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Poitiers, Patrimoine, stop ou encore? Le débat…

Patrimoine, stop ou encore, tel était le sujet d’un « débat » proposé lundi dernier, 22 avril 2013, par le maire de Poitiers, avec pour sous-titre le secteur sauvegardé et le dossier de candidature à l’Unesco… Nous voici donc à nouveau à l’espace Toumaï, pour un débat pas beaucoup plus « débat » que la « concertation » organisée quelques semaines plus tôt dans le même lieu pour l’avenir de l’ancien théâtre. Une tribune qui reflète bien la place des femmes dans notre société… pas une seule femme sur les huit intervenants (et pas une seule femme non plus pour les quatre questions prises en fin de séance). Une salle clairsemée, il faut dire que la réunion était à 18h en plein milieu des vacances scolaires, et si l’on enlève les élus, les services techniques et les personnes qui travaillent dans le milieu du patrimoine présentes dans la salle, il y avait très très peu de monde… Sur la forme encore, tout le monde était censé savoir de quoi on parlait: à part la distribution du journal municipal à l’entrée, où de petites vignettes évoquaient à peine le plan du secteur sauvegardé, les intervenants ont fait comme si tout le monde connaissait par cœur ce projet, aucune image projetée à l’écran. J’ai donc choisi d’illustrer cet article avec quelques images choisies parmi celles que j’ai déjà publiées, et vous propose une carte cliquable en fin d’article.

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 2, vu du milieuSans plan, personne n’a souligné que le périmètre du secteur sauvegardé exclut les remparts médiévaux (voir le rempart sud et la tour Aymar de Beaupuy et le pont Achard, il faudra que je vous montre les autres parties visibles) et l’ancien château… je l’ai souligné dans mon avis remis au commissaire enquêteur lors de l’enquête publique terminée depuis le 5 avril 2013, je n’espère aucune réponse sur ce point (ni sur les autres!).

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'aggloLes intervenants donc: Alain Defaye, directeur départemental de Centre presse et la Nouvelle République (mais Centre presse n’a même pas rendu compte de la réunion), Alain Claeys, député-maire de Poitiers et président de Grand Poitiers (cumulard assumé), Jean-Marie Compte, adjoint au maire de Poitiers chargé du Tourisme et du patrimoine touristique, Yves Steff, architecte urbaniste mandaté pour la révision du Secteur sauvegardé, Yves Lion, architecte urbaniste, grand manitou des ateliers Lion, maître d’œuvre des aménagements de Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille… et responsable assumé du massacre du square de la République (la photo ci-dessus), Laurent Barrenechea, architecte des bâtiments de France, chef du service territorial d’architecture et du patrimoine de la Vienne, Philippe Cieren, Inspecteur général des patrimoines au Ministère de la Culture.

Poitiers, la médiathèque, 2, le long de la rue de l'Université, côté nordDans son introduction, M. Claeys souligne que le patrimoine d’une ville doit être comme le patrimoine d’une bibliothèque, dont les fonds sont amenés à se renouveler… une comparaison bien audacieuse quand on sait que le fonds ancien de la bibliothèque de Poitiers a été en partie jeté en 1989 à la benne lors du transfert dans la médiathèque, ces fonds anciens sont inaliénables et imprescriptibles (contrairement aux fonds actuels, qui peuvent faire l’objet d’un « nettoyage » par vente ou destruction). Parmi eux se trouvaient des documents inédits de la monnaie de Poitiers (documents non cotés des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles produits par les officiers de la Monnaie de Poitiers), localisés par un historien chez un particulier, mais jamais revendiqués depuis des années par la ville de Poitiers, ni par la municipalité précédente, ni par l’actuelle! Prendre modèle sur le secteur des bibliothèques, avec la vision du maire de Poitiers, ça n’augure rien de bon…

Poitiers, 8 avril 2011, des haies, 10, le dolmen de faceRevenons à la réunion de lundi dernier… J’y ai fait une grande découverte, une origine de Poitiers au 3e siècle avant notre ère (certifié par Yves Steff)… Si l’on parle du « plateau », aucune occupation ne permet de parler de « ville » ou de cité avant la période augustéenne, à la fin du 1er siècle avant notre ère… Si l’on parle de l’ensemble du territoire communal, alors il faut ajouter les occupations moustériennes, mésolithiques, néolithiques et chalcolithiques de la zone de la Folie, le dolmen de la pierre levée et plusieurs occupations de l’Âge du Bronze et de l’Âge du Fer?

Les arènes rue Bourcani à Poitiers, les boisagesAlors que le discours tournait autour du passé antique (dont les vestiges en ville ou en périphérie ont été bon malmenés depuis 1840, voir l’amphithéâtre romain), de l’hypogée des dunes (juste cité, en oubliant la nécropole antique dessous) et roman de Poitiers, Laurent Barrenechea a rappelé qu’il ne fallait pas oublier que l’on avait un chef-d’œuvre gothique, la .

Poitiers, carte postale ancienne, vue aérienne avec Notre-Dame-la-Grande et l'ancien marché à structure métalliqueIl a été rappelé que Poitiers n’est que l’un des 104 secteurs sauvegardés français, qu’il s’agit d’une révision radicale du plan de 1966, il faut dire que celui-ci avait été rédigé à la période de la voiture triomphante, avec le percement de la « pénétrante » et n’a pas permis d’éviter le scandale archéologique du parking de Gaulle (destruction en une nuit d’importants vestiges archéologiques romains) ni la destruction de l’ancien marché Notre-Dame, et qu’il prévoyait l’ouverture d’une large entaille entre le haut de la pénétrante et le bas de la Grand’Rue pour faciliter la circulation urbaine (heureusement jamais mis en œuvre). Aujourd’hui, la réflexion porte apparemment plutôt sur le réaménagement de la pénétrante et la circulation à l’arrière de .

