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Ce que j’ai voulu taire de Sándor Márai

pioche-en-bib.jpgCouverture de Ce que j'ai voulu taire de Sándor MáraiBien que l’auteur se soit suicidé en 1989, ce titre faisait partie de la rentrée littéraire 2014.  Je l’ai trouvé à la médiathèque et l’ai lu pendant mes vacances. Du même auteur, voir aussi mon avis sur L’héritage d’Esther.

Le livre : Ce que j’ai voulu taire de Sándor Márai, traduit du Hongrois par Catherine Fay, éditions Albin Michel, 2014, 208 pages, ISBN 9782226312389.

L’histoire : 12 mars 1938. L’Allemagne nazie annexe l’Autriche. 31 août 1948, alors que le pays est devenu un satellite de l’URSS, Sándor Márai et sa famille quittent la Hongrie. Ces mémoires se concentrent surtout sur la montée de l’extrême droite, notamment dans la classe « moyenne supérieure », dans les années 1930 et sur le souvenir de l’écrivain sur cette journée qui allait marquer l’histoire, l’Anschluss », mais qu’il a vécue comme une journée banale, avec son article de 35 lignes à rendre au quotidien où il écrivait alors. Des considérations sur la place des juifs dans la société hongroise – 10% de la population -, la corruption qui leur permit de se maintenir pendant quatre ans grâce à des prête-noms, le découpage des Balkans après la première Guerre mondiale. La période communiste est en revanche à peine abordée.

Mon avis : ce livre est un recueil des mémoires de Sándor Márai, dernier volet inédit des Confessions d’un bourgeois, présumé perdu, retrouvé au début des années 2000 (bien après le suicide de son auteur) et publié en 2013 en Hongrie. L’édition garde d’ailleurs les passages raturés par l’auteur, il ne s’agit pas d’une version définitive et selon la traductrice, il manque probablement des pages, ce qui ne serait pas étonnant car il y a très peu de choses sur la période 1945-1948. Dans le contexte de l’actualité brûlante avec les migrants en Hongrie, ou de ces dernières années avec la déferlante d’extrême-droite sur ce pays, il est très utile d’avoir des clefs de compréhension supplémentaires de cet intellectuel né en 1900 et à la mode à la fin des années 1930. Il replace dans leur contexte les conséquences du traité de Versailles et des différents accords internationaux qui ont abouti au découpage des pays des Balkans, qui font que la minorité germanophone de Transylvanie se retrouve en Roumanie (minorité à laquelle appartient Herta Müller, prix Nobel de littérature, qui en a parlé dans ses livres et notamment dans La bascule du souffle), des locuteurs hongrois en Tchécoslovaquie (sa ville natale était de l’autre côté de la frontière), etc., à l’origine de tensions dans cette région jusqu’à la guerre de Bosnie (voir Šoba et Goražde de ) ou qui pourrait à nouveau exploser avec la Macédoine et la Grèce. Sándor Márai montre aussi comment la Hongrie, qui comptait 10% de population juive, a basculé vers l’extrême droite avant même l’Anschluss, notamment la classe moyenne, comment celle-ci bascule dans l’anti-sémitisme mais aussi comment, paradoxalement, les juifs d’Europe y ont trouvé un relatif refuge jusqu’en 1944. Même s’il apparaît assez clairement que ce texte n’est pas toujours abouti et aurait probablement été remanié par son auteur avant publication, il devrait être lu par chacun et surtout par nos soit-disant grosses têtes politiques pour éclairer la situation actuelle des migrants notamment en Hongrie avec l’affrètement de trains pour se « débarrasser du problème » ou l’érection de la clôture de la honte (« de protection » comme ils disent???) en Bulgarie…

Un délicieux goulash…

Goulash, 1, le paprika

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus prèsRetour des frimats… et des envies de plats mijotés « d’hiver ». J’hésite entre plusieurs plats pour le marché demain… pourquoi pas faire le premier goulash de l’année?

