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Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-SaunierCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené(e)(s) en promenade à Lons-le-Saunier (photographies de juillet 2012, revoir le monument et la maison natale de Rouget-de-Lisle, le monument aux morts de 1914-1918 et le monument à la gloire de la résistance jurassienne). Direction la grande place devant le théâtre, dominée par le monument au général Lecourbe: c’est marqué dessus, « Lecourbe » sur la statue en bronze et « La France au général Lecourbe » sur le socle… Et oui, Lecourbe n’est pas qu’associé à une case du Monopoly! C’est aussi un « homme célèbre ». Claude-Jacques Lecourbe (Besançon, 1759- Belfort, 1815) fut élu en 1789 commandant de la garde nationale de Ruffey-sur-Seille, où il est enterré, village dont je vous ai déjà parlé, suivre le lien, mais je n’avais même pas eu (pris) le temps d’aller jusqu’au cimetière. Après Ruffey-sur-Seille, il a rejoint l’armée du Haut-Rhin à la tête d’un bataillon du Jura, puis eu une carrière bien chargée, résumée dans la notice de son dossier aux archives nationales

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, exploits de Lecourbe… ou sur le monument lui-même: « Armées du Rhin, du Nord, / de Mayence, du Danube, / de la Moselle, du Bas-Rhin, / de Sambre-et-Meuse. / Batailles de Hondschoote, / de Fleurus, de Kehl, / de Zurich, Moeskirch, / Belfort »

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne avec le théâtre à l'arrière planLe monument fut inauguré à Lons-le-Saunier, place de la Liberté, en 1857. La statue en pied a été donné par Napoléon III. Mais il s’est promené sur la place et a changé de côté… on peut le voir sur cette carte postale ancienne devant le théâtre

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne… et aussi ici.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les lions déplacésDepuis, il a perdu son socle à emmarchement et les lions ont été déplacés devant le théâtre où ils entourent la « fontaine » (voir d’autres précisions en fin d’article).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, vue rapprochée de faceLe général Lecourbe est représenté debout, dans son uniforme…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, de profil et de dos… son couvre-chef posé sur un piédestal derrière lui.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex 1853La statue porte la signature « Etex 1853 », pour Antoine Étex (Paris, 1808 – Chaville, 1888), dont je vous ai déjà présenté La douleur maternelle (1859) et  Le bonheur maternel (1866) dans le parc de Blossac à Poitiers.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, marque du fondeur CharnodElle porte aussi la mention (plus qu’une marque, elle s’étale sur tout un rebord, pas question de la rater!) du fondeur: « F(s) Charnod. Fondeur. 1855 / à Montrouge, près Paris ». La statue avait été commandée par l’État en 1852, Étex a rendu son modèle très vite (la date de 1853 sur sa statue), la fonte a pris du temps (1855) et en 1856, le sculpteur réclame un supplément de prix, il est relancé début 1857, d’après le dossier de e-monumen.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les deux plaques en bronzeSur le piédestal ont été ajoutés deux reliefs commandés par la ville de Lons-le-Saunier et représentant la bataille du pont de Seefeld (1799) et la défense de Belfort en 1815, le général Lecourbe est mort (de maladie) peu après dans cette ville. D’après le dossier d’inventaire, les plaques des reliefs datent de 1857, année de l’inauguration.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex sur chacune des plaquesChacune porte la signature du sculpteur.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, relief de la bataille du pont de SeefeldLa bataille du pont de Seefeld (1799) est quasiment tombée dans l’oubli. D’après ce relief, elle a été acharnée et menée à la baillonnette!

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, bataille de Belfort de 1815La défense de Belfort de 1815 a été éclipsée par celle de 1870 (celle du « lion de Belfort« ).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les trophéesLes trophées apposés à la base du socle…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, détails des trophées… portent la date 1828 et une inscription que je ne peux pas lire entre la couronne. Le dossier d’inventaire général donne d’autres précisions et explique cette date qui m’avait intriguée. La ville de Lons-le-Saunier a recyclé un ancien monument. Il y eut d’abord une fontaine, en 1725. Puis l’architecte Auguste Robert a dessiné et mené à bien l’aménagement de la place de 1826 à 1846 en redessinant la place, en y édifiant (1826-1828) un monument commémorant le général Jean-Charles Pichegru (Planches-près-Arbois, 1761 – Paris, 1804), puis en construisant le théâtre, la gendarmerie et la prison. Le monument comportait une statue une marbre du général, des ornements de bronze (ceux que l’on voit ici avec la date 1828), quatre lions de fonte provenant des fonderies Baudin à Toulouse-le-Château dans le Jura (ceux que l’on a vu plus haut) et quatre bassins. La statue a été renversée pendant la révolution de 1830. En 1857, l’architecte Achille Paillot (Bletteran, Jura, 1816 – 1897) finalise la remise en état du monument… désormais consacré au général Lecourbe! Le dernier réaménagement date de 1999 (l’ensemble est protégé monument historique).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, armoiriesSur l’autre face se trouvent les armoiries de la ville.

