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Poitiers, dernière journée pour les Expressifs 2013

Poitiers, les Expressifs 2013, silhoette scotchées de système KDepuis jeudi, le festival des Expressifs est de retour pour sa 18e édition, arts de la rue et gaieté en ville (sur mon blog, revoir les éditions 2009, 2011, 2012). Le déluge de vendredi en fin d’après-midi avait gâché la fête, mais le retour du soleil samedi a permis à une foule nombreuse de participer aux différentes propositions… Si vous ne pouvez pas venir à Poitiers cet après-midi, vous pouvez suivre les liens pour découvrir le travail des compagnies ou les retrouver sur d’autres événements dans les prochains mois… Voici mes coups de cœur:

– les chrysalides de scotch (Les Scotcheurs Eclairés) de la compagnie Système K, vous pouvez voir « l’emballage » des passants à la fin du 19/20 de France 3 d’hier (je n’ai pas trouvé la vidéo coupé avec ce seul reportage) ou sur le site de la Nouvelle République. Les « cocons » sont rassemblés place d’Armes puis dispersés en ville… éclairés le soir à la nuit tombée

Poitiers, les Expressifs 2013, rhabillage de Jeanne d'Arc– l’habillage de la statue et la plaque en bronze (1929, de Maxime Réal del Sarte, revoir la plaque a aussi perdu sa patine) dans le square des Cordeliers, performance du collectif Monument fripes avec des vêtements donnés par Emmaüs (en 2011, ils avaient relooké la copie de la statue de la Liberté)

Poitiers, les Expressifs 2013, Thé à la rue, vente aux enchères de la ville– Poitiers vendu aux enchères par la compagnie Thé à la rue, à voir encore aujourd’hui (dimanche 6 octobre 2013) à 16h15, voir une vidéo sur le site de la Nouvelle République (représentation de jeudi, lors de l’inauguration, celle d’hier était très bien aussi)…

Poitiers, les Expressifs 2013, affichette vente du théâtre… et ils n’ont pas oublié le sujet brûlant du jour à Poitiers, la vente de l’ancien théâtre (revoir aussi le grand miroir de Pansart et une parodie de concertation), aussi présente sur le festival par toute une série d’affiches collées par le collectif de défense partout en ville, sans oublier la distribution de tracts (avec l’article de Michel Guerrin, la nouvelle bataille de Poitiers, paru en dernière page du Monde 28 octobre 2013, à lire sur la page du collectif) et toujours la pétition sur papier ou en ligne

Poitiers, les Expressifs 2013, bonhomme de Zoprod– le grand bonhomme de Zo Prod qui annonce le prochain Fer-Enfer du 14 au 26 octobre 2013 (création en résidence), je n’y suis pas retournée depuis qu’ils ont déménagé à l’extérieur de la ville… (revoir l’édition… Fer, enfer 2008)

– … et plein d’autres propositions sous chapiteau ou dans les rues, tout le programme sur le site du festival des Expressifs.

De quoi souffrent les nouveaux pavés poitevins?

Poitiers, bancs avec épaufrures place d'ArmesLe réaménagement du centre-ville de Poitiers a été long, la suppression des voitures est plutôt agréable pour les piétons, mais les pavés sont éblouissants sur la place devenue toute minérale (les arbres vont mettre du temps à grandir et faire un peu d’ombre)… La place a été inaugurée le 21 juin 2011, mais dès le début, il est apparu que les bancs n’allaient pas résister notamment à leur usage par les BMX et les skates boards (voir par exemple les photographies d’avril 2012 et dans l’article sur le ratage du nouveau square de la République). Ça ne s’est pas amélioré depuis, les bords sont plein d’épaufrures …

Poitiers, pavés rue Carnot, deux zones très dégradéesCôté pavés, c’est même très inquiétant. Des plaques entières desquament. Des réparations ont été réalisées rue Magenta, maintenant, il y en a encore plus à refaire rue Carnot (la photographie ci-dessus)… A peine plus d’un an que les travaux sont terminés dans ce secteur, et déjà de telles dégradations, qu’est-ce que ça va être dans quelques années? N’était-on pas en droit de penser que des travaux d’un tel coût pour le contribuable (Poitevin mais aussi vous tous qui me lisez, puisqu’il y a une part de subvention de l’État) pourraient résister un peu plus longtemps?