Article du 15 mars 2012

Pour mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, je cherchais l’autre jour du bon paprika, si possible de provenance connue (bio ou au moins en agriculture raisonnée). Bon, pas possible d’en trouver, je me suis donc rabattue sur le marchand d’épices du marché de la ZUP avec du paprika doux et du fort. Commence alors la recherche de la recette, qui varie énormément d’un livre de recettes à l’autre, d’un site internet à l’autre… J’ai donc fait un mélange de tout ça… dans un faitout!

– Les oignons : ils sont présents dans toutes les recettes, 2 ou 3, coupés en rondelles, émincés ou en tout petits morceaux… J’en ai pris trois, émincés assez finement mais pas trop… J’ai aussi mis deux gousses d’ail (pas dans toutes les recettes).

– La matière grasse : saindoux (probablement le plus authentique), beurre, huile… J’ai fait revenir les oignons et la viande dans un fond d’huile…

– La viande : souvent du bœuf, mais j’ai aussi vu du porc, du mouton, du veau… La taille des morceaux varie de 2 à 5 cm. J’ai pris du bœuf, un mélange de paleron et de jarret (400g de chaque environ).

Goulash, 2, à petit bouillon – Les tomates, pas toujours présentes. J’ai hésité, les conserves sont souvent trop salées pour moi, je n’en ai plus au congélateur, mais la marque Monoprix (publicité gratuite) a la bonne idée d’afficher précisément le taux de sodium et l’équivalent en sel, très bas sur ses tomates pelées (0,08 g pour 100g, avec une boîte de 800g qui sera répartie en 5 ou 6 parts, ça ira). Reste la question de la matière plastifiée qui se trouve à l’intérieur de la boîte, comme désormais pour toutes les conserves acides, certaine contiennent du bisphénol A ou d’autres substances qui passent à la marge dans les aliments mais sont des perturbateurs endocriniens… Pour une fois, cela ira…

– Le liquide pour mouiller le tout : de l’eau, du bouillon de bœuf, de légume, des bouillons-cubes, du vin blanc, du vin rouge… J’ai opté pour un bouillon préparé la veille : 1 petit poireau, 1 grosse carotte, 1 bouquet garni, 30 minutes dans 500 ml d’eau, puis ajouter un os à moelle pour 15 minutes supplémentaires… Le soir, manger les légumes et la moelle (c’est gras mais j’adore! sur du pain grillé, avec du poivre et pas de gros sel pour moi, régime oblige), laisser refroidir le bouillon avec l’os, à enlever le lendemain avant de le mettre dans la casserole… Je n’ai pas dégraissé le bouillon cette fois-ci…

– Les épices : paprika (j’ai mis une cuiller à soupe de doux et une à café de fort), certains ajoutent du cumin, je n’en ai pas mis.

– Un bouquet garni

– ce qui apparaît dans certaines recettes et que je n’ai pas mis : des poivrons (ce n’est pas la saison, et les poivrons espagnols cultivés hors-sol à base d’eau et d’engrais, non merci), des lardons (jamais pour moi, trop salé), des champignons, de la crème fraîche avant de servir…

Goulash, 3, dans l'assiette – le temps de cuisson est très variable selon les recettes. j’ai choisi de faire comme pour mon bœuf carottes: 2 h le samedi, laisser refroidir le tout… et reprendre 1 heure de cuisson tout doucement le dimanche, avec des pommes de terre dans le bac vapeur qui se pose au-dessus de mon faitout… Et voilà le résultat, avec un peu de persil du jardin (congelé) sur les pommes de terre au moment de servir dans une assiette à soupe.

