Archives par étiquette : sculpture

Mon voyage à Nantes (11), la suite du parcours en ville…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 01, Agnès varda dans le passage Pommeray Allez, c’est reparti pour le VAN / Voyage à Nantes (site officiel), pour revoir les autres épisodes, voir les liens en fin d’article ou chez Mamazerty… N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres… J’y étais par un week-end pluvieux, du 6 au 8 juillet 2012, et ai déjà participé à la manifestation Estuaire 2007 (je n’avais pas pu y aller en 2009).

Aujourd’hui, nous poursuivons le fil rose en ville… (suivre le lien pour revoir le début du parcours en ville)

Dans le passage Pommeray, dont je vous reparlerai sans doute un jour, avec Des chambres en ville, Agnès Varda (revoir Les plages d’Agnès, où elle avait fait une un film très original, synthèse de ses films précédents) a reconstitué l’ancien magasin de télévisions de Michel Piccoli dans Une chambre en ville de Jacques Demy (son compagnon aujourd’hui décédé), dont certaines scènes se passent dans ce passage (comme des scènes de Lola) et dont des extraits sont projetés dans la deuxième pièce. Dans la première salle, elle propose des petits films sur les visiteurs du passage. Vous pouvez aussi voir d’autres commentaires et photographies du passage Pommeray par ce lien direct chez Mamazerty…Et pour en savoir lus sur ce passage, y compris avec des images du tournage de Lola et de une chambre en ville, voir l’article de Pascale Wester, Le passage Pommeraye, une rue tout droit sortie du XIXe, Nantes au quotidien, n° 158, octobre 2005, p. 29-31.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 02, sur le balcon de l'hôtel Pommeray En sortant du passage Pommeray par le haut, l’hôtel Pommeray propose une sorte de gros ectoplasme en matière expansée… Ça me rappelle un peu la « mousse à blaireaux », pour les non-initiés, de la mousse d’isolation pour les maisons que l’archéologue que je suis a utilisé (comme beaucoup d’autres archéologues) pour remplir des terriers dans les grottes et pouvoir fouiller la partie non détruite par les fouisseurs sans effondrement des couches archéologiques dans les terriers sous-jacents.Bon, revenons à nos moutons ou plutôt à l’œuvre, Kiss of the paraghost de Danny Steve. J’ai eu la flemme de ressortir le soir (averses, bises glaciale) pour le voir éclairé… Quatre artistes ont également redécoré des chambres, à voir sur place ou sur le site de l’hôtel. Vous pouvez même y faire juste la sieste pendant le voyage à Nantes (vite, il ne reste que deux jours!). Vous pouvez aussi voir d’autres commentaires et photographies par ce lien direct chez Mamazerty… Sur la vue plus éloignée, à gauche, vous apercevez une paire de chaussures, nouveau rituel urbain dont je vous ai parlé pour Poitiers et vous reparlerai pour Nantes

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 03, place Graslin, opéra et légumes L’opéra est actuellement en travaux et une station de légumes a pris place au milieu de la place Graslin… à voir par ce lien direct sur le blog de Mamazerty lors de son installation. La photographie du programme pouvait laisser croire à la présence d’une girafe sur scène, mais en fait, il n’y avait « que » de la diffusion sonore et une découverte du magnifique plafond peint par Hippolyte Berteaux et inauguré en 1881, dont je vous reparlerai à l’occasion d’un article sur le patrimoine (pour les impatients, vous pouvez toujours aller voir l’article de Laure Nemski, Le théâtre Graslin, Nantes au Quotidien, supplément au n° 143, mars 2004, p. 26-29)… Sur la vue du bas, vous apercevez la brasserie La Cigale, avec ses célèbres mosaïques…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 04, la compagnie générale d'accidents La Danseuse échevelée (réalisée dans une série de 1934-1936) de Julio Gonzalez a pris place, minuscule, sous la grand coupole en verre coloré de style art déco du siège de la Compagnie Générale des Accidents, construit de 1928 à 1933 par l’architecte Henri Vié et l’entrepreneur Jean Le Guillou et donc quasiment contemporain de l’œuvre qui y est présentée.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 05, la coupole de la compagnie générale d'accidents Je n’ai pas résisté à prendre une vue de la belle coupole…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 06, devant le muséum Je vous montrerai aussi plus tard le très beau fronton du muséum d’histoire naturelle, mais n’hésitez pas à voir Estuaire, une histoire naturelle ?, avec une passerelle dehors dans le square Louis-Bureau, sur les milieux humides, et à l’intérieur, de nouveaux espaces consacrés à l’estuaire, dont une mise en scène très sympathique des différents milieux de l’estuaire accompagnés d’animaux empaillés. Dans le cadre de Sans cimaise et sans pantalon du musée des beaux-arts, des paysages de l’estuaire réalisés par des peintres des 19e et 20e siècles sont présentés à l’étage, ainsi que l’autruche naturalisée de Maurizio Cattelan. J’ai été moins séduite par les aquarelles de Denis Clavreul.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 07, le musée Dobrée Direction maintenant, juste à côté, le musée Dobrée, fermé pour travaux. En attendant, on peut visiter la tour construite à partir de 1864 que Thomas Dobrée, descendant d’une famille d’armateurs nantais et grand passionné d’art, par petits groupes (14 personnes, la jauge imposée dans les lieux qui accueillent du public sans issue de secours) pour une visite de trois quarts d’heure qui nous emmène jusqu’au sommet de la tour carrée au deuxième plan sur la photographie…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 08, le bâtiment de la faculté de pharmacie Dans le nouvel UFR des sciences pharmaceutiques et biologiques, rue Bias, tout juste rénové par l’architecte Jean-Pierre Lott en 2011…

