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La préfecture des Deux-Sèvres à Niort

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 1, le corps central La préfecture des Deux-Sèvres, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, a été construite à côté du donjon de Niort, à l’emplacement du premier jardin botanique de la ville. Le corps central a été construit en 1828 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André, le palais de justice et la prison. A noter la large marquise qui protège l’entrée d’honneur.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 2, le fronton sculpté Le fronton porte la figure allégorique des Deux-Sèvres sous la forme de deux femmes nues aux cheveux longs (la Sèvre nantaise et la Sèvre niortaise) avec des jarres d’où jaillissent les eaux des deux rivières. Je n’ai pas réussi à trouver de signature du sculpteur…

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 3, la marianne du fronton sculpté Au centre, en très faible relief, sur un médaillon inscrit dans un décor de parchemin se trouve une figure de Marianne, l’allégorie de la République coiffée du bonnet phrygien.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 4, une des deux Sèvres La Sèvre à gauche a les jambes allongées, la gauche légèrement fléchie, et le corps redressé, elle s’appuie du bras gauche sur la jarre d’où l’eau s’échappe, et étend souplement son autre bars sur sa jambe.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 5, la deuxième Sèvre Et voilà l’autre Sèvre en symétrie a aussi les jambes allongées, mais elle a ramené sa main droite sous son menton.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 6, l'aile droite Les ailes datent de 1894 et ont été réalisées selon les plans de l’architecte , dont je vous ai parlé à propos d’un magasin rue Victor-Hugo. Voici l’aile droite (quand on est face à la façade…)

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 7, l'aile gauche … et l’aile gauche.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 8, le décor d'arhitecture de l'aile gauche Et pour finir, un détail du décor d’architecture, qui utilise un appareil lisse et un appareil en bossage, des baies en plein cintre et en arc segmentaire, et un fronton triangulaire, une entrée secondaire en légère avancée.

Pour aller plus loin, lire :

Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

 

Callais, Chantal, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Niort, le monument à Amable Ricard par Baptiste Baujault

Le donjon de Niort, 1, carte postale ancienne, avec une place, la statue de Ricard et un magasin Le monument célébrant Amable Ricard (1828-1876) se trouvait près du donjon de Niort. Il a été démonté pour des travaux et pas remis en place. Il est l’œuvre du sculpteur (Jean) Baptiste Baujault (La Crèche, 1828-1899) [du même sculpteur, voir la Vierge à l’Enfant à Niort]. Amable Ricard, qui a aussi donné son nom à la rue commerçante qui va de la place de la Brèche à la rue Victor-Hugo, a été avocat, député, sénateur et ministre de l’intérieur. Le monument se trouvait sur la place devant le donjon depuis les années 1880 (il a été présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6085).

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon Le monument comporte un buste un bronze encadré de deux figures féminines allégoriques, représentant l’éloquence et le patriotisme. Le bronze a sans doute été fondu suite aux lois de 1942. Le reste (les deux sculptures qui l’encadraient) a été démonté récemment pour les travaux d’aménagement de la place du donjon. Sera-t-il remis en place? Rien n’est moins sûr, et en tout cas probablement pas à cet emplacement…

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon, vue rapprochée En attendant, heureusement qu’il y a une carte postale ancienne qui le montre d’assez près.

Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.

En avant pour Moncoutant 2012

Kit pour le concours de Moncoutant cet automne 2012 Une amie est passée à Bressuire et m’a rapportéle kit pour le prochain concours de Moncoutant (Deux-Sèvres), ouvrage à rendre cet automne, le salon aura lieu les 10 et 11 novembre 2012.

Le thème est la soie, l’exposition accueillera des femmes de Madagascar.