Délicieux! A refaire en été avec des tomates fraîches et du poivron d’ici…

Des nouvelles d’Alain de Guibert, Keller et Lemercier

Couverture de Des nouvelles d'Alain de Guibert, Keller et Lemercierpioche-en-bib.jpgEn cherchant dans les bacs de bandes dessinées de la médiathèque, j’ai trouvé cet album avec des auteurs que j’apprécie, (L’enfance d’Alan, La guerre d’Alan, tome 1tome 2 et tome 3), qui a aussi écrit avec et , le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3).

Le livre: Des nouvelles d’Alain de Alain Keller (photographies et récits), Emmanuel Guibert (dessins et rédaction) et Frédéric Lemercier (couleurs et mise en page), éditions Les Arènes, 2011, 95 pages, ISBN 9782352041382 (l’ouvrage rassemble quatre récits parus de 2009 à 2011 dans la revue XXI, augmentés de deux chapitres inédits et d’annexes pleines de ressources sur le sujet).

L’histoire: depuis 1999, Alain Keller sillonne l’Europe au volant de sa vieille Skoda à la rencontre des Roms et des Tsiganes au Kosovo à la fin de la guerre de Yougoslavie, dans le village de Ljubenic (chapitre 1), dans le bidonville de Gazela près de Belgrade en Serbie (chapitre 2), en République Tchèque (chapitre 3), en Italie, à Milan puis dans le sud, en particulier à Lamezia Terme près de Naples (avec la coopérative Ciarapani, chapitre 4), en Slovaquie (chapitre 5) et en région parisienne avec des expulsions de Roms venus pour une part de Roumanie (chapitre 6). Partout, ils sont victimes de ségrégation, d’expulsions, d’exactions (dramatiques incendies volontaires).

Mon avis: dans le premier chapitre, on retrouve , le photographe de la série éponyme (voir tome 1, tome 2 et  tome 3), décédé depuis et qui a fait connaître ses co-auteurs de cette série, et , à Alain Keler. Comme pour le Photographe, l’album mêle photographies et dessins, avec d’importantes annexes. J’ai beaucoup aimé ce style de photo/BD reportage très intéressant, que ce soit sur le plan graphique, avec un savant mélange de photographies (pleines pages et plus petites), de dessins et de textes. A côté du reportage, il y a aussi l’interrogation du photographe sur son métier, l’intrusion dans la vie de gens souvent maltraités et mal-aimés, il comprend donc quand il est chassé d’un camp et se blesse en prenant la fuite (page 49: « il m’arrive souvent de penser que si un inconnu sonnait chez moi, entrait et commençait à photographier ma chambre à coucher, je le foutrais sans doute à la porte, moi aussi »). Un album à lire absolument!

Pour aller plus loin sur le même thème:

Couverture de Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist MirrorJe vous ai parlé de deux livres proposés à la fin dans la sélection de lecture : l’excellente bande dessinée Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, par Kkrist Mirror, et Tsiganes, sur la route avec les Roms Lovara de Jan Yoors. Vous trouverez d’autres suggestions sous le mot-clef tsigane.

Dans les annexes, j’ai relevé, parmi beaucoup d’autres, ces ressources sur le sujet: l’association Ecodrom à Montreuil-sous-Bois, le groupe Kesaj Tchave, la FNASAT / Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage en France. Dans la Vienne, l’ADAPGV 86 (association départementale pour l’accueil et la promotion des Gens du Voyage, affiliée à la FNASAT) gère un centre social qui fait un formidable travail sur Châtellerault, et, à Poitiers, une des seules aires de gens du voyage (avec Toulouse) installée à proximité d’un CHU, pour permettre aux familles de visiter leurs malades.

Logo top BD des bloggueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Une nouvelle broderie hongroise

Broderie pour le 14999e commentaire Dans le cadre de la semaine hongroise (organisée en mars par Schlabaya et Cryssilda), j’avais brodé un premier modèle de Ancsanaplo pour en faire un berlingot envoyé à Dalinele, qui avait posté le 15.001e commentaire dans la même minute que la grande gagnante du 15.000e commentaire, Cathdragon, qui a reçu ce coeur.

