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Lo còr de la Plana au TAP (théâtre et auditorium de Poitiers)

performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon sur le parvis du TAP à Poitiers, 20 septembre 2013J’ai vu le spectacle de Lo còr de la Plana (prononcer « Lou Couar dé la plane ») il y a déjà trois semaines dans le cadre de ma saison 2013-2014 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP. C’est un spectacle d’un groupe marseillais que j’avais ajouté après leur présentation au lancement de saison.

Le spectacle (présentation officielle du site du TAP):

« Lo Còr de la Plana est un groupe polyphonique occitan qui tire son nom du quartier de la Plaine à Marseille, lieu emblématique de la culture provençale. Un chœur d’hommes composé de cinq lascars qui revisitent le patrimoine populaire en y injectant une dose de swing, de groove  en s’accompagnant de battements de mains, de pieds, de tambours bendirs… « Nous sommes des urbains qui avons grandi aux sons du rock et du raggamuffin », revendiquent les musiciens, dont l’art se nourrit d’un melting-pot méditerranéen réunissant les Balkans et le Maghreb. Leurs chants – coups de gueule, revendications, espoirs de leur génération ou odes à la cité phocéenne – reflètent le visage fougueux et actuel de la Provence. »

Mon avis: cinq chanteurs se lancent dans des polyphonies en occitan, accompagnées de percussions, entrecoupées de quelques explications (souvent d’actualité) en français, en commençant par « la plana », leur quartier, dont le nom est improprement traduit « la Plaine » alors que c’est un plateau (« la seule plaine où il faut monter pour l’atteindre »), sans oublier l’actualité récente (le gouvernement venait d’être formé avec « votre Ségolène Royal ») et l’environnement local (le Clain). Vous pouvez voir leur univers dans leur espace MySpace. ou voir l’interview de Manu, le « meneur », donnée au TAP. Le spectacle a duré beaucoup plus que prévu, ils ont une pêche d’enfer! Ils ont terminé par un morceau chanté avec les élèves du conservatoire et du CESMD (centre d’étude supérieur musique et danse) qui ont suivi un atelier avec eux les jours précédents. S’ils passent en tournée près de chez vous, surtout, n’hésitez pas à aller les voir, même si comme moi (la « ch’ti »), vous ne comprenez pas les paroles en langue d’Oc…

Et pour partager si vous avez la flemme de suivre les liens, voici sur Youtube la farandola dei barris mise en ligne par Ethnoambient Salona 2012…

Des nouvelles d’Alain de Guibert, Keller et Lemercier

Couverture de Des nouvelles d'Alain de Guibert, Keller et Lemercierpioche-en-bib.jpgEn cherchant dans les bacs de bandes dessinées de la médiathèque, j’ai trouvé cet album avec des auteurs que j’apprécie, (L’enfance d’Alan, La guerre d’Alan, tome 1tome 2 et tome 3), qui a aussi écrit avec et , le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3).

Le livre: Des nouvelles d’Alain de Alain Keller (photographies et récits), Emmanuel Guibert (dessins et rédaction) et Frédéric Lemercier (couleurs et mise en page), éditions Les Arènes, 2011, 95 pages, ISBN 9782352041382 (l’ouvrage rassemble quatre récits parus de 2009 à 2011 dans la revue XXI, augmentés de deux chapitres inédits et d’annexes pleines de ressources sur le sujet).

L’histoire: depuis 1999, Alain Keller sillonne l’Europe au volant de sa vieille Skoda à la rencontre des Roms et des Tsiganes au Kosovo à la fin de la guerre de Yougoslavie, dans le village de Ljubenic (chapitre 1), dans le bidonville de Gazela près de Belgrade en Serbie (chapitre 2), en République Tchèque (chapitre 3), en Italie, à Milan puis dans le sud, en particulier à Lamezia Terme près de Naples (avec la coopérative Ciarapani, chapitre 4), en Slovaquie (chapitre 5) et en région parisienne avec des expulsions de Roms venus pour une part de Roumanie (chapitre 6). Partout, ils sont victimes de ségrégation, d’expulsions, d’exactions (dramatiques incendies volontaires).