En attendant, je réfléchis à ce que je vais faire avec cette toile couleur brique, les fils de coton et de soie, les rubans, les boutons, toutes les techniques sont autorisées, et il y a la possibilité d’ajouter cinq éléments dans les mêmes coloris… Affaire à suivre (liens ci-dessous)…

PS:

Pour Moncoutant 2012 : le matériel, les contours, la première, la deuxième, la troisième et la quatrième faces, le toit, l’intérieur, la finition, mes achats

Pour Moncoutant 2010 : vous pouvez maintenant voir les préparatifs le tablier lors du concours, le tablier à son retour et la pendouille à ciseaux… ainsi que mes achats.

Pour Moncoutant 2008 : la broderie pour le concours et mes achats.

Défi photo de Bidouillette, endroit/envers

Poitiers, le 21 juin 2011, 14, le funambule sur la tête Pour cette semaine, Monique / Bidouillette / Tibilisfil nous a proposé de photographier le bon roi Dagobert… endroit/envers… J’ai cherché en vain un panneau de chantier à l’envers, pourtant, Monsieur Echo, de Centre Presse, nous en a montré un joli il y a peu… J’aurais aussi pu sortir des photographies anciennes, comme celle-ci tirée du superbe spectacle de funambule par la compagnie DAVASI et toute la série dans le diaporama ici… photographies prises lors de la ré-ouverture de la place d’Armes à Poitiers le 21 juin 2011…

Mais foin de triche, le principe, c’est de prendre son appareil photographie (avec les batteries chargées, de la place sur la carte mémoire etc.) et de sortir! Direction donc les églises du plateau de Poitiers, pour de nouvelles photographies bien cadrées sur le thème…Vous trouverez aussi dans cet autre article l’interprétation du même défi tout en reflets par mon ami Jac

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 1, saint Pierre sur le grand vitrail de la cathédrale Je file d’abord à la cathédrale avec une idée bien précise en tête, prendre la crucifixion de saint Pierre sur la maîtresse vitre (le grand vitrail central derrière le chœur) datée des environs de 1162… (juste à la transition art roman / art gothique, une commande d’Alienor d’Aquitaine et de Henri II, roi d’Angleterre) Et oui, saint Pierre a été crucifié tête en bas, je vous ai déjà montré une scène similaire, à peine plus anciennes, sur la façade romane de l’église Saint-Pierre à Aulnay en Charente-Maritime… Bon, il faudra vraiment que je fasse un article complet sur cette grande verrière, ce n’est ici qu’une petite partie de ce chef-d’œuvre… pas facile à prendre en photographie avec un petit appareil photo (enfin, un appareil compact assez puissant, mais pas assez pour cela).

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 2, métopes de Saint-Hilaire Juste derrière chez moi, sur les métopes du chevet de l’église Saint-Hilaire, des lions se demandent où est l’endroit et l’envers… La queue est passée entre les pattes, reviens sur le corps et est avalée par la tête complètement retournée vers l’arrière… (pour un petit schéma expliquant le vocabulaire, voir Corniche, modillons, métopes, chapiteaux sur un chevet roman).

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 3, arcatures nord de la façade de Notre-Dame-la-Grande Mais l’art roman comme l’art gothique sont des arts de la contorsion, aiment jouer avec l’endroit et l’envers… Petit passage par la façade de Notre-Dame-la-Grande. Je vous promets, c’est une nouvelle photographie, même si je passe plusieurs fois par jour devant… J’ai choisi deux oiseaux complètement emmêlés, sur l’arcature aveugle sud de la façade occidentale (à droite, copie d’après l’original)…

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 4, animaux sur des modillons du baptistère Les animaux du baptistère Saint-Jean, eux aussi romans, se contorsionnent quant à eux sur les modillons (ces pierres qui portent la corniche et dont l’extrémité visible est souvent sculptée). Celui du haut est dans une position très classique à cette époque, le corps dans un sens et la tête retournée dans l’autre… Celui du bas est beaucoup plus rare, il a les pattes collées au plafond… Endroit? Envers?

