Archives par étiquette : Vienne

Un peu d’actualité poitevine…

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'agglo

Voici quelques petites nouvelles de Poitiers…

Le square de la République nouvelle version, c’est-à-dire devenu une place pavée, a été ré-ouvert au public avec des animations le 14 juillet… Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, voici une photographie prise avant les travaux de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… (depuis presque deux ans maintenant, on vit dans les travaux, le bruit et la poussière en centre-ville, seul point positif pour moi qui suis piétonne, il n’y a plus de voitures), et le 15 juillet… Cherchez l’erreur sur l’esthétique du muret et des grilles, seuls les arbres (enfin, pas tous) sont restés, dans des enclos et sans aucune autre plante… Ah, au fait, conversation entendue dans un bistrot le 13 juillet, devant un article annonçant cette ré-ouverture:

 » – square de la République?

– oui, square Magenta…

– ah bon, il a changé de nom? »

Et non, il s’appelle square de la République depuis l’inauguration du monument en 1895, et avant, c’était le square du lycée… mais il se trouve près de la rue Magenta…

Relire mes anciens articles sur le sujet : le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Edouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44 (clic sur les liens pour voir les pdf des articles).

Poitiers, actualité juillet 2012, canapés colorés devant l'hôtel de ville L’été semble enfin arrivé… et pour meubler la place d’Armes (oups, de son vrai nom la place Leclerc), à deux pas de là, des canapés en plastique colorés (Enzo) ont fait leur apparition… Une touche colorée bienvenue au milieu de ce désert blanc, et plus confortables que les bancs déjà plein d’épaufrures (écailles qui ont sauté) et dont une bonne partie se mélange dans les terrasses des cafés… Bon, il paraît que quand il fait vraiment beau (si, ça commence à arriver), ils brûlent… les fesses fragiles de Monsieur Écho… il n’a pas mis de photo sur son blog mais en a parlé dans Centre presse.

Relire mes anciens articles sur les bâtiments de la place : (en dehors des articles sur les travaux)

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé qui concernent cette place:

La place d’armes rénovée, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 95, janvier 2012, p.46-47

– Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25

Louis XIV à Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 91, janvier 2011, p. 42-43

Une blancheur de marbre, L’Actualité Poitou-Charentes, n°86, octobre 2009, p. 45 [sur la construction de l’hôtel de ville]

Poitiers hausmanien, L’Actualité Poitou-Charentes, n°83, janvier 2009, p. 46-47

– Et sur l’hôtel de ville: le catalogue de l’exposition Un Louvre pour Poitiers La construction du Musée – Hôtel de ville
1867 – 1875, par Anne Benéteau Péan et Grégory Vouhé, édition des Musées de la ville de Poitiers, 2010.

Poitiers, actualité juillet 2012, panneaux de la rue de l'hôtel-Dieu Et puisqu’il a été question d’anciens noms qui perdurent des dizaines d’années après les nouveaux noms (place d’Armes / place Leclerc, mais aussi place du Marché ou place Notre-Dame / place de Gaulle), quand les anciens noms ne ré-apparaissent pas plus de cent ans plus tard (rue des Hautes-Treilles/ Renaudot), ce sont les nouveaux panneaux posés dans la ville qui peuvent engendrer la confusion… Nous sommes en haut de la rue de l’Hôtel-Dieu, au carrefour avec la pénétrante… Sur le nouveau panneau (à gauche, posé côté université), signalé par un fidèle lecteur, on peut lire « conservatoire national de région « , alors que le ministère de la culture a réformé et changé les noms des conservatoires il y a plusieurs années… Il faut maintenant parler à Poitiers de  » conservatoire à rayonnement régional « … Trop long pour un panneau? « conservatoire » aurait peut-être suffit et été moins sensible aux réformes du ministère de la culture… Sur la photographie de droite, vous voyez l’ancien panneau, toujours en place sur le trottoir d’en face… Point de conservatoire, mais le visiteur attentif va se demander ce qui se passe… « Église St Germain » et de l’autre « Auditorium St Germain »… il s’agit du même édifice, une ancienne église devenue auditorium… du conservatoire! Quant à la présidence de l’université… elle est installée dans l’ancien hôtel Pinet, mais chacun a droit à sa flèche…

Poitiers, des expositions…

Par temps pluvieux ou frisquet, les expositions et musées peuvent être un refuge… Voici quelques expositions en cours à Poitiers, je ne parle que de celles que j’ai vues, je ne suis pas allée récemment par exemple au confort moderne (pas depuis mon dernier achat de tissus d’ameublement, pour plus d’informations, voir le site du Confort moderne) ni à la galerie Louise-Michel (à voir par exemple lors de l’expédition Glen Baxter dans le quartier de Bellejouane)…

J’ai recyclé d’anciennes photographies pour illustrer chaque lieu…

Au musée Sainte-Croix

Poitiers, le musée Sainte-Croix, 01, la cour Amor à mort

Inaugurée à l’occasion d’un congrès d’archéologues en mi mai, l’exposition Amor à mort se tient jusqu’au 4 novembre 2012 au musée Sainte-Croix. Elle présente les principales tombes remarquables antiques (du 1er siècle avant au 4e siècle après notre ère) trouvées ces dernières années dans la région. Le catalogue est enfin sorti, deux mois après le début de l’exposition (en vente uniquement sur place, 15 euros… fautes d’orthographe nombreuses comprises dans le prix, il a dû manquer du temps pour les relectures…).