Mon avis: dans le premier chapitre, on retrouve , le photographe de la série éponyme (voir tome 1, tome 2 et  tome 3), décédé depuis et qui a fait connaître ses co-auteurs de cette série, et , à Alain Keler. Comme pour le Photographe, l’album mêle photographies et dessins, avec d’importantes annexes. J’ai beaucoup aimé ce style de photo/BD reportage très intéressant, que ce soit sur le plan graphique, avec un savant mélange de photographies (pleines pages et plus petites), de dessins et de textes. A côté du reportage, il y a aussi l’interrogation du photographe sur son métier, l’intrusion dans la vie de gens souvent maltraités et mal-aimés, il comprend donc quand il est chassé d’un camp et se blesse en prenant la fuite (page 49: « il m’arrive souvent de penser que si un inconnu sonnait chez moi, entrait et commençait à photographier ma chambre à coucher, je le foutrais sans doute à la porte, moi aussi »). Un album à lire absolument!

Pour aller plus loin sur le même thème:

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist MirrorJe vous ai parlé de deux livres proposés à la fin dans la sélection de lecture : l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Vous trouverez d’autres suggestions sous le mot-clef tsigane.

Dans les annexes, j’ai relevé, parmi beaucoup d’autres, ces ressources sur le sujet: l’association Ecodrom à Montreuil-sous-Bois, le groupe Kesaj Tchave, la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage en France. Dans la Vienne, l’ADAPGV 86 (association départementale pour l’accueil et la promotion des Gens du Voyage, affiliée à la FNASAT) gère un centre social qui fait un formidable travail sur Châtellerault, et, à Poitiers, une des seules aires de gens du voyage (avec Toulouse) installée à proximité d’un CHU, pour permettre aux familles de visiter leurs malades.

Logo top BD des bloggueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Le plafond du théâtre/opéra Graslin à Nantes par Hippolyte Berteaux

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, vue d'ensembleLors du Voyage à Nantes en juillet 2012 (voir les liens en fin d’article), j’étais entrée dans l’opéra Graslin à Nantes, dont la façade était encore en cours de restauration. En 1880, la ville de Nantes confie la réalisation du plafond au peintre Hippolyte [Dominique] Berteaux (Saint-Quentin, 1843 – Paris, 1926, voir sa fiche de la légion d’honneur, le site du centre Pompidou donnant 1928) . Il fut inauguré en 1881. L’ensemble a été présenté au salon des artistes français de 1881 sous les n° 151 et 152 (quelques pages plus loin sont répertoriés sous les n° 196 La rivière le Clain et 197 La rivière la Boivre, éléments du plafond peint de Émile Bin pour l’hôtel de ville de Poitiers).

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, Il s’agit d’une grande toile tendue illustrée de thèmes allégoriques. « Musique, depuis le luth primitif jusqu’aux instruments modernes: accords parfaits. Gloire couronnant la musique moderne », telle est la description qu’en donne l’artiste dans le catalogue du salon. Vous remarquerez que la Gloire aux ailes largement déployées tient aussi… dans la trompette de la Renommée!