Défi photo, endroit/envers, Poitiers, 5, des modillons avec acrobates dans deux églises gothiques On saute environ un siècle, et nous voici en haut dans la nef de la cathédrale et en bas, dans celle de l’église Sainte-Radegonde. Désolée pour les photos, ces modillons sont placés trop haut pour mon flash… Le sculpteur (« gothique ») a repris un thème déjà abondamment utilisé à l’époque « romane » précédente, celui des acrobates et des contorsionnsites…

Défi photo, endroit/envers, Poitiers,6, les singes du portail de Sainte-Radegonde A Sainte-Radegonde, il y a aussi les petits singes monstrueux plus récents (du 15e siècle) qui dansent dans tous les sens sur le portail… Je n’ai pas résisté à reprendre une autre photographie, pour celles plus détaillées, suivez le lien précédent…

Il y a encore, tant pour l’art roman que pour l’art gothique, les anges qui ne savent souvent pas où sont l’endroit et l’envers… Pour l’illustrer, j’ai plongé dans mes archives et non en ville…

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la mort d'Hilaire, 1, vu de face

D’abord avec cette photographie que je vous ai déjà montrée sur le chapiteau dit de la mort d’Hilaire dans l’église qui porte son nom… En haut à droite et à gauche, les anges portent son âme (le petit homme nu) libérée de son corps mortel allongé sur le lit…

Défi photo endroit enveres, ange de la Couldre à Parthenay Et sur la façade occidentale de Notre-Dame de la Couldre à Parthenay (une série de photographies prises il y a une dizaine de jours, que je n’ai pas encore triée), l’archange tête en bas vient annoncer à Marie qu’elle porte en elle l’Enfant Jésus… Une représentation de l’Annonciation assez différente de celle que je vous ai montrée sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande ou sur la partie droite du portail Saint-Michel à Poitiers.

Une plaque de la rue Montgautier à Poitiers avant et après correction Et pour terminer, hors sujet, mais comme je suis passée juste à côté… La plaque de la rue Montgau(l)tier, qui avait été reposée avec un L en trop à un bout (mais était correcte à l’autre bout, voir par le lien précédent) a été reposée avec la correction faite… En haut avant, en novembre dernier, en bas fin février 2012… Ils auraient pu mettre une plaque aux mêmes dimensions ou reboucher les trous des chevilles de la plaque précédente (à côté des angles entourés en rouge), cela ne fait pas un travail très propre, mais au moins, la rue a le même nom avec la même orthographe que l’on arrive par la grand’rue (où la plaque est en majuscules) ou par la rue de la cathédrale (la nouvelle plaque)…

Un travail d’orfèvre à Parthenay et en Gâtine

Parthenay, exposition orfèvrerie, 2012, 1, installation

Je suis enfin allée voir l’exposition Un travail d’orfèvre à Parthenay et en Gâtine, qui se tient au Musée municipal Georges Turpin à Parthenay (au nord des Deux-Sèvres) jusqu’au 18 mars 2012, entrée gratuite pour le musée et l’exposition. Si vous passez dans le secteur, n’hésitez pas à y aller! Et grâce à sa conservatrice, Maria Cavaillès, vous pouvez bénéficier de photographies exceptionnelles… Je commence par l’installation des tastevins (récipients plus petits qu’une tasse, pour goûter le vin), vous pouvez ainsi voir une phase qui n’est en général pas accessible au public. Il s’agit de mettre en position les objets avant de définir leur emplacement définitif, avec les petits numéros provisoires, ensuite, ils seront mis au propre, en concordance avec les cartels, les petites étiquettes explicatives… Les gants blancs en coton, indispensables pour la manipulation des objets (pas seulement l’orfèvrerie): la transpiration est acide, ils évitent qu’à force de manipulation, les objets ne se dégradent…

Parthenay, exposition orfèvrerie, 2012, 2, exemple de vitrine Et voilà, le montage presque terminé, les objets en argent sur les socles oranges, les autres (surtout de l’étain) sur des socles blancs, avec des explications claires sur les objets et sur les orfèvres, des gobelets de baptême, des couverts en argent, de l’orfèvrerie religieuse (également en argent, avec plaquage d’or) du 18e siècle, etc.