Il y a de très belles pièces, comme une partie du contenu des tomes des « Dames de Naintré » (mais pas les riches tissus), des découvertes très récentes, de cette année, comme les fouilles de la rue des Caillons à Poitiers, avec une sépulture de singe, qui est dans le catalogue, et Sous-Clan à Jaunay-Clan, qui n’est pas dans le catalogue… J’espère que ce n’est pas à cause d’une ségrégation par rapport aux opérateurs d’archéologie préventive, l’un d’eux (l’Inrap/institut national d’archéologie préventive) étant partenaire de cette exposition, les autres (Archéodunum, qui a réalisé récemment à Toulouse la fouille de la caserne Niel, Evéha, etc.) n’auraient-ils pas été exclus du catalogue? Le doute est permis, puisque si leur nom figure sur les panneaux, ils n’ont pas été cités dans le discours inaugural.

Quelques réserves cependant sur cette exposition : certains objets auraient mérité d’être mis plus en avant, sur des socles, dans beaucoup de vitrines, tous les objets sont au même niveau. Les cartels (étiquettes explicatives) donnent le contenu global de la vitrine, sans n° ou petit schéma qui permet au visiteur non initié de faire le rapprochement entre le nom et l’objet… sans compter que certains mots ne sont pas décodés… Combien de visiteurs pourront identifier les aryballes??? (ce sont les petits vases ronds qui contenaient des onguents ou des parfums, dans les deux vitrines où il y en a). De même, je pense qu’il aurait fallu expliquer, sur le panneau consacré à la tombe de Saint-Georges-les-Baillargeaux, les « usages du symposium »…(la conversation qui suit le repas pris autour d’un espace central libre, sur des sortes de lits, en principe réservé aux hommes, sauf des femmes qui peuvent venir danser par exemple). Un renvoi vers les salles du musée aurait aussi permis au visiteur de ne pas hésiter à poursuivre sa visite… Dans les vitrines « permanentes », les objets bénéficient de cartels qui permettent de les identifier…

Karl-Jean Longuet et Simone Boisecq

L’exposition Karl-Jean Longuet et Simone Boisecq est prolongée jusqu’au 19 août 2012. Suivre le lien pour voir mon avis…

Réalité augmentée sur le « grand Nautré »

Le tableau dit « le Grand Nautré » est une représentation de Poitiers lors du siège par Colligny, en 1569, réalisé par François Nautré 50 ans plus tard, en 1619. Depuis longtemps, la fiche de salle est disponible en ligne. Depuis quelques semaines, une application de réalité augmentée a été créée. A partir d’une photographie à haute résolution (cliquer sur « accueil » en haut de la page spéciale, le lien au milieu de la page ne fonctionnait pas encore mi juillet 2012) et d’un téléphone de type smartphone, en visant sur certains secteurs du tableau, vous avez des informations complémentaires… En revanche, c’est très dommage, le « flash code » qui donne accès à l’application n’est pas mise à côté du tableau (dernière visite sur place : 17 juillet 2012, cela a peut-être été fait depuis).

Le musée de Poitiers et le conseil des musées ont réalisé une visite en réalité augmentée du Grand Nautré (Poitiers / siège de Colligny). Application disponible depuis cette semaine.

 

Informations pratiques: voir le site du musée Sainte-Croix, petit rappel, le musée est gratuit le mardi et chaque premier dimanche du mois, à tarif très réduit les autres dimanches.

A l’espace Mendès-France

En quête de nos origines, histoire des hominidés : ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir

Poitiers, le centre Mendès-France, le planétarium taggués par les casserus, l'abri bus en miettes Jusqu’au 27 janvier 2013, vous pouvez découvrir l’histoire des hominidés, retracée sous la direction de Michel Brunet. Vous y verrez entre autres la reconstitution réalisée par Elisabeth Daynes de Toumaï. Si vous n’êtes pas préhistorien, l’accompagnement par un médiateur est indispensable.Une petite réserve: pour des raisons de présentation et de place je suppose, les foyers mésolithiques fouillés il y a quelques années à La Folie à Poitiers sont présentés avant les sites du Paléolithique inférieur de la vallée de l’Yonne, ce retour en arrière de quelques centaines de milliers d’années n’aide pas le novice qui a déjà du mal à se représenter la chronologie à se positionner dans le temps…

Les abeilles

Jusqu’au 9 septembre 2012, la présentation du rôle des abeilles et de l’apiculture…

L’actualité Poitou-Charentes

Le numéro d’été (n° 97, spécial été 2012) de L’Actualité Poitou-Charentes,consacré au cinéma en Poitou-Charentes, vient de sortir (en vente sur place et en librairie). Il présente des cinémas et lieux de spectacle (dont un article de Grégory Vouhé sur le grand miroir de Pansart de l’ancien théâtre, avec une magnifique photographie de Coccinelle), la filière Cinéma dans la région, les films qui y ont été tournés, etc. A ne pas rater…

Les numéros plus anciens sont mis en ligne deux ans après leur parution… Les articles sur le patrimoine proposés par à Grégory Vouhé pour la sélection sont mis en ligne beaucoup plus rapidement: j’en ai ajouté un grand nombre sur les articles concernés chez moi, sinon, Philippe de Tout Poitiers propose une sélection de liens vers ces articles.

(Désolée pour la photographie, prise après le passage des casseurs lors des expressifs 2009, je n’en ai pas trouvé d’autres sur mon blog…).