Poitiers, novembre 2012, 07, voitures sur les trottoirs en villeA l’occasion d’une question, il a aussi été annoncé que pour des rues étroites comme la grand’rue, on allait s’orienter à terme vers des zones de partage (zone 20, sans trottoir, piétons prioritaires sur les vélos et les voitures). Pourquoi pas, mais actuellement, il y a tellement de stationnement sauvage dans les zones de partage créées (voir par exemple à la fin de l’article en lien des voitures à la place des piétons) que la place du piéton en ville n’est pas gagnée… Une confirmation, le PVC n’est plus autorisé en ville dans le périmètre du secteur sauvegardé (il va falloir de la pédagogie et des contrôles), les zonages concernant les jardins sont indicatifs, le secteur sauvegardé permet de nouveaux projets contemporains (il a été question rapidement de l’aménagement de la verrue de l’ancien Printemps, de l’îlot de l’ancien rectorat ou celui de la banque de France, de l’ancien hôtel Dieu – revoir l’ancien sanatorium -, du musée Sainte-Croix, toujours au détour d’une petite phrase, pas de l’avenir du palais de justice).

A part ça, nous avons eu droit à beaucoup de blabla:

– le centre-ville n’est qu’un quartier parmi d’autres… mais quand il y a eu des questions sur des éléments hors centre-ville (rue de la Cueille Mirabellaise, assaillie par les voitures et la pollution -je vous en ai touché un mot il y a quelques mois dans ce défi photo des fenêtres, ou les restes de l’aqueduc romain qui menacent ruine du côté de l’Ermitage), le maire a botté en touche, pas le sujet de la réunion…

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 08, la poésiel’avenir de l’ancien théâtre a été évacué: son aspect patrimonial sera préservé, son usage ne concerne pas cette réunion (au passage, je rappelle que le dessin de Pansart que l’on aperçoit sur cette photographie a disparu depuis…)

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la place[PS du 29 avril 2013: le maire assure au collectif de défense de l’ancien théâtre, par courrier du 19 avril, que « la ville conservera tous les éléments ayant une valeur patrimoniale », reste à s’assurer qu’il considère bien comme ayant une valeur patrimoniale ce dessin original (un « simple bout de papier »?) et les lettres « théâtre » de la façade démontées lors du ravalement en 2012 et disparues depuis, voir cette lettre: le début et la fin].

– le commissariat de police n’aurait probablement pas eu cet aspect s’il était construit aujourd’hui… « les loupés sont souvent des problèmes de commande » [sic].

– le dossier de candidature de Poitiers sur la liste indicative du patrimoine français est bien avancé… avec un comité scientifique (composition visiblement top-secrète), avec un axe paysage urbain historique de l’Antiquité à nos jours… Bon, étant donné qu’il y a déjà 34 biens sur cette liste et que seuls un ou deux de cette liste sont proposés chaque année par la France à l’Unesco, on a le temps…

Poitiers, le clos Saint-Hilaire, 7, dépotoir entre le garage et la clôtureJe pense qu’il faudra d’abord traiter les « casseroles » passées voire récentes, le plan et le règlement du secteur sauvegardé demande la destruction du garage installé au milieu du cloître de Saint-Hilaire (voir mes photographies sur le Clos Saint-Hilaire et l’invasion de la végétation), mais cela sera-t-il exécuté un jour??? Les rebuts du chantier traînent depuis des années en marge du chantier, aux abords directs de l’église .

Bref, beaucoup d’auto-congratulation dans cette réunion, mais rien de neuf… à part que l’on peut se demander s’il ne s’agissait pas du lancement de la campagne électorale municipale?

Et je vous remets le petit plan de l’hyper-centre, avec les liens sur quelques-uns des 320 articles que j’ai consacrés au patrimoine de Poitiers… Clic sur les petits ronds rouges ou sur les liens ci-dessous

Plan dynamique du quartier du palais de justice de Poitiers

Chez VD, Poitiers, statue de Jeanne-d'Arc Chez VD, Poitiers, rempart romain Chez VD, Poitiers, médaillon de Jeanne-d'Arc Chez VD, Poitiers, des dates sur des immeubles Chez VD, Poitiers, des dates sur des immeubles Chez VD, Poitiers, ancienne banque nationale de crédit, par les frères Martineau et Auguste Perret Chez VD, Poitiers, hôtel Pélisson Chez VD, Poitiers, l’ancienne chambre de commerce Chez VD, Poitiers, la maison du Dr Letang et son décor Chez VD, Poitiers, la médiathèque Chez VD, Poitiers, les restes du cloître de Notre-Dame-la-Grande Chez VD, Poitiers, Notre-Dame-la-Grande Chez VD, Poitiers, le marché Notre-Dame, avec cartes postales anciennes Chez VD, Poitiers, rue Montgautier Chez VD, Poitiers, la grand’rue glacée en janvier 2009

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Les points de la carte:

1. la statue et la plaque en bronze  de Jeanne d’Arc (1929) de Maxime Réal del Sarte dans le square des Cordeliers

2. le rempart romain

3 et 4: hôtels particuliers avec des dates portées, respectivement de 1516 (n° 3, place Lepetit),  1580 et 1626 (dans une cour rue de la Regratterie)

5. ancienne banque nationale de crédit, par les frères Martineau et Auguste Perret

6. l’hôtel Pélisson (1557)

7. l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, avec des sculptures de Raymond Émile Couvègnes (1935) et des peintures de Henri-Pierre Lejeune.

8. la maison du Dr Letang et son décor (1902)

9. la médiathèque, avec une visite avec son architecte et son nouveau forum criard,
déjà des pannes, des serre-joints

10. les restes du cloître de Notre-Dame-la-Grande

11. le marché Notre-Dame (avec cartes postales anciennes)

12. l’église Notre-Dame-la-Grande

13. le médaillon en bronze de Jeanne d’Arc (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale

14. rue Montgau(l)tier

15. la grand’rue glacée en janvier 2009 (l’hôtel du grand prieuré d’Aquitaine est juste hors cadre)

L’église Sainte-Thérèse à Poitiers

Poitiers, église Sainte-ThérèseJe vous montre aujourd’hui une église de Poitiers qui a une histoire singulière… Elle est située sur le coteau ouest de la ville, dans le quartier des Rocs, celui qui attend avec impatience la reconstruction de la passerelle des Rocs pour venir en centre-ville sans avoir à descendre la vallée de la Boivre (longée par la voie ferrée avec la gare à ce niveau là) et remonter en centre-ville, le nouveau viaduc, réservé aux bus, aux vélos et aux piétons, a assuré sa jonction côté ouest et côté plateau, mais n’ouvrira que fin 2013.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, trois vues et dédicaceUne plaque de dédicace (à l’intérieur, sur le mur nord, au-dessus de la porte d’accès à l’escalier de la tribune) raconte l’histoire de l’église Sainte-Thérèse (et Sainte-Jeanne-d’Arc) de manière… orientée :

Cette église / à son origine, chapelle du collège de la Grand Maison / dirigé par les pères de Picpus, désaffectée en 1904 après / l’expulsion des congrégations enseignantes et destinée /à disparaître./ fut réédifiée à cette place, grâce à la charité et au / dévouement des nombreux amis de l’œuvre et tout spécialement/ des anciens élèves restés fidèles gardiens des traditions/ du collège disparu/ elle fut livrée au culte le 21 mai 1934 et consacrée/ le 2 octobre 1935 par monseigneur Mesguen, évêque de / Poitiers. / M. l’abbé Bressollette chargé de l’organisation / de cette œuvre fut le premier curé de la nouvelle / paroisse.