Sur le même blog de Ancsanaplo, j’avais sélectionné un autre modèle pour Milkinise / Anne-Lise, qui avait posté le 14.999e commentaire. Pour la finition, vous devrez patienter un peu ou aller voir chez Milkinise / Anne-Lise. Ah, si, derniers détails, la toile est une toile de lin rose, pas prévue pour la broderie, et les fils des DMC 208 et 210. Et pour la finition, c’est par .

Semaine hongroise (5) : une broderie

Broderie hongroise en vert, avant montage Je poursuis ma semaine hongroise avec une broderie sur une grille trouvée sur le blog hongrois de Ancsanaplo. Je l’ai brodée en fils DMC 986 et 988 sur une toile de lin ordinaire (pas calibrée).

Broderie hongroise en vert, montée en berlingot Je l’ai montée en berlingot et envoyée à Dalinele, qui avait posté le 15.001e commentaire dans la même minute que la grande gagnante du 15.000e commentaire, Cathdragon, qui elle a reçu ceci). J’ai aussi prévu un petit lot de consolation pour Milkinise / Anne-Lise, qui elle avait posté deux minutes avant le 14.999e commentaire! Qui devinera les thèmes que j’aborderai dans les deux derniers articles de la semaine hongroise?

http://vdujardin.com/blog/wp-content/uploads/2011/03/60890631_p2.jpgComme je vous l’avais annoncé, cette semaine sera hongroise, organisée du 7 au 13 mars 2011 par Schlabaya (qui organise aussi le défi du 1 % rentrée littéraire 2010) et Cryssilda (qui a créé le logo) : il s’agira de présenter des lectures, des recettes, des voyages en Hongrie…Je vais essayer de programmer un article chaque jour vers midi…

Mes articles de la semaine hongroise :
– une lecture : Le Faon de Magda Szabó ;
– une découverte de blog : Falby de là bas et son p’tit bonheur
– un vin : le tokay ou tokaji aszù
– une découverte patrimoniale : saint Martin (né en Hongrie et fondateur de Ligugé)

– une broderie : un berlingot sur une grille hongroise

– des timbres hongrois

– des découvertes : le stylo à billes, les allumettes et la vitamine C.

Semaine hongroise (4) : saint Martin… à Ligugé!

Ligugé, 1, saint Martin sur le trumeau du portail de l'église (19e siècle) Aujourd’hui, je vous présente un sujet un peu « tordu » pour la semaine hongroise… C’est pour cela que je suis allée dimanche à Ligugé. Vous le voyez ici sur le trumeau (la partie verticale qui sépare le portail en deux)… en fondateur de l’abbaye de Ligugé. Il s’agit d’une statue du 19e siècle, créée par le père Jean Gourbeillon (1814-1895), parfois appelé Jehan de Solesmes.