Il me manque quelques précisions: qui était précisément l’architecte Auguste Robert? Qui a dessiné les lions et surtout la statue détruite du général Pichegru? Le projet a-t-il été présenté au salon des artistes français? Marlie a peut-être des compléments sous le coude…

Photographie de juillet 2012.

La tombe de la famille Herbette par Jules Coutan dans le cimetière du Montparnasse à Paris

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue généraleCela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans le cimetière du Montparnasse à Paris. Cette fois, je vous propose de découvrir la tombe somptueuse de la famille Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, mention des artistes et sculpteursTrois artistes sont intervenus sur cette tombe: Jules Coutan (Paris, 1848 – 1939), prix de Rome en 1872, Léon Eugène Longepied (Paris, 1849 – Paris, 1888) et [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911). La tombe se compose d’un décor architecturé dessiné par Henry Poussin devant lequel est assise une femme encadrée de deux médaillons. La signature générale, sur le côté, porte « De tout cœur / à cette œuvre / se sont associés / Coutan et Longepied / Roty, Poussin architecte / 1885-1890 ». Je ne sais pas quelle est exactement la contribution de Longepied, décédé en 1888, pendant l’exécution du projet. La tombe a été commandée de son vivant par Louis Herbette, directeur des prisons au ministère de l’Intérieur, pour rendre hommage à sa femme, Jeanne Barreswil. Henry Poussin, l’architecte de la tombe, a aussi été l’architecte de nombreuses prisons, dont celle de Fresnes qu’il construisit entre 1895 et 1898, après cette tombe… Il a présenté au salon des artistes français de 1886 sous le n° 4879 : « Sépulture de la famille H… au cimetière du Mont-Parnasse; – deux cadres ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscriptions sur le socleElle porte aussi beaucoup de textes avec des déclarations d’amour, sur le socle (photo surexposée, zut, on doit pouvoir trouver la citation avec Vita et Amor), sur le rebord de la sculpture de la femme (j’aime…).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, inscription sur le décor et médaillon… et aussi sur le fond architecturé: « A ma bien-aimée femme / en unissant / dans la même pensée / pour toujours / nos deux enfants et sa mère / Louis Herbette.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon d'Oscar Roty représentant Louis HerbetteJuste à côté de cette inscription a été scellé un médaillon de [Louis] Oscar Roty (Paris, 1846 – Paris, 1911), dont je vous ai déjà parlé pour le médaillon d’Hippolyte Taine dans le square d’Ajaccio à Paris, et représentant « Louis Herbette, conseiller d’État, 1848-1922 », comme dit l’inscription. Je n’ai pas trouvé la signature du médailleur, qui a réalisé une autre médaille avec des inscriptions différentes, conservée au musée d’Orsay.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, médaillon représentant une jeune femmeDe l’autre côté de la sculpture féminine est inclus un médaillon en marbre représentant un profil de jeune femme, peut-être l’un des enfants du couple?

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, vue rapprochée de la femmeJeanne Barreswil, la femme de Louis Herbette, est le sujet principal de la tombe. Elle y est sculptée de manière monumentale, en marbre, assise sur un beau siège.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, signature de Jules CoutanJules Coutan, dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers, a apposé sa signature sur la femme qui trône au centre de la tombe. Elle a été présentée au salon des artistes français de 1890 sous le n° 3713 « Statue, marbre, destinée au tombeau de Mme Louis Herbette ».

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme vue de profilLa femme est représentée abandonnée, la tête recouverte d’un voile (de deuil?).

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, les pieds de la femme reposant sur les racinesSes pieds nus reposent sur un réseau de racines qui se termine par un rameau de chêne…

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, la femme avec son dos appuyé sur un arbre mort… et son dos est appuyé sur un tronc d’arbre mort.

La tombe de la famille Herbette, cimetière du Montparnasse à Paris, le visage de la femmeJe vous quitte avec ce beau visage idéalisé, avec peu d’expression…

Photographies de juin 2013, il y a juste un an, il faudra que je repasse faire des photographies complémentaires, un jour où j’arriverai trop tôt pour prendre un train à Montparnasse…

Pour aller plus loin :

Le fils d’Oscar Roty, Georges Roty, lui a consacré un livre (Le médailleur Louis Oscar Roty (1846-1911), sa vie, son œuvre, Presses du Compagnonnage, 1971) et un musée géré par une fondation à Jargeau dans le Loiret.

Le monument au docteur Tarnier à Paris

Le monument au docteur Tarnier à Paris, vue d'ensemble lointaine et rapprochée
Il y a une quinzaine de jours, je suis allée à Paris et Eragny notamment pour la rencontre annuelle de l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques. Au passage, je suis allée refaire des photographies, avenue de l’Observatoire, du monument au maréchal Ney (par Rude) et de la fontaine Carpeaux, pour lesquels je dois faire quelques vérifications avant de vous en parler. Juste à côté, à l’angle de la rue d’Assas, se trouve l’ancienne clinique du docteur Stéphane Tarnier, construite par l’architecte Louis Henri Georges Scellier de Gisors (Meudon, 1844 – Paris, 1905), devenue une annexe de l’hôpital Cochin voisin. Au fond, le bâtiment en briques rouges est l’institut d’art et d’archélogie (universités de Paris I et Paris IV).

