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Le veau et le coureur de fond, de Mo Yan

pioche-en-bib.jpgCouverture de Le veau et le coureur de fond, de Mo YanComme prévu, j’ai lu un livre écrit par un prix Nobel de littérature ce mois-ci. Il y aura une lecture de ce type chaque premier lundi du mois, accompagné de ceux qui me suivent dans cette aventure s’ils ont participé dans le mois. J’avais déjà lu un livre de Mo Yan, Grenouilles, lorsqu’il a reçu le prix Nobel à l’automne. Un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le veau suivi de Le coureur de fond de Mo Yan, traduit du chinois par François Sastourné, éditions du Seuil, 2012, 257 pages, ISBN 9782021024012.
L’histoire : Le veau. Dans un village en 1969. Le narrateur, un enfant turbulent, assiste à la castration de trois veaux par le vétérinaire voisin. Il s’agit de limiter la naissance de nouveaux veaux, les paysans n’ayant pas de quoi les élever. Il souhaiterait ne pas en châtrer un, les paysans insistent, l’affaire tourne mal…
Le coureur. Au fin fond de la Chine, à Dayanglan, en 1968. Des « droitiers » sont relégués dans un camp de rééducation à proximité, une chanteuse employée à l’élevage des poulets, un ancien écrivain, etc. Le 1er mai, ces relégués doivent participer avec les élèves de l’école et les enseignants à la fête du travail, et s’affronter notamment à la course devant les responsables du parti.

Mon avis : j’avais choisi ce volume en pensant que deux nouvelles seraient plus faciles que le gros livre lu précédemment, Grenouilles. Toutes les deux se placent dans la Chine de Mao. Mais pour un non-chinois, pas facile de s’y retrouver entre les paysans pauvres et les moyen-pauvres! Famine, corruption et accaparement sont au programme de la première nouvelle, avec une certaine morale (les accapareurs tombent malades) et la louange du système de santé! La deuxième nouvelle montre discrètement l’absurdité des camps de travail et les relations de ces camps avec la population locale. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cet univers. J’essayerai un autre auteur le mois prochain!

Logo rentrée littéraire 2012Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

« Oh… » de Philippe Djian

pioche-en-bib.jpgCouverture de Oh de Philippe DjianUn livre trouvé à la médiathèque. Il a reçu le prix Interallié 2012.

Le livre : « Oh… » de Philippe Djian, collection Blanche, éditions Gallimard, 2012, 237 pages, ISBN 9782070122141.

L’histoire : de nos jours dans un lotissement. Michèle, la narratrice, qui sélectionne des scénarios pour une société de production, vit seule depuis trois ans, depuis son divorce d’avec Richard, un auteur sans succès, mais ils sont restés en bons termes. Elle a été récemment violée chez elle par un homme cagoulé, et son agresseur continue à s’introduire dans sa maison pour y laisser des messages menaçants, mais elle se refuse à porter plainte et n’en a encore parlé à personne. Elle s’équipe pour organiser sa défense (bombe de gaz incapacitant, grosse lampe-torche, etc.). Son agresseur serait-il l’un des auteurs refusés? Elle a fondé AV Productions il y a vingt-cinq ans avec Ana, une femme qui a accouché en même temps qu’elle mais a perdu son bébé, elles sont devenues amies, Ana est la marraine de son fils, Vincent, qui vient d’emménager avec une jeune fille sans avoir aucun moyen de subsistance. Sa mère, Irène, 75 ans, insiste pour qu’elle rende enfin visite à son père malade, incarcéré depuis une trentaine d’années pour avoir commis un massacre dans un camp de vacances, un père qu’elle a rayé de sa vie. Comment va évoluer la situation?