Ligugé, 2, la plaque de l'itinéraire culturel et son symbole Bon, je vous explique mon choix… Martin est né en 316 ou en 317 à Sabaria (ou Savaria) en Pannonie, aujourd’hui Szombathely dans l’actuelle Hongrie (et non dans l’ex-Yougoslavie, comme il est indiqué dans la plaquette à disposition des visiteurs dans l’église de Ligugé). Szombathely est aujourd’hui une ville de près de 80.000 habitants (chiffres de 2007), la 20e de Hongrie par sa population. Vous imaginez bien que je n’ai pas de photographie de son lieu de naissance (mais il y en a sur le site officiel de la ville, en anglais, en allemand ou en hongrois), je vais rapidement vous retracer son itinéraire, qui vous ai développé sur le site officiel de l’itinéraire culturel européen consacré à Saint-Martin (et dont vous voyez le logo ici sur la plaque de la chapelle du catéchumène et dans l’angle gauche, au sol, la marque de l’itinéraire) ou dans la Vie de Martin de Sulpice-Sévère, écrite peu après la mort de Martin. Revenons à lui. Fils d’un soldat romain, il passe son enfance à Pavie, en Italie. Il s’engage dans la cavalerie à l’âge de 15 ans. En 337, alors qu’il est en garnison à Amiens, il partage la moitié de son manteau avec un pauvre (c’est l’un des représentations les plus fréquentes de Martin): c’est alors qu’il est frappé par la foi, se convertit au christianisme et quitte l’armée en 356. Il est alors arrivé, toujours avec sa légion, à Worms, en Allemagne. Il se met alors au service de Hilaire, premier évêque de Poitiers. Il lui confie la fonction d’exorciste. Son périple (à lire en détail sur le site de l’itinéraire culturel européen) le renvoie en Panonie, à Milan, sur une île de Ligurie avant qu’il ne revienne à Poitiers, où Hilaire est revenu d’exil (360). Vous voyez le nombre de kilomètres parcourus à cheval et à pied en quelques années! Martin s’installe alors en ermite à Ligugé (ouf, nous y sommes!), dans une villa romaine en ruine mais il est très vite rejoint par des disciples et il fonde là le premier monastère d’Occident. Il est peu après appelé par les tourangeaux qui l’élisent évêque de Tours (le 4 Juillet 371 disent certains textes, les historiens préfèrent l’estimer entre 570 et 572). Il fonde tout près de la ville le monastère de Marmoutier et les premières églises rurales de la Gaule romaine. Il meurt 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin et est enterré le 11 novembre à Tours (après une bagarre autour de sa dépouille pour son lieu d’inhumation), hors les murs romains, dans un lieu… où une basilique est ensuite construite sur son tombeau.

Ligugé, 3, les ruines de l'ancienne église À Ligugé, vous avez plusieurs choses à voir, très proches les unes des autres. D’abord, les vestiges les plus anciens, à l’état de ruine dans la pelouse à l’avant de l’actuelle église (je reviendrai une autre fois sur cet édifice). Ensuite, la crypte, pas prise en photographie, qui est le seul élément qui a survécu aux destructions des guerres de religion. On y voit aussi des restes de la villa romaine où Martin s’est installé. Plutôt que de vous assommer avec ces ruines, je propose que ceux qui sont intéressés aillent directement lire sur la plateforme de Persée l’article de Carol Heitz sur les fouilles du père Camille de la croix (fouilles et datation de l’ancienne abbatiale Saint-Martin de Ligugé, paru en 1992 dans les Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 136e année, n° 4, p. 857-868).

Ligugé, 4, l'église et l'abbaye Puis vous avez l’église et l’abbaye… L’église a eu une histoire mouvementée dont je vous parlerai une autre fois, cet article est déjà long… Sachez juste qu’elle a été reconstruite à partir de 1479 dans un chantier qui se traîne en longueur jusqu’au 16e siècle. Elle avait été incendiée en 1359, pendant la guerre de Cent Ans, d’abord par les paysans qui ne voulaient pas qu’elle tombe aux mains des Anglais (juste après la bataille de Poitiers, en 1356 et en fait la bataille eut lieu à Nouaillé-Maupertuis, où le roi de France Jean II le Bon est fait prisonnier, puis l’incendie de nombreux édifices en 1358-1359), puis par les Anglais qui sont quand même passés par là… N’hésitez pas à aller à la boutique de l’abbaye, vous y trouverez de beaux émaux, de nombreux enregistrements (le père abbé est un grand musicologue) ou même venez y passer quelques nuits… l’abbaye accueille chaque année 12000 personnes dans son hôtellerie (plus d’informations sur le site de l’abbaye).

Ligugé, 5, la chapelle du catéchumène Et enfin la chapelle du catéchumène, qui a été érigée un peu à l’écart de l’église. Cette chapelle date du 13e siècle et a été fortement (et radicalement) restaurée au 19e siècle.