Poitiers, pavés rue Carnot, explosés au bord d'une plaque d'égoutCes pavés ne sont-ils faits que pour les piétons? Dans ce cas, il serait urgent d’interdire aux bus et aux camions de livraison de passer, ce qui est bien sûr impossible en plein centre-ville! Les dégradations sont encore pires sur les zones de fortes contraintes mécaniques, comme ce bord de plaque d’égout rue Carnot.

Poitiers, pavés rue Carnot, exemple de fissuresLa ville avait dit avoir choisi pour ces pavés un calcaire dur de Bourgogne, très résistant (merci aux ateliers Lion qui ont orienté ce choix)… Quand on regarde de près, on voit qu’il a beaucoup de petites veines, inclusions d’argile plus ou moins ferrugineuse pour la plupart. Cela donne des zones de fragilité, infiltration d’eau, dissolution des éléments fins et voilà de nombreuses microfissures qui ne demandent qu’à exploser sous les contraintes du passage répété des véhicules lourds (bus et camions de livraison). Erreur dans le choix du matériau? Un problème de mise en œuvre? Le radier en béton très dur posé dessous semble faire « enclume » et renvoyer les vibrations des véhicules à travers les pavés au lieu d’absorber l’onde. Quelle solution à court / moyen terme? Changer les pavés pour d’autres de même provenance ne changera sans doute pas le problème…

Poitiers, pavés de la place d'Armes sales trois semaines après le passage des Carabosse, 26 septembre 2013Par ailleurs, ils sont très salissants… Après trois semaines de nettoyage assez intensif, la suie étalée par les engins lors du démontage de l’installation de la compagnie Carabosse est toujours présente au milieu de la place (photographie prise le 27 septembre 2013). Même les chewing-gums ont résisté au lavage intensif!

Revoir les épisodes précédents :

Poitiers, l’avancée de la reconstruction du viaduc des Rocs (Léon-Blum)

Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, panneau neuf avec mauvais nom officielCela fait un bon moment que je ne vous ai pas parlé de l’avancée de la reconstruction du viaduc des Rocs, qui va remplacer la passerelle des Rocs. Je m’étais arrêtée à la mise en place de la dernière travée au-dessus du boulevard (revoir les épisodes précédents : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de  la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction, les premières nouvelles travées, la jonction côté ouest et côté plateau). Au cours de l’été, la chaussée a été mise en place (grâce au grand portique bleu que vous verrez sur les photos ci-dessous), la plupart des piles intermédiaires provisoires ont été démontées, les trottoirs sont en cours de mise en place en porte-a-faux sur les côtés. L’ouverture est désormais prévue en décembre, mais les bus seulement en janvier 2014, si j’en crois une petite phrase parue dans la presse locale (interview du maire de Poitiers, 11 septembre 2013). Cela ne doit pas plaire à la fédération des acteurs économiques (Poitiers le Centre), qui comptait sur l’arrivée facilité en ville des habitants de Poitiers Ouest grâce au viaduc… pour les achats de Noël! Les piétons et les vélos pourront-ils passer dès décembre? Autre information tombée juste avant de l’été, le conseil municipal a voté un nom pour le viaduc: ça sera le viaduc Léon-Blum (devinez la couleur politique de la ville?). Bon, il restera sans doute viaduc des Rocs… comme la place Leclerc la place d’Armes et la place de Gaulle la place du Marché Notre-Dame… Les anciennes dénominations ont la vie dure, surtout quand la signalétique officielle, mise en place APRÈS le changement de nom, positionne sur tous les panneaux un « viaduc des Rocs » (ici l’exemple en haut des escaliers de la gare, juste à côté du monument aux morts de 1914-1918).

