Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-SaunierCela fait un moment que je ne vous ai pas emmené(e)(s) en promenade à Lons-le-Saunier (photographies de juillet 2012, revoir le monument et la maison natale de Rouget-de-Lisle, le monument aux morts de 1914-1918 et le monument à la gloire de la résistance jurassienne). Direction la grande place devant le théâtre, dominée par le monument au général Lecourbe: c’est marqué dessus, « Lecourbe » sur la statue en bronze et « La France au général Lecourbe » sur le socle… Et oui, Lecourbe n’est pas qu’associé à une case du Monopoly! C’est aussi un « homme célèbre ». Claude-Jacques Lecourbe (Besançon, 1759- Belfort, 1815) fut élu en 1789 commandant de la garde nationale de Ruffey-sur-Seille, où il est enterré, village dont je vous ai déjà parlé, suivre le lien, mais je n’avais même pas eu (pris) le temps d’aller jusqu’au cimetière. Après Ruffey-sur-Seille, il a rejoint l’armée du Haut-Rhin à la tête d’un bataillon du Jura, puis eu une carrière bien chargée, résumée dans la notice de son dossier aux archives nationales

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, exploits de Lecourbe… ou sur le monument lui-même: « Armées du Rhin, du Nord, / de Mayence, du Danube, / de la Moselle, du Bas-Rhin, / de Sambre-et-Meuse. / Batailles de Hondschoote, / de Fleurus, de Kehl, / de Zurich, Moeskirch, / Belfort »

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne avec le théâtre à l'arrière planLe monument fut inauguré à Lons-le-Saunier, place de la Liberté, en 1857. La statue en pied a été donné par Napoléon III. Mais il s’est promené sur la place et a changé de côté… on peut le voir sur cette carte postale ancienne devant le théâtre

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, carte postale ancienne… et aussi ici.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les lions déplacésDepuis, il a perdu son socle à emmarchement et les lions ont été déplacés devant le théâtre où ils entourent la « fontaine » (voir d’autres précisions en fin d’article).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, vue rapprochée de faceLe général Lecourbe est représenté debout, dans son uniforme…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, de profil et de dos… son couvre-chef posé sur un piédestal derrière lui.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex 1853La statue porte la signature « Etex 1853 », pour Antoine Étex (Paris, 1808 – Chaville, 1888), dont je vous ai déjà présenté La douleur maternelle (1859) et  Le bonheur maternel (1866) dans le parc de Blossac à Poitiers.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, marque du fondeur CharnodElle porte aussi la mention (plus qu’une marque, elle s’étale sur tout un rebord, pas question de la rater!) du fondeur: « F(s) Charnod. Fondeur. 1855 / à Montrouge, près Paris ». La statue avait été commandée par l’État en 1852, Étex a rendu son modèle très vite (la date de 1853 sur sa statue), la fonte a pris du temps (1855) et en 1856, le sculpteur réclame un supplément de prix, il est relancé début 1857, d’après le dossier de e-monumen.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les deux plaques en bronzeSur le piédestal ont été ajoutés deux reliefs commandés par la ville de Lons-le-Saunier et représentant la bataille du pont de Seefeld (1799) et la défense de Belfort en 1815, le général Lecourbe est mort (de maladie) peu après dans cette ville. D’après le dossier d’inventaire, les plaques des reliefs datent de 1857, année de l’inauguration.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, signature Etex sur chacune des plaquesChacune porte la signature du sculpteur.

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, relief de la bataille du pont de SeefeldLa bataille du pont de Seefeld (1799) est quasiment tombée dans l’oubli. D’après ce relief, elle a été acharnée et menée à la baillonnette!

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, bataille de Belfort de 1815La défense de Belfort de 1815 a été éclipsée par celle de 1870 (celle du « lion de Belfort« ).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, les trophéesLes trophées apposés à la base du socle…

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, détails des trophées… portent la date 1828 et une inscription que je ne peux pas lire entre la couronne. Le dossier d’inventaire général donne d’autres précisions et explique cette date qui m’avait intriguée. La ville de Lons-le-Saunier a recyclé un ancien monument. Il y eut d’abord une fontaine, en 1725. Puis l’architecte Auguste Robert a dessiné et mené à bien l’aménagement de la place de 1826 à 1846 en redessinant la place, en y édifiant (1826-1828) un monument commémorant le général Jean-Charles Pichegru (Planches-près-Arbois, 1761 – Paris, 1804), puis en construisant le théâtre, la gendarmerie et la prison. Le monument comportait une statue une marbre du général, des ornements de bronze (ceux que l’on voit ici avec la date 1828), quatre lions de fonte provenant des fonderies Baudin à Toulouse-le-Château dans le Jura (ceux que l’on a vu plus haut) et quatre bassins. La statue a été renversée pendant la révolution de 1830. En 1857, l’architecte Achille Paillot (Bletteran, Jura, 1816 – 1897) finalise la remise en état du monument… désormais consacré au général Lecourbe! Le dernier réaménagement date de 1999 (l’ensemble est protégé monument historique).

Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier, armoiriesSur l’autre face se trouvent les armoiries de la ville.

Il me manque quelques précisions: qui était précisément l’architecte Auguste Robert? Qui a dessiné les lions et surtout la statue détruite du général Pichegru? Le projet a-t-il été présenté au salon des artistes français? Marlie a peut-être des compléments sous le coude…

Photographie de juillet 2012.

2 réflexions sur « Le général Lecourbe par Antoine Étex à Lons-le-Saunier »

  1. NiniDS

    Merci pour cet article très intéressant et documenté, pour moi, j’avoue, Lecourbe n’était qu’une case sur le Monopoly…
    Bises et belle journée.

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  2. Cymb

    Auguste Robert, architecte voyer de la ville de Lons, ayant précédé A. Paillot dans cette fonction. Il n’est pas l’architecte du théâtre.

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