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 09, les oeuvres de la faculté de pharmacie

ORLAN (pseudonyme de Mireille Suzanne Francette Porte) a installé dans le cadre du 1% artistique son œuvre Radiographie des temps, au sol et au plafond.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 10, la façade de l'amphithéâtre Kerneis Juste à côté, l’amphithéâtre Kerneis n’était pas accessible à l’heure où je suis passée, mais les installations sur les parois sont visibles de l’extérieur… L’université avait invité en résidence les artistes Interim (Marie Bouts, Julien Celdran, Lou Galopa, Séverine Hubard, Ramona Poenaru, Alice Retorré et Till Roeskens), qui ont réalisé des portraits des usagers de l’université.

Nantes 2012, suite du circuit en ville, 11, la façade de l'amphithéâtre Kerneis Voici l’autre côté de la façade… certains ont choisi de montrer leurs carnets de notes de laboratoire pour se faire représenter…

Mon voyage à Nantes en 2012:

– un premier aperçu,

– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet

– à Saint-Nazaire

– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc

– au jardin des plantes : avec des plantes et des œuvres contemporaines

– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre

– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue

– le mémorial de l’esclavage

L’amiral / Lord Nelson à Londres (Trafalgar square)…

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 01, deux vues générales Puisque les jeux olympiques battent leur plein à Londres, j’ai ressorti mes photographies d’avril 2011 (juste avant LE mariage). Et quoi de mieux pour faire plaisir aux Anglais que de vous montrer la colonne de Lord Nelson, que nous appelons ici en France plutôt l’amiral Nelson, notre ennemi juré des batailles napoléoniennes. Et aussi un cauchemar pour l’étude de cette période, toutes ces batailles terrestres et navales après la Révolution et jusqu’à la chute de Napoléon en 1815… Cette imposante colonne rend donc hommage à Horatio Nelson, 1er vicomte Nelson, duc de Bronte (Burnham Thorpe, 1758 – Trafalgar, 1805). La souscription pour l’élévation d’un monument à Nelson a été lancée en 1838. La première pierre est posée en 1840 et la construction de la colonne ne commence vraiment qu’en 1842 pour être achevée en 1843. Avec ses 44m de hauteur totale, elle domine la place. D’autres statues sont installées sur la place, aménagée à partir de 1829 sur des plans établis presque dix ans plus tôt par l’architecte John Nash. En 1840 est aussi construite au nord de la place la National Gallery.

La mise en place des plaques a commencé en 1849 avec la face sur la mort de Nelson, en 1850 est posée la bataille du Nil. La bataille de Saint-Vincent a été posée seulement en 1853, après une bataille juridique parce que le bronze n’était pas pur. Le monument est encadré de quatre gros lions, je n’ai pas fait de photographie, il y avait toujours du mode dans le champ de vision… Ils ont été ajoutés en 1867 et sont l’œuvre de Sir Edwin Landseer avec l’aide du baron Marochetti. La colonne a été restaurée en 2006.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 02, Nelson en haut de la colonne La grande colonne cannelée est posée sur un haut socle où sont apposées des plaques en bronze. Elle est surmontée d’un chapiteau corinthien en bronze et de la statue en pied, en granite.

La partie haute de la colonne et la statue de Nelson sont l’œuvre de l’architecte William Railton (vers 1801 – 1877). La sculpture a été exécutée par le sculpteur Edward Hodges Baily (Bristol, 1788 – Londres, 1867).

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 03, deux vues de Nelson

Nelson a pris place sur un petit socle superposé au chapiteau. Il est représenté debout devant des cordages, en uniforme avec toutes ses médailles et sans son bras droit, perdu en 1797 à la bataille de Santa Cruz de Tenerife. Il s’appuie de sa main gauche sur une épée.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 04, signature Watson sur la bataille de Saint-Vincent La première face (par ordre chronologique de la scène représentée) porte la signature « M. L. Watson sculp ». Il s’agit de Musgrave Lewthwaite Watson (1804-1847).

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 05, la bataille de Saint-Vincent La légende sur le cadre en bas identifie la scène : « St Vincent 1797 ». le 14 février 1797, la bataille du cap Saint Vincent, au sud-ouest du Portugal, a opposé la flotte anglaise menée par Sir John Jervis, à la flotte espagnole dirigée par Don José de Córdoba. Bien qu’en infériorité numérique (15 navires contre 24), les Anglais, mieux formés et plus disciplinés, l’emportent. Deux commandants se distinguent, Nelson et Collingwood.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 06, la signature Woodington et marque des fondeurs La deuxième face a été sculptée par W[illiam] F. Woodington et fondue par « Moore, Fressange / & Moore founders ».