Viaduc des Rocs à Poitiers, 31 mars 2013Retour en images au fil des semaines sur les travaux menés cet été… Le gros cube jaune côté ville, c’est le TAP/théâtre auditorium de Poitiers (revoir son inauguration, une visite avec son architecte, João Luis Carrilho da Graça). Et je commence même avant l’été, le 31 mars 2013, juste après la jonction des différentes travées…

Viaduc des Rocs à Poitiers, 2 juin 2013, mise en place des premières dallesDébut juin 2013, la mise en place des dalles de béton a commencé à l’extrémité ouest. Il faudra attendre une machine spéciale pour la suite.

Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, 30 juin 201330 juin 2013. Le portique qui doit permettre la mise en place des dalles de béton sur la structure métallique du viaduc est en place, mais est resté bloqué un bon moment du côté ouest…

Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, 20 juillet 201320 juillet 2013. Au cœur de l’été, le portique a peu avancé sur le viaduc, seules les travées sur les voies de marchandises côté ouest sont maintenant couvertes… les travaux sur la chaussée en revanche avancent aux deux extrémités, avec fermeture des rues, très empruntées en dehors des périodes de vacances.

 Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, 14 août 201314 août 2013, la pause des plaques au-dessus des voies de chemin de fer est terminée… elle avait pris quelques jours de retard, à cause du gros orage de fin juillet, qui a fait pas mal de dégâts autour de Poitiers et donc aussi des chutes d’arbres sur ou près des voies, dont l’évacuation a retardé la fermeture nocturne du trafic ferroviaire pour permettre les travaux au-dessus des rails et surtout des caténaires.

 Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, 22 août 201322 août 2013. Le portique est arrivé au bout de son cheminement, la chaussée est en fin d’aménagement pour permettre le passage prioritaire des bus quand ils arriveront du viaduc… il est tant que ces travaux se terminent, la coupure du boulevard est possible en été, mais doit être achevée avant la rentrée scolaire et universitaire!

 Poitiers, viaduc des Rocs ou Léon-Blum, 31 août 2013La dernière série des photos date du 31 août, l’avancée est peu spectaculaire depuis, quelques plaques de trottoir en plus pour ce qui est visible, la mise en place des réseaux est plus discrète, les prochaines étapes « visibles » seront le démontage du portique et le goudronnage de la chaussée. Avant une fête pour son ouverture?

 

Paris à tout prix de Reem Kherici (et la compagnie Carabosse à Poitiers)

Spectacle mouillé de la compagnie Carabosse, place d'Armes à Poitiers, 14 septembre 2013Samedi soir, nous avions prévu avec des amis d’aller assister à l’illumination de la place d’Armes à Poitiers par la compagnie Carabosse (revoir le spectacle de Parthenay-le-Vieux à l’occasion d’une nuit romane en 2011), un spectacle programmé par la ville dans le cadre des journées du patrimoine, mais la pluie insistante et ininterrompue de l’après-midi nous a amenés au cinéma… A la fin de la séance (au cinéma commercial à Buxerolles), nous nous sommes quand même aventurés en centre-ville, pluie plus légère, pas beaucoup de monde à 22h sur la place, certaines installations sont noyées, à l’arrière, les Marcel sont suspendus mais sans les bougies… Dommage.

La place d'Armes à Poitiers, 16 septembre 2013, salie par les installations de CarabosseLa soirée a laissé sur la place de larges traces de suie, étalées par la circulation des camions qui ont enlevé les installations… Un bon nettoyage va s’imposer, l’occasion peut-être d’enlever aussi les chewing-gums qui souillent la place ?