Mon avis : j’avoue que j’ai toujours eu du mal avec les livres de Philippe Djian, ce nouvel opus n’échappe pas à la règle… Des histoires emmêlées, peu crédibles (la rencontre à la maternité avec celle qui deviendra sa meilleure amie, les meurtres du père), avec des passages crus (les scènes de viol, la coucherie avec le mari de sa meilleure amie, la soirée échangiste avec les voisins), l’abus d’alcool n’est-il que dans le texte ou aussi pour l’écriture du livre par son auteur? L’absence de découpage en chapitre ne permet pas au lecteur de souffler dans sa lecture qui ressemble par moment à la lecture des faits divers dans la presse locale. Les critiques que j’ai entendues à la radio soulignaient la prouesse pour un homme d’écrire dans la bouche d’une narratrice, je ne vois pas où est l’exploit, la description des viols semble même tout droit sortie de fantasmes de mec.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné

Couverture de Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubignépioche-en-bib.jpgAprès Les petits de Frédérique Clémençon, le prix  voix des lecteurs Poitou-Charentes est arrivé à la médiathèque. Je vous ai déjà parlé d’un certain nombre de ces livres, à retrouver sur cet article, les prix du livre en Poitou-Charentes.

Le livre : Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné, Collection politique, éditions de la Différence, 2011, 71 pages, ISBN 978-2-7291-1948-5.

L’histoire : à Fontenay-le-Comte (en Vendée) il y a quelques années. Au détour d’une réunion, les ouvriers apprennent que leur usine, K.S.F., va fermer. Le compagnon de la narratrice est de ces ouvriers, elle va vivre avec eux les derniers mois de l’usine, en dire le bruit, les odeurs, la saleté, la vie des hommes et des femmes.

Mon avis : un texte court et qui se veut poétique malgré le sujet difficile… Il aurait toute sa place dans le cadre du festival poitevin Filmer le travail. Avec des mots forts, les conditions de travail difficiles, avec le bruit et l’huile des machines de cette usine de roulements à billes sont évoqués dans des tableaux vivants. La déshumanisation des ouvriers, réduits à leur numéro de pointage le jour du licenciement, numéro qu’ils « ré-humanisent » en les écrivant sur leurs T-Shirts qui seront détruits avec les bleus de travail le dernier jour… La fermeture d’une usine rentable, les objectifs de production sont souvent dépassés, mais les patrons ont décidé de délocaliser. Une écriture insolite pour un événement hélas trop fréquent de nos jours, mais jamais rapporté de l’intérieur par une femme écrivain -encore moins poète.

Pour aller plus loin: lire l’interview de l’auteure dans le n° 96 (avril 2012) de L’actualité Poitou-Charentes.

Tour du monde en lecture

Par l’intermédiaire de Schlabaya, qui organisait le challenge du 1 % rentrée littéraire en 2010, j’ai découvert ce défi organisé par Livresque. Il s’agit de lire, dans un temps non limité, au moins 50 livres d’auteurs de nationalités différentes.

logo tour du monde en lectureComme le défi inclut les livres déjà chroniqués, j’ai fait un petit tour rapide dans mes lectures publiées sur le blog et ai rassemblé ici déjà dépassé l’objectif de 50 pays, puisque j’en suis désormais à 55 pays et poursuis le parcours… avec quelques « arrangements » quand les écrivains changent de nationalité… Pour les pays dont j’ai lu plusieurs auteurs, j’ai fait un choix très subjectif! En piochant dans la liste des prix Nobel de littérature (que je continue à lire ou relire), je peux rapidement compléter cette liste dans les prochains mois… que vous pourrez retrouver sur cette page, Tour du monde en lecture.

