Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Le pain de Albert-Lefeuvre à Parthenay

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 1, vue lointaine

La ville de Parthenay a reçu en dépôt de l’État un certain nombre d’œuvres d’art dont certaines sont dans le jardin public autour du monument aux morts de 1914-1918, et celle-ci, Le Pain, sur la place du Drapeau, la grande place devant le palais des congrès. Il s’agit d’un groupe sculpté en marbre il a été présenté au salon des artistes français de 1882 sous le n° 4054 et inauguré le 28 octobre 1887, qui représente une mère et ses deux enfants installés sur un socle aussi haut que les sculptures. Il aurait besoin d’un nettoyage (par un professionnel de la sculpture, en évitant « l’erreur d’appréciation » du kärcher poitevin).

Le musée d’art et d’histoire de Parthenay (Musée municipal Georges Turpin ) a acquis en 1986 un modèle en plâtre de 40cm de haut de ce groupe sculpté.

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 2, signature du sculpteur et date 1886 Ce groupe porte la signature du sculpteur et la date de sa réalisation :  » Albert-Lefeuvre / 1886″. Il s’agit du sculpteur Louis Albert-Lefeuvre (Paris, 1845 – Neuilly-sur-Seine, 1924).

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 3, vue de face et de dos La femme est représentée en tenue de tous les jours, avec un fichu sur la tête et un tablier noué par des rubans. Elle découpe une grosse miche de pain. Les deux enfants portent également des vêtements de tous les jours.

Parthenay, Le pain de Albert Lefeuvre, 4, détail de la mère et des deux enfants

Les enfants s’agrippent aux jambes de leur mère, le garçonnet est coiffé court, la fillette a les cheveux longs tressés.

Photographies de février 2012.

Le Palace à Angers

Le Palace à Angers, 1, vue générale Retour à Angers aujourd’hui avec le Palace, qui se situe à l’angle des rues Louis-de-Romain et Franklin-Roosevelt, juste derrière la grande poste (revoir sa façade principale rue Franklin-Roosevelt et sa façade rue Saint-Julien), dont on aperçoit un angle à gauche de cette image. Vous trouverez plus d’informations dans ce dossier documentaire. Ce bâtiment a d’abord été un cinéma (Le Familia, ouvert en 1922) avant de rester un cinéma du groupe Pathé sous le nom de « Le Palace ». Il s’agit aujourd’hui une galerie commerciale.

Le Palace à Angers, 2, signature de l'architecte R. Brot et du restaurateur Le bâtiment avait été commandé par la société des chocolats Poulain à l’architecte René Brot, ainsi qu’en atteste cette signature « R. Brot / architecte / dipl. p. l. gouv. », qui surmonte celle de l’architecte qui a procédé au réaménagement (« A. Bellanger / 1983 »).

Le Palace à Angers, 3, signatures de l'entrepreneur Bomin, du sculpteur Legendre et du restaurateur Mais si je vous montre ce bâtiment, c’est parce que Maurice Legendre, dont je vous ai montré ces dernières semaines le monument aux morts de 1914-1918 des Sables-d’Olonne et l’Alcazar à Angers, en a dessiné la sculpture. L’inscription à droite de la porte le confirme, en mentionnant l’entrepreneur, le sculpteur et le restaurateur des parties sculptées : « L. Le Bomin / Entr / M. Legendre / sculpr/ A.J. Blandin / 1983 ». Il y a encore la signature des mosaïstes, Gentil et Bourdet, mais ma photographie était floue, et à l’intérieur, celles du peintre, Henri Tranchant, et du serrurier qui a également exécuté la rampe de l’escalier et les autres ferronneries (D. L. Bonneau).

Le Palace à Angers, 5, exemple de colonnes La sculpture extérieure se limite au décor des colonnes doriques et des guirlandes de fleurs entre celles-ci, ainsi que quelques mascarons (clefs d’arcs sculptées de têtes humaines).