Le monument au docteur Tarnier à Paris, le relief en marbreSous un décor d’architecture est inséré un relief en marbre dû à Denys Puech (Bozouls, 1854 – Rodez, 1942), avec lequel l’architecte avait déjà travaillé en 1896 pour le monument à Leconte de Lisle dans le jardin du Luxembourg voisin. Le marbre a été présenté au salon des artistes français de 1904, sous le n° 3234. Le monument, qui porte sur le cartouche sous le fronton « Tarnier / 1828-1897 », a été inauguré en 1905. Stéphane Tarnier (Aiserey, 1828 – Paris, 1897), a notamment permis de réduire l’hécatombe des fièvres puerpérales en mettant en place des mesures d’asepsie, recommandées avant lui sans grand succès par Ignace Philippe Semmelweis et Lister..

Le monument au docteur Tarnier à Paris, la dédicace

La dédicace porte cette inscription: « Au maître qui consacra sa vie / aux mères et aux enfants / ses
collègues, ses élèves, ses amis / ses admirateurs ».
Le monument au docteur Tarnier à Paris, le docteur

Le docteur Tarnier est représenté debout au lit d’une jeune mère, en tenue d’hôpital avec blouse et tablier…

Le monument au docteur Tarnier à Paris, l'accouchée et son enfant

L’accouchée est assise sur son lit et tient dans ses bras le bébé, qu’elle embrasse tendrement. Le nourrisson a malheureusement perdu ses bras.

Le monument au docteur Tarnier à Paris, détail de la couveuse

Au pied du lit se trouve une couveuse avec un bébé bien emmailloté. La chaleur semble venir d’une sorte de brique réfractaire posée dans un compartiment sous le plancher de la couveuse. Il est l’inventeur en 1880 des couveuses qui, si elles se sont modernisées, fonctionnent toujours avec un système de chauffage et une vitre (du plexiglass) pour éviter les pertes de chaleur. Son premier modèle était une caisse en bois avec une vitre et un système de chauffage par un réservoir d’eau chaude dont la température était maintenue par une lampe à alcool placée au-dessous.

Pour aller plus loin, voir l’article de E. Bonnaire, Inauguration du monument Tarnier, Presse médicale, 1905, pages 353-354.

Photographies de juin 2014

La gare de Limoges, l’intérieur

Gare de Limoges, la coupoleAprès vous avoir montré l’extérieur de la gare des Bénédictins à Limoges, voici une petite visite de l’intérieur, qui a été fortement restauré après l’incendie de février 1998. Les verrières de Francis Chigot (Limoges, 1879- 1960), réalisées entre 1924 et 1929, ont en particulier été presque entièrement reconstituées dans la coupole de 26m de hauteur. Je sais que quelques lecteurs sont fans de ces verrières, mais je préfère m’attarder sur les allégories qui occupent les angles, dues comme les allégories extérieures à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui a réalisé pour la même compagnie des chemins de fer Paris-Orléans la sculpture de la façade de la gare de Tours (mais pas les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Antoine Injalbert) et beaucoup d’autres œuvres (revoir le décor général de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin et la statue du général Meunier dans le jardin des Prébendes-d’Oe à Tours).

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie du Limousin

Je commence logiquement par l’allégorie du Limousin, une femme nue qui tient dans sa main droite un grand vase en porcelaine et est surmontée d’une profusion de blés, de feuilles de châtaignier et de châtaignes.

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Bretagne

Curieusement, il y a une allégorie de la Bretagne, dont l’accès n’est pas le plus simple depuis Limoges… Poitrine dénudée, la femme qui symbolise la Bretagne est vêtue d’un léger voile qui laisse apparaître ses formes. Debout, elle ouvre largement les bras sur ce qui symbolise la Bretagne, algues, poissons, coquillages, étoiles de mer…

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Touraine

La présence de la Touraine est plus compréhensible. Elle est vêtue d’un léger voile qui cache à peine sa nudité et tient dans sa main gauche un bouquet de rose qu’elle va compléter probablement de celle qu’elle cueille élégamment de la main droite. Si les feuilles de vigne peuvent bien figurer la Touraine, les roses moins, sauf à penser à Ronsard et sa « mignonne allons voir si la rose… »

Intérieur de la gare de Limoges, allégorie de la Gascogne

La quatrième allégorie représente la Gascogne. Curieusement, elle est représentée sous les traits d’une femme nue, mais de dos, qui semble embrasser une profusion de sarments de vigne qui portent de lourdes grappes de raisin.

Mais… point de Poitou dans ces allégories??? Encore moins de Charente ou Charente-Maritime? Et le futur Plouc (PoitouLimOUsinCentre) alors? Il n’y a que la Touraine qui pourrait être rattachée dans ce hall de gare… Quid du mariage à venir de gré ou de force de Poitou-Charentes avec le Limousin et le Centre, formant au choix des internautes Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou)?

