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Le monument de la place de la République à Paris : les reliefs

Monument de la République à Paris Je poursuis la découverte du monument de la place de la République à Paris. Après les quatre figures allégoriques (République, Liberté, Égalité, Fraternité), voici les douze plaques en bronze apposées tout autour du socle et qui racontent les principaux épisodes de l’histoire de la République de 1789 à 1883, date d’érection du monuments. Les sculptures et les reliefs sont de Léopold Morice, dont le frère Charles a réalisé l’architecte du monument.

Monument de la République à Paris : marque du fondeur Thiébaut frères sur l'un des reliefsComme pour le lion et la République, la fonte a été réalisée par Thiébaut frères, dont la marque est apposée en bas à gauche de plusieurs reliefs. La date correspondant à chaque événement est gravée sur le monument, au-dessus du relief. Je vous le montre pour le premier, puis j’ai resserré le cadrage de mes photographies.

Monument de la République à Paris : 20 juin 1789Le premier relief illustre le 20 juin 1789… Alors, vite, on révise son histoire de France, tiens, à transmettre aux candidats à la Présidentielle et déjà aux candidats aux primaires: s’ils n’identifient pas correctement les événements de ces douze dates, ils sont disqualifiés! Alors… Vous avez trouvé? Oui, c’est le Serment du jeu de paume. Les députés, réunis pour les états généraux à Versailles, entrent en résistance contre le roi, ils approuvent le texte rédigé par l’abbé Emmanuel-Joseph Sieyès et lu par Jean-Sylvain Bailly, « de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides »… La composition reprend en gros le célèbre dessin de David…

Monument de la République à Paris : 20 juin 1789, détail de la partie gauche… y compris la foule qui applaudit aux fenêtres à l’arrière-plan…

Monument de la République à Paris : 20 juin 1789, détail de la partie droite… mais le panier à droite (pain?) n’est pas sur le dessin.

Monument de la République à Paris : 14 juillet 178914 juillet 1789… Là, c’est facile! Prise de la Bastille

Monument de la République à Paris : 4 août 17894 août 1789… Nuit du 4 août… abolition des privilèges, même si certains n’ont toujours pas compris ce que ça veut dire, ou qui doivent croire au transfert des privilèges de la noblesse vers les députés (et autres édiles…).

Monument de la République à Paris : 4 août 1789, détail de la partie droitePour l’instant, perruques, chapeaux, cheveux nus ou tonsures permettent encore de distinguer les trois ordres (noblesse, clergé et Tiers-État).

Monument de la République à Paris : 14 juillet 179014 juillet 1790, Fête de la Fédération… c’est elle qui est fêtée sur la plupart des monuments au Centenaire de la Révolution (voir par exemple celui de Châtellerault). La grande fête organisée pour fêter l’anniversaire de la prise de la Bastille réunit une grande foule place du Champ-de-Mars à Paris, aménagée pour l’occasion, et dans toute la France. Au moment de l’édification du monument de la place de la République, le 14 juillet vient juste (depuis le 6 juillet 1880) de devenir le jour de la Fête nationale française, sans préciser si c’est 1789 ou 1790. La Fayette, au nom des gardes nationales fédérées, prête serment de fidélité « à la nation, à la loi et au roi », de maintenir la Constitution, d’assurer la protection des biens et des personnes… puis le roi prête à son tour serment de fidélité aux lois nouvelles.

Monument de la République à Paris : 11 juillet 179211  juillet 1792, Proclamation de la Patrie en danger, la guerre avait été déclarée au roi de Bohême et de Hongrie (donc à l’Autriche et non à tout l’Empire romain-germanique) par Louis XVI le 20 avril, puis avait mis son véto au projets de déportation des prêtres réfractaires et de constitution d’un camp de gardes nationaux (Fédérés) pour défendre Paris… Suite à l’entrée en guerre de la Prusse le 6 juillet, l’assemblée nationale contourne ce véto en proclamant la patrie en danger. Les volontaires sont appelés à rejoindre Paris…

Monument de la République à Paris : 20 septembre 1792… ce qui permet la victoire célébrée sur la plaque suivante, 20 septembre 1792, La bataille de Valmy, les armées prussiennes sont stoppées par les troupes révolutionnaires, commandées par Charles-François Dumouriez, aux portes de Paris, dans la Marne… Le début d’une série de victoires. Vous avez remarqué le grand chêne à droite du relief? Le même jour, l’assemblée nationale vote la laïcisation de l’état civil et l’autorisation du divorce! Et renouvelle la Commune insurrectionnelle de Paris.