Façade de Notre-Dame-la-Grande, 16 septembre 2013, la pluie a en partie rincé l'éosineSeul bon point de ce déluge (34 mm samedi d’après météo France à la station de Poitiers-Biard, à comparer à la moyenne de septembre des 20 dernières années, 51 mm), la pluie a bien rincé l’éosine projetée la semaine dernière sur la façade de Notre-Dame-la-Grande par de stupides étudiants en médecine. Il en reste encore dans les pores des pierres, mais c’est beaucoup moins visible à l’œil nu. Le nettoyage par une société spécialisée (dissolution de ce qui reste et recueil dans des compresses, un peu la même méthode que celle utilisée il y a vingt ans pour retirer le sel de la pierre) doit commencer cette semaine.

Côté cinéma, nous avons opté pour une comédie, Paris à tout prix de Reem Kherici.

Affiche de Paris à tout prix de Reem KhericiLe film : de nos jours à Paris et Marrakech. Maya (Reem Kherici),vit à Paris depuis vingt ans. Elle a rompu ses relations avec son père, retourné vivre au Maroc alors que la mère se mourrait d’un cancer. A force de travail, elle a réussi  se faire une place en CDD dans une grande maison de couture dirigée par Nicolas (Stéphane Rousseau), qui la met en concurrence avec une autre styliste de sa maison pour décrocher un CDI à l’issue de la fashion week. Mais voilà qu’à la sortie d’une soirée bien arrosée avec Emma (Shirley Bousquet), sa meilleure amie infirmière, et son ami Firmin (Philippe Lacheau), elle est l’objet d’un contrôle de police, son titre de séjour est périmé depuis un an, elle est expulsée au Maroc près de Marrakech, retour chez sa grand-mère (Fatima Naji), avec son père (Mohammed Bastaoui) et son frère Traek (Tarek Boudali)… Arrivera-t-elle à rentrer à Paris à temps pour participer à la semaine de la mode?

Mon avis : une comédie légère, ça change après plusieurs films d’art et essai (revoir ces dernières semaines Michael Kohlhaas d’Arnaud des Pallières, Grand central de Zlotowski Rebecca et Gare du Nord de Claire Simon). La critique a parlé d’un film plein de clichés, mais j’ai passé un bon moment dans ce milieu impitoyable de la mode, avec quelques passages savoureux (la pauvre stagiaire, le travail des petites mains), et une manière d’aborder sans en avoir l’air la question des origines, le retour au pays, l’argent « pas envoyé » au pays, contrairement aux codes, et peu à peu la réappropriation de l’identité, des identités plutôt… A voir s’il passe encore près de chez vous (il est sorti depuis un moment) ou attendre sa sortie en DVD ou à la télévision…

Livres d’heures en lumière à la médiathèque de Poitiers

Affiche de l'exposition Livres d'heures en lumière à la médiathèque de PoitiersLa semaine dernière était inaugurée à la médiathèque de Poitiers l’exposition Livres d’heures en lumière, qui présente des manuscrits et quelques incunables (premiers livres imprimés avant 1500) parmi les 34 livres d’heures (livres personnels qui permettaient de suivre la liturgie au fil des heures de la journée et des jours, sans rater les prières et les fêtes particulières) et imprimés du 16e siècle conservés à la médiathèque. Le « petit dernier », un livre d’heures à l’usage de Poitiers du début du 16e siècle, est mis en valeur dans un espace central isolé. Cette exposition clôture les travaux de feu le pôle associé Moyen Âge de la bibliothèque nationale de France, dans lequel se trouvaient la médiathèque de Poitiers, le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de l’Université de Poitiers, le Service de l’Inventaire du patrimoine culturel de la Région Poitou-Charentes. Parmi les travaux de ce pôle associé, la numérisation de nombreux documents a été réalisée et est présentée sur des écrans dans l’exposition ainsi que sur le site internet de la médiathèque, partagés dans deux espaces virtuels entre les manuscrits et les imprimés.