L'intérieur de la gare de Limoges avec ses guichets sur une carte postale ancienneLa gare avait, jusqu’en 1978, des en bois de style art déco, qui ont été détruits, comme ceux de la poste d’Angers ou ceux bien abîmés de la poste de Poitiers! Je vous ai trouvé une carte postale ancienne où on peut les voir… (et en fin d’article, retrouvez d’autres guichets de gare).

Départ des trains sous la grande verrière de la gare de Limoges, carte postale ancienne… et c’est parti, il n’y avait pas de grève ce jour là!

PS: pour rebondir à une remarque de Laurent Prysmicki, voici d’autres (nouveau mot-clef) de gare aujourdh’ui détruits dont je vous ai montré des images:

La Rochelle, l'intérieur de la gare sur une carte postale ancienne la gare de La Rochelle

Les guichets de l'ancienne gare de Poitiers, carte postale anciennela gare de Poitiers avant et après le bombardement de 1944

Les anciens guichets de la gare de Tours, carte postale anciennela gare de Tours

Photographies de novembre 2010.

Paul Verlaine par James Vibert à Metz

Metz, le monument à Paul Verlaine, dans son massif fleuriEn ce samedi, je vous emmène à nouveau à Metz, cette fois boulevard Poincaré (au bout de l’Esplanade, presque à l’opposé du cheval de Fratin), toujours avec des photographies prises début août 2012.

Metz, le monument à Paul Verlaine, carte postale ancienneLe socle a été modifié par rapport à son socle d’origine, qui portait la dédicace « A Paul Verlaine / 1844-1896 », comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Désormais, c’est « Paul Verlaine / né à Metz 1844-1896 ».

Metz, la maison natale de Paul VerlaineLors de ma visite en 2012, la rue était en travaux devant la maison natale de Paul Verlaine (gérée par l’association des amis de Paul Verlaine), à l’angle de la rue Poncelet et de la rue de la Haute-Pierre.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail de l'inscription Pauvre LélianSur la base du bronze se trouve aussi la mention « Pauvre Lélian », anagramme de Paul Verlaine.

D’après la fiche de la base e-monumen, la statue (plus probablement le prix du tirage par un fondeur de Decauville), inaugurée en juin 1925, a été financée par Les Amis de Verlaine, « le buste est offert par le sculpteur », Alexandre Vibert, et la ville a financé les frais du socle. Il doit y avoir un os quelque part, car Alexandre Vibert, né en 1847, est mort en 1909… Un don depuis l’au-delà? Ou de ses héritiers? Non, et le style ne correspond pas du tout, c’est juste une coquille et une confusion de la base de données, en fait, l’auteur est James Vibert (Carouge, Suisse, 1872 – 1942, frère du graveur Pierre-Eugène Vibert)! Cet élève de Rodin avait connu Verlaine (voir dans cet article).

Metz, le monument à Paul Verlaine, trois vues de face et de trois quarts

Le buste est représenté de manière très simplifiée, tout en rondeur, avec les deux mains reportées sur le côté gauche de la statue.

Metz, le monument à Paul Verlaine, détail du visageLes coulures de la patine donnent un air bien sévère à Paul Verlaine, avec sa moustache bien taillée…

Pour aller plus loin : voir cet article de Philippe Hoch sur Gustave Kahn et Paul Verlaine. Il faut que je vous montre aussi le monument à Gustave Kahn à Metz également!

La gare de Limoges, l’extérieur

La gare de Limoges, vue rapprochéeLe président de la République l’a décidé, dans la fusion des régions, Poitou-Charentes sera mariée de gré ou de force avec le Limousin et le Centre, formant au choix des internautes Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)… Puisque le mariage est annoncé et que l’on ne sait pas encore quelle sera la capitale (Orléans est peu probable, trop excentrée, Poitiers et Limoges trop petits, peut-être Tours?), penchons-nous sur le patrimoine… J’ai déjà consacré une longue série d’articles à Tours, parle de Poitiers chaque dimanche, mais ai peu abordé Limoges, la dernière fois l’année dernière contre le projet de LGV Poitiers-Limoges… Retournons-y, avec des photographies de novembre 2010.

[PS: et pour mettre de l’huile sur le feu, à côté de l’Aquitaine d’Aliénor (et des Guillaume, comte de Poitou-duc d’Aquitaine), il y a aussi Charles II de Poitou, futur roi Charles VII, comte de Poitou, duc de Touraine, duc du Berry, LOL!]

La gare de Limoges, vue du parc voisinDébarquement à la gare des Bénédictins, en centre-ville et au coeur des voitures, mieux vaut s’éloigner un peu pour voir l’ensemble.

L'ancienne gare de Limoges de 1856, vue sur une carte postale ancienne antérieure à 1914La première gare construite en 1856, que l’on peut voir sur cette acrte postale ancienne, a été remplacée par la gare actuelle entre 1925 et 1929 par Roger Gonthier (1884-1978), architecte de la compagnie du Paris-Orléans dont les initiales PO parsèment la façade.