Parthenay, exposition orfèvrerie, 2012, 3, étains et tableau J’ai beaucoup aimé l’association de tableaux aux pièces présentées, ici une aiguière en étain avec une nature-morte qui en présente une assez similaire, plus loin des mouchettes (pinces à moucher les chandelles) en vrai et en peinture…

Je vous conseille aussi vivement l’achat du catalogue (sous la direction de Thierry Allard, Maria Cavaillès, Arnaud Clairand et Albéric verdon)… Il n’est vendu que sur place, mais seulement pour 10 euros! Il y a aussi des animations en lien avec cette exposition… dont des découvertes œnologiques (prochain rendez-vous le 2 mars 2012)! Programme sur le site du Musée municipal Georges Turpin.

Une petite exposition, le musée dispose d’une petite salle, mais très riche, avec de nombreux prêts de musées mais aussi de personnes privées, et qui a renouvelé le sujet, avec par exemple la découverte d’une erreur dans d’anciennes identifications et donc une nouvelle identification d’orfèvre pour un poinçon…

Et si vous possédez des objets avec des poinçons d’orfèvres de Parthenay, en argent ou en étain, n’hésitez pas à contacter le musée, il y a encore des orfèvres connus par leurs poinçons déclarés mais pas encore retrouvés sur des objets… Il faut dire que ces objets étaient aussi une sorte de réserve de numéraire, pouvaient être refondus, revendus, etc. Contribuer à l’inventaire des pièces d’orfèvrerie qui existent encore enrichit la connaissance commune…

L’hôtel de ville de Niort par Georges Lasseron

L'hôtel de ville de Niort, 1, la façade

La construction d’un nouvel hôtel de ville à Niort est évoquée à partir de 1892 par le maire, Martin Bastard. C’est l’architecte Georges Lasseron, qui venait de construire le lycée de jeunes filles Jean Macé qui est choisi avec un bâtiment de style renaissance. La première pierre est posée en 1897 par le président de la République Félix Faure et le bâtiment inauguré en 1901… Entre temps, l’équipe municipale avait changé : le monument commémorant cet événement, au premier palier du grand escalier à l’intérieur, comporte les noms des membres des deux équipes municipales… Beaucoup l’ont comparé à l’hôtel de ville de Paris (reconstruit de 1874 à 1882, le précédent avait été détruit par la commune de Paris), mais il répond surtout à une forme d’hôtels de ville très à la mode vingt à trente ans avant Niort, pas la peine d’aller à Paris, il suffit de voir ceux de Poitiers, construit entre 1869 et 1875 par Antoine Gaëtan Guérinot ou de Saint-Jean-d’Angély, construit entre 1882 et 1884 par Charles François Bunel.

Niort, l'hôtel de ville sur une carte postale ancienne La façade n’a guère changé depuis la prise de vue pour cette carte postale ancienne.

L'hôtel de ville de Niort, 2, vu depuis le bout de la rue Thiers Après de longs débats sur son implantation, il a été construit dans l’axe de la rue Thiers (légèrement montante…) et son campanile central devait cacher le clocher de l’église Notre-Dame… pas tout à fait réussi si on se place dans l’axe de la rue en partant des halles.

L'hôtel de ville de Niort, 3, le campanile Un peu mieux si on se décale un peu… Au passage, vous pouvez voir un campanile en plomb qui ressemble beaucoup à celui de Poitiers, mais sans les tigres chimères.

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Georges Lasseron a dessiné tout le décor sculpté. Sur le fronton central se trouve le blason compliqué de la ville. En termes héraldiques et savants, il se lit ainsi : « D’azur semé de fleurs de lis d’or, à la tour d’argent sommée d’une autre tour du même, brochant sur le tout, crénelée, maçonnée et ajourée de sable, posée sur une rivière aussi d’argent, mouvant de la pointe ». En gros, un fond de fleurs de lys, une tour rappelant le donjon au milieu, et des vaguelettes en-dessous pour montrer la Sèvre qui coule au pied du donjon. Le blason est surmonté d’un heaume (casque de chevalier), le maire et les échevins avaient droit à la noblesse héréditaire. Enfin, il est encadré de deux sauvages, souvenir dit-on des fêtes costumées données par le duc de Berry à la fin du 14e siècle.