Monument de la République à Paris : 21 septembre 1792L’histoire se précipite et le 21 septembre 1792 est la date suivante… Dès le lendemain de Valmy (ou plutôt le lendemain des décisions législatives précédentes), la Convention nationale tient sa première séance et proclame L’abolition de la royauté, proclame la République et décide de l’instauration du suffrage universel (ça ne va pas durer) pour ratifier la nouvelle constitution . Le calendrier est revu et l’on passe de 1792 à l’an I de la République!

Monument de la République à Paris : 13 prairial an II (1er juin 1794)Du coup, la date suivante est le… 13 prairial an II (1er juin 1794), là, j’avoue que j’ai dû chercher! Il s’agit de la Bataille navale de prairial qui a opposé Français et Anglais au large d’Ouessant. Les Anglais tentaient d’empêcher le passage de vivres en provenance des États-Unis. La victoire est revendiquée… par les deux camps! Les Français ont perdu 7 navires mais les Anglais n’ont pas intercepté la cargaison de vivres.

Grand saut dans le temps… on passe directement à 1830! Vous remarquerez au passage les choix « consensuels » qui sont faits, la fuite du roi, sa décapitation etc. ne sont pas célébrés sur ces reliefs, ils évitent aussi toute la période de l’Empire et de la Restauration! Cinquante ans plus tard, la République est fragile, pas question de remuer des questions qui fâchent.

Monument de la République à Paris : 29 juillet 1830Nous voici donc le 29 juillet 1830. Les Trois glorieuses (27, 28, 29 juillet 1830) se terminent par l’instauration de la monarchie constitutionnelle dite Monarchie de juillet… Le 30 juillet, Charles X est éliminé et Louis-Philippe arrive le lendemain.

Monument de la République à Paris : 4 mars 1848De Révolution en révolution, on passe au 4 mars 1848. Marianne trône maintenant derrière la table du Conseil. La Révolution, qui a commencé par l’insurrection de Paris le 22 février, c’est soldée par l’instauration de la Deuxième République le 24 février.  Le 4 mars 1848, c’est l’adoption du suffrage universel (masculin)…

Monument de la République à Paris : 4 septembre 1870 L’histoire de France est tronquée du Second Empire et nous voici le 4 septembre 1870. Il s’agit de la date de la Proclamation de la troisième République. Le 2 septembre, Napoléon III avait été battu à Sedan, entraînant de nouvelles émeutes à Paris et la convocation dans l’urgence du corps législatif.

Monument de la République à Paris : 14 juillet 1880Cette fois, la Commune de Paris (18 mars – 28 mai 1871) est passée sous silence. On arrive au dernier relief, qui relate un fait qui eut lieu le jour même de l’inauguration du plâtre préfigurant le monument de la République! Nous sommes le 14 juillet 1880, première fête nationale officiellement à cette date (voir plus haut au 14 juillet 1890).

Monument de la République à Paris : 14 juillet 1880, détail de la partie gaucheLa scène se passe sur la place de la Bastille, le petit génie de la Liberté qui se trouve place de la Bastille.

Photographies d’août 2014.

Madame H., de Régis Debray

pioche-en-bib.jpgCouverture de Madame H., de Régis DebrayJe pense que je n’avais jamais lu de livre de Régis Debray, de l’académie Goncourt, j’ai trouvé ce livre sur le présentoir des nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Madame H., de Régis Debray, collection blanche, éditions Gallimard, 158 pages, 2015, ISBN 9782070108039.