  1. Afghanistan : Les demeures sans nom et autres nouvelles de Spôjmaï Zariâb
  2. Afrique-du-Sud : L’été de la vie de J. M. Coetzee
  3. Algérie : Le village de l’Allemand de Boualem Sansal ; La part du mort de Yasmina Khadra
  4. Allemagne : Lettre à un jeune catholique ; Lettre à un jeune non-catholique de Heinrich Böll ; Le poisson mouillé de Volker Kutcher
  5. Argentine : L’aiguille dans la botte de foin, d’Ernesto Mallo ; Façons de
    perdre
    de Julio Cortázar (même s’il a beaucoup vécu en France et est mort français) ;
  6. Australie : Le dernier rêve de la colombe Diamant, d’Adrian Hyland ; La ceinture de feuille de Patrick White
  7. Autriche : Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer
  8. Belgique : Silex, la tombe du chasseur, de Daniel De Bruycker
  9. Bosnie : Freelander de Miljenko Jergovic
  10. Cameroun : Les honneurs perdus de Calixthe Beyala
  11. Canada (bon, cet auteur a aujourd’hui la nationalité canadienne…, je l’ai mis ici, mais il est très cosmopolite!) Chez Borges de Alberto Manguel ; j’ai lu un autre livre 100% canadien : Mon vieux et moi de Pierre Gagnon
  12. Chine : La montagne de l’âme de Gao Xingjian (auteur français d’origine chinoise, pour un livre écrit en chinois), A la recherche de Shanghai de WANG Anyi
  13. Colombie : Douze contes vagabonds de Gabriel García Márquez ; Au commencement était la mer de Tomàs Gonzàlez ;
  14. Congo : Lumières de Pointe-Noire de Alain Mabanckou
  15. Corée du Sud : Le puits de mon âme de CHOI In-Seok
  16. Croatie : Tito est mort de Marica Bodrožic
  17. Cuba : Le navigateur endormi de Abilio Estévez
  18. Danemark : Sincères condoléances de Erling Jepsen
  19. Égypte : Le voleur et les chiens de Naguib Mahfouz
  20. Érythrée (auteur né en Érythrée, réfugié en Arabie Saoudite) : Les Amants de la mer Rouge, de Sulaiman Addonia
  21. Espagne : Le dernier homme qui parlait catalan de Carles Casajuana ; L’Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón
  22. États-Unis : Vieil homme et la mer de Ernest Hemingway
  23. Finlande : Sang chaud, nerfs d’acier de Arto Paasilinna
  24. France : Princesse de Clèves, de Madame de Lafayette
  25. Grande-Bretagne : L’étrange disparition d’Esme Lennox de Maggie O’Farrell ; Les chemins de Saint-Jacques, Les routes du pèlerinage médiéval à
    travers la France et l’Europe, de Derry Brabbs ;
  26. Grèce : Les Analogies de la lumière de Odysséas Elýtis
  27. Hongrie : L’héritage d’Esther de Sándor Márai
  28. Inde : Mangue amère de Bulbul Sharma ;
  29. Iran : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann
  30. Irlande : Le gros coup, une enquête des inspecteurs Roberts & Brant (R&B, tome 1) de Ken Bruen
  31. Islande : La femme en vert de Arnaldur
    Indridason ; Rosa Candida de Audur Ava Ólafsdóttir
  32. Israël : Meurtre au kibboutz de Batya Gour ; Une histoire d’amour et de ténèbres de Amos Oz
  33. Italie : La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano ; Mystère bouffe, jonglerie populaire de Dario Fo
  34. Japon : Out de Natsuo Kirino; La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa
  35. Liban : Nos si brèves années de gloire de Charif Majdalani
  36. Mali : L’assassin du Banconi suivi de L’honneur des Keïta de Moussa Konaté
  37. Maroc : Le jeu de l’oubli de Mohammed Berrada
  38. Mexique : Jours de combat de Paco Ignacio Taibo II (auteur espagnol émigré au Mexique sous Franco, de nationalité mexicaine); La fête de l’ours de Jordi Soler
  39. Mozambique : Le fil des Missangas de Mia (Ontonio Leite) Couto
  40. Niger : Les génies sont fous de Boureima Gazibo
  41. Norvège : Noël sanglant de Kjetil Try
  42. Pays-Bas : La nuit viennent les renards de Cees Nooteboom
  43. Pologne : L’estivant de Kazimierz Orlos
  44. Portugal : Pérégrinations portugaises de José Saramago
  45. Roumanie (auteure allemande d’origine roumaine) : La convocation de Herta Müller
  46. Russie : Repas de morts de Dmitri Bortnikov
  47. Rwanda : Cœur tambour de Scholastique Mukasonga
  48. Sénégal : Le baobab fou de Ken Bugul
  49. Serbie : Sous un ciel qui s’écaille de Goran Petrovic
  50. Slovénie : Visage slovène de Brina Svit
  51. Somalie : Black Mamba Boy de Nadifa Mohamed
  52. Suède : Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf ; Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg ; Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti
  53. Suisse : Brésil, des hommes sont venus… de Blaise Cendrars pour la partie francophone, Une autre époque de Alain Claude Sulzer pour la partie germanophone ;
  54. Togo : Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire de Edem Kodjo
  55. Tunisie : Opium Poppy de Hubert Haddad
  56. Turquie : Neige de Orhan Pamuk
  57. Yemen : Le beau juif de Ali Al-Muqri