L'hôtel de ville de Niort, 5, les deux sauvages Voici un détail de ces deux sauvages.

Entre les fenêtres, des panneaux sculptés. J’ai fait un petit montage, d’abord à gauche de la porte centrale. Mes photographies datent du 13 juillet, les drapeaux pour la fête nationale étaient déjà de sortie…

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 1, industrie, commerce et beaux-arts

L’industrie est représentée par des cloches, de la céramique (assiette et pichet), une scie, un fronton de bâtiment, des engrenages, des poutres métalliques et une enclume. Le commerce, suspendu à une tête de bouc, est représentée avec un bateau à voile (avec un singe sur la cargaison), un caducée. Curieusement, pas de train, alors qu’ils sont arrivés depuis longtemps à Niort en entraînant la fermeture du port et son ravitaillement par des gabarres. Les beaux-arts sont représentés par la musique (partition, violon, lyre), la sculpture (chapiteau, médaillon, vase) et la peinture (palettes et pinceaux).

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 2, sciences, agriculture, instruction

Les sciences sont dominées par le ballon au centre, un livre d’astronomie ouvert, une longue vue, des foudres (symboles de l’électricité), des choses genre deux ventouses ou deux électrodes, un moule à objets allongés (balles?), un genre de boussole avec la série de lettres XYZABCDEFG, un sextant, un thermomètre. L’agriculture est symbolisée par les récoltes (blé, fruits variés dont du raisin), des instruments (fourche, pelle, panier à vanner, panier à récolte, sécateur, fléau). Pour l’instruction, on trouve des livres, un cahier avec des figures de géométrie, une tablette avec le début de l’alphabet, un profil de Marianne, une couronne végétale, une mappe-monde, une règle, un parchemin avec un dessin.

L'hôtel de ville de Niort, 6, quelques détails Voici quelques autres vues de l’hôtel de ville…

A côté se trouvent les services de la ville dans des bâtiments neufs réalisés par les architectes Jean-François Milou (auteur aussi du musée des tumulus de Bougon et de nombreuses réhabilitation à Niort) et Hervé Beaudouin (qui avait participé avec son frère à la médiathèque de Poitiers).

Niort, l'ancien musée Arthur Thaire Juste à côté, en 1936, est construit un ensemble avec le musée Arthur Thaire, la bibliothèque et une école (aujourd’hui école Michelet).

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: le lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Village toxique de Grégory Jarry et Otto T.

Couverture de Village toxique de Grégory Jarry et Otto T. pioche-en-bib.jpgDepuis la fermeture de la librairie du Feu rouge dans la Grand’Rue à Poitiers, je suis moins la production des éditions flbl (prononcer fleubeuleu) et c’est par Zazimuth que j’ai découvert cet album… Je l’ai trouvé à la médiathèque au rayon régional… Au passage, cela me rappelle qu’il faut aussi que je vous parle de leur collection sur la Petite histoire des colonies, des mêmes auteurs (voir tome 1, l’Amérique française, tome 2, l’Empire, tome 3, décolonisation, tome 4, la Françafrique). Elle a aussi donné lieu à une exposition créée pour le festival d’Angoulême de 2011, et présentée à la médiathèque de Poitiers jusqu’au 31 mars 2012.

Village toxique une co-édition flbl/ « Le Nombril du Monde », à Pougne-Hérisson dans les Deux-Sèvres, qui a également produit une pièce de théâtre sur le même thème, écrite par Nicolas Bonneau.

Le livre : Village toxique de Grégory Jarry et Otto T., éditions Flbl, 2010, 60 pages, ISBN 978-2-35761-022-4.