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, le dieu MomosLe dieu Momos ou Momus (fils de la nuit, Nys, frère de Thanatos, la mort) est représenté armé d’une masse d’arme et brandissant le masque de la Comédie. Le catalogue du Salon précise (entre guillements, le reste, ce sont mes commentaires): « Momus, dieu de la raillerie, satyrique jusqu’à l’excès, tourne en ridicule les dieux et les hommes ». Mais juste au-dessus de lui, trône la comédie érotique, la partie du plafond la plus détaillée dans la description du Salon: « Comédie érotique : danse et chant, coquetterie, beauté, etc. ».  » Thallo écrivant des comédies érotiques ». La belle est lascivement allongée sur un nuage. « Une jeune fille aux pieds délicats, portant un thyrse qui frémit dans le lierre, danse au son du luth: près d’elle, un jeune homme à la belle chevelure marie, aux accords de la lyre, les accords d’une voix mélodieuse ». Ils se trouvent sur la gauche de Momus. « L’Amour aux cheveux dorés, le riant Bacchus et la belle Cythéris viennent se réjouir au banquet du dieu qui charme la vieillesse (Anacréon) ». Vous voyez l’Amour avec son arc et ses ailes au-dessus d’un couple enlacé?

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, La scène avec la comédie érotique se poursuit sur le quart suivant.

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin par Hippolyte Berteaux, Oreste tourmenté par les FuriesSur le dernier côté, Oreste, tourmenté par les Furies, symbolise la Tragédie.

Nantes, le plafond peint de l'opéra Graslin, les logesJe me verrai bien prendre un jour place dans ce théâtre pour assister à un opéra de Nantes-Angers Opéra

Pour aller plus loin : voir la synthèse sous la direction de Philippe Le Pichon et d’Arnaud Orain, Graslin. Le temps des Lumières à Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2008, 324 pages.

Pour ceux qui préfèrent un texte court, voir l’article de Laure Nemski, Le théâtre Graslin, Nantes au Quotidiensupplément au n° 143, mars 2004, p. 26-29.

Dorsaf Hamdani au TAP (théâtre et auditorium de Poitiers)

performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon sur le parvis du TAP à Poitiers, 20 septembre 2013Voici ma première sortie « tardive » depuis mon opération. Le précédent spectacle que j’avais vu (El Niño Costrini) dans ma saison 2013-2014 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP était à 19h30, pour moins d’une heure. Cette fois, 1h30 de spectacle prévu (finalement 2h10), à partir de 20h30 (entrée avant pour moi pour éviter encore les bousculades). Ça n’a pas manqué, malgré la sieste de l’après-midi, je me suis endormie sur mon siège à l’heure habituelle… vers 21h10, après dix bonnes minutes de bâillements réprimés. Heureusement que j’avais prévenu mon voisin de siège pour qu’il me réveille, après, j’ai tenu jusqu’à la fin du concert, mais endormie à mon retour chez moi dans les cinq minutes qui ont suivi 😉 J’ai un autre concert la semaine prochaine (orchestre de Jérusalem), j’espère que je tiendrai mieux.

Le spectacle : Dorsaf Hamdani et ses quatre musiciens (Sailfallah Abderrazak au violon, Slim Jaziri au qanun -sorte de cithare -, Anis Fliss au violoncelle et Lotfi Soua aux percussions) ont interprété un programme de chants arabes du répertoire de Oum Kalsoum, de Fairouz et d’Asmahan, chants regroupés sous le titre Princesses du chant arabe. Elle a intercalé la vie en rose de Piaf, et réussi à faire chanter un chant d’amour en arabe à la salle entière à la fin du spectacle.

Mon avis: de très beaux chants, surtout des chants d’amour, présentés par quelques mots en français par Dorsaf Hamdani. A la fin, chaque musicien s’est présenté et a fait découvrir son instrument en jouant un solo de quelques minutes. La leçon de chant était un grand moment, accompagné d’un irrépressible fou rire de Dorsaf Hamdani. Contrairement au spectacle de Danyel Waro, où les Réunionnais de Poitiers avaient fini par transformer l’espace entre le public et la scène en piste de danse, les spectateurs arabophones ont juste accompagné certains chants et donné un drapeau tunisien qui a accompagné la plus grande partie du spectacle sur scène.

Pour aller plus loin: si vous n’avez pas la chance de pouvoir assister à ce spectacle, les Princesses du chant arabe sont disponibles sur CD chez Harmonia Mundi dans le label Accords croisés (extrait en MP3 en suivant le lien).