Informations pratiques: voir le site de l’espace Mendès-France. L’exposition sur les hominidés est payante, celle sur les abeilles est gratuite…

Laurent Esquerré à la chapelle Saint-Louis et à l’école des Beaux-Arts

Poitiers, fin mai 2012, 7, chapelle Saint-Louis, rampe peinte en blanc puis en gris L’école des beaux-arts propose jusqu’au 26 août 2012 une exposition consacrée à Laurent Esquerré. Dans la chapelle Saint-Louis (rue Louis Renard, à côté du collège Henri IV), trois grandes œuvres recouvertes de papier aluminium sont suspendues, comme flottant au-dessus de la mer: un grand oiseau, une barque avec une femme à bord et un dragon…

A l’école des Beaux-Arts, juste derrière (26 rue Jean Alexandre, attention, il faut faire le tour du square de la République et les travaux ont transformé le haut de la rue en champ de mines), monter au troisième étage (courage, ce sont de grands étages!), vous découvrirez des tableaux et des sculptures de l’artiste. J’aime bien certaines sculptures qui jouent sur le mat de la terre cuite et les parties vernissées… en particulier un Christ en croix réinterprété…

Informations pratiques: voir le site de l’école des beaux arts, en gros, exposition ouverte l’après-midi (14h-18h, 22h le samedi dans la chapelle). Entrée libre.

A la maison de l’architecture

Façade de la maison de l'architecture à Poitiers La maison de l’architecture présente jusqu’au 10 août 2012 Paysages de Poitou-Charentes, une exposition réalisée par le Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes. Un peu technique, toutes ces « unités paysagères », mais un aperçu de la variété écologique de la région…

J’ai préféré il y a quelques années Paysages urbains de Claude Pauquet et Paysages naturels de Marc Deneyer, des visions de photographes… Ah, si, encore une info… Il n’y a plus de stationnement devant la maison de l’architecture et la circulation se fait à l’envers par rapport à cette photographie!

Informations pratiques: voir le site de la maison de l’architecture, en gros, exposition ouverte en semaine, fermée samedi et dimanche. Entrée libre.

A la médiathèque

Poitiers, la médiathèque, 3, la façade est Deux expositions actuellement à la médiathèque de Poitiers.

Hiriki Okamoto

Jusqu’au 1er septembre 2012, au rez-de-chaussée, à l’arrière de l’espace disques… puis œuvres à emprunter à l’artothèque, avec les 3 gravures de cette artiste que possédait déjà l’artothèque. La médiathèque de Poitiers a reçu une donation de 15 œuvres de la part de l’association Hiroko Okamoto. J’aime moyennement la série sur les meubles, dont l’une fait l’affiche, mais beaucoup la série sur le monde végétal. A voir aussi l’une des plaques de cuivre gravée originale.

Les derniers dinosaures

Achats au festival de la BD d'Angoulême en 2011 Jusqu’au 3 novembre 2012, au niveau bas. Le cabinet du professeur Lecoq d’après l’album Les Derniers Dinosaures, illustré de Donatien Mary et Didier de Calan aux éditions 2024. Un pastiche de livre scientifique du 19e siècle. C’est la même exposition qu’au festival 2011 de la bande dessinée à Angoulême, les auteurs m’avaient dédicacé cet album… et je vois que j’ai oublié de vous en parler!

Informations pratiques:voir le site internet de la médiathèque de Poitiers, aux heures d’ouverture de la médiathèque, entrée libre.

Eric Straw à la chapelle des Augustins

Juillet 2011, art contemporain, 3, Jephan de Villiers à la chapelle des Augustins à PoitiersJusqu’au 21 septembre 2012 (attention, l’exposition a été fermée « exceptionnellement » la semaine dernière, c’était signalé dans la presse locale mais pas sur place…), dans la chapelle des Augustins (la chapelle de l’ancien monastère Saint-Hilaire-de-la-Celle, aujourd’hui intégré au Centre Régional de Documentation Pédagogique) sont présentées les œuvres en carton très colorée d’Eric Straw, qui a également sa galerie dans la grand’rue (au n° 151) à Poitiers.

Informations pratiques:voir le site internet du CRDP de Poitiers, horaires variables selon les semaines, entrée libre.

Façade de Notre-Dame-la-Grande

Façade de Notre-Dale-la-Grande à Poitiers sous la neige Pour avoir une idée de la reconstitution des couleurs de la façade de Notre-Dame-la-Grande, depuis 1995 et la restauration de la façade sont projetées chaque soir d’été et des vacances de noël sur la façade des images colorisées par Skerzo. C’est ici qu’ils ont testé leur méthode avant de la vendre à Amiens et quelques autres villes… Chaque soir de l’été, de 22h30 à 22h45.

Depuis quelques semaines, la Région Poitou-Charentes / service de l’inventaire général du patrimoine culturel propose aussi une vue panoramique de cette façade, par ce lien direct… clic sur les points pour avoir des vues de détail.

De mon côté, je vous ai montré un certain nombre de détails…

La façade occidentale de Notre-dame-la-Grande

Le monument aux morts de Loudun

Le monument aux morts de Loudun, 1, vue générale

Le monument aux morts de Loudun se trouve en bordure du boulevard du maréchal Leclerc, il a été entouré de stèles pour les conflits postérieurs à 1914-1918.

Le monument aux morts a été commandé en mars 1919, la sculpture en bronze et en pierre est réglée en septembre 1920, le monument inauguré le dimanche 29 mai 1921. Un petit tour sur le site ses archives départementales de la Vienne permet de lire les récits de l’inauguration dans L’avenir de la Vienne, permet de trouver au mois de mai ( vue 35, lundi 30 et mardi 31 mai, discours de M. Raoul Péret) et au mois de juin (vue 2, mercredi 1er juin), le récit complet de l’inauguration… sans aucun mot sur la sculpture ou sur le monument!