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 07, plaque de la bataille du Nil dite d'Aboukir

La légende identifie la scène: « Nile 1798 ». Il s’agit de ce que les Anglais appellent la bataille du Nil et nos manuels d’histoire français la bataille d’Aboukir, qui s’est déroulée à l’embouchure du Nil, dans la baie d’Aboukir, à une trentaine de kilomètres d’Alexandrie en Égypte, les 1er et 2 août 1798. Napoléon Bonaparte avait pour objectif d’envahir l’Égypte, possession anglaise, puis de menacer ses comptoirs en Inde. Les flottes anglaises et françaises se faisaient la course depuis plusieurs semaines en Méditerranée, les Français réussissant à prendre Malte. Nelson est à nouveau blessé dans cette bataille, il avait perdu son bras droit un an plus tôt à la bataille de Santa Cruz de Tenerife (22 au 25 août 1797), on voit clairement ici sa manche vide. Mais les Anglais ont à nouveau gagné une bataille navale, réussissant à couler l’Orient, le navire-amiral français… entraînant la mort de François Paul de Brueys, qui dirigeait la flotte. Nelson est anobli à l’issue de cette bataille.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 08, signature Termouth et marque des fondeurs La troisième face a été réalisée par le sculpteur « J[ohn] Ternouth » (vers 1796 – 1848) et fondue par « Moore, Fressange / & Moore founders », comme la précédente.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 09, face de la bataille de Copenhague Elle représente la bataille de « Copenhaguen 1801 », dit l’inscription… et le manuel d’histoire précise que la bataille de Copenhague a eu lieu le 2 avril 1801. Nelson, désobéissant à Lord Parker qui dirigeait la flotte, attaqua les Danois et les Norvégiens. L’armistice est signée peu après, et Parker remplacé par Nelson à la tête de la flotte anglaise.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 10, la signature de Carew sur la mort de Nelson La dernière face est signée du sculpteur « I. E. Carew sculp ». Il s’agit de John Edwards Carew (v. 1785 – 1868). J’ai oublié de prendre une photographie de détail de la marque du fondeur en bas à gauche de la plaque… mais il s’agit de Adams, Christie and Co., de Rotherhithe.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 11, face<br /><br />
 sur la mort de Nelson Elle représente la mort de Nelson et a été installée en décembre 1849. Sur la plaque, Nelson, blessé, est porté par ses hommes, sur un fond de voiles de navire. La légende sur le cadre en bas dit « England expects every man will do his duty » (plus ou moins: l’Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir »).

Le 21 octobre 1805, au large de Cadix en Espagne, devant le cap de Tralfalgar, l’amiral Villeneuve, qui dirige la flotte franco-espagnole, affronte la flotte britannique commandée par Nelson. Les Anglais, en infériorité numérique, écrasent les Français (et deviennent durablement maîtres des mers), mais Nelson est mortellement blessé… et vous connaissez la suite, son corps conservé dans un tonneau d’alcool! Après avoir tourné le dos à l’Angleterre à Boulogne-sur-Mer, Napoléon doit définitivement renoncer à l’invasion de la Grande-Bretagne.

Une mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la-Grande (Poitiers)

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 1, vue générale Amis fidèles lecteurs, cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (voir en fin d’article les articles que j’ai publiés sur le sujet). Aujourd’hui, nous entrons à l’intérieur, dans la chapelle Sainte-Anne ou chapelle du Fou, la dernière sur la droite quand on regarde vers le chœur. Cette chapelle a été construite en 1475 pour la famille du sénéchal du Poitou Yvon du Fou. Sous l’enfeu se trouve depuis 1802 une très belle mise au tombeau en bois polychrome, qui porte au dos de l’un des personnages la date de 1555. L’artiste n’est pas connu, mais l’œuvre avait été commandée par Renée d’Amboise pour être offerte à l’abbaye poitevine de la Trinité, aujourd’hui détruite. Elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle maison diocésaine (pas très loin de l’abbaye Sainte-Croix, devenue le musée du même nom). Le groupe sculpté comptait à l’origine deux autres personnages.

Le Christ est déposé dans le tombeau dans son linceul tenu par Joseph d’Arimathie (à la tête) et Nicodème (aux pieds), derrière le tombeau se tiennent, de gauche à droite, une sainte femme, saint Jean qui soutient la Vierge et une autre sainte femme (cet épisode est rapporté dans les Évangiles: Jean 19, 38-42 ; Luc 23, 50-56 ; Marc 15, 42-47 ; Matthieu 27, 57-61). Cette représentation est très semblable aux autres connues pour la même époque (dans les cathédrales de Reims et de d’Auch, dans l’église abbatiale de Moissac, dans l’église Saint-Denis à Amboise par exemple). Sur le socle est inscrite la devise « IN TE DOMINE SPERAVI NON COFUNDAR IN ETERNOM ».

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 2, le Christ

Le Christ est tout juste descendu de la croix, mais regardez ses mains, surtout la droite, il a l’air déjà très décharné…

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 3, l'homme à gauche A la tête du Christ, Joseph d’Arimathie est vêtu d’un riche manteau, avec une bourse à la ceinture. Barbu, il a les traits tirés…

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 4, sainte femme, st Jean et Vierge

Juste derrière le Christ se trouvent dans l’ordre une sainte femme, saint Jean (avec des traits très féminins, je trouve, et un geste tendre) et la Vierge. Les deux femmes portent une guimpe (qui entoure la tête de manière assez serrée) et un voile par-dessus.

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 5, sainte femme et Nicodème à droite Voici enfin un détail de la seconde sainte femme et de Nicodème.

Notre-Dame-la-Grande

La façade occidentale

Un peu de lecture :
– pas cher et pratique à emporter pour une visite sur place, paru à l’occasion de la fin des travaux de restauration de la façade, un Itinéraire du patrimoine, n° 85, dirigé par Yves-Jean Riou, La collégiale Notre-Dame-la-Grande, éditions Connaissance et promotion du patrimoine de Poitou-Charentes (CPPPC), 1995.
– beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.