Les petits de Frédérique Clémençon (prix du livre Poitou-Charentes 2012)

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les petits de Frédérique ClémençonVendredi dernier (15 février 2013) était remis le prix du livre en Poitou-Charentes 2012 (oui, il est remis tard!) à Frédérique Clémençon pour Les petits et le prix de la voix des lecteurs à Patricia Cottron-Daubigné pour Croquis-démolition (aux éditions La Différence). Chacune a très bien parlé de son livre… et de celui de l’autre. J’avais offert à noël Les petits à mon frère, mais ne l’avais pas lu, la librairie ayant fait un joli paquet, j’ai sorti l’exemplaire de la médiathèque, qui n’a pas encore à son catalogue le livre de Patricia Cottron-Daubigné. Je vous ai déjà parlé d’un certain nombre de ces livres, à retrouver sur cet article, les prix du livre en Poitou-Charentes.

Le livre : Les petits, de Frédérique Clémençon, éditions de l’Olivier, 2011, 200 p., ISBN 9782879297279.

L’histoire : dans des lieux indéfinis à des dates non précisées… Huit nouvelles qui mettent toutes en scène des enfants, sauf la dernière, Personne d’autre, où une jeune femme stérile, professeure certifiée d’histoire géographie dans un collège de banlieue, ne supporte plus son mari maître de conférences et ses amis normaliens… Les autres histoires mettent en scène un père divorcé éloigné de sa famille par ses beaux-parents (Le bannissement de Jean), un garçon qui souffre de la dépression de sa mère après le départ de son père (Les mains de maman), une mère qui voudrait que sa fillette qui poursuive l’apprentissage du piano dont elle-même a été privée (Les pianistes), un jeune homosexuel scolarisé au lycée de centre-ville maltraité par ses anciens compagnons (Deux tu l’auras), une grand-mère qui prend peu à peu la place de la mère qui n’aime pas ses enfants (Les petits), une fillette qui se prend d’affection pour un marginal près d’une centrale nucléaire en cour d’agrandissement (Le rêve de Lazare), un garçonnet qui tente d’agresser sa voisine de devant au lieu de suivre le cour de français (La guerre).

Mon avis : des histoires plutôt sombres et pas très optimistes sur les enfants et leur famille… pas désagréable à lire, même si parfois les phrases sont interminables… jusqu’à plus d’une page pour ds nouvelles de 10 à 20 pages, est-ce bien raisonnable, même si ces phrases sont rythmées par des incises? Le contraste est fort avec d’autres phrases beaucoup plus courtes, ce qui donne des changements de rythme. Les lexiques et les registres de langage varient également sans cesse, passant du soutenu au très familier dans certains dialogues. La plupart des nouvelles ne sont pas linéaires, avec de nombreux retours dans le passé ou le futur par rapport au présent des histoires. Tout cela pour un tableau d’un monde violent… parfois jusqu’à l’insoutenable, comme dans Deux tu l’auras. Les chutes laissent généralement le lecteur sur sa fin, ou sur un libre interprétation de la suite de l’histoire.