Il s’agit de la chapelle construite en 1867 par l’architecte Jean-Baptiste Perlat et qui se situait sur des terrains achetés par la ville pour y construire le lycée de jeunes filles, devenu lycée Victor Hugo (où je vous ai montré la Tête de jeune fille de Couvègnes). L’église fut démontée pierre à pierre à partir de 1933 (la première pierre a été bénie par Mgr Braud le 5 février 1933) et reconstruite en 16 mois à quelque kilomètres de là, les travaux étant réalisés par des volontaires et des professionnels, financés par une série de concerts et autres manifestations (voir des photographies des travaux sur le site du diocèse de Poitiers). Comme l’église se situe dans l’axe de la piste de l’aéroport de Poitiers-Biard, le clocher, neuf, a été posé au sol et non au-dessus du toit. Il renferme un carillon de dix cloches construit en 1941, toujours sous l’impulsion de l’abbé Joseph Bressollette, de la société La Fraternelle et sous la direction de l’architecte sous la direction de l’architecte André Ursault. Partiellement démantelé en 1964, le carillon a été reconstitué et restauré en 2009.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, siantes Jeanne-d'Arc et Thérèse, de Marie BarangerL’église est dédiée à « Jeanne Holocauste par le feu, Thérèse, victime d’amour divin », comme le clame cette devise sur l’arc interne du portail occidental, surmonté d’une peinture de Marie Baranger… Il s’agit ici d’une deuxième version, repeinte en 1944 par Marie Baranger sur la première fresque des années 1934-1935. La première version était dans le même style que le reste. Dans cette première version, un Christ en croix se trouvait sur la gauche au deuxième plan, les deux saintes étaient agenouillées au centre et le texte, identique à celui que l’on lit sur l’arc, était écrit sur la droite, là où l’on voit aujourd’hui des drapés.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peintures de Marie Baranger et vitraux de LabouretL’église a en effet reçu un décor neuf dans les années 1930 : des peintures de Marie Baranger, avec de grands panneaux peints derrière les autels et un étonnant chemin de croix peint autour des fenêtres, de grands panneaux peints sur les murs nord et sud du transept et au-dessus des autels latéraux et des vitraux du chœur dus à Auguste Labouret, Paris… Je vous les montrerai dans de prochains articles.

Photographies de novembre 2012.

Poitiers, le ratage du square de la République

Poitiers, square de la République, avril 2013, oeuvre en placeJe vous ai déjà montré plusieurs fois le square de la République à Poitiers, avec le monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré, de nouvelles grilles moches… Avec des mois de retard, l’installation de Benoît-Marie Moriceau a été remise en place… Dans le projet d’extension du secteur sauvegardé, cet aménagement minéral est à nouveau justifié par un lieu de vie… plus en accord avec la vie actuelle (autrement dit, le square dessiné par Édouard André était trop passéiste) et sans doute contre les « anciennes habitudes », comme dit l’arrêté municipal que je vous ai déjà montré en février 2013… Bravo aux ateliers Lion pour ce grand ratage!

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'aggloPetit rappel… les grilles avant et après…

Quelques arbres ont survécu au massacre et ont été entourés de machins mastocs qui doivent aussi servir de banc… En fait, au fil des semaines, ils sont de plus en plus noirs sur les bords, avec des ébréchures de plus en plus importants (je vous ai déjà montré des épaufrures de ce genre sur les bancs de la place d’Armes).

Poitiers, square de la République, avril 2013, effet des vélos sur le monument aux morts La cause? Ce mobilier urbain sert de skate park et de support de saut à vélo… J’en ai pris un l’autre jour, son activité explique aussi les marques sur le socle du monument aux morts de 1870-1871

Pour rappel, voici l’ancien aménagement du square, cette partie a été détruite anciennement

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

Poitiers, coeur d'agglomération, bordure en calcaire exploséeLe calcaire choisi ne résiste pas plus aux voitures et camions, de nombreuses bordures sont déjà explosées moins de deux ans après leur mise en place…

Poitiers, avril 2013, état déplorable des rues piétonnesDans peu de temps, aurons-nous dans le secteur refait la même chose que quelques dizaines de mètres plus loin, un patchwork de dalles explosées, avec des trous et des réparations approximatives au ciment? Au passage, vous voyez que les voitures continuent à se garer n’importe où…

Poitiers, avril 2013, voitures à la place des piétons… et dans la zone de cœur d’agglomération, j’ai repris dimanche dernier une photographie au même endroit que la dernière photographie de cet article de novembre 2012… Pourquoi se gêner, puisque l’incivilité semble être le grand sport poitevin sans aucune répression (voir aussi la manifestation justifiée de mauvaise humeur des commerçants de la Grand’Rue, qui ont empilé au début de la rue il y a quelques jours les poubelles sorties à n’importe quelle heure sur les trottoirs)?

Poitiers, avril 2013, rue Magenta, arbresPuisque j’étais dans le secteur, j’ai aussi photographié les arbres de la rue Magenta, leur pied est encombré de déjections canines… j’en ai trouvé un où il y en a moins, leur entourage en terre et herbe (voir travaux en février 2013) a été remplacé par des pavés disposés en « impluvium » (en légère pente vers le centre), avec à peine 50 cm de côté en cailloux au pied des arbres…

Relire mes anciens articles sur le sujet : le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Edouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44 (clic sur les liens pour voir les pdf des articles).