L’exposition se tient jusqu’au 2 novembre 2013, les manuscrits enluminés sont ouverts a minima (pour respecter les reliures) et peu éclairés (normes de conservation des supports sur parchemin et papier) et accompagnés de panneaux explicatifs sous la forme de blocs de texte peu engageants, je suis passée plusieurs fois depuis près de cet espace, la densité des textes (gros pavés en caractères trop petits, pas assez espacés ou illustrés) engage très peu de visiteurs à lire les textes… à vouloir trop en dire, personne ne fait l’effort de lire.

Si vous voulez vraiment profiter des enluminures de toute beauté et que vous n’êtes pas « fétichistes » des originaux, vous les verrez beaucoup mieux… sur votre ordinateur tranquillement chez vous! Je vous remets les liens pour voir les manuscrits et les imprimés. Vous pourrez tranquillement feuilleter les pages, zoomer, y revenir, ce qui est impossible sur les originaux.

Poitiers, des étudiants stupides attaquent Notre-Dame-la-Grande à l’éosine

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande le 12 septembre 2013, éclaboussée à l'éosine lancée par des étudiants en médecineLes soirées étudiantes, à Poitiers comme ailleurs, sont parfois arrosées et peuvent se terminer par des actions stupides (revoir les étudiants de l’école de commerce qui s’en étaient pris à des voitures en stationnement au printemps 2012). Depuis, un groupe de prévention avec des maraudes d’associations mises en place par la mairie le jeudi soir est censé avoir réglé le problème, mais les trottoirs souillés témoignent toujours le vendredi matin de soirées trop arrosées.

Cette fois, c’est mercredi soir (11 septembre 2013) qu’un groupe d’étudiants en médecine, qui fêtaient apparemment leur passage de deuxième en troisième année, n’a rien trouvé de mieux que de se livrer une bataille avec des pistolets à eau chargés d’éosine sur le parvis de Notre-Dame-la-Grande. Parmi les dégâts collatéraux, le dallage, que les services de la mairie ont nettoyé toute la matinée d’hier jeudi, les façades des commerces sur la place, de l’office de tourisme du département et surtout de Notre-Dame-la-Grande. Ils ont finalement été stoppés dans leur action par la police appelée par les riverains (voir le reportage sur France 3, l’enquête est en cours pour trouver les responsables). Cette fois, la ville de Poitiers a enfin compris qu’il ne fallait pas passer un monument au kärcher (revoir le malheureux monument aux morts de 1870-1871 qui a perdu sa patine avec la presse qui en parle, le début de la restauration, restauré), elle a porté plainte et l’architecte des bâtiments de France est saisi pour trouver la meilleure méthode de nettoyage… qui risque de représenter une jolie petite somme (entreprise spécialisée en monuments historiques pour la façade et peut-être une maison à pans de bois voisine, plus le salaire des employés municipaux qui ont nettoyé la place et les pavés une bonne partie de la journée de jeudi). Les visiteurs des journées européennes du patrimoine, ce week-end, pourront donc « admirer » cette déco rose dont on se serait bien passé!

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande taguée au marqueur, photographie du 17 mars 2013Il y a quelques mois déjà, la même façade (et beaucoup d’autres en ville, une nuit du samedi au dimanche, 16-17 mars 2013), avait été taguée au marqueur avec des slogans « politiques ».

Revoir mes précédents articles sur Notre-Dame-la-Grande à Poitiers…

La façade occidentale

  À l’intérieur

et aussi…

 

Funérailles en bleu de Anne Perry

Logo God save the livreCouverture de Funérailles en bleu de Anne PerryAprès Bedford Square et La disparue de noël, j’ai choisi au hasard à la médiathèque un autre titre de Anne Perry…

Le livre : Funérailles en bleu de Anne Perry, traduit de l’anglais par Alexis Champon, collection grands détectives n° 3640, éditions 10/18, 2004, 379 pages, ISBN 978-2264038180.