God save the livre

Logo God save the livreAntoni / passion livres nous propose de recommencer en 2013 son défi God save the livre. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)… Celles et ceux qui sont intéressés peuvent aller s’inscrire chez Antoni / passion livres, il y a un récapitulatif chaque mois…

Version 2014

Duty Harry: atteinte

L’affaire Raphaël de Iain Pears

Catégorie Prince Charles : atteinte

L’arbousier de Ruth Rendell

Expo 58 de Jonathan Coe

Ni chaud ni froid, de Minette Walters

Relation fortuite, de Charles Chadwick

En route pour la catégorie Prince William

Le complexe d’Eden Bellwether, de Benjamin Wood

L’hôtel hanté, de W. Wilkie Collins

Le cercle littéraire des amateurs de patates de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Version 2013

Duty Harry: atteinte

La disparue de noël de Anne Perry

Catégorie Prince Charles: atteinte

Un homme de glace de Iain Banks

Sa Majesté des mouches de William Golding

Plaintes de Ian Rankin

Miss Seeton à la barre de Hampton Charles

En route pour la catégorie Prince William

Le rêve le plus doux de Doris Lessing

Funérailles en bleu de Anne Perry

Version 2012

Duty Harry: atteinte

So shocking! de Alan Bennett

Catégorie Prince Charles : atteinte

Un homme de tempérament de David Lodge

Exocet de Jack Higgins

La resquilleuse de Mary Wesley

Absolution par le meurtre (Les enquêtes de Soeur Fidelma) de Peter Tremayne

En route pour la catégorie Prince William

Nuage de cendre de Dominic Cooper

Tous les conspirateurs de Christopher Isherwood

La nuit du naufrage de Graham Hurley

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson

Version 2011

Duty Harry: atteinte

La Reine des lectrices de Alan Bennett

Catégorie Prince Charles : atteinte

Voir Venise et mourir à Varanasi de Geoff Dyer

La pissotière, de Warwick Collins

Bedford Square de Anne Perry

Histoires policières de Charles Dickens

 

En route pour la catégorie Prince William

La chambre de Jacob de Virginia Woolf

La vie en sourdine de David Lodge

Voyage à Bayonne par Gaëlle Bantegnie

Couverture de Voyage à Bayonne par Gaëlle Bantegnie pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Voyage à Bayonne de Gaëlle Bantegnie, collection l’arbalète, éditions Gallimard, 2012, 170 pages, ISBN 9782864248835.

L’histoire : à Angers, en juin 1998. Emmanuelle, 25 ans, jeune professeure de philosophie, est à peine plus âgée que ses élèves. Au printemps, son compagnon, Boris, a eu une aventure avec une prof de français lors d’un voyage scolaire. Jeune couple, ils s’étaient promis de ne pas s’interdire des aventures, mais face à la réalité, Emmanuelle découvre la jalousie. Pour les vacances, ils doivent partir à la découverte de l’Italie et de Pompéi, mais d’abord prendre chacun de leur côté une semaine de vacances, chez ses parents à Quimper et en compagnie de Leibniz pour Emmanuelle, qui souhaite en lire l’œuvre complète. Mais voilà que la vue d’une araignée lui déclenche une peur phobique des araignées et des insectes, qu’elle voit partout… et peu à peu aussi en hallucinations. Quand Boris la rejoint, elle refuse de partir en Italie, surtout en camping au lieu de l’hôtel prévu. Direction donc Bayonne…

Mon avis : la naissance d’une peur-panique phobique avec hallucinations est abordée à petites touches, de l’apparition des premiers symptômes, cachés par la jeune femme à ses proches, à la crise de tétanie qui entraîne la médicalisation du problème, les médicaments et le début d’une psychothérapie. Mais celle-ci n’est pas le sujet du livre, elle commence après les vacances, qui sont au cœur du récit… Comment, malgré les symptômes, sauver les vacances, comment Boris gère les premières crises publiques, sur la plage et à la pizzéria. Une écriture simple, descriptive, souvent pleine d’humour, sans parti pris pour l’un ou l’autre de ses personnages.