Les « Verts » partiront seuls aux municipales à Poitiers

Europe écologie les Verts lance le journal de campagne pour les municipales 2014 à PoitiersEn 2014, dans la plupart des grandes villes, Europe écologie les Verts / EELV (et aussi les groupes de la Vienne) partira seul au premier tour des élections municipales. A Poitiers, ils siègent au conseil municipal avec la majorité socialiste depuis 1989. Ils lançaient hier dans leur local devant la presse et quelques blogueurs et ce matin au marché leur journal de campagne, Transition, au vert citoyen(ne)s. En couverture, un petit bonhomme asexué, qui symbolise la stricte parité dans leur parti: les têtes de listes seront dans chaque ville, jusqu’à l’automne, un doublet homme/femme élu par les militants, puis il y aura une harmonisation nationale pour qu’il y ait autant de têtes de listes hommes que femmes à l’échelle régionale et nationale. De même, ils s’appliquent le non-cumul des mandats et la limitation à trois mandats électifs consécutifs, pour favoriser le renouvellement des élus.

Ils souhaitent construire leur programme de manière participative (co-construction du programme), et ont déjà organisé des réunions d’information et des rencontres dans les différents quartier de la ville. La prochaine aura lieu centre-ville (au biblio café, rue de la cathédrale, le 18 avril 2013 à 20h). Ces rencontres vont déboucher sur des soirées thématiques, dans un lieu à définir le 29 avril autour de la sortie du nucléaire, le 2 mai à la maison du Peuple sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Et pour ceux qui sont intéressés, ils sont réunis depuis ce matin (samedi 13 avril 2013) pour une grande journée de rencontre ouverte à tous dans l’amphithéâtre de la faculté de droit place du Général de Gaulle (place du marché) autour du thème « La transition énergétique dans l’habitat: une opportunité pour l’emploi? ». Vous pouvez les rejoindre cet après-midi!

Le programme des différentes rencontres sera mis à jour sur le site des groupes EELV de la Vienne.

EELV envisage la campagne au niveau de l’agglomération de Poitiers: les délégués à l’agglomération resteront désignés par les différents conseils municipaux, or c’est à l’échelle de l’agglomération que se négocient les enjeux de déplacement, d’emploi, etc.

L’humain sera au cœur de leurs actions, il s’agira de montrer que le « vivre ensemble » et la sobriété (énergétique entre autre) peuvent être gais!  La « conversion écologique de l’économie » sera une source d’emploi…

Et puisque nous sommes en période de grande « transparence politique », j’ai demandé où ils en étaient à titre personnel sur la transition énergétique (moins grande consommation individuelle, sortie du nucléaire, possible par exemple avec Enercoop, le fournisseur que j’ai choisi, production d’eau chaude solaire)… Et oui, comment encourager la reconversion énergétique si on ne l’applique pas soi-même… Bonne nouvelle, si aucun(e) des présents n’a quitté le « fournisseur nucléaire national », certain(e)s y réfléchissent;

– l’un(e) [pour respecter le neutre…] tente de poser des panneaux solaires chez lui, mais se heurte de manière inexplicable à l’architecte des bâtiments de France, bien qu’habitant en secteur sauvegardé, il devrait y avoir des solutions acceptables à trouver pour utiliser le soleil sans nuire au patrimoine…

– un(e) autre a renoncé à la voiture individuelle: quand on habite et travaille en ville, c’est faisable. De mon côté, je me débrouille très bien depuis 20 ans entre la marche à pied, les bus et la location occasionnelle de voiture, simplifiée encore depuis quelques années avec l’auto-partage;

– l’isolation des habitations, pourtant pas toujours simple dans le bâti ancien, est en bonne voie chez chacun(e), et prônée dans le programme: elle permet de réduire les dépenses en énergie et donc de récupérer du pouvoir d’achat…

– l’un(e) a choisi un réseau bancaire de l’économie sociale et solidaire (crédit coopératif),

– tous sont cyclistes, le vélo semble même poser un problème dans leur local, une affichette recommande de les « laisser à l’extérieur » ;-),

– etc…

A suivre… leur journal de campagne est mensuel!

Petit complément très personnel (non abordé dans la conférence de presse, mais puisque, aujourd’hui, je parle politique…): je me moque bien des déclarations de patrimoine des élus, les conflits d’intérêts sont plus importants (avocats d’affaire et lobbyiste, médecin ou pharmacien conseillant l’industrie pharmaceutique et.), mais soigneusement évités dans le débat actuel. Un(e) « vert(e) » en 4×4 me choque autant qu’un(e) « vert(e) » (comme Mme Duflot il y a quelques mois) en voiture électrique tant que celle-ci est alimentée en énergie nucléaire avec des batteries extrêmement polluantes à produire et éliminer… Mais j’en ai déjà parlé dans cet article

 

De la météo… et de la rouelle de porc

Débit du Clain entre le 8 et le 12 avril 2013, source info crueMa semaine a été bien remplie, avec une très intéressante conférence de Cédric Villani, salle comble, la conférence a déjà été mise en ligne par l’espace Mendès-France et une autre de Florence Chave-Mahir sur l’exorcisme du 8e au 14e siècles, dans le cadre d’un cycle de conférences de la maison du Moyen-Âge. Du coup, je n’ai pas beaucoup avancé mes différents projets… mais la météo et ses giboulées répétées depuis lundi m’ont fait pensé à … l’année dernière un petit mois plus tard! Après la parution de l’article  du 25 avril 2012 que je réédite ci-dessous (qui sera peut-être mon plat samedi…), le niveau du Clain avait continué à monter et mon jardin était sous l’eau le 1er mai 2012… Il doit l’être aussi presque l’être ce matin, hier, le débit a fortement augmenté tout au long de la journée et le Clain était au niveau de sa cote d’alerte (vigilance jaune, merci au site national info crue…). Sur le premier graphique, vous voyez l’évolution du débit à la station du Pont Neuf à Poitiers entre le 9 avril à  5h et le 12 avril à 5h, passé de 18 à 82 m3/s. Au petit matin, le débit se stabilise, mais de nouvelles pluies sont annoncées.

Niveau du Clain au pont Neuf à Poitiers du 9 au 12 avril 2013, source info cruesSur le graphique ci-dessus, le niveau du Clain aux mêmes heures (à 5h: 2m33), le trait bleu est le niveau maximum de la dernière crue annuelle normale du 29 décembre 2012 (2m77), la limite de débordement officielle est autour de 2m30 (le trait vert), avec le quai dans mon jardin, il déborde plutôt à 2m40 (le trait rouge), on n’est pas loin. Bon, et bien, même si la pluie s’arrête et que le soleil revient dimanche, le nettoyage de printemps du jardin ne sera pas pour ce week-end… je pourrai toujours me promener à la recherche de fritillaires. [Samedi 13 avril: entre 5 h à 8h du matin, le niveau s’est stabilisé à 2,84 m, avec un débit à 127 m3/s].

