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Le miracle de la croix de Migné dans la cathédrale de Poitiers

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 1, vue générale

Dans la cathédrale de Poitiers se trouve le monument de l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé (1759-1842, évêque à partir de 1819).

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 2, buste de l'évêque En haut du monument se trouve son buste…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 3, relief, miracle de la croix Mais le plus intéressant est le relief apposé en bas. Il représente le « miracle de la croix » à Migné-Auxances. En 1826, l’évêque devait bénir une nouvelle croix de mission à Migné (c’était la grande période des missions, reconquête catholique des campagnes après la révolution). Au cours de la cérémonie dirigée par M. Pasquier, curé de Saint-Porchaire à Poitiers et M. Marsault, aumônier du collège royal, le 17 décembre 1826, les personnes présentes affirment avoir vu une croix lumineuse apparaître dans le ciel. Le procès-verbal du miracle est rédigé quelques jours plus tard, l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé ouvre une enquête canonique fin janvier 1827, le miracle est reconnu par lui presque un an après…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 4, signature Thomas Louis Le relief est signé « sculpsit / Thomas Louis / pictavius / 1845 « .

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 5, détail du relief

Il faudra que je vous montre la « nouvelle » église de Migné-Auxances, un de ces jours, elle a été agrandie dans le sens de l’apparition de la croix, consacrée le 31 mai 1841 par Jean-Baptiste de Bouillé. Sur le relief, on voit l’église telle qu’elle était et la croix, en revanche, l’évêque, visible ici au centre (avec mitre et crosse), n’était pas présent le jour du « miracle »…

Pour aller plus loin:

– sur l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé:

Voir l’article de Jacques Marcadé, Monseigneur de Bouillé et la restauration du diocèse de Poitiers (1819-1842), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 339-361.

– sur l’église de Migné

Dans cette église, il faut notamment que je vous montre le chemin de croix et les vitraux réalisés par Jean Gaudin en 1927, à l’occasion des fêtes du centenaire du « miracle », ainsi que les fresques de Marie Baranger réalisées dans le chœur en 1933. Si vous voulez déjà les découvrir, voir l’image du patrimoine n° 253 Autour de Poitiers, les communes de l’agglomération, par Thierry Allard, Geneviève Renaud-Romieux et Yannis Suire (Geste éditions, 2009).

Voir aussi l’article de Yves-Jean Riou, La collaboration de l’architecte André Ursault (1894-1971) avec le maître verrier et mosaïste Jean Gaudin (1879-1954), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 299-334.

Sur un chapiteau de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers…

Poitiers, église Sainte-Radegonde, le choeur et la position du chapiteau avec Adam et Eve Cela fait un moment que je ne vous ai pas emmenés dans l‘église Sainte-Radegonde à Poitiers… (revoir son histoire dans l’article sur son tombeau). En vérifiant les liens récemment, je me suis aperçue qu’en novembre 2008, je ne vous ai montré que deux faces de ce chapiteau du chœur, indiqué sur la vue générale… Vous pouvez les revoir ici, avec Daniel dans la fosse aux lions du côté du chœur et Adam et Ève du côté du déambulatoire. Les deux autres faces sont également sculptées. Les peintures ont été refaites au 19e siècle, mais il est probable qu’ils étaient aussi peints dès l’origine (au 11e siècle).

Poitiers, église Sainte-Radegonde, chapiteau du choeur, Nabucchodonosor Vers le sud (à gauche quand on regarde Adam et Eve, à droite quand on regarde la vue de positionnement ci-dessus) se trouve Nabuchodonosor. Il est assis de face sur son trône. Pour en savoir plus sur Nabuchodonosor, je vous invite à (re)lire l’article sur Nabuchodonosor sur la façade de Notre-Dame-la-Grande, également à Poitiers.

Poitiers, église Sainte-Radegonde, chapiteau du choeur, lions attaquant un homme Sur la face opposée,un homme en train de tomber est attaqué par des lions… ce qui contraste avec la scène adjacente (vers la droite) où les lions lèchent les pieds de Daniel…

Les autres articles sur l’église Sainte-Radegonde

Des arbres sur les monuments historiques à Poitiers

Poitiers, arbres sur un mur, rue Saint-Hilaire Avec la suppression des pesticides et des herbicides en ville, à Poitiers comme ailleurs, les plantes et les fleurs reconquièrent l’espace urbain, quelques ruches ont fait leur apparition en ville (par exemple sur le toit du Conseil régional). C’est une très bonne chose… En revanche, il faut remplacer à certains endroits la chimie par de « l’huile de coude » et un minimum d’entretien… Voici deux exemples pris ces derniers jours dans mon quartier, autour de l’église Saint-Hilaire, jalon sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (protection UNESCO). Dans les deux cas, il s’agit d’édifices protégés au titre des monuments historiques, et les racines des arbres et du lierre peuvent mettre en péril la stabilité de ces murs…

Poitiers, arbres sur un mur, rue Saint-Hilaire, détails Le premier exemple se trouve rue Saint-Hilaire, la partie « sale » du mur (et le conifère qui y pousse) est propriété de la ville de Poitiers, la partie propre est la partie qui fait désormais partie du Clos Saint-Hilaire, un beau scandale de destructions archéologiques et historiques (suivre le lien sur mon précédent article) alors que la ville aurait pu préempter le terrain lors de sa vente par une association religieuse et mettre en valeur le cloître et les bâtiments de la collégiale, dont le réfectoire avec ses poutres du 13e siècle irrémédiablement sciées pour passer un ascenseur qui, aux dernières nouvelles, ne fonctionnait même pas… Voir les photographies de ce saccage dans l’article Saint-Hilaire dénaturé paru en début d’année dans le Tribune de l’art.