Le buste de Réaumur à La Rochelle

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 1, vu de loin

Le buste de René Ferchault de « Réaumur /1683/1757 » (c’est écrit sur le socle), entomologiste (spécialiste des insectes) et physicien (fondateur de la métallographie), se trouve à La Rochelle non pas rue de Réaumur mais dans le prolongement, au carrefour de la rue de la Noue. Un peu délicat d’aller le prendre en photographie…

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 2, le buste en bronze sur son haut socle Le petit buste en bronze est posé sur un haut socle. Il s’agit en fait d’une copie. L’original, inauguré le 23 septembre 1899 (donc plus d’un siècle après sa réalisation), avait été fondu pendant la Seconde Guerre mondiale. Le sculpteur Georges Chaumot (dont je vous ai parlé pour le monument aux pionniers de Côte-d’Ivoire et le monument à Pierre Doriole) avait pu en faire un moulage en plâtre, qui a servi à ce nouveau tirage (par la fonderie d’art Susse) mis en place en novembre 1967.

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 3, la signature JB Lemoine Il porte d’un côté la signature et la date « par J.B. Lemoine 177(0?) ». Il s’agit du sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, dit Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778). [voir plus d’informations en commentaire].

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 4, le profil droit de Réaumur De l’autre côté, l’identification « Mr de Réaumur ». Notez au passage ses cheveux longs.

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 5, le buste vu de face De face, vous pouvez voir l’expressivité de son visage, même si la sculpture est un peu émoussée par ce contre-moulage…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Mon voyage à Nantes (7), d’autres oeuvres au jardin des plantes…

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 1, des sangles sur un arbre Allez, c’est reparti pour le VAN / Voyage à Nantes (site officiel), pour revoir les autres épisodes, voir les liens en fin d’article ou chez Mamazerty… N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres… J’y étais par un week-end pluvieux, du 6 au 8 juillet 2012, et ai déjà participé à la manifestation Estuaire 2007 (je n’avais pas pu y aller en 2009).

Aujourd’hui, nous allons nous reposer un peu au jardin des plantes! J’y suis allée deux fois, le samedi sous la pluie au retour du train de Saint-Nazaire, puis le dimanche avec Mamazerty, beaucoup plus agréable avec presque des éclaircies (en tout cas pas de pluie…)… elle a mis ses photographies et commentaires par ce lien direct. Après l’aspect nature, voici les quatre œuvres contemporaines qui y ont pris place… en attendant que je vous montre dans les prochaines semaines les œuvres plus anciennes [PS : voir Jules Verne]! Pour en savoir plus sur les œuvres contemporaines, voir le dossier en ligne, et sur le jardin des plantes, voir l’article de Isabelle Robin, Le jardin des plantes, Nantes au quotidien, n° 152, février 2005, p. 26-28.

Lors de mon premier passage le samedi après-midi, j’ai cru qu’il s’agissait de sangles qui retenait un arbre fragilisé par un tempête… Avec Mamazerty, le dimanche, nous avons posé la question à l’accueil… il s’agit en fait de la quatrième œuvre que je cherchais… Stretched Nature III, de Séverin Guelpa (HEAD de Genève). Et nous avons raté les I et II, à moins qu’elles ne soient dans d’autres lieux? Mamazerty, si tu y retournes, il y a des photos dans le dossier en ligne.

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 3, voiture dans le bassin Impossible en revanche de rater la voiture qui a fait le grand plongeon dans le lac… Il s’agit de Midnightswim, de Maxime Lamarche, de l’école supérieure des beaux-arts de Lyon…

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 2, pétale de fleur en plastique A l’autre bout du jardin, un truc en plastique blanc se heurte dans l’arbre auquel il est accroché, il y avait pas mal de vent… Il s’agit d’un pétale de rose, intitulé Mille-­points, de Anne Lopez, de l’école supérieure des beaux-arts de Paris.

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 8, carte postale ancienne

Un groupe sculpté dit les cerfs, qui comprenait un cerf, une biche et un faon, se trouvait dans le jardin des plantes. Lors de la grande fonte des bronzes de France en 1942 (dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois de la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines… ), le monument a semble-t-il été découpé, caché puis oublié, et retrouvé des années plus tard sous les ronces impasse de la Moutonnerie. Il a été présenté au salon des artistes français de 1908 sous les n° 3155-3156.

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 4, le cerf revisité Johnny Gaitée, de l’école supérieure des Beaux-Arts de Nantes, a créé Incident dans la prairie, qui d’après le dossier en ligne de présentation comprend, en plus de la bâche avec le tirage photographique qui entoure le faon qui subsiste, une bande sonore avec un extrait de Bambi de Walt Disney. Je ne sais pas si la partie sonore a été réalisée, en tout cas, je n’ai entendu aucun son…

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 5, la signature de Gardet La signature du sculpteur Georges Gardet (Paris, 1863 – Paris, 1939) est bien visible. Je ne sais pas de quand exactement date la sculpture : un vieil article paru dans le n° 202, 4e trimestre 1981, des Annales de Nantes et du Pays nantais dit p. 18 que la commande n’a pas été trouvée, tandis que Nella Buscot, dans sa biographie de Georges Gardet, signale un Cerf et biche en 1910. Je n’ai pas eu le temps de chercher plus d’informations…

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 6, l'arrière du groupe sculpté Voici le dos du monument, tel qu’il apparaît aujourd’hui, avec le départ des membres du cerf et de la biche, ainsi que la végétation au sol.

Nantes, cerf et biche du<br /><br /><br /><br />
jardin des plantes, marque du fondeur d'art J. Malesset Paris Au dos se trouve aussi la signature du fondeur, « J. Malesset fondeur d’art Paris ».