Ligugé, 6, l'intérieur de la chapelle du catéchumène La légende (rapportée par Sulpice-Sévère, mais un texte hagiographique – vie d’un saint, est toujours suspect et illustrée par ce vitrail contemporain en dalle de verre) veut qu’un catéchumène (un homme adulte à cette époque, qui vient apprendre les textes saints avant de recevoir le baptême) était venu se joindre aux novices autour de Martin. Mais un jour, il est pris de fièvre et mourut avant même d’avoir pu être baptisé (attention, en principe, au 4e siècle, il n’y a que l’évêque qui baptise… ou quelques rares personnes – dont Martin – à qui l’évêque a délégué la fonction, je ne pense pas que ce que l’on a appelé des siècles plus tard le baptême d’urgence, qui pouvait être donné par exemple par une sage-femme à un nourrisson mourant à la naissance, existait). Lorsque Martin revient, il s’enferme avec le cadavre et, à force de prières, il le ressuscite. De part et d’autre de l’autel, vous voyez les ex-votos, en remerciement de miracles ou intercessions de Martin depuis le 19e siècle. La légende veut que le catéchumène soit mort d’une piqûre de vipère.

Ligugé, 7, le linteau de la chapelle du catéchumène Sur le tympan du 19e siècle de la chapelle, vous avez en haut le Christ bénissant et en-dessous, Martin et ses disciples accueillant de nouveaux arrivants.

http://vdujardin.com/blog/wp-content/uploads/2011/03/60890631_p2.jpgComme je vous l’avais annoncé, cette semaine sera hongroise, organisé du 7 au 13 mars 2011 chez par Schlabaya (qui organise aussi le défi du 1 % rentrée littéraire 2010) et Cryssilda (qui a créé le logo) : il s’agira de présenter des lectures, des recettes, des voyages en Hongrie…Je vais essayer de programmer un article chaque jour vers midi…

Mes articles de la semaine hongroise :
– une lecture : Le Faon de Magda Szabó ;
– une découverte de blog : Falby de là bas et son p’tit bonheur
– un vin : le tokay ou tokaji aszù
– une découverte patrimoniale : saint Martin (né en Hongrie et fondateur de Ligugé)

– une broderie : un berlingot sur une grille hongroise

– des timbres hongrois

– des découvertes : le stylo à billes, les allumettes et la vitamine C.

Semaine hongroise (2) : Falby de là-bas…

Saisie d'écran du blog de Falby Grâce aux défis photos organisés par Monique / Bidouillette / Tibilisfil, nous sommes parti(e)s à l’assaut de choses rondes (et d’églises, dans le même article pour moi), de boîtes aux lettres, de lampadaires, de trottoirs pavés, de nids douillets (et même d’un HLM à corneilles) ou encore, ce matin, de toits

L’occasion de découvrir de nouveaux blogs et notamment celui de Falby et son p’tit bonheur, qui habite un petit village hongrois et nous fait visiter les environs de chez elle avec beaucoup d’humour… en ordre inverse du mien, pour changer, aller vite découvrir

– d’autres nids de poule et d’oiseau (attention aux poteaux, en regardant en l’air!),

– des pavés,

– des boîtes aux lettres,

– des lampadaires

– et des édifices religieux.

http://vdujardin.com/blog/wp-content/uploads/2011/03/60890631_p2.jpgComme je vous l’avais annoncé, cette semaine sera hongroise, organisé du 7 au 13 mars 2011 chez par Schlabaya (qui organise aussi le défi du 1 % rentrée littéraire 2010) et Cryssilda (qui a créé le logo) : il s’agira de présenter des lectures, des recettes, des voyages en Hongrie…Je vais essayer de programmer un article chaque jour vers midi…

Mes articles de la semaine hongroise :
– une lecture : Le Faon de Magda Szabó ;
– une découverte de blog : Falby de là bas et son p’tit bonheur
– un vin : le tokay ou tokaji aszù
– une découverte patrimoniale : saint Martin (né en Hongrie et fondateur de Ligugé)

– une broderie : un berlingot sur une grille hongroise

– des timbres hongrois

– des découvertes : le stylo à billes, les allumettes et la vitamine C.