Le Palace à Angers, 4, l'enseigne et le couvrement de la porte Le fronton monumental mêle sculpture et mosaïque…

Le Palace à Angers, 6, exemple de mosaïques Au-dessus des colonnes monumentales (photographie du haut), le décor joue avec la mosaïque (cuir notamment) et la sculpture (médaillons entourés de guirlandes) tandis que l’entablement joue davantage sur les panneaux de mosaïque.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment des plans de 1920 et des vues intérieures.

Le monument aux morts de 1870 à Châtellerault

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 1, carte postale ancienne Je vous ai déjà montré le monument pour le centenaire de la fête de la fédération (et la Révolution française) et le monument aux morts de 1914-1918 à Châtellerault, nous allons lui tourner le dos, remonter le boulevard de Blossac et faire face, au début de la contre allée de l’avenue Jean-Jaurès, quelques centaines de mètres plus loin, au monument aux morts de 1870.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 2, deux vues de loin

Aujourd’hui, la végétation a poussé, pas facile de trouver la signature s’il y en a une… Il se compose d’un rocher au-dessus duquel un soldat est aux trois quarts allongé, portant un drapeau.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, dédicace

Il porte sur la plaque à l’avant « Les vétérans / des armées de terre et de mer / et les soldats de la grande guerre / aux morts de la Patrie ». Il s’agit probablement d’une plaque apposée tardivement, après la première guerre mondiale, en attendant la construction du monument aux morts de 1914-1918.

La plaque au dos explicite un peu son histoire : « Monument élevé par souscription / publique / remis à la ville de Châtellerault / le 14 juillet 1903 / par la 392eme section de vétérans / sous-préfet M. WINANDY ». Chouette, une date, cela facilite la recherche dans la presse locale en ligne, n’est-ce pas, Philippe, avoir une date précise, ça aide pour chercher dans L’Avenir de la Vienne, quatre pages très denses chaque jour (on peut sauter la page 4, en général, il n’y a que le feuilleton et la publicité). Avec la date donc, bingo, je trouve un grand article sur la vue 21 de l’Avenir de la Vienne numérisé (15 et 16 juillet 1903), consacré à l’inauguration de la copie de la statue de la Liberté à Poitiers et au monument de Châtellerault, sur la vue suivante (l’inauguration du monument de Châtellerault se trouve aussi dans le Mémorial du Poitou, daté des, 15-18 juillet 1903, il s’agit d’un bi-hebdomadaire qui paraît le mercredi et le samedi sur l’arrondissement de Châtellerault). On y apprend que le monument a été réalisé par Aimé Octobre (et oui, comme plus de vingt ans plus tard le monument aux morts de 1914-1918, et pour la grande poste (1913) et le monument aux morts (1925) de Poitiers ainsi que pour le monument aux morts d’Angles-sur-l’Anglin (1926). L’architecte est Bernard Chaussemiche, qui dix ans plus tard (1914) a aussi mis en scène le monument aux morts de 1870-1871 de Tours. L’article précise aussi que le socle est en pierre de Sainte-Maure et la statue en pierre de Chauvigny. La plaque, qui n’est pas sur la carte postale ancienne, doit recouvrir l’inscription d’origine signalée dans le journal, « Aux enfants de l’arrondissement morts pour la patrie ». Je vous laisse aller lire dans la presse les discours prononcés ce jour-là. Dans Le Mémorial du Poitou, il est précisé un tire, « Pour le Drapeau ».

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 3, deux vues rapprochées Voici deux détails du soldat, jambes nues et croisées, effondré en appui sur son bars droit et serrant de la main gauche le drapeau sur sa poitrine.

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 4, détail de la tête Aïe, il n’a pas l’air en forme mais bien mourant, les yeux déjà dans le vague…

Châtellerault, monument aux morts de 1870, 6, de dos Voici ce qu’il donne de dos…

Photographies d’août 2012.

L’Alcazar à Angers

L'Alcazar à Angers, 1, les deux façades Chose promise, chose due, après le monument aux morts de 1914-1918 aux Sables-d’Olonne, voici l’Alcazar à Angers (en attendant le Palace, également à Angers), dont la sculpture est également l’œuvre de Maurice Legendre, situé à l’angle de la rue Saint-Laud et de la rue Claveau. Il s’agit d’un ancien café-concert ouvert en 1902, construit avec une façade sur chaque rue et une entrée dans l’angle en pan coupé.