L’histoire : en Gâtine dans le nord des Deux-Sèvres, autour de Moncoutant et Secondigny, en février 1987 et dans les mois qui ont suivi. Après un rappel de l’histoire du nucléaire (militaire et civil) en France, on aborde le vif du sujet… Que faire des déchets à longue vie radioactive, où les enterrer? Pourquoi pas sous le granite de cette zone rurale et calme des Deux-Sèvres? On (le préfet, l’Andra, l’agence créée pour cette gestion) promet quelques millions de francs aux maires, des emplois dans cette zone peu peuplée, et ils ne pourront que dire oui… Sauf que ça ne se passe pas comme les autorités l’avaient prévu. Faisant fi de leurs divisions politiques voire religieuses, de leur place dans la société, les habitants s’organisent, réussissent pendant trois ans à empêcher le moindre forage de reconnaissance malgré les méthodes des autorités qui agitent tantôt la carotte (des emplois), tantôt le bâton (des gendarmes mobiles)…

Mon avis : j’ai beaucoup aimé cet album en noir et blanc sur fond vert… Le graphisme et le style rappellent beaucoup la Petite histoire des colonies, même si le format est différent (ici plus proche d’un album classique), des séries de petites vignettes presque muettes (mais pleines d’humour, comme par exemple la petite vignette sur la carte de la France contournée par le nuage de Tchernobyl) et un texte qui raconte et contextualisent l’histoire. Un livre engagé, comme la plupart des titres de cet éditeur, à lire absolument pour mieux comprendre les enjeux du nucléaire, l’enfouissement des déchets, et aussi la lutte qui peut payer si tout le monde est solidaire…

Pour aller plus loin, la suite de l’histoire : quand je suis arrivée en Poitou-Charentes en 1992, la bataille du nucléaire se poursuivait, avec la construction en cours alors de la centrale nucléaire de Civaux construite sur le karst (et ses problèmes avec la sécheresse et une fuite de tritium en janvier 2012 ). La « Loi Bataille » du 30 décembre 1991 venait de relancer les laboratoires d’enfouissement de déchets. Le granite de la Gâtine n’est plus d’actualité, mais des sites vont être recherchés au sud de la Vienne (dont le conseil général avait décidé à l’unanimité, de proposer le département comme lieu de recherche, délibération de décembre 1993), autour de Charroux, la Chapelle-Bâton et Chatain. Le maire de cette dernière commune, Michel Faudry, a été accusé par la presse d’avoir vendu sa commune à l’Andra, je me souviens très bien de cette violente campagne de presse, il n’a pas supporté la pression et s’est suicidé le 24 janvier 1994. Les recherches ont quand même encore un peu continué vers la Chapelle-Bâton, et ont été abandonnées, officiellement parce que le granite ne convenait pas…

Des cassettes vidéo de l'Andra... L’Andra arrosait alors beaucoup aussi en documents de communication. J’avais été destinataire de tout un lot de cassettes vidéo, au demeurant bien faites, sur la géologie… Elles sont toujours en bas de ma bibliothèque…

Voir aussi les travaux scientifiques de Olivier Fouché, dont sa thèse (2000), Caractérisation géologique et géométrique, et modélisation 3D, des réseaux de discontinuités d’un massif granitique reconnu par forages carottés (Charroux – Civray, Vienne), thèse de doctorat de l’ENPC, 2 vol., 296 p. + annexes.

Logo 2012 du Top BD des blogueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

L’hôpital de Niort

L'hôpital de Niort, 1, entrée rue de Saint-Jean-d'Angély L’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély de l’hôpital de Niort n’est pas l’entrée principale actuelle…

L'hôpital de Niort, 2, le relief sculpté On peut cependant y voir un relief sculpté dont je vous parlerai dans un prochain article (je cherche désespérément le nom du sculpteur, sans réussir à le trouver). [PS du 13 décembre 2011 : Merci à Daniel C. pour sa piste, après vérification, l’auteur de ce relief est René Letourneur (Paris, 1898 – Paris, 1990), grand prix de Rome en 1926, œuvre de 1935, reprise en 1954, j’y reviendrai, à lire désormais cet article sur le relief de l’hôpital de Niort].