Poitiers, au pont Saint-Cyprien, la crue du Clain le 20 décembre 2011Pour la crue de décembre 2011 (la photo ci-contre, en grand dans l’article lié), il avait atteint 3,31m, le niveau le plus haut que j’ai vu depuis que j’ai mon jardin, une petite crue décennale. Nous sommes loin des alertes à la sécheresse (printemps 2011) et…

Poitiers, le 21 juin 2011, 1, apéro au milieu du Clain au pont Joubert… du Clain presque à sec (21 juin 2011, ci-contre, traversée à pieds quasi-secs organisée par Europe écologie les Verts)… Caprices de la nature dans le cas des crues, couplé pendant les périodes de sécheresse à trop de pompage pour les irrigations agricoles… Pour les visiteurs occasionnels, je vous rassure, il n’y a que mon jardin qui est au bord de l’eau, j’habite à 1,5 km, et pas au bord du Clain, mais en cas de crue centennale, comme en 1982 ou en 1904, le garage peut avoir un peu d’eau de la Boivre… comme je n’ai pas de voiture et que j’habite au deuxième étage, je ne crains pas grand chose.

Le plat de rouelle de porc

Article du 25 avril 2012…

Vue la météo et la poursuite des giboulées [fin avril 2012], un plat d’hiver était recommandé pour ce dimanche… Samedi, j’ai acheté une belle tranche de rouelle chez le charcutier… oui, sous les halles ici, le porc même frais est chez le charcutier, le bœuf et le mouton chez le boucher, le poulet chez le volailler ou les producteurs locaux…

Bon, alors, la rouelle, j’aime bien la faire mariner. Donc, dès le retour du marché, je prépare dans une grande cocotte en verre la marinade avec du vin blanc sec, un oignon, des clous de girofle (en fonction de votre goût, ne pas oublier de les compter pour les enlever en fin de cuisson et éviter que quelqu’un ne morde dedans, ce n’est pas agréable), un bouquet garni, une carotte, deux ou trois gousses d’ail pressées, un peu de poivre (et de sel pour ceux qui salent) le mélange doit juste couvrir la viande.

Le lendemain matin, dès 9h, dans le faitout, faire revenir dans un peu d’huile deux autres oignons, les réserver.

Enlever la viande de la marinade, la faire saisir à feu vif des deux côtés. Remettre les oignons, la marinade, ajouter quelques carottes.

Laisser cuire 4 heures à feu très doux, la viande est alors confite. Servir par exemple avec des pommes de terre à la vapeur ou des pâtes fraîches. Cette fois, j’avais prévu des pommes de terre et des pommes fruits, le tout cuit à la vapeur. Vous pouvez aussi réduire le jus de cuisson et le présenter avec un peu de crème fraîche, de mon côté, j’aime bien la manger avec une sauce blanche préparée pour moitié avec le jus de cuisson et pour moitié avec du lait.

Pour ma part, j’aime bien utiliser tout au long de la cuisson de la viande le bac à vapeur qui s’adapte sur mon faitout (à revoir sur cet article consacré à la carbonnade à la flamande), aussi, je cuis plusieurs légumes les uns après les autres pour en avoir dans la semaine ou au congélateur.

Les fritillaires sont fleuries!

Fritillaire pintade en bouton, cliché Grégory Vouhé, avril 2013Chaque année, j’admire ces petites fleurs, les fritillaires pintade, dans la vallée du Clain… Le week-end dernier, par hasard, j’en discute avec Grégory, lui disant que j’ai la flemme d’aller voir si elles sont enfin fleuries entre l’ancien jardin des insectes et Saint-Benoît. Il se souvient très bien de cette fleur qui a fait la couverture du numéro de l’été 2009 de l’Actualité Poitou-Charentes, consacré à la biodiversité. Un peu plus tard dans la saison, j’observe les orchidées sauvages, je vous ai montré une de ces sorties, à Civaux. Pour en revenir aux fritillaires, Grégory a affronté la météo lundi et en a vu une seule (la photographie ci-contre), rescapée d’une cueillette sauvage la veille, cueillette strictement interdite, c’est rappelé par des affichettes au bord du Clain. Si vous en voyez, photographiez-les, mais ne les cueillez pas! Aniko Roquet, amoureuse de la nature (voir l’un de ses articles, sur l’orchidée bouc), qui fait des observations dans le même secteur, a bien voulu accepter mon invitation à écrire l’article du jour sur mon blog, un grand merci à elle!

Fritillaire Pintade, cliché A. Roquet, à Poitiers en 2012Je laisse la parole à  Aniko Roquet (avec sa photographie)!

Fritillaire œuf de pintade, œuf de vanneau, fritillaire damier / Fritillaria meleagris

Description et culture :

La fritillaire pintade a de curieuses fleurs à damier brun sur blanc, en forme de lanterne, s’épanouissant en avril. Dans les populations naturelles, on trouve des individus à fleurs blanches à damier vert. Les fleurs sont portées sur des tiges hautes de 30 cm avec des feuilles alternées et courbes, d’un vert glauque, semblables à des feuilles d’ail. A l’état sauvage cette plante pousse dans les prairies humides à mi-ombre ou ensoleillées, dans les jardins elle nécessite un emplacement au soleil ou à l’ombre légère, avec un sol qui ne se dessèche pas complètement en été. Elle s’associe superbement à la jacinthe des bois, à la renoncule des marais, à l’anémone des bois, dans l’herbe haute.

Dans des conditions adéquates, la plante se ressème et se naturalise facilement. La meilleure façon d’établir une colonie est de récolter les graines, de les semer dans des terrines et de transplanter les plants une fois qu’ils ont atteint une taille suffisante.

Guide des 400 meilleurs bulbes de jardin – Patrick TAYLOR 6ED. Ulmer.

Voilà pour la description et la culture des fritillaires pintade (fritillaria meleagris). On rencontre toujours ces jolies fleurs dans la nature mais par pour très longtemps si on n’y prend pas garde. Il faut s’abstenir de les cueillir, même si elles sont attirantes et vous inspirent une composition florale en vase. Quel dommage ! Elles sont bien plus belles parmi leurs compagnes sauvages et quel bonheur de les découvrir lors de randonnée pédestre.