Le monument aux morts de Loudun, 2, la signature du sculpteur L'Hoest

Sur le socle de pierre, au pied de la statue en bronze, est apposée la signature du sculpteur :  » Eugène L’Hoest / sculp[te]ur à Paris ». Il s’agit de Eugène [Léon] L’Hoëst (Paris 12 juillet 1874 – 24 décembre 1937), dont des sculptures se trouvent un peu partout, y compris au musée de Constantine en Algérie… Sa fiche dans la base Monumen ne permet pas de savoir qui est le fondeur… je n’ai pas vu sa marque, mais il n’est pas vraiment possible de faire le tour de la sculpture.

Le monument aux morts de Loudun,3, la signature des entrepreneurs Le monument porte d’autres signatures, « A. Mage, Entr[epren]eur » sur le socle à droite, « Boucher L. / Marteau C.  » sur le socle à gauche, et encore « Laurier A., Grégoire C. » Un tour aux archives s’imposerait pour élucider le rôle de chacun.

Le monument aux morts de Loudun, 4 deux vues plus proches du monument

Le monument se compose d’un socle qui porte les noms gravés des soldats morts. Au-dessus, une large stèle leur rend hommage (en majuscules) : « aux / enfants / de / Loudun / morts / pour la / France / 1914 1918 ». Sur la droite se tient debout, de trois quarts, une statue en bronze, allégorie de la République portant au creux de son bras gauche une gerbe de blé et qui lève sa main droite tenant une palme au-dessus de la dédicace. À l’opposé gît le paquetage d’un soldat.

Le monument aux morts de Loudun,5, deux détails du paquetage du soldat mort Voici ce paquetage complet du soldat, sculpté en pierre, son sac à dos, son casque, sa gourde, sa besace, qui reposent sur un lit de feuilles.

Le monument aux morts de Loudun, 6, deux détails de la gerbe de blé et de la faucille

L’allégorie de la République soutient au creux de son bras gauche une gerbe de blé et une faucille. Contrairement à ce que certains auteurs ont affirmé, il ne s’agit pas d’une allégorie de l’agriculture, mais bien d’une République, ces blés fauchés pouvant symboliser à la fois les vies des soldats fauchés par la mort et le renouveau (nouvelle récolte).

Le monument aux morts de Loudun, 7, de dos (en haut) et un pied nu (en abs) Voici deux détails de la République, de dos (en haut) avec une vue de son chignon, et son pied droit nu dans sa sandale, deux détails qui sont fréquents sur les allégories de la République, comme sa longue robe à l’antique.

Pour aller plus loin : Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, p. 50, 51.

Jérôme de La Roulière, La Grande Guerre ; les monuments aux morts dans le Poitou. Le Picton, n° 165, mai-juin 2004, p. 4.

 

Mes articles sur Loudun:

Poitiers, le clocher de Saint-Porchaire restauré

Poitiers, église Saint-Porchaire, 1, sous bâche Le clocher-porche de l’église Saint-Porchaire à Poitiers, que je vous ai déjà présenté avec une série de cartes postales anciennes, a passé quelques mois en restauration… Un seul regret, les guirlandes de leds en tube plastique qui éclairent l’intérieur du clocher-porche.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 2, façade restaurée Il a été dévoilé il y a peu, le résultat est impressionnant, je vous en montrerai d’autres détails dans les prochaines semaines, et vous montre aujourd’hui des détails des chapiteaux du portail, dont la sculpture date de la fin du 11e siècle.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 4, chapiteaux gauches du portail, oiseaux à la coupe et lions A gauche, les deux chapiteaux portent des lions et des oiseaux buvant dans une coupe, un thème que je vous ai déjà présenté sur la façade de Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 3, chapiteaux gauches du portail, lion et oiseau Voici une autre vue prise de face…

Poitiers, église Saint-Porchaire, 5, chapiteaux gauches du portail, détail inscription LEO / NES Et une vue de détail des lions du chapiteau interne, avec l’inscription LEO / NES (lions) de part et d’autre de l’arbre stylisé qui sépare les deux lions.

Poitiers, église Saint-Porchaire, chapiteau avec Daniel dans la fosse aux lions De l’autre côté, sur le piédroit gauche, je vous ai déjà montré avant nettoyage Daniel dans la fosse aux lions (voir ce premier article pour l’histoire de Daniel, ou bien dans l’ancien Testament, Daniel 6, 2-29).

Poitiers, église Saint-Porchaire, 6, chapiteaux droits du portail, lion et Daniel Après nettoyage… voici l’ensemble, avec les lions dressés sur le chapiteau interne et Daniel dans la fosse aux lions sur le chapiteau externe.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 7, chapiteaux droits du portail, Daniel dans la fosse aux lions

Daniel est représenté au centre de la face principale du chapiteau, debout, bras ouverts. Sur la mandorle (la forme en amande qui l’entoure), l’inscription n’est guère plus lisible qu’auparavant, mais elle a été publiée « Hic Daniel Domino vi[ncit] coetum leoninum » (voir le Corpus des inscriptions médiévales, département de la Vienne, R. Favreau et J. Michaud, 1974). De chaque côté, en bas, un lion vaincu vient lécher la mandorle. En haut à gauche, la main de Dieu émerge des nuées.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 8, chapiteaux droits du portail, Habacucq Sur la droite, tout en haut, un ange est figuré tête vers le bas. Il tient par les cheveux le prophète Habaquq qui apporte à Daniel un pain rond et un autre objet. La représentation d’Habaquq dans la scène de Daniel dans la fosse aux lions se retrouve par exemple sur une chapiteau de la façade de l’église de Mons, en Charente ou sur le chapiteau déjà cité plus haut dans le chœur de l’église Sainte Radegonde à Poitiers.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 9, chapiteaux droits du portail, lions de Daniel À gauche se trouve un curieux monstre, avec un buste humain, un arrière-train de lion et une queue terminée par une tête de serpent.