Le dernier lapon de Olivier Truc

Couverture de Le dernier lapon de Olivier Truc

J’ai acheté ce livre à la librairie… Ce livre figurait dans la sélection Télérama des cinq meilleurs polars de la rentrée.

Le livre : Le dernier lapon de Olivier Truc, éditions Métailié, 2012, 456 pages, ISBN 9782864248835.

L’histoire : 1693, quelque part en Laponie. Un chaman est mis à mort sur un bûcher dans une communauté protestante. Un enfant assiste à la scène et est investi d’un devoir de transmission. Dans la même région, à Kautokeino, en Norvège, mais aussi en Suède et en Finlande, en janvier 2011. Après 40 jours de nuit totale, le soleil doit revenir pour quelques minutes… Au milieu de la toundra et des éleveurs de rennes samis, le village s’apprête à recevoir une délégation de l’ONU lors d’une conférence sur les peuples autochtones. La police des rennes, en la personne de Klemet Nango, un sam, et de sa jeune co-équipière tout juste venue du sud, Nina Nansen, poursuit sa mission, allant d’éleveur en éleveur pour régler les conflits, notamment la présence de rennes sur les terrains attribués à d’autres éleveurs. Mais voici que le premier tambour rituel revenu en région sam, offert il y a quelques semaines au centre culturel, a été volé. Qui a pu faire le coup? Des fondamentalistes protestants laestadiens? Les membres du parti d’extrême droite (parti du progrès) qui protestent contre les « avantages » donnés aux sami? Les indépendantistes sami eux-mêmes? Un géologue français qui traîne dans les parages et pourrait bien être l’auteur du viol d’une mineure dans la ville voisine? Voici que Mattis, un éleveur de renne, est tué, retrouvé avec les oreilles sectionnées. Les deux affaires sont-elles liées? Nina, qui a été fille au pair à Paris et parle donc français, est envoyée auprès du collectionneur qui rapporte l’histoire du tambour: il faisait lui-même partie d’une expédition en 1939 avec Paul-Émile Victor, d’autres français, deux ethnologues suédois qui se sont avérés être au service de thèses racistes, des guides locaux, mais aussi un géologue allemand qui a trouvé la mort au cours de l’expédition dont il s’était séparé quelque jour avec un guide. Au retour, seul, ce dernier a confié le tambour au (alors jeune) collectionneur, lui recommandant de ne le rendre que quand il sentirait l’instant venu. Que s’est-il réellement passé en 1939? Quel rôle trouble joue dans cette histoire un fermier élu local du parti du progrès? Quel est cet éleveur hors norme, Aslak, qui refuse le progrès, le scooter des neiges et préfère gérer son troupeau à ski? Qu’est-il arrivé à sa femme, enfermée dans sa folie? Qui résoudra l’affaire, les policiers ordinaires, ou la brigade des rennes?

Mon avis : j’ai adoré ce roman qui, dans un climat totalement différent, m’a rappelé les exploits de l’aborigène Napoléon Bonaparte dans la série d’Upfield. Une plongée dans le monde des sami (on évitera lapon, péjoratif), avec leurs tambours chamaniques et le joïk, un chant qui permet de transmettre la tradition orale. Un monde en mutation profonde et rapide, avec l’arrivée des gros 4×4, des scooters des neiges et même des hélicoptères pour rassembler les troupeaux de rennes. Le tout avec des personnages attachants (comme le vieil oncle de Klemet Nango et sa jeune petite amie chinoise) ou pas (Oslen, le fermier raciste, Racagnal, le géologue pédophile), la découverte d’un monde nordique dur, dans le froid et la nuit quasi perpétuelle en hiver.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

Théorème vivant de Cédric Villani

Couverture de Théorème vivant de Cédric Villani

Un livre lu chez mon mon père… Après La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec, un nouveau livre sur l’aventure mathématique qui se passe également pour partie à l’institute for advanced studies/IAS à Princeton (États-Unis). Après la logique de Kurt Gödel, voici la dynamique des gaz de Cédric Villani…

Le livre : Théorème vivant de Cédric Villani, éditions Grasset, 2012, 282 pages, ISBN 9782246798828.

