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Ciné-concert : Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Je poursuis ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, avec un ciné-concert, Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi, un film de 1935 librement inspiré de Boule de suif de Maupassant, accompagné par le groupe de jazz Francis et ses peintres et leurs deux invitées, Maia Barouh et Emiko Ota.

Le film: dans les années 1930 au Japon. En pleine guerre civile, alors que l’armée gouvernementale est aux portes du viallge, un groupe de personnes réussit à fuir en diligence. A bord, un groupe de bourgeois et deux prostituées. Suite à un accident, essieu cassé, ils sont faits prisonniers. Le commandant exige qu’une jeune fille vierge le rejoigne, le père cède, une des prostituées se révolte et tente de prendre sa place…

Mon avis: contrairement à d’autres ciné-concerts vus ces dernières années, ici le film n’était pas en version restaurée. L’accompagnement en musique et chant commence un peu avant le film… qui s’ouvre finalement par une longue séquence muette. J’ai trouvé, comme d’autres amis présents, que musique et chants étaient certes beaux, mais absolument pas en accord avec le film… La difficulté du ciné-concert, c’est que la musique doit accompagner le film, se faire oublier, pas vivre sa vie propre, comme ce fut le cas ici. Dommage…

Euh, une fois de plus, je n’ai pas vu la fin, à nouveau endormie, a barrière de 21h30 reste infranchissable pour mon cerveau! Il doit me manquer les 10 dernières minutes, l’amie qui était à côté de moi ne pensait pas que j’avais dormi. Mais si, c’est bizarre, de « dormir debout », l’image s’interrompt peu à peu, je vois et entends puis plus rien puis de nouveau perception, les coupures sont de plus en plus longues jusqu’à extinction complète des perceptions, mais sans relâchement musculaire…

Ciné-concert : The Thief de Russell Rouse accompagné par le Jérémy Baysse quintet

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelleC’était il y a déjà un mois, j’ai vu au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, dans le cadre de la saison 2012-2013, le ciné-concert proposé par Jérémy Baysse et son quintet. Chaque année, le TAP propose un ciné-concert. Cette programmation existe depuis longtemps, et avant même qu’il ne devienne le théâtre et auditorium… j’ai toujours un souvenir ému de l’intégrale des Vampires de Louis Feuillade, série policière en dix épisodes, tournés en 1915, en pleine première guerre mondiale, avec des acteurs qui meurent à la fin de certains épisodes… et ressuscitent ou pas suivant que les acteurs reviennent ou non du front. 8h de spectacle, entrecoupées de deux entractes, un grand moment! (vous pouvez les découvrir sur Youtube, lien vers la première partie). pour la saison 2010-2011, j’avais vu The Kid de Charlie Chaplin et la saison précédente, en 2009-2010, un ciné-bd-concert Un homme est mort adapté de la BD de Chris et Davodeau, par Christophe Rocher.

Le film : à New-York dans l’immédiate après-guerre. Un spécialiste de physique nucléaire espionne ses collègues pour une puissance étrangère (jamais vraiment désignée). Il est contacté par des sonneries de téléphone, file faire des photographies des documents secrets de ses collègues sur microfilm, puis remet ces documents dans un lieu public, en général une grande bibliothèque, le film passe alors de main en main jusqu’à sa destination finale. Un jour, l’une des personnes qui participent à cette chaîne de transmission meurt dans un accident de voiture, le FBI récupère le film et enquête pour identifier l’espion, qui est mis à l’abri dans un hôtel en attendant de trouver un moyen de lui faire quitter les États-Unis…

Mon avis : The Thief (l’espion) est un film très particulier, puisqu’il a été tourné sans parole en 1952, donc bien après l’apparition du cinéma parlant. Ce n’est d’ailleurs pas un film « muet », puis qu’il y a des bruitages, notamment l’entêtante sonnerie du téléphone. Un certain Fields est en cause dans le film… Pas le John Charles Fields de la médaille de mathématiques qui porte son nom, puisqu’il  est mort en 1932, mais c’est probablement un clin d’œil… Un film très daté, en pleine guerre froide, en pleine chasse paranoïaque aux espions…Les scènes dans l’Empire State Building sont intéressantes aussi d’un point de vue… architectural, on y voit les coulisses d’une tour géante…

La musique créée par Jérémy Baysse et jouée avec son quintet (Jérémy Baysse à la guitare, Fabrice Barré et ses clarinettes, Domi Sanyas au violoncelle, Tristan Pierron à la basse, François Luçon à la batterie) s’adapte parfaitement à l’ambiance du film (vous pouvez écouter un extrait sur son site). Je l’ai revu récemment seul en scène pour l’accompagnement de deux films de Buster Keaton, mais c’est une autre histoire dont je vous reparlerai…

Pour les amis de Châtellerault, The Thieff y sera donné le 6 mai 2013 au nouveau théâtre. Un dispque a aussi été produit à la Mouette à trois queues.