La quatrième de couverture :

«Madame H. nous a quittés. Nous voilà veufs. Et s’il n’y avait pas de quoi pleurer?
H. ou l’Histoire avec une majuscule. Notre haschich officiel, depuis des lustres, en France, où la consommation a toujours été plus élevée qu’ailleurs.
Le stupéfiant Histoire, avatar halluciné de l’Histoire sainte, nous a légué autant de héros que de tyrans, de défricheurs que de fossoyeurs.
La fin récente de l’ère chrétienne et progressiste ne nous oblige-t-elle pas à reconsidérer nos rapports avec cette grande puissance d’enthousiasme et d’illusion?
Dans ce récit fantasque à la première personne, où le drolatique le dispute au sérieux, le lecteur pourra trouver à la fois le compte rendu d’une désintoxication et l’esquisse d’un mode d’emploi : comment sortir de l’Histoire sans broyer du noir? Comment changer de civilisation sans verser dans une nouvelle barbarie?
Pour substituer, autant que faire se peut, à une espérance sans gaieté – la perpétuelle attente du Jour des récompenses – quelque chose comme une gaieté sans espérance, un meilleur usage du monde.»
Régis Debray.

Mon avis : il est très rare que je ne propose pas un résumé personnel d’un ouvrage, mais cette fois, je n’ai pas su comment faire et vous ai mis à la place la quatrième de couverture. Au fil des pages de ce court essai (dans mon esprit, essai est un gros pavé souvent illisible), Régis Debray présente à la première personne l’Histoire avec un grand H et l’histoire, son histoire personnelle, la façon dont il a vécu certains événements de ces 50 (60) dernières années et s’aperçoit, au-delà de son militantisme, qu’il n’a eu aucune influence (ou si peu). Un ton badin pour dire que le monde, avec sa globalisation, et l’Europe, impuissante, tourneraient vers leur fin? Certaines phrases sentent le mauvais populisme, d’autres sont si alambiquées que je n’ai pas compris (voulu comprendre) ses idées sur la laïcité, sur Daech, le déclin perpétuel de l’histoire. Pas convaincue par cet essai…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Bisbille électorale à Poitiers… juin 1912

Le journal de la Vienne, 19 juin 1912

17 juin 2012… 19 juin 1912… Ne voyez aucune répétition de l’histoire, n’oubliez pas l’aller voter quand même! En feuilletant (virtuellement) sur le site des archives départementales de la Vienne l’Avenir de la Vienne, je n’ai pas résisté face à cet article du 19 juin 1912 (voir juin 1912, vue 36), soit il y a presque 100 ans jour pour jour.

Il s’agit d’élire le successeur de M. Blanchard, décédé, au conseil général… (voir dans les vues précédentes, l’information a été relayée au fil des jours, décès, enterrement, discours…). Il s’agit de lui trouver un successeur, dans le canton de Saint-Savin, arrondissement de Montmorillon.

 » Poitiers, autour d’une élection. Le journal de l’ouest ne se fait aucune illusion sur le sort qui attend le candidat de l’opposition dans l’arrondissement de Montmorillon. Il connaît suffisamment les forces respectives des partis politiques pour savoir qu’un réactionnaire n’aurait quelques chances de recueillir la succession du regretté M. Blanchard que si les républicains commettaient la lourde faute de se diviser. Son but est donc de « brouiller les cartes » avant même l’ouverture de la campagne électorale. C’est ainsi que le journal de l’ouest est amené à publier un compte rendu absolument fantaisiste d’un déjeuner offert samedi dernier par M. le Préfet. Nous savions que notre confrère avait de l’imagination, et même beaucoup d’imagination, mais véritablement il dépasse aujourd’hui la mesure. Certains républicains ont appris par lui ce matin qu’ils avaient déjeuné samedi à la préfecture, et quant au docteur Dupont, il sera plus surpris encore d’apprendre les propos qui lui sont prêtés par le journal bonapartiste. Nous n’insisterons pas sur ce point; nous constaterons seulement que l’acoustique de la salle à manger de la préfecture est décidément aussi défectueuse que l’acoustique de la salle du conseil général dont nous nous sommes plaint si souvent. Gageons que l’honorable docteur Dupont sera de notre avis ».