L'Alcazar à Angers, 2, signatures de l'architecte, du statuaire, de l'entrepreneur, du sculpteur

Il porte les signatures suivantes : « O. David ent. / L. André sculp. / 1901 / G. Réchin arch. / M. Legendre stat. / 1902 ». Nous avons donc un bâtiment conçu par l’architecte Gaston Réchin et construit par l’entrepreneur Olivier David, un décor dessiné par le statuaire Maurice Legendre et exécuté par le sculpteur Louis André.

L'Alcazar à Angers, 3, bacon et sculpture au-dessus de la porte

L’entrée principale est surmontée d’un balconnet en pierre. Deux têtes monumentales souriantes encadrent la porte, au milieu d’un décor végétal foisonnant de feuilles et de fleurs.

Carte postale ancienne montrant l'alcazar à Angers avec encore son bow-window rue Claveau Sur les façades latérales lui répondaient des bow-windows détruits dans les années 1930, que l’on peut voir sur cette carte postale ancienne.

L'Alcazar à Angers, 4, verrière à gauche

Les baies « art nouveau » du rez-de-chaussée ont été préservées sur les deux façades.

L'Alcazar à Angers, 5, sculptures de la façade gauche

Sous la corniche du dernier niveau, dans les angles, des femmes en buste, aux seins nus, attendent le client, alors que de grandes marguerites ont pris place entre les fenêtres du troisième étage. Voici trois détails sur la rue Claveau…

L'Alcazar à Angers, 6, sculptures de la façade droite … et les deux dames de la rue Saint-Laud. Les quatre femmes ramènent l’une de leur main sous le menton ou contre l’une de leur joue.

Pour aller plus loin:

Voir le dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire des Pays-de-la-Loire, vous y trouverez notamment les plans de l’architecte qui a modifié les façades en 1932/1933 et d’autres vues anciennes.

Niort, les ponts et le monument Main

Niort, les ponts Main vus de plus près Thomas Hippolyte Main (1797-1860), industriel enrichi dans le commerce des peaux avec le Canada et la chamoiserie, légua sa fortune à l’hôpital-hospice et à la ville de Niort à la condition qu’elle construise un pont sur la Sèvre, à la place d’un passage par passeur, pour éviter de faire le tour par les Vieux Ponts. Ce pont ou plutôt ces ponts, qui franchissent la Sèvre niortaise et sa dérivation, devaient avoir un trottoir. Le quartier du port était ainsi relié directement au centre-ville. Le projet définitif de construction des ponts est arrêté en juillet 1865, après un premier projet abandonné dans le prolongement de la rue de l’abreuvoir.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 1, vue ancienne avec les ponts On les voit bien depuis le donjon, par exemple sur cette carte postale ancienne avec le monument aux morts de 1914-1918 à son ancien emplacement.

Niort, les ponts Main depuis le donjon A peu près du même endroit, cela donne maintenant ceci…

Niort, le socle du monument Main Sur le terre-plein entre les deux ponts se trouvaient un buste en bronze de Thomas Hippolyte Main. Il a été fondu (ou au moins a disparu) en 1942 et il en reste aujourd’hui le socle. Les photographies datent du 13 juillet 2011, suite à la sécheresse du printemps, la ville avait décidé de ne pas fleurir les parterres.

Niort, le socle du monument Main, détail de l'inscription Le socle porte les inscriptions « Main / 1777 – / 1860 », ce qui peut être ambigu avec l’oncle du donateur, Thomas Jean Main, qui alla espionner les anglais pour en rapporter le secret des peaux chamoisées.

Niort, le monument Main sur une carte postale ancienne Il reste des cartes postales anciennes qui le montrent en place. Il s’agissait d’un buste réalisé par Pierre-Marie Poisson (dont je vous ai parlé à Niort pour le monument à Liniers, le monument aux morts de 1914-1918 et la collection au musée Bernard-d’Agesci, dans l’ancien lycée de jeunes filles). Il avait été inauguré en 1903.