Nantes 2012, l'art au jardin des plantes, 7, carte postale ancienne Je ne sais pas ce que sont devenus les autres éléments, le cerf et la biche… Ils seront peut-être restaurés à l’issue du voyage à Nantes? En voici une autre vue sur une carte postale ancienne…

Nantes, cerf et biche du jardin des plantes, quatre vues après démontage de l'oeuvre contemporaine PS : je suis retournée à Nantes fin octobre 2012, voici quatre vues du groupe sculpté sans l’œuvre d’art contemporain… J’ai aussi pu voir les nuages et le soleil…

Dans le jardin des plantes, voir aussi Jules Verne et le Premier miroir de Camille Alaphilippe.

Mon voyage à Nantes en 2012:

– un premier aperçu,

– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet

– à Saint-Nazaire

– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc

– au jardin des plantes : avec des plantes et des oeuvres contemporaines

– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre

– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue

– le mémorial de l’esclavage

Le relief de l’hôpital de Niort

Niort, le relief de l'hôpital, 1, vue générale En vous parlant de l’hôpital de Niort, agrandi et reconstruit en grande partie entre 1930 et 1938, je vous ai laissé apercevoir ce relief sculpté situé au-dessus de l’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély. Merci à Daniel C. pour sa piste, après vérification, l’auteur de ce relief est René Letourneur (Paris, 1898 – Paris, 1990), grand prix de Rome en 1926, œuvre commandée entre 1935 et 1938, payée en 1941, reprise en 1954. René Letourneur a aussi réalisé le buste de l’administrateur et chirurgien de cet hôpital, Georges Renon (1875-1942), toujours visible à l’hôpital ou dans cet article).

Niort, le relief de l'hôpital, 3, la partie centrale Ce haut-relief est constitué de trois scènes juxtaposées. Au centre, sur une partie un peu en saillie, se trouve une figure allégorique féminine, debout, seins nus, un large vêtement drapé autour des reins et des jambes et maintenu sur son bras gauche, des cheveux longs. Elle pose sa main droite sur la tête d’un enfant nu, asexué, debout à son côté. Près de son épaule droite se trouve le serpent (échappé du caducée?). Elle tend la main gauche d’un mouvement souple vers la scène située à sa gauche (à droite quand on regarde le relief). Il peut s’agir d’une allégorie de la médecine.

Niort, le relief de l'hôpital, 4, la partie droite Sur cette scène, une femme agenouillée, soutenue par une autre femme debout mais penchée vers elle, tend un très jeune enfant vers l’allégorie. Un enfant un peu plus grand, nu, fait face à ces trois personnages.

Niort, le relief de l'hôpital, 2, la partie gauche Sur la scène opposée, un homme torse-nu est allité. Une femme se tient derrière lui, en regardant vers l’allégorie, et une autre est agenouillée à son côté.

La fontaine de Bartholdi à Lyon

La fontaine Bartholdi à Lyon, 1, vue de loin, de face Dans une ville, quoi de mieux qu’une grande fontaine, surtout en été, pour rafraîchir… Si, si, un été chaud, ça arrive! A Poitiers, nous ne sommes qu’une petite ville, avec une ridicule petite fontaine dans un coin de la place d’Armes (place Leclerc)… quelques plaisantins ont quand même réussi à la faire mousser, voir chez M. Echo… Nous avons aussi une fontaine rince-voitures, une autre sans eau depuis des années… Vous pouvez les (re)découvrir sur cet article sur les fontaines de Poitiers. Du coup, je vous emmène voir une vraie, grande fontaine… la fontaine Bartholdi sur la place devant l’hôtel de ville de Lyon (photographies d’avril 2012). J’ai fait confiance aux informations du site de la ville de Lyon pour les aspects historiques.

La fontaine Bartholdi à Lyon, sur une carte postale ancienne

En 1857, [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), jeune sculpteur, avait proposé un projet pour la fontaine pour la place des Quinconces à Bordeaux, qui remporta le concours… mais la ville ne passa jamais la commande. Je vous ai déjà parlé de Auguste Bartholdi pour les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt, j’ai d’autres copies en stock dans mes photographies, mais pas encore l’original (la Liberté éclairant le Monde) de New York ni le Lion de Belfort (voir aussi le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier). Après l’inauguration de la statue de la Liberté en 1886, la ville de Bordeaux tente de relancer le projet de fontaine. Auguste Bartholdi la fait fondre en 1888 par Gaget et Gauthier et la présente à l’Exposition universelle de Paris en 1889 sous le titre Le char triomphant de la Garonne, inspirée du Char d’Apollon réalisé entre 1668 et 1670 par Jean-Baptiste Tuby à Versailles (sous le n° 1670, qui comprenait aussi la statue de la liberté! Voir la vue numérisée 89 du catalogue de l’Exposition universelle de Paris en 1889). Bordeaux n’ayant toujours pas concrétisé sa commande, la ville de Lyon se porte acquéreur, en réduisant le prix (de 150.000 à 100.000 francs). La fontaine a été inaugurée à l’autre bout de la place des Terreaux le 22 septembre 1891, ainsi qu’on le voit sur cette carte postale ancienne. En 1898, Bartholdi présente au salon des artistes français, sous le n° 3127, un quadrige mené par une allégorie qui ressemble fort à cette fontaine et est intitulé « la Saône emportant ses affluents« . Cent ans plus tard, elle a été déplacée à l’est de la place en décembre 1992 pour permettre la construction d’un parking souterrain. Elle est constituée de sculptures en plomb réalisées sur une armature de fer… qui ne fait pas très bon ménage avec l’eau. Elle devrait être prochainement restaurée…

La fontaine Bartholdi à Lyon, 2, vue générale de côté

Le groupe sculpté se compose d’une allégorie avec un enfant blotti contre son côté gauche; elle conduit un char tiré par quatre chevaux fougueux. Dans le projet original, l’allégorie représentait la Garonne, l’enfant, la Dordogne, les chevaux, les quatre principaux affluents de la Garonne.