Je ne peux pas vous donner l’article du journal de l’ouest… Il n’est pas numérisé… Mais cet article me semble d’une certaine actualité, côté divisions et noms d’oiseaux… Et les journalistes de l’époque n’hésitaient pas à donner leur avis personnel (euh, aujourd’hui, cela semble peu en accord avec la neutralité journalistique dans un journal a-politique…).

Pour connaître la suite de cette élection…

L’Avenir de la Vienne, juin 1912, vue 40 : profession de foi de Léon Caillon, notaire, maire de Saint-Savin (candidat de concentration républicaine, voir aussi publicité vues 42, 44, 48 etc.), une déclaration de sa part vue 46 (où il est question de voix réactionnaires et de voix républicaines… toute ressemblance avec des faits actuels… est pure coïncidence!). Sur la vue 54, les règles de l’élection parues au journal officiel sont précisées. Sur la vue 56, 30 juin, jour de l’élection, les électeurs sont appelés à voter… pour le seul candidat, M. Caillon! (« Pas d’abstention! Tous aux urnes! Votez M. Caillon! »). Suspense au maximum… Il faut changer de registre numérisé, afficher juillet 1912, vue 2 (lundi 1er et mardi 2 juillet 1912)… M. Caillon est élu, avec un taux d’abstention record! 2965 inscrits, 1990 votants (67 %, 33% d’abstention), 1642 voix (82,5% des votants, 55% des inscrits, euh, comme il était seul candidat, ça veut dire qu’il y a au pas mal de blancs et nuls…). Pour les curieux, les résultats commune par commune du canton (Saint-Savin, Saint-Germain, Béthines, Nalliers, La Bussière, Antigny, Villemort, Saint-Pierre-de-Maillé et Angles-sur-l’Anglin, soit la même composition du canton qu’aujourd’hui…) sont aussi donnés.

Gageons que ce soir, il y aura plus de suspense dans certaines circonscriptions…

Mais qui a rédigé la plaque de la rue de Blossac à Poitiers?

Nouvelle plaque de rue pour la rue de Blossac à Poitiers Il y a déjà quelques mois, fin avril 2011, je vous signalais l’apparition de nouvelles plaques de rue et de problèmes de traits d’union étrangement placés… Au fil des semaines, j’ai pu voir des mentions étranges, comme celles que je vous ai montrées l’autre jour rues Renaudot et Carnot. Leur installation se poursuit. L’autre jour, je croise devant le parc Grégory Vouhé et il attire mon attention sur celle-ci, pour ceux qui ne pourraient pas lire la photographie,  » Rue de BLOSSAC / Paul-Marie-de-la-Bourdonnaye- / de-Blossac / intendant / 1716 – après 1784 « . Je vous ai déjà parlé de ce personnage pour le monument au comte de Blossac (avec une autre vue après nettoyage) réalisée par Raymond Sudre, inaugurée en 1924 et située dans le jardin anglais du parc de Blossac. Après 1784… bizarre, bizarre… Un personnage aussi célèbre doit être mieux documenté que cela. Rentrée chez moi, il m’a fallu environ un quart d’heure pour trouver la bonne réponse… La fiche Wikipedia est erronée [dernière consultation 16 octobre 2011, PS: corrigée depuis, dernière consultation 2 mai 2012], mais j’ai trouvé son acte de décès aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine, page 12 du registre numérisé des décès de l’an VIII pour la commune de Goven, où se trouve le château de Blossac. En voici la transcription :

« Mairie de Goven arrondissement communal de Redon département d’Ille-et-Vilaine / le vingt-septième jour du mois de fructidor an VIII de la république française / acte de décès de Paul Esprit de la Bourdonnais [sic] de Blossac décédé d’hier à sept / heures du soir / *âgé de quatre-vingt quatre ans* / demeurant à la maison de Blossac en cette commune sur / la déclaration à nous faite par le citoyen Jean Jacques de Deminiac l’un / des membres de notre conseil demeurant à la Verrie en notre commune, voisin / et ami et par le citoyen Guis Joseph Alexandre Hubert Lamassue / *demeurant* / à la Villaud / commune de Chavagne voisin et ami du défunt et ont signé constaté par / moi maire faisant les fonctions d’officier de l’état civil soussigné / interligne âgé de quatre-vingt quatre ans approuvée / Signé Hubert de La Massue / Deminiac / Hubert Lahayris (?) ».