Aujourd’hui, c’est le mur de clôture qui est envahi par les arbres (au moins deux) et le lierre. Or ce mur est spécifiquement protégé au titre des monuments historiques: « Chapitre de Saint-Hilaire, les vestiges du mur d’enceinte situés en bordure de la rue Saint-Hilaire : inscription par arrêté du 5 juin 1941″… Si ce mur finit par tomber, cela fera désordre, non seulement parce que c’est un mur ancien (en partie du 12e siècle) et en théorie protégé au titre des monuments historiques, mais aussi parce que la rue Saint-Hilaire est devenue, depuis Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… et son changement de sens de circulation il y a presque deux ans jour pour jour, beaucoup plus fréquentée, les voitures qui quittent le parking de l’hôtel de ville rejoignent le « boulevard circulaire » en passant pas là…

Poitiers, arbre sur un mur, rue du Doyenné

Le second mur menacé par un arbre qui pousse à son sommet se trouve du côté du chevet… Au passage, vous pouvez « admirer » la qualité du mobilier urbain (horodateur et benne à verre) en secteur sauvegardé et dans le périmètre de protection très rapproché de trois édifices protégés au titre des monuments historiques. Nous sommes au 4 rue du Doyenné, « ancien doyenné Saint-Hilaire, classé par liste de 1889 », classement confirmé au journal officiel du 18 avril 1914 (les listes de protection établies à partir de Prosper Mérimée et sa commission en 1840 ont été confirmées après la loi sur les monuments historiques de 1913).

Qui fait appliquer l’obligation d’entretien des monuments historiques???

Cathédrale de Poitiers : le portail de la Vierge

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 01, vue générale

En attendant le retour des articles originaux sur Poitiers, je réédite celui-ci, paru pour la première fois le 20 novembre 2011… Un peu d’actualité, juste après le 15 août…

Et une pensée pour les trois militantes des Pussy Riot (Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina), condamnées à Moscou à deux ans de camp pour avoir adressé cette prière à la Vierge : « Sainte Marie, mère de Dieu, chasse Poutine […] Sainte Marie, mère de Dieu, deviens féministe […] »… Voir leur site officiel (en russe et en anglais) et leur chanson (en russe) sur youtube

Article du 20 novembre 2011, n’hésitez pas à cliquer sur les liens pour approfondir la visite… sans les 35° attendu aujourd’hui à Poitiers (38° hier)!.

Les trois portails de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers. Cette sculpture date sans doute au milieu du 13e siècle, dans un style gothique. Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’œuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade. Je vous ai déjà montré le portail central avec le Jugement dernier (y compris le paradis et l’enfer) et le Christ de la résurrection. Je vous montrerai bientôt le portail sud, consacré à l’histoire de l’apôtre saint Thomas, avec sur la voussure les Vierges sages et les Vierges folles. Je vous emmène aujourd’hui voir en détail le tympan du portail nord (à gauche quand on regarde la façade), je reviendrai une autre fois sur la sculpture des rouleaux de la voussure (voir les personnages sur la partie externe droite des rouleaux).

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 02, le tympan Comme d’autres portail de la même époque (par exemple au même emplacement mais dans une représentation différente sur le portail nord de la façade de la cathédrale de Paris ou sur le portail central du transept nord de la cathédrale de Chartres), il est consacré à la dormition de la Vierge. Jusqu’à ce que Pie XII fasse de l’Assomption (la montée au ciel de Marie, fêtée le 15 août) un dogme pour l’église catholique en 1950, la dormition désignait à la fois la mort de Marie et la montée au ciel de son âme. Le tympan est partagé en deux registres, avec en bas Marie sur son lit de mort et en haut, le Christ couronnant sa mère.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 03, la dormition de la vierge Dans le registre inférieur donc, Marie repose morte sur son lit, encadré d’un archange à son pied et à sa tête (on les reconnaît à leurs ailes, ils sont chargés d’emporter Marie vers le ciel, ils tiennent déjà son linceul), et des douze apôtres (avec leurs auréoles, certains barbus, d’autres non) derrière et de part et d’autre de ce lit et du Christ.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, le Christ à côté de sa mère morte Au centre de la scène se trouve le Christ (avec son nimbe cruciforme, le rond avec la croix derrière sa tête). Bien sûr, il est mort bien avant sa mère, mais rien ne l’empêche d’être présent partout

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 05, les personnages à gauche du lit Voici à gauche du lit trois apôtres et l’ange. Celui tout à gauche tient un seau à eau bénite dont on voit même dépasser le goupillon sur la gauche.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 06, les personnages à gauche du lit Voici les apôtres situés à droite du lit.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 07, l'ange à gauche de la scène Tout à gauche, un ange regarde la scène de la dormition tout en participant à l’autre scène qui se développe sur le rouleau (voir ci-dessous). Il a les pieds sur les flots ou des nuages et en dessous de lui se trouve un personnage recroquevillé. On retrouve la même disposition sur le portail sud consacré à la vie de saint Thomas.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 08, le personnage sous les pieds de l'ange à gauche Voici un détail de ce personnage, une femme en raison du voile qui couvre ses cheveux.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 09, l'ange à droite dela scène L’ange à droite, comme le précédent, regarde la scène de la dormition tout en participant à la gloire de Dieu. Il porte, comme son vis à vis, un encensoir qui peut participer des deux scènes. Il a lui aussi les pieds sur un petit personnage.