Si javais un marteau… à Nantes

Nantes, exposition chantiers au hangar à bananes Un titre audacieux pour cette exposition (jusqu’au 6 janvier 2013) au hangar à bananes à Nantes: Si j’avais un marteau… une invitation à venir se servir en outils pour la prochaine manifestation de samedi (17 novembre 2012) contre le déménagement de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, le futur Ayraultport? Pour en savoir plus sur ce projet qui va prendre des milliers d’hectares de terres agricoles pour construire un nouvel aéroport pas vraiment utile mais libérer des terrains à haute valeur spéculative… ceux de l’actuel aéroport, vous pouvez écouter les deux émissions que lui a consacré Daniel Marmet la semaine dernière, dans là-bas si j’y suis sur France Inter, Les vaches n’aiment pas l’avion, et la suite. Bon, les Bretons ont réussi à empêcher en 1981 la construction de la centrale nucléaire de Plogoff après plusieurs années de lutte et à ne plus avoir de centrale nucléaire sur leur territoire après l’abandon de Brennilis (dont le démantèlement piétine depuis 1985), avec un peu de soutien extérieur, ils réussiront peut-être à éviter ce « très cher » (au sens propre) aéroport au milieu des vaches…

Je suis allée voir l’exposition Si j’avais un marteau en octobre avec Mamazerty [je ne l’associe pas au paragraphe qui précède…], un lieu déjà visité ensemble en début juillet avec l’exposition consacrée à Roman Signer.

Cette fois, il s’agit donc de diverses présentations de la vision du chantier dans l’art contemporain, avec des œuvres assez accessibles… afin de faire patienter le visiteur pour la réouverture du musée des Beaux-Arts qui organise cette exposition. Ma préférée est une œuvre de Jean-Michel Sanejouand, qui reprend sur de très grand panneau la forme des études d’impact et des documents d’urbanisme, avec l’organisation des espaces de la vallée de la Seine entre Paris et Le Havre… Vous pouvez la découvrir ici dans une précédente exposition.

Nantes, la façade du musée des Beaux Arts (octobre 2012) Et dans le couloir à l’arrière, vous pourrez découvrir les maquettes du projet de rénovation du musée des Beaux-Arts, fermé depuis un moment et où, de l’extérieur, le chantier ne semble pas commencé, les sculptures sont toujours emballées depuis des mois (des années) sous leurs filets de protection. Dans l’exposition, vous pourrez voir les plans du premier musée ainsi que les plâtres des six statues de la façade (sans les deux des côtés), un bon moyen de comprendre ce qu’est une maquette et la mise à l’échelle par la mise en place de repères pour trianguler avec un compas sur la sculpture qui est à plus grande échelle.

De retour de Moncoutant 2012…

Moncoutant 2012, 1, vue du salon

Grande foule samedi dernier dans la salle des sports de Moncoutant pour le salon de Moncoutant/création autour des fils. J’y suis allée avec une amie sans blog et son mari (oui, il y a quelques messieurs dans les rangs du salon…), et y ai rencontré Dalinele et Pierrette / Le Terrier de Marmotte. J’ai été raisonnable dans mes achats, il me reste des choses à réaliser de précédents salons…

Moncoutant 2012, 2, achats chez Marie-Thérèse Saint-Aubin J’ai commencé mon périple chez Marie-Thérèse Saint-Aubin/MTSA (vous vous souvenez peut-être de sa grille de Nans-sous-Sainte-Anne que j’ai brodée, plus anciennement, j’ai réalisé des coccinelles finitionnées en pochette tirées de Petits animaux au point de croix) Elle était il y a peu à Kutzenhausen, elle a partagé avec chacune alors la photographie des nouvelles bannières, pour lesquelles j’ai réalisé un U et un N. Je lui ai acheté une grille éléphant, le livre sur les Poissons, coquillages et crustacés que je n’avais pas et celui sur les voyages au point de croix.