La gare de Limoges, vue extérieure du dômeDominée par son campanile (haut d’une soixantaine de mètres) et surtout célèbre pour son dôme d’une trentaine de mètres de diamètre, la gare a été inscrite parmi les monuments historiques en 1975, elle a failli être détruite par un incendie en février 1998. Deux ans de travaux de restauration ont été nécessaires et le dôme presque entièrement reconstruit à l’identique.

La gare de Limoges, signatures H. Varenne, 1927, sur les statuesLa large façade est encadrée par deux petites entrées sous marquise, départs à gauche et arrivées à droite. Cette façade est cernée par deux statues monumentales dues à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui a réalisé pour la même compagnie la sculpture de la façade de la gare de Tours (mais pas les allégories de Limoges et Nantes par Jean Hugues, les allégories de Bordeaux et Toulouse par Antoine Injalbert) et beaucoup d’autres œuvres. Henri [Frédéric] Varenne a laissé sa signature, H. Varenne et 1927 sur les statues, 1926 sur les reliefs qui ont pris place dans les écoinçons monumentaux.

La gare de Limoges, allégorie de Cérès par VarenneA gauche, Cérès, déesse de l’agriculture, est représentée nue, accoudée sur l’arc avec un bœuf et des gerbes de céréales.

La gare de Limoges, allégorie de Mercure par VarenneA droite se prélasse Mercure, dieu des voyageurs (du commerce et des voleurs), avec son caducée et coiffé de son casque ailé mais accompagné d’attributs industriels plus inhabituels. On retrouve le couple Cérès/Mercure par exemple sur les halles de Niort (1871) ou sur l’ancienne chambre de commerce de Poitiers (1935, par Raymond Couvègnes).

La gare de Limoges, allégorie de la porcelaine par VarenneLes deux statues monumentales sont des allégories des activités industrielles de la ville de Limoges, liées aux arts du feu, la porcelaine et l’émail. Les deux sont représentées sous les traits d’une femme assise accompagnée d’un enfant qui se tient par terre, en appui sur les genoux de la femme. La figure de la porcelaine tient un vase…

La gare de Limoges, allégorie de l'émail par Varenne… alors que celle qui figure l’émail tient un petit coffret (en cours d’émaillage?).

La gare de Limoges, allégorie de l'émail et fronton du hall d'arrivéeLe jour de ces photographies, il faisait beau mais … j’avais un train à prendre, lors de mon passage suivant (il y a presque un an, en mai 2013, il y avait de belles giboulées), du coup, je ne peux pas vous montrer de belles photographies dela tête de Mercure sur la façade nord, ni, côté ouest, les armes des villes desservies par le Paris-Orléans (et au-delà), les actuelles gares sur le POLT (revoir LGV Poitiers-Limoges versus Polt) / Paris-Orléans-LimogesToulouse via Montauban, ainsi que les armoiries d’Agen, Périgueux, Blois, Bourges,  BordeauxPoitiers et Tours, la boucle du futur PLOUC (et de l’option abandonnée de l’union avec l’Aquitaine) est bouclée! Allez, j’ai quand même quelques photographies prises sous le dôme… pour un autre article! [à lire maintenant ici: La gare de Limoges, l’intérieur].

Photographies de novembre 2010.

Albert Ier par Paul Niclausse à Metz

Metz, le monument à Albert Ier par Paul NiclausseAprès le monument aux morts de 1914-1918 de Metz et l’Orpheline à Cahors, je continue à vous présenter des œuvres de Paul Niclausse. Retour à Metz, au centre de l’avenue Foch, avec des photographies prises en août 2012 du monument à Albert Ier, roi des Belges (Bruxelles, 1875 – Marche-les-Dames, 1934). Devenu roi en décembre 1909, c’est lui qui a inauguré en 1910 le musée royal d’Afrique à Bruxelles (alors musée du Congo belge, à Tervuren près de Bruxelles). Aujourd’hui, l’inscription clame « Au / roi / soldat / Albert Ier« , pendant la première guerre mondiale, le roi a été très actif à la tête de ses troupes après que l’Allemagne a piétiné la neutralité de la Belgique.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latérauxComme le monument aux morts de 1914-1918 de Metz, celui-ci a été amputé. Il ne conserve plus aujourd’hui que le buste du roi habillé en soldat, mais il était à l’origine (il fut inauguré en juin 1936) encadré par deux reliefs sculptés, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. Ces deux allégories vêtues à l’Antique regardent vers l’extérieur du monument, à gauche, une femme symbolisant L’indépendance et à droite, un homme représentant Le courage.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, le busteAlbert Ier est habillé en simple soldat, casque vissé (enfin, retenu par une jugulaire) sur la tête.

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, de dosCe buste est un peu abandonné au milieu de l’allée centrale fleurie de ce boulevard… Une petite explication en accompagnement serait la bienvenue… Pourquoi ce monument à Metz (« juste » parce qu’il a tenu tête aux Allemands et ainsi permis indirectement le retour de Metz à la France en 1918?), dans quel contexte (plus que certainement pendant la deuxième guerre mondiale) a-t-il perdu ses reliefs allégoriques?

Et pour rire un peu, je vous propose cette page de chansons paillardes de garnison, qui rapproche (sans doute involontairement) L’artilleur de Metz et La chanson du roi Albert!