Poitiers, cathédrale, portail de la Vierge, 10, le personnage sous l'ange à droite de la scène Voici le détail du personnage recroquevillé (prosterné) sous les pieds de l’ange à droite. Pour Marie-Thérèse Camus, qui suit l’avis de Chiara Piccinini, il s’agit également d’une femme, même si je trouve que son voile est moins facile

L’amphithéâtre antique de Poitiers

Les arènes rue Bourcani à Poitiers

Du pain et des jeux… Ouf, on va enfin arrêter de nous parler à longueur de journée des jeux olympiques de Londres… Mais les jeux pour divertir le peuple, il y en a eu depuis fort longtemps… Je vous emmène à nouveau voir l’amphithéâtre de Poitiers, avec des photographies et un article de 2008 (avant travaux, avec panneau explicatif)…

En ce moment [août 2012], il est en plein travaux avec Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… Ces travaux ont été l’occasion de nouvelles observations sur l’amphithéâtre, et de quelques destructions supplémentaires: heureusement que le béton romain est solide, sinon, une tranchée de gaz rue des Arènes romaines aurait eu la peau d’un bon morceau de fondations… Ben oui, quoi, comment savoir qu’il y avait des vestiges ici? La ville renvoie la responsabilité des destructions à Gaz de France, c’était à eux de prévoir le suivi archéologique, ben voyons, à qui appartient la chaussée d’une rue en ville, sinon à la ville? N’aurait-elle pas pu exiger ce suivi à l’opérateur de gaz? Bon, une fouille de sauvetage (à ce niveau là, c’est du sauvetage comme dans les années 1980, pas de l’archéologie « préventive », avant les travaux) avait pu avoir lieu un peu tardivement…

Article publié le 16 septembre 2008, à l’occasion des journées du patrimoine (liens actualisés)

Pour la visite virtuelle, désolée, il vous faudra attendre une prochaine chronique dominicale ! Mais pour les journées du patrimoine, je me dois quand même de vous signaler deux opérations qui sont liées au TAP/théâtre auditorium de Poitiers et aux manifestations autour de l’Amphithéâtre retrouvé, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu en 2006.

D’abord, sur la terrasse du parking Carnot (je vous ai montré la reconstitution de Golvin) sera diffusée une ambiance sonore de Christina Kubisch (son site personnel, en allemand, n’a pas été mis à jour depuis 2006). Ce sera samedi 20 et dimanche 21 septembre 2008 à 14h, 15h, 16h, 17h, 18h et 19h précises (à Poitiers, ce n’est pas l’habitude d’avoir des événements à l’heure… les paris sont ouverts pour cette fois).

Par ailleurs, il y aura des visites guidées de l’amphithéâtre romain (appelé aussi les arènes) et de ses environs, la ville n’a pas honte de son état déplorable (voir les photographies jointes), certes, ce sont des propriétés privées, mais quand même… Vous pouvez admirer les poubelles et les boisages restaurés qui maintiennent l’ensemble. Et je vous épargne les adolescents avinés qui trouvent souvent refuge dans ce petit coin calme à deux pas de l’hôtel de ville.

Les arènes rue Bourcani à Poitiers, les boisages Cet amphithéâtre pouvait quand même accueillir 30000 spectateurs à l’époque romaine et était un des plus grands de la Gaule romaine… Les rendez-vous pour les visites guidées [attention, septembre 2008!!!] sont à 11h, 14h et 17h le samedi 20 et 10h, 11h, 14h, 15h et 17h le dimanche 21, au n° 6 de la rue Bourcani (où j’ai pris les photos), pas loin de la rue Magenta, plus connue. Mais promis, je vous en reparlerai… et la visite vaut la peine quand même.

Enfin, samedi 20 septembre 2008 à 20h, à l’auditorium du musée Sainte-Croix (accès par le 3 rue Jean-Jaurès), une conférence sur cet amphithéâtre par Jean-Claude Golvin et Jean Hiernard.

Et toujours tout le programme des journées du patrimoine 2008, sur le thème Patrimoine et création, par ces liens en Poitou-Charentes et dans toute la France. Je vous ajoute aussi celui de l’office de tourisme de Poitiers.

Les arènes rue Bourcani à Poitiers, les poubelles En rebond sur cette actualité, je vous en ai déjà parlé, mais mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers).

Une nouvelle destination demain, j’ai choisi la Charente…

Celui de Périgueux n’a guère le droit à un meilleur traitement…

PS, avril 2013:

Quatre vues de l'amphithéâtre de Poitiers, 2013Barrières et panneau ont disparu…

Amphithéâtre de Poitiers, 2014, poubelles et voitures… mais pas pas les poubelles ni les stationnements anarchiques(septembre 2014)!

Une mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la-Grande (Poitiers)

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 1, vue générale Amis fidèles lecteurs, cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés à Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (voir en fin d’article les articles que j’ai publiés sur le sujet). Aujourd’hui, nous entrons à l’intérieur, dans la chapelle Sainte-Anne ou chapelle du Fou, la dernière sur la droite quand on regarde vers le chœur. Cette chapelle a été construite en 1475 pour la famille du sénéchal du Poitou Yvon du Fou. Sous l’enfeu se trouve depuis 1802 une très belle mise au tombeau en bois polychrome, qui porte au dos de l’un des personnages la date de 1555. L’artiste n’est pas connu, mais l’œuvre avait été commandée par Renée d’Amboise pour être offerte à l’abbaye poitevine de la Trinité, aujourd’hui détruite. Elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle maison diocésaine (pas très loin de l’abbaye Sainte-Croix, devenue le musée du même nom). Le groupe sculpté comptait à l’origine deux autres personnages.

Le Christ est déposé dans le tombeau dans son linceul tenu par Joseph d’Arimathie (à la tête) et Nicodème (aux pieds), derrière le tombeau se tiennent, de gauche à droite, une sainte femme, saint Jean qui soutient la Vierge et une autre sainte femme (cet épisode est rapporté dans les Évangiles: Jean 19, 38-42 ; Luc 23, 50-56 ; Marc 15, 42-47 ; Matthieu 27, 57-61). Cette représentation est très semblable aux autres connues pour la même époque (dans les cathédrales de Reims et de d’Auch, dans l’église abbatiale de Moissac, dans l’église Saint-Denis à Amboise par exemple). Sur le socle est inscrite la devise « IN TE DOMINE SPERAVI NON COFUNDAR IN ETERNOM ».