Pour aller plus loin, au rayon lecture sur mon blog:

Es-tu maître de l’aube ? de Pearl Buck

La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Théorème vivant de Cédric Villani

 

Il y a quelques années, Jérémy Baysse a aussi composé la musique de l’Art roman, un art à partager pour la Région Poitou-Charentes.

Le site internet de l’inventaire de Poitou-Charentes étant apparemment hors service ce week-end, je vous propose directement la vidéo…

Poitou-Charentes : l’art roman, un art à partager par Region-Poitou-Charentes

 

The Kid de Chaplin par l’orchestre du conservatoire de Poitiers

Le parvis du théâtre auditorium de PoitiersJe poursuis ma saison 2010-2011 au théâtre et auditorium de Poitiers (TAP) par un ciné-concert.

Le spectacle : il s’agissait de la projection de The Kid réalisé en cinéma muet en 1921 par Charlie Chaplin, qui en écrivit cinquante ans plus tard (1971) une musique jouée pendant la projection par l’orchestre symphonique du conservatoire de Poitiers sous la direction de Benoît Weeger.

L’histoire du Kid : aux États-Unis au début des années 1920. À la sortie de la maternité, une mère pense ne pas pouvoir réussir à élever son bébé et l’abandonne dans une voiture qui semble appartenir à une riche famille avec un petit mot. Mais la voiture est volée par deux voyous qui finissent par abandonner le bébé près d’une poubelle. Passant par là, Charlot, limite clochard, le découvre, tente en vain de le refourguer à une mère qui passe avec un landau, puis s’attache à lui et l’éduque comme il peut…

Mon avis : le film est sublimé par cet orchestre de jeunes qui mettent tout leur cœur et leur talent à son service. J’ai passé une très bonne soirée!

Si loin de vous de Nina Revoyr

Couverture de Si loin de vous de Revoyr Voici un nouveau livre reçu de Chez les filles.com.

Le livre : Si loin de vous de Nina Revoyr, traduit de l’anglais (USA) par Bruno Boudard, aux éditions Phébus, 2009, 375 pages, ISBN : 99782752903662.

L’histoire : En 1964, à Hollywood (Los Angeles, Californie). Jun Nakamaya est un vieux monsieur, immigré japonais, intégré à la vie de son quartier, où personne ne connaît son passé d’acteur vedette du cinéma muet, de 1907 à 1922. Mais sa vie est perturbée par l’irruption d’un journaliste, scénariste aussi, qui souhaite écrire un papier à l’occasion de l’ouverture d’un cinéma qui ne passera que de vieux films de l’époque du cinéma muet. Une occasion pour lui de se rappeler sa jeunesse, et de dévoiler peu à peu un drame qui, en 1922, a mis un terme à sa carrière, le meurtre non résolu du réalisateur Ashley Benett Tyler. En quoi y est-il mêlé ? Pourquoi sa carrière et d’autres se sont arrêtées nettes, est-ce uniquement à cause de l’arrivée du cinéma parlant ? Et quarante ans après, reviendra-t-il à la scène ?

Mon avis : Une narration à la première personne, dans la peau de Jun Nakamaya, mais tantôt en 1964, tantôt en flash-back dans les années 1910-1920, avec les années de la première guerre mondiale, la montée du racisme envers les Japonais. J’ai bien aimé cette plongée dans le monde de Hollywood à deux époques différentes, avec ces retours en arrière et en avant, ce changement d’unité de temps dans un même espace. Le livre est en plus bien documenté et rend bien l’ambiance du cinéma muet, des pionniers. Je ne l’ai pas dévoré en une soirée, la typographie est un peu fatigante je trouve, à lire sur la plage à La Rochelle ou ailleurs…

Pour aller plus loin, vous pouvez lire de nombreuses autres critiques, parfois très mitigées, voici une petite sélection :

Côté relation de l’Amérique aux immigrés japonais, évoquée entre les lignes pour la période de la première guerre mondiale et en deux mots pour la seconde guerre mondiale (Jun Nakamaya s’est réfugié en Angleterre, une autre actrice a été internée dans un camp américain), vous pouvez relire aussi les allusions de Pearl Buck dans Es-tu le maître de l’aube ? , dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Voir aussi Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka et Citoyenne 13 660 de Miné Okubo.

Côté cinéma muet, ma plus grande découverte avait été il y a quelques années la série des Vampires, en dix épisodes écrits et réalisés en 1915 par Louis Feuillade. L’intégrale (plus de 6 heures, avec deux entractes) avait été projetée au cinéma de Poitiers, avec accompagnement au piano. Devant les incertitudes de voir revenir ses acteurs masculins alors au front, de nombreux personnages meurent pour éventuellement ressusciter dans un épisode suivant… J’ai eu la grande joie de découvrir que tous ces épisodes peuvent être charger gratuitement et légalement sur les pages de Ciné-passion… Alors, si vous voulez découvrir cette bande de criminel et vivre quelques émotions du cinéma muet et de la découverte des premiers trucages, n’hésitez pas… J’avais préféré cette série aux Fantomas, adapté par le même auteur (pas l’adaptation plus récente passée hier soir à la télé).

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.