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 4, vue rapprochée Sur un sujet voisin, (re) voir le monument « à la France, la Belgique reconnaissante, 1914-1918″ de Isidore de Rudder à Paris.

L’Ascension du Christ à Notre-Dame-la-Grande de Poitiers

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, choeur, inscriptions Rotbertus (bleu) et ascension du Christ (rouge)En ce jour de l’Ascension, j’ai choisi de rééditer un article publié l’année dernière…

Article du 31 mars 2013

Pour Pâques, j’ai choisi un sujet d’actualité… l’Ascension du Christ! Certes, le Christ ne montera au ciel que dans 40 jours (le jeudi de l’Ascension n’est pas qu’un jour férié, l’occasion d’un week-end en viaduc pour certains, quoique, dans un état laïque, on se demande pourquoi ce n-ième jour férié chrétien). Pâques, c’est le « top départ » pour cette histoire, donc je l’ai choisi pour aujourd’hui. On le trouve dans le déambulatoire de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, sur le chapiteau à droite de l’absidiole d’axe, au bout de la flèche rouge au second plan sur la photo ci-contre… Il s’agit d’un chapiteau roman repeint au 19e siècle…

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, Ascension du Christ, vue de faceDésolée pour les photographies pas très claires, mais l’intérieur de cette église est très sombre… Sur la face principale, le Christ, avec son nimbe cruciforme, se tient debout dans une mandorle, il bénit de la main droite et tient le Livre (la Bible) dans sa main gauche.

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, Ascension du Christ, les deux petites facesLa mandorle est portée par des anges, d’autres anges se tenant sur les petits côtés…

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, Ascension du Christ, inscription ME FEA droite du dé se lit, difficilement, sous la peinture, ME FE. Il s’agit très probablement de ME FECIT (m’a fait ou m’a fait faire) que l’on trouve dans un certain nombre d’églises précédé d’un prénom, comme dans « Gofridus me fecit » (Geoffroy m’a fait ou m’a fait faire, à voir sur cet article consacré au chapiteau de l’Enfance de Jésus dans l’église Saint-Pierre à Chauvigny). Ici, si prénom il y a, il est complètement masqué par les couches de peinture…

Poitiers, Notre-Dame-la-Grande, chapiteau du choeur, inscription RotbertusIl existe dans Notre-Dame-la-Grande, en revanche, un prénom inscrit sur le dé du chapiteau nord-est du rond-point du chœur (au bout de la flèche bleue sur la première photographie de cet article): ROTBERTUS, impossible de savoir s’il s’agit d’un commanditaire ou d’un sculpteur. C’est un prénom assez courant, que l’on trouve aussi dans l’église de Thézac en Charente-Maritime. Ces prénoms vous rappellent peut-être aussi inscriptions Hugo le trésorier et Aleacis sur le chevet de l’église Saint-Hilaire-le-Grand également à Poitiers.

Pour aller plus loin :

Un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.

Retrouvez tous les articles sur Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

La façade occidentale

Les scènes sont classées de gauche à droite et de bas en haut. Dans chaque article, un petit schéma vous les positionne.

A l’intérieur

Flux et exposition de Rainer Gross à Poitiers…

La cour pavée avec des marches du musée Sainte-Croix à PoitiersJ’avais initialement prévu pour aujourd’hui un article sur les problèmes d’accessibilité qui perdurent à Poitiers, mais l’inauguration d’hier m’a fait changer d’avis… quoique! La cour du musée et le musée Sainte-Croix à Poitiers restent complètement inaccessibles aux personnes à mobilité réduite avec les marches, les pavés,etc. Je dois néanmoins souligner le gros effort fait dans la nouvelle exposition Rainer Gross: contrairement à l’exposition  La licorne et le bézoard, cette fois, les difficultés visuelles des visiteurs ont été prises en compte! La salle d’exposition est claire, les textes écrits en noir sur blanc et assez gros, et le visiteur peut emporter un document avec le texte des cartels soit écrit en petit (bon pour l’environnement), soit écrit en plus gros (parfait pour ceux qui ont des problèmes de vue)! Merci beaucoup à Rainer Gross, artiste allemand résident en Belgique et qui a partagé sa passion dans un français parfait (il est aussi traducteur auprès des instances européennes, au passage, n’oubliez pas de voter!).