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 2, le Christ

Le Christ est tout juste descendu de la croix, mais regardez ses mains, surtout la droite, il a l’air déjà très décharné…

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 3, l'homme à gauche A la tête du Christ, Joseph d’Arimathie est vêtu d’un riche manteau, avec une bourse à la ceinture. Barbu, il a les traits tirés…

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 4, sainte femme, st Jean et Vierge

Juste derrière le Christ se trouvent dans l’ordre une sainte femme, saint Jean (avec des traits très féminins, je trouve, et un geste tendre) et la Vierge. Les deux femmes portent une guimpe (qui entoure la tête de manière assez serrée) et un voile par-dessus.

Mise au tombeau du 16e siècle à Notre-Dame-la Grande à Poitiers, 5, sainte femme et Nicodème à droite Voici enfin un détail de la seconde sainte femme et de Nicodème.

Notre-Dame-la-Grande

La façade occidentale

Un peu de lecture :
– pas cher et pratique à emporter pour une visite sur place, paru à l’occasion de la fin des travaux de restauration de la façade, un Itinéraire du patrimoine, n° 85, dirigé par Yves-Jean Riou, La collégiale Notre-Dame-la-Grande, éditions Connaissance et promotion du patrimoine de Poitou-Charentes (CPPPC), 1995.
– beaucoup plus cher, très illustré, sous la direction de Claude Andrault-Schmitt et Marie-Thérèse Camus, Notre-Dame-la-Grande, l’œuvre romane, éditions Picard, CESCM, 2002.

Un peu d’actualité poitevine…

Poitiers, actualité juillet 2012, grilles du square de la République avant et après coeur d'agglo

Voici quelques petites nouvelles de Poitiers…

Le square de la République nouvelle version, c’est-à-dire devenu une place pavée, a été ré-ouvert au public avec des animations le 14 juillet… Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, voici une photographie prise avant les travaux de Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille… (depuis presque deux ans maintenant, on vit dans les travaux, le bruit et la poussière en centre-ville, seul point positif pour moi qui suis piétonne, il n’y a plus de voitures), et le 15 juillet… Cherchez l’erreur sur l’esthétique du muret et des grilles, seuls les arbres (enfin, pas tous) sont restés, dans des enclos et sans aucune autre plante… Ah, au fait, conversation entendue dans un bistrot le 13 juillet, devant un article annonçant cette ré-ouverture:

 » – square de la République?

– oui, square Magenta…

– ah bon, il a changé de nom? »

Et non, il s’appelle square de la République depuis l’inauguration du monument en 1895, et avant, c’était le square du lycée… mais il se trouve près de la rue Magenta…

Relire mes anciens articles sur le sujet : le monument aux morts de 1870-1871, qui a perdu ses grilles puis sa patine (la presse en parle), le début de la restauration, restauré

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Edouard André, jardins pour Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44 (clic sur les liens pour voir les pdf des articles).

Poitiers, actualité juillet 2012, canapés colorés devant l'hôtel de ville L’été semble enfin arrivé… et pour meubler la place d’Armes (oups, de son vrai nom la place Leclerc), à deux pas de là, des canapés en plastique colorés (Enzo) ont fait leur apparition… Une touche colorée bienvenue au milieu de ce désert blanc, et plus confortables que les bancs déjà plein d’épaufrures (écailles qui ont sauté) et dont une bonne partie se mélange dans les terrasses des cafés… Bon, il paraît que quand il fait vraiment beau (si, ça commence à arriver), ils brûlent… les fesses fragiles de Monsieur Écho… il n’a pas mis de photo sur son blog mais en a parlé dans Centre presse.

Relire mes anciens articles sur les bâtiments de la place : (en dehors des articles sur les travaux)

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé qui concernent cette place:

La place d’armes rénovée, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 95, janvier 2012, p.46-47

– Théâtre de Poitiers, pour Pansart et Lardillier, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25

Louis XIV à Poitiers, L’Actualité Poitou-Charentes, n° 91, janvier 2011, p. 42-43

Une blancheur de marbre, L’Actualité Poitou-Charentes, n°86, octobre 2009, p. 45 [sur la construction de l’hôtel de ville]

Poitiers hausmanien, L’Actualité Poitou-Charentes, n°83, janvier 2009, p. 46-47

– Et sur l’hôtel de ville: le catalogue de l’exposition Un Louvre pour Poitiers La construction du Musée – Hôtel de ville
1867 – 1875, par Anne Benéteau Péan et Grégory Vouhé, édition des Musées de la ville de Poitiers, 2010.

Poitiers, actualité juillet 2012, panneaux de la rue de l'hôtel-Dieu Et puisqu’il a été question d’anciens noms qui perdurent des dizaines d’années après les nouveaux noms (place d’Armes / place Leclerc, mais aussi place du Marché ou place Notre-Dame / place de Gaulle), quand les anciens noms ne ré-apparaissent pas plus de cent ans plus tard (rue des Hautes-Treilles/ Renaudot), ce sont les nouveaux panneaux posés dans la ville qui peuvent engendrer la confusion… Nous sommes en haut de la rue de l’Hôtel-Dieu, au carrefour avec la pénétrante… Sur le nouveau panneau (à gauche, posé côté université), signalé par un fidèle lecteur, on peut lire « conservatoire national de région « , alors que le ministère de la culture a réformé et changé les noms des conservatoires il y a plusieurs années… Il faut maintenant parler à Poitiers de  » conservatoire à rayonnement régional « … Trop long pour un panneau? « conservatoire » aurait peut-être suffit et été moins sensible aux réformes du ministère de la culture… Sur la photographie de droite, vous voyez l’ancien panneau, toujours en place sur le trottoir d’en face… Point de conservatoire, mais le visiteur attentif va se demander ce qui se passe… « Église St Germain » et de l’autre « Auditorium St Germain »… il s’agit du même édifice, une ancienne église devenue auditorium… du conservatoire! Quant à la présidence de l’université… elle est installée dans l’ancien hôtel Pinet, mais chacun a droit à sa flèche…