Jeanne d’Arc par Real del Sarte à Poitiers

Poitiers, Jeanne d'Arc de real del Sarte, plaque avant et après sablage

Je vous ai montré en janvier 2011 (voir à la suite de cet article) le monument réalisé en 1929 par Maxime Real del Sarte pour les 500 ans du passage de Jeanne-d’Arc à Poitiers. Le monument se compose d’une Jeanne-d’Arc dressée sur un haut socle sur lequel est apposée une plaque en bronze du même auteur, et qui avait sur les côtés deux autres plaques de dédicaces disparues depuis 1994, voir dans les commentaires de cet article et le relevé du texte dans la base Monumen. Fin 2011, elle a subi un nettoyage violent… qui se repatinait déjà en février 2012… Et pour mémoire, cette plaque de bronze avant (en 2010) et après traitement (photo du 22 février 2012)… Voir plus de détails dans l’article sur le décapage du monument aux morts de 1870. La société Tollis qui est intervenue pour restaurer le monument de 1870 est également intervenue sur cette plaque…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 1, en cours … qui a bien failli disparaître! Alors qu’elle était en cours de restauration (ici une des phases du traitement), elle avait pris une couleur cuivrée… et des voleurs de métaux ont dû croire qu’elle était en cuivre et non en bronze! Une patrouille de police l’a retrouvée au sol et déposée dans la nuit à la mairie… Frayeur des restaurateurs qui l’ont crue volée le lendemain matin, dépôt de plainte au commissariat… avant qu’un autre service de la mairie ne la « retrouve » à la mairie… La plainte pour tentative de vol est toujours en cours d’instruction…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 2, la plaque restaurée La restauration de la plaque a pu être achevée, et la plaque remise en place.

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 3, le monument complet Le choix d’un vert foncé peut se justifier pour le monument aux morts, et peut-être aussi ici d’un certain point de vue, plus proche de la couleur d’origine que le vert d’oxydation qu’elle avait pris, mais comme la statue en pied de Jeanne-d’Arc n’a pas été restaurée, il y a un gros décalage entre les deux éléments du monument…

Article publié le 9 janvier 2011 (légèrement complété après recherche sommaire dans des bases de données)

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 01, de loin

Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, Jeanne d’Arc arrive à Chinon le 6 mars 1429 où elle a une entrevue avec Charles VII de France. Elle est envoyée à Poitiers pour passer devant une commission de théologiens de Paris (réfugiés à Paris dans cette période difficile de la guerre de Cent Ans) qui l’interrogent à plusieurs reprises et chargent des matrones de s’assurer de sa virginité ; elle prend ensuite la tête de l’armée et marche à partir de 15 avril sur Orléans, qu’elle atteint le 29 avril, et réussit à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 02, le pas de Jeanne À Poitiers, la légende veut que l’examen ait eu lieu dans ce square des Cordeliers, à l’arrière du palais des ducs d’Aquitaine, comtes de Poitou (la Tour Maubergeon, depuis palais de justice), square dont je vous ai déjà parlé pour le rempart romain. Ce caillou en serait le témoin…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 03, de plus près Bon, si vous voulez trouver l’histoire de Jeanne d’Arc, vous n’aurez guerre de difficulté. Je vous rappelle juste qu’elle a été béatifiée en 1909 et canonisée en 1920, et que la semaine du 29 avril au 7 mai donnait lieu à de grandes fêtes johanniques dans toute la France et particulièrement à Poitiers (je vous montrerai un jour des cartes postales des années 1920). Lors de la fête du 2 juin 1929, ce ne fut pas la statue mais une simple « maquette de la future statue en bronze » qui a été dévoilée (voir références dans la presse locale en fin d’article), en présence de François Poncet, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Elle fut accompagnée d’un concours de décoration des rues…Il s’agit sans doute de la maquette en bronze de 115 cm de haut réalisée en 1929 (aujourd’hui au musée Sainte-Croix à Poitiers) plutôt que du modèle en plâtre, réalisé en 1928 et qui ne mesure que 50 cm de haut…(conservé dans le même musée). La maquette en plâtre de la plaque se trouve aussi dans ce musée.

Je n’ai pas eu le temps de chercher la date réelle de la mise en place du bronze dans sa taille actuelle, en tout cas, pas dans les mois qui ont suivi… Il semble y avoir eu un problème de financement (une troisième souscription est lancée en juin 1929…). La maquette de 115 cm ayant été donnée au musée en 1931 par le comité d’érection, il faut peut-être pousser la recherche jusqu’à cette année là… à raison de 60 à 70 vues numérisées par mois pour l’avenir de la Vienne, ça en fait des pages à feuilleter… je compléterai si je tombe dessus un jour (ou si quelqu’un le trouve avant moi et me le signale).

Poitiers, Jeanne-d'Arc de Real del Sarte, 04, signature sur le reliefJe vous montre aujourd’hui l’œuvre commandée en 1929 au sculpteur ultra-catholique et royaliste Maxime Real del Sarte, dont je vous ai déjà parlé pour les monuments aux morts de Sommières-du-Clain et de Briey (Meurthe-et-Moselle), qui portent aussi une représentation de Jeanne d’Arc. Le monument est composé d’un haut socle avec un bas-relief en bronze surmonté d’une statue en bronze de Jeanne-d’Arc représentée debout. La signature est portée à la fois sur le bas-relief (sous les pieds de Jeanne-d’Arc)…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 05, signature sur la statue … et sur la base de la statue. Les maquettes en plâtre de la statue et du bas-reliefs sont conservées au musée Sainte-Croix à Poitiers.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 06, le bas-relief en bronze Allez, on s’approche… Il y a toujours des dingues catholiques ou des étudiants avinés qui viennent la fleurir (en ce moment, il y a un collier rouge autour du cou de la statue). Dans un décor qui évoque une église (mais pourquoi pas non plus une partie de la tour Maubergeon), sous un arc brisé reposant sur des chapiteaux, huit personnages assis (les théologiens) écoutent Jeanne-d’Arc qui, debout face à eux, s’explique à grands gestes, bras droit levé, légèrement sur la pointe des pieds (ou en tout cas, talons décollés du sol).