L'hôpital de Niort, 3, le cloître Si l’on entre et que l’on se retourne, on voit que se côtoient des bâtiments du 17e au 20e siècles… De la fondation en 1665, il reste notamment le cloître que l’on voit ici. Le bâtiment à droite de cette image date plutôt du 19e siècle.

Niort, le sanatorium de l'hôpital sur une carte postale ancienne
Entre 1930 et 1940, à la demande de l’administrateur et chirurgien de cet hôpital, Georges Renon (1875-1942, son buste est toujours visible à l’hôpital ou dans cet article), André Laborie (1899-1979) entreprend de construire un hôpital neuf, correspondant aux idéaux de l’époque.

Comme à Poitiers, un sanatorium avait été construit (il a été démoli il y a quelques années pour laisser la place à un parking) dès la première tranche de travaux en 1930. Les bâtiments sont organisés en pavillons permettant de séparer les femmes, les hommes, les enfants, la chirurgie, les vieillards, etc. Sur cette carte postale ancienne, on voit l’hospice (la partie pour les vieillards), le sanatorium et le pavillon des femmes.

L'hôpital de Niort, 5, le pavillon Trousseau Le pavillon des enfants ou pavillon Trousseau, en bien piètre état, que l’on voit ici, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2003… Je me demande quel est le sort qui l’attend… il figure sur plusieurs sites d’investisseurs pour y construire des logements… Il a été construit lors de la dernière tranche de travaux en 1935-1938 avec la maternité et les consultations externes.

Niort, le service de chirurgie de l'hôpital sur une carte postale ancienne De la cour, si l’on se tourne vers l’entrée, on trouve l’ancien bâtiment de chirurgie… d’abord sur une carte postale ancienne.

L'hôpital de Niort, 4, la succession des batiments et le pavillon de chirurgie Et puis tel qu’on peut le voir aujourd’hui sur les deux vues du bas, les autres montrant le cloître et le bâtiment entre les deux.

Niort, la chapelle de l'hôpital sur une carte postale ancienne La chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur a été construite en style néogothique en 1874.

L'hôpital de Niort, 6, la chapelle Elle n’a guère changé… Sur le pignon se trouve une statue du Sacré-Coeur.

L'hôpital de Niort, 7, la grotte de Lourdes Derrière elle se trouve une imitation grotte de Lourdes avec de nombreux ex-votos…un peu de croyances ou de superstitions ne peuvent sans doute pas faire de mal avant d’entrer dans l’hôpital…

Niort, deux commerces des années 1900 par Georges Lasseron

Niort, le grand café, 1, vue de trois quarts Vous commencez à bien connaître l’architecte niortais Georges Lasseron. Après les monuments publics (voir la liste ci-dessous), je vous emmène visiter deux commerces qu’il a construit en plein centre de Niort (vous pouvez aussi découvrir ici trois autres autour de 1900 par d’autres architectes à Niort).

Le premier se situe à l’angle de la rue Ricard et de la place de la Brèche. Il s’agissait du Grand Café, qui a maintenant déménagé dans l’immeuble voisin, l’ancien grand café étant occupé par une banque. Sur sa façade, une plaque rappelle que de jeunes niortais, dont Maurice Schumann, y ont entendu l’appel du 18 juin, dont le texte est inclus en lettres de bronze.

Niort, le grand café, 2, la signature de Lasseron et la date Comme il le fait souvent, l’architecte Georges Lasseron a signé et daté son œuvre : « Lasseron / Archte 1908 ».

Niort, le grand café, 3, montage de trois vues

L’angle est tout en courbe, y compris le balcon.