L’histoire : de mars 2008 à Lyon, à fin 2010 à Paris, en passant par un semestre à Princeton. Après avoir reçu la médaille Fields en 2010 (décernée tous les 4 ans à 2 à 4 mathématiciens de moins de 40 ans, considérée comme l’équivalent d’un Prix Nobel pour les mathématiques), Cédric Villani entreprend de raconter la genèse de ces travaux qui lui ont valu cette prestigieuse médaille. Tout commence un dimanche à l’école normale supérieure de Lyon, une discussion à bâtons rompus autour d’un problème (l’équation de Boltzmann pour les gaz hors d’équilibre et l’amortissement Landau) avec l’un de ses collaborateurs et ancien thésard, Clément Mouhot… Un problème qu’il avait abordé sans le résoudre complètement dans sa thèse. De séminaires en colloques, le voici parti pour un semestre avec femme et enfants à Princeton, un univers où tout est fait pour éviter les tracas de la vie quotidienne et permettre les échanges entre mathématiciens, physiciens, etc., notamment à la sacro-sainte heure du thé… Entre contes inventés pour ses enfants, lecture de mangas (ça vide la tête) et échanges de méls avec son ami, le lecteur assiste à la résolution d’un problème complexe…

Mon avis : pas de panique, le livre comporte bien des équations très complexes… mais on peut le lire en les considérant comme des « illustrations ». Beaucoup plus jolies que celles écrites en langage « tex », qui transcrit en code ces équations, reconstituées grâce à un logiciel libre. Le Tex suffit aux mathématiciens, pour le lecteur, l’équation est sinon plus parlante, du moins plus jolie! Le pourquoi du comment de l’avancée au fil des messages électroniques peut sembler ardu, mais c’est le cheminement qui est intéressant, la petite étincelle qui au détour d’un chemin (au sens propre, la promenade semble propice à l’éclosion des idées des mathématiciens) fera avancer la résolution du problème. Il montre aussi que les échanges entre mathématiciens mais aussi physiciens et autres, à Princeton et lors des séminaires, peut faire bouillonner les idées, qui s’entrechoquent, se confrontent, entre générations, entre disciplines, pour faire jaillir de nouvelles pistes.

Pour aller plus loin : le site officiel de Cédric Villani

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Une semaine de vacances de Christine Angot

Couverture de Une semaine de vacances de Christine Angot Un livre lu chez mon père… Ce livre figurait dans la sélection Télérama des dix meilleurs romans français de la rentrée littéraire 2012. Il a reçu le prix Sade en 2012.

Le livre : Une semaine de vacances de Christine Angot, éditions Flammarion, 2012, 128 pages, ISBN 9782081289406.

L’histoire : dans une maison en location près de Grenoble, en 1975. Un monsieur d’un certain âge demande à une très jeune fille de lui tailler une pipe dans les WC, puis poursuit les jeux sexuels imposés dans la chambre puis au fil des sorties de cette semaine de vacances, au bord de la route en allant au restaurant, à nouveau dans la maison…

Mon avis : l’année où se déroule ces faits n’est pas indiquée, mais au moins deux indices permettent de le situer en 1982: la sortie de la 604 Peugeot et le prix Goncourt pour La vie devant soi d’Émile Ajar (Romain Gary). Avant de lire ce livre, j’en avais abondamment entendu parler et savait donc à quoi m’en tenir quant à la crudité des propos. Comme cela a été souligné, contrairement à son roman L’Inceste (que je n’ai pas lu), Christine Angot a choisi de mettre son récit à la troisième personne et non pas à la première, ce qui permet malgré tout de prendre du recul… sans rien enlever à l’inceste, à la violence du père et à la soumission de la fille. Le lecteur reste néanmoins dans une situation de voyeurisme, comme complice du père, impuissant à aider la jeune fille.

Pour aller plus loin : le site officiel de Christine Angot.

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Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.