Bien que cette espèce soit encore répandue en Poitou-Charentes, en prairies alluviales inondables, elles sont partout en régression et les causes principales sont l’assèchement des zones humides et la cueillette.

Pour sensibiliser les promeneurs des bords du Clain, il faudrait signaler leur présence par des affiches ou des pancartes les décrivant, dans le style des lutrins de signalisation de flore et faune remarquables des zones humides, installés le long des chemins de randonnée bordant la Boivre à Biard.

Un grand merci à Aniko Roquet pour ce partage!

couverture du numéro 85, 'été 2009, de l'Actualité Poitou-CharentesPour aller plus loin, voir

– le n° 85 (été 2009) de la revue l’Actualité Poitou-Charentes, l’article Tous pour la fritillaire de David Perrault et la couverture;

– un article de Nature-environnement des Deux-Sèvres, avec une carte de répartition de la fritillaire en France (merci à Catherine qui m’a suggéré cet ajout); vous trouverez une carte de répartition actualisée sur le site de l’inventaire national du patrimoine naturel;

– inventaire de la Fritillaire pintade dans la Vienne, par Vienne Nature;

– rapport sur la présence de la fritillaire en Loire-Atlantique par la LPO et d’autres associations.

Pour (re)voir une sortie « orchidées » à Civaux (avec Vienne Nature et le musée de Civaux): voir le récapitulatif, sortie orchidées à Civaux (2) : Ophrys mouche, quelques orchidées (petites) araignées, plusieurs orchidées pyramidales (Orchis pyramidal ou Anacamptis pyramidalis), sortie orchidées à Civaux (3) : première orchidée bouc, Ophrys abeille, et côté petites bêtes, un clairon, sortie orchidées à Civaux (4) : orchis homme pendu, orchidées boucs, céphalentères à longues feuilles.

Le cénotaphe de saint Hilaire à Poitiers

Poitiers, cénotaphe de saint Hilaire, vue généraleJe vous ai déjà parlé plusieurs fois de  et notamment du chapiteau qui représente sa mort sur un chapiteau dans l’église à Poitiers. Saint Hilaire, né à Poitiers vers 315, élu évêque de Poitiers vers 350, docteur de l’Église, est mort en 367 ou 368, et a été enterré dans la nécropole romaine du sud de Poitiers, là où fut donc ensuite édifiée l’église . Il a vécu à l’autre extrémité de la ville, près du quartier cathédrale, dont il ne reste que le baptistère Saint-Jean (il faudra que je vous le montre mieux que par quelques modillons), la cathédrale de son époque n’existe plus (mais vous pouvez découvrir la actuelle à quelques dizaines de mètres). La tradition veut qu’il soit mort dans une maison située dans l’actuelle rue Saint-Pierre-le-Puellier. Un monastère y a ensuite été construit, Saint-Hilaire-de-la-Celle, aujourd’hui intégré au Centre Régional de Documentation Pédagogique et rebaptisé de manière impropre chapelle des Augustins (les moines de Saint-Hilaire de la Celle respectaient certes la règle de Saint-Augustin, mais le monastère dit des Augustins à Poitiers se situait là où se trouve désormais la verrue de l’ancien Printemps, et son portail a été reconstruit un peu plus loin). Vous pouvez entrer dans l’église Saint-Hilaire-de-la-Celle lors de concerts ou d’expositions (voir celle de Jephan de Villiers et celle consacrée à Éric Straw), parfois aussi dans l’ancien cloître. J’ai d’ailleurs pris cette photographie lors d’une de ces expositions, en septembre 2011, c’est pourquoi je n’ai pas de vue vraiment de face, une vitrine gênait… Une copie est aussi présentée au musée Sainte-Croix de Poitiers.

Poitiers, cénotaphe de saint Hilaire, deux détails du corps gisantIl s’agit donc d’un cénotaphe, c’est-à-dire d’un monument commémoratif, ici un sarcophage qui ne contenait pas le corps du mort, enterré comme je l’ai dit hors les murs, comme il se devait à l’époque romaine… Ce cénotaphe n’est pas contemporain de sa mort mais un peu plus tardif. Il ne reste aujourd’hui qu’une seule face sculptée, l’une des deux grandes faces. Nous avons cependant une idée des deux petits côtés grâce à un dessin de conservée dans le fonds Roger de Gaignière de la société des Antiquaires de l’Ouest conservé au musée Sainte-Croix de Poitiers. Sur l’une d’elle, on reconnaît le triomphe d’Hilaire sur les hérétiques.

La face qui nous reste est sculptée en haut relief. Saint Hilaire est représenté avec sa crosse, allongé dans son vêtement funèbre sur son futur sarcophage orné de motifs géométriques . Il est veillé par deux anges situés près de sa tête (on en voit pas les ailes sur le détail du bas) et 11 disciples côté à côte…

Poitiers, cénotaphe de saint Hilaire, les personnages situés près de la tête et aux pieds du mort_3

Les têtes ont été endommagées… Certains portent des vêtements sacerdotaux, chasuble et étole, sous un large manteau, façon cape, fermé par une agrafe ou fibule (voir des explications sur les vêtements liturgiques dans les douze apôtres, un pape et un évêque au deuxième niveau de la façade de ). Voici le détail de ceux qui ont pris place à la tête et au pied du sarcophage, celui qui est le plus à droite semble un peu ventripotent, vous ne trouvez pas?

Sur un sujet voisin, voir le sarcophage de Guillaume Taillefer dans l’église .

