Cela fait un moment que j’ai acheté le gros volume des romans et nouvelles de Virginia Woolf, idéal pour les voyages : papier bible, pages denses, cela permet de faire pas mal de train et de lire encore à l’arrivée…
Le livre : La chambre de Jacob de Virginia Woolf, traduit de l’anglais par Nathalie Merle, La Pochotèque, classiques modernes, Virginia Woolf, romans et nouvelles, 2003 (première édition originale en 1922), pages 41 à 198, ISBN 978-2-253-13270-5.
L’histoire : de 1880 aux années 1910 en Angleterre, d’abord sur la côte à Scarborough, puis à Cambridge et à Londres (et enfin dans un voyage en Grèce). Betty Flanders élève seule ses trois enfants, Archer, Johnny et Jacob. Jacob est d’abord un petit enfant, un jour sur la plage il ramasse un crâne de mouton alors que son petit frère ne marche pas encore… Point de père (mort?), sa mère l’élève seule, avec l’aide d’un prêtre, il est admis dans une école, adolescent, il se passionne pour les papillons avant d’entrer à Cambridge. Étudiant, il fréquente la vie mondaine du lieu, reçu chez ses professeurs, séduit les jeunes filles… avant de partir pour un voyage en Grèce…
Mon avis : la construction de ce roman est étrange, suivant tantôt la mère, tantôt Jacob, dans un espace temps souvent suggéré, parfois compacté, parfois dilaté… du point de vue de la mère, des camarades d’université, de la femme séduite, etc. Flanders… pour évoquer la bataille de Flandres de la première Guerre mondiale, d’où de nombreux jeunes Anglais ne sont jamais revenus… Jamais citée, la guerre est en arrière plan de toute la fin du roman. Un livre sur la peur de la perte, Virginia Woolf sort d’une longue dépression après la mort de sa mère de la grippe en 1895 (elle a alors treize ans), puis de sa demi-sœur Stella d’une péritonite en 1897, celle de son père en 1904 et enfin celle de son frère Thoby de typhoïde en 1906. Au moment où elle écrit ce roman, elle a déjà été internée plusieurs fois, a souffert de délire et d’hallucinations, peur de la folie… (elle finira par se suicider en 1941). On voit l’inquiétude et l’angoisse de mort de l’auteure dans le personnage de la mère toujours si inquiète pour son fils Jacob. Un style très différent de ce dont je me souviens de Mrs Dalloway, mais il faudrait que je le relise, ma première lecture date d’au moins vingt ans…
Ce livre entre dans le défi God save the livre, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2012 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…
Ouhhh çà nous ramène en arrière!!!! Mais tu as aimé… tu ne dis pas poru une fois, à moins que tu aies eu peur de Virginia Woolf, 🙂
Ben, c’est compliqué, ce livre, je n’étais peut-être pas toujours dans les conditions idéales pour le lire… et j’ai eu tendance à m’endormir le soir dessus, à reprendre le lendemain matin qq pages en arrière… Pas facile à cerner, le Jacob, du point de vue de sa mère et de ses amis…
je sais que c’est un peu bizarre, mais je n’aime pas trop ce type de papier pour lire… ni un papier trop épais… c’est sans doute bête, mais je pense que le toucher a aussi son importance? je n’ai jamais rien lu de cet auteur. ce type de construction de roman est à la mode depuis quelques années, non? alors c’était quelque chose de plus original?
Le papier bible, en temps ordinaire, je n’en raffole pas… Mais pour des vacances avec long trajet en train, c’est impeccable, moins lourd… C’est une écriture très originale pour les années 1920…