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 07, détail des théologiens et de Jeanne-d'Arc (relief) Voici encore plus près… Parmi les théologiens, vous repérez au moins un franciscain (reconnaissable à la cordelette) et au moins un moine encapuchonné. Les noms de ces théologiens est donné dans diverses chroniques, Real del Sarte donne juste l’idée qu’ils représentent diverses branches de l’église.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 08, la statue en pied La statue est beaucoup plus conventionnelle. Sa maquette a été présentée au salon des artistes français de 1930 sous le nom titre L’ange de la paix.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 09, détail de la statue de Jeanne-d'Arc Jeanne-d’Arc, debout, en armure sous sa robe, porte l’épée au côté gauche, un drapeau dans la main gauche et brandit un rameau de la main droite… Cette statue et le bas-relief sont un condensé de réinterprétation, de mystification, de préjugés sur les vêtements et sur la position de Jeanne-d’Arc. Une autre représentation classique de Jeanne-d’Arc est un groupe sculpté à cheval… C’est ce qui a été choisi pour la statue équestre de Jeanne d’Arc par Antonin Mercié à Toulouse par exemple, mais il y a beaucoup d’autres exemples (j’en ai quelques-uns en stock, si le sujet vous intéresse…, dont le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers).

Poitiers, carte postale ancienne, square des Cordeliers, Jeanne d'Arc et tour MaubergeonAh, si, encore une chose, la statue a été déplacée, en 1929, elle se tenait au milieu du square, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Dans L’Avenir de la Vienne:

juin 1929 : 4 juin (vue 8), les 500 ans du séjour de Jeanne d’Arc à Poitiers ; 27 juin (vue 60), liste de souscripteurs

juillet 1929 : 28 juillet (vue 58), résultat du concours de façades à l’occasion de la fête du 2 juin

Pauvres animaux du bois de Saint-Pierre près de Poitiers

Animaux du Bois-de-Saint-Pierre près de Poitiers : ours

J’avais publié cet article il y a juste deux ans… L’actualité m’incite à le rééditer… les visiteurs de cet été ne verront plus cette fosse honteuse, ou plutôt leurs locataires, ni le public se délecter d’un spectacle minable… ces deux ours étaient frère et sœur, arrivée à l’âge d’un an du zoo de Vincennes en 1987. Barth est mort de vieillesse fin mai (d’un problème cardiaque, a révélé l’autopsie). Leur déménagement avait été demandé à moultes reprises par des associations de défense des animaux… c’est enfin fait pour Martha, partie la semaine pour le refuge de l’Arche près de Château-Gontier en Mayenne. Elle y finira sa vie dans un espace plus grand, plus vert (il n’y a pas de mal, il n’y avait pas un brin de verdure dans la fosse), avec deux autres ours dont elle doit faire la connaissance prochainement…

Article du 3 juillet 2010

En ces jours de forte chaleur, et même si ce matin, la température est un peu retombée à Poitiers après les orages, j’ai une pensée pour les pauvres animaux du bois de Saint-Pierre, près de Poitiers, qui comprend un centre de loisirs pour les enfants de l’agglomération lors des vacances scolaires, des ballades sympathiques (je vous ai montré quelques images ici d’un de ces promenades au printemps). Lors de la même visite, j’avais pris quelques photographies de ce parc zoologique à l’ancienne, certes à l’entrée gratuite, mais sans aucun confort pour les animaux…

Animaux du Bois-de-Saint-Pierre près de Poitiers : ours Les pauvres ours dans leur fosse tournent en rond, en permanence sollicités par les visiteurs… Je me demande comment de nos jours, il est encore possible d’enfermer des animaux dans ces conditions… Au moins, dans certains parcs zoologiques, comme à Doué-la-Fontaine, ils ont plus de place et les visiteurs les dérangent moins, même s’ils sont en captivité et loin de leurs conditions naturelles d’habitat.

Animaux du Bois-de-Saint-Pierre près de Poitiers : paon blanc C’est plus calme en revanche du côté des paons blancs, photographie que j’ai déjà envoyée à Dianou / Claudiane après l’un de ces récents articles parlant de paons…

Animaux du Bois-de-Saint-Pierre près de Poitiers : les flamands rose Finalement, ces derniers jours, seuls les flamands roses ont peut-être eu un peu de fraîcheur avec leur mare.

La trilogie de Pagnol par la Comp. Marius

La carrière du Normandoux, le 10 juin 2012 sous la pluie Ma saison 2011-2012 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP s’est terminée par la trilogie de Pagnol par la Comp. Marius à la carrière du Normandoux à Tercé… J’étais un peu inquiète pour le co-voiturage (le TAP avait annulé la navette prévue lors de l’inscription en début de saison), mais ça s’est bien passé. La météo en ce dimanche n’était pas clémente: il a plu à verse pendant quasiment les 4h30 de spectacle (repas inclus), et la troupe a dû se replier sous l’abri de la carrière et abandonner les gradins installés face à l’eau qui devait être le vieux port de Marseille… Tout le spectacle s’est donc déroulé avec en bruit de fond l’eau sur les bâches (et lors d’une brève éclaircie, le chant des grenouilles…).