Impossible de vérifier le registre de la paroisse Saint-Étienne de Rennes, les données ne sont pas encore en ligne sur le site des archives départementales d’Ille-et-Vilaine [dernière consultation : 16 octobre 2011], en attente de vérification, je retiens la date du 29 août 1716 avancée sur Généanet, mais nous pouvons désormais affirmer que Paul Marie Esprit de La Bourdonnaye, comte de Blossac, ancien intendant du Poitou, est mort en son château de Blossac, commune de Goven en Ille-et-Vilaine le 26 fructidor en VIII, soit le 13 septembre 1800 (la veille de ce qui est mis sur la fiche Généanet, qui s’est fiée à la mention marginale et non à l’acte qui dit « décédé d’hier »). [La plaque a fini par être corrigée, voir en février 2013].

Poitiers, saisie d'écran d'info travaux dans le secteur de Blossac Et pour rigoler, je suis allée voir si, comme pour les rues Renaudot et Carnot, le plan de Google Map utilisé sur le le site en ligne officiel infos travaux à Poitiers était juste… et j’ai encore une fois bien rigolé! La rue Léopold-Thézard y a disparu et y porte le nom de rue de Blossac, aucune mention de la place de l’appel du 18 juin 1940, constituée par l’espace situé en avant du parc de Blossac (la plaque de cette place est posée sur un pilier à l’entrée du parc, côté extérieur). Si on zoome un peu plus, la rue de Blossac est à ce mauvais emplacement et au bon aussi… Heureusement que les noms des rues sont bons sur le plan en pdf à télécharger, mais trop petits pour un tirage papier et une navigation en voiture dans les rues.

Si vous avez besoin d’une cartographie à jour sur Poitiers (et les autres villes françaises voire du monde entier…), je vous conseille vraiment d’utiliser de préférence Open street map. Grâce à son système participatif (il faut créer un compte, c’est tout…), les changements de sens des rues y a été changé très vite, un module permet un export gratuit pour GPS (le seul vraiment à jour ici, les rues ont pourtant changé de sens depuis le grand bouleversement du 30 août 2010), et en plus, le numéro dans la rue est reporté devant chaque maison (l’emprise au sol du bâti y est figuré), vraiment pratique pour les rues un peu longues, il y a aussi les feux tricolores, les commerces, les restaurants, les distributeurs de billets, les WC publics, les boîtes aux lettres (également à leur nouvel emplacement), etc…

Pour la campagne en revanche, il manque de volontaires pour compléter les données des cartes de Open street map… Avis aux bonnes volontés!

La « saga des nouvelles plaques de rue »:

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (toujours pas corrigée)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s),toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

Rue des Hautes-Treilles à Poitiers… dixit info travaux…

Poitiers, plan avec rue des Hautes Treilles et rue Lazare Carnot L’autre jour, j’avais besoin de savoir jusqu’à quand auraient lieu les travaux dans la rue voisine de la mienne, la rue Théophraste-Renaudot (où j’ai aussi habité pendant quelques années, sur le personnage, voir Théophraste Renaudot à Loudun). Je suis donc allée voir le site en ligne infos travaux à Poitiers, là, il y a en haut un avertissement, je cite : « Attention : les sens de circulation de ce plan ne sont pas encore mis à jour par Google et peuvent comporter des erreurs« .

Et bien, ce ne sont pas seulement les sens des rues qui ne sont pas à jour, mais aussi leur nom! J’ai trouvé à la place de la rue Théophraste-Renaudot la rue des Hautes-Treilles… rue qui a perdu ce nom en 1895 (et oui… plus de cent ans pour une mise à jour du plan!). Et encore, sur ce nom est faux sur ce plan établi par Goggle map je ne sais pas sur quelle base et utilisée par la ville qui ne doit pas avoir les moyens de faire son propre plan … Si vous allez voir le cadastre ancien de Poitiers, feuille I1, vous verrez que la rue des Hautes-Treilles ne commence qu’à la rue de la Traverse (l’actuelle rue Aliénor d’Aquitaine). Pour la portion entre cette rue et la rue Saint-Hilaire, c’est la rue de la Chandelière. J’ai signalé l’anomalie par la rubrique contact présente sur le site infos travaux, je n’ai jamais eu de réponse… Comme le rappelle Grégory Vouhé (voir son article sur Poitiers Haussmannien paru dans l’Actualité Poitou-Charentes en 2009), Haussmann, secrétaire général de la préfecture de la Vienne à Poitiers en 1831, parlait des «rues aristocratiques des Hautes et des Basses Treilles»…