Moncoutant 2012, 3, dédicaces de Marie-Thérèse Saint-Aubin Très gentiment et malgré la foule, elle m’a dédicacé les trois avec des petits mots en lien avec le livre ou l’ouvrage…

Moncoutant 2012, 4, livres chez Boldoni Pour rester dans les livres, j’ai fait une halte chez Bodoni (la librairie). Pas facile d’atteindre le stand, j’en suis repartie avec deux pépites, Créez vos contes en tissus de Anne Guérin (chez Créa-passions) et un livre de modèles de dentelles pour lequel il va falloir que j’améliore mes points d’esprit… Cluny de Brioude, dentelle polychrome, modèles inédits, de Odette Arpin, paru aux éditions Carpentier.

Moncoutant 2012, 5, pied de biche et oeil magique Pour rester au rayon dentelle, j’ai acheté deux accessoires qui me manquaient, un pied-de-biche pour enlever les épingles enfoncées dans le carreau (offert par Monique / Bidouillette / Tibilisfil) et un œil magique pour attacher les fils… Je vais pouvoir perfectionner les techniques enseignées cet été par Chantal Page, de l’association des dentellières de Cluny, à Gigny-sur-Suran, merci à Marlie pour la mise en relation… Maintenant, j’ai tout ce qu’il me faut, des fuseaux neufs, des fuseaux anciens ou encore ceux-là…, des petits outils pour enfoncer et retirer les épingles, des fils achetés à rencontre de dentellières d’Échillais près de Rochefort. J’ai même un métier de dentellière sur lequel ces cartons doivent s’adapter ces cartons.

Moncoutant 2012, 6, fils et breloques d'Anne-So Chez Anne-So / Gardanimaux, j’ai acheté des fils et des breloques.

PS:

Pour Moncoutant 2012 : le matériel, les contours, la première, la deuxième, la troisième et la quatrième faces, le toit, l’intérieur, la finition en boîte, mes achats

Pour Moncoutant 2010 : vous pouvez maintenant voir les préparatifs le tablier lors du concours, le tablier à son retour et la pendouille à ciseaux… ainsi que mes achats.

Pour Moncoutant 2008 : la broderie pour le concours et mes achats.

Le monument aux morts de 1914-1918 aux Sables-d’Olonne

Les Sables-d'Olonne, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue générale Le monument aux morts des Sables-d’Olonne se trouve aujourd’hui dans le jardin de la Liberté, à l’est du centre-ville. Je l’ai photographié il y a juste deux ans, j’y étais allée après le salon de Moncoutant 2010… Pas sûre qu’aujourd’hui, un seul des visiteurs venus assister au départ du Vendée globe ne lui jette même un regard… alors, je vous ai préparé une petite visite pour qu’il ne se sente pas complètement abandonné.

Il se compose d’un haut socle en granite, portant l’inscription « La Ville des Sables d’Olonne / à ses enfants morts pour la France », sur lequel se dresse une Victoire ailée, avec à ses pieds des têtes de soldat.

Les Sables-d'Olonne, monument aux morts de 1914-1918, 2, signature de Maurice Legendre Le monument porte la signature de Maurice Legendre (1875-1964), un sculpteur dont je vous reparlerai pour plusieurs immeubles à Angers (voir l’Alcazar et le Palace).

Le projet initial présentait une mise en scène un peu différente, ainsi qu’en témoigne ce croquis de Maurice Legendre daté du 30 juillet 1920 et conservé aux archives départementales de Vendée (voir le document T 380-15, si le lien direct ne fonctionne pas, y accéder par cette page, à peu près au milieu). Le monument a été inauguré le 11 novembre 1925.

Les Sables-d'Olonne, monument aux morts de 1914-1918, 3, Victoire de face et de dos

La Victoire, ailée comme il se doit, est représentée debout, main gauche levée et brandissant un rameau d’olivier.

Les Sables-d'Olonne, monument aux morts de 1914-1918, 4, têtes de soldat au pied du monument Voici un détail des bustes, têtes et casques de Poilus qui émergent du socle… asses lugubre, impression renforcée par le granite sombre et le ciel gris lors de ma visite aux Sables-d’Olonne…

Les Sables-d'Olonne, médaillon à un mort de 1914-1918, 1, immeuble et monument Dans un angle de la place, un immeuble porte une stèle avec un médaillon commémoratif également de 1914-1918.