Poitiers, des expositions…

Par temps pluvieux ou frisquet, les expositions et musées peuvent être un refuge… Voici quelques expositions en cours à Poitiers, je ne parle que de celles que j’ai vues, je ne suis pas allée récemment par exemple au confort moderne (pas depuis mon dernier achat de tissus d’ameublement, pour plus d’informations, voir le site du Confort moderne) ni à la galerie Louise-Michel (à voir par exemple lors de l’expédition Glen Baxter dans le quartier de Bellejouane)…

J’ai recyclé d’anciennes photographies pour illustrer chaque lieu…

Au musée Sainte-Croix

Poitiers, le musée Sainte-Croix, 01, la cour Amor à mort

Inaugurée à l’occasion d’un congrès d’archéologues en mi mai, l’exposition Amor à mort se tient jusqu’au 4 novembre 2012 au musée Sainte-Croix. Elle présente les principales tombes remarquables antiques (du 1er siècle avant au 4e siècle après notre ère) trouvées ces dernières années dans la région. Le catalogue est enfin sorti, deux mois après le début de l’exposition (en vente uniquement sur place, 15 euros… fautes d’orthographe nombreuses comprises dans le prix, il a dû manquer du temps pour les relectures…).

Il y a de très belles pièces, comme une partie du contenu des tomes des « Dames de Naintré » (mais pas les riches tissus), des découvertes très récentes, de cette année, comme les fouilles de la rue des Caillons à Poitiers, avec une sépulture de singe, qui est dans le catalogue, et Sous-Clan à Jaunay-Clan, qui n’est pas dans le catalogue… J’espère que ce n’est pas à cause d’une ségrégation par rapport aux opérateurs d’archéologie préventive, l’un d’eux (l’Inrap/institut national d’archéologie préventive) étant partenaire de cette exposition, les autres (Archéodunum, qui a réalisé récemment à Toulouse la fouille de la caserne Niel, Evéha, etc.) n’auraient-ils pas été exclus du catalogue? Le doute est permis, puisque si leur nom figure sur les panneaux, ils n’ont pas été cités dans le discours inaugural.

Quelques réserves cependant sur cette exposition : certains objets auraient mérité d’être mis plus en avant, sur des socles, dans beaucoup de vitrines, tous les objets sont au même niveau. Les cartels (étiquettes explicatives) donnent le contenu global de la vitrine, sans n° ou petit schéma qui permet au visiteur non initié de faire le rapprochement entre le nom et l’objet… sans compter que certains mots ne sont pas décodés… Combien de visiteurs pourront identifier les aryballes??? (ce sont les petits vases ronds qui contenaient des onguents ou des parfums, dans les deux vitrines où il y en a). De même, je pense qu’il aurait fallu expliquer, sur le panneau consacré à la tombe de Saint-Georges-les-Baillargeaux, les « usages du symposium »…(la conversation qui suit le repas pris autour d’un espace central libre, sur des sortes de lits, en principe réservé aux hommes, sauf des femmes qui peuvent venir danser par exemple). Un renvoi vers les salles du musée aurait aussi permis au visiteur de ne pas hésiter à poursuivre sa visite… Dans les vitrines « permanentes », les objets bénéficient de cartels qui permettent de les identifier…

Karl-Jean Longuet et Simone Boisecq

L’exposition Karl-Jean Longuet et Simone Boisecq est prolongée jusqu’au 19 août 2012. Suivre le lien pour voir mon avis…

Réalité augmentée sur le « grand Nautré »

Le tableau dit « le Grand Nautré » est une représentation de Poitiers lors du siège par Colligny, en 1569, réalisé par François Nautré 50 ans plus tard, en 1619. Depuis longtemps, la fiche de salle est disponible en ligne. Depuis quelques semaines, une application de réalité augmentée a été créée. A partir d’une photographie à haute résolution (cliquer sur « accueil » en haut de la page spéciale, le lien au milieu de la page ne fonctionnait pas encore mi juillet 2012) et d’un téléphone de type smartphone, en visant sur certains secteurs du tableau, vous avez des informations complémentaires… En revanche, c’est très dommage, le « flash code » qui donne accès à l’application n’est pas mise à côté du tableau (dernière visite sur place : 17 juillet 2012, cela a peut-être été fait depuis).

Le musée de Poitiers et le conseil des musées ont réalisé une visite en réalité augmentée du Grand Nautré (Poitiers / siège de Colligny). Application disponible depuis cette semaine.

 

Informations pratiques: voir le site du musée Sainte-Croix, petit rappel, le musée est gratuit le mardi et chaque premier dimanche du mois, à tarif très réduit les autres dimanches.

