Archives par étiquette : Hollywood

Café society de Woody Allen

Affiche de Café society de Woody AllenJe suis allée voir le dernier film de . Je vais d’ailleurs voir la quasi totalité de ses films (relire mes avis par les liens en fin d’article).

L’histoire : à New-York dans les années 1930. Bobby Dorfman [] ne veut plus travailler dans la bijouterie de son père. Sa mère insiste auprès de son propre frère, Phil [Steve Carell] pour qu’il le prenne dans sa société à Hollywood. Il tombe amoureux de Vonnie [Kristen Stewart] mais celle-ci n’est pas libre… et finit par se marier avec Phil. Bobby rentre à New-York, où il devient gérant du Café Society, créé avec l’argent sale de son frère aîné, Ben le gangster [Corey Stoll], et épouse Veronica [Blake Lively]…

Mon avis: en Woody Allen dans la « tradition », une famille juive, du second degré sur la religion, des dépressifs (la sœur du héros et son mari professeur de philosophie communiste), scènes conjugales, narration en voie off. La musique du film jazzy est très réussie, la photographie est soignée, avec un très beau rendu des carnations en clair-obscur. Un bon cru 2016… Surtout, allez le voir en VO car si la VF est aussi nulle que le sous-titrage, alors il y a un net appauvrissement du niveau de langue!

Sur Woody Allen, vous pouvez relire mes articles

Maps to the stars, de David Cronenberg

Affiche de Maps to the stars, de David CronenbergLe festival de Cannes n’a pas primé Deux jours une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, la palme d’or, Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan, n’est pas encore sortie (revoir les précédents films, Il était une fois en Anatolie, Les trois singes de ce réalisateur), mais j’ai vu ce week-end Maps to the stars, de David Cronenberg, pour lequel Julianne Moore a reçu le prix d’interprétation féminine.

Le film: de nos jours à Los Angeles (Californie), en marge de la colline de Hollywood. Benjie Weiss [Evan Bird], 13 ans, est embauché pour la suite d’un film qui a connu un grand succès. Enfant gâté de Stafford [John Cusack], psychothérapeute à la mode et coach, et de Christina [Olivia Williams], il sort de cure de désintoxication. Parmi les clientes de son père, Havana Segrand [Julianne Moore] espère pouvoir évacuer ses démons en jouant un rôle tenu dans les années 1960 par sa mère, Sarah Gadon [Clarissa Taggart], morte dans un incendie. Et voici qu’apparaît dans sa vie Agatha [Mia Wasikowska], qu’elle embauche comme assistante.  Elle a été gravement brûlée et défigurée, ce qui ne l’empêche pas de draguer Jérôme Fontana [Robert Pattinson], un chauffeur de limousine qui rêve de devenir scénariste. Juste majeure, elle sort de l’hôpital psychatrique pour schizophrénie: c’est en fait la soeur aînée de Benjie, il y a quelques années, elle avait mis le feu à leur maison, son retour va faire émerger de lourds secrets de famille…

Mon avis: un film très dur! Personnellement, même si Julianne Moore est excellente, j’aurais plutôt primé les jeunes acteurs, Evan Bird et Mia Wasikowska. Leurs deux rôles sont très forts et ne doivent pas les avoir laissés indemnes… Ce film montre la superficialité de Hollywood, et les gens qui tournent autour, agents d’acteurs mais aussi coachs et psychothérapeutes aux techniques pour le moins bizarres comme celles utilisées par Stattford. A la sortie du film, vous n’aurez sans doute qu’une envie, allez (re)lire le poème de Paul Éluard, Liberté [dans Poésies et vérités, 1942, repris dans Au rendez-vous allemand, Éditions de Minuit, 1945], qui revient en fil rouge dans la bouche de la plupart des acteurs! Ecrit en réaction à l’occupation allemande, il prend ici (surtout en anglais dans la version originale) un nouvel écho.

Si loin de vous de Nina Revoyr

Couverture de Si loin de vous de Revoyr Voici un nouveau livre reçu de Chez les filles.com.

Le livre : Si loin de vous de Nina Revoyr, traduit de l’anglais (USA) par Bruno Boudard, aux éditions Phébus, 2009, 375 pages, ISBN : 99782752903662.

L’histoire : En 1964, à Hollywood (Los Angeles, Californie). Jun Nakamaya est un vieux monsieur, immigré japonais, intégré à la vie de son quartier, où personne ne connaît son passé d’acteur vedette du cinéma muet, de 1907 à 1922. Mais sa vie est perturbée par l’irruption d’un journaliste, scénariste aussi, qui souhaite écrire un papier à l’occasion de l’ouverture d’un cinéma qui ne passera que de vieux films de l’époque du cinéma muet. Une occasion pour lui de se rappeler sa jeunesse, et de dévoiler peu à peu un drame qui, en 1922, a mis un terme à sa carrière, le meurtre non résolu du réalisateur Ashley Benett Tyler. En quoi y est-il mêlé ? Pourquoi sa carrière et d’autres se sont arrêtées nettes, est-ce uniquement à cause de l’arrivée du cinéma parlant ? Et quarante ans après, reviendra-t-il à la scène ?

Mon avis : Une narration à la première personne, dans la peau de Jun Nakamaya, mais tantôt en 1964, tantôt en flash-back dans les années 1910-1920, avec les années de la première guerre mondiale, la montée du racisme envers les Japonais. J’ai bien aimé cette plongée dans le monde de Hollywood à deux époques différentes, avec ces retours en arrière et en avant, ce changement d’unité de temps dans un même espace. Le livre est en plus bien documenté et rend bien l’ambiance du cinéma muet, des pionniers. Je ne l’ai pas dévoré en une soirée, la typographie est un peu fatigante je trouve, à lire sur la plage à La Rochelle ou ailleurs…

Pour aller plus loin, vous pouvez lire de nombreuses autres critiques, parfois très mitigées, voici une petite sélection :

Côté relation de l’Amérique aux immigrés japonais, évoquée entre les lignes pour la période de la première guerre mondiale et en deux mots pour la seconde guerre mondiale (Jun Nakamaya s’est réfugié en Angleterre, une autre actrice a été internée dans un camp américain), vous pouvez relire aussi les allusions de Pearl Buck dans Es-tu le maître de l’aube ? , dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Voir aussi Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka et Citoyenne 13 660 de Miné Okubo.

Côté cinéma muet, ma plus grande découverte avait été il y a quelques années la série des Vampires, en dix épisodes écrits et réalisés en 1915 par Louis Feuillade. L’intégrale (plus de 6 heures, avec deux entractes) avait été projetée au cinéma de Poitiers, avec accompagnement au piano. Devant les incertitudes de voir revenir ses acteurs masculins alors au front, de nombreux personnages meurent pour éventuellement ressusciter dans un épisode suivant… J’ai eu la grande joie de découvrir que tous ces épisodes peuvent être charger gratuitement et légalement sur les pages de Ciné-passion… Alors, si vous voulez découvrir cette bande de criminel et vivre quelques émotions du cinéma muet et de la découverte des premiers trucages, n’hésitez pas… J’avais préféré cette série aux Fantomas, adapté par le même auteur (pas l’adaptation plus récente passée hier soir à la télé).

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.