En direct, jonction du viaduc des Rocs à Poitiers

Poitiers, viaduc des Rocs, mise en place de la dernière travée, 26 mars 2013 à 22h45Par hasard, de retour d’une réunion, je viens de passer juste au bon moment pour assister à la mise en place de la dernière travée de la passerelle des Rocs à Poitiers. Après plusieurs mois de travaux (démontage, remontage), le quartier ouest et le plateau de Poitiers sont de nouveau reliés par une passerelle/viaduc au-dessus des voies ferrées. Il reste désormais deux mois de soudure des morceaux, puis la mise en place des blocs en béton de la chaussée et l’enlèvement des piles provisoires intermédiaires, ouverture toujours prévue aux piétons, vélos et bus en fin d’année 2013. Je vous mettrai bientôt un résumé des épisodes de ces dernières semaines…

Viaduc des Rocs à Poitiers, avancées des piles, mars 2013Un peu avant, le 17 mars 2013, voici la préparation du chantier…

Viaduc des Rocs à Poitiers, avancées des piles, 26 mars 2013, emplacement de la dernière travée manquanteDans la journée du 26 mars, juste avant la pose de la dernière travée, tout était prêt…

Les articles précédents : la passerelle des Rocs ou grande passerelle et sa démolition/reconstruction en plusieurs étapes : la démolition des premières travées et de la maison Rolland, la mise en place d’échafaudages sur les derniers piliers, la préparation de  la dépose de deux travées sur les voies, les deux travées sur les voies, la dernière travée sur les voies, le début de la reconstruction, les premières nouvelles travées, jonction ouest terminée…

Le palais de justice de Poitiers, retour sur une évasion…

Plan dynamique du quartier du palais de justice de Poitiers

Chez VD, Poitiers, statue de Jeanne-d'Arc Chez VD, Poitiers, rempart romain Chez VD, Poitiers, médaillon de Jeanne-d'Arc Chez VD, Poitiers, des dates sur des immeubles Chez VD, Poitiers, des dates sur des immeubles Chez VD, Poitiers, ancienne banque nationale de crédit, par les frères Martineau et Auguste Perret Chez VD, Poitiers, hôtel Pélisson Chez VD, Poitiers, l’ancienne chambre de commerce Chez VD, Poitiers, la maison du Dr Letang et son décor Chez VD, Poitiers, la médiathèque Chez VD, Poitiers, les restes du cloître de Notre-Dame-la-Grande Chez VD, Poitiers, Notre-Dame-la-Grande Chez VD, Poitiers, le marché Notre-Dame, avec cartes postales anciennes Chez VD, Poitiers, rue Montgautier Chez VD, Poitiers, la grand’rue glacée en janvier 2009

Lundi dernier (18 mars 2013), Poitiers a fait la une de la presse pour une évasion présentée comme « spectaculaire »… c’est surtout le déploiement des forces de l’ordre et des télévisions nationales qui ont été spectaculaires… En revanche, en dehors de la presse locale, je pense que peu de monde aura noté que l’individu a été arrêté 50 heures plus tard chez l’un de ses amis… Retour sur cette histoire, et la configuration de l’îlot du palais de justice. La carte ci-dessus, que j’ai réalisée à partir du plan cadastral, vous montre l’emplacement des éléments suivants (clic sur les vignettes pour voir en grand)

rue des Cordeliers et arrière de la tour Maubergeon à Poitiers– entouré en bleu, l’îlot du palais de justice, entouré, contrairement à ce qu’à dit la presse reprenant les communiqués de la police, non pas de ruelles mais de larges rues (rue de la Regratterie, rue du Marché-Notre-Dame, rue des Cordeliers, rue du Palais), et une place, habituellement appelée place du palais mais baptisée officiellement  place Lepetit. Impossible de les traverser par les toits!

Poitiers, fenêtre du palais de justice avec plexiglass anti évasion– le carré bleu correspond à la fenêtre d’où s’est évadé la personne; elle est censé être protégée par des plexiglass anti-évasion comme ceux que vous voyez sur cette photographie pris sur l’autre façade, côté escaliers du palais

Poitiers, carte postale ancienne, square des Cordeliers, Jeanne d'Arc et tour Maubergeon– le point vert indique la tour Maubergeon, partie ancienne du palais des ducs, l’évadé y aurait été vu, il a dit s’y être rendu quelques minutes vers 8h15, l’hélicoptère l’a survolée et le GIPN y ont campé une bonne partie de la matinée de lundi… (sur cette carte postale ancienne, la statue  de Jeanne d’Arc est à son emplacement d’origine)

Poitiers, vue aérienne du palais de justice, carte postale ancienne– le rond bleu indique l’ancien palais de justice avec sa grande salle des pas perdus qui correspond à l’ancienne salle de réception des ducs d’Aquitaine comtes de Poitou (promis, je vous ferai une petite visite un de ces jours)

Poitiers, l'échelle du palais– la flèche verte indique l’impasse de la buvette et l’échelle du palais, une ruelle en effet au cœur de l’îlot, mais qui était ouverte à tout le monde il y a 30 ans pour traverser le palais et qui devrait être bien connu des forces de l’ordre, puisque c’est par là qu’ils passent à chaque fois qu’un prisonnier sensible (généralement les terroristes de l’ETA) est présenté au palais de justice

– les lieux dont je vous ai déjà parlé pour les points rouges: clic sur le point pour voir l’article, ou sur les liens en fin d’article!

Que s’est-il passé? En faisant la synthèse des articles parus dans la presse locale: un homme ivre a été arrêté dimanche pour avoir cogné à coups de marteaux sur la tête d’une de ses amies qui avait refusé des relations sexuelles (50 jours d’arrêts) et sur sa femme (sans incapacité de travail). Lundi vers 8h, il est déféré au palais, comme l’une des cellules est inutilisable (suspicion de galle) et qu’ils n’ont pas la clef de l’autre (la serrure venait d’être changée), ils l’abandonnent sans surveillance dans l’antichambre du bureau du juge. Il réussit à se faufiler entre les plaques anti-défenestration, selon la police, il est menotté, mais lui dit qu’il a réussi à se libérer une main. A 8h15, son évasion est constatée par les gendarmes, des riverains l’ont aperçu sur un toit, une grosse heure plus tard, 150 hommes dont le GIPN venu de Bordeaux, la brigade canine, un hélicoptère le recherche sur les toits rendus glissants par les giboulées. Bilan des recherches: un flic tombé du toit avec une cheminée, pas mal de tuiles cassées (nous sommes sur un monument historique!), un prisonnier introuvable…

Poitiers, abri bus place LepetitEn fait, comme il a vu qu’il ne pouvait pas descendre du toit de la tour Maubergeon, il est reparti par où il était venu, descendu place Lepetit par une gouttière, et a tranquillement pris le bus (dans le sens inverse par rapport à celui de la photo, abri bus au bout de la flèche) pour rentrer dans son quartier avant le déploiement des forces de l’ordre… qu’il a regardé à la télé le midi chez un de ses amis qui l’a hébergé! Finalement arrêté mercredi en fin d’après-midi, il est maintenant en prison, mis en examen pour tentative de meurtre et… évasion.