A l’espace Mendès-France

En quête de nos origines, histoire des hominidés : ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir

Poitiers, le centre Mendès-France, le planétarium taggués par les casserus, l'abri bus en miettes Jusqu’au 27 janvier 2013, vous pouvez découvrir l’histoire des hominidés, retracée sous la direction de Michel Brunet. Vous y verrez entre autres la reconstitution réalisée par Elisabeth Daynes de Toumaï. Si vous n’êtes pas préhistorien, l’accompagnement par un médiateur est indispensable.Une petite réserve: pour des raisons de présentation et de place je suppose, les foyers mésolithiques fouillés il y a quelques années à La Folie à Poitiers sont présentés avant les sites du Paléolithique inférieur de la vallée de l’Yonne, ce retour en arrière de quelques centaines de milliers d’années n’aide pas le novice qui a déjà du mal à se représenter la chronologie à se positionner dans le temps…

Les abeilles

Jusqu’au 9 septembre 2012, la présentation du rôle des abeilles et de l’apiculture…

L’actualité Poitou-Charentes

Le numéro d’été (n° 97, spécial été 2012) de L’Actualité Poitou-Charentes,consacré au cinéma en Poitou-Charentes, vient de sortir (en vente sur place et en librairie). Il présente des cinémas et lieux de spectacle (dont un article de Grégory Vouhé sur le grand miroir de Pansart de l’ancien théâtre, avec une magnifique photographie de Coccinelle), la filière Cinéma dans la région, les films qui y ont été tournés, etc. A ne pas rater…

Les numéros plus anciens sont mis en ligne deux ans après leur parution… Les articles sur le patrimoine proposés par à Grégory Vouhé pour la sélection sont mis en ligne beaucoup plus rapidement: j’en ai ajouté un grand nombre sur les articles concernés chez moi, sinon, Philippe de Tout Poitiers propose une sélection de liens vers ces articles.

(Désolée pour la photographie, prise après le passage des casseurs lors des expressifs 2009, je n’en ai pas trouvé d’autres sur mon blog…).

Informations pratiques: voir le site de l’espace Mendès-France. L’exposition sur les hominidés est payante, celle sur les abeilles est gratuite…

Laurent Esquerré à la chapelle Saint-Louis et à l’école des Beaux-Arts

Poitiers, fin mai 2012, 7, chapelle Saint-Louis, rampe peinte en blanc puis en gris L’école des beaux-arts propose jusqu’au 26 août 2012 une exposition consacrée à Laurent Esquerré. Dans la chapelle Saint-Louis (rue Louis Renard, à côté du collège Henri IV), trois grandes œuvres recouvertes de papier aluminium sont suspendues, comme flottant au-dessus de la mer: un grand oiseau, une barque avec une femme à bord et un dragon…

A l’école des Beaux-Arts, juste derrière (26 rue Jean Alexandre, attention, il faut faire le tour du square de la République et les travaux ont transformé le haut de la rue en champ de mines), monter au troisième étage (courage, ce sont de grands étages!), vous découvrirez des tableaux et des sculptures de l’artiste. J’aime bien certaines sculptures qui jouent sur le mat de la terre cuite et les parties vernissées… en particulier un Christ en croix réinterprété…

Informations pratiques: voir le site de l’école des beaux arts, en gros, exposition ouverte l’après-midi (14h-18h, 22h le samedi dans la chapelle). Entrée libre.

A la maison de l’architecture

Façade de la maison de l'architecture à Poitiers La maison de l’architecture présente jusqu’au 10 août 2012 Paysages de Poitou-Charentes, une exposition réalisée par le Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes. Un peu technique, toutes ces « unités paysagères », mais un aperçu de la variété écologique de la région…

J’ai préféré il y a quelques années Paysages urbains de Claude Pauquet et Paysages naturels de Marc Deneyer, des visions de photographes… Ah, si, encore une info… Il n’y a plus de stationnement devant la maison de l’architecture et la circulation se fait à l’envers par rapport à cette photographie!

Informations pratiques: voir le site de la maison de l’architecture, en gros, exposition ouverte en semaine, fermée samedi et dimanche. Entrée libre.

A la médiathèque

Poitiers, la médiathèque, 3, la façade est Deux expositions actuellement à la médiathèque de Poitiers.

Hiriki Okamoto

Jusqu’au 1er septembre 2012, au rez-de-chaussée, à l’arrière de l’espace disques… puis œuvres à emprunter à l’artothèque, avec les 3 gravures de cette artiste que possédait déjà l’artothèque. La médiathèque de Poitiers a reçu une donation de 15 œuvres de la part de l’association Hiroko Okamoto. J’aime moyennement la série sur les meubles, dont l’une fait l’affiche, mais beaucoup la série sur le monde végétal. A voir aussi l’une des plaques de cuivre gravée originale.

Les derniers dinosaures

Achats au festival de la BD d'Angoulême en 2011 Jusqu’au 3 novembre 2012, au niveau bas. Le cabinet du professeur Lecoq d’après l’album Les Derniers Dinosaures, illustré de Donatien Mary et Didier de Calan aux éditions 2024. Un pastiche de livre scientifique du 19e siècle. C’est la même exposition qu’au festival 2011 de la bande dessinée à Angoulême, les auteurs m’avaient dédicacé cet album… et je vois que j’ai oublié de vous en parler!

Informations pratiques:voir le site internet de la médiathèque de Poitiers, aux heures d’ouverture de la médiathèque, entrée libre.

Eric Straw à la chapelle des Augustins

Juillet 2011, art contemporain, 3, Jephan de Villiers à la chapelle des Augustins à PoitiersJusqu’au 21 septembre 2012 (attention, l’exposition a été fermée « exceptionnellement » la semaine dernière, c’était signalé dans la presse locale mais pas sur place…), dans la chapelle des Augustins (la chapelle de l’ancien monastère Saint-Hilaire-de-la-Celle, aujourd’hui intégré au Centre Régional de Documentation Pédagogique) sont présentées les œuvres en carton très colorée d’Eric Straw, qui a également sa galerie dans la grand’rue (au n° 151) à Poitiers.

Informations pratiques:voir le site internet du CRDP de Poitiers, horaires variables selon les semaines, entrée libre.

Façade de Notre-Dame-la-Grande

Façade de Notre-Dale-la-Grande à Poitiers sous la neige Pour avoir une idée de la reconstitution des couleurs de la façade de Notre-Dame-la-Grande, depuis 1995 et la restauration de la façade sont projetées chaque soir d’été et des vacances de noël sur la façade des images colorisées par Skerzo. C’est ici qu’ils ont testé leur méthode avant de la vendre à Amiens et quelques autres villes… Chaque soir de l’été, de 22h30 à 22h45.