L’histoire : à Londres en 1861. La modèle d’un peintre et Elissa Beck, la femme d’un chirurgien, sont retrouvées la nuque brisée dans l’atelier du peintre. Ester, la femme de Monk, commissaire retiré de la police qui qui agit désormais à titre privé, travaille justement pour ce médecin à l’hôpital, elle ne peut pas croire en la culpabilité du mari. Et pourtant, tout semble le désigner, sa femme état tombée dans le jeu pathologique, l’avait amené au bord de la ruine… Et si la clef de l’énigme se trouvait à Vienne, en Autriche, où 13 ans auparavant, Elissa (encore von Leibnitz) et Kristian Beck avaient été les piliers d’un groupe d’insurgés lors de la révolution de 1848? Monk part mener l’enquête sur place tandis que le procès s’ouvre à Londres…

Mon avis : la partie londonienne est pleine d’une ambiance très… londonienne, froid, humidité et brouillard. La partie viennoise nous plonge à la fois dans les valses de Strauss et la tentative de révolution de 1848 sur fond d’antisémitisme latent (le quartier juif, la mort tragique d’une révolutionnaire juive, le choix de certaines familles, depuis plusieurs générations, de changer de religion et de nom…). Le dénouement de l’histoire est surprenant, mais ce que j’aime chez Anne Perry, c’est l’ambiance générale…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Mégots, chewing-gums et autres incivilités, ras-le-bol, exemples à Poitiers et Niort

Poitiers, mégots sous un banc près des jeux pour enfants au parc de BlossacCet été, Marisol Touraine, la ministre de la santé, a relancé le débat sur la place des fumeurs dans l’espace public, en proposant aux communes d’interdire aux fumeurs certaines plages, parcs, espaces de jeux pour enfants… Plus que l’odeur de fumée (quoique… le monsieur qui fume des cigarettes puantes sous l’abribus en bas de chez moi à 8h du matin me donne la nausée…), c’est l’incivilité des fumeurs qui sèment leurs mégots par terre qui me dérange le plus… les balayeurs municipaux ont beau passer chaque matin en ville, plusieurs fois par jour au parc, voici deux mégots sous un banc du jardin anglais en hiver dans le parc de Blossac à Poitiers, juste à côté des jeux pour enfants… Et tous ces mégots qui trainent par terre finissent dans les égouts puis les stations d’épuration, où le traitement de ce magma et des goudrons de ces 30 milliards de mégots jetés chaque année dans l’espace public en France coûtent une fortune

Au lieu d’interdire (mais on peut cibler les plages, les jeux pour enfant, les abribus), on pourrait peut-être frapper les fumeurs au porte-monnaie (un langage qu’ils semblent mieux comprendre que la civilité) en leur mettant des amendes comme au Canada? Là-bas, mégots, déjections canines, gommes (chewing-gums) jetés sur la voie publique peuvent vous valoir de lourdes amendes, plus de 100 € déjà en 2003! Lors de grandes manifestations et festivals, l’association Surfrider a distribué des cendriers de poche, mais la sensibilisation semble nulle, je n’ai jamais vu quelqu’un les utiliser…

Poitiers, chewing-gums dans une rue pavéeCôté incivilités, je ne reviens pas sur les déjections canines et les voitures mal garées, aucune amélioration à Poitiers, c’est encore plus criant avec la rentrée… Mais il y a aussi ces chewing-gums qui polluent les trottoirs. Pour nettoyer la grande place d’Armes toute pavée, la ville a même acheté une machine pour les décoller, manifestement sans grand succès.

Poitiers, chewing-gums sur le parvis de la gareQuoique, quand on voit l’état de l’espace devant la gare, peut-être bien que la super machine en enlève quand même quelques-uns… La ville avait aussi envisagé, au moment des réflexions sur Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, de mettre à disposition des gens des sortes de petits papiers (aussi supports publicitaires) où coller le chewing-gum avant de le jeter dans une poubelle, mais le projet a été abandonné.