 

Merci à mes amis Poitevins!

Cadeaux d'anniversaire des amis poitevins, octobre 2013Pour mon anniversaire, j’ai été gâtée par mes amis de Poitiers! Des fleurs, des chocolats (de chez Rannou-Métivier), de la très belle musique (Mission, d’Agostino Steffani, interprété notamment par Cécilia Bartoli – divine!- un disque avec un beau livret de chez Deccaclassics), de la lecture (je vous en reparle bientôt, Au bagne et autres proses de Kafka et Bartleby, le scribe, de Herman Melville).  Des recettes de cuisine aussi, Maryse a craqué à la librairie La Belle aventure enfants pour Tu vas kiffer le navet, de Sébastien Guénard et Adeline Monnier, à cause de la recette de cabillaud en papillotes, radis rose et parmesan (je venais de lui parler de ma fricassée de radis roses), et y a ajouté un remède miracle anti-brûlure venu directement du Mexique, le tepezcohuite (un extrait à base d’écorce d’un arbre de la famille des mimosas). Un grand merci à vous tous!

La sculpture du palais de justice de Châtellerault

Palais de justice de Châtellerault, carte postale ancienne avec l'hôtel de ville au premier planA Châtellerault, après une histoire mouvementée (voir lien à la fin de l’article), le palais de justice est reconstruit à partir de 1842/1844 à son emplacement actuel qui correspond à une partie de l’ancien couvent des Minimes, sur les plans de Dulin, architecte du département, juste à côté du théâtre (qui vient juste d’être restauré). L’ensemble comprend l’hôtel de ville, le palais de justice installé dans le corps de bâtiment central, une école, le musée et la bibliothèque. C’est sans doute sur cette carte postale ancienne que l’on voit le mieux l’organisation de l’ensemble.

Palais de justice de Châtellerault, la façade de l'hôtel de villeVoici aujourd’hui (enfin, en 2012) la façade de l’hôtel de ville côté cours de Blossac (à revoir à une extrémité du boulevard le monument aux morts de 1870 et à l’autre bout celui de 1914-1918)…

Palais de justice de Châtellerault, façade du palais de justice…et celle du palais de justice.

Palais de justice de Châtellerault, carte postale ancienne, façade du palais de justiceVoici la même façade sur une carte postale ancienne.

Palais de justice de Châtellerault, frontonLe fronton a été sculpté par Honoré Hivonnait, qui a aussi réalisé une partie du décor peint du théâtre voisin mais qui est surtout connu dans le département de la Vienne pour ses vitraux et ses peintures religieuses (à voir prochainement sur ce blog le chemin de croix peint de l’église Saint-Jacques de Châtellerault et le décor peint de l’église de Civaux).

Palais de justice de Châtellerault, fronton, détail de la JusticeAu centre du fronton trône une allégorie de la Justice encadrée par la ville et l’art… La Justice, vêtue à l’Antique, cheveux longs nattés et chaussée de sandales, porte ses attributs habituels, un glaive (levé vers le haut) et une balance. Sa tête est cernée de foudres et ses épaules se détachent sur un fond de drapeaux déployés. Une tête de lion est posée à son côté.

Palais de justice de Châtellerault, fronton, partie gauche, la ville et ses activitésA gauche (côté hôtel de ville), la Ville avec ses armoiries, assise mais manches retroussées, tient un rouleau de parchemin et des outils liés à la métallurgie, tenailles et massette. La production métallurgique locale, couteaux et baïonnettes (en savoir plus sur la manufacture d’armes de Châtellerault), ainsi qu’une hache, se détachent d’un fond lié à la Vienne (roseaux) qui sépare la ville en deux et avait un intense trafic de bateaux jusqu’à la Loire… l’artiste en a représenté deux avec leurs mâts entre la tête de la ville et les baïonnettes.