Semaine hongroise (1): le faon de Magda Szabo

http://vdujardin.com/blog/wp-content/uploads/2011/03/60890631_p2.jpgpioche-en-bib.jpgComme je vous l’avais annoncé, cette semaine sera hongroise, organisé du 7 au 13 mars 2011 chez par Schlabaya (qui organise aussi le défi du 1 % rentrée littéraire 2010) et Cryssilda (qui a créé le logo) : il s’agira de présenter des lectures, des recettes, des voyages en Hongrie… Sur sa recommandation notamment, j’avais lu L’héritage d’Esther de Sándor Márai. Je vais essayer de vous poster un article chaque jour sur ce thème… en commençant par une lecture, lundi oblige (emprunté à la médiathèque, bien sûr).

Couverture du faon de Magda Szabo Le livre : Le Faon de Magda Szabó, traduit du hongrois, texte revu et corrigé par Suzanne Canard, éditions Viviane Hamy, 2008, 237 pages, ISBN 978-2-87858-236-5 [première édition en Hongrie : 1959].

L’histoire : à travers la Hongrie avant (enfance en périphérie de Budapest) et après (la tournée de la comédienne) la deuxième guerre mondiale. Eszter est une comédienne célèbre. Elle a eu une enfance difficile, à avoir faim parfois, déménageant de plus en plus loin du centre ville, pour finir dans une petite maison dans une zone insalubre. Ses parents, issus d’une vieille aristocratie, sont ruinés. Son père, avocat, ne passe plus ses journées qu’à déprimer au lit… Sa mère se débat pour faire vivre sa famille en donnant des cours sur le piano qu’elle a sauvé de la débâcle (mais elle va bientôt mourir…). Une tante lui passe ses souliers pour qu’elle puisse au moins être chaussée. Elle a quinze ans, va au collège grâce à une bourse… créée jadis par son grand-père. Elle n’a guère qu’une amie, Angela. Après la guerre, elle est devenue une actrice célèbre, en tournée à travers tout le pays. De retour dans son ancien quartier, elle découvre qu’Angela, une ancienne camarade de classe, a épousé l’homme qu’elle aimait, qu’elle aime toujours… et elle le prend pour amant.

Mon avis : j’ai eu un peu de mal au début à entrer dans la narration à la première personne d’Eszter, qui oscille entre la comédienne de l’après guerre et la collégienne pauvre. Une grande confusion de dates, de personnages (malgré la liste donnée au tout début du livre). Et puis, en se laissant aller dans le texte, quitte à ne pas savoir tout de suite à quelle époque on se situe, on entre dans une tragique histoire d’amour et surtout de jalousie… Et le faon du titre? Un petit faon recueilli par Angela, qui va vite mourir d’un accident.

Mes articles de la semaine hongroise :
– une lecture : Le Faon de Magda Szabó ;
– une découverte de blog : Falby de là bas et son p’tit bonheur
– un vin : le tokay ou tokaji aszù
– une découverte patrimoniale : saint Martin (né en Hongrie et fondateur de Ligugé)

– une broderie : un berlingot sur une grille hongroise

– des timbres hongrois

– des découvertes : le stylo à billes, les allumettes et la vitamine C.

L’héritage d’Esther de Sándor Márai

Couverture de l'héritage d'Esther, de Sandor Marai pioche-en-bib.jpgIl y a peu, Schlabaya, qui dirige le challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, a parlé de ce livre et m’a tentée… surprenant, court, et… hongrois, idéal aussi pour mon tour du monde des livres, organisé par Livresque. Et coup de chance, il était à la médiathèque, dont j’attaque la seconde moitié avec ce 27e pays (sur 50 à parcourir). [Depuis, j’ai aussi lu Ce que j’ai voulu taire].