Je vous avais donc annoncé la semaine dernière la mise en place de Flux, …

rainer Gross lors de l'inauguration de Flux… de Rainer Gross. Il était présent hier (samedi 24 mai 2014) pour l’inauguration à la fois de cette œuvre éphémère (elle sera démontée après le 5 octobre 2014) et d’une exposition dans le musée qui présente de très belles photographies d’une quinzaine de ses réalisations (dont Toi(t) à terre et  Toi(t) en perspective à Chaumont-sur-Loire) et un ensemble de sculptures de plus petit format… A l’origine, il était sculpteur sur pierre! Il est aussi un excellent photographe, toutes les photos de l’exposition sont les siennes… Je vous parlerai en fin d’article des autres manifestations liées à cette inauguration, commençons la visite dans le sens de la journée d’hier… et donc la fin du Flux, qui, à défaut de jaillir de la cuve baptismale (suite au refus catégorique de la société des Antiquaires de l’Ouest, gestionnaire du site), vient se terminer contre le mur du baptistère Saint-Jean dont les portes étaient soigneusement closes pour cette cérémonie! Je ne comprends toujours pas pourquoi cette société savante a refusé cette installation (en 2006, Kôichi Kurita y était intervenu) et pourquoi l’État, propriétaire du site, n’a pas contraint le gestionnaire à accepter la présence d’un artiste qui est intervenu dans les jardins de Le Nôtre au musée d’archéologie nationale à Saint-Germaine-en-Laye, dans l’abbaye de Noirlac, dans le cloître du prieuré Saint-Michel-de-Grandmont à Saint-Privat, etc., mais « pas touche à mon baptistère »! Absurde et réac, messieurs des Antiquaires de l’Ouest (cette société reste majoritairement une assemblée de vieux savants où la parité et le rajeunissement sont encore des utopies)!!! Comme disait Philippe Baudelot l’autre jour, c’est un endroit « collector », peut-être l’un des derniers en France où l’on tente de vendre des diapositives aux visiteurs! (Glissez quand même la tête quand, par miracle, la porte est ouverte, vous y verrez de belles peintures romanes et gothiques). Est-ce que ce sera le refus de trop? L’État aura-t-il le courage un jour de transférer sa gestion au musée Sainte-Croix? Il est loin le temps (dans les années 1830… bientôt deux siècles) où des érudits qui fonderont ensuite la Société des Antiquaires de l’Ouest avaient réussi à convaincre Prosper Mérimée et permis d’éviter que ce bâtiment soit rasé pour percer une route (l’actuelle rue Jean-Jaurès, qui l’a finalement contourné). [PS: suite à une question reçue en privé, en cherchant dans les délibérations du conseil municipal de Poitiers pour 2013, j’ai trouvé une subvention de 18000 € pour l’édition du bulletin en mars, une subvention exceptionnelle de 3500 € en septembre pour l’édition des comptes de la ville au XVe siècle].

Flux de Rainer Gross à Poitiers, mai 2014, dans la cour du muséeLe flux en lattes de bois (peuplier) oscille dans la cour du musée, devant l’art du théâtre de Jonchère… passe en sous-sol…

Flux de Rainer Gross à Poitiers, dans le tilleul centenaire… et se retrouve de l’autre côté de la cour, s’emmêle dans le tilleul centenaire…

… ouf! les orchidées boucs (en voir d’autres dans une sortie orchidées à Civaux) soigneusement sauvegardées par le service des espaces verts ont presque toutes survécu à l’inauguration… une seule a été piétinée, oups! par un ancien élu vert!

On voit bien ici les contrastes d’échelle, de lumière, d’occupation de l’espace voulus par l’artiste… même si le tilleul n’avait pas encore ses feuilles quand les lattes de bois ont été assemblées!

Le Flux sillonne ensuite au milieu du dépôt lapidaire qui a changé de place dans la cour du musée…

… jusqu’à traverser la Minerve!

Le Flux jaillit des entrailles de la terre au milieu des ruines romaines du musée.

Rainer Gross aime jouer avec l’éphémère, les strates du temps, les hasards de l’installation… n’hésitez pas à jouer avec les perspectives possibles, ici avec la cathédrale au fond…

Il a parlé de la Grand’Goule, le dragon serpentiforme de Poitiers, parmi les collections du musée, j’aurais volontiers vu en clin d’œil le retour en salle de la maquette du Rhône et la Saône, par André Vermare: la sculpture est à Lyon, mais la maquette a été depuis fort longtemps reléguée aux oubliettes (pardon, dans les réserves) du musée de Poitiers et le visiteur n’a plus accès qu’aux « fiches » non illustrées de la base Joconde: la tête du Rhône (moulage grandeur nature) et le groupe sculpté réduit (maquette originale au tiers pour le projet d’édition de luxe du Rhône). Le mélange des eaux du Rhône et de la Saône sont un bel exemple de flux…

Dommage que cette inauguration n’ait pas attiré un public plus nombreux et surtout plus varié… car y assistait surtout le « tout Poitiers culturel », professionnels surtout et auditeurs fidèles des conférences et aux concerts (du centre d’études supérieures de musique et de danse et du conservatoire) donnés au musée, à l’espace Mendès-France, à la médiathèque, abonnés au théâtre et auditorium… Il est certes agréable de se retrouver « entre soi », de poursuivre nos conversations d’événements en événements (c’était mon « grand retour » dans ce cercle), mais est-ce le but de ces inaugurations? Visiteurs de toutes origines, de tous milieux, n’hésitez pas à venir découvrir cette exposition. Si vous hésitez à pousser la porte du musée (gratuit le mardi et le premier dimanche de chaque mois), glissez-vous dans la cour, lisez en introduction les pupitres explicatifs… Bravo à Rainer Gross et aux commissaires de l’exposition, à Pascal Faracci, le nouveau directeur du musée, et surtout à Dominique Truco, qui organise toujours de belles manifestations d’art contemporain à Poitiers (et à Melle et ailleurs…). Il reste à patienter un bon mois, si j’ai bien compris, pour découvrir le catalogue qui accompagne cet événement.