Palais de justice de Châtellerault, fronton, partie droite, l'art et ses attributsA droite (côté musée), l’art est assise la tête penchée en avant, un papier posé sur les genoux avec à ses côtés tout ce qui lui est utile (palette, équerre, compas, lyre, tambour, globe terrestre etc.).

Pour en savoir plus : voir l’article d’Alexandra Enault, Le Palais de justice de Châtellerault au XIXe siècle, CCHA / Centre Châtelleraudais Histoire Archives), 2001, n° 2, p. 130-141.

Photographies d’août 2012.

La sculpture du théâtre d’Angoulême

Façade du théâtre d'Angoulême, vue généraleDirection Angoulême en ce jeudi, avec des photographies de novembre 2010, mais je ne pense pas que la sculpture du théâtre ait été nettoyée depuis, n’est-ce pas, Emmanuelle / le Marquoir d’Élise ? Le théâtre d’Angoulême a été construit de 1866 et 1870 sur les plans de l’architecte parisien Antoine Soudée (Dreux, 1839 – Joinville, 1909). A l’intérieur, le décor peint est l’œuvre de [Charles] Antoine Cambon (Paris, 1802 – Paris, 1875). Mais aujourd’hui, c’est de la sculpture dont je vais vous parler…

Façade du théâtre d'Angoulême, fronton avec le Drame et la ComédieQuatre allégories ont pris place sur la façade, œuvres de Jules Blanchard (Puiseaux, 1832 – Paris, 1916), un artiste dont je vous reparlerai pour l’allégorie de la science sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. Sur les rampants du fronton, en appui sur les armoiries de la ville d’Angoulême, ont pris place à gauche le Drame et à droite, la Comédie. Sur l’entablement du fronton est inscrite la devise de la comédie classique « castigat ridendo mores » (La comédie châtie les mœurs en riant), généralement attribuée au poète du 17e siècle Jean de Santeul.

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie du drameVoici de plus près le Drame…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégorie de la comédie… et la Comédie. Si un jour ils sont nettoyés, je referai des photographies de détail…

Façade du théâtre d'Angoulême, allégories de la musique et de la danseEn-dessous, dominant la colonnade, deux autres allégories sous forme d’angelots, la musique à gauche et la danse à droite.

Juste à côté du théâtre, vous pouvez voir : l’hôtel de ville d’Angoulême, avec dans la cour les bustes de Raoul Verlet et de Paul Abadie et devant, le monument à Marguerite de Valois, à l’autre bout de l’allée, le monument à Sadi Carnot.

Photographies de novembre 2010.

Ma saison 2013-2014 au TAP…

performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon sur le parvis du TAP à Poitiers, 20 septembre 2013La saison 2013-2014 du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP a commencé cette semaine avec Jane Birkin, je n’ai pas pris le spectacle (reprise de Arabesque 10 ans après, le thème de la saison étant Méditerranée) mais compte aller voir sa présentation avec Agnès Varda du documentaire réalisé il y a quelques années (voir Jane B[irkin]). Pour accueillir le lancement des réservations hors-abonnement, la semaine dernière, du mobilier en bois s’est promené sur le parvis puis en ville… une performance diversement appréciée si j’en juge par les réactions entendues ici et là (et relayées aussi par Coccinelle à Poitiers dans cet article), surtout parce qu’elle n’a pas été du tout expliquée, et bien caché, impossible à retrouver sur le site du TAP. Le programme « papier » (heureusement qu’il existe encore) présentait la performance des artistes Boijeot, Renauld et Turon, annoncée les 20 et 21 septembre, mais elle s’est prolongée en début de semaine. Pour comparaison, vous pouvez revoir mes saisons 2012-2013, 2011-2012, 2010-2011 et 2009-2010.