Les Sables-d'Olonne, médaillon à un mort de 1914-1918, 2, médaillon et inscription

Impossible de trouver la moindre information sur ce monument. Le médaillon sculpté en bronze doit être l’un des nombreux médaillons qui figurent dans les catalogues des fonderies dans les années 1920, une recherche rapide ne m’a pas permis de trouver lequel (voir par exemple sur le sujet les catalogues de 1921 des fonderies Durenne ou de Val-d’Osne)…

L’inscription à la base est tellement encrassée des couches successives de peinture qu’elle est presque illisible, mais après divers traitement de l’image (passage en noir et blanc, augmentation du contraste), il est possible de lire « Œuvre du statuaire Bertrand Boulle Boutée », que je n’ai trouvé dans aucune base de données.

PS: merci à Grégory Vouhé qui a identifié le modèle, voir en commentaires ci-dessous..

Les monuments aux morts de 1914-1918 de Lons-le-Saunier et Toulouse/Salonique

Lons-le-Saunier, monument aux morts de 1914-1918, quatre vues de face Je vais vous présenter aujourd’hui deux monuments aux morts de 1914-1918 formés d’une colonnade en hémicycle,  sans statue au centre.

Je commence par celui de Lons-le-Saunier, situé au bout de la place de la Chevalerie, du côté des thermes, à l’opposé du monument à Rouget-de-Lisle. Il se compose d’une grande colonnade dessinée par l’architecte Augustin Bidot. Sur le bord de la corniche, on peut lire, dans l’ordre de gauche à droite : « 1914 / La Marne / L’Yser / La Somme / L’Aisne / Aux héros / L’Alsace / Verdun / Champagne / L’Orient / 1919 « .

Lons-le-Saunier, monument aux morts de 1914-1918, deux vues de l'arrière En revanche, il vaut mieux ne pas faire le tour du monument, l’arrière sert de latrines et de dépotoir, manque de respect et/ou manque d’entretien… Pas reluisant en tout cas. Si on contourne complètement le monument, à quelques dizaines de mètres se trouvent le monument à la gloire de la résistance jurassienne, beaucoup plus intéressant, et un autre dédié aux morts en Afrique du Nord entre 1952 et 1962… mais je vous en parlerai une autre fois.

Toulouse, monument aux morts de 1914-1918 au cimetière de Salonique Partons maintenant à Toulouse… Je vous ai déjà montré le monument aux morts de Haute-Garonne inauguré en 1928 avec une vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely et des articles sur les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin et ceux de Camille Raynaud sur les allées Jules Guesde. Je vous ai aussi présenté le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle) et le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique (au-dessus du cimetière de Terre-Cabane).

Nous allons aujourd’hui vers le centre du même cimetière. D’après le dossier documentaire, le concours a été lancé en 1920, le projet retenu est celui de l’architecte Raymond Isidore, et monument a été inauguré le 11 novembre 1926. Il se compose d’une colonnade alternant deux colonnes doriques de calcaire blanc et un pilier de briques rouges. La colonnade est surmontée d’une frise de briques jaunes, alors que le mur du fond est tapissé de grandes dalles de marbre portant les noms de plus de 4000 soldats, dalles surmontées d’une frise de faïence figurant des couronnes de laurier. Le mur arrière est en briques rouges.

Toulouse, monument aux morts indochinois de 1914-1918 au cimetière de Salonique, 1, deux vues Derrière le monument se trouve le monument « à la mémoire / des / soldats et travailleurs / indochinois / morts au service de la France / 1914-1918 ». Il rappelle la présence d’une importante communauté indochinoise à Toulouse, d’un hôpital à Blagnac qui soignait notamment des combattants de  l’ex-Empire colonial français, et plus particulièrement des « soldats annamites » (indochinois). Rappelons que 70.000 soldats des troupes coloniales sont morts pour la France en 1914-1918. J’ai vu une carte postale qui montrait ce monument au sein d’un cimetière militaire, je ne sais pas quand il a été déménagé au cimetière de Salonique.

Toulouse, monument aux morts indochinois de 1914-1918 au cimetière de Salonique, 2, signature Breton Il porte la signature du sculpteur Charles Breton (Tours, 1878 – 1968) [« Charles Breton / Paris »], auteur de nombreux monuments aux morts en France, dont plusieurs figuraient au catalogue de Val d’Osne.