Niort, panneau à chewing-gums place de la BrècheLa ville de Niort a opté pour une autre solution… Une espèce de panneau où coller le chewing-gum, vu au mois d’août sur la place de la Brèche à Niort. La ville de Poitiers pourrait peut-être se renseigner chez sa voisine pour savoir si c’est efficace? En tout cas, il y en a quelques-uns sur le panneau… A quel rythme la ville les nettoie? Aucune idée…

Poitiers, rue du Petit-Bonneveau, voitures sur les trottoirs le 8 septembre 2013 à 10h30 et 13h15PS: je suis allée aujourd’hui au cinéma, voir Gare du Nord de Claire Simon… je n’ai pas pu résister, voici les trottoirs de la rue du Petit-Bonneveau à Poitiers, toujours plus utilisés par les voitures comme stationnement… 7 véhicules garés à 10h30, 11 à 13h15, et aucun PV en vue… Que fait la police? Il y a un parking à 100m, au tarif de 1€ la demi-journée le dimanche.

La mairie de Montreuil-Bonnin par Marie Baranger

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1Après les peintures murales de Marie Baranger dans l’église Sainte-Thérèse à Poitiers (son chemin de croix, les peintures des murs nord et sud du transept et les autels secondaires), je vous propose de découvrir celles qu’elle a réalisées en 1945 dans la mairie de Montreuil-Bonnin, une commune située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Poitiers, où elle résidait à l’époque. Les scènes illustrent la vie rurale et la vie de famille. Merci à Christian Rome pour ses photographies de 2010 qui illustrent cet article ainsi qu’à Brigitte Montagne, qui m’a permis de consulter l’important dossier qu’elle a recueilli auprès de la famille de Marie Baranger.

Mairie de Montreuil-Bonnin, signature de Marie BarangerCet ensemble porte la signature « 1945 / peint par / Marie Baranger / conseillère / municipale ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie gauche, plan cadastral redessinéJe commence par le mur est (vue générale en première photographie de l’article). Sur la partie gauche, un ensemble de champs stylisés avec quelques indications géographiques (dans le cercle, « Montreuil-Bonnin », les routes « vers Poitiers », « vers Vouillé », des hameaux « le Four » et illisibles, la rivière « la Boivre » (oui, celle qui se jette dans le Clain à Poitiers, et une série de visages qui seraient ceux des élus du conseil municipal de 1945 (celui de Marie Baranger, en haut à gauche, est signalé par une croix blanche).

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, dessus de porte, guitare d'après Picasso

Au-dessus de la porte, la guitare puise son inspiration dans la Guitare, de Pablo Picasso, 1916 [selon ses notes, ou 1918, sur le schéma joint à son projet]. A droite, un texte, « Foyer de la culture ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, partie droite, repas familial

La partie droite est occupée par une scène de partage du pain par le père d’une famille… très nombreuse: un bébé avec sa poupée dans les bras de la mère, une silhouette d’enfant à gauche du père, et sur le grand côté de la table, sept enfants (et un chat) classés façon « Dalton », du plus grand au plus petit… sans oublier le cheval qui passe la tête par la porte.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 1, quatre détails de la table familiale

Voici quelques détails, certains touchants, la poupée, la caresse du chat ou l’enfant dessiné au trait qui semble bien isolé et bien triste.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, vue générale

Le mur sud comprend trois panneaux peints très différents.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie gauche

Sur la gauche, Marie Baranger a écrit qu’elle s’était inspiré d’un dessin, La jeune morte, paru dans un livre de Jean Hannoteaux, 1945 (d’après le site consacré à Jean Hannoteaux, ce recueil date de 1942).