Alors, ami de passage à Poitiers, attention, les noms de rue sur ce plan d’un site officiel de la ville peuvent être périmés depuis fort longtemps! [PS: après mon signalement, la ville a saisi plusieurs fois Google map, le nom de la rue a fini par être corrigé en mai 2012…].

Poitiers, plaque de la rue Théophraste Renaudot Au passage, puisque je râle, voici l’une des nouvelles plaques de la rue Théophraste-Renaudot (célèbre cette semaine comme une fois par an en raison du prix littéraire qui porte son nom)… Elle précise « Journaliste 1586 – 1653 ». Bravo pour l’anachronisme… copié sur Wikipédia ??? D’après les dictionnaires de référence, journaliste n’est pas attesté avant 1718… (merci encore à Grégory Vouhé qui m’a signalé cette erreur sur les plaques…). Au passage, vous pouvez aller voir le site du musée Renaudot à Loudun… Si ce musée a besoin d’un « petit coup de jeune », vous pouvez aussi vous y arrêter si vous passez par là (tout au nord du département de la Vienne, vous pourrez aussi voir devant l’hôtel de ville la statue de Théophraste Renaudot).

Poitiers, la nouvelle plaque de la rue Carnot Revenons à notre plan des travaux. La rue Carnot y porte le nom de Lazare Carnot (physicien, mathématicien, révolutionnaire, etc.). Jusqu’à récemment, les plaques de cette rue portaient « Rue Carnot ». Désormais, c’est rue « Sadi Carnot ». Alors, qui est le Carnot de cette rue?

Je n’ai pas eu le temps de vérifier sérieusement. En 1907, Brothier de Rollière (Poitiers, histoire des rues et guide du voyageur, plusieurs fois réédité) l’attribue à Sadi Carnot, avec un changement de nom en 1895. Mais ce livre ne donne pas toujours les bonnes informations. Sur le cadastre ancien de Poitiers, feuille I2, elle porte encore ses anciens noms, rue des Trois-Piliers et rue des Halles.

Il faudrait vérifier dans le registre des délibérations de la ville ou dans la presse locale…

[PS : cela a été fait par un ami qui a dépouillé des centaines de délibérations anciennes de la ville de Poitiers :la délibération pour le changement de nom de la rue Carnot a été prise à la séance du 11 juillet 1894, il s’agit bien de Sadi-Carnot, assassiné en juin 1894 et qui était venu en visite à Poitiers fin 1892].

Saisie d'écran du journal de la Vienne, mars 1895 demandé, mars 1896 obtenu

Dans l’article d’origine, le résultat d’un rapide sondage dans la presse locale numérisée…

Dans Le journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, numérisé et disponible sur les sites de la médiathèque de Poitiers et des archives départementales de la Vienne, j’ai trouvé fin mars 1896 une publicité pour le cercle militaire 9 rue Carnot (il était à l’emplacement d’une taverne aujourd’hui). En fait, il y a une erreur d’indexation des volumes de ce journal, j’ai demandé mars 1895, et les vues correspondants sont celles de mars 1896… Pour tout vous expliquer, en fait, dans la liste de réponses pour 1895, il y a deux fichiers pour mars… L’un est bien 1895, l’autre est 1896. Juste une erreur de saisie, mais impossible à savoir à l’avance, si quelqu’un cherche 1896, il n’aura pas mars… Espérons que l’erreur sera vite corrigée…j’ai signalé l’anomalie ce jour par la rubrique contact du site de la médiathèque.

Je vais essayer de trouver un reportage sur le changement de nom de cette rue, mais cela risque de prendre un peu de temps, surtout s’il y a d’autres erreurs.