Le spectacle : il condense en quelques heures les trois pièces de Pagnol, Marius, Fanny et César (je ne vais pas raconté l’histoire, tout le monde la connaît), avec des intermèdes: accueil par une soupe bien chaude, une distribution par les acteurs de bière (belge!) et d’eau, le plat au milieu (à table pour nous, semoule et saumon mariné servis dans un gros artichaut évidé), les dragées du baptême et, après le spectacle, le gâteau aux carottes et le café, en forme de banquet funèbre après l’enterrement de César…

Mon avis : une carrière abandonnée en vieux port de Marseille (enfin presque… puisque nous avons vu le spectacle à 90° par rapport à l’eau), un accent belge flamand, des lunettes de soleil pour simuler la nuit, des intermèdes gourmands, un spectacle avec des acteurs plein d’entrain! Ils ont fait le choix de ne pas présenter la célèbre partie de cartes, que chacun a en tête avec l’adaptation au cinéma, et cela ne manque absolument pas! Si vous avez l’occasion de voir ce spectacle, n’hésitez pas! Que la longueur (4h30 sans la soupe ni le dessert..) ne vous rebute pas, avec les intermèdes, on ne voit pas passer le temps!

Poitiers, des « erreurs d’appréciation » réparées…

Poitiers, square de la République après restauration, 1, le soldat restauré

Vous, fidèles lecteurs, vous souvenez certainement des événements de ces derniers mois sur le monument aux morts de 1870 et le square de la République à Poitiers… Je ne vous rappellerai pas son histoire ni les épisodes complet, je vous invite à relire les articles précédents pour vous remettre tout en mémoire… Avec la présentation du monument aux morts de 1870-1871, qui a ensuite perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle) et le début de la restauration.

Après donc le nettoyage trop brutal par une entreprise de BTP, qui avait massacré sa patine (une « erreur d’appréciation » selon la mairie), une entreprise spécialisée sur la restauration de ce type de monuments (la société Tollis) est intervenue ces dernières semaines… Le soldat et les autres éléments en bronze ont repris une couleur verte, plus foncée que celle qui avait évolué avec le temps, après accord avec la ville et la direction des affaires culturelles… l’obélisque en marbre a aussi été consolidé, et les lettres redorées, je reprendrai des photographies après la réouverture du square (devenu place pavée…) le 14 juillet…

Poitiers, square de la République après restauration, 2, le square devenu place Car si le soldat en bronze de Jules Félix Coutan et le monument par lui-même, dessiné par l’architecte Jean-Camille Formigé, ont retrouvé meilleure allure, il ne reste désormais plus rien de l’aménagement paysager ni des grilles dessinés par Édouard André…

Poitiers, square de la République après restauration, 3, les grilles Pour les grilles, les « barreaux de prison » ont été mis en place…sur un muret reconstitué qui n’a rien à voir avec l’ancien muret…

Il paraît que ces grilles n’étaient plus aux normes et ne pouvaient pas être remises en place… mais elles seront en partie installées au chevet de l’église Sainte-Radegonde : pas aux normes ici, mais aux normes 1 km plus loin? Bon, sans doute parce qu’il n’y a pas de dénivelé? j’avais cru comprendre que le problème était l’espacement des barres verticales… Mystère…

Poitiers, square de la République,6, coupe des grilles le 29 novembre 2011 Pour mémoire, voici les anciennes grilles en cours de découpe…

Poitiers, square de la République, 5, sans les grilles … et l’ancien muret…

Poitiers, monument aux morts de 1870, 2, le soldat

Et le soldat avant décapage….

Le monument aux morts de 1870 de Poitiers, après le sablage, le 22 février 2012 à 8h05 et 17h30

… en cours et après décapage…

A suivre la semaine prochaine avec la restauration de la plaque en bronze (1929) et la statue de Jeanne-d’Arc de Maxime Réal del Sarte dans le square des Cordeliers… Elle aussi avait été décapée trop brutalement… quelques mois plus tôt.

Le square et les aménagements d’Édouard André sont en revanche définitivement détruits, remplacés par des pavés et du béton.

Voici en complément une carte postale envoyée par Grégory montrant l’aménagement d’Édouard André, publiée dans l’actualité Poitou-Charentes, il y a maintenant à la place une rue bétonnée…

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

 

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

 

Plein de visages sur une façade rue Victor Hugo à Poitiers

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 1, façade rue Victor Hugo

Cela fait une éternité que je n’ai pas publié d’articles dans les deux communautés d’Amaryllis, gargouilles, cariatides etc. et têtes et visages sculptés… J’avais pourtant pris ces photographies mi juin 2011 en pensant à cette communauté… Bon, heureusement, les barrières ne sont plus là… mais la façade n’a toujours pas été restaurée, je ne sais pas si elle le sera et si elle est incluse dans le projet des façades du cœur d’agglomération de Poitiers. Elle aurait grand besoin d’un nettoyage et d’une reprise des parties sculptées (en espérant qu’ils choisissent un sculpteur meilleur que pour la banque qui a pris la place de l’ancien cercle littéraire). Nous sommes au 3 de la rue Victor-Hugo, l’ancienne rue impériale percée dans les années 1860 dans le cadre de la construction de la préfecture puis de l’hôtel de ville à la fin de la décennie. Cette maison a été construite, d’après la plaque apposée dessus (je n’ai pas vérifié…) à partir de 1869.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 2, angle de la rue Théophraste Renaudot Elle se trouve à l’angle de la rue Théophraste Renaudot, qui a enfin retrouvé son vrai nom sur google, et a une forme curieuse pour respecter l’hôtel d’Yversay dont le portail (bien endommagé, à voir ici) se trouve juste après dans la rue Renaudot et l’hôtel en fond de parcelle.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 3, partie supérieure de la travée centrale La maison à deux étages comporte cinq travées (pour ce mot et les suivants, voir des schémas ici), avec une mise en valeur de la travée centrale, où la répartition des étages et niveaux ne suit pas celle des travées latérales. Le dernier niveau comporte en effet deux fenêtres, celle du haut étant partiellement incluse dans une lucarne. Au-dessus de cette dernière fenêtre, un ange, qui émerge d’une guirlande de feuilles et de fruits.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 4, partie médiane et porte de la travée centrale La porte a un linteau linteau orné d’un masque dans le même style que ses voisins du rez-de-chaussée. Elle est surmontée par une grande fenêtre dont l’appui est un peu plus bas que le bandeau qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage sur les travées latérales. La clef du linteau de cette fenêtre porte le chiffre (oui, je sais, ce sont des lettres… mais chiffre en termes héraldiques) PB, je n’ai pas eu le temps d’aller chercher de quelle famille il s’agit.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 6, détail des linteaux des deux travées gauches