La fontaine Bartholdi à Lyon, 4, l'allégorie conduisant le char, vue de face
De face, on voit mieux l’allégorie féminine qui guide les chevaux et l’enfant tient une urne d’où s’échappe de l’eau, ce symbole étant classique pour figurer une rivière : vous pouvez le voir par exemple pour le Clain et la Boivre sur un plafond par Émile Bin de l’hôtel de ville de Poitiers…

La fontaine Bartholdi à Lyon, 5, détail du buste de l'allégorie Comme pour beaucoup d’allégories, elle est représentée avec les seins nus, avec un vêtement drapé sur son ventre. Elle est soigneusement coiffée, avec une fleur attachée dans les cheveux.

La fontaine Bartholdi à Lyon, 6, détail de l'enfant L’enfant est potelé, serré contre sa mère… Il étreint son urne qui crache de l’eau (de la Dordogne).

La fontaine Bartholdi à Lyon, 7, les deux chevaux de gauche C’est dans les chevaux que l’artiste s’est le plus lâché… Il les a représentés hennissants, fougueux, avec plein de détails, regardez les naseaux, les muscles des joues ou les griffes des sabots… En principe, ils crachent de l’eau par la bouche, mais le système semble en partie grippé…

La fontaine Bartholdi à Lyon, 8, un cheval de droite Et voici la vue d’un autre cheval, également plein de détails très réalistes…

La fontaine Bartholdi à Lyon, 9, le monument vu de dos Et avant de quitter la place, voici une dernière vue de la fontaine, de dos…

 

Le monument aux morts de Loudun

Le monument aux morts de Loudun, 1, vue générale

Le monument aux morts de Loudun se trouve en bordure du boulevard du maréchal Leclerc, il a été entouré de stèles pour les conflits postérieurs à 1914-1918.

Le monument aux morts a été commandé en mars 1919, la sculpture en bronze et en pierre est réglée en septembre 1920, le monument inauguré le dimanche 29 mai 1921. Un petit tour sur le site ses archives départementales de la Vienne permet de lire les récits de l’inauguration dans L’avenir de la Vienne, permet de trouver au mois de mai ( vue 35, lundi 30 et mardi 31 mai, discours de M. Raoul Péret) et au mois de juin (vue 2, mercredi 1er juin), le récit complet de l’inauguration… sans aucun mot sur la sculpture ou sur le monument!

Le monument aux morts de Loudun, 2, la signature du sculpteur L'Hoest

Sur le socle de pierre, au pied de la statue en bronze, est apposée la signature du sculpteur :  » Eugène L’Hoest / sculp[te]ur à Paris ». Il s’agit de Eugène [Léon] L’Hoëst (Paris 12 juillet 1874 – 24 décembre 1937), dont des sculptures se trouvent un peu partout, y compris au musée de Constantine en Algérie… Sa fiche dans la base Monumen ne permet pas de savoir qui est le fondeur… je n’ai pas vu sa marque, mais il n’est pas vraiment possible de faire le tour de la sculpture.

Le monument aux morts de Loudun,3, la signature des entrepreneurs Le monument porte d’autres signatures, « A. Mage, Entr[epren]eur » sur le socle à droite, « Boucher L. / Marteau C.  » sur le socle à gauche, et encore « Laurier A., Grégoire C. » Un tour aux archives s’imposerait pour élucider le rôle de chacun.

Le monument aux morts de Loudun, 4 deux vues plus proches du monument

Le monument se compose d’un socle qui porte les noms gravés des soldats morts. Au-dessus, une large stèle leur rend hommage (en majuscules) : « aux / enfants / de / Loudun / morts / pour la / France / 1914 1918 ». Sur la droite se tient debout, de trois quarts, une statue en bronze, allégorie de la République portant au creux de son bras gauche une gerbe de blé et qui lève sa main droite tenant une palme au-dessus de la dédicace. À l’opposé gît le paquetage d’un soldat.

Le monument aux morts de Loudun,5, deux détails du paquetage du soldat mort Voici ce paquetage complet du soldat, sculpté en pierre, son sac à dos, son casque, sa gourde, sa besace, qui reposent sur un lit de feuilles.

Le monument aux morts de Loudun, 6, deux détails de la gerbe de blé et de la faucille

L’allégorie de la République soutient au creux de son bras gauche une gerbe de blé et une faucille. Contrairement à ce que certains auteurs ont affirmé, il ne s’agit pas d’une allégorie de l’agriculture, mais bien d’une République, ces blés fauchés pouvant symboliser à la fois les vies des soldats fauchés par la mort et le renouveau (nouvelle récolte).

Le monument aux morts de Loudun, 7, de dos (en haut) et un pied nu (en abs) Voici deux détails de la République, de dos (en haut) avec une vue de son chignon, et son pied droit nu dans sa sandale, deux détails qui sont fréquents sur les allégories de la République, comme sa longue robe à l’antique.

Pour aller plus loin : Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, p. 50, 51.

Jérôme de La Roulière, La Grande Guerre ; les monuments aux morts dans le Poitou. Le Picton, n° 165, mai-juin 2004, p. 4.