Toulouse, monument aux morts indochinois de 1914-1918 au cimetière de Salonique, 3, deux détails Mais ici, nous ne sommes pas face à une œuvre en série, mais bien d’une œuvre originale. Le soldat, aux traits asiatiques, s’appuie de la main gauche sur son fusil, brandit de la main droite une couronne végétale constituée de branches de chêne et de laurier, fermée par une cocarde aux chiffres de la République (RF). Il porte ses décorations et un casque colonial.

 

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’oeuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceu
x de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Photographies de mai 2012 pour Toulouse et juillet 2012 pour Lons-le-Saunier.

Le monument aux morts de 1914-1918 à Angoulême

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 1, vue de loin et de la République Place Beaulieu à Angoulême, au bout du plateau dominant la Charente, non loin du lycée Guez-de-Balzac, se dresse l’imposant monument aux morts de 1914-1918. Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870, dit monument aux mobiles de la Charente, situé près de l’hôtel de ville.

En 1923, la ville d’Angoulême avait lancé un concours et retenu la maquette du sculpteur René Pajot, sculpteur dont je vous ai montré le buste d’Émile Roux à Confolens. Le deuxième prix avait été attribué au sculpteur Charles André Valère Juin et le troisième à Émile Peyronnet.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 2, signatures Baleix et Peyronnet C’est finalement le projet arrivé en quatrième et dernière position, proposé par l’architecte Breil, qui est mis en œuvre non pas par lui, mais par l’architecte Roger Baleix et le sculpteur Émile Peyronnet, avec une nouvelle maquette présentée en 1924 au salon de la société des artistes français sous le numéro 3813. Le monument a été inauguré le 11 novembre 1926, en dépit de la polémique sur le coût du monument et le dépassement des devis initiaux. Leurs signatures (« R. Baleix architecte / E. Peyronnet sculpteur ») se trouvent au dos du monument. D’Émile Peyronnet, je vous ai aussi montré à Angoulême le buste de Raoul Verlet, et à Saint-Jean-d’Angély le monument à Joseph Lair et la fillette du monument à André Lemoyne.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 3, les femmes de chaque côté de la porte

Ce dernier se compose d’une sorte de chambre funéraire installée sur un podium de quelques marches, surmontée d’une sorte de pyramide tronquée très massive sur laquelle est sculptée en bas-relief une république aux bras levés brandissant deux couronnes végétales (voir la vue rapprochée à droite de la première photographie). De part et d’autre de la chambre funéraire se tiennent la mère du soldat défunt (à gauche), sa femme et sa fille (à droite). Le modèle des femmes voilées est à rapprocher du modèle qu’il avait présenté au salon de 1911 pour le monument aux soldats morts pour la patrie de Castelnaudary.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 4, la mère âgée, de loin et de près

La mère du soldat est représentée sous les traits d’une femme âgée, debout, vêtue d’une longue cape avec une capuche qui lui couvre la tête. De sa main gauche toute ridée, aux veines apparentes, elle maintient sa cape fermée alors que sa main droite apparaît juste un peu, tenant vers le bas un bouquet de fleurs.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 5, la femme et la fillette, de loin et de près

De l’autre côté se tient la femme du soldat, triste, la tête couverte d’un long voile de deuil, soutenant leur fillette en lui posant une main sur la tête et en lui tenant la main droite. La fillette est vêtue, comme celle du monument de Parthenay, d’une robe à manches courtes et elle tient de la main gauche un bouquet de fleurs qu’elle laisse pendre vers le bas, comme sa grand’mère.

Angoulême, monument aux morts de 1914-1918, 6, vues de côté et de dos

De dos et de côté, on voit bien l’aspect massif du monument…

Pour aller plus loin, voir le catalogue réalisé par Béatrice Rolin, Fantômes de pierre : La sculpture à Angoulême 1860-1930, éditions du Germa à Angoulême (1995)., voir notamment pages 11-12, 66, 80, 84.

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Voir aussi le livre de Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, page 48.