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L’église Sainte-Thérèse à Poitiers

Poitiers, église Sainte-ThérèseJe vous montre aujourd’hui une église de Poitiers qui a une histoire singulière… Elle est située sur le coteau ouest de la ville, dans le quartier des Rocs, celui qui attend avec impatience la reconstruction de la passerelle des Rocs pour venir en centre-ville sans avoir à descendre la vallée de la Boivre (longée par la voie ferrée avec la gare à ce niveau là) et remonter en centre-ville, le nouveau viaduc, réservé aux bus, aux vélos et aux piétons, a assuré sa jonction côté ouest et côté plateau, mais n’ouvrira que fin 2013.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, trois vues et dédicaceUne plaque de dédicace (à l’intérieur, sur le mur nord, au-dessus de la porte d’accès à l’escalier de la tribune) raconte l’histoire de l’église Sainte-Thérèse (et Sainte-Jeanne-d’Arc) de manière… orientée :

Cette église / à son origine, chapelle du collège de la Grand Maison / dirigé par les pères de Picpus, désaffectée en 1904 après / l’expulsion des congrégations enseignantes et destinée /à disparaître./ fut réédifiée à cette place, grâce à la charité et au / dévouement des nombreux amis de l’œuvre et tout spécialement/ des anciens élèves restés fidèles gardiens des traditions/ du collège disparu/ elle fut livrée au culte le 21 mai 1934 et consacrée/ le 2 octobre 1935 par monseigneur Mesguen, évêque de / Poitiers. / M. l’abbé Bressollette chargé de l’organisation / de cette œuvre fut le premier curé de la nouvelle / paroisse.

Il s’agit de la chapelle construite en 1867 par l’architecte Jean-Baptiste Perlat et qui se situait sur des terrains achetés par la ville pour y construire le lycée de jeunes filles, devenu lycée Victor Hugo (où je vous ai montré la Tête de jeune fille de Couvègnes). L’église fut démontée pierre à pierre à partir de 1933 (la première pierre a été bénie par Mgr Braud le 5 février 1933) et reconstruite en 16 mois à quelque kilomètres de là, les travaux étant réalisés par des volontaires et des professionnels, financés par une série de concerts et autres manifestations (voir des photographies des travaux sur le site du diocèse de Poitiers). Comme l’église se situe dans l’axe de la piste de l’aéroport de Poitiers-Biard, le clocher, neuf, a été posé au sol et non au-dessus du toit. Il renferme un carillon de dix cloches construit en 1941, toujours sous l’impulsion de l’abbé Joseph Bressollette, de la société La Fraternelle et sous la direction de l’architecte sous la direction de l’architecte André Ursault. Partiellement démantelé en 1964, le carillon a été reconstitué et restauré en 2009.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, siantes Jeanne-d'Arc et Thérèse, de Marie BarangerL’église est dédiée à « Jeanne Holocauste par le feu, Thérèse, victime d’amour divin », comme le clame cette devise sur l’arc interne du portail occidental, surmonté d’une peinture de Marie Baranger… Il s’agit ici d’une deuxième version, repeinte en 1944 par Marie Baranger sur la première fresque des années 1934-1935. La première version était dans le même style que le reste. Dans cette première version, un Christ en croix se trouvait sur la gauche au deuxième plan, les deux saintes étaient agenouillées au centre et le texte, identique à celui que l’on lit sur l’arc, était écrit sur la droite, là où l’on voit aujourd’hui des drapés.

Poitiers, église Sainte-Thérèse, peintures de Marie Baranger et vitraux de LabouretL’église a en effet reçu un décor neuf dans les années 1930 : des peintures de Marie Baranger, avec de grands panneaux peints derrière les autels et un étonnant chemin de croix peint autour des fenêtres, de grands panneaux peints sur les murs nord et sud du transept et au-dessus des autels latéraux et des vitraux du chœur dus à Auguste Labouret, Paris… Je vous les montrerai dans de prochains articles.

Photographies de novembre 2012.

Le quartier de la gare de Poitiers… avant et après le 12 juin 1944

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 1, le boulevard du Grand Cerf La gare de Poitiers a été bombardée par les alliés et notamment par des bombardiers britanniques dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, je vous en ai parlé l’année dernière. La gare, les hôtels en face mais aussi une rangée de maisons près du palais de justice (reconstruites exactement comme l’hôtel devant la gare) et le temple protestant sont détruits. Le bilan civil est de 173 morts et 198 blessés, je n’ai pas trouvé de chiffrage des victimes allemandes. La destruction des voies a néanmoins retardé la remontée de la division Das Reich vers la Normandie.

La photographe poitevine Hélène Plessis a photographié le quartier juste après ce bombardement, vous pouvez en voir une photographie ici.

L’année dernière, je vous ai montré la gare, aujourd’hui, le boulevard juste en face, avec ses hôtels. D’abord avant le bombardement, l’hôtel à l’angle du boulevard, vu de côté…

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 2, l'hôtel à l'angle du boulevard qui monte … et de face…

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 3, vus depuis la cour de la gare … ou encore ici depuis la cour de la gare, qui était alors fermée par une grille en fer (à peu près en bordure du passage actuel des taxis).

Poitiers, les hôtels de la gare, carte postale ancienne, 4, après reconstruction vers 1950 Et voici une carte postale après reconstruction… en moellons apparents. La reconstruction a été partagée par le MRU (ministère de la reconstruction et de l’urbanisme) entre les architectes Paul Maître, André Ursault et Paul Bonnin.

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 1, bd du Grand Cerf Voici ce que cela donne aujourd’hui (enfin, ce sont des photos d’octobre 2010), d’abord l’alignement complet…

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 2, bd du Grand Cerf …les hôtels au bord du boulevard (ils n’ont pas très bonne réputation, et les clients du bar tabac bouchent régulièrement la circulation en allant faire leurs achats en restant sur la route).

Poitiers, les hôtels de la gare en 2010, 3, face à la gare Enfin, une dernière vue avec un cadrage un peu comme sur la troisième carte postale.

Poitiers, immeubles de la reconstruction rue Gaston Hulin D’autres immeubles avaient été touchés par ce bombardement aux abords du palais de justice, les immeubles ont été reconstruits dans le même style qu’à la gare, en voici rue Gaston Hulin.

Poitiers, immeuble de la reconstruction après 1945, à l'angle des rues Boncenne et des Carmélites Si vous vous promenez dans Poitiers, vous en trouverez d’autres, par exemple celui-ci à l’angle de la rue Boncenne et de la rue des Carmélites. Si vous habitez dans d’autres villes bombardées en France, vous reconnaîtrez sans doute le style, ministère de la reconstruction, subventions et efficacité obligent, ils ont globalement tous un air de famille. Lors des mêmes événements, le monument aux coloniaux fut aussi détruit, je vous le montrerai… l’année prochaine, LOL!