Au passage, vous voyez toujours les étranges formulations sur les plaques de rue, l’usage aléatoire des traits d’union, celui absurde du 5° (cinquo???) au lieu de 5e (cinquième), et compter Sadi Carnot comme cinquième président de la République est un peu bizarre (mais la documentation française compte aussi comme ça…), il est le quatrième de la troisième République, devient cinquième si l’on compte Louis Napoléon Bonaparte, bref président de la seconde République avant de se proclamer empereur…Les petits O à la place des e en exposant se retrouvent sur de nombreuses autres plaques (rue du 125e régiment d’infanterie, par exemple…).

PS 1 : je n’ai pas encore trouvé le changement de nom de la rue Carnot, mais une publicité mars 1895 signale  » A Saint-Joseph […] 8 rue Carnot, […] ancienne rue des Halles » (vue 29 du fichier de mars 1895 de la version numérisée du journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, n° 66, 124e année, mercredi 20 mars 1895). Je pioche un peu au hasard pour essayer de trouver l’information…

PS 2 : toujours dans le journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, une autre publicité parue dans le n° 4, 124e année, jeudi 3 janvier 1895 (vue 5 du fichier de janvier 1895), signale « Au Pacha, maison A. Tapeau […] rue Carnot, 42 […] ancienne rue des Halles ». Le changement a donc eu lieu avant… Au fait, il faudra que je vous parle un de ces jours de cette boutique, avec de belles sculptures…Dans le n° 279 de la 123e année du samedi 1er décembre 1894 (vue 3 du fichier de décembre 1894), une publicité de la même boutique la situe rue des Halles… Cela laisse un mois à dépouiller plus précisément…Dans le n° 303 du 30 décembre 1894 (vue 51), elle est rue Carnot…

PS 3 : toujours pour la boutique Le Pacha, pour décembre 1894, vue 25 (13 décembre), rue des Halles, vue 27 (14 décembre), rue Carnot, 42 […] ancienne rue des Halles.

PS du 9 novembre 2011: le service communication de la ville de Poitiers m’informe, « suite à ma demande du 19 octobre », que ce n’est pas la ville qui a demandé le changement de la rue Renaudot (ça, je n’en doutais pas, c’est une erreur de Google Map, peut-être volontaire) et qu’ils ont demandé à G. de corriger… Je leur ai renvoyé un message pour les rues Carnot (Lazare au lieu de Sadi) et Léopold-Thézard (notée rue de Blossac sur le plan)… A suivre!

Histoire de Lille en bande dessinée par Lemaire, Seebacher et Mangin

Histoire de Lille en bande dessinée

Ces deux volumes sont depuis longtemps dans ma bibliothèque, le défi Octobre, le mois Fritissime est l’occasion de le relire.

Le livre : Histoire de Lille, par C. Lemaire (scénario), éditions Brep-Burp, tome 1, Des origines à la Révolution française, dessins de N. Seebacher, 44 planches, 1990, ISBN 2-908703-01-7, et tome 2, De la Révolution à nos jours, dessins de N. Seebacher et O. Mangin, 42 planches, 1990, ISBN 2-908703-00-9.

L’histoire : alors qu’il assiste à un défilé des géants de Lille, Christian, un jeune homme, est visité le soir par Lydéric, l’ermite de la légende de Lille, qui lui raconte en deux volumes l’histoire de la ville, qui sur sa zone frontière a à toutes les époques au carrefour des influences et des invasions, les sièges, la misère, mais aussi les grandes constructions du 19e siècle, a vu passer de nombreux souverains (français ou ceux qui possédaient la Flandre).

Mon avis : ces albums s’inscrivent dans une collection d’histoires des villes, par les éditions Brep-Burp (devenues Le Téméraire). Il y a à mon avis beaucoup trop de fautes dans le lettrage, que ce soit des problèmes d’orthographe ou même de texte (à la fin du tome 2, cela ne peut pas être des millions d’immeubles qui ont été détruits par les bombardements de la seconde guerre mondiale à Lille, des milliers, peut-être?). Un graphisme très détaillé, avec, notamment pour les édifices construits au 19e siècle, de nombreux détails dans le dessin.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.