Le week-end inaugural avait commencé par une conférence fort intéressante de Claude Andrault-Schmitt, autour des dernières découvertes et du livre qu’elle vient de diriger sur la cathédrale de Poitiers, La cathédrale Saint-Pierre. Enquêtes croisées, 2013, chez Geste éditions (416 pages, 55€). Mais pourquoi avoir choisi une police de caractères aussi petite? Du 4 ou du 5, à vue de nez! Complètement inaccessible pour moi avant fort longtemps (peut-être pour toujours s’il n’y a pas d’édition numérique), la reliure trop épaisse et les colonnes écrites trop près de la reliure rendent (ce qui est rare) le visio-agrandisseur inefficace sur les deux-tiers des pages! Je n’ai pas assisté au concert qui a suivi (trop tard encore pour moi), ni aux visites de la cathédrale et du quartier, mais ai assisté aussi à la projection publique de Cap Sud-ouest sur Poitiers sur France 3, de belles images grâce aux drones, mais qui sautent parfois, et un commentaire pas toujours au niveau (cf. en particulier l’arrivée du présentateur dans l’amphithéâtre romain), puis au « surprenant » concert donné par quatre étudiants de conservatoire, au violoncelle, avec Four de John Cage: chaque musicien choisi 12 « sons » qu’ils jouent selon une « partition » qui porte non les notes, mais le numéro des sons et les plages auxquelles ils doivent commencer et finir (avec des fourchettes de quelques secondes). Je n’en ai pas trouvé de version vraiment « audible » en ligne…

Voir ou revoir des articles sur des sujets voisins:

Chaumont-sur-Loire 2012, toit à terreVous pouvez revoir sur mon blog ses œuvres à Chaumont-sur-Loire,Toi(t) à terre

Chaumont-sur-Loire 2011, le parc, suite, 12, toit en perspective de Gross … et Toi(t) en perspective, à voir aussi dans cet article de 2011.

Poitiers, square de la République, avril 2013, oeuvre en placeL’opération Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille… a aussi été l’occasion d’une commande publique avec l’installation de Benoît-Marie Moriceau dans le nouveau square de la République raté

Poitiers, quartier du Pont-Neuf, oeuvre de Christian Robert-Tissot, vue généraleles messages de Radio-Londres par Christian Robert-Tissot dans la montée du faubourg du Pont-Neuf

Jardin du Puygarreau à Poitiers, 26 décembre 2013, obélisque brisé et premiers jeux installéset dans les jardins du Puygarreau, l’obélisque brisé de Didier Marcel,

Jardin du Puygarreau à Poitiers, photographies et aire de jeux de Pierre JosephAire, air, erre, ère de Pierre Joseph

Jardin du Puygarreau à Poitiers, Tourne-sol de Elisabeth Balletet les barreaux de prison, pardon, la grille « tourne-sol » d’Élisabeth Ballet.

Performance de Kôichi Kurita dans le bapstistère Saint Jean à Poitiers, 2006, cliché Christian Vignaud, musées de PoitiersL’artiste Kôichi Kurita à Poitiers en 2006… et sur l’île d’Oléron en 2013

Glen Baxter à Poitiers, été 2010, sur le mur en contrebas du TAP L’expédition Glen Baxter (juin à septembre 2010) : l’annonce de l’expédition du 12 juin 2010 et la sérigraphie du parking Effia, aperçu global de l’expéditionet la sérigraphie du 12 juin 2010, dans le quartier de Bellejouaneen centre-villeen centre-ville, la suite, le livre Le safari historico-gastronomique en Poitou-Charentes (dessins de Glen Baxter, texte d’Alberto Manguel).

Le Rhône et la Saône, par André Vermare, à Lyon et à Poitiers

L’orpheline de Paul Niclausse à Cahors

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue généraleEn vous présentant le monument aux morts de 1914-1918 de Metz, je vous ai signalé qu’une autre sculpture de Paul Niclausse se trouvait à Cahors (voir aussi Albert Ier roi des Belges à Metz). Je suis donc aller fouiller dans mes photographies d’août 2011 et vous présente aujourd’hui son Orpheline présentée dans le parc Tassart. La maquette a été présentée au salon des artistes français de 1913, commandée par l’État, présentée dans sa version définitive en 1921 au salon et mis en dépôt à Cahors en 1922. Elle fait partie des collections du Fonds national d’art contemporain.

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, vue de trois quartsLe groupe sculpté comprend au centre, une chèvre, encadrée par un couple de paysans âgés (avec des rides prononcées) et chaussés de sabots. L’homme, chauve, se trouve du côté de la tête et la femme, tête protégée par un fichu, à l’arrière.

L'orpheline de Paul Niclausse à Paris, la femme et le nourrisson qui tête au pis de la chèvreLa femme soutien un nourrisson emmailloté (l’orpheline), mise à téter au pis de la chèvre…