Niort, le grand café sur une carte postale ancienne Avec une activité de café sur une carte postale ancienne, c’est mieux qu’avec la façade aseptisée de la banque…

Niort, magasin à la Ménagère, 1, la façade Un peu plus loin, dans la rue Victor-Hugo, se trouve le magasin A la ménagère. Deux ans avant, il avait opté pour une architecture qui tirait plus sur l’art nouveau. Toujours des références plus anciennes, de grandes baies couvertes en anse de panier, un toit avec une crête de toit. Mais les huisseries métalliques ont fait leur apparition, et il utilise un décor à base de céramique vernissée (comme sur les bains-douches et l’école d’art).

Niort, magasin à la Ménagère, 2, la signature de l'architecte Lasseron et la date Ici encore, il a laissé sa signature : « G. Lasseron / architecte / 1906 ».

Niort, magasin à la Ménagère, 3, le décor de l'étage de la façade antérieure Voici les trois grandes baies du premier étage, qui couvrent à la fois un entresol et un étage, séparés par un ensemble de poutres métalliques.

Niort, le magasin A la ménagère sur une carte postale ancienne Sur cette carte postale ancienne, on voit la quincaillerie telle qu’elle était à l’origine…

Niort, magasin à la Ménagère, 4, le décor de la façade antérieure, montage de photographies

Ce montage permet de mieux voir le décor de cette façade…

Niort, magasin à la Ménagère, 5, la façade postérieure, montage de photographies

Sur la façade postérieure, rue du Rabot, le décor est plus sobre. Il n’y a pas ici de placage en pierre sur les fenêtres métalliques. Le décor en céramique vernissée est plus modeste.

Bon, j’ai en stock d’autres magasins construits dans le même quartier à la même époque, mais il faudra patienter un peu…

Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Niort, le monument aux morts par Pierre-Marie Poisson

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 1, vue ancienne avec les ponts Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 situé place de Strasbourg à Niort et portant une Gloria Victis d’Antonin Mercié. Je vous montre aujourd’hui l’un des deux monuments aux morts, celui consacré aux morts de 1914-1918 qui se trouvait à l’origine près du donjon. A venir bientôt le monument aux soldats sans uniforme et la résistance, pour les combattants et résistants de 1939-1945.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 2, vue ancienne rapprochée Le voici à son emplacement d’origine sur une autre carte postale ancienne.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 3, l'emplacement du monument près du donjon Il a été déplacé en 2006 de l’autre côté de la Sèvre niortaise, près du centre culturel du Moulin-du-Roc. Son emplacement d’origine est encore visible près du donjon (peut-être pas pour longtemps, l’espace entre le donjon et la Sèvre est en cours de réaménagement).

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement Le voici donc maintenant (photographie prise, comme les suivantes, au printemps 2010). Il a été commandé en 1922 et inauguré en juillet 1923. Il est dû au sculpteur d’origine niortaise Pierre Marie Poisson , dont je vous reparlerai pour le buste de Liniers et le monument Main aussi à Niort, qui a de nombreuses œuvres au musée d’Agesci à Niort (dans l’ancien lycée de jeunes filles), a aussi réalisé les monuments aux morts du Havre et d’Audruicq dans le Pas-de-Calais (Brigitte /Brigitbrode) est allée me faire il y a quelques mois de belles photographies, si elle m’y autorise, je ferai un article…) et bien d’autres œuvres.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 5, la République Le monument aux morts de Niort est constitué d’une large stèle avec 564 noms de soldats morts pour la France en 1914-1918 qui encadre une figure féminine très rigide… Le sculpteur a joué sur la verticalité de cette figure, accentuée par les plis de sa robe, et l’horizontalité de la stèle, renforcée par la position des bras posés au-dessus. Elle se tient debout sur un socle un peu surélevé par rapport au sol de la stèle et décoré de feuilles de laurier.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 6, détail de la République Il s’agit de Marianne l’allégorie de la République, chaussée de sandales. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien (on le voit peut-être mieux sur la vue de profil) et porte une cuirasse fermée par une ceinture portant les chiffres RF pour République française (je sais, RF, ce sont des lettres, mais quand ce sont des initiales avec une signification, on dit des chiffres…).

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).