Voici mon choix pour cette année:
– dans la programmation méditerranée :  le quatuor de Jérusalem et Lo còr de la Plana, un groupe marseillais qui semble assez déjanté, ajouté après leur présentation au lancement de saison
– l’un des spectacles de noël, El Niño Costrini de Sebastiàn Guz
– en musique classique : Zhu Xiao Mei avec un programme Haydn, Mozart et Bach (la démonstration des Variations Goldberg de Bach par Zhu Xiao Mei était magistrale lors de la présentation 2011-2012, mais je ne les avais pas retenues, mais impossible pour moi de ré-écouter les Variations Goldberg, même en CD ou à la radio, elles me rappellent le suicide de ma mère…) [spectacle annulé pour cause de maladie de la pianiste, remplacé par un récital de Bertrand Chamayou, dont le programme ne me disait rien, je l’ai remplacé par un spectacle de la saison méditerranéenne, Dorsaf Hamdani]
– un opéra en allemand sous-titré, écrit dans le camp de concentration de Terezin par Viktor Ullmann avec un livret de Peter Kien, L’empereur d’Atlantis, sous la direction de  Philippe Nahon (Ars Nova), mise en scène de Mouise Moaty
– en danse hip-hop : The Roots de Kader Attou, j’avais beaucoup aimé ses Petites histoires.com lors de la saison 2009-2010
– de la magie avec A l’envers, impossible de rater le retour de Scorpène après le spectacle que j’avais adoré en 2011-2012 (revoir Réalité non ordinaire de Scorpène).

Vous pouvez retrouver toute la programmation de l’année et des extraits des spectacles sur le site du TAP.

Ciné-concert : The Thief de Russell Rouse accompagné par le Jérémy Baysse quintet

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelleC’était il y a déjà un mois, j’ai vu au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, dans le cadre de la saison 2012-2013, le ciné-concert proposé par Jérémy Baysse et son quintet. Chaque année, le TAP propose un ciné-concert. Cette programmation existe depuis longtemps, et avant même qu’il ne devienne le théâtre et auditorium… j’ai toujours un souvenir ému de l’intégrale des Vampires de Louis Feuillade, série policière en dix épisodes, tournés en 1915, en pleine première guerre mondiale, avec des acteurs qui meurent à la fin de certains épisodes… et ressuscitent ou pas suivant que les acteurs reviennent ou non du front. 8h de spectacle, entrecoupées de deux entractes, un grand moment! (vous pouvez les découvrir sur Youtube, lien vers la première partie). pour la saison 2010-2011, j’avais vu The Kid de Charlie Chaplin et la saison précédente, en 2009-2010, un ciné-bd-concert Un homme est mort adapté de la BD de Chris et Davodeau, par Christophe Rocher.

Le film : à New-York dans l’immédiate après-guerre. Un spécialiste de physique nucléaire espionne ses collègues pour une puissance étrangère (jamais vraiment désignée). Il est contacté par des sonneries de téléphone, file faire des photographies des documents secrets de ses collègues sur microfilm, puis remet ces documents dans un lieu public, en général une grande bibliothèque, le film passe alors de main en main jusqu’à sa destination finale. Un jour, l’une des personnes qui participent à cette chaîne de transmission meurt dans un accident de voiture, le FBI récupère le film et enquête pour identifier l’espion, qui est mis à l’abri dans un hôtel en attendant de trouver un moyen de lui faire quitter les États-Unis…

Mon avis : The Thief (l’espion) est un film très particulier, puisqu’il a été tourné sans parole en 1952, donc bien après l’apparition du cinéma parlant. Ce n’est d’ailleurs pas un film « muet », puis qu’il y a des bruitages, notamment l’entêtante sonnerie du téléphone. Un certain Fields est en cause dans le film… Pas le John Charles Fields de la médaille de mathématiques qui porte son nom, puisqu’il  est mort en 1932, mais c’est probablement un clin d’œil… Un film très daté, en pleine guerre froide, en pleine chasse paranoïaque aux espions…Les scènes dans l’Empire State Building sont intéressantes aussi d’un point de vue… architectural, on y voit les coulisses d’une tour géante…

