-Thérèse avec le label architecture 20e siècle dont je vous reparlerai). « Le Veilleur » vous y accueille, bras croisés, jambes légèrement écartées, bien campé au sol…

Metz, Cyrille André, 4, au jardin des plantes, deux personnages blancs dans la pelouse Dans la pelouse voisine, deux personnages blancs (« L’un et son autre ») se font face… Si l’on ne faisait pas attention, on pourrait penser à deux personnages qui se livrent à une partie de foot ou autre au milieu de la pelouse… Sur l’image du bas, au loin, on aperçoit l’un des curieux « poissons » d’Alain Bresson.

Metz, Cyrille André, 5, au jardin des plantes, un personnage blanc avec des oiseaux noirs Un peu plus loin, un autre personnage blanc semble attendre…

Metz, Cyrille André, 6, au jardin des plantes, un personnage blanc avec des oiseaux noirs, détail Approchons-nous… Des corbeaux sont juchés sur ses épaules.. ce qui explique le titre de l’œuvre, « Corvus corax ».

Metz, Cyrille André, 7, au jardin des plantes, grand personnage et oiseaux Dans un autre espace, la pelouse est envahie par les « Yeux du ciel » (un personnage avec un aigle posé sur son bras) et les « vigies », rapaces percés sur des mâts…

Metz, Cyrille André, 8, au jardin des plantes, grand personnage et oiseaux

Contraste du blanc de l’aigle et du noir de l’homme et des autres rapaces…

Metz, Cyrille André, 9, au jardin des plantes, quatre oiseaux …. rapaces qui, d’après la présentation de l’œuvre, symbolisent les caméra de vidéo-surveillance (désormais appelée, par un glissement sémantique étrange, caméras de vidéo-protection)…

Dans le même jardin, voir les aigles de Fratin (sculptés en 1852).

Metz, Cyrille André, 10, à l'arsenal, affiche fermée Retour en ville par le bord du canal de la Moselle… J’avais cherché en vain la troisième œuvre autour de l’Arsenal… pourtant, à l’office du tourisme, on m’avait dit que ça devait être en extérieur… J’ai trouvé au jardin des plantes le prospectus de la manifestation, que je n’avais pas pu avoir en ville, et là, il est indiqué que c’est dans le hall… sauf qu’à l’arrivée, pas de chance, c’est fermé pour cause de vacances, mais personne ne l’a dit, rien sur les prospectus, sur internet, encore moins à l’office de tourisme…

Metz, Cyrille André, 11, à l'arsenal, balles et chiens A travers les larges baies vitrées, il est quand même possible d’apercevoir les deux œuvres… « Migrant » (pas visible ici) et « Chien migrant », sont des sculptures noires suspendues sous des filets de boules blanches… Au sol, deux grands chiens en bois semblent leur aboyer dessus… Pas très rassurant…

Metz, Cyrille André, 12, à l'arsenal, les deux chiens au sol Voici les deux chiens pris à partir d’une autre fenêtre… Grands chiens de garde…

Je veux l’homme parfait…

Couverture de Je veux l'homme parfait Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à lui et notamment à Suzanne) m’a déjà envoyé de nombreux livres (à retrouver sur la page des livres reçus pour critique), j’ai eu le plaisir de recevoir celui-ci la semaine dernière jeudi , je l’ai lu dans le TGV en route pour Strasbourg vendredi…

Le livre : Je veux l’homme parfait, de Goupil et Douyé (scénario) et Laetitia Aynié (dessins et couleurs), collection Les guides au féminin, éditions Vent d’Ouest, 2010, 71 pages, ISBN 978-2-7493-0612-4.

L’histoire : l’homme parfait n’existant pas à l’état naturel, la femme va faire l’état des lieux de ce qu’elle a en face d’elle (il ne range pas son linge sale, ne l’aide pas aux tâches ménagères, bois de la bière, etc.). Elle va essayer de le faire changer, par diverses ruses et subterfuges… Finira-t-il en homme parfait qui s’aperçoit que sa femme a changé de coiffure, mettra la lessive en route et fera la cuisine ?

Mon avis : ce petit guide en BD (ou plutôt en dessins) est à lire au second ou au troisième degré, sinon, gare à la caricature et au trait forcé… Mais en ne prenant pas l’histoire au sérieux, j’ai passé un bon petit moment de détente dans le TGV…