Depuis quelques semaines, la Région Poitou-Charentes / service de l’inventaire général du patrimoine culturel propose aussi une vue panoramique de cette façade, par ce lien direct… clic sur les points pour avoir des vues de détail.

De mon côté, je vous ai montré un certain nombre de détails…

La façade occidentale de Notre-dame-la-Grande

Poitiers, le clocher de Saint-Porchaire restauré

Poitiers, église Saint-Porchaire, 1, sous bâche Le clocher-porche de l’église Saint-Porchaire à Poitiers, que je vous ai déjà présenté avec une série de cartes postales anciennes, a passé quelques mois en restauration… Un seul regret, les guirlandes de leds en tube plastique qui éclairent l’intérieur du clocher-porche.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 2, façade restaurée Il a été dévoilé il y a peu, le résultat est impressionnant, je vous en montrerai d’autres détails dans les prochaines semaines, et vous montre aujourd’hui des détails des chapiteaux du portail, dont la sculpture date de la fin du 11e siècle.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 4, chapiteaux gauches du portail, oiseaux à la coupe et lions A gauche, les deux chapiteaux portent des lions et des oiseaux buvant dans une coupe, un thème que je vous ai déjà présenté sur la façade de Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 3, chapiteaux gauches du portail, lion et oiseau Voici une autre vue prise de face…

Poitiers, église Saint-Porchaire, 5, chapiteaux gauches du portail, détail inscription LEO / NES Et une vue de détail des lions du chapiteau interne, avec l’inscription LEO / NES (lions) de part et d’autre de l’arbre stylisé qui sépare les deux lions.

Poitiers, église Saint-Porchaire, chapiteau avec Daniel dans la fosse aux lions De l’autre côté, sur le piédroit gauche, je vous ai déjà montré avant nettoyage Daniel dans la fosse aux lions (voir ce premier article pour l’histoire de Daniel, ou bien dans l’ancien Testament, Daniel 6, 2-29).

Poitiers, église Saint-Porchaire, 6, chapiteaux droits du portail, lion et Daniel Après nettoyage… voici l’ensemble, avec les lions dressés sur le chapiteau interne et Daniel dans la fosse aux lions sur le chapiteau externe.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 7, chapiteaux droits du portail, Daniel dans la fosse aux lions

Daniel est représenté au centre de la face principale du chapiteau, debout, bras ouverts. Sur la mandorle (la forme en amande qui l’entoure), l’inscription n’est guère plus lisible qu’auparavant, mais elle a été publiée « Hic Daniel Domino vi[ncit] coetum leoninum » (voir le Corpus des inscriptions médiévales, département de la Vienne, R. Favreau et J. Michaud, 1974). De chaque côté, en bas, un lion vaincu vient lécher la mandorle. En haut à gauche, la main de Dieu émerge des nuées.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 8, chapiteaux droits du portail, Habacucq Sur la droite, tout en haut, un ange est figuré tête vers le bas. Il tient par les cheveux le prophète Habaquq qui apporte à Daniel un pain rond et un autre objet. La représentation d’Habaquq dans la scène de Daniel dans la fosse aux lions se retrouve par exemple sur une chapiteau de la façade de l’église de Mons, en Charente ou sur le chapiteau déjà cité plus haut dans le chœur de l’église Sainte Radegonde à Poitiers.

Poitiers, église Saint-Porchaire, 9, chapiteaux droits du portail, lions de Daniel À gauche se trouve un curieux monstre, avec un buste humain, un arrière-train de lion et une queue terminée par une tête de serpent.

Jeanne d’Arc par Real del Sarte à Poitiers

Poitiers, Jeanne d'Arc de real del Sarte, plaque avant et après sablage

Je vous ai montré en janvier 2011 (voir à la suite de cet article) le monument réalisé en 1929 par Maxime Real del Sarte pour les 500 ans du passage de Jeanne-d’Arc à Poitiers. Le monument se compose d’une Jeanne-d’Arc dressée sur un haut socle sur lequel est apposée une plaque en bronze du même auteur, et qui avait sur les côtés deux autres plaques de dédicaces disparues depuis 1994, voir dans les commentaires de cet article et le relevé du texte dans la base Monumen. Fin 2011, elle a subi un nettoyage violent… qui se repatinait déjà en février 2012… Et pour mémoire, cette plaque de bronze avant (en 2010) et après traitement (photo du 22 février 2012)… Voir plus de détails dans l’article sur le décapage du monument aux morts de 1870. La société Tollis qui est intervenue pour restaurer le monument de 1870 est également intervenue sur cette plaque…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 1, en cours … qui a bien failli disparaître! Alors qu’elle était en cours de restauration (ici une des phases du traitement), elle avait pris une couleur cuivrée… et des voleurs de métaux ont dû croire qu’elle était en cuivre et non en bronze! Une patrouille de police l’a retrouvée au sol et déposée dans la nuit à la mairie… Frayeur des restaurateurs qui l’ont crue volée le lendemain matin, dépôt de plainte au commissariat… avant qu’un autre service de la mairie ne la « retrouve » à la mairie… La plainte pour tentative de vol est toujours en cours d’instruction…

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 2, la plaque restaurée La restauration de la plaque a pu être achevée, et la plaque remise en place.