Si l’îlot est isolé par de larges rues, il est néanmoins constitué, outre le palais de justice, d’un réseau de boutiques et hôtels particuliers qui se sont installés sur l’ancien fossé qui cernait le palais au Moyen-Âge: un pont sur cet ancien fossé est encore conservé au fond d’une boutique (La Mandragore, rue du Marché-Notre-Dame).

Cet épisode montre de multiples failles dans la procédure judiciaire et policière… Gageons que la nouvelle cité judiciaire (hasard du calendrier, le choix de l’architecte a été annoncé lundi après-midi) qui devrait voir le jour en 2017 dans l’ancien lycée des Feuillants sera plus sécurisé, et que dans les 4 à 5 ans qui viennent, la sécurité du palais de justice sera revue…

Les points de la carte:

1. la statue et la plaque en bronze  de Jeanne d’Arc (1929) de Maxime Réal del Sarte dans le square des Cordeliers

2. le rempart romain

3 et 4: hôtels particuliers avec des dates portées, respectivement de 1516 (n° 3, place Lepetit),  1580 et 1626 (dans une cour rue de la Regratterie)

5. ancienne banque nationale de crédit, par les frères Martineau et Auguste Perret

6. l’hôtel Pélisson (1557)

7. l’ancienne chambre de commerce rue du Marché, avec des sculptures de Raymond Émile Couvègnes (1935) et des peintures de Henri-Pierre Lejeune.

8. la maison du Dr Letang et son décor (1902)

9. la médiathèque, avec une visite avec son architecte et son nouveau forum criard,
déjà des pannes, des serre-joints

10. les restes du cloître de Notre-Dame-la-Grande

11. le marché Notre-Dame (avec cartes postales anciennes)

12. l’église Notre-Dame-la-Grande

13. le médaillon en bronze de Jeanne d’Arc (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale

14. rue Montgau(l)tier

15. la grand’rue glacée en janvier 2009 (l’hôtel du grand prieuré d’Aquitaine est juste hors cadre)

Hugo le trésorier de Saint-Hilaire à Poitiers au 11e siècle (et Aleacis)

Poitiers, chevet de Saint-Hilaire, localisation des inscriptions

En juillet 2011, je vous ai montré sur le chevet de l’église Saint-Hilaire-le-Grand et l’inscription UGO MONEDARIUS (Hugo étant trésorier), je réédite ci-dessous l’article avec une nouvelle photographie. Cette inscription se trouve sur le dé (la partie carrée au centre) du chapiteau sud de l’absidiole sud-est (encadré en rouge). Sur le chapiteau voisin (chapiteau sud-est de l’absidiole sud-est, dans le cadre bleu) se trouve une autre inscription que je n’avais pas réussi à photographier correctement jusque il y a quinze jours, il faut juste le bon éclairage pour qu’elle soit visible… Je l’avais déjà aperçue, mais le temps de rentrer chez moi et d’y retourner, elle était souvent devenue invisible. Cette fois, j’avais par hasard mon appareil photographique avec moi.

Poitiers, chevet de Saint-Hilaire, chapiteau avec inscription ALEACISSur ce chapiteau est porté le mot ALEACIS, un prénom féminin qui n’a jusqu’à présent, à ma connaissance, été rapporté à aucun personnage connu.

Article du 3 juillet 2011

Jeudi dernier, je vous conseillais de jouer avec le patrimoine roman de Poitou-Charentes, en vous montrant une mauvaise photographie de la mort d’Hilaire, dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers. Du coup, j’ai eu envie de vous montrer un autre élément exceptionnel de cette église, sur le chevet, du côté sud (dans le cadre rouge ci-dessus). Il s’agit d’une inscription du 11e siècle. Les inscriptions de cette époque donnant des noms de commanditaires ou de constructeurs sont assez rares. Il y en a une sur un chapiteau de l’église Saint-Pierre à Chauvigny, « Gofridus me fecit » (Geoffroy m’a fait ou m’a fait faire, à voir sur cet article consacré au chapiteau de l’Enfance de Jésus), il y en a quelques autres dans la région, mais vraiment très peu: voir par exemple Rotbertus à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, un autre Rotbertus à Thézac en Charente-Maritime, Gliglemmus à Saint-Pompain dans les Deux-sèvres ou encore un certain Aimeric / FACERE ME AIMERICUS ROGAVIT / dans l’église Saint-Hilaire de Melle.

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, l'inscription romane, 2, le chapiteau Revenons au chevet de l’église Saint-Hilaire à Poitiers, sur le premier chapiteau de l’absidiole sud-est… Comment ça, vous ne voyez toujours pas?

Poitiers, chevet de Saint-Hilaire, chapiteau avec inscription UGO MONEDARIUSEt avec un coup de zoom, c’est mieux? Vous devez réussir à lire « VGO MONE / DARIVS « , Hugo étant trésorier… Je pense que peu de visiteurs de cette église l’ont repérée, même si elle a été publiée dans divers ouvrages plus ou moins pour le grand public et si elle est mentionnée dans la petite plaquette en vente pour les visiteurs dans l’édifice…

Poitiers, chevet de l'église Saint-Hilaire, aperçu de la corniche à modillons et métopes Surtout que lorsque l’on regarde ce chevet, on est immanquablement attiré par d’autres chapiteaux ornés de personnages, d’animaux et autres, ainsi que par les modillons qui soutiennent la corniche ou les métopes sculptés entre ces modillons. Je vous détaillerai une prochaine fois ce décor…

Il y a une autre inscription médiévale à Saint-Hilaire de Poitiers, des graffitis médiévaux (dont un alphabet) sur l’une des colonnes qui encadrent le tombeau de Constantin de Melle.

Ah, et pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ces mots, voici la même photographie avec les mots corniche, modillons, métopes et chapiteaux… C’est plus facile en schéma qu’en définition…

Pour aller plus loin : voir l’article de Robert Favreau, La dédicace de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, Revue historique du Centre-Ouest, t. III, 2e semestre 2004, Poitiers, Société des Antiquaires de l’Ouest, paru en 2005. Voir aussi le Corpus des inscriptions de la France médiévale. T. I-1 : Ville de Poitiers, sous la direction de Robert Favreau, Jean Michaud et Edmond-René Labande, 1974, p. 33-77.

Un peu de vocabulaire, corniche, modillon, métope, chapiteau

Saint-Hilaire-le-Grand