Le livre : L’héritage d’Esther de Sándor Márai, traduit du hongrois par Georges Kassai et Zéno Bianu, éditions Albin Michel, 2001 [première édition en Hongrie en 1939], 163 pages, ISBN 978-2226122452.

L’histoire : dans un village de Hongrie en 1938. Esther vit seule avec sa vieille Nounou (sa domestique) dans la maison de ses parents aujourd’hui décédés. Elle vient de recevoir une injonction de Lajos de le recevoir… Elle ne l’a pas vu depuis une vingtaine d’années… Manipulateur, amoureux d’elle, il avait alors épousé sa sœur, Vilma. Mais Vilma est morte avec des enfants en bas âge, Esther en a élevé les enfants pendant quelques années puis a fui avant le retour de l’étranger de Lajos. Aujourd’hui, elle se souvient et craint qu’il ne revienne, qu’il ne la manipule à nouveau, ne lui soutire à nouveau de l’argent… Comment la rencontre va-t-elle se passer ?

Mon avis : un texte court et surprenant… Qui montre à la fois une femme manipulée et consciente de l’être, sans pouvoir résister. Esther ne serait-elle pas, finalement, une victime consentante ? Un texte encore plus surprenant si on se replace dans le contexte de l’Europe centrale en 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale. Je n’ai pas été absolument séduite, mais agréablement surprise.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de la Hongrie.

Nulle part, Terre promise de Emmanuel Finkiel

Affiche du film Nulle part terre promise Jeudi soir, je suis allée voir Nulle part, Terre promise, en présence du réalisateur, Emmanuel Finkiel, qui a reçu en 2008 le prix Jean Vigo.

Le film : dans l’Europe d’aujourd’hui, trois (enfin, quatre) personnages voyagent et vont se croiser sans se reconnaître. Une jeune étudiante voyage en train et filme la misère, un jeune cadre assiste à la délocalisation d’une usine, du déménagement des machines de France à leur installation en Hongrie, un père et son fils, kurdes, arrivent en camion et poursuivent leur périple à pied.

Mon avis : un très beau film, inclassable, qui aborde l’Europe de façon pessimiste (ou au moins hyper-réaliste)… Le ballet de camions au départ de l’usine en région parisienne et surtout à l’arrivée en Hongrie n’est pas sans esthétisme. D’abord prévu pour un programme court sur Arte, Emmanuel Finkiel a finalement réalisé un film long métrage, avec un tout petit budget, très peu d’acteurs professionnels, une caméra HD sans matériel lourd ni effets spéciaux.Quand une jeune fille rencontrée par l’étudiante se trouve face à un superbe cerisier en fleurs sent l’une de ses fleurs et dit qu’elle pue l’industrie… ça brise le charme. Budapest devient une banlieue résidentielle (ex-soviétique, grands immeubles), un cimetière de statues, les sous-sols du métro, un hôtel et une zone industrielle. Alternativement, nous suivrons et découvrirons l’Europe littéralement à travers les yeux des personnages (ou plutôt les vitres), filmés de très près. Voilà une façon bien originale d’aborder la crise économique et les délocalisations, le voyeurisme de l’étudiante, et la question de l’immigration en Europe. Cette dernière y ai vue de manière très différente de Welcome, de Philippe Lioret ou du Silence de Lorna de Jean-Pierre et Luc Dardenne, ou encore du roman Ulysse from Bagdad , d’Éric-Emmanuel Schmitt, une manière différente, mais très forte aussi. Allez voir pour vous rendre compte par vous-même.

La discussion : le réalisateur a, à l’issue de la projection, parlé de son film, répondu aux questions de la salle, très intéressant, même si au début, il semblait impressionné par la salle et avait du mal à répondre. Une bonne soirée.