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie centrale, marianne, danse, boeufs

Au centre, autour de la Marianne sont indiqués plusieurs lieux-dits et noms de pièces de terre : « Les justices », « Terre de Grassais », « Terre de Preuille » (sur le boeuf), « Camp de la Motte » et, masqué par le buste, « la fosse », un bœuf et un mouton. Sur la droite, le couple est inspiré des Fiancés (dans les Acrobates du cirque, Bâle, 1918), de Fernand Léger.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 2, partie droite, vaches et tuerie du cochon

Sur la droite, quelques vaches au fond et surtout, au premier plan, la tuerie du cochon avec cette légende : « On fait boucherie ». Dans ses notes, Marie Baranger précise qu’il s’agit de la ferme des Boissonnet.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest

Le mur ouest est consacré aux travaux de la ferme. Lors d’une restauration par l’artiste en 1968,  la cour de ferme a été reprise avec la suppression d’un arbre et des chênes.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest, partie gauche, cour de ferme

Sur la partie gauche, les dépendances de la ferme organisées autour d’une cour avec une fermière qui donne à manger aux poules… regroupées autour du chien.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur ouest, partie droite, veau dans un paysage

Sur la partie droite du mur ouest, des veaux paissent et se reposent à l’avant d’un paysage avec une ferme à l’arrière-plan au fond à droite. En bas à droite, ce petit texte : « il était une fois / un berger ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur nord, vue générale

Le mur nord comprend des scènes assez différentes.

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 4, partie gauche, bergère, et texte sur la porte

Sur la partie gauche, une jeune femme garde des moutons dessinés au trait, à l’arrière, peut-être l’évocation du château. Au-dessus de la porte, un texte comme Marie Baranger en a écrit beaucoup sur ses peintures religieuses, ici en rapport avec le lieu : « L’organisme social / tout le le corps coordonné / est uni par les liens des / membres qui se prettent [SIC] / un mutuel secours / chacun opère selon sa / mesure d’activité, grandit / et se perfectionne dans la / charité ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, mur 4, partie droite, le coq

Sur la partie droite, le long de la porte, un ensemble d’outils (échelle, pince, équerre, marteau, faucille). Plus à droite, au-dessus de la cheminée, le Coq gaulois inspiré d’après ses notes du Coq de Joan Miró,  publié en 1940 dans la revue Verve, n° 8. En bas à droite, un texte en « patois »: « En bas à droite du coq: « Eh ma boune / tchi quole / tcheu ? ».

Mairie de Montreuil-Bonnin, ébrasements des portes-fenêtres, motifs géométriques et ethniques

Dans l’ébrasement des porte-fenêtres, des motifs ethniques inspirés de « tous les peuples du monde », ces peuples qu’elle a longuement visité, notamment en Afrique et en Asie, dans les années suivantes…

Photographies de 2010, de Chistian Rome, que je remercie beaucoup.

Défi photo: et si l’homme s’arrêtait…

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir deboutJ’ai « séché » le  de la semaine dernière de Monique / Bidouillette / Tibilisfil, du coup, après on va faire des vagues, je passe directement à « et si l’homme s’arrêtait »… Dans le même style qu’elle nous propose en introduction au thème, il y a les hommes bien campés de Cyrille André à Metz l’année dernière, revoir la série complète ici

Poitiers, façade occidentale de Notre-Dame-la-Grande, lutte de l'ancienne et de la nouvelle loiOn traverse la France d’est en ouest… pour revenir à Poitiers, direction Notre-Dame-la-Grande avec cet élément sculpté de la façade que je ne vous ai pas encore montré… Deux hommes luttent et se neutralisent (s’arrêtent mutuellement), la lutte de l’ancienne et de la nouvelle loi ou une accolade amicale? Ils se trouvent juste en dessous de Joseph contemplant Jésus enfant (en bas à droite de la Nativité et Jésus au bain).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 09, la critiqueEt voici le critique qui,, immobile (arrêté!), observe le spectacle qui se déroule sur le grand miroir de Pansart dans l’ancien théâtre, mais il n’est plus visible, non seulement l’ancien théâtre est fermé (voir une parodie de concertation), mais en plus, la mairie a fait poser de l’occultant sur les vitres, histoire que plus personne ne regarde à l’intérieur!

Euh, après, je n’ai pas trop d’idées, sur ce thème…