Les linteaux portent des têtes humaines avec des styles différents adoptés au rez-de-chaussée (photos du bas), au premier étage (photographies du milieu) et au deuxième étage (photographies du haut). Ces styles se retrouvent aussi sur les deux travées à droite.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 7, travées droites de la façade Passons maintenant aux travées à droite, avec ici une vue du deuxième étage.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 8, détail des linteaux des travées droites

Et voici le détail des linteaux des fenêtres des deux travées de droite, dans le même ordre qu’on peut les voir sur la façade.

Bisbille électorale à Poitiers… juin 1912

Le journal de la Vienne, 19 juin 1912

17 juin 2012… 19 juin 1912… Ne voyez aucune répétition de l’histoire, n’oubliez pas l’aller voter quand même! En feuilletant (virtuellement) sur le site des archives départementales de la Vienne l’Avenir de la Vienne, je n’ai pas résisté face à cet article du 19 juin 1912 (voir juin 1912, vue 36), soit il y a presque 100 ans jour pour jour.

Il s’agit d’élire le successeur de M. Blanchard, décédé, au conseil général… (voir dans les vues précédentes, l’information a été relayée au fil des jours, décès, enterrement, discours…). Il s’agit de lui trouver un successeur, dans le canton de Saint-Savin, arrondissement de Montmorillon.

 » Poitiers, autour d’une élection. Le journal de l’ouest ne se fait aucune illusion sur le sort qui attend le candidat de l’opposition dans l’arrondissement de Montmorillon. Il connaît suffisamment les forces respectives des partis politiques pour savoir qu’un réactionnaire n’aurait quelques chances de recueillir la succession du regretté M. Blanchard que si les républicains commettaient la lourde faute de se diviser. Son but est donc de « brouiller les cartes » avant même l’ouverture de la campagne électorale. C’est ainsi que le journal de l’ouest est amené à publier un compte rendu absolument fantaisiste d’un déjeuner offert samedi dernier par M. le Préfet. Nous savions que notre confrère avait de l’imagination, et même beaucoup d’imagination, mais véritablement il dépasse aujourd’hui la mesure. Certains républicains ont appris par lui ce matin qu’ils avaient déjeuné samedi à la préfecture, et quant au docteur Dupont, il sera plus surpris encore d’apprendre les propos qui lui sont prêtés par le journal bonapartiste. Nous n’insisterons pas sur ce point; nous constaterons seulement que l’acoustique de la salle à manger de la préfecture est décidément aussi défectueuse que l’acoustique de la salle du conseil général dont nous nous sommes plaint si souvent. Gageons que l’honorable docteur Dupont sera de notre avis ».

Je ne peux pas vous donner l’article du journal de l’ouest… Il n’est pas numérisé… Mais cet article me semble d’une certaine actualité, côté divisions et noms d’oiseaux… Et les journalistes de l’époque n’hésitaient pas à donner leur avis personnel (euh, aujourd’hui, cela semble peu en accord avec la neutralité journalistique dans un journal a-politique…).

Pour connaître la suite de cette élection…

L’Avenir de la Vienne, juin 1912, vue 40 : profession de foi de Léon Caillon, notaire, maire de Saint-Savin (candidat de concentration républicaine, voir aussi publicité vues 42, 44, 48 etc.), une déclaration de sa part vue 46 (où il est question de voix réactionnaires et de voix républicaines… toute ressemblance avec des faits actuels… est pure coïncidence!). Sur la vue 54, les règles de l’élection parues au journal officiel sont précisées. Sur la vue 56, 30 juin, jour de l’élection, les électeurs sont appelés à voter… pour le seul candidat, M. Caillon! (« Pas d’abstention! Tous aux urnes! Votez M. Caillon! »). Suspense au maximum… Il faut changer de registre numérisé, afficher juillet 1912, vue 2 (lundi 1er et mardi 2 juillet 1912)… M. Caillon est élu, avec un taux d’abstention record! 2965 inscrits, 1990 votants (67 %, 33% d’abstention), 1642 voix (82,5% des votants, 55% des inscrits, euh, comme il était seul candidat, ça veut dire qu’il y a au pas mal de blancs et nuls…). Pour les curieux, les résultats commune par commune du canton (Saint-Savin, Saint-Germain, Béthines, Nalliers, La Bussière, Antigny, Villemort, Saint-Pierre-de-Maillé et Angles-sur-l’Anglin, soit la même composition du canton qu’aujourd’hui…) sont aussi donnés.

Gageons que ce soir, il y aura plus de suspense dans certaines circonscriptions…