Poitiers, restauration de la plaque de Jeanne-d'Arc, 3, le monument complet Le choix d’un vert foncé peut se justifier pour le monument aux morts, et peut-être aussi ici d’un certain point de vue, plus proche de la couleur d’origine que le vert d’oxydation qu’elle avait pris, mais comme la statue en pied de Jeanne-d’Arc n’a pas été restaurée, il y a un gros décalage entre les deux éléments du monument…

Article publié le 9 janvier 2011 (légèrement complété après recherche sommaire dans des bases de données)

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 01, de loin

Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, Jeanne d’Arc arrive à Chinon le 6 mars 1429 où elle a une entrevue avec Charles VII de France. Elle est envoyée à Poitiers pour passer devant une commission de théologiens de Paris (réfugiés à Paris dans cette période difficile de la guerre de Cent Ans) qui l’interrogent à plusieurs reprises et chargent des matrones de s’assurer de sa virginité ; elle prend ensuite la tête de l’armée et marche à partir de 15 avril sur Orléans, qu’elle atteint le 29 avril, et réussit à contraindre les Anglais à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 02, le pas de Jeanne À Poitiers, la légende veut que l’examen ait eu lieu dans ce square des Cordeliers, à l’arrière du palais des ducs d’Aquitaine, comtes de Poitou (la Tour Maubergeon, depuis palais de justice), square dont je vous ai déjà parlé pour le rempart romain. Ce caillou en serait le témoin…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 03, de plus près Bon, si vous voulez trouver l’histoire de Jeanne d’Arc, vous n’aurez guerre de difficulté. Je vous rappelle juste qu’elle a été béatifiée en 1909 et canonisée en 1920, et que la semaine du 29 avril au 7 mai donnait lieu à de grandes fêtes johanniques dans toute la France et particulièrement à Poitiers (je vous montrerai un jour des cartes postales des années 1920). Lors de la fête du 2 juin 1929, ce ne fut pas la statue mais une simple « maquette de la future statue en bronze » qui a été dévoilée (voir références dans la presse locale en fin d’article), en présence de François Poncet, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Elle fut accompagnée d’un concours de décoration des rues…Il s’agit sans doute de la maquette en bronze de 115 cm de haut réalisée en 1929 (aujourd’hui au musée Sainte-Croix à Poitiers) plutôt que du modèle en plâtre, réalisé en 1928 et qui ne mesure que 50 cm de haut…(conservé dans le même musée). La maquette en plâtre de la plaque se trouve aussi dans ce musée.

Je n’ai pas eu le temps de chercher la date réelle de la mise en place du bronze dans sa taille actuelle, en tout cas, pas dans les mois qui ont suivi… Il semble y avoir eu un problème de financement (une troisième souscription est lancée en juin 1929…). La maquette de 115 cm ayant été donnée au musée en 1931 par le comité d’érection, il faut peut-être pousser la recherche jusqu’à cette année là… à raison de 60 à 70 vues numérisées par mois pour l’avenir de la Vienne, ça en fait des pages à feuilleter… je compléterai si je tombe dessus un jour (ou si quelqu’un le trouve avant moi et me le signale).

Poitiers, Jeanne-d'Arc de Real del Sarte, 04, signature sur le reliefJe vous montre aujourd’hui l’œuvre commandée en 1929 au sculpteur ultra-catholique et royaliste Maxime Real del Sarte, dont je vous ai déjà parlé pour les monuments aux morts de Sommières-du-Clain et de Briey (Meurthe-et-Moselle), qui portent aussi une représentation de Jeanne d’Arc. Le monument est composé d’un haut socle avec un bas-relief en bronze surmonté d’une statue en bronze de Jeanne-d’Arc représentée debout. La signature est portée à la fois sur le bas-relief (sous les pieds de Jeanne-d’Arc)…

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 05, signature sur la statue … et sur la base de la statue. Les maquettes en plâtre de la statue et du bas-reliefs sont conservées au musée Sainte-Croix à Poitiers.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 06, le bas-relief en bronze Allez, on s’approche… Il y a toujours des dingues catholiques ou des étudiants avinés qui viennent la fleurir (en ce moment, il y a un collier rouge autour du cou de la statue). Dans un décor qui évoque une église (mais pourquoi pas non plus une partie de la tour Maubergeon), sous un arc brisé reposant sur des chapiteaux, huit personnages assis (les théologiens) écoutent Jeanne-d’Arc qui, debout face à eux, s’explique à grands gestes, bras droit levé, légèrement sur la pointe des pieds (ou en tout cas, talons décollés du sol).

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 07, détail des théologiens et de Jeanne-d'Arc (relief) Voici encore plus près… Parmi les théologiens, vous repérez au moins un franciscain (reconnaissable à la cordelette) et au moins un moine encapuchonné. Les noms de ces théologiens est donné dans diverses chroniques, Real del Sarte donne juste l’idée qu’ils représentent diverses branches de l’église.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 08, la statue en pied La statue est beaucoup plus conventionnelle. Sa maquette a été présentée au salon des artistes français de 1930 sous le nom titre L’ange de la paix.

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 09, détail de la statue de Jeanne-d'Arc Jeanne-d’Arc, debout, en armure sous sa robe, porte l’épée au côté gauche, un drapeau dans la main gauche et brandit un rameau de la main droite… Cette statue et le bas-relief sont un condensé de réinterprétation, de mystification, de préjugés sur les vêtements et sur la position de Jeanne-d’Arc. Une autre représentation classique de Jeanne-d’Arc est un groupe sculpté à cheval… C’est ce qui a été choisi pour la statue équestre de Jeanne d’Arc par Antonin Mercié à Toulouse par exemple, mais il y a beaucoup d’autres exemples (j’en ai quelques-uns en stock, si le sujet vous intéresse…, dont le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers).

Poitiers, carte postale ancienne, square des Cordeliers, Jeanne d'Arc et tour MaubergeonAh, si, encore une chose, la statue a été déplacée, en 1929, elle se tenait au milieu du square, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Dans L’Avenir de la Vienne:

juin 1929 : 4 juin (vue 8), les 500 ans du séjour de Jeanne d’Arc à Poitiers ; 27 juin (vue 60), liste de souscripteurs

juillet 1929 : 28 juillet (vue 58), résultat du concours de façades à l’occasion de la fête du 2 juin