 

Mes articles sur Loudun:

Poitiers, le clocher de Saint-Porchaire restauré

Poitiers, église Saint-Porchaire, 1, sous bâche Le clocher-porche de l’église Saint-Porchaire à Poitiers, que je vous ai déjà présenté avec une série de cartes postales anciennes, a passé quelques mois en restauration… Un seul regret, les guirlandes de leds en tube plastique qui éclairent l’intérieur du clocher-porche.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 2, façade restaurée Il a été dévoilé il y a peu, le résultat est impressionnant, je vous en montrerai d’autres détails dans les prochaines semaines, et vous montre aujourd’hui des détails des chapiteaux du portail, dont la sculpture date de la fin du 11e siècle.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 4, chapiteaux gauches du portail, oiseaux à la coupe et lions A gauche, les deux chapiteaux portent des lions et des oiseaux buvant dans une coupe, un thème que je vous ai déjà présenté sur la façade de Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 3, chapiteaux gauches du portail, lion et oiseau Voici une autre vue prise de face…

Poitiers, église Saint-Porchaire, 5, chapiteaux gauches du portail, détail inscription LEO / NES Et une vue de détail des lions du chapiteau interne, avec l’inscription LEO / NES (lions) de part et d’autre de l’arbre stylisé qui sépare les deux lions.

Poitiers, église Saint-Porchaire, chapiteau avec Daniel dans la fosse aux lions De l’autre côté, sur le piédroit gauche, je vous ai déjà montré avant nettoyage Daniel dans la fosse aux lions (voir ce premier article pour l’histoire de Daniel, ou bien dans l’ancien Testament, Daniel 6, 2-29).

Poitiers, église Saint-Porchaire, 6, chapiteaux droits du portail, lion et Daniel Après nettoyage… voici l’ensemble, avec les lions dressés sur le chapiteau interne et Daniel dans la fosse aux lions sur le chapiteau externe.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 7, chapiteaux droits du portail, Daniel dans la fosse aux lions

Daniel est représenté au centre de la face principale du chapiteau, debout, bras ouverts. Sur la mandorle (la forme en amande qui l’entoure), l’inscription n’est guère plus lisible qu’auparavant, mais elle a été publiée « Hic Daniel Domino vi[ncit] coetum leoninum » (voir le Corpus des inscriptions médiévales, département de la Vienne, R. Favreau et J. Michaud, 1974). De chaque côté, en bas, un lion vaincu vient lécher la mandorle. En haut à gauche, la main de Dieu émerge des nuées.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 8, chapiteaux droits du portail, Habacucq Sur la droite, tout en haut, un ange est figuré tête vers le bas. Il tient par les cheveux le prophète Habaquq qui apporte à Daniel un pain rond et un autre objet. La représentation d’Habaquq dans la scène de Daniel dans la fosse aux lions se retrouve par exemple sur une chapiteau de la façade de l’église de Mons, en Charente ou sur le chapiteau déjà cité plus haut dans le chœur de l’église Sainte Radegonde à Poitiers.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 9, chapiteaux droits du portail, lions de Daniel À gauche se trouve un curieux monstre, avec un buste humain, un arrière-train de lion et une queue terminée par une tête de serpent.

Jeanne d’Arc par Real del Sarte à Poitiers

Poitiers, Jeanne d'Arc de real del Sarte, plaque avant et après sablage

Je vous ai montré en janvier 2011 (voir à la suite de cet article) le monument réalisé en 1929 par Maxime Real del Sarte pour les 500 ans du passage de Jeanne-d’Arc à Poitiers. Le monument se compose d’une Jeanne-d’Arc dressée sur un haut socle sur lequel est apposée une plaque en bronze du même auteur, et qui avait sur les côtés deux autres plaques de dédicaces disparues depuis 1994, voir dans les commentaires de cet article et le relevé du texte dans la base Monumen. Fin 2011, elle a subi un nettoyage violent… qui se repatinait déjà en février 2012… Et pour mémoire, cette plaque de bronze avant (en 2010) et après traitement (photo du 22 février 2012)… Voir plus de détails dans l’article sur le décapage du monument aux morts de 1870. La société Tollis qui est intervenue pour restaurer le monument de 1870 est également intervenue sur cette plaque…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 1, en cours … qui a bien failli disparaître! Alors qu’elle était en cours de restauration (ici une des phases du traitement), elle avait pris une couleur cuivrée… et des voleurs de métaux ont dû croire qu’elle était en cuivre et non en bronze! Une patrouille de police l’a retrouvée au sol et déposée dans la nuit à la mairie… Frayeur des restaurateurs qui l’ont crue volée le lendemain matin, dépôt de plainte au commissariat… avant qu’un autre service de la mairie ne la « retrouve » à la mairie… La plainte pour tentative de vol est toujours en cours d’instruction…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 2, la plaque restaurée La restauration de la plaque a pu être achevée, et la plaque remise en place.