La musique créée par Jérémy Baysse et jouée avec son quintet (Jérémy Baysse à la guitare, Fabrice Barré et ses clarinettes, Domi Sanyas au violoncelle, Tristan Pierron à la basse, François Luçon à la batterie) s’adapte parfaitement à l’ambiance du film (vous pouvez écouter un extrait sur son site). Je l’ai revu récemment seul en scène pour l’accompagnement de deux films de Buster Keaton, mais c’est une autre histoire dont je vous reparlerai…

Pour les amis de Châtellerault, The Thieff y sera donné le 6 mai 2013 au nouveau théâtre. Un dispque a aussi été produit à la Mouette à trois queues.

Pour aller plus loin, au rayon lecture sur mon blog:

Es-tu maître de l’aube ? de Pearl Buck

La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Théorème vivant de Cédric Villani

 

Il y a quelques années, Jérémy Baysse a aussi composé la musique de l’Art roman, un art à partager pour la Région Poitou-Charentes.

Le site internet de l’inventaire de Poitou-Charentes étant apparemment hors service ce week-end, je vous propose directement la vidéo…

Poitou-Charentes : l’art roman, un art à partager par Region-Poitou-Charentes

 

La frise de Jean Claro à la MJC le Local (Poitiers)

Poitiers, MJC le Local, 1, façade sur cour

Je réédite cet article paru le30 décembre 2012, qui a été peu lu (vacances) et pour lequel j’ai eu des précisions de la part de Mme Claro, veuve de l’artiste.

La maison des jeunes et de la culture Le Local rue Saint-Pierre-le-Puellier à Poitiers est sortie de terre au milieu des années 1960. Des ami(e)s y participent à diverses activités (dans, théâtre, cuisine), le centre comprend également un foyer-logement pour les jeunes.

Poitiers, MJC le Local, 2, frise sculptée de Claro La façade sur cour porte une longue frise sculptée avec des scènes de la vie quotidienne encadrée par la musique et la comédie, dans un style fort différent de l’art du théâtre de Jonchère visibles quelques centaines de mètres plus loin, sur la façade du musée Sainte-Croix.

Poitiers, MJC le Local, 3, signature de Claro et date 1966 Elle porte la date et la signature « 1966 Claro ». Je vous ai déjà parlé de Jean Claro à propos du chemin de croix de l’église Saint-Hilaire de Poitiers. Je vous invite à vous reporter à cet article pour un bref rappel de sa biographie. En 1966, il était professeur à l’école des Beaux-Arts de Poitiers.

Poitiers, MJC le Local, 4, frise sculptée de Claro, détail à gauche A gauche de la frise, une femme nue assise écoute la musique jouée par les deux personnages suivants.

Poitiers, MJC le Local, 5, frise sculptée de Claro, détail vers la gauche

Si on se déplace un peu vers la droite, des oiseaux se réchauffent sur un fil électrique tandis que deux femmes rondelettes observent la scène suivante.

Poitiers, MJC le Local, 6, frise sculptée de Claro, détail au centre

Une mère serre un enfant dans ses bras (elle représente la garde des enfants) et fait face à un homme paisiblement assis, les jambes entourées d’un tissu drapé, laissant s’envoler une colombe [symbole de la photographie, merci à la famille de l’artiste pour cette précision].

Poitiers, MJC le Local, 7, frise sculptée de Claro, partie droite

La partie droite de la frise est consacrée au modélisme, d’après Mme Claro, pas évident à deviner devant ce décor d »écorchés de structures en balsa, qui évoquait pour moi plus le travail à la chaîne et des tapis roulants…

Poitiers, MJC le Local, 8, frise sculptée de Claro, détail à droite … et s’achève dans le loisir par une représentation de la comédie. Il y a toujours du théâtre dans la salle de spectacle du Local.