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 3, le monument complet Le choix d’un vert foncé peut se justifier pour le monument aux morts, et peut-être aussi ici d’un certain point de vue, plus proche de la couleur d’origine que le vert d’oxydation qu’elle avait pris, mais comme la statue en pied de Jeanne-d’Arc n’a pas été restaurée, il y a un gros décalage entre les deux éléments du monument…

Article publié le 9 janvier 2011 (légèrement complété après recherche sommaire dans des bases de données)

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 01, de loin

Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, Jeanne d’Arc arrive à Chinon le 6 mars 1429 où elle a une entrevue avec Charles VII de France. Elle est envoyée à Poitiers pour passer devant une commission de théologiens de Paris (réfugiés à Paris dans cette période difficile de la guerre de Cent Ans) qui l’interrogent à plusieurs reprises et chargent des matrones de s’assurer de sa virginité ; elle prend ensuite la tête de l’armée et marche à partir de 15 avril sur Orléans, qu’elle atteint le 29 avril, et réussit à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 02, le pas de Jeanne À Poitiers, la légende veut que l’examen ait eu lieu dans ce square des Cordeliers, à l’arrière du palais des ducs d’Aquitaine, comtes de Poitou (la Tour Maubergeon, depuis palais de justice), square dont je vous ai déjà parlé pour le rempart romain. Ce caillou en serait le témoin…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 03, de plus près Bon, si vous voulez trouver l’histoire de Jeanne d’Arc, vous n’aurez guerre de difficulté. Je vous rappelle juste qu’elle a été béatifiée en 1909 et canonisée en 1920, et que la semaine du 29 avril au 7 mai donnait lieu à de grandes fêtes johanniques dans toute la France et particulièrement à Poitiers (je vous montrerai un jour des cartes postales des années 1920). Lors de la fête du 2 juin 1929, ce ne fut pas la statue mais une simple « maquette de la future statue en bronze » qui a été dévoilée (voir références dans la presse locale en fin d’article), en présence de François Poncet, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Elle fut accompagnée d’un concours de décoration des rues…Il s’agit sans doute de la maquette en bronze de 115 cm de haut réalisée en 1929 (aujourd’hui au musée Sainte-Croix à Poitiers) plutôt que du modèle en plâtre, réalisé en 1928 et qui ne mesure que 50 cm de haut…(conservé dans le même musée). La maquette en plâtre de la plaque se trouve aussi dans ce musée.

Je n’ai pas eu le temps de chercher la date réelle de la mise en place du bronze dans sa taille actuelle, en tout cas, pas dans les mois qui ont suivi… Il semble y avoir eu un problème de financement (une troisième souscription est lancée en juin 1929…). La maquette de 115 cm ayant été donnée au musée en 1931 par le comité d’érection, il faut peut-être pousser la recherche jusqu’à cette année là… à raison de 60 à 70 vues numérisées par mois pour l’avenir de la Vienne, ça en fait des pages à feuilleter… je compléterai si je tombe dessus un jour (ou si quelqu’un le trouve avant moi et me le signale).

Poitiers, Jeanne-d'Arc de Real del Sarte, 04, signature sur le reliefJe vous montre aujourd’hui l’œuvre commandée en 1929 au sculpteur ultra-catholique et royaliste Maxime Real del Sarte, dont je vous ai déjà parlé pour les monuments aux morts de Sommières-du-Clain et de Briey (Meurthe-et-Moselle), qui portent aussi une représentation de Jeanne d’Arc. Le monument est composé d’un haut socle avec un bas-relief en bronze surmonté d’une statue en bronze de Jeanne-d’Arc représentée debout. La signature est portée à la fois sur le bas-relief (sous les pieds de Jeanne-d’Arc)…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 05, signature sur la statue … et sur la base de la statue. Les maquettes en plâtre de la statue et du bas-reliefs sont conservées au musée Sainte-Croix à Poitiers.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 06, le bas-relief en bronze Allez, on s’approche… Il y a toujours des dingues catholiques ou des étudiants avinés qui viennent la fleurir (en ce moment, il y a un collier rouge autour du cou de la statue). Dans un décor qui évoque une église (mais pourquoi pas non plus une partie de la tour Maubergeon), sous un arc brisé reposant sur des chapiteaux, huit personnages assis (les théologiens) écoutent Jeanne-d’Arc qui, debout face à eux, s’explique à grands gestes, bras droit levé, légèrement sur la pointe des pieds (ou en tout cas, talons décollés du sol).

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 07, détail des théologiens et de Jeanne-d'Arc (relief) Voici encore plus près… Parmi les théologiens, vous repérez au moins un franciscain (reconnaissable à la cordelette) et au moins un moine encapuchonné. Les noms de ces théologiens est donné dans diverses chroniques, Real del Sarte donne juste l’idée qu’ils représentent diverses branches de l’église.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 08, la statue en pied La statue est beaucoup plus conventionnelle. Sa maquette a été présentée au salon des artistes français de 1930 sous le nom titre L’ange de la paix.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 09, détail de la statue de Jeanne-d'Arc Jeanne-d’Arc, debout, en armure sous sa robe, porte l’épée au côté gauche, un drapeau dans la main gauche et brandit un rameau de la main droite… Cette statue et le bas-relief sont un condensé de réinterprétation, de mystification, de préjugés sur les vêtements et sur la position de Jeanne-d’Arc. Une autre représentation classique de Jeanne-d’Arc est un groupe sculpté à cheval… C’est ce qui a été choisi pour la statue équestre de Jeanne d’Arc par Antonin Mercié à Toulouse par exemple, mais il y a beaucoup d’autres exemples (j’en ai quelques-uns en stock, si le sujet vous intéresse…, dont le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers).

Poitiers, carte postale ancienne, square des Cordeliers, Jeanne d'Arc et tour MaubergeonAh, si, encore une chose, la statue a été déplacée, en 1929, elle se tenait au milieu du square, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Dans L’Avenir de la Vienne:

juin 1929 : 4 juin (vue 8), les 500 ans du séjour de Jeanne d’Arc à Poitiers ; 27 juin (vue 60), liste de souscripteurs

juillet 1929 : 28 juillet (vue 58), résultat du concours de façades à l’occasion de la fête du 2 juin